Assise sur un banc, Ayumi regardait le ciel où d'épais nuages commençait à se rassembler. Elle sourit : la voilà de nouveau à Crocus pour une mission qui provenait encore une fois des Satougashi... Elle sentait qu'elle s'était un peu emportée... C'était bien la peine d'accepter cette mission si elle ne savait même pas par où commencer !
Ayumi ferma les yeux et réfléchit. Si Hiro était à sa place, que ferait-il ? Peut-être se serait-il renseigner avant d'accepter cette mission... Oui mais ensuite ?... Ayumi rouvrit les yeux. Il serait surement allé dans un endroit où il y avait des chances de croiser les voleurs. Mais le seul lui qui venait à l'esprit d'Ayumi était la grotte où elle avait récupéré les sucettes...
Ayumi se leva et remonta d'un pas décidé la grande rue de Crocus alors que de fines gouttes de pluie commençait à tomber.
Arrivée devant la grotte, Ayumi ruisselait de sueur et d'eau de pluie. Il ne pleuvait pas tellement fort mais elle avait dû retrouver son chemin dans la forêt et avait cherché pendant bien une heure ! Ayumi jeta un coup d'œil au grand couloir qui s'enfonçait dans la colline. Il faisait vraiment noir et personne n'aurait pu supposer qu'au fond de ce boyaux se trouvait un repère de voleur...
Avant de s'aventurer dans cet antre, Ayumi activa sa magie. Elle sentit une grande chaleur tout autour d'elle et ses habits trempés laissèrent place à sa robe de kyudo. Quelques secondes plus tard, les cheveux attachés et armée de son arc, Ayumi était prête. Elle n'allait pas refaire la même bêtise que la dernière fois et, n'ayant pas envie de se retrouver de nouveau attaquée par des chauves-souris, elle prit ses précautions.
Elle se tourna vers la paroi de la grotte, arma son arc et tira :
- Yajirushi o honoo. La flèche enflammée alla se planter dans la roche. Ayumi l'attrapa par derrière et la détacha de la pierre. Elle sourit et se demanda comment Hiro aurait réagi si elle lui avait affirmé qu'une flèche pouvait aussi être utilisée comme torche. Ayumi tendit l'oreille mais rien ne laissait penser qu'elle avait réveillé les habitants ailés de la grotte. Elle pris une grande inspiration et s'enfonça dans le tunnel.
Quand elle arriva dans la salle du fond où elle avait retrouvé les sucettes, une vague de déception l'envahit. Plus rien. Même les quelques meubles qu'elle avait remarqué lors de sa visite précédente avait disparu. Ayumi se mordit la lèvre et se mit à étudier le sol. C'était bien ce qu'elle pensait. Les voleurs n'étaient pas si bête qu'il en avait l'aire au premier abord, car après s'être rendu compte que leur cachette n'était plus sûr, ils avaient déménagé leur repères... Et maintenant, qu'est-ce qu'elle faisait ?
# # #
"Mais c'est quoi leur problème dans ce quartier ?"Ayumi commençait à s'énerver. Cela devait maintenant faire ben deux heures qu'armé d'un portrait robots, Ayumi interrogeait les passants. Elle savait qu'elle n'était pas très douée en dessin, mais quand même, il y avait des limites ! De plus, Ayumi avait l'impression que quelque chose lui échappait... Toutes les personnes interrogées, après s'être renseignées sur la raison qui la poussait à chercher ces voleurs, affirmait ne jamais les avoir vu dans le coin ou ne savait pas de qui il s'agissait. Mais ils mentaient, Ayumi pouvait le sentir... Mais pourquoi ? Qui étaient ces garçons pour rendre la population totalement muette ?
Elle était toujours plongée dans ses réflexions quand soudain, quelque chose lui rentra dedans. De surprise plus que de mal, elle tomba sur le sol, emportant avec elle un petit garçon qui semblait être la personne qui l'avait bousculé.
- Je te tiens vaurien !Ayumi sursauta et se retourna vers la personne qui avait crié ses mots. Il s'agissait d'un gros épicier qui courait vers elle, l'aire hors de lui. A sa vue, le garçon qui avait renversé Ayumi jura et regarda désespérément autour de lui. Son regard croisa celui d'Ayumi qui essayait temps bien que mal de se relever. A peine avait-elle réussit à se tenir sur ses deux pieds, que l'épicier était déjà sur eux. Le garçon se cacha derrière Ayumi, attrapa sa jupe et s'écria :
- Onee-san, j'ai peur ! Aide moi !- Onee-san ? répéta Ayumi, ahurie.
Elle n'avait pas le temps d'éclaircir ce mystère que le marchand lui tomba dessus :
- Alors, comme ça, ce garnement est votre frère ?Ayumi allait protester mais l'enfant se mit à lui serrer nerveusement la jupe. Elle se retourna pour le regarder, totalement perdue. Celui-ci la regarda droit dans les yeux.
- S'il vous plait, chuchota-t-il afin que seul Ayumi puisse entendre...
Son cœur se sera... Il devait à peine avoir l'âge de Tony... Ayumi pris son courage à deux mains, inspira profondément et affronta le regard du marchand en colère.
- En effet, répondit-elle d'une voix qu'elle voulait sûr d'elle.
L'épicier la regarda, d'un aire étonné. Son regard alla d'Ayumi au jeune garçon.
- Et bien vous tombez bien, se reprit-il,
vous allez payer pour lui ! Ce gamin m'a volé trois de mes plus belles pommes !- C'est pas vrai ! protesta ce dernier.
Elles étaient tombées par terre ! Et j'avais faim, moi !Le marchand gronda comme une bête sauvage et son regard assombrit par la colère plongea dans ceux du garçon. Il se mit à trembler et sera encore plus fort la jupe d'Ayumi, mais d'une peur sincère cette fois. Elle avait senti qu'il n'avait pas était vraiment sincère sur son "juste tombées par terre" et son petit jeu de "onee-san" l'avait surprise au premier abord mais, cette fois, il semblait avoir vraiment peur... Elle sentait qu'elle devait faire quelques choses.
- A combien vendez-vous vos pommes, s'il vous plait ? demmanda-t-elle à l'autre brute qui lui servait d'interlocuteur.
- Hein ?... Hum, 100 Jewels environ, répondit celui-ci, étonné.
Ayumi sortit son porte-monnaie et plaça 500 Jewels dans la main de l'épicier qui sembla se calmer aussitôt.
- Ce n'était pas la peine de s'énerver, assura Ayumi.
Puis elle se retourna vers le garçon.
- Aller ! Viens toi, papa et maman risquent de ne pas apprécier ta façon de t'amuser !Tout en disant cela, Ayumi avait essayé d'empêcher le marchant de voir plus longtemps son visage. Elle n'avait jamais su mentir correctement, son visage l'aurait surement trahie... Elle pris le garçon par la main et s'éloigna le plus rapidement possible de la place avant que l'homme ne reprenne ses esprits.
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Lorsqu'ils atteignirent une rue sombre, Ayumi s'arrêta et s'assit sur un carton pour reprendre sa respiration. Elle ignorait que mentir pouvait avoir des bons cotées... Elle secoua la tête, il ne fallait pas que cela devienne une habitude ! S'il y avait bien une chose qu'Hiro ne supportait pas, c'était le mensonge.
Son regard vient se poser dans celui du jeune garçon. Il avait laissé de coter son visage de bambin terrifié pour laisser place à un autre, plus sérieux et froid. Un visage qui ne devrait pas être celui d'un enfant. Celui-ci pris la parole d'une voix qui ne laissait plus place à un quelconque sentiment :
- Je vous remercie de votre aide. J'ai une dette envers vous et, si cela est possible, j'aimerais la régler le plus vite possible.Ayumi frissonna. Ce n'était pas les paroles d'un enfant, mais bien les mots d'un adulte. Ayumi sentit une pointe de tristesse naitre dans son coeur... Elle préféra ne pas répondre tout de suite...
- Comment t'appelles-tu ? demmanda-t-elle.
L'étrange garçon sursauta, ne semblant pas s'attendre à cette question. Il la regarda, comme touché à un point sensible, puis la détailla.Ayumi avait l'impression de subir une sorte d'épreuve... Elle le regarda à son tour. Pourquoi tant de cérémonie pour un simple nom ?
- Je me nomme Rei, répondit-il comme à contre-coeur.
Et maintenant, dit moi ce que tu veux, je m'acquitterais de ma dette.Ayumi sourit. Rei... Cela sonnait plutôt bien ! Elle remarqua également que le "vous" avez disparue. Elle sourit, contente.
- Et bien Rei, répondit-elle,
peux-tu me dire tout ce que tu sais sur ces trois types s'il te plait ?Rei pris les portraits-robots qu'Ayumi lui tendit. Un petit sourire ironique naquit sur ses lèvres et il lui rendit le papier.
- Tu n'es pas du coin, n'est-ce pas ? commenta-t-il.
Je me demande ce que tu veux à ces deux énergumènes... Si c'est des ennuies, tu ferais mieux de renoncer : je doute que tu puisses y faire face.Ayumi grimaça. Encore ? Elle devait vraiment paraître faible pour que même Rei doute de sa capacité à arrêter ces voleurs... Elle sourit malgré tout et assura :
- Ne t'inquiète pas pour moi, je me débrouillerais... Présente-les moi correctement à présent.Rei regarda longtemps Ayumi de ses yeux perçant, septique. Il haussa les épaules :
- Je t'aurais prévenu... C'est un groupe de garçons assez connu dans le quartier. Ces deux-là, les deux blonds, sont Ron et Greg Tomine. Ce sont les fils d'un très riche marchand, peut-être le plus puissant de tout Crocus... Il possède quelques liens avec la pègre, on dit même qu'il possède une alliance avec une guilde illégale... Mais bon, j'en doute qu'ils soient intéressés par une poiscaille pareille : poltron, lâche, et je te passe le meilleur...Tout le monde les connait et les craint ici.- Et ses deux fils ett leur ami ? demanda Ayumi.
- Eux, ce ne sont que des voyous, tout ce qu'il y a de plus simple... De toute façon, ils ne sont pas ami au sens que tu le penses, pour moi c'est juste un lèche-botte... Tu captures les deux Tomine et l'autre ne tardera pas à les rejoindre, vu qu'ils le trahiront surement rapidement... Leurs techniques ? Ils profitent de la réputation des Tomine pour terrifier la population et la rendre silencieuse... Comme ça, la voie est libre pour leurs vols.- Et la garde ne dit rien ? s'étonna Ayumi.
- Non... Personne n'ose déposer de plainte, ils ne peuvent rien faire légalement. Mais je pense que cela leur ferait plaisir si quelqu'un s'en occupait à leur place...Ayumi comprenait mieux cette soudaine amnésie des habitants sur ces voleurs. Rei sembla s'impatienter :
- Bon. C'est suffisant comme ça ? Parce que j'ai d'autre chose à faire ce soir moi...Ayumi le fixa intensément. Pourquoi vouloir écourter la conversation alors qu'elle avait cru percevoir en lui de la sympathie ? Dans tous les cas, il avait raison, elle n'avait pas à le retenir. De plus, elle aussi avait du pain sur la planche ! Ayumi demanda seulement où résidait les Tomine et le laissa prendre congé.
Ayumi regarda un moment cette petite silhouette que la vie et la misère avait forcé à grandir prématurément. Elle eut un pincement au coeur et un goût amer refusait de quitter sa bouche. Elle se leva. De toute façon, elle ne pouvait rien y faire... Alors, autant tourner la page pour le moment et se concentrer sur sa mission. Ayumi marcha en direction de l'adresse que lui avait indiqué Rei, plus déterminée que jamais.
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Le soleil commençait à se coucher lorsqu'Ayumi arriva devant la maison des deux frères. Enfin, une maison... Le terme de palais convenait peut-être mieux. Ayumi écarquilla les yeux. Le jardin avait la taille d'un petit parc, elle y voyait des fontaines, des haies finement taillé, un gazon vert généreux... Et tout au fond, semblant surplomber tout cela, une sorte de manoir aux tuiles couleurs ébènes encadrée par deux gigantesques tours. Ayumi resta bouche-bée devant un tel étalage de richesses... A l'idée que, à quelques mêtrede là, des enfants comme Rei volait pour vivre, Ayumi serra ses poings de colère. Elle secoua violemment la tête : elle devait garder son calme afin de mener sa mission à bien.
Elle décida de prendre son temps et de faire le tour de la propriété. Bien lui en pris, car elle se rendit vite compte que son plan de pénétrer dans cette demeure la nuit était tombé à l'eau : des vigiles surveillaient consciencieusement chaque coin du parc... QuandAyumi retourna devant la grille d'entrer, c'était avec la certitude de devoir revoir son plan...
Mais avant tout, il fallait savoir si ses cibles étaient chez eux ou ailleurs. Ayumi pris son courage à deux mains et, malgré le tremblement de sa main, elle appuya sur le bouton de sonnette. Quand elle entendit la sonnerie retentir dans tout le parc, elle voulut s'enfuir, mais une voix l'arrêta dans son élan :
- Bonjour. De quoi s'agit-il ?Ayumi se jeta sur la grille de communication et répondit d'une voix qu'elle n'aurait pas voulut si tendue :
- Bonjour ! J'aimerais savoir si Greg est ici...- Monsieur Grégory ? Il n'est pas encore rentré... Vous êtes ?Ayumi se mordit la lèvre. Que devait-elle répondre ? Vite, vite, une idée ou...
- Mademoiselle ?- Sa... Sa petite amie ! Je suis sa petite amie !Silence. Mais qu'est-ce qui lui avait pris ? Elle n'aurait pas put trouver pire... Mais à son grand étonnement, le majordome soupira d'un ton résigné qui lui laissait à penser que ce Gregorry était un vrai tombeur. Il répondit :
-Je vois... Voyez m'excuser, mais il doit encore être avec son frère et ses amis... Voulez-vous l'attendre à l'intérieur ?- Non merci ! s'empressa de répondre Ayumi.
Je pense savoir où les trouver... Merci quand même, au revoir monsieur.- Au plaisir, mademoiselle.Un léger clic fit savoir à Ayumi qu'il avait raccroché. Ainsi ils n'étaient pas encore rentrés... Cela semblait rendre les choses plus faciles. Ayumi recula et repris la rue qu'elle avait prise pour venir.
Il s'agissait du seul chemin pour rejoindre la résidence Tomine, ses cibles passeront donc obligatoirement par là... Ayumi s'assit sous un arbre qui surplombait un des nombreux rivages de la route. Le soleil s'était maintenant couché et Ayumi attendait. Elle resserra ses jambes sur sa poitrine et les entoura de ses bras. La tête sur les genoux, elle guettait le moindre bruit de pas ou de carriole, mais seul le vent nocturne et le chant des cigales lui répondaient... Elle patientait silencieusement, guettant la moindre lumière.
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Cela devait maintenant faire deux bonnes heures qu'Ayumi attendait dans le froid. Soudain, Ayumi crut apercevoir une faible lueur et bientôt, le bruit de galop d'un cheval résonna à ses oreilles. Elle se releva brusquement et activa sa magie. A présent, il fallait être discrète. Subitement, Ayumi sursauta et plissa les yeux, aveuglée. La nuit faisait ressortir la faible lumière qui l'enveloppait d'habitude à chaque transformation, transformant la lueur légère en un rayonnement impressionnant. Le bruit de sabot sembla devenir plus lents. Ayumi se mordit la lèvre. C'était foutue pour l'attaque surprise... Tant pis ! Elle jouera le tout pour le tout. Puisant dans le courage d'Yggdrasil pour planter au milieu de la route afin de stopper les voleurs... S'il s'agissait vraiment d'eux... Ayumi secoua la tête : elle verrait bien.
Le fiacre des Tomine apparut sur le chemin. Quand il vit Ayumi au milieu de la route, l'homme qui conduisait poussa un juron et arrêta ses chevaux.
- Casse-toi de là gamine, grogna-t-il.
Ayumi n'y fit pas attention et, ne pouvant voir les traits de l'homme qui lui faisait face, elle lui demanda de se présenter. Mais une deuxième voix provenant du carrosse se fit entendre :
- Ron ! hurla-t-elle.
Qu'est-ce que tu fabriques ?- J'y peux rien Greg ! Y a une môme qui nous bloquent le passage !Ayumi sourit. Ron et Greg Tomine. Elle les avait enfin retrouvés et ce n'était pas trop tôt !
- Une gamine ? répondit Greg à son frère.
Et alors ? Au pire, si elle veut pas bouger, roule-lui dessus !Ayumi crut d'abord avoir mal entendu. Ron partit dans un fou rire gras et, sous le regard médusé de la jeune mage, il s'apprêtaà obéir à l'ordre de son frère. Ayumi réagit par réflexe.
-Kaze no yajirushi !La flèche alla se planter à quelques centimêtres de la tête de Ron qui suspendit son geste, stupéfait. Ayumi sourit.
-Je vous conseille de m'écouter et de descendre bien gentiment de votre véhicule.L'homme obtempera, mais son collègue ne semblait pas être du même avis.
- Pour qui elle se prend cette garce ? Sais-tu seulement à qui tu as affaire ?- Ron et Greg Tomine, je présume ?- Tout juste ! Alors, si tu veux pas d'ennuis, tu vas bien gentiment...- A la bonne heure ! le coupa Ayumi.
Je craignais mettre tromper de personne... Cela fait un petit moment que je vous cherche tous les deux...Greg écarquilla les yeux, fou de rage.
- Pour... Mais pour qui tu te prends sale gosse ? rugit-il.
Et il fonça sur Ayumi avec le poing en l'aire, dangereusement près à frapper. Ayumi sourit une nouvelle fois. L'assurance d'Yggdrasil l'enveloppait et elle avait l'impression de ne craindre rien ni personne. Elle ne cilla pas et tira.
- Yajirushi o honoo !Dans l'obscurité, seule la flamme de la flèche était visible et Greg faillit voir cette boule enflammé d'un peu trop près. Le seul moyen qu'il sembla trouver fût de s'écrouler, ventre à terre et les mains sur la tête en poussant un cri apeuré. Ayumi ne put s'empêcher de rire devant cette position grotesque. Elle repris vite son sérieux et tira de nouveau deux flèches en répétant :
- Yajirushi seishin.Ayumi se concentra et fit voler ses flèches en direction du cou des deux frères, mais les fit s'arrêter à quelques centimètres de leur échines. Tous deux levèrent doucement les bras.
- Maintenant, apprenez que je n'aime pas me répéter alors veuillez m'écouter attentivement, indiqua Ayumi.
Nous allons nous rendre au poste de garde le plus proche d'ici. Greg Tomine, veuillez ouvrir la marche. Ron Tomine, je vous pris de le suivre s'il vous plait. Et pour vous déconseiller d'agir sur un coup de tête...Ayumi ne finit pas sa phrase, mais arma son arc d'une façon très significative. Les deux frères obéirent mais, après quelques minutes, Ron se retourna et demanda d'un aire pitoyable :
- Mais pourquoi d'abord ? Qu'est-ce qu'on t'a fait ?Ayumi rit. Ils avaient juste essayé de lui rouler dessus et avait volé les Satougashi. L'arrogance qui émanait d'Yggdrasil l'enivrait. Elle leur sourit et répondit :
- Veuillez m'excuser, je manque à tous mes devoirs... Je suis...Elle s'arrêta et sembla hésiter pendant un bref instant.
- Disons que je ne suis qu'Ayumi Yume, mage de la guilde Fairy Tail et vous, vous êtes en était d'arrestation pour avoir volé la sucrerie Satougashi ainsi que pour avoir voulu m'agresser en me roulant dessus.Greg pesta et Ron gémit. Ayumi, elle, était aux anges et se fut le sourire aux lèvres qu'elle accompagna ses voleurs jusqu'à la caserne des gardes.
Mission accomplie. Mais ce n'était pas fini, elle avait encore une chose à faire...
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Trois heures du matin. Ayumi, pour la dernière fois, se tenait devant la porte de service de la célèbre sucrerie. Elle avait déjà frappé deux fois d'affiler sans avoir obtenu de réponse. Cela ne faisait rien, elle pouvait se montrer extrêmement patiente. Elle frappa de nouveau et, cette fois, elle entendit une fenêtre s'ouvrir et la voix de Lydi résonner dans la nuit :
- Vous savez pas l'heure qu'il est ? On a pas idée de tambouriner aux portes des honnêtes gens comme ça ! Et puis, qui êtes-vous d'abord ?Ce n'était pas avec Lydi qu'Ayumi voulait avoir à faire. Pour toute réponse, elle frappa de nouveau à la porte. Quelques minutes plus tard, celle-ci s'ouvrit sur un monsieur Satougashi encore tout somnolant...
- Oui ? grommela-t-il.
De quoi s'agit-il ?Ayumi, toujours sous la forme d'Yggdrasil, pris son temps avant de répondre et le détailla de la tête aux pieds. Elle pouffa. Satougashi avait vraiment piètre allure avec son bonnet en laine vissé sur la tête, ses cheveux tout emmêlés et son pyjama dont le tissu était orné de mignons petits oursons endormis sur des nuages.
Satougashi grogna, montrant qu'il n'appreciait pas qu'on le détaille et se moque de lui de la sorte. Ayumi, pour toute réponse, sourit. Il ne semblait toujours pas l'avoir reconnue.
- Bonjour, dit-elle.
Monsieur Satougashi, je présume ? Je suis une mage de Fairy Tail et je viens vous avertir que vos voleurs sont à présent sous les verrous. Vous pouvez maintenant dormir en paix et sur vos deux oreilles.Satougashi grogna quelques choses à propos de dormir en paix justement...
- Oui, oui, merci... Je vous dois combien ?- Et bien... Ce qui était convenu je pense, répondit Ayumi en lui tendait le papier de mission.
Satougashi s'effaça pour aller chercher la récompense. Il revient, toujours aussi endormie, avec dans ses mains une bourse remplie de pièces.
- Voilà pour vous... Excusez-moi mais... Votre voix me dit quelques choses... Ne nous serions-nous pas déjà rencontrés ?- C'est bien possible, Satougashi-san, répondit ironiquement la jeune mage.
Je me nomme Ayumi Yume.La bourse s'écrasa au sol. Ayumi, porté par Yggdrasil, jubilait. Le marchand resta un moment bouche bée, les yeux grands ouverts. Oui, elle était bien Ayumi Yume. Cette même Ayumi qu'il avait eut tort de sous-estimer, la pensant incapable de mission délicate. CetteAyumi qui le croyait sincère quand il la félicitait mais qu'il avait fini par décevoir.
Ayumi se pencha vers le sol pour ramasser la bourse à terre.
- Et bien... Vous êtes plutôt maladroit, commenta-t-elle.
En fait, n'oubliez pas de passer au poste de gardes pour déposer votre plainte, s'il vous plait.- A... Ayumi ? begailla Satougashi, encore sous le choc.
Il semblait reprendre peu à peu ces esprits, totalement réveillé cette fois.
- Ayumi, c'est vraiment toi ?Ayumi soupira et désactiva sa magie. Elle retrouva ses cheveux détaché, son aire enfantin et sa tenue habituelle. Au fur et à mesure que l'assurance d'Yggdrasil la quittait, elle prenait conscience de ce qu'elle avait fait. Elle rougit, soudain perdu et moins sûr d'elle... Elle sedemanda ce qui lui avait pris, mais une chose était sûr. Elle regarda droit dans les yeux Satougashi. Elle ne regrettait rien.
Comme réponse à la question de Satougashi, elle chuchota un faible "
Oui" à peine audible, puis elle tourna les talons.
- Ayumi ! Attends !Non, elle n'attendrait pas. Elle continua à marcher. Pourquoi l'attendrait-elle ? Pour qu'il s'excuse ? Ce n'était pas ce qu'Ayumi voulait. Non, elle n'attendrait pas. Elle le laissera seul, à réfléchir. Seul avec ses remords. C'est ça qu'elle voulait. Elle baissa la tête, légèrement honteuse. Oui, elle pouvait se montrer méchante. Oui, se retrouver seul face à ses regrets pouvait faire encore plus mal que présenter ses excuses. Oui, elle le savait.
Mais elle aussi cela lui avait fait mal. Sentir qu'on ne lui faisait pas confiance, qu'on ne la prenait pas au sérieux... Les voleurs aussi l'avait pris pour une simple gamine, ils l'ont regretté. Les Satougashi aussi. Appelez cela de la vengeance si vous voulez, mais, pour la première fois depuis longtemps, elle était fière de ce qu'elle avait fait. Fière d'avoir montré qu'elle était une mage forte, fière d'avoir prouvé qu'elle était digne d'être une mage de Fairy Tail.
Ayumi se mit à rire, joyeuse et leva les yeux vers le ciel nocturne où brillait les étoiles.
- Et toi Hiro, chuchota-t-elle,
es-tu fière de moi ?Et là-haut dans le ciel étincelant, la voie lactée, comme partageant sa joie, sembla lui rendre son sourire.