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hatsu avait établit son refuge pour quelques jours dans une auberge, le temps d’une pause. Les trains étaient actuellement hors service, à cause d’un attentat sur les rails à quelques kilomètres d’ici. Ohatsu devait aller à Kunugi, mais son départ ne serait pas pour aujourd’hui. La veille, elle avait rencontré Drake, un charmant garçon, avec qui elle avait passé du bon temps aux abords d’une piscine… Pendant quelques heures, son esprit avait été apaisé, mais elle savait que jamais, il ne serait calmé.

Le ciel était gris et maussade, semblant représenter l’humeur d’Ohatsu, qui peu à peu sombrait dans une profonde tristesse. Il lui manquait quelque chose, une petite fleur pour lui donner le sourire… Une petite sœur à cajoler. Elle ne savait pas où elle l’était… Elle avait traqué la Mort Noire, jusqu’au Palais d’Ajatar Virke où elle avait été emprisonné pendant six longues années … A cette pensée, elle serrait les poings, sa haine contre cet homme s’accentuant davantage … Son rêve ? Le voir croupir à ses pieds, le voir la supplier de l’épargner. Un rêve qu’elle comptait bien accomplir un jour.

Elle marchait à travers la ville, sans vraiment savoir où aller. Elle finit par se rendre compte que ses pieds l’avaient emmené dans un parc. Elle se souvient, qu’un jour, elle avait promit à Hana de l’emmener ici, voir « l’arbre aux milles couleurs », qui était en réalité un vieux chêne que la constellationniste aimait venir rendre visite lors de ses escapades à la capitale. Une fois n’étant pas coutume, elle s’y rendait … Espérant que la prochaine fois, Hana serait avec elle.

Une mélodie se fit entendre, la mage ne pouvait pas discerner les paroles, mais elle reconnut l’air. Au départ, elle se dit que ce n’était que son imagination qui lui jouait des tours, que ce n’était pas possible, pourtant, curieuse, elle se laissait attirer par cette symphonie apaisante…

Les paroles se firent de plus en plus nettes. La voix, elle ne la reconnaissait pas du premier coup, alors elle s’approchait. Assise, contre un tronc, une jeune fille aux cheveux roses chantait, cette berceuse autrefois inventée. Ohatsu restait silencieuse, l’écoutant chanter, sangloter… La chanteuse s’arrêtait, les paroles furent remplacées par des larmes. La mage fut paralysée. Elle portait ses mains à sa bouche, tandis que le long de ses joues, coulaient des larmes. Retrouvée … Hana, sa petite fleur elle était là … Elle n’en revenait pas. D’une voix cassée par la joie, elle reprit la chanson.

S’il te plait, ne pleure plus,
Tu n’as plus à avoir peur,
Tu ne risques plus rien,
Je te protégerais toujours,
Alors sèche tes larmes…

Le silence des sanglots fut brisée. Ohatsu regardait Hana, ne pouvant plus longtemps retenir ses larmes. Elle la regardait et d’une lèvre tremblante, reprit la parole après la fin de sa chanson

Gomen … Hana-chan … Je suis rentrée plus tard que prévue

Crédit: Neko-chan in Never Utopia

U

ne illusion … Sa petite sœur la voyait ainsi. Elle fut meurtrie de voir dans quel état elle l’avait laissée. Silencieuse. Elle s’approchait, lentement, tandis qu’autour d’elle, les pétales de roses ébène dansaient avec la brise. Ohatsu s’accroupit et passait délicatement sa main sur le dos fragile de la petite fleur. Elle remontait lentement, venant ensuite caresser ses cheveux de la même façon que l’on caressait les pétales d’une fleur : Avec douceur et tendresse.

« Ne pleures plus Hana … Je suis là … Je ne repartirais pas… »

Elle voulait la prendre dans ses bras, la consoler, mais elle avait peur de l’effrayer. La voir, donnait du baume au cœur à la constellationniste, qui continuait ses douces caresses. Qu’avait-elle enduré ? Qu’avait-elle fait durant son absence ? Ses iris roses se posaient dans le cou de la fillette, elle aperçut le tatouage d’une guilde… Elle ne connaissait pas ce symbole. Mais elle fut rassurée, au moins elle avait été prise un peu en charge… Elle n’avait pas été totalement seule. Elle analysait ce « M », entourée d’une queue de sirène, le tatouage reflétait une douceur féminine et un désir de domination. Ohatsu eut un petit sourire en coin.

« Hana … Ma douce, ma petite sœur, ma petite fleur… Regarde moi s’il te plait … »

Rien y faire, elle était en sanglots, d’innombrables sanglots. Ohatsu ne savait pas quoi faire. Elle posait un genou à terre.

« Pardonne-moi Hana … Pardonne-moi … »

Elle retenait ses larmes … Elle qui l’avait sauvée des griffes de son père, l’avait blessé également, elle qui l’avait promis de la protégée … Elle l’avait laissée. Elle s’en voulait, terriblement. Ohatsu aurait tout donné pour voir sa sœur sourire, l’entendre rire… Elle voulait l’entendre rigoler et l’appeler pour lui montrer une de ses nombreuses trouvailles.

« Hana … Ne pleures pas … Ne pleures plus … »

A ses mots, Ohatsu prit Hana contre elle, serrant son petit corps contre le sien, sanglotant à son tour. Elle resserrait son étreinte, tremblant légèrement. Elle lui caressait les cheveux posait sa tête contre elle.


« Je t’aime Hana … Pardonne moi … »

Crédit: Neko-chan in Never Utopia