Un malin frisson traversa l’échine du marionnettiste. Alors qu’ils étaient arrivés dans les immenses jardins du Conseil Magique, coincés au beau milieu du labyrinthe qui ne pouvait être résolu par la magie, Yoite avait pris l’initiative de sonder les environs avec la faculté qu’il avait développé peu de temps auparavant et qui se basait sur l’appréhension de la peur des gens. La Mort Noire en avait parlé brièvement à Jiro il y a quelques jours, et Jiro s’était immédiatement demandé ce qu’il pourrait laisser transposer à son allié Yoite si jamais celui-ci était amené à le sonder directement pour découvrir une de ses grandes peurs. La réponse était inéluctable : Yoite verrait un Jiro seul au milieu d’un centre de personnes au regard désapprobateur : c’étaient ses parents, son frère, sa belle-sœur, ses grands-parents ; les Yu au complet, qui de l’au-delà observaient les agissements du dernier rescapé de la dynastie, et qui le réprimandaient avec une hargne muette.
La plus grande peur du mage était en effet que sa famille n’aime pas ce qu’il soit devenu. Il n’avait pas de croyances particulières en une quelconque vie après la mort, il ne pensait pas devoir répondre des actes engendrés de son vivant devant une instance de jugement divin dès qu’il mourra, et par conséquent il abandonnait totalement l’idée de revoir les Yu décédés dans une vie ultérieure ; mais il se trouvait néanmoins parfois saisi d’une hantise particulière, il s’imaginait le retour de toute sa famille, sans raison logique ou explicable, et il devrait alors leur expliquer ce qu’il était devenu. Il était arrivé à Fiore en étant un assassin exemplaire, que personne ne voyait, personne ne connaissait ni son nom, ni son visage, ni ses facultés. Il aurait été un assassin fidèle à ses principes, loyal jusqu’au bout, ne s’aventurant pas dans des missions trop dangereuses pour lui pour ne jamais risquer d’être découvert. Et pourtant – pourtant, la solitude l’avait rongé, il avait défié le destin en se montrant délibérément en public à agir pour répondre à ses pulsions, il s’était mal senti, oui, horriblement mal et sentait cet effroi du regard familial sur lui. Il avait songé au suicide mais s’était redressé grâce aux rencontres qu’il avait fait et aux personnes qui l’avaient acceptées malgré tout. Il avait vaincu la solitude, retrouvé un rythme sain de marche, et s’était relancé dans sa conquête du nouveau dans Fiore. Mais une hantise ne disparait jamais, même reléguée au plus profond du cœur du damné, et c’est celle-ci que Yoite découvrit surement au cœur du labyrinthe.
Mais Jiro savait que c’était pour la bonne cause, pour leur survie, ce qui était l’essentiel, et il n’en voulait pas à son ami de percer un tel secret. Yoite capta la présence de quelques gardes non-loin et partit à leur rencontre, il en ramena un sauf pour que Jack s’infiltra dans son esprit et ainsi découvrir l’itinéraire pour sortir de ce turbulent dédale. Alors que Black Jack se redressait, laissant le corps du malheureux se faire dévorer par la goule sanguinaire, le groupe se remit en marche. Sous les ordres du mage psychique, ils tournaient tantôt à gauche, tantôt à droite, sans hésiter une seule seconde en respectant le chemin indiqué. Ils rencontrèrent quelques groupes de gardes qui étaient prêts à les intercepter, mais tous furent amicalement reçus par l’un des combattants de l’escouade – Jiro tirait habilement ses aiguilles pour transpercer les cranes apparents de ceux qui croisaient son chemin. Ils parvinrent ainsi au bout de quelques secondes devant un bâtiment rectangulaire, l’endroit où Jack voulait qu’ils arrivèrent. Il y avait tout un tas de gardes, à l’intérieur, c’était certain. Jiro se porta volontaire pour y entrer en premier et faire en sorte que leur attaque soit une réussite : il ouvrit la porte à la volée et déploya immédiatement une cinquantaine de fils pour former autour de lui une immense toile d’araignée qui se déploya dans toute la pièce : tous les gardes présents furent immobilisés, pris dans la toile poreuse. Jiro, au centre du piège, laissa la place à ses alliés pour qu’ils puissent entrer dans le nouveau lieu et s’occuper de tous les gardes ; d’abord les plus faibles qui ne sauraient se défaire du piège du marionnettiste, puis les plus forts qui arriveraient facilement à se dégager de l’amas de fils et à contre-attaquer.
Sujet: Re: Le Diable en cavale [Jiro et Yoite] Lun 14 Juil - 1:40
Logan S. Crow
Click
Titre : Yoite la-plume-au-cul Noire Crédit : Dadou Feuille de personnage Maîtrise Magique: (16990/35000) Mérite: (792/800)
Embuscade figée...
Feat. Jiro Yu & Adrien Campbell
Leurs Peurs à tous étaient des plus spectaculaires, pour certains, et des plus niaises, pour d'autres. Si Black Jack avait peur du dragon qui lui avait calciné la chaire, l'avait brûlé vif, l'avait réduit à... un visage dénué de chaire et de sang, Adrien, lui, avait peur des prêtres... Quant à la dame noire, elle était effrayée à l'idée de perdre Black Jack. La blanche, elle, craignait de se faire abîmer le visage... Enfin, Jiro, lui, redoutait sa famille... Ou, plus exactement, que sa famille désapprouve l'assassin qu'il était devenu. Ces Peurs étaient tellement différentes... Cela me fit sourire, tandis que je voyais Campbell dévorer le garde que j'avais livré à Black Jack.
Ainsi, nous suivîmes les indications de l'évadé en chef, tournant à droite, ou à gauche... Nous arrivâmes devant un bâtiment assez géométrique, et, l'analysant de mes yeux de Peur, je pus déterminer une approximation du nombre de gardes nous attendant. Entre les diverses peurs de la mort, de la souffrance, de devenir sans domicile, de voir Black Jack, des éléphants, et bien d'autres peurs stupides ou compréhensives, j'arrivai au nombre de cinquante... environ, sans compter ceux qui étaient hors de portée de mon sort...
"Ils nous attendent..."
Mes yeux retrouvèrent alors leur jaune habituel, dans une brûlure des plus désagréables, tandis que Jiro entra, figeant tous les gardes, ou presque, avec ses fils. Ce fut alors le moment. Dégainant mon sabre, je fondis vers les premiers gardes, éliminant en premier l'un des plus massifs, pour éviter qu'il nous tombe dessus après. Puis mes ailes arrachèrent le visage d'un autre, et, tranquillement, j'abattais les plus faibles à ma portée, sachant qu'Adrien, Jack, et les Noires et Blanches s'occuperaient du reste. Ainsi, je m'occupais de ceux du fond, pouvant me déplacer rapidement jusqu'au bout de la salle.
Au bout de dix victimes, les plus forts commencèrent à se libérer des entraves magiques de Jiro. Mes mains griffues se plantèrent alors rapidement dans le torse du premier, et l'explosion fit valser des morceaux de chair dans la pièce. Ils étaient en surnombre, et parmi eux se trouvaient des mages plus compétents...
Quand j'en eus tué quinze, sans recevoir une seule blessure, la lame de l'un d'entre eux pénétra mon bras droit. Par simple réflexe, celui ci se changea en Quetzalcoatl, et je lui arrachai la carotide... Mais l'alarme sonnait toujours... C'était trop long...
Et tandis que je m'élevais dans les airs, préparant une nouvelle explosion, La Dame Blanche figea les ennemis restants sur place, dans la glace, et je retombai au centre, proche de l'emplacement de Jiro, après lui avoir crié
"BOUGE DE LA !"
Toute ma puissance magique, ou presque, partit dans cette unique explosion, et le sol, les dalles de pierres, se retournèrent sur elles même, tandis que le plafond s'écroula sur les gardes figés dans la glace, et, sous cette puissance déployée, je vacillai un peu...
Nous voila entrés dans la bâtiment que le corbeau humain se précipite vers ses cibles, la joie au visage... Je ne sais pas comment il a fait pour se repérer dans le labyrinthe, mais sa magie perturbe... Je ressentis une quelque chose, comme si mon plus grand cauchemar devenait vrai... Sans doute une quelconque coïncidence...
Dans l'immense pièce, mes cibles sentent leurs muscles se figer petit à petit... Ils ne font pas le poids. Et les plus forts ? Aussi... Tous aussi nuls les uns que les autres...
Puis le revoilà, lui, l'oiseau. Ses mains de couleur d'ébène indiquent encore une explosion, comme il l'a fait pour l'homme déchiqueté, quelques secondes auparavant. Bon... Je suppose que je dois l'aider, ce blanc-bec...
"Tsss..."
Je lève les bras, et accumule la magie nécessaire, avant de figer les victimes restantes. Il retombe alors au centre et les murs explosent, comme le plafond... Il fait sauter un bâtiment, avant de vaciller, et de s'effondrer à genoux, épuisé.
... je rêve...
Un plafond de glace, rien que pour nous six... Je les protège...encore... et les gardes sont en statues décomposées... sauf certains... Mais, faute d'avoir utilisé trop de magie, je ne peux plus agir... Et le corbeau n'a pas l'air de pouvoir non plus... Quand au pantin marionnettiste, il semble dans les vapes... Candice s'est-elle remise de son violent sort ? J'espère... Car sinon, Adrien et Jack sont les seuls espoirs de sorties...
Sujet: Re: Le Diable en cavale [Jiro et Yoite] Mar 15 Juil - 1:52
Adrien Campbell
Click
Titre : King of the Hill Crédit : Grizz Feuille de personnage Maîtrise Magique: (13100/35000) Mérite: (525/800)
Le diable en cavale
Jiro et Yoite
C'est donc ça la puissance du Conseil? C'est vraiment tout ce qu'il sait faire? Minables gardes qui tremblent devant leurs adversaires. Un simple regard jeté et ils sont à nos pieds. Des coups d'épées qui sont bloqués facilement. Certains plus courageux que d'autres, probablement le coeur à la famille ou à la tâche pour donner un dernier jet d'adrénaline dans leurs veines, du courage, de la détermination, tous effacés dans une giclée de sang. Si faciles à lire. Même si je n'avais pas lu les pensées du garde, nous n'aurions pas eu tant de mal que cela à passer tellement qu'ils sont pitoyables. Tenu par Candice, je ris aux éclats en voyant la faiblesse flancher devant la puissance. Les buissons teintés de rouge me donnent un avant-goût de notre victoire sur le monde. C'est splendide, merveilleux... et tellement facile.
Les fils s'emmêlent aux ennemis pour permettre à mes soldats de riposter à leur manière d'une facilité déconcertante. Ici, c'est un peu plus sombre et j'arrive à ouvrir les yeux pour les regarder se battre bravement. Jiro, Yoite, Adrien et Frost donnent tout ce qu'ils ont en réserve pour nous faire une porte de sortie sécuritaire. Braves hommes, braves, j'ai bien hâte de voir jusqu'où vous êtes prêts à aller pour me suivre. J'attends de voir jusqu'où mes fidèles sont capables de se rendre avant de bouger le moindre petit doigt. Un, deux puis trois flanchent sous l'énergie magique qui leur manque. Qu'advient-il du quatrième?
Ils se donnent. Pour le maître, ils combattent et font couler le sang à flots. Le démon les regarde se battre. L'homme au sabre semble toujours en première ligne pour les ripostes et les assassinats. Qu'en dernier recours, la goule ne bronche pas. Sachant que Candice a les mains pleines, il protège son maître avec son corps et sa puissance magique. Lui, qui l'a libéré il y a six ans, qui l'a sorti de l'enfer pour le faire régner sur la terre. Il donnerait sa vie pour une liberté comme celle-là. Après des centaines d'années de tortures et de cris sans que l'âme ne puisse être au repos, elle a sombré dans l'obscurité et est devenue ce qu'on appelle un démon. À l'intérieur de celui qu'on appelle le cannibale ou l'âme vengeresse, il peut goûter à la vie à pleines dents et cela lui fait plaisir.
Arrivés à la cabine, c'est là qu'il se dit que c'est sa dernière chance de voir ces âmes quitter les corps pour retrouver l'enfer. Il aime, il a hâte. Légèrement surexcité, le sourire ensanglanté au visage, il regarde ses futures victimes avec une envie particulière. Il profite de la poigne des fils pour agir. Le plus prêt croise le regard du diable. Une substance noire remplie sa bouche et dégouline de manière gluante. Il mord sa victime qui est ensuite prise de spasmes. Il l'aide à se défaire des fils. Ses yeux deviennent aussi rouges que les siens. Il sourit tel un démon et se jette sur ses alliés avec son arme pour servir le maître démon. Son corps s'illumine à deux endroits. Le démon s'accroupit et invoque une femme au panache tourné vers l'arrière, des griffes et des crocs acérés, un corps couvert un flammes et un corps très peu habillé. Celle-ci est suivie de près par un cerbère enflammé aussi. D'un coup de tête, les invocations se lancent dans la mêlée en crachant des flammes, en mordant ou en griffant mortellement leurs adversaires.
Le démon se remet en position debout et se lance lui aussi dans la bataille en venant de sentir son soldat possédé mourir. Tant pis, il y a deux entités plus puissantes en ces lieux. Fil barbelé en mains, il court et fauche brutalement tous ceux qui se trouvent sur sa route. Il attrape une lame avec son fil et la renvoie entre les deux yeux de son possesseur avant de faire pénétrer un clou dans la gorge d'un autre et de même trouver le moyen pour que le bout pointu du fil retrouve le coeur d'un garde pour le transpercer. Il continue sa danse pour se dégourdir de ces six ans d'emprisonnement et il se sent plus bien que jamais. Il rit aux éclats comme cruellement, entre les dents ou de la gorge, à glacer le sang comme pour vous rendre mal à l'aise, la bête termine ce qu'ils ont commencer avec une agilité de singe. L'assassin renvoie ses invocations sur son corps quand le tout est nettoyé par leurs soins. Puis, le groupe passe par une fenêtre avant de devoir descendre à pieds une falaise sablonnée qui les mènera en sûreté. Sauf que la garde les rattrape. Jack demande à Candice de freiner, le temps de se concentrer.
« Venite ad me custodem in labyrinthum, Minotaurus" »
Et juste derrière le groupe, une porte brûlante comme la lave s'ouvre pour faire place au minotaure de l'enfer, gardien des trésors mystérieux. Il court vers vos adversaires pour les écraser de ses sabots, pour les enfourcher avec ses cornes et les frapper de ses puissants bras. Cette diversion donne ainsi le temps qu'il vous est nécessaire pour disparaître...