Ça fait une heure que t’es allongé sur le canapé du salon, une jambe pendante, un bras étalé sur ton visage comme si tu ne voulais pas que les gens remarquent que tu dors, mais tu ne dors pas. Non. Ca fait une heure que t’es allongé sur le canapé à compter les moutons et ça t’énerve déjà. T’en es à combien déjà ? 12365 ? 12364 ? Tu sais plus trop, t’en as compté déjà pas mal. C’est qui le débile qui a dit qu’il fallait compter les moutons pour s’endormir ? C’est stupide. Puis, toi, tu ne comptes pas les moutons, tu comptes les Lector. C’est tellement plus drôle. Si Sting le savait, il te ferrait la peau en quelques secondes. Des fois, t’imagines Alice..Mais avec sa petite taille, elle ne sauterait même pas par-dessus la barrière, elle passerait dessous en rampant. Sybilia…Tu l’imagines le faire aussi sauf qu’elle se vautrerait lamentablement dès le premier saut. Ce n’est pas une valeur très sûre celle-là.
« - Bah alors grincheux on ne dort pas ? - J’ai faim. Je vais manger un bout ! - LE CANAPE EST LIBREEEEEEE !!!! »
T’as à peine le temps de te lever que tu mets ta jambe en avant pour bloquer l’arrivée de Dorian se précipitant pour prendre ta place.
« - Maiiiissss !!! Caleb ! - Chasse gardée, je l’ai déjà dit. T’as un fauteuil là-bas qu’à l’air bien. Va dessus. Il est petit, spécialement fait pour toi. - Ouais mais le canapé il est plus confortable ! - Ouais mais le canapé il est à moi ! Aller zou ! Du vent le nain ! »
Tu le pousses légèrement avant de te lever et de te diriger vers une table. Doit bien rester un bout de gâteau ou quelque chose du genre. Sauf si Ogra est passé par là.
Ah non voilà ! Le précieux ! Par contre….
« - Il a une tête horrible ce gâteau. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? - Yukino…. - Ah…. Ça explique tout. Personne n’en veut du coup ? - Non vas-y sert toi ! On passe notre tour. Théo est encore dans les toilettes. - Ouuuuh ! Je compatis. »
Ouais enfin, pas vraiment. Ce sale glouton n’a qu’à pas se jeter sur tout ce qui lui passe sous le nez et il n’attraperait pas la diarrhée à chaque fois non plus. Surtout en sachant que Yukino est aux fourneaux. Vous avez tous subis…Même toi. Tu t’en souviens encore.
Puis en voyant le gâteau, t’as une idée qui te viens en tête. Une énorme idée de génie.
« - Tu vas où comme ça ? Si Yukino te vois le jeter, elle ne va pas aimer. - Naaaaannn je vais l’offrir à qui de droit ! Ahahaha ! »
Tu montes à l’étage et tu t’arrêtes devant une porte fermée à clé avant de frapper, l’arme chimique à la main. Mais, ça, elle ne le sait pas.
« - Yo Sybilia ! Tu viens prendre le goûter ? C’est encore de ton âge ça non ? »
HRP : Désolé, pas terrible. C'est le rp de chauffe ♥
Elle est rigolote Sybilia, elle veut tenter les positions du Kamasoutra avec toi. D’ailleurs, la position du Koala, tu ne te rappelles pas l’avoir déjà vu mais en tout cas, ça fait son petit effet. T’as même pas le temps de répondre ou de lui renvoyer la pareille, qu’elle s’en va et qu’elle finit par tomber alors que t’es sur le dos, par terre, écrasé par tout son poids d’hippopotame. Au moins, le gâteau a eu un effet plus que ravageur sur elle.
« - Halalala…Que vas-t-on faire de toi Sybilia ? »
Sur l’instant, tu eus un rictus amusé à l’idée de la laisser là, étendue sur le sol froid de sa chambre étroite. Tu pourrais envoyer Dorian jouer au légiste et attester qu’elle est bien morte mais tu sais que tu la rejoindra dans l’au-delà si tu ne fais pas quelque chose pour elle et quelque part, même si l’idée de détourner les talons est plus que tentante, tu te relèves en soupirant.
« - Morte tuée par un bout de gâteau, ça serait trop triste à écrire dans la rubrique nécro du journal. On t’offrira une belle mort, digne de toi. En attendant, viens-là. »
Tu passes un bras sous ses jambes et l’autre sous son dos et l’attrape comme si de rien n’était. La vache ! Tu l’imaginais vachement plus lourde que ça. Finalement, elle ne pèse pas grand-chose. Faut dire qu’avec un cerveau à moitié vide, ça doit ne pas être bien lourd à porter.
L’allongeant dans son lit, tu remontes les draps sur son cadavre et part dans le couloir, quelques chambres plus loin, à la recherche de Morgane.
« - T’es libre ou je te dérange ? - Non, non je ne fais rien de particulier. Tu fais une drôle de tête, ça va ? - C’est l’effet Sybilia ça. En parlant d’elle, tu pourrais t’en occuper un instant. Le gâteau de Yukino a eu l’effet escompté. - Encore ? Je viens tout juste de finir avec Théo. Bon j’arrive, je prends mes affaires. »
Morgane, ça reste votre idole à tous car loin d’être une mage à proprement parler, c’est surtout une guérisseuse qui fait des miracles. De la moindre petite plaie jusqu’à l’empoisonnement, rien ne lui échappe et tu comptes bien sur son talent particulier pour s’occuper de cette femme venant limite de t’agresser sexuellement parlant. Tu règleras ça avec elle quand elle aura meilleure mine. Tu lui as déjà pourtant dis que ça ne t’intéressait pas ce genre de chose.
« - Va vraiment falloir interdire la cuisine à Yukino quelques jours… - Va dire ça à Sting. Tu peux t’occuper de son cas alors ? - Bien entendu ! Va attendre dehors, ça risque de prendre un moment. »
Et ça a pris un moment. Au début, t’attendais, les bras croisés contre le mur à l’extérieur, le regard plongé à l’extérieur et maintenant, au bout de deux ou trois heures, t’es assis par terre, roupillant, quand t’entends la porte s’ouvrir.
« - C’est bon pour moi. Une bonne purge résous bien des soucis ! Tu devrais la laisser se reposer pour la nuit…Je vais toucher deux mots à Sting moi. - Merci. - N’exagèrons rien. »
Morgane s’évapore à travers les couloirs et toi, tu rentres dans la chambre de cette folle furieuse, prenant une chaise et t’asseyant dessus.
Le soleil commençait tout juste à disparaître à l’horizon, derrière les monts rocheux tandis qu’une certaine personne émergeait progressivement.
« - Tiens, prends la bassine. Je ne tiens pas à ce que tu me vomisses dessus. Ce que tu peux être fragile. »
Tu ne peux t’empêcher de sourire quand tu entends la petite pique sortir entre ses dents de souris. Elle est vraiment drôle quand même. Surtout dans cet état.
« - Le pire des diables hein ? Venant de toi, cela pourrait presque être un compliment. »
Ça te rappelle certains souvenirs d’un certain côté, le fait de rester à côté d’elle, d’attendre, de passer la nuit avec elle et d’essuyer ses piques plus dégoulinantes que son vomi dégoutant. Ça te rappelle ces nuits passées au chevet d’un Carl trop saoul, ayant une gueule de bois pas possible et passant le plus clair de son temps à vomir. Il lui arrivait parfois de s’endormir la tête la première dans la cuvette des toilettes et tu ne comptes plus le nombre de fois où tu as été cette main retenant sa tête, ces bras soulevant son cadavre du sol, ces yeux pour lui indiquer le chemin et l’accompagner. Cet homme avait la capacité de ruiné le peu de charme qu’il pouvait avoir avec un seul verre. Il n’aurait jamais tenu dans un concours contre Sybilia. Limite, elle est plus virile que n’importe quel homme de la caserne. Ça serait tellement drôle que de l’emmener là-bas tiens, un jour.
Le jour où tu seras assez motivé pour t’enticher d’un boulet aux pieds à traîner jusqu’à Seven.
« - Je fais du babysitting de zombie. Je pensais que ça se voyait pourtant ? »
Pas très loin, sur son bureau, tu trouves plusieurs livres et t’en attrapes un au hasard.
« - J’ne savais pas que tu savais lire dis donc. Tu m’impressionnes. Ou alors c’est un livre d’images pour les enfants ? Ça m’étonnerait même pas que t’ais ce genre de truc.»
Tu ouvres d’un doigt habile le bouquin avant de le feuilleter à la va-vite sous son nez. T’aime bien toucher à tout, mettre ton nez dans les affaires de tout le monde. Ça fait chier en général et t’aimes bien ça. Ça te fait plaisir, ça te procure un petit moment de satisfaction.
« - En fait, je me sentais concerné….Par ce qu’il t’arrive. Alors je suis resté. Si ça te gène, je m’en vais et je te laisse seule avec la mort pour seule compagnie. Je suis sûr qu’elle attend dans un coin sombre de ta chambre, attendant que tu rendes l’âme. Préviens-moi si tu meurs…Je commencerais à relater l’épopée du gâteau ayant tué l’ivrogne. »
Pouffant dans ton coin en lui glissant un léger clin d’œil moqueur, tu reposes le livre que tu avais entre les mains là où tu l’avais trouvé avant de regarder par la fenêtre. Les premières étoiles sont là, la lune apparaît tout juste. Bientôt il va faire nuit et la guilde sera calme, silencieuse, endormie.
Ton rire éclate et résonne encore dans la petite pièce. Les premiers rayons de lune éclairent à peine le visage encore pâle et malade de Sybilia. C’est pleine lune ce soir et tandis que cette dernière s’éveille, Oak Town et Sabertooth s’endorment.
« - Pour ton information, c’est très difficile d’imiter les plantes. Ça demande des années de maîtrise. »
Tu la regardes d’un œil avec un sourire malicieux parce que t’arrives à retourner toutes les piques qu’elle te balance allégrement à la figure. Ça fait plaisir à voir. Elle n’est ni dépressive, ni mourante. Juste normale. Juste elle. Juste Sybilia. Puis, elle fait mention de la « Mort Noire ». C’est étrange, t’as déjà entendu ce nom-là quelque part, ce n’était pas un criminel recherché qu’on dit à présent disparu ? Cela fait à peine un an que t’étais à Fiore et parfois, les détails ce genre-là t’échappe totalement. La mort noire…Un criminel…Certains s’autoproclament avec des noms assez étranges. Il aurait pu trouver mieux celui-là.
« - Bah écoute, si tu veux pas de mes excuses, je les reprends d’abord ! Je sais même pas pourquoi j’en fais à la barbare que tu es. »
Elle continue de jouer avec son ours en peluche qu’elle tient dans les mains. Un ours en peluche….Dans ses mains. Tes yeux font plusieurs allers-retours entre l’objet et Sybilia et tu l’imagines mal avec ce genre d’objet et quand tu imagines la petite fille fragile se baladant avec Teddy, tu pouffes de rire.
« - Ahahahahaha de mieux en mieux ! En plus d’avoir des livres d’images, t’as aussi des nounours. Bah alors ? On a du mal à dormir comme une grande ? T’as peur du noir peut-être ? Ahahaha. »
Oh tu peux te moquer d’elle mais au fond de toi, tu sais que tu n’es pas mieux. Tu es pire. Bien pire. Malgré tes grands airs, tu es encore ce petit garçon, qui la nuit, est hanté par d’affreux souvenirs revenant toujours et encore. Tu es encore ce petit garçon qui s’amuse, une fois seul, à inventer un visage à ses parents qu’il n’a jamais vu. Tu es encore ce petit garçon qui parfois se sent oppressé par l’obscurité de la nuit. Alors oui, tu peux bien te moquer d’elle…
« - T’es assez épatante quand même pour avoir faim après ce qu’il vient de se passer. T’as peur de rien toi hein… »
De quoi peut-elle avoir peur ? Que peut-elle craindre une fois dehors ? Sybilia c’est la femme qui a tout vu, tout fait. C’est celle qui a eu assez de courage pour reconnaître ses torts et se rendre à Arcadia faire face à la Reine. C’est celle qui a dit à tous ces imbéciles dehors « Regardez autour de vous, rien n’est finit ». Parce que c’est vrai. Rien n’est finit. Tout est à faire. Certains pensent que la fin du monde est proche et n’osent plus se lever le matin. Ils restent là, sous leur couette, en priant un bon dieu qui les a abandonnés depuis longtemps. Et puis il y a ces autres comme Sybilia. Ces autres qui font face à la journée, ceux qui affrontent le monde, croquent la vie à pleine dent, avancent malgré les plaies, la douleur. Ceux qui continuent de se frayer un chemin parmi les ténèbres qui vous enveloppent.
Il y a ceux comme elle…Qui font avancer le monde et qui ont cette force pour entraîner tous les autres avec eux.
« - Tu ne devrais pas te lever dans ton état. Laisse-moi t’aider. »
Tu lui attrapes la main et l’attire vers toi, contre toi. Elle titube, elle tremble…Elle est faible mais ça tu le sais et quand tu plantes tes yeux d’ébène dans les siens, tu ne peux t’empêcher de lui sourire avec une pointe de mesquinerie.
« - Si tu oses dire quoi que ce sois, je te laisse tomber par terre… »
Pour l'instant, direction la cuisine. A force de faire le piquet à attendre, tu commences à avoir faim et de base, tu t’étais levé de ta sieste pour manger. Puis, on verra ce vaut la cuisine de Sybilia…Si elle sait cuisiner bien-sûr.
A défaut de savoir lire, elle doit bien savoir faire quelque chose dans sa vie celle-là.
"- En attendant, tu vas me faire à manger, femme."
Elle te prend quand même pour son dada personnel la petite dame. Tu t’attendais à une remarque désobligeante, à une pique, à une insulte, à une gifle, mais rien ne vient. Alors tu restes figé un moment, à la regarder, presque en état de choc. Elle ne dit rien. Elle demanderait presque d’ailleurs même si avec un ou deux mots gentils ça l’aurait mieux fait. Du coup, tu la prends sur ton dos et tu descends les escaliers qui semblent représenter l’obstacle majeur de sa soirée. Pauvre petite chose, fallait les descendre sur les fesses si t’es capable de tenir debout.
Vous descendez, sans bruits et vous arrivez finalement à destination. Elle pèse son poids malgré tout sur les longues distances celle-là. Alors tu la regardes faire avec une certaine admiration tandis qu’elle semble choisir les valeurs sûres et basiques. Elle pourrait presque savoir y faire dis donc. Tu vas peut-être retirer ce que tu pensais d’elle et de ses compétences culinaires.
Assis sur un tabouret, t’attends qu’elle finisse avant qu’elle te rejoigne.
« - Si j’avais un cœur glacial, chère Sybilia, je te l’aurais laissé mourir dans ta chambre ~ ♥ »
Et t’attrapes une fourchette pour empoigner ce qu’il y avait dans l’assiette. Voyons voir. Parfois c’est beau et ça sent bon mais le gout est juste infect. On va voir ce qu’elle vaut malgré ses grands airs de troll des cavernes.
« - Hey…C’est pas si mauvais que ça. Tu pourrais presque remplacer Yukino à la cuisine. Tu sauverais un tas de gens. »
Rapidement, tu finis ton assiette, peut-être même avant elle et tu te diriges vers l’évier pour faire la vaisselle. Même ça t’as le temps de le faire avant qu’elle ne finisse son plat. Eh bien, eh bien…
« - Tu sais, tu ne devrais pas te forcer si ça ne passe pas. Ou alors tu pourrais mouliner le tout et le boire à la paille façon : petit pot pour bébé ou grand-mère sans dents. T’as déjà le livre d’image, le nounours en peluche, je pense que le petit pot ça te conviendrait bien aussi ahahaha ! »
T’attrapes deux verres dans un placard avant de lui poser sous le nez et de t’asseoir devant elle, la fixant avec un léger sourire malicieux. Encore une longue nuit en perspective hein ?
« - Va falloir que je t’accompagne dans le bain aussi ou c’est tout ce que tu attends de moi ? »