Un peu de jugeote que diable et ne me braillez plus dans les oreilles !
 MessageSujet: Un peu de jugeote que diable et ne me braillez plus dans les oreilles !   Un peu de jugeote que diable et ne me braillez plus dans les oreilles ! EmptyMer 20 Mar - 17:36

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… Vous nous avez ridiculisé…
L’heure est venue de réclamer vengeance…
Et ce sont ceux que vous souhaitez le plus protéger qui en paieront le prix…
Tic. Tac. Le compte-à-rebours est lancé…
Et cette fois-ci, rien ne nous arrêtera…
Nous déchainerons les enfers et il ne restera rien de cette ville…


Seiren terminait sa lecture, sceptique. Les homes présents autour de la table semblaient prendre cette menace au pied de la lettre. Mines inquiètes et traits tendus… Après tout, ils avaient été jusqu’à la faire revenir.

Et vous avez des preuves que la menace est réelle ? Des infractions ? Du vandalisme plus présent qu’à l’accoutumée ?

Le capitaine acquiesce de la tête, tandis que le lieutenant tend des photos à la jeune femme. Preuves bien trop évidentes que le gang a sévi puisqu’à chacune de ses attaques ou dégradations, il y laissa sa marque. Et à chaque fois sur des bâtiments officiels. On pourrait presque qualifier ces actes de terrorisme, mais Seiren se contenta de ne rien dire pour ne pas envenimer la situation.

Vous avez une idée de leur prochaine cible ? Un événement important en ville ? Célébration, inauguration, soirée de bienfaisance, venue d’un diplomate ou politicien étranger ? Ca serait l’idéal pour marquer les esprits. Et c’est ce qu’ils semblent revendiquer…

Le sous-lieutenant present s’éclipsa un instant, certainement à la recherche de l’agenda officiel, tandis que les autres s’attardaient à fouiller dans leurs mémoires.

* Pas croyable qu’aucun d’eux ne soient capable de répondre immédiatement…*

Le sous-lieutenant revint avec un carnet en piteux état. Le feuilletant à la va-vite, le verdict tomba.

Non, il n’y a rien.
Et ce soir, bande d’imbéciles ! NOTRE commémoration a lieu à l’hôtel de ville. Nous rendons hommage à des gardes tombés pendant leur service et nous en décorons trois pour leur bravoure de l’an passé.

Le capitaine avait tape du poing sur la table, imposant son humeur désopilante et désopilée. Les visages jusque-là inquiets s’étirèrent un peu plus, effrayés à l’idée d’une telle tentative.

* On dirait qu’ils n’avaient pas compris que depuis le début, la cible, c’étaient eux. Pff…*

Billage incessant, les uns clamaient que c’était impossible, les autres restaient dans le doute, ne sachant qu’elle position tenir. Alors que pour un chef ennemi s’en prendre directement aux autorités était le meilleur moyen pour affaiblir leur position auprès du public, eux ne voyaient pas l’évidence : les attaquer d’abord pour faciliter les ravages prévus dans toute la ville…

Seiren se contenta d’observer la scène absurde où tous allaient, bon an, mal an, de leur avis, jusqu’à ce que l’un des gradés décrète tout haut ce que les autres désiraient tout bas.

Il faut annuler !
Et je peux vous demander pourquoi ? Au contraire, l’occasion est trop belle pour les piéger à leur propre jeu.
Même si vous êtes avec nous, vous n’êtes pas omnisciente. Vous ne pourrez pas tous nous protéger.
Je ne voudrais pas revenir sur les termes des missions précédentes, mais… même si il s’est avéré que je vous aide en vous “sauvant”, vos hommes ont à chaque fois retirer quelque chose de ma présence. Entrainement, expérience au combat, peu importe. Et cette fois-ci, vous voudriez me laisser tout faire toute seule ? C’est plutôt déplacé de votre part, il me semble. À mon humble avis, vous avez juste à être plus réactifs que d’habitude. Alors sortez les plans de l’hôtel de ville et mettons-nous au travail.

* Pourquoi n’envisagent-ils jamais les choses sous un autre angle, une autre perspective… Et si j’étais à la tête de ce gang, comment j’attaquerai ceux que je hais le plus au monde ?*

Le ton sec et la langue acérée. Comme d’habitude, Seiren ne leur laissait pas le choix. Une fermeté nécessaire, à quelques heures de l’événement…

______________________________________________

Tenues de soirée exigée pour certains… Tenus de camouflage pour les autres. Seiren se tenait sur un des toits à côté du lieu présumé de l’attaque. Sentinelle avertie, elle avait fait déployer le même dispositif tout autour de l’hôtel de ville, mais pas que. Et fort heureusement, la salle où la fête battait son plein possédait un toit en verre, rendant visible chaque mouvement depuis la position de la fée.

21h30. Les premiers invités arrivaient et les rapports tombaient.
Équipe 1 au rapport : lacrimas bombes trouvés à la gare. En cours de désamorçage. Terminé.
Équipe 5 au rapport : dépôt de la banque sécurisé. Rien à signaler pour l’instant. On reste en standby. Terminé.
Équipe 3 au rapport : lacrimas bombes trouvés autour de la fontaine de la place du marché et près de l’église. Tout est désamorcé. Terminé.
Équipe 4 au rapport : inspection de la première école terminée, rien à signaler. Nous nous dirigeons vers la deuxième. Terminé.
Équipe 4 : laissez deux de vos hommes dans la première école, juste au cas où. Les autres, revenez vers l’hôtel de ville. Équipe 3 : laissez-en quatre, les autres, allez voir ce que fabrique l’équipe 2.
Bien reçu. Équipe 4 : terminé.
Bien reçu. Équipe 3 : terminé.
Équipe 1 : où vous en êtes ?
Équipe 1 : tout est désarmocé, zone sécurisée. La moitié des hommes restent en position. Les autres convergent vers vous. Terminé.
Équipe 7 au rapport : deux intrus repérés dans l’usine de purification d’eau, nous les prenons en chasse !
Équipe 7 : ne laissez pas la zone sans surveillance pendant la poursuite. Divisez vos forces. Équipe 1 : redirigez les hommes que vous m’avez envoyé vers équipe 7. Équipe 6 : votre rapport.
Équipe 7: bien reçu. Terminé.
Équipe 1 : à vos ordres ! Terminé.
Équipe 4 au rapport : inspection de la deuxième école terminée, rien à signaler. Nous procédons comme pour la première. Deux hommes en stand-by, les autres reviennent vers vous. Terminé.
Équipe 6 : rien à signaler. C’est calme de chez calme au QG. On pourrait p’t-être être utile ailleurs… Isaya-dono ?

Le ton sarcastique transperçait à travers le grésillement incessant de la radio. L’officier référent ne semblait pas apprécier de ne pas être dans le feu de l’action.
Équipe 6 : vous êtes notre solution de secours. Réfreinez vos ardeurs et suivez le plan.
Équipe 6 : oo.kay. Terminé.
Équipe 2 et 3 au rapport : rien à signaler à la clinique. Mais il y a beaucoup trop de monde pour un soir de semaine.
Équipe 2 et 3 : restez sur vos gardes, il est possible que...
Équipe 7: nous avons capturé les intrus et commençons l’interroga…
SBAFF !!

Seiren qui jusque-là rayait sur le plan de la ville les zones hors de danger resta figée lorsque la connexion fut interrompue.
Équipe 7 ? Au rapport. Équipe 7 ?! Équipe 1 : où sont vos hommes ?

La tension palpable se faisait sentir dans les mots de chaque intervenant. Seiren commençait même à avoir des sueurs froides.
Équipe 1 : on vient d’arriver. Un des notres est blessé, l’autre est… Ce sont des… des kami
Équipe 6 : déployez la moitié de votre équipe à la clinique. Équipe 2 et 3 : des membres du gang sont certainement infiltrés parmi les patients. Trouvez-les ! Ils sont certainement des kamikazes, soyez prudents.

La bonne réception des ordres résonna dans les écouteurs. Les choses devenaient sérieuses, au point que des sacrifices allaient peut-être fait des deux côtés.
La fée ordonna de rapatrier le blessé au QG pour que leur service médical le prenne en charge. Autant éviter de donner une nouvelle cible au gang en l’envoyant à la Clinique.

Équipe 0 : je viens à vous.

______________________________________________

22h10. Alors que dehors, l’agitation se propageait doucement, la cérémonie battait son plein. Les verres tintaient, les langues se déliaient et le discours officiel allait commencer dans quelques minutes.

Isaya-dono ! J’aurais espéré vous voir en tenue de soirée...
N’êtes-vous pas un peu trop détendu Sergent ? Vos équipes à l’extérieur ont commencé à se faire attaquer. Je ne suis pas ici pour m’amuser. Où en sont les vérifications du personnel embauché pour la réception ?
Pour l’instant, nous connaissons tout le monde, tout le monde a passé le checkpoint sans encombre.
Bien. Et pour les invités ?
On fait au compte-goutte et tout va bien. Les discours débutent dans cinq minutes, le temps aux retardataires d’arriver.

Seiren fit un signe de la tête pour acquiescer, puis s’excusa pour aller faire une ronde. D’abord en cuisine, puis à l’arrière du bâtiment où des livraisons arrivaient encore. Aucun mouvement ou comportement suspect en vue. La mage avait activé sa technique de perception des ondes, bien qu’elle doutait de sa performance à détecter des lacrimas avant qu’ils n’explosent. Non, si sa technique les détectait, cela voudrait dire que la bombe est en train de faire son oeuvre et il serait trop tard pour intervenir.

Du côté de l’oreillette, ça s’agitait quelque peu.
Entre les suspects et les ennemis confirmés, les courses poursuite rythmaient les rapports. Mais les gardes s’en sortaient mieux que prévu, privilégiant les zones de repli identifiées par Seiren et le Capitaine pour faire face au gang sans que d’innoncents soient pris dans la bataille. De plus, les formations mises en place réunissaient habiliment des spécialistes en défense et en attaque. Et c’était sans compter sur la présence d’un expert en utilisation d’armes à longue portée pour couvrir les arrières de ses collègues, plus, un officier et un sous-officier. Et ce, pour chaque équipe déployée.
La stratégie orchestrée de main de maître confinait les combats loin des civils. Tous les types d’attaque pouvaient être parés d’une façon ou d’une autre par chaque équipe. Et tous les points sensibles de la ville étaient sécurisés.
Certes, c’était bien pensé. Mais ce qui inquiétait la fée était surtout lié au fait que le gang avait opté pour un tel radicalisme : des kamikazes. C’était cruel, percutant et beaucoup plus imprévisible. Personne n’aurait pu soupçonner que les membres du gang accepteraient d’agir ainsi. Seiren avait un mauvais pressentiment.

______________________________________________

22h15. Retour à la cérémonie.
La jeune femme se déplaçait parmi les convives, sans prêter vraiment attention aux mots crachés par les enceintes. Parfois l’auditoire se mettait brusquement à applaudir et des mouvements sur la scène se faisaient ressentir. Rien de plus normal jusqu’à présent…

Isaya-dono ! Ils ne sont pas volontaires. Ils sont contraints par un mage qui contrôle tout à distance ! Isaya-dono, vous m’entendez ?
Bien reçu équipe 6.

À ce moment-là, qui aurait cru qu’elle l’aurait sentie chauffer ? L’onde électromagnétique la plus proche subissait une variation de température non-contrôlée par Mère-Nature. Ennemi repéré. Et bien évidemment, déjà au pied de l’estrade.

Équipe 0 : évacuez le public, maintenant !

L’agitation se propagea dans la foule lorsqu’elle vit les gardes s’avancer en faisant de grands gestes. Seiren, elle s’était déjà glissée entre les hauts gradés et le kamikaze qui venait de mettre un pied sur la scène. Trop tard !

Hikestu !

Elle ne pouvait pas le sauver. L’homme au visage terrifié qu’elle ne pourrait jamais oublié. Tout ce qu’elle avait pu faire c’était contenir l’explosion dans sa technique comme elle l’avait fait pour la première fois contre l’homme-sable lors de sa mission avec Titania.
Les invites s’enfuyaient, effarés et guidés par les gardes vers les zones de repli.
Aucun dégât à part le trou béant et brûlé sur la scène. Et cette horrible odeur de chair carbonisée.

Isaya-dono... Vous allez bien ? … Je ne sais pas comment vous remercier, à quelques secondes près et on y passait tous les quatres.

Le Capitaine lui-même en tremblait encore lorsqu’il désigna ses confrères. Seiren toussa un peu comme pour retirer le fantôme poussiéreux de cet homme, puis déglutit avant de rétorquer.

Ca va. Laissons les remerciements à plus tard car ce n’est pas fini. Équipe 6 : d’autres infos à me donner sur la position du mage qui les contrôle ?
Non, il a clamsé avant qu’on en ait appris plus. Mais son dernier mot a été “haut”…

______________________________________________

22h25.
Seiren parcourait le ciel à la recherche du point le plus élevé de la ville. Conclusion faite depuis qu’elle savait que ce malfrat manipulait le gang depuis les hauteurs. Elle hésita un instant entre l’église et la colline Est, puis elle pencha pour l’église. L’homme, si on pouvait l’appeler ainsi, semblait bien trop friand d’actes dramatiques. Elle jugea préférerait être au plus près pour se délecter du spectacle.

Et son intuition fut la bonne. Trônant fièrement sur le clocher, un sourire carnassier sur le visage éclairé à la seule lueur de la lune, l’homme semblait effrayant.

* Et dire qu’il était juste au-dessus de leurs têtes. Si ils avaient fait leur boulot correctement…*

Évidemment, la fée luminescente était repérée depuis quelques temps déjà, mais elle n’avait jamais eu l’intention de realiser une attaque surprise. Bien au contraire.

VOUS NE M’ARRÊTEREZ PAS !!!

* C’est ce qu’on va voir !*

Seiren disparut du champ de vision adverse. Alors qu’il la cherchait dans les horizons ou au-dessus de lui, la jeune femme longeait la façade de l’église. Et deux secondes plus tard, elle lui fit le coup du collier, le forçant violemment à quitter son piédestal pour l’éjecter à plusieurs mètres de là, sur une petite place de quartier. La jeune femme n’hésita pas à balancer son adversaire grâce à la force brute que lui ont conférée les ondes électromagnétiques. Le manipulateur s’écrasa lamentablement au sol, emmenant avec lui quelques pavés sur son passage désolé.

Kwaaaa !

Même si elle n’avait nullement l’intention de faire durer le combat, Seiren lui laissa le temps de se remettre sur pieds. D’un geste nonchalant, il essuya le sang qui coulait depuis le haut de son crâne… Et dans ce même mouvement, envoya la fée valdinguer contre une maison.
Lorsqu’elle remit un pied à terre, Seiren découvrit une armada de lacrima bombes en apesanteur, prêts à lui tomber dessus.

Puisque c’est lui le maître de la détonation, autant faire le premier movement. Seiren détruisit la menace d’une vague d’électricité pure matérialisée par son Raitei. Elle profita du nuage de fumée causé par les explosions pour s’y dissimuler et foncer droit sur lui.

Il la stoppa in extremis en levant sa main vers elle et Seiren resta ainsi bloquée en l’air.

* Télékinésie apparemment…*

Il s’amusa quelques minutes avec la fée qui ne bronchait pas malgré les blessures qu’il lui assénait. Certainement persuadé qu’elle ne pouvait rien faire dans sa situation, il ne s’attendit pas à la voir sourire.

Shinkinkan…

Sans murmurer et sans crier, Seiren retourna la situation à son avantage en prononçant seulement ce petit mot. Inéluctablement attiré par l’aimant que la jeune femme représentait à présent, la panique se lut sur son visage autrefois sournois.

La mage concentra discrètement sa magie dans la paume de sa main, jouant la carte de l’électricité et attendit patiemment que sa cible n’arrive sur elle pour frapper. Pour les deux protagonistes, l’acte pouvait paraître long, mais pour les spectateurs qui venaient d’arriver, tout ne dura que cinq secondes.

À l’impact, toutes les magies actionnées disparurent et tous deux retombèrent au sol. Seule Seiren se releva, surplombant son ennemi inconscient.

À vous maintenant !

Le regard tourné vers l’équipe 3 qui venait d’arriver, les gardes se précipitèrent pour arrêter le forcené qui fera un passage oblige dans une clinique sécurisée.

La mission toucha à sa fin dans les éclats de joie de chacun des gardes, déjà prêts à savourer leur victoire de ce soir au banquet des officiels. Un moment que personne ne leur refuserait. Pas même Seiren.




   
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