• Les échos de la notre passé font ce que nous sommes aujourd'hui. Et dans ce petit bar non loin de la ville de Cedar, les sirènes s'étaient organisée une petite sortie pour oublier ce qui les hantait. Leïla voulait aider sa petite protégée, elle voulait lui apprendre comment surpasser ses moments d'angoisse et les mettre de côté. Tout ça pour quoi ? Parce que ça l'agaçait tout simplement de la voir pleurer et craindre tout homme qu'elle rencontrait. Oui parce que la jeune femme arrivait à lire à travers les gens, et parce que quand son amie craignait le plus gentil des agneaux elle n'arrivait pas à en croire ses yeux. Elle sirotait alors un cocktail sur une terrasse où le métal glaçait ses cuisses tandis qu'en le reposant on put entendre le bruit cristallin des glaçons contre le verre.

Alors Hana, explique-moi comment tu as pu prendre peur face à ce jeune homme qui paraissait pourtant si innocent. C'est pas comme s'il n'avait rien à voir avec aucun des vices qui puisse exister mais voila... Franchement, il avait l'air si innocent et ça se voyait rien qu'à ses yeux de petit chat ! Purr...

C'est avec calme que la sirène tentait de comprendre sa camarade. Pour l'instant elle avait la patience, pour l'instant ça avait à peine commencer alors elle avait décidé de rester gentille et elle espérait qu'aujourd'hui Hana allait progresser dans sa lutte contre sa peur. Elles avaient toutes les deux un même fragment du passé, mais cela se limitait à cela car ça faisait longtemps que Leïla avait surmonté le sien. C'était même une libération pour elle que de vivre en tant que libertine malgré son age mais elle pouvait comprendre que ce ne soit pas le cas pour tout le monde. Mais ce reflet qu'elle aperçoit au travers Hana, il semble si fragile, si frêle...

"Bon... On va revenir aux bases : Dès que tu vois un homme. Un grand, méchant, sombre, avec une voix grave, qui fait froid dans le dos comme ça, grrrrr, tu fuis ! Tu t'intéresses pas à ceux-là de toute façon alors qu'ils soient gentils ou non il vaut mieux les éviter."

Le regard de la mage examine les alentours et comme il n'y avait personne sur la terrasse en cette période d'hiver, elle se contenta de mettre sa paille en bouche pour boire une nouvelle gorgée. Le goût des fruits l'amusait, mais c'était surtout la fraîcheur qu'elle appréciait. Rien de mieux que de boire un bon jus glacé lorsque la température est bien basse. D'ailleurs, en parlant de la température, il semblerait qu'elle n'affectait pas la sirène puisqu'elle n'était vêtue que d'un débardeur et d'un mini-short. Elle croisa ses jambes puis continua son débat sur les garçons.

"Bon, tu as l'habitude de prendre peur et fuir de toute façon. Mais petit à petit tu devrais essayer de rajouter des exceptions. Tu penses peut-être que ça te changera rien mais tu ne pourras connaître le vrai amour si tu restes bloquée comme ça. Et crois-moi... Il n'y a rien de plus beau que l'amour."

Des étoiles s'installaient dans les yeux pétillants de la rousse tandis que son regard s'envole vers le ciel. Et quand elle redescendait sur terre, elle s'aperçut qu'un jeune homme les observait de loin. Elles avaient une touche, et ça elle le savait. Leïla s'affala sur le dossier de son siège puis fit un clin d'oeil à Hana. Elle n'avait sûrement pas l'air de comprendre alors elle tendit son regard discrètement vers le garçon en haussant les sourcils rapidement. Finalement, elle lui chuchota sur un ton empressé.

"Allez ! Va le rejoindre ! Il en jette clairement sur toi. Et crois-moi il n'a rien de méchant, je le vois à travers son reflet. "

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• La jeune fille semblait hésitante bien que Leïla n'en comprenait pas la raison. Il n'était ni laid ni trop imposant pour faire peur à quiconque mais elle craignait que ce soit le mot "garçon" qu'Hana avait en frayeur. La sirène se demanda si elle allait devoir employer les grands moyens et forcer la rencontre mais à sa plus grande surprise elle n'eut pas à bouger de sa chaise puisque la petite Takumi réussit à vaincre sa peur et se leva de sa chaise pour rejoindre le jeune homme à sa manière... Un petit rire s'empara de la rousse lorsqu'elle vit la chute de sa camarade. Elle appréciait la rencontre, elle la dégustait dans les moindres détails et en même temps elle était désespérée par le niveau très bas du charisme d'Hana.

Elle a encore de gros progrès à faire avant de devenir une vraie femme. Mais je crois en elle, elle n'est pas à Mermaid pour rien. Par contre... Il y a quelque chose qui cloche. L'attitude de ce garçon me semble bien étrange, c'est comme s'il sur-jouait. Tsss... Quel idiot, s'il veut les faveurs de la petite il peut attendre encore longtemps.

Leïla avait compris le jeu du jeune garçon, il n'était pas là par hasard. Il cherchait à s'approprier quelque chose en venant par ici. On ne savait pas quoi, mais on savait que son petit jeu n'était qu'une comédie. Elle devait alors faire comprendre à Hana que ce n'était pas un si gentil garçon qu'il semblait l'être, mais surtout lui dire avant qu'elle ne tombe dans le piège et qu'elle soit dégoûtée des hommes à vie. Enfin, ce serait quand même dommage de perdre les croustillantes amourettes d'une camarade de guilde, les aventures entre femmes étaient bien moins excitantes car elles s'éloignaient des histoires que Leïla lisait. Deux femmes, c'est deux sexes forts et les mettre ensemble c'est intéressant, mais pour Leïla ça ne l'était pas. Une idylle, une romance bucolique avec un berger isolé sur une île, être la muse d'un artiste tentant de comprendre la sensualité des femmes, c'est ça ce qu'elle recherchait et qui n'apparaissait pas dans ces relations du même sexe. Alors hors de question qu'Hana devienne comme ça !

Le regard de la mage parcourait les deux individus qui semblaient déjà s'être approchés un peu plus. Une rose, une invitation, dans deux minutes il allait l'emmener dans une chambre d'hôtel si ca continuait sur ce même rythme. Elle se leva alors avec une allure digne d'une déesse puis rejoint Hana pour la sauver de son sort et ralentir les choses pour qu'elle puisse apprécier au moins la rencontre sans que cela ne paraisse trop obscène. Le sourire aux lèvres, elle s'avance et propose de les rejoindre.

"Si tu payes, ça me va. Ce sera un Long Island pour moi. Ezio, c'est ça ?
-Hmm... Oui madame.
-Appelle-moi Leïla si tu veux bien, ou Madame Leïla si tu préfères, cela dépend juste de comment tu me vois, comment tu me ressens et de quel lien tu souhaites former avec moi. Tout est une question de point de vue. Pour ma part je t'ai appelé Ezio, j'aurai pu t'appeler jeune homme, gamin, mais je ne l'ai pas fait. Appelle-moi alors comme tu veux, pourvu que ce soit Leïla."

Elle sourit puis pose sa main sur sa hanche comme pour dire qu'elle attendait que le jeune homme s'en aille chercher les boissons et après le silence instauré il prit la parole.

"D'accord Mad... euh.. Leïla. Et toi Hana ? Que puis-je te servir ? "

Elle lui répondit sans doute puis il entra dans le café. Le sourire de Leïla s'effaça aussitôt pour laisser place au masque de la vigilance. Les sourcils froncés elle s'adressa à la jeune fille à voix basse.

"Ce garçon est bien étrange, tu ne trouves pas ? Enfin, ses techniques de drague sont dignes de celle de mon père, et crois-moi ce n'est pas un compliment. Néanmoins je voulais te donner quelque chose. Tu vas en avoir besoin un jour ou l'autre et comme je compte m'absenter un petit moment, je vais en profiter pour te le donner maintenant. "

La main de Leïla se dirigea vers son oreille pour aller décrocher le bijou qui l'ornait jusqu'à maintenant, une boucle d'oreille qui avait l'air blanche et simple jusqu'a ce qu'elle quitte sa propriétaire. Elle la fit tourner entre ses doigts pour faire comprendre à Hana qu'il s'agit d'un miroir et en même temps il lui expliqua ce qu'elle voulait dire par là.

"C'est un miroir, un réceptacle de ma magie et il serait bien utile que tu la portes pour que je te vienne en aide dans une quelconque situation. Je pourrai venir immédiatement t'aider si tu es en danger. Enfin, tu sais, avec tous les évènements en ce moment avec les guildes noires, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Mais attention, cela ne marchera pas si tu es trop loin."

Leïla sentit le vent se lever puisqu'il caressait ses cuisses presques dénudées et elle s'apprêta à entrer dans le café pour mener son enquête. Elle n'était pas venue ici pour rien, elle cherchait quelque chose et était sûre qu'elle le trouverait ici.

Bon, je reviens plus tard. Amuse-toi bien avec Ezio, mais je compte sur toi pour que vous ne fassiez pas de bêtises.

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