Ayumi était devant la porte de la boutique de confiserie et aurait pris ses jambes à son cou si le voyage de Magnoria jusqu'à Crocus ne l'avais pas tellement fatiguée. Ce devait être la première fois qu'elle appréhendait d'entrer dans une confiserie. La raison était toute simple : elle ne venait pas entant que cliente mais entant que mage de Fairy Tail. Où avait-elle la tête quand elle avait pris cette mission ? Le mot sucette l'avait comme hypnotisé et elle s'était jetée sur l'avis, sans même savoir ce qui en retournait. Un jour, sa gourmandise la perdra, elle en était sûre, mais... Ce goût fruité et sucrée qui inondait sa bouche... Cette sensation magique d'éveiller tout son corps... Ses lèvres qui devenaient légèrement collante... Ce parfum qui envoûtait ses sens... Ses yeux, écarquillés de joie devant un mélange de couleurs féeriques... Les sucettes et les sucreries ont toujours été sa faiblesse et sa réconfort après l'effort ! Elle soupira. Mais pendant deux jours, impossible d'en savourer alors qu'elle en sera entourée... Quel enfer ! Elle déplia le papier contenant la mission et la relue encore une fois.


Eh oui... Fabriquer des sucettes... Déjà, Ayumi trouvait cette mission vraiment bizarre pour une guilde de mage mais, en plus, elle espérait qu'il s'agirait de goûter des sucettes et des bonbons, et non de les cuisiner soi-même ! Elle n'en avait jamais fait et ses clients risquaient de ressortir avec une bonne indigestion plutôt qu'avec cette sensation de bonheur propre aux sucreries...

Ayumi prit une grande inspiration. Cela ne servait à rien de rester debout, comme ça, au milieu de la rue à déprimer. Après tout, c'était sa première mission et elle devait tout faire pour l'accomplir ! C'est avec cet état d'esprit qu'Ayumi posa la porte de la confiserie Satougashi.

Sa détermination vacilla légèrement lorsqu'un effluve de parfum titilla ses narines. L'eau lui vint à la bouche mais elle réussit à se contenir. Elle n'était pas une cliente ! Elle était là pour une mission !

- Bonjour, je peux vous aider ?

Ayumi sursauta. Dans le rayon des caramels, une jeune femme lui faisait face. Elle était plutôt jolie malgré sa maigreur impressionnante et son tablier, orné par le logo rouge et bleu de la boutique, qui contrastait avec sa peau plutôt pâle. Ses cheveux blonds étaient attachés et elle présentait à Ayumi un magnifique sourire.

- Bonjour, dit Ayumi, je viens pour l'annonce que vous avez déposée à Fairy Tail... Les sucettes du bonheur...

La vendeuse détailla la jeune fille avec étonnement.

- Tu es... Une mage ?

Ayumi ne put réprimer un petit sourire. C'est vrai que cela semblait difficile à croire... Elle était presque squelettique, plutôt petite et semblait plutôt faible... Elle n'était vraiment pas l'image qu'on pourrait se faire d'un mage ! Comme preuve, Ayumi leva son bras en montrant le dos de sa main droite où trônait le tatouage en forme de fée, propre à Fairy Tail. La jeune femme se ravisa.

- Je vois. Tu connais donc ta mission... Je te préviens tout de même que la magie est interdite dans les cuisines, cela pourrait ternir le goût de nos produit. Mon père n'a fait appel à ces bon à rien de Fairy Tail seulement parce qu'ils semblaient dé-oeuvrés, à boire, faire la fête et se battre tout le temps sans raison. Je me présente : Lydi Satougashi. Je suis la fille du patron de cette boutique et donc, te voilà sous mes ordres pendant deux jours.

Elle tendit la main à Ayumi qui feignit de ne pas s'en appersevoir. A première vue, celle-ci l'avait trouvée gentille mais dès l'instant qu'elle avait critiqué Fairy Tail, Ayumi s'était promis qu'il n'y aurait entre eux qu'une relation de patron à employer. Elle la trouvait soudain hautaine et prétentieuse. Elle n'avait même pas pris la peine de demmandé son nom ! Sa nouvelle patronne lui fit un sourire ironique lorsqu'elle comprit qu'Ayumi n'avait pas l'intention de lui serrer la main.

- Et bien, je crois qu'on ne va pas très bien s'entendre toutes les deux, ma petite. De toute façon, tu n'es pas là pour ça ! As-tu déjà fabriqué des sucettes ?

Au moins, elles étaient d'accord sur un point : Ayumi non plus n'avait pas l'intention de bien s'entendre avec elle. Comme réponse à sa question, elle fit simplement non de la tête. Lydi soupira.

- Tu es sûre que tu as lu ta mission avant de l'accepter ? Enfin... Je suppose que je vais devoir tout d'expliquer. Et pourtant, j'ai d'autres choses à faire que de m'occuper d'une gamine-mage... Aller, suis-moi en cuisine !

Ayumi sera les poings pour essayer de se contrôler. D'habitude, elle ne s'énervait pas facilement mais là, on aurait dit que Lydi prenait un malin plaisir à la rabaisser. Elle se demanda furtivement si on pouvait abandonner une mission mais se ravisa. Les missions que d'autres membres de Fairy Tail faisaient étaient bien plus difficiles et elle n'avait pas le droit d'abandonner devant Lydie Satougashi, cela lui ferait trop plaisir et redoublerais ses mauvaises paroles envers la guilde

Ayumi suivit Lydi à contre-coeur vers les cuisines. Sa colère se dissipait au fur et à mesure que l'odeur des sucreries se faisait de plus en plus forte. Elles entrèrent enfin dans la cuisine. Elle était plus petite que ce qu'imaginait Ayumi, car elle devait faire environ vingt-cinq mètres carrés, mais elle lui plut tout de suite. Ayumi aimait surtout sa disposition : deux grands lavabos, contenant chacun deux robinets, étaient collés à deux des murs, tant dit que les deux autres façades étaient comblées par plusieurs placards pour ranger les ingrédients ainsi qu'un frigidaire et un congélateur. Au centre, sous une énorme hotte, il y avait quatre plaques de cuissons au-dessus de plusieurs fours. Malgré les différentes odeurs sucrées qui noyaient la pièce et les nombreuses sucreries qui ont dû y être faites, elle restait d'un blanc immaculé et d'une grande propreté. Et devant une de ces tables de cuisson, un petit homme plutôt enrobé, semblait faire fondre du caramel. Du moins, c'était l'odeur qu'Ayumi avait réussi à identifier.

Après avoir touillé le contenue de la casserole, il se tourna vers elles. Il était plutôt petit et commençait à perdre ses cheveux, il avait les yeux rieurs et un sourire joyeux aux lèvres. Son aura dégagait une bonhomie certaine, mais inscitait également au respect. Il essuya ses mains sur son tablier avant de se présenter.

- Tu dois être la mage de Fairy Tail ? Bonjour ! Je me présente, je suis Kiro Satougashi, le grand patron de cette boutique ! Mais, tu le vois, je ne commande pas actuellement sur beaucoup de monde... Ils sont tous parties en vacances et j'avais à tout prix besoin de main-d'oeuvre. J'ai entendu que Fairy Tail acceptait tous types de mission alors voilà, tu es là !

Il avait parlé tellement vite qu'Ayumi croyait avoir sautés des mots. En tout cas, Monsieur Satougashi semblait beaucoup plus avenant et agréable que sa fille. Il continua :

- Oh, je suis désolée, je manque à tous mes devoirs... Quel est votre nom, jeune fille ? Est-ce vos premiers pas dans le monde de la confiserie ?

Monsieur Satougashi lui avait posé ces questions d'un aire si théâtral qu'Ayumi sourit. Il semblait avoir un don pour dérider les personnes.

- Bonjour ! Je m'appelle Ayumi Yume, mais vous pouvez m'appeler Ayumi, monsieur. C'est en effet la première fois que je vais devoir fabriquer des sucettes, étant plutôt habituée à en manger... Mais je vais faire de mon mieux pour essayer d'accomplir ma mission et de vous satisfaire, ajouta-t-elle en s'inclinant.

Le visage de Monsieur Kasougashi s'éclaira d'un grand sourire.

- Et bien, te voilà mon élève, Ayumi ! Lydi ! Retourne à l'accueil t'occuper des clients, je te pris. Ayumi, nous allons d'abord travailler sur des recettes basiques.

Il lui fit signe de s'approcher.

Monsieur Kasougashi passa toute la matinée à expliquer les bases de la confiserie à Ayumi, et notamment, de l'art des sucettes. En début d'après-midi, Ayumi pouvait enfin cuisiner seul quelques recettes. Mais, alors que Monsieur Kasougashi s'escrimait sur une sculpture de sucre et qu'Ayumi réalisait sa septième sucettes au citron, Lydi entrant dans la cuisine, visiblement irritée.

- Père, s'écria-t-elle, cela va bientôt faire sept heures que je suis à l'accueil ! C'est mon tour de faire des confiseries ! Envoie la nouvelle s'en occuper, elle fera surement moins de dégâts qu'en cuisine.

Ayumi la regarda, agacée. Elle s'était appliquée en confisant et sa maladresse naturelle ne s'était même pas manifestée ! Pourquoi se montre-t-elle si désagréable ? Monsieur Satougashi pris son temps avant de répondre, sans même se retourner.

- Tu as toujours été en cuisine, Lydi, profite un peu du contact avec les clients. Et, contrairement à ce que tu insinues, Ayumi se débrouille très bien pour une débutante.

Je rougis du compliment et le remercia intérieurement.

- Ah, c'est comme ça, s'écria Lydi ! Tu la trouves mieux que moi, hein ? Tu la préfères comme employé à ta propre fille !

- Lydi, soupira Monsieur Satougashi...

Ayumi sentit l'orage qui se préparait. Elle ne voulait pas que son patron soit peiné à cause d'elle. Il ne lui restait plus qu'une heure et demi de travail, elle pouvait bien les passa à l'accueil.

- Cela ne me pose pas de problème, monsieur. Je retournerais en cuisine demain !

Elle prit la direction de l'accueil. Quand elle fut arrivée, elle jeta un coup d'oeil à l'horloge : dix-neuf heures et demie. Il ne restait plus qu'une heure et demie à tenir avant la fermeture. Ayumi songea qu'il ne devrait plus y avoir de clients... Elle attendit, assise derrière le comptoir. Alors que l'horloge sonnait vingts heures, le regard d'Ayumi fût attiré par un mouvement au niveau du couloir qui menait à cuisine. Lydi était là, dressée comme un cobra qui va mordre. Elle prit la parole d'un ton glacial.

- Tu peux partir maintenant.

Ayumi secoua négativement la tête, il restait encore une demi-heure. Et son patron, c'était Monsieur Satougashi et non elle. Lydi serra les dents.

- Casse-toi, je te dis !

Ayumi refis le même gestes. Lydi, furieuse, s'avança vers elle à grande enjambé, voulut la giflée mais Ayumi esquiva le geste. Pourquoi était-elle si agressive ? Qu'est-ce qu'elle lui avait fait pour qu'elle la déteste au point de lui vouloir du mal ? Lydi pesta.

- Vous autres mages, vous êtes tous pareil ! Vous vous la coulez douce, rassuré par vos pouvoirs, pendant que nous autres souffrant et trimons pour subvenir à nos besoins ! Vous vous croyez tout permis ! Si encore, vous étiez fort ! Fairy Tail, par exemple, c'est un ramassis d'incapable !

Ayumi tiqua. Elle savait que Lydi parlait de sa guilde pour lui faire mal mais elle ne pouvait pas la laisser dire des choses pareils !

- Qu'est-ce qui te permet de dire ça, demanda-t-elle d'un ton calme mais glaciale ? Y as-tu déjà mis les pieds ? T'es-tu déjà informé sur eux ? Nous aussi, nous souffrons ! Nous aussi, nous devons travailler pour gagner notre vie !

- Tais toi, tais toi, tais toi ! Vous n'êtes que des incapables ! Cette guilde n'est même pas capable de faire le trie dans ces mages ! Il y en a des assez puissant pour détruire une ville, et des faibles, même pas capable de se défendre ! Des courageux avec des lâches ! Des jeunes avec des vieux ! Quelle idiotie ! On dirait une boite à four-tout !

Ayumi sentis des larmes poindre au coin de ses yeux. Mais pas de tristesse, non, de rage. Elle regarda Lydi droit dans les yeux et déclara, en détachant chacun de ses mots :

- Cette différence est une chance. Cette union est un atout pour Fairy Tail. Chacun y est acceptée, chacun y est utile à sa façon. Cette unité dans la différence la rend encore plus forte !

- Prouve-le moi, souffla Lydi d'un ton ironique.

Les yeux d'Ayumi s'écarquillèrent. L'horloge sonna la demie et, au même moment, Monsieur Satougashi sortit de la cuisine. Il s'arrêta et regarda, étonnée, sa fille, accoudée au comptoir et Ayumi, debout, qui lui faisait face. Ayumi se tourna vers lui, le salua et sortit de la boutique.

Ayumi s'en voulait énormément. Pourquoi s'était-elle enfuie comme ça, sans même répondre à Lydi ? La réponse était simple mais lui faisait mal : elle ne savait pas quoi répondre. Elle ne savait pas comment expliquer l'union presque magique qui règne au sein de Fairy Tail, et encore moi prouver ce qu'elle avait dit. Elle savait que c'était la vérité, que cette alliance étrange était une des forces de la guilde mais elle ne savait l'expliquer avec des mots. Elle savait qu'elle avait perdu cette bataille contre Lydi et était en colère contre elle-même.

Soudain, Ayumi poussa un cri. La mission ! Elle se releva brusquement de son lit et attrapa le papier en le lisant frénétiquement. Elle avait complètement oubliée la seconde partie ! Elle devait aider Monsieur Satougashi en inventant un nouveau goût pour ses sucettes. Ayumi sentit la panique l'envahir. A cette heure, tous les magasins étaient fermés, elle ne pouvait donc pas aller acheter de nouveaux ingrédients pour ces sucettes ! Elle n'aurait demain que les ingrédients que Monsieur Satougashi utilisait déjà ! Comment créer un nouveau parfum dans ces conditions ? Soudain, une idée éclaira le visage d'Ayumi. Elle avait trouvé. Elle réussira sa mission et elle donnera aussi sa réponse à Lydi. Elle fera une pierre deux coups ! Ayumi s'endormit, le sourire aux lèvres.

Le lendemain, tôt le matin, Ayumi ouvrit la porte de la boutique d'un pas décidé. Personne n'était au comptoir, rien d'étonnant à cela car ce jour-là était un des rares moments où la boutique fermait. Elle alla directement à cuisine où l'attendaient Monsieur Satougashi et Lydi. Quand celle-ci la vit, elle fit un sourire sadique, dévoilant son sourire de carnassiers. Elle était très fière de sa dernière victoire. Monsieur Satougashi était, quant à lui, en train de mouler des sucreries quand Ayumi entra. Il se retourna et lui sourit.

- Bonjour Ayumi ! C'est déjà ton dernier jour parmi nous... Le temps passe vite, enfin ! Comme tu as dû le voir sur l'avis, j'aimerais que tu inventes un nouveau parfum de sucette. Tu as déjà manipulés la plupart des saveurs que je possède déjà, mais je te fais quand même un rapide résumée. On a la vanille, la pomme, la fraise, la framboise, le citron vert, la menthe, la pastèque... Voyons, l'orange, l'ananas, la pêche, la banane... Le chocolat-vanille, la cerise, le soda, l'abricot...

Il s'arrêta. Il ne savait plus bien où il en était. Ayumi finit pour lui l'énumération.

- La mangue, la myrtille, le melon et la mûre !

Monsieur Satougashi la remercie d'un sourire.

- Voilà ! Bon, tu as emmené des ingrédients ?

Ayumi fit non de la tête, un peu gênée. Elle entendit derrière elle Lydi ricaner et elle sera les poings. Monsieur Satougashi la regarda étonné, mais ne fit pas de remarque.

- Bon, et bien, tu as jusqu'à ce soir pour nous présenter ta sucette. Je serais dans mon bureau et Lydi reviendra vers dix-huit heures.

Ayumi fit signe de la tête qu'elle avait compris. Quelques minutes plus tard, elle se retrouva seule dans cuisine. Elle attacha ses cheveux, mit son tablier et rassembla les ingrédients dont elle avait besoin. Elle sortie les quatre sirops avec leurs essences respectives, deux bâtonnets, pris du sucre semoule et d'eau. Après réflexion, elle décida de ne pas ajouter de colorants alimentaire. Elle prit quatre verres qu'elle remplit chacun d'un fond de cuillère à café de sirop de fruit. Elle ajouta dans chacun du sucre et l'eau. Quand elle eut fini, elle se dirigea vers quatre petites casseroles et versa séparément ses quatre mélanges. Elle laissa cuire jusqu'à ce que le thermomètre à sucre arrive à cent quatre-vingts degrés. Elle retira les casseroles du feu et ajouta rapidement de l'essence de chaques fruits dans les bonnes casseroles. Elle mit rapidement les bâtonnets à leurs emplacements dans les moules puis, elle répartit de façon égale les différents sirop dans les trois moules. Les odeurs des différents fruits s'unirent pour n'en former qu'un et Ayumi se sentit fière de ces disques qu'elle avait créés.

- Vous sentez-vous prêtes à rabattre son clapet à une patronne désagréable, leur demanda-t-elle ?

Elle vit le sucre commencer à se solidifier, elle prit cela pour une réponse affirmative. Elle rangea et nettoya la cuisine tout en se léchant les doigts où du sucre avait coulé. Quand les sucettes furent prêtes, elle les démoula et les enveloppa dans du papier cristal. Elle glissa une des sucettes dans sa poche et s'assit sur un tabouret. Elle jeta un coup d'oeil à l'horloge de la cuisine. Il était déjà quatorze heures, elle n'avait pas déjeuner. Tant pis, le résultat en valait la peine. On frappa à la porte de la cuisine puis celle-ci s'ouvrit, laissant paraitre Monsieur Satougashi.

- Je venais voir où tu en étais...

- C'est bon, merci. J'ai fini, répondit-elle, fière d'elle.

Monsieur Satougashi la regarda avec étonnement mais ne fit aucune remarque, comme à son habitude. Ayumi commençait à le connaitre et appréciait ce manque de curiosité. Il avisa les deux autres sucettes.

- Bon, hé bien, je suppose que je peux les gouter alors...

- Non ! S'il vous plait, attendez un peu !

Ayumi s'était interposée entre les sucettes et Monsieur Satougashi. Il fallait que Lydi mange, elle aussi, ces sucettes.

- Je vous prierais d'attendre le retour de Lydi, s'il vous plait, ajouta-t-elle en s'inclinant.

Monsieur Satougashi soupira mais il accepta d'atteindre le retour de Lydi. Le temps s'écoula, pendant lequel Ayumi s'efforçait à camoufler à la vue du confiseur ses sucreries. Le connaissant, il serait capable de deviner les ingrédients d'une sucette rien qu'avec la vue, et elle voulait à tout prix lui faire une surprise. Longtemps après, alors qu'Ayumi commençait à somnoler, à ne rien faire, la porte de la cuisine s'ouvrit pour faire place à Lydi. Ayumi poussa un cri.

- Lydi ! Ce n'est pas trop tôt ! Je commençais à me demander si tu finirais par revenir !

Celle-ci, qui ne s'attendait pas à un accueil comme ça, regarda Ayumi avec stupéfaction. Elle ouvrit la bouche mais au moment où elle allait parler, Ayumi lui tendit une des sucettes. Lydi la prit avec quelques hésitations. Ayumi tendit la seconde à Monsieur Satougashi qui l'ouvrit et la mit à la bouche en même temps que sa fille. Les yeux de Lydi s'écarquillèrent et son père secoua la tête d'un aire ravi.

- Mais qu'est-ce que c'est, s'exclama-t-elle ? Je connais ce goût mais...

- Fraise, framboise, mûre et myrtille, déclara Monsieur Satougashi d'un ton connaisseur.

Ayumi fis signe qu'il avait juste. Cela ne l'étonnait pas de Monsieur Satougashi ! Il ne faisait pas démentir sa réputation.

- Oui. Voilà le parfum que je vous propose : la sucette saveur fruits des bois. Comment la trouves-tu ? demanda Ayumi à Lydi.

Celle-ci ne répondit pas mais remit mis la sucette à sa bouche encore une fois. Pour Ayumi, cela voulait tout dire !

- Et bien, ce parfum fruits des bois est semblable Fairy Tail. Ce sont des sucettes saveur Fairy Tail.

Monsieur Satougashi releva la tête et Lydi suspendit son geste et leva des yeux stupéfait vers Ayumi.

- Les fruits que j'ai utilisés sont liés dans la même sucrerie, ce sont tous les quatre des fruits des bois. Dans Fairy Tail, nous sommes unis car nous sommes liés à la même guilde, nous sommes tous des mages qui possèdent des idéaux. J'ai utilisé quatre types de fruits qui ont chacun un goût différent mais qui leur est propre. Fairy Tail compte en son sein des mages différents, possédant aussi des talents qui leur sont propres. Cette sucette et Fairy Tail ne sont pas des boites à four-tout, sinon, comment expliquer ce goût envoutant ? La fraise ajoute un peu d'acidité à la framboise, la myrtille apporte un peu de douceur à la mûre... Pour donner ce goût magique... A Fairy Tail, c'est pareil. Ces membres se complètent et progressent ensemble pour donner un mélange qui surpasse même le plus puissant mage si lui, il est seul. Nous ne sommes pas des incapables, nous sommes le résultat d'une recette, la meilleure sucrerie au monde ! Nous sommes des membres de Fairy Tail ! Mais, toi qui pense être la seule personne valable de ce monde, tu ne comprends peut-être pas mes paroles...

Ayumi termina sa tirade, contente d'elle. Elle avait réussi. Il était rare qu'elle parle autant mais elle se sentait libérée. Elle guetta la réaction de Lydi.

- Tu parles, ragea cette dernière !...

Et elle sortit de la cuisine, honteuse et rageuse, mais Ayumi nota qu'elle avait gardé la sucette. Ayumi sursauta. Monsieur Satougashi venait de poser sa main sur son épaule.

- Je n'ai pas tout compris, dit-il, mais je te félicite, tu as fait du bon travail.

Ayumi perçut le double sens de ces paroles. Il la félicitait pour sa sucette mais aussi pour la leçon qu'elle avait donnée à Lydi. Ayumi s'inclina plusieurs fois, le salua et le remercia une dernière fois, puis elle s'éclipsa.

Quand elle fût dans la rue, Ayumi sentit un regard sur elle. Elle leva les yeux et croisa ceux de Lydi, accoudée à un balcon. Elles se fixèrent un moment des yeux mais Ayumi ne sentit, pour une fois, aucune animosité. Lydi tenait la sucette, presque terminée, dans sa main droite. Ayumi sortit la sienne, qu'elle n'avait gardée rien que pour elle, et salua Lydi. Ce ne fût que dans le train, en savourant sa sucette, qu'Ayumi pris conscience qu'elle avait accompli sa mission. Une vague de joie s'ajouta à celle provoquer par la gourmandise, laissant Ayumi béate d'allégresse.