Titre : Incestuous People. Hmm pchhh :perv: Crédit : Yuukiel Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5345/35000) Mérite: (216/400)
♠ Grimgorson Alouarn ♠
♦ feat Renji Abarai ♦
♦ Généralités ♦
♠ Identity ♠
Nom : Grimgorson. Prenoms : Alouarn. Sexe : Masculin. Age : 28 ans. Date de naissance : 4 janvier 763.
Lieu de naissance : Oshibana Activité(s) : comédien, chercheur, aventurier. Guilde : Aucune, pour le moment. Statut : Mage indépendant. Surnom : Le Joyeux Petit Joueur de Légendes.
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♠ Psychologie ♠
Grand-Père disait souvent que ce qui manquait le plus au monde, c’était le rire. Paix à son âme. Il est mort une nuit d’été, en silence, dans un sommeil paisible. Je lui avais promis de ne pas pleurer. Les larmes c’est pour les pleutres et les poltrons, m’affirmait-il avec un demi-sourire. Il aurait aussi du me glisser à l’oreille que le rire ne pouvait pas exprimer certaines douleurs, et que le chagrin pouvait être le meilleur dans l’expression de la souffrance.
Le monde est une grande scène de théâtre dont nous sommes les acteurs. Et les meilleurs personnages sont ceux qui apportent un peu de joie et de bonne humeur dans ce royaume où la noirceur du cœur des heures danse avec la malveillance des sabres de guerre. J’ai suivi le chemin de ces costumes colorés qui, à chaque spectacle de rue, enchantent petits et grands. Nous avons tout dansé : les traditionnelles comme les nouvelles, les pirouettes et les galipettes, les figures acrobatiques et les ballets de grimaces. Nous avons beaucoup raconté : les contes et les légendes, les histoires qui empreintent quelques notes à la légèreté et celles qui prennent une tournure dramatique, les récits des grands héros mais aussi ceux des petits paysans, nous avons entendu, nous avons transmis, et il y a encore tant à apprendre et à parcourir pour voir un petit sourire sur un visage, et les yeux des enfants briller devant tant d’aventures extraordinaires où la fin est une infinité de possibilités !
***
Mes amis, quelque soit l’horizon d’où vous venez, approchez ! Et ceux que je ne connais pas encore, venez aussi ! Laissez-moi vous raconter une histoire, la fable d’un homme qui parcourait le monde à la recherche de connaissances. Il est l’heure de faire la peinture de ce vagabond au cœur grand comme la main.
C’était un individu des plus ordinaires qui, après avoir promis à son Grand-Père de ne plus jamais pleurer, avait oublié comment les larmes roulaient sur les joues. Son plus grand secret avait été de trouver une recette magique : celle qui avait le pouvoir de mettre un peu de baume de gaieté sur les âmes du peuple. Cette potion n’est point compliquée : il suffit d’un errant, d’un mendiant, d’un misérable ou d’un voyageur, d’un peu d’imagination, de quelques tours de passe-passe et d’une bonne histoire. Mélangez le tout et vous obtiendrez un spectacle qui ravira petits et grands. Et avec le sourire, je vous prie.
J’aime ce que je fais. J’apprécie les routes, les forêts et les montagnes, les lacs et les rivières, les petits ruisseaux d’été et les mares gelées d’hiver, la compagnie de mes semblables le temps d’un voyage, ou la solitude des grandes plaines. Quoi de mieux que de partager les dernières nouvelles avec mes camarades, les nouveaux comme les anciens, comme de travailler mes dernières créations, seul, assis dans ma caravane de bois. Je suis connu pour ma franchise et mon honnêteté, pour mon calme et ma douceur. J’ai rarement un mot plus haut que l’autre, hormis durant les spectacles de rue (ou de foire) où les personnages que j’incarne demandent de la voix et de la passion. J’ai passé ma vie sur les chemins, qu’il neige, qu’il pleuve, ou qu’il vente. Les intempéries, les travaux au sein de la communauté des comédiens vagabonds et les voyages ont permis à mon corps de se développer et, bien que je n’atteigne pas les montagnes de muscles de nos combattants à mains nus (spectacles de combats pendant les foires), je suis quand même assez fier de ma musculature. Oui, oui, je suis un tantinet orgueilleux, mais, que voulez-vous, les hommes aiment à montrer combien ils sont forts ! Un peu d’autodérision ne me fera jamais grand mal !
Les routes ont toujours offert des bons et des mauvais jours. Il faut faire avec. Lorsque les roues des caravanes se cassent ou restent coincées (dans la boue les jours de pluie notamment), lorsque les chevaux refusent d’avancer, lorsque les routes sont impraticables pour les plus faibles d’entre nous, lorsque la nourriture se fait rare, lorsque les brigands sillonnent les forêts et s’en prennent à nos familles et à nos amis, nous ne pouvons compter que sur les membres de la troupe. Un grand sens du partage et de la protection s’est ainsi développé au sein de ce que nous pouvons appeler une famille : peu importe que nous ne venions pas du même monde, du même horizon ; peu importe si nous ne parlons pas bien les différentes langues natales qui se croisent et s’entrecroisent ; peu importe que nous ne soyons pas du même sang ; amis ou étrangers, nous sommes tous uniques, nous sommes tous liés, nous sommes tous des frères et sœurs, nous sommes une famille.
La vie au sein d’une troupe de théâtre ambulante offre de multiples avantages. Les questions sont rarement posées. Les crimes commis (vols, viols, crimes, …) contre ou par un membre de notre communauté sont sévèrement punis par les doyens. La paix est l’un des moteurs de notre vie au sein de notre compagnie. Néanmoins, je vous avoue que ma kleptomanie m'a posé de nombreux problèmes par rapport à certaines lois de notre compagnie. Et puis, nous voyageons ! La vie n’est certes pas simple tous les jours, mais c’est largement compensé par toutes les rencontres que nous faisons, les fabuleux paysages que nous croisons, et les connaissances que nous acquérons. Pour ne rien vous cacher, chacun d’entre nous possède des petits comme des gros secrets. Ces derniers sont souvent partagés avec le reste du groupe, pour un bon fonctionnement de l’équipe. Certains sont juste plus durs à accepter que d’autres car difficiles à comprendre et à gérer.
Par exemple, je suis schizophrène. Et oui, cette maladie mentale c’est déclarée alors que nous venions de fêter mon dix-huitième anniversaire. Elle est transmise depuis plusieurs générations déjà dans ma famille. Etrangement, le dernier cas connu avant moi était mon grand-père. Mes parents avaient longuement prié les Dieux pour qu’elle m’épargne aussi. Les Dieux ont été sourds à leurs appels. Au fur et à mesure qu’elle se mettait à ronger mon esprit, mes parents s’éloignèrent peu à peu de moi, mon père ne pouvant supporter l’idée de s’occuper d’un nouveau schizophrène, ma mère n’avait pas la force de voir son fils dans un état aussi instable. De ce fait, lorsque la Cérémonie du Don de Soi (cérémonie traditionnelle de la troupe qui consiste à ce qu’un individu donne tout ce qu’il possède à la compagnie, et en échange, chaque membre de la troupe donne un objet à celui qui effectue la cérémonie. Les doyens ont pour habitude d’offrir une roulotte à l’individu en question pour qu’il puisse pleinement faire parti de la troupe en tant que comédien. Généralement, cette cérémonie se déroule au cours de la vingt-et-unième année) fut effectuée, Linus Baxter, médecin, vint habiter avec moi sur décision des Anciens et de mes grands-parents. L’un de nos chefs avait de nombreuses relations avec les écoles de médecine et ceux ou celles qui cherchaient des stages (ou un premier « job ») pouvaient accéder à ce poste.
Je parle, je parle, mais vous n’êtes pas plus avancés sur l’étendue de ma maladie psychologique. Les trois premières années ne furent pas vraiment troublées, ce qui laissa champ libre à ma schizophrénie qui fit alors des ravages. J’avais juste des impressions d’étrangetés sur le monde, pensant parfois que les gens qui m’étaient pourtant bienveillants voulaient absolument me faire du mal (pourtant, on s’en prendrait à deux fois avant de chercher querelle avec moi). Les mois passèrent, et ce sentiment de persécution s’accentua, en même temps que d’étonnants intérêts (comme manger des cornichons avec de la confiture, parler à des objets inanimés, …). Puis vinrent les troubles d’attention et de concentration, je n’étais plus capable de suivre correctement une conversation, ma mémoire me faisait défaut et mes fonctions exécutives firent alors des leurs dans la vie de tous les jours (par exemple, je n’arrive plus à être autonome et à m’adapter à certaines situations, comme me préparer à manger, ou à aider pour les tâches journalières du campement). Mon état se stabilisa pourtant grâce au théâtre et aux multiples inventions et stratagèmes que je confectionnais dans ma roulotte. Linus Baxter me faisait faire de nombreux exercices pour que je réapprenne la vie avec ma maladie psychologique.
Puis, au cours de ma vingt-et-unième année, alors que des diagnostics prometteurs avaient été engagés, je fis une nouvelle descente aux enfers. Ce fut d’abord les hallucinations auditives, je crus alors devenir complètement fou. Etrangement, lorsque je pus associer les voix à des personnages (hallucinations visuelles), mon état se stabilisa à nouveau et je devins beaucoup plus calme. Ces crises hallucinatoires ne sont pas permanentes. Elles surviennent souvent durant les périodes de grands stress, les longs moments de solitude (lorsque mon médecin qui est aussi devenu mon ami part chercher des plantes pour certaines décoctions de son invention et qui calment certaines de mes hallucinations), lors de violents orages et lorsque quelque chose que je ne comprends pas (ou que je comprends différemment à cause de ma maladie) me heurte de plein fouet. Je dois vous avouer que des personnages récurrents se font une joie de me rejoindre dans mes délires hallucinatoires et auditifs, entre autre Natsu Dragneel, puissant mage de Fairy Tail. Il est devenu presque une idole. Je ne l’ai, certes, jamais vu et mes espoirs de le rencontrer un jour, ont été réduits à néant de par la honte que je me porte. Je suis persuadé qu’il ne s’intéressera jamais à un petit mage saltimbanque comme moi mais il n’en reste pas moins un modèle héroïque et de cool attitude auquel je veux à tout prix ressembler.
Aujourd’hui, je vis avec mes hauts et mes bas, mes craintes et mes souffrances, mes joies et mes peines. Même si les larmes ne coulent plus, mes yeux savent exprimer toute ma détresse face à ce monde en plein mouvement, ce corps et cette âme qui sont miens mais dont j’ai encore si peur. J’ai honte de ce que je suis, de cette différence qui épouvante les enfants de la troupe, de ces regards pesants sur ma nuque, de ces yeux qui me dévisagent comme si j’étais une bête de foire. Je ne peux en vouloir à la troupe : la différence a toujours fait peur aux hommes. Elle leur broie les intestins, leur fait remonter des cauchemars qu’ils croyaient avoir oublier à tout jamais. Oui, la crainte est effrayante, la frayeur est sueur dans le dos, l’effroi est le reflet même de l’âme du commun des mortels. Non, je suis chez moi. Nous sommes une famille. Et nous avons tous des gros secrets que la troupe se doit de partager. Même si certains sont plus durs à accepter que d’autres. Il paraît que le temps adoucit les mœurs. Mais le temps est une notion si abstraite, si lointaine. Le temps… personne ne peut jamais l’attraper !
Ah, et puis les petits secrets. Nous n’en avons pas beaucoup parlé… Vous voulez savoir le mien ? Mais… promis, ça reste entre nous ? Imaginez un peu le scandale que cela produirait si mes parents apprenaient que je suis homosexuel en plus d’être schizophrène. C’est déjà assez dur pour eux de m’accepter avec cette maladie, alors en plus si mon orientation sexuelle n’est pas dans la « norme ». Ma famille est très ouverte d’esprit sur beaucoup de choses… Il est dommage que je fusse tombé sur les mauvaises ! A dire vrai, je n’ai jamais eu de relations stables. Non, je l’admets, je n’ai jamais eu de relations tout court. Etre encore puceau à mon âge… Je n’imagine pas les commentaires qui se feraient si ça venait à se savoir ! J’ai pourtant essayé ! Plusieurs fois, même ! Mais rien à faire ! Je me suis rapidement rendu compte que je n’appréciais pas vraiment être dans les bras d’une femme, bien au contraire ! Pour les quelques fois ou Linus m’avait poussé à le faire, j’étais resté complètement bloqué, tétanisé ! Je n’avais même pas passé l’étape de me retrouver complètement nu à leurs côtés ! Et puis Linus avait pris les choses en mains, trouvant cela bien triste que je reste seul jusqu’à la fin de mes jours ! Je découvris bien malgré moi qu’il aimait le sexe, et que tout ce qu’il y avait à connaître sur les relations sexuelles, il le savait ! Je dois admettre que c’est un très bon professeur ! C’est là que je compris que je préférais la présence d’un homme à mes côtés. Bien qu’il n’est pas encore réussi à me mettre dans son lit pour un quelconque rapport, il ne me pressait pas pour autant ! Il m’apprit alors les caresses et les baisers, les gestes qui excitaient et ceux qui faisaient lâcher prise ! Il me fit comprendre que le corps n’était pas un démon, et qu’il était tout à fait normal qu’un homme ait des besoins à assouvir. Linus n’était nullement gêné par tout ce qui concernait le sexe, et n’en parlait sans être embarrasser le moins du monde. De ce fait, durant nos « leçons » hebdomadaires, il n’hésitait pas utiliser son propre corps pour m’expliquer : et, selon ses propres dires « pour que je m’entraines » ! Heureusement que nous étions seulement tous les deux tellement ça me mettait mal à l’aise ! Il aimait me répéter : « Si tu ne vois pas en grandeur nature, et si tu ne t’entraines pas, tu ne pourras jamais vraiment savoir ! Les rapports, c’est comme toute chose, ça s’apprend ! Et ce n’est pas qu’avec de la théorie que tu vas apprendre ! ». Ce que j’aimais dans ce genre de relation, c’est que Linus ne me pressait jamais et il s’adaptait toujours à mon rythme : il ne se mettait jamais en colère, et ne cessait de me dire que j’aurais le déclic, un jour !
Passons donc à des choses plus joyeuses. Bien que, je le conçois, certains de mes défauts prennent énormément de place, je n’ai pas totalement changé. Enfin, si, je me suis en quelque sorte métamorphosé. Mais il reste quand même un peu de l’ancien moi… Quelque part. On raconte souvent que la confiance est un met exquis, précieux et rare, mais qu’une fois que nous l’avons trouvé, elle est un délice pour les papilles. Ceux de la troupe, malgré les évènements de ces dernières années, ont obtenu la mienne bien que, de leur côté, ils ne savent pas trop où se positionner pour m’accorder la leur. Cette confiance est précieuse puisqu’elle permet à chacun de s’accomplir pleinement. La famille fait parti de mon petit monde, réel ou irréel. Malgré mes difficultés à rester très longtemps concentré sur le même travail (hormis pour les spectacles et la confection d’objets dans ma caravane), les besognes que l’on me demande de faire sont réalisées, certes plus doucement, mais accomplies correctement jusqu’au bout. Quoi qu’il arrive, la vie est bien trop courte pour regretter le passé. Je ne peux plus le changer : à moi de faire en sorte que mon avenir soit le plus beau et le plus heureux possible.
Mon rêve ? Je vous ai parlé de mon rêve ? Non, vraiment ? Comme depuis des générations dans ma famille, nous sommes des magiciens, ayant plus ou moins de puissance. Selon certaines études des anciens et des plus âgés de la troupe, il semblerait que j’ai de grandes aptitudes de ce côté-ci, mais ma maladie contrebalance quelque peu le développement de cette magie. Mais, j’ai promis ! Et une promesse est une promesse. Vous avez déjà tous entendu parlé de Fairy Tail ? Arrêtez, je ne vous crois pas ! Vous devez forcément connaître cette guilde de magiciens. Ah, vous voyez ! Et bien, un jour, je serais aussi puissant qu’eux ! Enfin, ne vous méprenez pas ! Tout ce que je fais c’est être fort pour pouvoir faire le plus beau spectacle d’illusionniste qui soit ! Oui, monsieur ! Oui, madame ! Je suis un mage illusionniste… Et pas de n’importe quelle illusion ! Non, mademoiselle ! Ma spécialité est les illusions par le son ! Ne vous inquiétez pas, je vous en dirais plus mais plus tard car nous nous éloignons trop du sujet. Bon. Fairy Tail. Alors, il y a Monsieur Natsu. Il est fort et courageux. Ses cheveux sont un peu… disons que je les trouve étranges. Le rose un peu violet, c’est véritablement sa couleur de cheveux ? Ce n’est pas très grave après tout. Entre nous, je pense qu’il est tombé dans la marmite de barbe à papa quand il était petit pour que cette couleur de cheveux soit aussi… euh… soit aussi jolie ! Il y a aussi Monsieur Gray. Lui, il est rigolo… Ne vous méprenez pas, il est aussi très fort et très courageux. Mais bon, il est rigolo… Vous voulez savoir pourquoi ? Non, tant pis, je vous le dit quand même : il se promène toujours habillé d’un caleçon… Enfin, vous voyez ce que je veux dire ! Vous vous rendez compte ! Il ne porte que ça ! Vous croyez que c’est une nouvelle technique de drague ? Ça attire beaucoup de monde ? Les autres aussi sont très forts et très courageux. Je vous avoues que je les trouve moins cools que monsieur Natsu et monsieur Gray. Mon dieu, mais j’ai failli oublié mademoiselle Lucy. Mademoiselle Lucy, la jolie mademoiselle Lucy. Vous ne trouvez pas que son prénom possède de jolies consonances ? Je suis sûr que c’est une princesse. Comment je le sais ? Les princesses sont jolies et attentionnées. Comment je le sais ? Et bien, je le sais, c’est tout. Les rencontrer ? Non, jamais vu de toute ma vie. Comprenez moi bien, des mages aussi puissants que ceux de la guilde Fairy Tail ne s’intéressent pas à des mages d’aussi bas niveau que moi… un saltimbanque de surcroit ! Je ne pense pas que je sois leur genre de fréquentations. Ils ont beaucoup mieux à faire… comme sauver le royaume ou un truc du genre ! C’est ce que racontent les histoires en tout cas. Et puis, il y a aussi la guilde de Blue Pegasus ! Même si c’est l’une des plus grosses guildes, je ne vous en veux pas si vous ne la connaissez pas ! Je ne les aime pas eux… Pourquoi ? Et bien… Pour de vrai, ce ne sont pas mes amis ! Comment ? Fairy Tail non plus ? Si… Enfin, un petit peu. Bon, d’accord, pas du tout ! Mais bon, je ne les aime pas quand même ! Il y a Monsieur Daryan. Il porte des chemises pas belles ! Quoi ? Comment ça je pars dans un jugement trop personnel ? Mais ce n’est pas de ma faute si c’est lui qui vient m’embêtez. Comment je sais qu’il porte des chemises ? Mais, je ne le sais pas. Je suppose que pour un dirigeant de guilde, il faut avoir la classe. Et que, depuis que je voyage, les hommes des villes trouvent que la chemise, ça fait classe. A qui je parle ? Et bien, au monsieur juste là ! Comment ça il n’y a personne ? Ah… bon… Euh…
Pfiou, de toute façon, les puissants mages des grandes guildes, ils sont tous bizarres ! Non, non, non, même les gens normaux sont étranges !
Note : Alouarn est un chercheur dans le sens où il passe énormément de son temps à libre à étudier les livres, les hommes et la nature pour trouver et apprendre de nouveaux sons (nature), pour acquérir de nouvelles façon de raconter et transmettre les histoires et les mythes (livre, homme), pour comprendre comment fonctionne et pense le monde (livre, homme, nature), mais aussi rechercher des nouvelles techniques pour s’améliorer dans la confection d’automates (nature, homme). Toutes ces recherches n’ont qu’un seul but : tenir la promesse qu’il a faite à son grand-père, c’est-à-dire amener un peu de rire et de bonne humeur dans un monde qu’il estime bien trop triste. Sa magie ne sera pour lui qu’un moyen d’atteindre son objectif. Au contact de Linus, Alouarn c’est intéressé un peu à comment marche la psychologie. De son point de vue, il a combiné l’étude de la psychologie aux « méchants » des histoires. Je m’explique : ce qui l’intéresse vraiment dans la psychologie, c’est de savoir pourquoi les hommes font ce qu'ils font.
♦ Magie : Illusion par le son ♦
« Mon cher petit,
Il est temps pour toi de prendre ton envol et de trouver ta magie. Chérie-là jusqu’à ta mort, prends en soin comme si c’était la chair de ta chair, apprends-la comme si ta survie ne dépendait que d’elle-seule. Avant de rentrer dans le vif du sujet, sache qu’il existe une infinie de magie, comme il existe une infinie de façon de l’utiliser : la tienne se trouve quelque part dans cette immensité. Sois assez curieux pour la chercher, sois assez imaginatif pour l’apprivoiser, sois assez fort pour l’utiliser. Tu trouveras si joint mon carnet de notes concernant les magiciens illusionnistes. Prends en grand soin.
Ton Grand-Père. »
Carnet de notes de Grand-Père.
Mon petit-fils grandit bien vite. Son esprit est vif et son imagination bien acérée. J’espère de tout cœur qu’il ne les perdra jamais en grandissant. Je ne le verrais sans doute jamais devenir le grand mage qu’il tend à être, mais je ne doute pas de lui, pour sur qu’il en sera un grand ! Je le sens, je le sais. Et même si sa maladie lui mettra des bâtons dans les roues, il a de quoi devenir l’un des meilleurs illusionnistes du son.
Pour quelques notes d’histoire.
Selon les dictionnaires, une illusion est « un effet obtenu par le moyen de l’art, de l’artifice, du truquage et qui crée le sentiment du réel ou du vrai. » (définition du Larousse).
Il existe une multitude de magie, et encore un plus grand nombre de moyens de l’utiliser. En ce qui nous concerne, il existe plusieurs grandes familles d’illusions. Chez les saltimbanques, les deux plus répandues sont : l’illusion par le son et l’illusion par l’image. Il est bien rare que ceux qui utilisent l’une de ces deux magies est un second pouvoir, non pas qu’ils n’en ont pas les capacités, mais parce que les traditions et les mœurs ont voulu que cela se fasse ainsi. Tu comprendras bien vite que ce pouvoir est grand. Il ne règne que deux grandes limites à cette sorcellerie : ta maitrise magique et ton imagination. Fais en sorte de les travailler chaque jour, entretiens-les comme si c’était tes propres enfants, pour devenir plus puissant. Mets-toi bien ça dans le crâne. L’utilisation des illusions est un don. Ne la gâche pas pour des idioties. Beaucoup de mages se sont perdus dans les méandres de leur orgueil : ils n’ont jamais compris. Et ils ne comprendront jamais. Ce cadeau des dieux est fait pour louer la vie, pour défendre les petits et les grands, pour abattre le chagrin et la violence. Ne l’utilise jamais pour blesser quelqu’un ou pour faire couler le sang. Les illusions ne servent pas à ça. Elles amènent la paix sur ce monde en peine. Soit de ceux qui sont doux et humbles, recherche la connaissance et la sérénité. Non, mon petit-fils, ne soit pas de ces grands guerriers qui usent de leurs pouvoirs par la violence : ils connaissent leur travail, apprends le tien correctement. Ta magie n’en sera que plus puissante. Ta capacité à t’adapter à un grand nombre de situations sera ton meilleur atout. Si tu arrives à combattre sans qu’aucun de tes amis ou ennemis ne soit blessé, alors tu auras atteint ton plein potentiel en terme de magie de combat. Si tu parviens à ce que ton assemblée meurtrie par les tourments de ce monde reparte avec des étoiles plein les yeux et des rêves merveilleux emplissant leurs têtes, alors tu auras accompli ce qu’il y a de meilleur en terme de magie passive. Soit fier de ce que tu fais mon petit-fils. Voilà comment doit penser un mage illusionniste. Ne l’oublie jamais. Jamais. Tel est le destin qui t’attendra si tu embrasses cette voix.
***
Approche, mon garçon, approche ! Immergeons-nous une dernière fois dans les méandres du monde des essences.
Règle numéro 1 : L’illusion ne peut-être créer qu’à partir de ce qui existe déjà.
Comme tu as pu le constater durant nos nombreux entraînements, chaque illusion est le fruit de ton imagination ET de la réalité. L’un et l’autre ne peuvent être dissociés. Les illusions par le son demandent un très haut niveau d’exigence, surtout si tu veux, un jour, atteindre la perfection durant tes spectacles. Il te sera souvent demandé de faire appel à trois compétences : ton endurance, ta résistance et ta maîtrise magique. Plus tu les développeras, plus tes créations seront imposantes et travaillées.
L’endurance est la capacité de maintenir dans le temps un certain niveau d’intensité exigée. Par exemple, l’endurance d’un magicien pourra être évaluée par le temps et la puissance de sa technique ; les détails, même les plus petits, pourront être amenés à être jugés.
La résistance est la capacité d’une personne à résister aux épreuves physiques ou morales ou la capacité d’un être vivant à résister à des conditions de vie extrême. Par exemple, ta résistance a été mise à l’épreuve durant ton entraînement lorsque je t’ai demandé de braver le froid d’une nuit d’hiver, simplement vêtu de ta tenue. Plus ta résistance sera grande face aux éléments extérieurs, mieux tu sauras t’adapter aux milieux hostiles.
Règle numéro 2 : Chaque objet, animé ou inanimé, est porteur d’une essence.
Selon le Larousse en ligne, l’essence est « la nature propre à une chose, à un être. Elle représente ce qui les constitue fondamentalement. » Il ajoute que pour les littéraires, c’est « le principe, le contenu fondamental de quelque chose. »
Ainsi, pour un mage illusionniste par le son, cette essence correspond à la nature profonde de l’objet. Nous pourrions la comparer à une âme, mais cela serait bien caricatural. Prenons un exemple pour être sûr que tu saisisses bien cette notion qu’est l’essence.
Le seau. Tout le monde voit ce que c’est, un seau ! Il sert à puiser l’eau, à stocker des liquides, enfin, bref, le seau est un récipient fort utile de bien des manières. Les scientifiques te diront que le seau est composé de molécules, et que c’est ces molécules qui te permettent de voir, de prendre, de toucher le seau. Les illusionnistes par le son rajoutent un élément à cette définition : ils estiment que ces molécules ne peuvent former un seau que si elles sont liés par l’essence-même de l’objet. Si nous devions traduire cela sous la forme d’une formule, voilà ce que ça donnerait : molécule + essence = seau. Les molécules te permettent donc de pouvoir toucher le seau. L’essence permet à l’objet d’être un seau.
Règle numéro 3 : Qu’on le sache, l’essence est un être vivant.
Maintenant que nous avons pris connaissance de la définition de l’essence, nous allons entrer dans le vif du sujet. L’essence est un concept assez compliqué à saisir, alors n’hésite pas à poser les questions nécessaires pour que, lorsque je ne serais plus de ce monde, tu ne te retrouves pas seul, comme un con, fasse à tes incertitudes et tes interrogations. Les notions qui suivent sont un peu plus complexes, et il est nécessaire d’avoir bien compris ce que représentait une essence. Es-tu prêt ?
L’essence, quelque que soit l’objet qu’elle habite, est considérée comme un être vivant.
Les hommes ont classé les objets en êtres animés et inanimés. Ces deux classes ont un point commun : l’essence. Les illusionnistes par le son partent donc du principe qu’un objet (animé ou inanimé) ne peut exister s’il ne possède par sa propre essence. Nous admettrons dés maintenant que ce qui est animé possède une conscience qui lui est propre (essence impure), et que ce qui est considéré comme inanimé n’a pas de volonté propre (essence pure).
Reprenons notre exemple du seau. Il va de soi que le seau est considéré comme un objet inanimé. Nous nous accordons donc à dire que l’essence qui l’habite ne possède pas de volonté, c’est-à-dire que le seau ne peut pas penser de lui-même. Son essence est donc jugée comme pure car elle n’existe que par et pour elle-même : elle n’est pas tâchée par ce qui l’entoure. L’essence du seau restera toujours l’essence du seau, quelque soit les évènements qui l’entourent. Rien ni personne ne peut influencer une essence pure. Prenons l’exemple d’un être animé maintenant : l’arbre. Ce dernier est considéré comme animé puisqu’il possède un « sang » (la sève) qui lui permet de naitre, de grandir, de vieillir et de mourir. Pour les illusionnistes, il est donc habité d’une conscience, et possède donc une essence impure. En effet, comme tu pourras le constater, tu ne trouveras pas un seul arbre ayant rigoureusement la même forme. Ainsi, il en a été déduit que l’essence-même de l’arbre lui donnait une forme qui lui est propre, en fonction des évènements qui l’entoure. Ainsi, contrairement à la forme du seau qui ne dépend que de lui-même, la forme de l’arbre dépend des évènements et d’autrui.
Note : Si nous reprenons ça sous forme de formule mathématique, voilà ce que cela donnerait : • Etre animé (un arbre) = essence une volonté propre donc prend la forme qu’il souhaite. Ne dépend de personne. • Etre inanimé (le seau) = essence ne possédant pas de volonté propre donc dépend de la volonté d’un autre pour prendre une forme. C’est une nuance subtile mais très importante qu’il faut saisir dés maintenant. Lorsque vous atteindrez un haut niveau de maitrise magique, il sera trop tard pour intégrer cette notion car toutes vos bases, ou du moins une partie, auront été construites sur un socle bancal.
Règle numéro 4 : Les essences sont puissantes, considère-les comme telles.
Il va de soi que plus l’objet est imposant, plus l’essence s’adaptera à la corpulence de son hôte. Il faut donc que tu prennes conscience de ce monde qui est invisible à l’œil nu. De ce fait, il est important que l’illusionniste par le son est un esprit fort car, c’est par l’esprit et le son que ce monde lui sera révélé. Tu pourrais alors me demander comment cela est possible ? Il existe un grand nombre d’exercices qui t’a permis de renforcer ton esprit. Il va de soi que ton esprit est alors considéré comme l’essence même de ton être et que, par conséquent, il est possible d’avoir accès, en passant par lui, à ce monde. Ce qui est plus difficile à admettre c’est que ce monde d’essence n’est perceptible que dans un monde dit mental, c’est-à-dire que le monde est accessible que par ton esprit, et ne pourra jamais être atteint autrement. Ainsi, chaque nouveau combat que tu effectueras pour « attraper » une nouvelle essence ne pourra être qu’un combat mental entre l’essence que tu veux capturer et toi.
Note : La puissance d’une essence est jugée par sa capacité à s’adapter au monde, mais aussi à pouvoir utiliser les propriétés qui lui sont propres en toute circonstance. Ainsi, l’essence de petite taille peut prendre le dessus sur sa congénère de grande taille, l’essence inconsciente peut être victorieuse face à une essence conscience. Tout compte fait, tout n’est qu’une question de connaissance de soi, de ses qualités et de ses défauts. La victoire n’est jamais gagné d’avance, tout comme la défaite.
Pour les captures d’essences, se référer à la règle numéro 7.
Règle numéro 5 : Les essences de la Triade.
Les essences de la Triade sont assez spéciales puisqu’elles sont considérées comme des esprits libres à part entière. Ces essences, contrairement aux basiques, ne sont contenues dans aucun corps animé ou inanimé. Ainsi, elles ne doivent répondre d’aucune loi. Aussi étrange que cela paraisse, les mages qui se lancent dans les illusions par le son se voient automatiquement attribuer un « exemplaire » de chaque essence de la Triade, c’est-à-dire que, lorsque le mage atteint le niveau nécessaire pour accéder à chacune des trois essences de la Triade, il ne pourra trouver qu’un exemplaire unique de chacune des trois essences de part tous les royaumes.
La Triade du son est composée des trois essences suivantes : Silence (accessible à partir de 6 000 points de maitrise magique), Parole (accessible à partir de 12 000 points de maîtrise magique) et Musique (accessible à partir de 18 000 points de maîtrise magique).
Le mage les obtient de la même façon que les essences simples : se référer à la règle numéro 7.
Règle numéro 6 : Les jeux de cartes.
Le jeu de cartes le plus connu dans notre profession est celui du Chapelier Fou. Il est indispensable à tous mages débutants. En effet, votre maitrise magique et votre ethernos étant encore trop faibles pour puiser et utiliser directement une essence d’un objet, vous devez d’abord vous entrainer avec des objets contenant déjà des essences d’autres objets. Il existe différents supports permettant la capture et l’utilisation d’essence, mais les cartes sont les réceptacles les plus faciles à utiliser et les plus rentables au niveau achat. De plus, depuis quelques années, l’accès aux réceptacles d’essences a été très réglementé et seul le jeu de cartes du Chapelier Fou est encore en vente, les autres étant devenus trop encombrants au niveau de la paperasse et des nombreuses autorisations à posséder pour prétendre avoir accès à ces réceptacles.
Le jeu de cartes du Chapelier Fou, comme tout objet magique, se vend dans n’importe quelle boutique d’objets magiques. Bien entendu, leur obtention est néanmoins réglementée par la loi : en effet, certains mages ont détourné l’utilisation des essences pour en faire des objets hallucinogènes instables (plusieurs vols et explosions ont été causés par ces engins). De ce fait, les autorités délivrent des autorisations aux mages légaux utilisant ce jeu de cartes. Cette autorisation est à renouveler tous les cinq ans.
Son utilisation, bien que simplifiée au maximum, est assez complexe pour les novices. Chaque carte ne peut contenir qu’une seule essence. Une carte déchirée est inutilisable puisque l’enveloppe recouvrant la carte et permettant à l’essence de rester « enfermée » dans cette dernière, est rompue : de ce fait, l’essence est libre de retourner dans la nature.
NOTE : Lorsque l’essence est libre à cause d’un défaut de sa prison, elle retourne automatiquement dans son enveloppe d’origine. Par exemple, si c’est l’essence d’un arbre, elle reviendra forcément dans cette enveloppe-là, et pas une autre, même si l’arbre se trouve à des milliers de kilomètres de son emplacement.
L’utilisation de ce jeu de cartes dépend de plusieurs choses : → Le niveau de maîtrise magique : plus le mage possède une maîtrise magique élevée, plus l’essence contenue dans la carte pourra produire une longue et complexe illusion. → La Technique d’Emile Hemingway : cette technique est propre aux chercheurs d’essence des sons. Plus le niveau de cette technique est élevé, plus il sera facile au mage de reconnaître les vibrations des essences des sons et ainsi savoir quelle essence est contenue dans tel réceptacle. → La Technique du Monde du Chapelier fou : plus le niveau de cette technique est élevée, plus le mage sera capable d’utiliser des essences complexes. A partir de 15 000 points de maitrise magique, cette technique permet d’accéder aux essences même des objets inanimés pour faire des illusions.
Règle numéro 7 : La capture des essences.
Bien que les essences sont aussi nombreuses que les objets animés et inanimés de ce monde, elles ne sont visibles que depuis le plan spirituel.
NOTE : Les êtres vivants possèdent aussi une essence qui leur est propre. Néanmoins, selon les traités passés par les mages illusionnistes par le son et utilisant les essences dans leurs techniques, ils ont tous accepté de ne JAMAIS utiliser les essences des êtres humains, plus par éthique que par leur capacité à utiliser toute essence à leur disposition. ATTENTION : Il est tout à fait possible que les mages noirs ne suivent pas ces traités.
Ainsi la technique d’Emile Hemingway a vu le jour. Cette technique liée à l’âme, au corps et au réceptacle, peut être dévastatrice et puissante. Pour plus d’informations, se référer à la technique d’Emile Hemingway développée ci-dessous.
Dans l’un des manuels d’apprentissage pour mages aguerris, voilà ce que nous pouvons lire :
« L’utilisation de la technique d’Emile Hemingway est, comme vous l’avez appris dés le plus jeune âge, interdite sur les êtres vivants. La violation même du traité est passible de sentences allant de la prison à la peine de mort. En effet, la moralité veut, qu’une fois la ligne franchie, le mage fautif bascule irrémédiablement du côté obscur. Il va de soi qu’une essence doué d’une volonté propre (bien qu’il existe d’autres cas de puissantes essences que nous verrons plus tard), surtout dans le cas de l’âme humaine, est un apport non négligeable de puissance.
Contrairement aux autres essences, l’essence d’origine humaine ne peut et ne pourra jamais se dédoubler : en effet, cette dernière va à l’encontre de toute logique puisqu’elle aura la même taille de sa création (formation au premier jour de grossesse) à sa mort (mort de l’individu). Cette essence se nourrit exclusivement de la connaissance de son porteur. Lorsque l’essence est séparé de son porteur plus de 20 minutes, le corps est alors déclaré mort cérébralement : cette règle s’applique également à la technique d’Emile Hemingway.
Rappel : La pensée (et le cerveau) fonctionne beaucoup plus rapidement que ce qui peut se passer dans la réalité. De ce fait, 20 minutes dans la réalité, correspondent à plus ou moins 2h dans le monde des essences. Néanmoins, pour contrer ce décompte mortel, il vous a toujours été conseillé de ne pas pratiquer la technique d’Emile Hemingway sans la présence d’un maitre ou d’un médecin pour que, si votre âme se perdait dans les méandres du monde des essences, une personne puisse vous ramener dans la réalité, avant que mort cérébral s’ensuive.
L’utilisation d’une essence d’origine humaine peut engendre un déséquilibre important. En effet, les réceptacles assez puissants pour accueillir une essence d’une telle puissance sont rares et très couteux. Certains mages noirs utilisent leur propre corps (le corps humain a été conçu pour résister à la puissance d’une telle essence) comme réceptacle pour accueillir cette nouvelle essence : cela leur permet d’avoir accès librement à la source de la puissance. Je tiens à souligner que le corps humain n’est pas un réceptacle à essences et, ainsi, n’existe que pour accueillir l’âme et la pensée de son porteur. L’utilisation trop récurrent du corps humain en tant que réceptacle peut entrainer de graves lésions du cerveau, la perte importante voir complète de la mémoire, la perte partielle ou totale de la raison, et, dans de très nombreux cas, la mort lente et douloureuse du corps humain.
L’essence humaine, même puissante, n’est ni une arme ni une source de puissance. Elle est un équilibre entre le corps et ce qui l’entoure. Jouer avec reviendrait à jouer avec la vie. L’essence humaine, ainsi que celles de la Triade, composent les seules exceptions qui confirment la règle.
Note : La règle concernant les êtres humains concerne aussi les animaux. Toutes les autres essences sont assimilées à la règle dite normal des essences.
Rappel : Il n’est pas possible de parler directement avec l’esprit lorsqu’il est séparé du corps puisque seul le réceptacle du corps pouvait permettre qu’on entende la voix de l’esprit : en effet, la bouche et les cordes vocales sont le seul et l’unique moyen pour entendre une essence humaine. Lorsque cette dernière est séparée du corps, seule la technique d’Emile Hemingway permet d’entrer en contact avec elle puisqu’elle ne prend forme complètement, sans aucune aide extérieure, seulement dans le monde des essences.
Il a été plusieurs fois question d’éthique lorsque des mages, voyant le corps de leurs congénères dépérirent, séparer leurs âmes du corps pour les transférer dans des automates pour qu’ils soient éternellement côte à côte. Mais, comme dit précédemment, ces réceptacles, aussi puissants soient-ils, sont très peu nombreux et nous avons donc très peu de données dans ce domaine-là. Les hommes ont tous une fin, en soi, même si la mémoire peut les porter dans la postérité. A notre connaissance, jamais personne n’a tenté de mettre une âme humaine dans une arme, mais il est tout à fait probable que des expériences de la sorte ont été tentées du côté de la magie noire. »
Titre : Incestuous People. Hmm pchhh :perv: Crédit : Yuukiel Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5345/35000) Mérite: (216/400)
♠ Grimgorson Alouarn ♠
♦ feat Renji Abarai ♦
♦ Background ♦
♠ Chapitre 3 : Promis… J’avais promis… ♠
ATTENTION : ce chapitre est déconseillé au moins de 16 ans et aux âmes sensibles. Certaines scènes peuvent choquer la sensibilité de certaines personnes. Les scènes les plus sensibles ont été mises en spoiler.
Non. Je n’accepte pas. Je n’accepte plus. Je pensais avoir touché le fond lorsque les premiers symptômes de la schizophrénie avaient fait des leurs. Je n’avais pas imaginé un seul instant, vous m’entendez, pas un seul instant qu’une seconde descente aux enfers aurait pu être pire que la première. Mais comment ? Comment est-ce que j’en étais arrivé là ? Je me sentais si petit, si inutile. J’étais un monstre de l’ombre que personne ne voyait, que personne ne voulait entendre. Où est donc passée cette lumière chaleureuse que Grand-Père attrapait si facilement ? La Cérémonie du Don de Soi allait se dérouler d’ici quelques heures et Grand-Père ne sera même pas là pour me regarder : comment pourra-t-il être fier de moi s’il ne me voit pas ? De toute façon, il n’y aura bientôt plus personne pour me soutenir… Les médecins disent que Grand-Père n’en a plus que pour quelques semaines. Ces vendus avaient eu tort : il avait tenu plusieurs mois avant de s’éteindre paisiblement dans son lit, un soir d’été. Il avait pris le temps d’assurer ses arrières, mais aussi les miens. Il avait toujours su que lorsque son heure arriverait, il faudra que quelqu’un prenne sa relève. Ca avait d’ailleurs été sujet à débat : il avait tapé du poing, il avait été ferme. Et les Anciens avaient longuement discuté. Et c’est ainsi que Linus Baxter était arrivé le jour de mes vingt-et-un ans, peu avant que la Cérémonie du Don de Soi ne débute.
Légende : Linus Baxter, diplômé d’une école de médecine réputée. Sa thèse a porté sur les maladies mentales, entre autre sur la schizophrénie. Il a 5 ans de plus qu’Alouarn. Lors de sa collaboration avec Alouarn, il va jouer le rôle de médecin, d’ami et de grand frère responsable. Une rumeur dit qu'il y a bien plus entre eux, mais rien n'a jamais pu être prouvé. Linus mettra plusieurs mois à conquérir la confiance d’Alouarn.
Je dois admettre que je l’avais vu arriver d’un très mauvais œil. Qui était ce mec qui se permettait de venir dont ne sait où ? Pourquoi Grand-Père avait-il tellement insisté pour que je lui ouvre mon cœur et mon âme ? De nombreux jugements se sont confrontés dans mon esprit, mais il fallait se rendre à l’évidence : je ne connaissais pas tous les desseins de Grand-Père, je n’avais pas le recul nécessaire pour définir avec certitude et fiabilité que ce qui était en train de se passer était pour mon bien. Je n’arrivais pas à accepter, non, je ne pouvais pas (ou ne voulais pas) comprendre que l’on me traite de la sorte : je n’étais plus un enfant depuis longtemps ! Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je n’arrivais pas à saisir ce qui était pourtant une évidence aux yeux des autres ? Qu’ais-je donc fait pour que l’on me traite de la sorte ? Non, non, non, il y avait trop de questions sans réponse dans ma pauvre petite tête… Pourquoi cette maladie qui me pourrissait l’âme ne voulait-elle pas partir ?
Grand-Père me fit appeler dans sa caravane alors que je me morfondais tout seul, dans un coin sombre et reculé du campement. C’est Grand-Mère qui vint me chercher : elle savait mieux que quiconque où me trouver lorsque j’étais fâché ou que mon petit monde ne me permettait pas d’appréhender à sa juste valeur les évènements réels de notre société. Elle vint s’asseoir à côté de moi et prit ma main dans la sienne. Nous restâmes quelques minutes à regarder en silence les quelques flocons qui descendaient paresseusement sur notre mère, la terre.
« Grand-Père te demande, mon grand ! »
Je fis la moue. Mon regard n’osait pas croiser celui de Grand-Mère. Je ne voulais pas y aller. Je ne voulais pas rentrer dans cette caravane. Il y aurait cet inconnu. Et il y aurait Grand-Père. Oui, ce Grand-Père et sa maladie. Ce Grand-Père qui était en train de mourir. Je ne voulais pas voir la mort en face. Et s’il partait pour l’au-delà, que deviendrait Grand-Mère ? Allait-elle aussi entreprendre son voyage pour les cieux ? Je n’aurais jamais pensé être aussi près du vrai : Grand-Mère allait rendre son dernier souffle quelques heures après qu’un médecin est constaté le décès de Grand-Père. Mais, n’allons pas trop vite dans cette vile besogne qu’est la révélation de ces biens tristes scènes.
« Alou’ ? »
La voix de Grand-Mère me sortit de mes pensées si noires. Je serais un peu plus fort sa main. Elle attrapa calmement ma tête et la dirigea doucement vers son épaule : mes muscles se crispèrent à ce contact mais elle trouva les mots justes, comme toujours, pour que j’abandonne toute résistance. J’aurais aimé m’abandonner aux larmes, mais j’avais promis ! J’avais promis à Grand-Père que je ne pleurerais jamais. Comment ? Comment pouvais-je alors exprimer cette profonde détresse qui me rongeait ? Non. Je ne voulais pas abandonner : pourquoi fallait-il qu’il s’en aille ? Grand-Mère s’était mis à caresser mes longs cheveux rouges et, ma tête posait sur son épaule, j’aurais aimé que cette preuve d’amour dure toujours.
« Alou’, mon cher petit Alou’, je ne peux qu’imaginer le chagrin et la douleur qui t’assaillent de toutes parts. Je ne pourrais jamais savoir comment tu penses ni comment tu appréhendes ce monde. Néanmoins, je t’ai vu grandir dans cette société de haine. Je t’ai vu poser ton regard sur cette terre de combats et de futilités. Il y a beaucoup de choses que je ne comprendrais jamais sur ton univers mais je sais que, tout comme ton grand-père, tu es une petite étoile qui illumine cette planète. Ce n’est pas parce que tu es différent que les hommes se porteront plus mal. Bien au contraire, je suis certaine que ta vision des choses permettra aux maux universels de faire un pas de plus vers la guérison. »
« Grand-Mère, si vous n’êtes plus là, qui sera là pour s’occuper de moi ? J’ai toujours rêvé d’être traité comme une grande personne raisonnable et respectable. Mais, au fond, je ne suis qu’un enfant qui s’est enfermé dans une bulle. Pourquoi est-ce que je n’ai pas le droit d’être comme tout le monde ? Grand-Père va mourir, et je serais seul, tout seul dans mon petit monde. Je ne veux pas vous voir partir. Je sais, j’ai compris que lorsqu’il aura quitté ce monde, ton heure sera alors presque à son terme. »
Je sentis la main de Grand-Mère se crispait légèrement avant de reprendre les caresses. Cela devait être aussi dur pour elle que pour moi. Je voulus la rassurer, et même si cela aurait pu sortir de la bouche d’un enfant, elle savait que j’avais formulé le tout avec mon âme :
« Tu sais, Grand-Mère, nous ne devrions pas être tristes. Quand tu seras là-haut avec Grand-Père, vous pourrez toujours veiller sur moi et être fiers de ce que je fais. Et moi, d’en bas, je garderais toujours une petite place pour vous dans mon cœur. »
Je ne vis pas les larmes roulées sur les joues de Grand-Mère. Je ne sentis pas vraiment toute l’émotion que sa voix avait alors à cet instant quand elle me répondit :
« Je sais, mon grand, je sais que tu ne nous oublieras jamais ! »
Je commençais à avoir froid mais je n’étais pas prêt à rencontrer ce nouveau venu, ni à regarder Grand-Père droit dans les yeux. Je me mis à renifler bruyamment. Grand-Mère sortit un mouchoir de sa poche qu’elle me tendit. Je le pris en la remerciant et le fourra dans mon manteau troué, n’ayant pas idée de l’utiliser pour me vider les sinus. Grand-Mère ne dit rien : ne trouvant pas la situation étrange, je ne pris pas le temps de mesurer la stupidité de mon geste. Je ne saurais jamais pourquoi Grand-Mère avait préféré se taire ce soir-là.
« Grand-Mère, pourquoi doit-on mourir un jour ? »
« Rien de matériel n’est immortel, Alou’. Le corps nait, grandit, vit et meurs. C’est la loi qui régit tous les êtres vivants. Certains vieillissent plus lentement que d’autres, mais nous retournons tous, un jour, dans les bras de notre mère, la terre. La grande faucheuse n’est ni bonne ni mauvaise, mon grand. Elle est le bras droit des forces naturelles qui régissent ce monde. Elle fera le malheur des uns et le bonheur des autres. Ne la haïs pas parce qu’elle fait ce pour quoi elle a été créée. Elle viendra te chercher toi aussi, lorsque ton heure sera venue. Il est toujours dur d’accepter de voir partir ceux qu’on aime. Mais, comme tu l’as toi-même dit, le corps se meurt mais l’esprit subsiste dans les cœurs de ceux qui se souviennent de toi. »
Je soupirais : je trouvais que les lois de ce monde étaient parfois si injustes. Pourquoi devaient-ils partir au moment où j’avais tellement besoin d’eux ?
« Ne te morfonds pas pour si peu, Alou’ ! Ton grand-père doit bien partir un jour pour l’au-delà, tout comme moi. Il va falloir que, une fois de plus, tu accordes une confiance aveugle et naïve aux projets de celui qui t’a élevé. Au fond de toi, tu le sais aussi bien que moi : il ne te laissera jamais seul ! »
Non. Je ne voulais pas faire confiance à cet individu. Je ne l’avais jamais vu et, par conséquent, ce n’était pas mon ami. Je ne veux pas rencontrer quelqu’un que je ne connais pas !
« Dis, crois-tu que Grand-Père me déteste ? Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal pour qu’il s’en aille et me laisse entre les mains de… de… »
Elle mit sa main sur ma bouche.
« Grand-Père t’aime trop pour te haïr, mon grand ! Et c’est parce qu’il tient à toi qu’il ne te laissera jamais seul ! Va le voir, il sera mieux que moi te prouver à quel point il te respecte et te chérie. »
Je m’assis correctement pour que mon visage fasse face au sien.
« Je sais que tu as du mal à comprendre, à saisir toute l’importance de ces moments ! Mais, qui mieux que Grand-Père peut te montrer comment concevoir ce qui t’entoure ? A-t-il déjà eu tort une seule fois ? »
Je fis non de la tête.
« Alors, viens avec moi ! Il a à te parler avant que la cérémonie se déroule ! Et puis, tu es déjà gelé : il serait bon que tu te réchauffes quelques heures avant d’affronter de nouveau ce froid mordant, tu ne crois pas ? »
Nous nous sommes alors levés et, après avoir mis ma main dans la sienne, nous nous sommes dirigés vers la caravane de mes grands-parents.
***
Lorsque nous entrâmes dans la roulotte, le vent s’invita : il vint danser avec les chiffons brodés de Grand-Mère, puis repartit aussi vite qu’il était arrivé. Grand-Père était assis à la table avec cet inconnu : leur conversation s’arrêta nette lorsque la porte se referma. Mon regard croisa directement celui de l’intrus. L’air devint lourd, très lourd. Mes yeux, à cet instant, devaient alors traduire toute la fureur et l’incompréhension qui se baladaient librement dans ma tête. Grand-Mère, nullement gênée par cette atmosphère tendue, prit le temps d’enlever ses vêtements mouillés : le manteau révéla une vieille robe à fleurs. Je n’aimais pas cette tenue : elle ne mettait pas en valeur Grand-Mère. Cet accoutrement lui donnait des allures de sorcière aigrie par la vie. Grand-Père affichait son éternel sourire bienveillant, bien que la douleur le rongeait de l’intérieur ! C’est lui qui brisa cette tranquillité assourdissante.
« Tu es trempé, mon garçon ! Va te changer, et rejoins-nous quand tu seras sec ! »
Je ne bougeais pas d’un centimètre. Pour aller à ma chambre, je devais forcément passer devant cet homme aux cheveux blancs. Pourquoi sa chevelure arborait cette couleur ? Il n’avait pas l’air si vieux que ça !
« Allez, mon grand ! Dépêche-toi ! »
Aucune réaction. Je n’exposerais pas mon dos à cet inconnu.
« Non, c’est bon, je n’ai pas froid ! Je peux rester habiller comme ça ! »
Grand-Mère croisa les bras et, d’un air réprobateur, me lança :
« Il est hors de question que tu entames une quelconque discussion vêtu de la sorte ! Tu risques de tomber malade, et ce n’est ni le moment ni le lieu pour que cela advienne. Monte dans ta chambre te changer. Tu laisseras tes affaires détrempées dans le panier à linge sale. »
Comme je ne bougeais pas, elle crut bon d’ajouter :
« Et personne ne te regarde ! Vas-y ! »
Je fis un pas, puis un autre, ne quittant pas l’étranger du regard. Il me sourit. Je plissais les yeux : était-ce une façon de m’amadouer, d’endormir ma méfiance ou de préparer son prochain mauvais tour ? Grand-Mère me prit par les épaules et me poussa gentiment mais fermement vers les escaliers. Les marches furent rapidement montées. La conversation reprit de bon train lorsque j’eus disparu de leur champ de vision : c’était une ritournelle de murmures et de messes basses. Je mis mes mains sur mes oreilles : non, non, non, je n’étais pas un brigand qui écoutait aux portes. Et s’ils étaient en train de dire du mal de moi ? Grand-Père et Grand-Mère seraient-ils capables de faire une chose pareille ? Est-ce que cet homme était venu pour semer la zizanie dans notre famille ? Comme si ce n’était pas déjà assez compliqué. A dire vrai, les relations familiales étaient assez tendues depuis des années… J’étais certain que papa était en train de se fendre la gueule dans sa caravane. Ce n’est pas lui qui serait venu à mon aide si j’étais tombé dans la boue et le déshonneur. Pour lui, je n’existais déjà plus : c’est à peine si j’avais le droit à un regard lorsque nous nous croisions. Et dire qu’il sera là ce soir, lorsque le pays des ombres et celui des lumières entreront en contact : la cérémonie commencera et il pourra alors rire de ce corps qu’il déteste tant.
Mes vêtements finirent en boule sous mon lit : j’avais tendance à les mettre ici, comme si le fait d’avoir porter ces habits me mettait en tort et, qu’après m’avoir tenu compagnie, ils ne pourront plus jamais être réutilisés. Grand-Mère s’était vite rendu compte de cette manigance inconsciente et devait donc régulièrement passer derrière moi pour que les accoutrements soient mis au bon endroit au bon moment. Je reniflais très bruyamment. Quelqu’un frappa à ma porte alors que j’étais allongé sur mon lit, nu comme un ver. Perdu dans mes pensées, je n’avais pas vu l’heure tournée. Je ne répondis rien. Des petits coups retentirent de nouveau.
« Il n’y a personne, répondis-je alors. Il faudra repasser ! »
La poignée fut tournée et Grand-Père entra dans ma chambre en s’appuyant sur un solide bâton. Sa jambe le faisait atrocement souffrir et aucun des médecins qu’il avait consulté, n’avaient pu lui fournir des explications sur cette douleur. Je m’en voulais un peu de l’avoir laisser monter jusque là.
« Alors, mon grand, tu n’es pas encore prêt ? »
Je fis la moue et me tourna vers le mur. J’entendis Grand-Père soupirer.
« Arrête donc de faire ta tête des mauvais jours ! Habille-toi donc, je dois te présenter quelqu’un ! »
« Je ne veux pas faire la connaissance de quelqu’un ! Je suis très bien avec Grand-Mère et toi sans ce quelqu’un ! »
« Alouarn ! »
Mon prénom claqua dans les airs. Je me raidis sur mon lit : un orage s’annonçait. Ma formation était déjà finie depuis quelques jours, Grand-Père ne m’appelait ainsi que lorsqu’il avait une explication importante à me fournir ou lorsqu’il allait me passer un savon.
« Lève-toi et regarde-moi ! »
Je n’osais pas contredire l’ordre qui venait de résonner. Je me mis alors debout. Mon visage devint rouge écarlate : même si c’était Grand-Père, j’eus honte de me présenter ainsi à lui. Je tentais de cacher maladroitement ma nudité avec mes mains. Je tanguais d’un pied sur l’autre, ayant du mal à exécuter la seconde partie de la consigne. Je sentis la main de Grand-Père me soulevait le menton pour que ma tête fasse face au sien : malgré cela, mon regard restait fuyant.
« Pas de ça avec moi, c’est compris ? »
Je déglutis difficilement. Ma gorge était devenue très sèche.
« Personne ne t’a coupé la langue, Alouarn, alors réponds à ma question ! Est-ce que c’est compris ! »
Je fis « oui » avec la tête. Je m’en pris une aller-retour.
« Alouarn, ce n’est pas parce que tu ne comprends pas quelque chose que c’est forcément toi le fautif. Pourquoi as-tu si peur de toi ? Il est bien regrettable que tu rentres dans de telles circonstances dans la vie des grandes personnes, je le conçois. Je peux admettre que ce monde n’est pas fait pour une personne comme toi : ce n’est pas la société qui s’adaptera pour autant à ta personne, bien au contraire. Je suis passé par là avant toi. Alors, s’il te plait, fais-moi le plaisir de ne pas jouer au petit con avec moi ! Je ne t’ai pas élevé comme ça ! Et ta nature profonde n’est pas de baisser la tête devant ton corps, si jeune et si fort encore ! Tu n’es ni un monstre ni une bête de foire, alors, utilises donc tes méninges et ta langue pour répondre à ma question. »
Mes joues étaient en train de chauffer. J’en voulais énormément à Grand-Père de m’avoir mis une paire de claques. Je n’étais pourtant pas en tort.
« C’est compris… »
Grand-Père attrapa des sous-vêtements propres dans mon tiroir et me les tendit. Je ne fis aucun geste pour les récupérer.
« Alou’, j’ai déjà vu des hommes nus. Enfile-moi ça ! »
« Je n’ai pas très envie que tu regardes ! »
« Il fallait y penser avant ! Tu es trop distrait ces temps-ci ! »
« Oh pardon, répondis-je sur un ton ironique. C’est vrai que je n’ai pas de quoi être étourdi ! Tout baigne dans le meilleur des mondes, en ce moment ! »
« Alouarn, tu ne… »
« Non, Alouarn rien du tout, Grand-Père ! Toi, tu t’en fous maintenant, tu vas partir avec Grand-Mère ! Et moi, je serais tout seul avec ce quelqu’un aux cheveux blancs ! Et puis, ça donnera une raison supplémentaire à papa de se foutre de ma gueule ! »
Je me retournais, laissant mes bras pendre le long de mon corps : mes poings se serrèrent tant la rage qui m’habitait était grande.
« Personne ne me demande mon avis, à moi ! La Faucheuse n’est jamais venu discuter avec moi autour d’une tasse de thé : elle ne sait même pas si je suis d’accord qu’elle vous emmène, Grand-Mère et toi ! D’ailleurs, je crois qu’elle s’en fiche complètement. Elle n’a aucun compte à me rendre. Pourquoi je n’aurais pas le droit de taper du poing, moi aussi ? Et puis, il y a cet autre ! Pourquoi il est là, lui ? C’est encore un de ces arracheurs de vie, hein ? Il y en aura combien encore qui défileront pour te dire que, de toute façon, tu vas crever ? Les médecins aussi n’en ont que faire de ce que je pense ! Après tout, je ne suis que le petit-fils excentrique et lunatique d’un vieillard schizophrène ! Tu ne crois pas que je les ai entendu discuter en partant ? Eux et leurs préjugés. Après tout, mon état psychologique est tellement instable qu’on ne pourra me retrouver qu’au fond d’un trou, en compagnie des rats, lorsque tu auras trépassé ! Et puis arrête de parler quand j’essaie de t’exprimer quelque chose… S’il te plait ! »
Les sons firent alors silence dans ma chambre. Je ne vis pas tout de suite que le visage de Grand-Père venait littéralement de se décomposer. Je crus que mon heure était arrivée ! Je n’aurais jamais pensé qu’un jour, j’aurais été capable de parler sur ce ton-là à Grand-Père ! Je me préparais à recevoir une correction phénoménale mais, il n’en fit rien.
« Grand-Père ? Est-ce que ça va ? »
« Oui, oui, mon garçon ! Je vais aller m’asseoir un petit peu. Je te laisse nous rejoindre quand tu seras prêt ! »
Il refusa mon aide et redescendit, le visage blanc comme un linge. Je m’habillais, non sans être habité par une pointe d’appréhension. Je refermais doucement la porte de ma chambre, une paire de chaussettes trouée à la main. Je m’assis dans le couloir, dos contre le mur, pour les enfiler. Les voix montèrent de la cuisine.
« … et je ne peux rien y faire ! »
« Cette maladie est génétique, tu n’y es pour rien dans ce qui lui arrive aujourd’hui. Permets-moi de te dire que la schizophrénie n’est en rien une malédiction : mais ça, tu dois le savoir mieux que la plupart de tes congénères. Depuis que l’homme et la société ont appris à évoluer, les troubles physiques et mentaux n’ont fait qu’augmenter, se développant au rythme des changements de la vie. »
« Comment explique-tu que ces troubles psychiques ne s’accentuent que maintenant ? »
« Sans vouloir t’offenser, je pense que l’élément déclencheur, c’est toi ! Alouarn n’est pas prêt à te laisser partir. Une part de sa conscience est restée dans le pays éternel qu’est l’enfance. Il ne perçoit le monde que par des histoires et des légendes : il trouverait plus normal de croiser un cheval avec des ailes que de voir un être qu’il a adulé toute sa vie, mourir. »
« Et… et… et tout à l’heure ? »
« Son esprit est tout simplement en train de s’adapter à un changement imprévu. Alouarn est déboussolé parce que ses repères sont lentement en train de s’effacer. Il ne pensait pas devoir si vite quitter ce petit cocon : à dire vrai, même si tu l’as préparé à cette cérémonie, il aurait espéré de tout cœur y échapper. A voir comment il s’accroche de toutes ses forces aux souvenirs qui vous lient tous les trois, je crois, qu’inconsciemment, il pensait pouvoir vivre toute sa vie à vos côtés. »
« Comment ais-je pu passer à côté de tout cela ? »
« Tu ne peux pas te blâmer. Alouarn a déjà eu beaucoup de chance d’échapper à son père. Je lui ai parlé quelques instants, et, à dire vrai, son fils est un sujet tellement tabou pour lui qu’Alouarn n’aurait pas pu survivre très longtemps dans un environnement aussi hostile. De plus, les nombreux exercices que tu lui as fait mettre en pratique ne pourront que l’aider. »
« Est-ce l’une de ces phrases rassurantes que nous rêvons tous d’entendre pour notre progéniture ou y-a-t-il vraiment un fond à tout cela ? »
« Tu m’as parlé de ton petit-fils avec une telle passion, que j’aurais pu suivre chacun de vos pas, j’aurais pu admirer chaque scène en fermant simplement les yeux. J’ai appris qu’Alouarn était fort et rigoureux. Bien qu’il soit schizophrène, tu as eu la présence d’esprit, dès son plus jeune âge, à formater son esprit à encaisser les coups. Il sait que tout à une fin, et même si ta mort et celle de ta femme seront un coup dur pour lui, il se relèvera. Il le fera pour son Grand-Père. Il le fera pour sa Grand-Mère. Il le fera pour lui. Mais aussi pour toutes les belles et heureuses rencontres qu’il fera dans l’avenir. »
« Alouarn ? S’ouvrir aux autres ? », demanda Grand-Père avec ironie.
« Tu ne devrais pas sous-estimer ton petit-fils. Tu es sarcastique car tu viens de te faire jeter par ce dernier, mais aussi parce que tu sais qu’il n’est pas au bout de ses peines. Tu l’as toi-même vu lorsque ses hallucinations sonores sont intervenues dans votre discussion tout à l’heure. Il s’en sortira. Il y arrivera. »
« La parole des Anciens devrait me suffire, mais j’ai néanmoins quelques réticences à te laisser le fruit de ma chair. J’espère vivre assez longtemps pour pouvoir vérifier toutes ces éloges que l’on fait à ton sujet. »
« J’espère pouvoir remplir tes espérances. »
Des mouvements firent quelques pas de danse, et j’entendis la voix de Grand-Mère m’interpellait depuis la cuisine :
« Mon grand, comptes-tu participer à la conversation depuis le haut des escaliers ou préfères-tu nous rejoindre pour prendre le thé ? »
Je vins m’installer sur les marches. De là où je me trouvais, je pouvais avoir une vue d’ensemble sur la pièce principale : je suivais du regard les moindres faits et gestes du monsieur à la chevelure blanche. Il n’avait pas l’air si méchant que ça finalement. Son sourire me fit plisser les yeux : dans les histoires, il y avait toujours un méchant portant l’habit du gentil. Lorsqu’il s’approcha de moi pour me saluer, j’eus un mouvement de recul.
« Hey, n’est pas peur ! Je ne vais pas te manger ! Regarde, me dit-il en me tendant ses deux mains puis, en faisant un tour sur lui-même. Je n’ai aucune arme : ni dans mes mains, ni cachées quelque part dans mes vêtements. Crois-tu que je serais venu les mains vides si j’étais venu pour semer pagaille et destruction ? »
Je fis « non » avec la tête. Mais je n’étais pas rassuré pour autant. Sa question me surprit mais je fus bien content qu’il osa me la poser.
« Veux-tu venir vérifier ? »
Je ne me fis pas prier deux fois : je me précipitais presque vers le nouveau venu et pris le temps de l’inspecter minutieusement. J’eus même le toupet de vider toutes ses poches pour voir s’il n’y avait rien de dangereux à l’intérieur. Grand-Père fit mine de protester mais Linus l’en dissuada d’un simple regard. Avant que je ne puisses entendre la conversation, il avait demandé à Grand-Père de le laisser faire quand à son approche avec moi. Lorsque je fus sur que je n’avais rien à craindre… pour le moment, je m’assis à ma place habituelle et commença à examiner un par un les objets. J’en fis deux piles : une qui regroupait les objets que je ne connaissais pas ou dont j’avais entendu parlé mais que je ne savais pas utiliser ; et l’autre était constituée de bibelots dont je n’avais aucune utilité. Je poussais le second tas vers Linus, qui avait observé mon manège tout en discutant avec Grand-Père. Il y avait une montre qui brillait : inconsciemment, je la glissais dans ma poche. Tous les petits objets qui avaient de jolis reflets à la lumière subirent le même sort. Au final, il ne resta rien du tout du premier monceau de bidules. Je croisais mes doigts et reportais alors mon attention sur les deux hommes assis à la même table que moi. J’eus alors la surprise de voir Grand-Père se prendre la tête entre les mains et lançait d’un ton gêné :
« Ce n’est pas gagné ! »
C’est alors que Linus éclata de rire. Ce fut comme un son qui brisa les premières appréhensions de la rencontre. Grand-Père fut encore plus surpris que moi.
« Pourquoi ? »
« Tu ne devrais pas te faire de souci pour ça ! Ton petit-fils est aussi un kleptomane en puissance, mais je suis sûr qu’il trouvera une bien meilleure utilité à tout ce qu’il vient de prendre, même inconsciemment, que la plupart des véritables pickpockets ! »
« Je suis vraiment désolé pour tous ces désagréments. Je… »
« Tu, rien du tout ! Comme tu me l’as si bien dit, Alouarn viendra me rendre mes affaires quand il en aura fini avec ! »
« En tant normal, je l’aurais laissé faire, mais il se doit de te rendre tes affaires. Comme la Cérémonie débute d’ici une heure ou deux, j’ai bien peur que tu ne les revoies jamais s’il ne te les rends pas maintenant. »
J’étais un peu perdu dans la conversation : je ne savais alors pas du tout de quoi il parlait. C’est alors que Grand-Mère s’approcha de moi, et s’accroupit devant moi :
« Mon grand, vide tes poches sur la table. S’il te plait. »
Je la regardais avec des yeux ronds :
« Absolument toutes ? »
« Oui, absolument toutes ! »
« Mais ça va prendre un temps fou ! »
« Ce n’est pas grave, fais-le ! Tu expliqueras comme ça à Linus à quoi ça sert que tu es tout ça dans tes poches ! »
« C’est qui, Linus ? »
« C’est moi », lança le nouveau.
« Ah… Bah moi, c’est Alouarn ! »
Je fis la moue mais je m’exécutais : le tas d’objets sur la table commença à prendre des proportions démesurées. Les seules vestes que j’avais étaient presque toutes équipées de poches enchantées : tout comme les caravanes, elles étaient beaucoup plus grandes à l’intérieur. Grand-Mère me les avait confectionnées car je passais ma vie à ramener pleins de trucs inutiles et, comme il n’y avait pas assez de place dans la roulotte, elle avait alors réalisé ces chefs d’œuvres pour ne pas couper mon inspiration, mais aussi pour être sur que les objets que je volais inconsciemment ne soient pas perdus et ainsi, rendus à leurs propriétaires.
« Bien, bien, on va vous laisser discuter, lança joyeusement Grand-Mère. On revient tout à l’heure ! »
« Vous allez où ? »
« Avec ton grand-père, nous allons préparer tes affaires ! »
« Vous voulez que je vous aide ? »
« Non, non, c’est bon, c’est gentil mon grand, mais on va se débrouiller ! »
« D’accord ! »
Et je les oubliais complètement, me plongeant de nouveau dans mon petit univers, tout content d’avoir quelqu’un à qui expliquer à quoi servait tout ce que j’avais. Bon, je l’admets, je ne savais même pas que je possédais certains trucs. Pour la plupart de mes objets, je ne savais même plus d’où ils venaient. Je les avais trouvé, avais pensé qu’il avait une aura un peu spéciale puis, je les retrouvais dans mes poches quelques jours plus tard, mais il était souvent trop tard pour aller les rendre à leurs propriétaires. Sur le moment, je ne me rendais jamais compte que je volais les objets, j’avais pourtant essayé pleins d’exercices pour éviter ce genre d’incidents, mais c’était plus fort que moi. Finalement, Linus n’était peut-être pas un aussi mauvais bougre que cela. Le temps nous le dira…
***
Mes lèvres étaient devenues bleues. Etant complètement nu sous la couverture que l’on m’avait passée, la Cérémonie du Don de Soi avait commencé alors que le jour et la nuit s’embrassaient une dernière fois avant que les ombres prennent possession de cette fin de journée. Je regardais tristement tous ces objets que j’avais accumulés ces dernières années passer de mains en mains. Je détestais particulièrement ce cérémonial : je trouvais qu’il donnait cette impression d’être complètement dépouillé, que notre intimité était violée, lynchée. Il paraitrait que ce culte remontait au temps des grands peuples indiens. Je n’avais jamais pu vérifier cette information : les livres concernant le sujet étaient trop peu nombreux, voir inexistants. Je voyais défiler ma vie à travers ces babioles : chacun avait l’air de trouver quelque chose à sa convenance. Tout se faisait dans le plus grand silence : l’ambiance ne pouvait être que celui d’un lugubre marché. Qu’ils se dépêchent ! Ils m’exaspéraient avec leurs airs faussement solennels. Je fixais le visage de mon père : je ne pouvais pas quitter ces yeux moqueurs et son sourire ironique. Je le savais : il ne pouvait s’empêcher de se foutre intérieurement de ma gueule. Mais je ne devais rien dire, je ne pouvais rien dire. Tel était le lot de cette putain de fête. Pourquoi est ce que cela ne dérangeait personne que, le jour de leur vingt-et-un, tout ce qu’il avait construit, s’envolait en fumée, entre les mains de gens qui t’avaient pourtant aidé à faire de toi un homme ?
Linus se trouvait un peu en retrait. Il ne me quittait pas des yeux : il devait me trouver bien agité. Je mettais déjà retourné plusieurs fois car, j’avais cru que l’on m’appelait, mais lorsque mon regard se posait sur la brousse, il n’y avait personne. Je voulais que ces voix s’en aillent. Après le long et ennuyeux discours des Anciens, je fus amené à ma caravane : mon visage jusque là défaitiste s’illumina d’un coup en voyant ma nouvelle habitation. Je dus attendre que tous fussent partis avant de pouvoir entrer à l’intérieur. Une fois la porte fermée, je m’effondrais sur le sol, le dos contre le mur : qu’est ce qu’il faisait froid ! On vint frapper et, avant même que je l’y invite, Linus entra, son gros sac débordant de ses affaires à la main.
« C’est chouette ! »
Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas de quoi il parlait !
« L’intérieur de la roulotte ! »
Je me permis alors de lever les yeux sur ce qui m’entouraient. Selon les lois de la Cérémonie, personne ne pouvait entrer avant les douze coups de minuit. Dis comme ça, on se croirait en plein conte de fée. Ce laps de temps entre le moment où l’âme de la caravane et celle de son propriétaire entraient en symbiose, et l’instant où l’on pouvait recevoir de la visite, variait selon les personnages. On demandait souvent à laisser passer quatre longues heures avant de pouvoir pénétrer dans l’antre du nouveau comédien. Quoi qu’il arrive, la maison ambulante ne laissait entrer personne tant que le travail n’était pas accompli. La première chose qui me perturba était la grande cheminée où un feu crépitait : comment cette habitation de bois pouvait-elle cohabiter avec l’un de ses pires ennemis ? Je souris : après tout, c’est ça la magie, pourquoi s’en inquiéter ? Lorsque je me levais, la couverture qui me couvrait, s’échappa. Avec un grand sourire, je partis explorer ma nouvelle demeure, complètement nu.
***
Cela faisait déjà plusieurs mois que Linus et moi avions intégré notre nouvelle demeure. Nous les avions passés à explorer les possibilités infinies de notre amie et, pour être franc, j’étais heureux d’avoir maintenant mon propre atelier. J’étais devenu complètement fou quand j’avais vu qu’il y avait pleins de placards partout : j’allais pouvoir ranger toutes mes babioles ! Enfin, « ranger » est un bien grand mot : les armoires devinrent rapidement un bordel monstre, et Linus n’avait pas encore trouvé le moyen de faire en sorte que je prennes soin de tout ce que je ramenais. A dire vrai, nos relations étaient assez conflictuelles. A l’époque, j’étais continuellement en train de le chercher, pour voir jusqu’à où j’avais le droit d’aller, jusqu’où il allait accepter mon excentricité avant de partir en claquant la porte. Je dois avouer que, même aujourd’hui, je me demande encore comment il faisait pour me supporter tellement j’étais exécrable à l’époque. Et mes hallucinations sonores qui n’aidaient pas vraiment.
Et puis, un soir d’été, alors que Linus et moi étions en train de boire le thé silencieusement, après une énième dispute, un des enfants se précipita à l’intérieur de la caravane. Il était en larmes. Tentant de le consoler tant bien que mal, Linus finit par comprendre que Grand-Père était mort. Il se figea quelques secondes : il devait alors se demander comment il allait pouvoir gérer la nouvelle crise de nerfs qui se profilait à l’horizon. Je ne percutais pas tout de suite que c’en était fini pour Grand-Père : je crois que dés les premiers mots du gamin, mon cerveau s’était mis en off. Se fut Grand-Mère qui vint, pour la dernière fois, me sortir de mon état second. Elle vint s’asseoir en face de moi et tendit le bras pour caresser doucement mon visage :
« C’est fini mon cher petit, ton grand-père ne souffrira plus jamais. »
Aucune réaction de ma part. Non, je n’arrivais pas à exprimer ce que je ressentais : pourquoi ce grand vide ? Pourquoi cette injustice ? Grand-Mère me secoua doucement : elle était tellement pâle que la lumière aurait pu passer à travers son corps, que cela ne m’aurait pas étonné. Ses forces étaient en train de la quitter, mais il semblerait que ses dernières victoires, ses dernières actions en ce bas monde, elle me les dédiait, à moi, son petit-fils. J’aurais voulu hurler toute ma souffrance, pleurer toutes les larmes de mon corps, mais rien ne sortit.
« Alou’, mon tout petit, il va falloir que tu sois fort ! »
Non. Je ne voulais pas. Ne pars pas, toi aussi. Je ne veux pas. Je ne veux plus. Mes mains se mirent à trembler, je n’arrivais plus à contrôler les spasmes qui commençaient à prendre possession de mon corps. C’est alors que Grand-Mère m’enveloppa de ces bras :
« Calme-toi… Je suis encore là… »
Je la serrais si fort contre moi, que si elle n’avait pas été de si bonne constitution malgré sa fatigue, elle se serait cassée comme une brindille.
« Ton grand-père m’a chargé de te dire qu’il t’aimerait toujours très fort, et que, quoi tu fasses, il serait toujours très fier de toi. »
Elle prit mon visage dans ses mains, et vint déposer un baiser sur mon front.
« Ne l’oublie jamais, mon cher petit-fils, nous serons toujours fier de toi. Toujours… Nous t’aimons très fort, mais maintenant, il va falloir que tu avances. »
Je suppliais Grand-Mère de ne pas partir : et si je n’arrivais jamais à m’entendre avec Linus ? Et si je n’arrivais pas à surmonter ma maladie ? Et si… Trop de questions. Et ces voix qui se faisaient de plus en plus fortes, de plus en plus pressantes.
« Tu as un grand frère pour veiller sur toi, maintenant ! Et comme dans toute famille, il arrive qu’on se dispute ! Mais, ne crois-tu pas que, si Linus ne t’aimait pas très fort, il serait déjà parti, non ? »
Je ne sais pas. Je ne veux pas me poser la question. Je veux juste que tu restes, que tu restes avec moi pour l’éternité. Lorsque j’ouvris les yeux, la roulotte respirait la tristesse et le désarroi. Le feu qui crépitait, même pendant les jours d’été, s’était éteint. Il n’y avait même plus de cendres chaudes. L’âme de la caravane était à l’image de l’âme de son maître : brisée, torturée par la perte d’êtres chers. Il n’y avait que moi, moi et ma douleur. Grand-Père était parti. Grand-Mère était parti. Même Linus n’était plus là.
C’est alors que les voix reprirent de plus belles. Elles n’avaient jamais été aussi fortes, aussi présentes. Non. Je voulais qu’elles partent. Je voulais être seul. Pourquoi ne pouvais-je pas exprimer ma peine comme tout le monde ? Une migraine me prit : tout ça, c’était de leurs fautes. Je voulais que ces cris cessent, qu’ils s’en aillent emmerder quelqu’un d’autre. Je me mis à hurler. Je ne voulais plus avoir mal, je voulais partir. Et voilà que les rires se moquèrent de ce que je pouvais bien penser. Ma tête et le mur se rencontrèrent plusieurs fois :
« ALLEZ-VOUS-EN ! PARTEZ ! »
Une odeur de bois brûlé se fit alors sentir. S’ils brûlaient la caravane, c’était qu’ils étaient tous les deux partis. C’est alors que ma raison vacilla. J’entrais alors dans un conte de fée qui virait au cauchemar. Ce fut le pire d’entre tous. Je sortis, tenant à peine sur mes jambes. Je n’arrivais à me faire une raison sur ce qui venait de se produire. Non. Les flammes ne m’auront pas non plus. Je voulais faire des spectacles, je voulais voir les sourires sur les visages des enfants. Non… Je dois me battre. Mais avec qui ? Contre qui ? Etais-je devenu mon propre adversaire. Ce fut la nuit où tout bascula, ce fut le soir où j’entrais pleinement dans ma vie d’adulte. Et, de se fait, je devais accepter ce que la nature avait fait de moi… Comment… Comment…
Mon front saignait légèrement du fait des coups répétés que je lui avais assené. Lorsque ces évènements survinrent, nous étions à Corlranah. Je déambulais dans les rues, tel un fantôme, sans but ni conviction. Les rues étaient désertes, du moins, celles qui avaient déjà une mauvaise réputation de nuit : en effet, depuis quelques temps, les autorités cherchaient un groupe d’hommes, entre 3 et 7 selon eux, qui séviraient lorsque les ténèbres envahissaient les allées, violant alors sauvagement toute femme qui se trouvait sur leurs routes. Beaucoup d’entre elles n’osaient porter plainte, ayant honte et bien trop peur de leurs ravisseurs : une rumeur disait que celles qui s’étaient risquées à parler, avaient été retrouvées mortes dans les heures qui suivirent leur déposition. Foutaises. Que les hommes des villes aillent tous se faire foutre, eux et leurs conneries. Au détour d’une ruelle, je vis apparaître une femme portant un jeune nourrisson dans ses bras : ses yeux trahissaient une certaine appréhension. Je la reconnu : c’était l’une des filles de joie qui avaient eu un enfant bâtard. Ce nouveau-né avait été procréé un soir où l’un de ces porcs de client l’avait malmené. Elle se rapprocha de moi à grands pas, et son visage passa de la peur à la joie : ses espérances allaient très vite s’envoler ! Elle se jeta à mes pieds, en me suppliant de l’aider :
« Par pitié, mon bon monsieur ! »
Elle jetait des coups d’œil par-dessus son épaule, comme si elle craignait de se faire attraper.
« Fous-moi la paix, je ne suis pas d’humeur ! »
Et ses voix qui murmuraient, qui me rappelaient les bonnes manières. Mais de quoi se mêlaient-elles ? On ne se connaissait même pas.
« Je vous en supplie. Ecoutez-moi. Je suis prête à payer n’importe quel prix ! »
« Tes affaires ne regardent que toi ! Alors, fiches le camp ! »
Alors que je partais, elle m’agrippa par la manche :
« Monsieur, s’il vous plait ! Si vous ne le faites pas pour moi, faites-le au moins pour lui ! »
Elle me tendit le nourrisson pour appuyer ses dires. Bordel, et ses murmures qui ne cessaient pas.
« Je ne suis pas intéressé. »
Pourquoi ? Ce n’était pas moi qui parlait. Ce n’est pas possible : je ne suis pas comme ça. Et pourtant… Non, pourquoi devenais-je aussi cruel que mes semblables ? Pourquoi est-ce que je continuais à marcher sans entendre cet appel au secours ? La femme gémit : elle sursauta lorsque que quatre ombres massives d’hommes sortirent de l’ombre. Elle se mit à courir. Elle n’avait aucune chance. Les individus lui tombèrent dessus une rue plus loin. Lorsque la femme se mit à hurler, je me bouchais les oreilles : non, je ne voulais pas imaginer ce qu’elle était en train de subir par ma faute. Et puis le bébé se mit à pleurer… C’est alors que ma schizophrénie atteint son apogée…
« Tss tss… Tu es un dégonflé ! »
Je tournais légèrement la tête et aperçut, non sans un grand étonnement, un gars aux cheveux roses.
« Ne rêves pas trop, gros ! Si j’étais le vrai Monsieur Natsu, crois-moi, je ne serais pas à là, en train de discuter avec toi, alors qu’une pauvre femme est en train de se faire violenter et violer une rue plus loin. »
« Ce n’est pas mon amie ! »
« Tu n’as pas d’amis ! Tu es tellement borné que tu refuses que l’on te tende la main. Finalement, tu es comme tout le monde : tu deviens ton propre démon ! »
Il approcha son visage du mien avec un grand sourire :
« Tu auras beau te boucher les oreilles, tu m’entendras toujours ! Après tout, je ne suis que le fruit de ton imagination… Et elle continuera toujours à souffrir si tu restes planté là comme un con ! »
« Pourquoi je l’aiderais ? Qu’est ce que j’y gagnes ? »
« T’es sérieux, mec ? Tu te poses ce genre de questions alors que tu pourrais épargner à cette femme et son enfant toute une souffrance ? »
Je détournais le regard.
« Oh, gars, c’est quoi le souci ? Tu as besoin de mon pied au cul pour y aller ? Qu’est ce qui te retient ici ? Si tu tardes trop, tu n’auras pas que la mort de tes grands-parents sur la conscience ! »
Et il partit dans un grand éclat de rire. Il esquiva avec une facilité déconcertante mon coup de poing.
« J’ai touché là où ça fait mal, hein ? Mais ce n’est rien comparé à nos deux victimes… »
Il s’assit sur un tonneau qui se trouvait non loin de là.
« Si je me mets là, on entends mieux ces cris de souffrance, tu ne trouves pas ? »
« Mais qu’est ce que tu me veux, à la fin ? »
« Moi, rien ! Je suis juste une partie de ton subconscient ! Je suis là parce que c’est toi qui m’as appelé ! »
« Je n’ai rien fait de tel ! »
« Bien sûr que si : je ne serais pas là, sinon ! »
Il ajouta avec un grand sourire : « Bienvenue dans le monde des schizophrènes ! »
Les hurlements reprirent de plus belle. Sans le vouloir, je m’étais rapproché du lieu où se passait la tragédie. Nous n’entendions plus le nourrisson.
« Ah… je crois qu’il est trop tard pour lui ! Tu ne voudrais pas essayer de sauver la femme ? »
Les cris m’avaient figé sur place. Mais qu’est ce que j’avais fait. Ils me rappelaient les voix, je ne voulais pas, je ne voulais plus me battre contre elles.
« Arrête de rêver, mon gars ! Arrête de faire ta diva ! Allez, viens ! On va s’amuser un peu avec ces ordures qui se prennent pour des gros durs ! »
Monsieur Natsu commença à se diriger vers les lieux du drame. Comprenant alors que j’étais tétanisé, il revint sur ses pas et se planta à deux centimètres de mon visage :
« Aller, crache le morceau ? C’est quoi le souci ? Faut que t’arrête avec tes a priori, mon gars ! Bordel, tu vaux mieux que ça, mieux que ces pourritures, ces fumiers sans moralité. Sors de ta bulle ! Si tu ne fais rien, ce n’est pas que leur vie que tu foutras en l’air, mais aussi la tienne ! Tu sais aussi bien que moi que tu regretteras de ne pas avoir agi. »
Je secouais la tête.
« Bouge-toi, gars ! Fais honneur aux entrainements de Grand-Père. Tu as eu la chance de recevoir cet enseignement, tu as toujours été fait pour répandre le rire dans ce monde. Comment veux-tu le faire triompher si tu n’es même pas capable de voir la détresse dans le cœur et le regard des gens ? Ah… c’est le fait que ça soit une femme, peut-être ? Où qu’elle est un enfant ? »
Il m’attrapa par les épaules et m’agita dans tous les sens.
« Ecoute-moi bien, Alou’ ! Dans la vie, il y a deux sortes deux monstres : ceux qui ne vouent leur vie qu’aux monstrueuses atrocités ; et les autres, ceux dont la différence fait tellement peur, mais dont l’âme et le cœur sont voués à contrecarrer les plans des premiers. Putain, mon gars, tu es bien trop gentil pour faire parti de la première catégorie. Arrête donc de croire que le monde n’a pas besoin de cette seconde catégorie de monstres : bien au contraire, la terre serait bien triste sans eux ! Tu sais mieux que tout le monde que pour garder un bon équilibre, il faut que les contraires existent. »
Spoiler:
Je ne sais pas quand est ce que cette tirade me sortit de ma torpeur, mais c’est à grands pas que je me dirigeais vers la sombre ruelle. Bien qu’une certaine appréhension de ce que j’allais pouvoir y trouver se mouvait dans mes entrailles, je ne pouvais pas lutter éternellement contre mes rêves. J’avais promis à Grand-Père que je serais un petit rayon de soleil dans les ténèbres. Monsieur Natsu me talonnait de près. Une scène des plus épouvantables se présenta alors à nos yeux. A l’entrée de la ruelle, ce qui semblait être un paquet de chiffons sales s’avéra être le nourrisson. Je m’accroupis et le souleva avec douceur : son visage était violacé. La fureur se mis à gronder en mon fort intérieur : personne n’avait le droit de porter la main sur un enfant, surtout sur un innocent petit bout tel que celui. Il ne respirait presque plus. Après un examen rapide de son corps, il s’avéra que c’était trop tard pour lui : il avait plusieurs membres brisés. Il rendit son dernier souffle dans mes bras. De là où je me trouvais, je pouvais entendre la voix de ces gros porcs.
« T’aimes ça, hein, salope ! »
Et leurs ignobles rires qui retentissaient.
« Tu peux hurler autant que tu veux, personne ne viendra au secours d’une belle pétasse comme toi ! »
Je m’approchais, mes yeux n’exprimant plus qu’une détermination : celle de la survie d’un monde en péril. Les hommes étaient tombés bien bas. J’avais honte de l’espèce humaine. Trois des quatre individus se tenaient debout, encerclant le quatrième qui était penché sur la jeune femme, complètement nue et dont le corps tuméfié de toutes parts donné peine à voir : je comprenais maintenant pourquoi les cris avaient subitement cessé. Les mains du type caressaient avec avidité la poitrine généreuse de sa victime. Les mouvements de va-et-vient de son bassin en disaient long sur ce qu’il était en train de faire. Il était temps de mettre fin à son calvaire. Le calme qui m’habitait alors m’étonna moi-même :
« C’est fini ! Lâche-là ! »
Ils se retournèrent dans un même élan. Celui à moitié nu devait être le chef de la bande puisque c’est lui qui prit la parole lorsqu’il fut en face de moi. Un sourire ironique et narquois sur le visage, il me lança :
« Et qu’est ce qu’il compte faire, le petit merdeux ? »
« Waouh, je ne pensais pas que le vocabulaire des homo-sapiens était si peu développé, lança Monsieur Natsu sur un ton moqueur. Il est super crédible. Tu es sûr que c’est l’un des gros durs dont on parle ? »
« Qu’est ce que t’as ? T’as perdu ta langue, me demanda-t-il sans pour autant effacer cet horrible rictus de son visage. C’est gentil de t’offrir en pâture. Me dis pas que tu t’es entiché de cette putain ? »
« Mais dis quelque chose ! Tu ne vas pas le laisser cracher sur le peu de dignité qu’il reste à cette femme ! »
« Alors, p’tit gueux ! T’es en train de faire dans ton froc ? »
« Gueux ? Mais c’est quoi cette insulte ? Il est sérieux, là ? Mais grosse blague pour des gens qui se prennent pour des caïds. »
Se fut alors à mon tour d’éclater de rire. C’était un ricanement naïf et innocent face à un dialogue de sourds. Mes adversaires se regardèrent : une pointe d’incertitude commençait à germer dans leurs esprits.
« Mon cher monsieur, je vous souhaite de faire d’affreux et horribles cauchemars. »
Utilisant certains points de pression du corps humain, je regardais mon adversaire s’écroulait au sol. Son poignet se brisa sous le poids de son anatomie. Il y eut un mouvement de recul.
« Déconnes-pas, p’tit gars ! Tu es seul contre trois ! »
« Qui parmi vous ne sait pas danser ? »
Cette question déstabilisa encore plus mes ennemis… Monsieur Natsu s’approcha de moi avec un regard interloqué.
« Euh… mec, si tu as un plan, aussi foireux soit-il, j’aimerais bien être tenu au courant ! Hein, tu n’oublies pas qu’on est des potes maintenant ? »
« Parce que nous étions… potes, avant ? »
« Tout est une question de point de vue. En même temps, si tu nous avais écouter quand nous étions seulement des voix… Peut-être qu’on ne serait pas là à avoir cette stupide conversation ! »
ATTENTION : ce chapitre est déconseillé au moins de 16 ans et aux âmes sensibles. Certaines scènes peuvent choquer la sensibilité de certaines personnes. Les scènes les plus sensibles ont été mises en spoiler.
« Bah, les coupains et moi ! »
« Parce que vous êtes combien, là, à faire la fiesta dans ma tête ? »
« Pas tellement ! Si je sais encore compter, ça fait six avec moi ! Sept en tenant compte de ta personne et de ton âme ! »
« QUOI ? Si je dois déjà partager ma cervelle avec toi, comment on fait pour trouver la place pour cinq autres zigotos du même genre ? »
« Allez, te prends pas la tête, mec ! »
« Et arrête de m’appeler « mec », ce n’est pas mon prénom ! »
« Tu parles à qui ? »
Le brigand qui venait de prendre la parole fut foudroyé du regard par mon hallucination et moi-même. Ce monde de spectres était quelque chose de tout nouveau et je n’avais pas encore pris pleinement conscience de ce que pouvait provoquer une discussion avec l’un d’eux, en pleine rue, devant des témoins.
« Non, mais c’est moi, où ce truand vient de s’interposer dans notre entretien très… très… très musclé ? »
« Qu’est ce qui te gène le plus : ne pas voir mon interlocuteur ou te dire que tu es peut-être en train de parler à une personne qui n’a pas toute sa tête ? »
« Arrête, répondit-il en déglutissant difficilement. Je ne sais pas qui t’es, mais ton insouciante naïveté va te perdre ! »
« Cette femme et son enfant étaient habités par une sainte innocence ! Moi, je connais assez la cruauté des hommes pour savoir comment me défendre seul ! »
« Cette putain ? Innocente ? Tu te fous de ma gueule ! »
« Dommage… »
Je fis un pas dans sa direction, il eut un mouvement de recul, puis une position de défense.
« Qu’est ce qui est… dommage ? »
« L’être humain n’a pas une seule et unique chance de prouver sa bravoure. Les métiers qu’il exerce portent parfois à scandale, et deviennent alors la seule définition de celui ou celle qui les pratique. Cette femme est une fille de joie, est-ce que cela fait d’elle une personne fondamentalement mauvaise ? Quand à toi, tu es une belle ordure, est-ce que tu échapperas pour autant au pardon de tes victimes ? »
Mon interlocuteur cracha par terre.
« Beurk… C’est dégoutant ! »
« Un idéal, ce n’est rien qu’un idéal ! »
« Les rêves sont faits pour être vécus ! »
« Et les inconscients dans ton genre, pour être battu ! »
Il se mit alors en mouvement : ce fut bref mais intense. Il rejoint son camarade aux royaumes des cauchemars. Quoi que… peu importe où leurs bêtises emmènent leurs âmes.
« Tss tss ! Pas assez rapide ! »
« Non, juste trop con ! Si cet imbécile n’avait pas perdu son temps à m’écouter, il aurait eu largement de quoi mettre en place un stratagème pour nous battre ! »
« Nous… Non, seulement toi ! Je te rappelle que… »
« Oh, ça va, hein ! Pas la peine de me refaire le petit coup de la morale ! »
« Ce n’est pas ça mais… »
« Bon, écoute, Monsieur Natsu, je sais qu’on vient à peine de faire connaissances ! Et je suis certain que tu as plein de trucs intéressants à me dire ! Mais là, tu vois, j’essaie d’être un adversaire qui en jette un peu, tu vois ! Et si tu me coupes entre chaque combat, on risque d’y passer la nuit ! »
« Et elle d’y passer ! »
Nous regardâmes en direction de la demoiselle et l’horreur de la situation me revint en tête : qu’est ce que j’avais été con !
« Bon, on les finit ? C’est quoi la suite du plan ? J’espère que tu as d’autres bonnes idées pour venir à bout de ces deux porcs ? »
« Euh… là, tout de suite, dans l’immédiat, pas vraiment ! Un peu de feeling, ça te dirait ? »
« Tant qu’on finit par cogner, je te suis ! »
« C’est sûr quand tant qu’hallucination, tu dois vraiment faire mal à mes adversaires ! »
« Tais-toi et concentre-toi ! Il y en a un qui c’est décidé à se faire lanceur de couteaux ! BAISSE-TOI ! »
La lame vint égratigner mon visage avant de finir sa course dans une poutre, non loin de là.
« Les femmes adorent les blessures de guerre ! »
Je le foudroyais du regard !
« Les hommes aussi ! »
Je me relevais sans peine. Alors que j’allais m’élancer vers mes adversaires, les forces de l’ordre débarquèrent dans la ruelle, plaquant les deux derniers du quatuor sur le sol. Certains s’approchèrent dangereusement de moi. Ils hurlaient. Des cris, pourquoi toujours des cris ? Les évènements s’embrouillèrent dans mon esprit. Je m’étais agrippé au corps de la victime, tentant de la réveiller, pour qu’elle explique ce qui était arrivé… Et se fut le noir complet ! Quoi qu’il arrive, j’étais aussi coupable que ces hommes !
***
« Alakazam ! Belle aux bois dormants, réveille-toi ! »
Lorsque j’ouvris les yeux, je me trouvais à même le sol. J’avais un mal de crâne phénoménal. Les dalles de pierres difformes de la prison étaient couvertes, par endroit, de pailles qui sentaient la pourriture. Il y avait des rats qui puaient la mort, et des condamnés qui n’avaient pas eu le loisir de prendre une douche depuis bien trop longtemps.
« Alors, p’tit veinard ! Bien dormi ? »
« Tu ne te foutrais pas légèrement de ma gueule ? »
« Moi ? Mon p’tit prince ? Jamais je n’oserais ! »
Les autres prisonniers me regardaient bizarrement.
« Psst, viens par là ! On sera plus tranquille dans ce coin ! »
Je suivis mon hallucination, et nous nous assîmes dans un endroit sombre et un peu à l’écart de mes congénères.
« Qu’est ce qui s’est passé ? »
« Tu as voulu faire comme tout le monde, et regarde où ça nous a mené ! »
« De quoi tu parles ? »
« Oh, pitié ! Ne fais pas l’innocent ! T’inquiètes pas pour ça ! Je me ferais un plaisir de te rappeler chaque jour de ton incroyable vie que tu n’es ni un monstre ni une personne comme les autres ! Et pour ça, tu te souviendras que, par ta faute, une femme et son enfant ont été mis à mort par tes congénères ! »
« Mais… Je suis… »
« T’as été trop lent, dommage ! Que veux-tu ? Une pute de plus, une pute de moins ! Ce n’est pas ce qui manque dans les villes ! »
« Je t’interdis de parler comme ça ! »
« N’oublie pas que je ne suis que le fruit de ton imagination, qu’une extension de ton esprit ! Le seul qui est capable de me contrôler, c’est toi, puisque tu es le maitre de l’hallucination que je suis ! »
« Alors, tais-toi ! »
« Tss tss, je ne crois pas non ! N’oublie pas ! N’oublie jamais comment ils ont souffert avant de rendre leur dernier souffle ! Si tu étais intervenu tout de suite, rien de tout ça ne saurait arriver ! »
« Tu n’en sais rien, puisque ni toi ni moi avons vécu cette alternative ! »
« Raaaaah ! Tu es vraiment un connard borné quand tu t’y mets ! »
« Et si je ne veux pas me souvenir ? »
« Je pourrais alors te qualifier d’imbécile ! »
« Alors, alors, p’tit gars ! On discute tout seul dans son coin ? Le vieux Réglisse peut s’installer à côté de toi ? »
« Réglisse ? C’est quoi ce nom tout pourri ? »
« Chuuuuut ! On ne parle pas comme ça des gens ! »
« Mais je dis ce que je veux ! De toute façon, il ne m’entend pas ! »
Mon nouvel interlocuteur posa son ancestrale carcasse près de moi, sans demander son reste. Ses vêtements troués faisaient peine à voir : même les miens n’avaient pas une aussi mauvaise gueule. Contrairement à nous tous, il ne sentait absolument rien. Si, si, je vous jure : il n’avait aucune odeur.
« Alors, p’tit gars ! Qu’est c’t’as fait pour te retrouver dans ce trou ? »
« Rien du tout ! »
« Mais si, raconte-lui comment tu as eu peur du genre humain ! Avoue-lui comment tu as laissé une femme et son enfant dans les griffes des démons ! »
« Tais-toi ! »
« Calme-toi, p’tit gars, répondit calmement le vieillard. Je n’ai rien demandé qui te fasses entrer dans une telle rage ! »
« Ce n’est pas à vous que je parlais, c’est à l’autre ! »
« Quel autre ? »
Je ne répondis rien.
« Ecoute, p’tit gars, on a tous nos propres démons. Serait-ce juste que tu te mentes à toi-même ? »
« Mais… Je ne voulais pas que ça se passe comme ça ! »
« Nos actions ne sont que le reflet de notre cœur. »
« Et gnagnagna ! Quel beau parleur, presque aussi doué que Grand-Père ! »
Et se fut de nouveau le brouillard total lorsque les évènements me tombèrent à nouveau dessus. Je fus pris d’une forte fièvre. Je ne sus combien de temps je restais dans cet état second, à parler avec mes propres démons. Lorsque je revins à moi, Réglisse et Monsieur Natsu n’étaient plus là. Quand j’eus le courage de m’adresser à l’un de mes compagnons de cellule, il m’apprit que Réglisse avait été emmené quelques heures plus tôt pour être interroger sur une sombre affaire.
Des bruits de pas se firent entendre et Linus apparut, encadré par quatre gardes. Ils le firent entrer : deux se postèrent à l’entrer de la geôle, les autres accompagnèrent le jeune homme qui se planta devant moi. Ses yeux reflétaient la colère : comment gardait-il son calme ? Lorsqu’il prit sa parole, un froid glacial émana de ses mots.
« Bonjour Alouarn. »
Je n’aurais jamais pensé que Linus s’imposerait alors à cet instant comme le dominant de notre duo. Il avait beau être plus petit que moi, il avait une poigne de fer. Il m’attrapa par le col et m’obligea à me lever jusqu’à son visage soit en face du mien.
« La moindre des choses, quand on connaît la politesse, c’est de répondre au salut qui nous est adressé. »
Mal à l’aise, j’eus du mal à répondre à celui qui me faisait face. Sa main me tenait fermement en place : je sus que j’avais atteint les limites de ce qu’il pouvait accepter. Et j’allais devoir aussi rendre compte de mes actes à ce personnage que je ne détestais plus tellement.
« Bonjour, Linus. »
J’avais complètement perdu le décompte des jours. Je ne savais combien de temps j’avais passé dans ce trou à rats. En tout cas, je fus resté suffisamment longtemps pour que mon corps fusse recouvert de tatouages. Ma chemise était en lambeaux : Linus fut le premier à remarquer les formes sur mon torse. Il approcha sa main de mon buste et commença doucement à caresser les contours des dessins. Il me lâcha.
« On discutera de ça plus tard ! »
Il se tourna vers l’un des deux gardes qui l’accompagnaient et, d’un geste de la tête, ils s’écartèrent pour me laisser passer.
« Suis-moi, Alouarn ! On rentre à la maison ! »
Je le suivis en silence. Le chemin vers la sortie et l’air frais me sembla interminable. Linus dut signer quelques papiers, et, c’est avec un plaisir non caché que le vent vint s’amuser avec ma chevelure. J’étais dans un état pitoyable. Non loin de la prison, en face de la porte, de l’autre côté de la route de pierre, se trouvait un banc. Qu’elle ne fut ma surprise que d’y apercevoir Réglisse. Tournant la tête de tous les côtés, je me mis à me déplacer lentement vers le vieillard, alors que Linus discutait avec le capitaine de la garde. Je m’assis en silence à côté de lui : le contact du bois ayant doré au soleil me fit du bien, et je me détendis quelque peu.
« Alors, p’tit gars, cette descente aux enfers ? »
« Comment c’est arrivé ? »
« Quoi donc ? »
« Ces tatouages ! J’en ai plein partout ! »
Réglisse se mit à rire doucement.
« C’est dur d’accepter, hein ? »
Je ne répondis rien. Je détournais le regard.
« Ah, p’tit gars, tu devrais te défaire de cette manie ! Tu as toujours une vue fuyante. La beauté va souvent de paire avec la cruauté. »
Je soupirais.
« Au moins, tu es sûr de ne jamais oublier ! »
« Il y en a énormément… »
« Un pour chaque coup portait au nourrisson et à sa mère. Et encore… Je ne connaissais pas toutes les plaies qui leur ont été infligées ! »
« Comment tu as fait ? »
Il afficha un petit sourire satisfait avant de demander avec toute l’innocence que sa longue vie pouvait donner : « Comment j’ai fait quoi ? »
« Ne trouves-tu pas la situation assez… étrange ? Comment as-tu fait pour que tous ces objets de tatoueur entre dans la cellule ? Qu’ils soient tous arrivés là comme par magie, c’est purement fantaisiste ! »
Il éclata de rire : « Ah… la jeunesse ! Toi qui voit le monde différemment, toi qui perçoit mieux que quiconque les mythes et les légendes, je suis un peu déçu que tu n’aies pas envisagé les scénarios les plus abracadabrants ! »
« J’ai appris, à mes dépends, que la vie n’était pas un conte de fées… Qui es-tu, Réglisse ? »
« Il y a longtemps, Réglisse était l’un des plus grands tatoueurs du royaume de Fiore. Il aimait à penser qu’il était le meilleur. Sa vanité l’a perdu. Aujourd’hui, Réglisse n’est plus qu’un mendiant qui parcourt les rues de cette ville… »
« Je ne comprends pas… Qu’est ce que tu foutais dans cette geôle avec tes affaires ? »
« Réglisse doit aussi se faire pardonner de ses erreurs. Réglisse a passé un accord avec les forces de l’ordre de la ville ! »
« Et cet accord ? Qu’est-ce que c’est ? »
Il me fit un clin d’œil avant de répondre : « On a tous nos petits secrets, hein, mon gars ? »
« Moui… Je connais ça ! »
« Réglisse était là. Réglisse a tout vu. Réglisse a prévenu la police. Voilà comment tu es arrivé dans les profondeurs de la ville. Le sergent a laissé Réglisse entrer dans la cellule alors que tu étais encore inconscient, avec toutes ses affaires. Et Réglisse à parler avec ta peine. »
Je souris : « Tu es un bien curieux personnage, Réglisse ! Mais, je ne comprends pas… »
« Chut, chut, chut ! C’est le petit secret entre Réglisse et les forces de l’ordre. Réglisse ne peut révéler le mystère ! »
« Comment en aies-tu arrivé à dessiner ces tatouages sur mon corps ? »
« Tu n’as pas écouté le vieux Réglisse, p’tit gars ! Réglisse a parlé avec ta peine ! Réglisse connaît maintenant les tourments qui t’habitent ! Réglisse n’a que dessiné les volontés d’un homme qui souffre ! »
Il me fit un grand sourire : je pus alors voir à quel point les dents pouvaient être précieuses… Réglisse n’en avait presque plus : seuls trois ou quatre avaient encore le courage de batailler dans sa bouche en très piteuse état.
« Je crois que ton ami t’attend ! »
Je levais les yeux et vit que Linus m’attendait, les bras croisés.
« Merci Réglisse ! »
« P’tit gars, permets-tu à Réglisse de te donner un p’tit conseil, avant que tu partes pour une nouvelle année de voyages et de spectacles ? »
Je répondis tout en me levant : « Je l’accepterais avec joie ! »
C’est alors qu’il m’attrapa par la nuque et vint plaquer sa bouche vers mon oreille : « L’homme peut être aussi fort qu’il peut, il n’effacera jamais son histoire de son regard. Tes yeux sont magnifique dans la sincérité et la naïveté : cela serait orgueilleux de ta part de ne pas en faire profiter les autres ! »
Puis il partit, sans un mot: il mourut l'année suivante de la tuberculose. Pensif, je rejoins Linus. Le voyage se fit en silence jusqu’au campement. Il s’avéra que j’avais été absent 5 jours, et qu’on avait eu toutes les peines du monde à savoir ce qui c’était passé. Personne ne parla de cette mésaventure, hormis Linus : tous savaient qu’il devait alors s’imposer auprès de moi, et c’est pour ça qu’ils s’étaient tus. C’est ainsi que ça passe dans la troupe : c’est aux aînés de prendre les dispositions nécessaires pour que les conneries des plus jeunes ne soient pas réitérées. Lorsque nous fûmes enfin seuls dans notre roulotte, il m’invita à m’asseoir. Il me tendit des feuilles et un crayon.
« Je veux que tu me racontes, avec des mots, avec des dessins. Je veux connaître les détails de ce qu’il s’est passé pendant ces cinq jours, ce que tu as ressenti, ce que tu as vécu. Et surtout, pourquoi tu l’as fait. »
Je le vis légèrement tressaillir. Il allait monter dans sa chambre lorsqu’il revint sur ses pas pour me lancer :
« Quitte cette table avant d’avoir fini, et je serais beaucoup moins gentil. Est-ce que c’est clair ? »
J’étais très mal vis-à-vis de Linus. Je compris enfin ce que Grand-Mère avait voulu dire : j’avais un grand frère, un vrai ! Un qui m’aidait et qui m’épaulerait pour de vrai.
« Oui, très clair. »
Lorsque j’eus terminé, je ne savais trop comment je devais apporter mes écrits à Linus. La nuit était alors bien avancée quand je me décidais à monter les marches. Je vins doucement frapper à sa porte. J’attendis qu’il me réponde avant de tourner la poignée et d’entrer. Je restais sur le seuil de la porte. Il était assis à sa table de travail, et j’attendis qu’il finisse avant de faire quelques pas pour lui tendre mes feuilles.
Sans lever la tête, il demanda : « Alors ? Comment ça c’est passé ? »
Contre toutes attentes, je m’assis en tailleur à ses pieds, tout penaud : « J’ai beaucoup réfléchi. »
Il abandonna son stylo et posa son regard sur ma nuque, faute de pouvoir contempler autre chose : « Et… qu’est ce que tu as découvert ? »
Les feuilles que je tenais se contractèrent aux endroits où mes mains les tenaient. Si Réglisse avait raison, alors mes yeux devaient être le berceau de mon âme et de mes sentiments. J’aurais aimé qu’ils traduisent à quel point j’étais désolé : je ne voulais plus partir, je ne voulais plus me battre, je voulais juste rester avec lui. Tout en m’agenouillant, je vins poser ma tête sur ses genoux, mes bras l’enserrant à la taille :
« Pardon, Grand Frère, pardon… Je ne recommencerais plus… Promis… S’il te plait, pardonne-moi ! »
Je n’étais pas seul, il ne m’avait pas abandonné. Non, il ne m’avait pas laissé dans ce trou à rats sordide. C’est alors que je sentis des mains rassurantes caresser ma chevelure. Nous restâmes ainsi le temps que nos cœurs se mettent à battre à l’unisson. Je sentis alors ses doigts soulever doucement mon menton et nos regards se croisèrent : ça y est. Le contact était établi. A partir de ce moment, j’acceptais pleinement Linus en tant que dominant de notre duo, mais aussi comme le grand frère et l’ami infaillible en qui je pouvais déposer toute ma confiance et ma naïveté.
« Est-ce que tu acceptes de m’expliquer tes feuilles ? »
C’est ainsi que commença notre nouvelle vie.
♠ Chapitre 4 : La Route de toutes les espérances. ♠
ATTENTION : ce chapitre est déconseillé au moins de 16 ans et aux âmes sensibles. Certaines scènes pourraient déranger ou choquer la sensibilité de certaines personnes.
Il était encore très tôt lorsque je quittais le lit que Linus et moi avions partagé la nuit précédente : l’orage de la veille ne m’ayant pas plus rassuré que ça, je m’étais réfugié dans la chambre de Grand Frère. Je m’étais endormi la tête contre son épaule, mon bras autour de sa taille. Quand à lui, il était tranquillement en train de lire, tout en me caressant les cheveux. A nous voir, on aurait pu croire que nous étions ensemble. Des rumeurs couraient à ce sujet dans le campement : comme on le dit souvent, les rumeurs ne contiennent qu’une part de vérité, reste à savoir quelles informations sont vraies. J’avais encore beaucoup de mal à admettre que j’avais besoin d’un énorme apport affectif et que Linus ne se gênait pas pour m’apporter amour et attention à profusion.
Je descendis dans ma chambre et je revêtis ma tenue d’entraînement en silence. Depuis la mort de mes grands-parents, il y a sept ans de cela, je n’aurais jamais pensé que nous deviendrons aussi proches, comme si nos deux âmes avaient fusionné ensemble. Bien sûr, il arrivait souvent que Linus joue de son autorité au sein de notre duo pour calmer mes crises, ou tout simplement me rappeler où était la réalité et où était la fiction. Grand-Père avait bien choisi mon nouveau protecteur. Même si, lorsque nous nous trouvions en public, peu de choses trahissaient notre proximité, notre amour, aussi fraternel soit-il, continuait à faire son bout de chemin, à grandir. S’il advenait que quelqu’un apprenne ce qui se passait dans notre vie privée, il aurait sans doute de quoi crier au scandale. Le simple fait que deux hommes dorment ensemble émoustillait les rumeurs les plus folles et l’on criait à l’immoralité, même si, en soit, rien de l’ordre sexuel ne s’était produit entre nous. Je ne vous cache pas que certaines de nos petites manies privées pouvaient laisser penser à autre chose, bien que l’ordre et la signification des choses soient très clairs dans nos esprits. Mais, que voulez-vous, les hommes n’aiment ni l’excentricité ni la différence : on ne peut pas vraiment aller contre la moralité profonde de nos congénères. J'ouvris l'un de mes tiroirs, et commença à fouiller à l'intérieur pour trouver une paire de chaussettes potable : je préparais toujours ma tenue pour après l'entrainement. Je tombais sur l'un de mes paquets de cigarettes, le briquet ne devait pas être loin. L'année qui avait suivit la mort de mes grands-parents, je m'étais mis à fumer : et ce n'était pas qu'un seul paquet par jour ! Grâce à Linus, j'avais arrêté progressivement : il arrivait que je m'en grille une de temps en temps, mais Grand-Frère découvrait bien vite la source du problème. Etrangement, il m'avait laissé mes paquets et mon briquet...
Comme je me levais, la plupart du temps, bien avant Linus, nous nous étions mis d’accord pour que je ne touche pas à tous les ustensiles qui composaient la cuisine : plusieurs fois déjà j’avais oublié la théière sur le feu, le bruit alertait alors Linus qui descendait précipitamment pour éteindre le feu. Et, lorsqu’il me demandait des explications, je lui répondais que tout ce tapage devait forcément venir de la gare. Lorsqu’il me faisait alors prendre conscience de l’énormité de la chose (le campement ne se trouvait jamais près d’une gare, même si la ville en comptait une), je me confondais alors en excuse et devenait tout rouge car la honte et la culpabilité me rongeaient alors. Et, pour être sur que, même dans mon petit monde je m’en souvienne, Linus avait laissé des post-it un peu partout dans la roulotte, les endroits sensibles en comptaient un nombre impressionnant.
Avant de partir pour mon entrainement, je pris les seaux vides et me dirigeais vers le puits extérieur de Whatufoune. Nous étions généralement les mêmes troupes à faire le même parcours, ou du moins, nous retrouvions les mêmes camarades de route dans les villes. La compagnie d’Astrid et la mienne se retrouvaient dans sept villes sur neuf. Si cela ne dépendait que de nous, nous aurions demandé aux autorités d’avoir le même itinéraire : il s’avère néanmoins que nos aînés respectifs ne s’appréciaient pas vraiment, alors que notre génération travaillait le plus souvent main dans la main. J’espérais pouvoir lui toucher quelques mots avant de partir pour les landes. Astrid était très mignonne mais notre bonne entente n’irait pas au-delà d’une solide amitié : elle était jeune et forte, possédait un de ces caractères, et revendiquait son indépendance. C’était l’un de ces amis sur qui tu pouvais compter si tu étais dans une merde monstre, mais dont le caractère imprévisible ne permettait pas de prendre soin en permanence d’un compagnon malade. Avec elle et plusieurs jeunes de nos troupes respectives, nous avions mis nos talents en commun pour monter des spectacles : notre collaboration nous avaient permis de mettre en place quatre représentations, qui commençaient à être connu dans tous le royaume de Fiore. Certaines rumeurs disent que des nobles et quelques paysans assez riches pour se payer le voyage, venaient des quatre coins de l’empire pour venir assister aux festivités. Ces spectacles étaient tellement longs qu’ils n’étaient joué qu’une seule fois entièrement durant l’année : le premier prenait place annuellement à Hajurion, deux à Magnoria, et un à Pal. Le reste du temps, les actes pouvaient être joués séparément : pour ceux qui ne pouvaient pas assister aux grandes représentations, ils revenaient chaque année voir l’acte suivant. En effet, comme les quatre pièces affichaient souvent complets plusieurs mois à l’avance, et que la possibilité de les mettre en œuvre entièrement était très long et très cher, nous nous étions mis d’accord avec les autorités des villes respectives où nous jouions ensemble, de faire un acte chaque année pour que la population puisse voir le spectacle dans son ensemble.
Légende : Les comédiens en tenue de scène pour le spectacle « Les Chroniques de Xaolin ». De gauche à droite, nous avons : Béralde Arthius (petit frère d’Astrid et d’Asgeir), Asgeir Arthius, dit Le Borgne (grand frère d’Astrid et de Béralde), Linus Baxter (il a accepté de tenir un rôle dans le spectacle après qu’Alouarn l’est supplié plus que de raison), Erik Gallouin (le meilleur ami d’Alouarn, il est mort de la tuberculose peu après la troisième représentation complète de ce spectacle. Alouarn n’en parle presque jamais.), et Alouarn Grimgorson.
Astrid avait complété la formation que Linus avait commencé à me dispenser. A vrai dire, je suis bien content aujourd’hui de savoir jouer de différents instruments. On dit souvent que la musique adoucit les mœurs. J’aimais ajouter à ce dicton quelques phrases bien tournées : la voix et les cordes font un très bon ensemble. Lorsque j’arrivais au puits, il n’y avait personne. Alors que je terminais de tirer le dernier seau des profondeurs, je remarquais qu’un morceau de papier avait été placé sous une pierre près de l’endroit où nous avions l’habitude de nous installer pour ma leçon. Je dépliais la feuille :
« Rendez-vous à 15h, endroit habituel, pour ton enseignement musical. Astrid. »
C’est le cœur léger que je rentrais au campement. J’entrais en silence dans la caravane et déposa les deux seaux remplis à ras-bord dans la cuisine. Alors que je me prêtais à sortir à nouveau, une fois me figea sur place :
« Post-it numéro 263 : on ne laisse pas traîner ses affaires en plein milieu du chemin. »
Je me retournais pour voir Linus, une serviette autour de la taille, les cheveux encore humides, ses bras croisés sur son torse, en train de me regarder d’un air faussement réprobateur. Je revins sur mes pas, attrapais les deux récipients et les posais sur la table : j’attendis alors l’accord de Linus, avant de me remettre en mouvement.
« Toi, tu avais la tête ailleurs ce matin ! »
Je lui répondis en faisant la moue : « Et toi, tu es bien matinal ! »
Il répliqua du tac au tac : « Oh… pardon ! J’avais oublié que tu étais le seul à pouvoir te lever tôt ! »
Je protestais en retenant un sourire : « Qu’est ce qui se passe ? Tu as oublié ta bonne humeur dans le lit ? Non, je sais ! Tu n’as pas pu faire ton café parce qu’il n’y avait pas d’eau ! Ou alors… »
Linus leva les yeux au ciel, tout en me mettant la main devant ma bouche : « En revanche, toi, tu n’as pas négligé ta langue et ton imagination ! As-tu déjà fait tes exercices ? »
« Non, pas encore ! Comme tu te réveilles souvent quand je suis en train de les faire, et que je sais pertinemment bien que tu détestes aller au puits dés le matin, j’y suis passé avant d’y aller ! »
« Merci, mon grand ! »
« Je peux aller y aller ? »
Tout en baillant et s’étirant, il me répondit : « Ouais, vas-y ! J’aurais le temps de me réveiller tranquille comme ça ! Entraines-toi bien ! »
Tout content, je me précipitais vers la porte lorsque la voix de Linus retentit une nouvelle fois dans les airs : « Tu n’oublies pas quelque chose ? »
Il se tenait dans l’encadrement, s’appuyant contre l’embrassure : « Ce n’est pas parce que je suis déjà debout que je n’ai pas le droit à mon bonjour du matin ! »
« Moui… bah, d’habitude c’est moi qui vient te réveiller ! Pas de ma faute si ton sommeil a décidé de se faire la malle plus tôt que prévu ! »
Un sourire illumina son visage : « Tu m’étonneras toujours, Alou’ ! »
Je m’approchais de lui tout en rétorquant : « Moi, je préfère quant tu es comme ça ! Après, quand tu ronchonnes, tu es moins beau ! »
« C’est des avances ? »
« Non, non ! Juste un conseil pour si tu tentes à nouveau de draguer celle qui occupe tes pensées ! »
Il plissa les yeux, en me demandant : « De qui parles-tu ? »
Je l’attrapais alors par la taille, et le plaquais contre un mur avant de lui glisser à l’oreille : « Tss tss… Tu sais très bien de quoi je parle ! En tant que petit frère, je me dois de savoir ce que fait mon grand frère ! »
Je fermais les yeux au contact de ses caresses sur mon visage. Je ne me lasserais jamais de ces gestes doux : c’est aussi peut-être l’une des raisons qui m’ont fait arrêté d’espérer en la femme (même si parfois je m’imaginais comment serait ma vie avec elle). J’avais besoin de ces mouvements fermes mais délicats et tendres. J’avais besoin de ce quelqu’un qui n’avait ni peur de mes violentes crises ni de mes excentriques idées. J’avais trouvé en Linus des bras forts et bons dans lesquels je me sentais en sécurité. Je me voyais mal trouver tout ceci dans le lit avec une femme : c’était à la gente masculine de proposer cette quiétude sûre et reposante, pas le contraire. Je dois admettre que, vu de l’extérieur, la position dans laquelle nous nous tenions était plus qu’ambiguë. Linus avait déjà eu de nombreuses conquêtes sans lendemain depuis que nous habitions ensemble. Il était mon contraire : jamais personne n’a partagé mon lit. Je dois avouer que la peur d’assouvir mes besoins sexuels avec un parfait inconnu était bien trop grande pour arriver à faire quoi que ce soit. Je dois admettre que j’étais un peu surpris lorsque j’ai découvert que Linus se foutait pas mal d’avoir un homme ou une femme dans son lit, tant que ses pulsions étaient assouvies. Il avait bien essayé de m’initier aux plaisirs du sexe, mais, au moment de passer à l’acte, je n’arrivais pas à faire le pas. Nous en étions donc rester à de simples jeux de mains et de mots. Il ne m’en avait jamais voulu, ne cessant de me répéter :
« Ne t’inquiète pas ! Ça viendra en temps et en heure ! »
Se fut dans ces premiers essais que nous nous échangeâmes nos premiers baisers. Et depuis, cette coutume était entrée dans le train-train quotidien, en même temps que les caresses subjectives et les massages corporels : c’était notre façon, certes très ambiguë, de nous dire que nous nous aimions pour ce que nous sommes et que, quoi qu’il arrive, nous ne serions jamais seul. Le simple fait de savoir ça ne me rendait pas jaloux de toutes ces personnes qui défilaient dans son lit car je savais qu’il reviendrait toujours vers moi. Ses lèvres vinrent se poser contre les miennes : j’aurais aimé que cet instant dure une éternité. Il savait toujours comment s’y prendre pour m’exciter.
Il me demanda alors, après que les derniers instants quelque peu magiques de ce baiser se soient évaporer : « Alors, ça t’a plu ? »
Je répondis tout en le caressant : « C’est bien essayé ! Peut-être une autre fois ! »
Il fit la moue : « Tu es bien dur en affaires, Alou’ ! Avec le corps de rêves que tu… »
Je me dégageais doucement de cette étreinte : « Ce corps de rêves rien du tout ! A tout à l’heure, Grand Frère ! »
« A tout à l’heure, mon grand ! Le petit déj’ sera prêt à ton retour ! »
Voilà à quoi se rimaient nos journées depuis sept ans : des spectacles, des voyages, des rencontres, des créations musicales et artisanales, et Linus !
Titre : Incestuous People. Hmm pchhh :perv: Crédit : Yuukiel Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5345/35000) Mérite: (216/400)
Chères modératrices, chers modérateurs,
C'est avec plaisir (et après presque un mois de travail), que je vous donne ma fiche à décortiquer, à analyser !
Prenez votre temps, je ne suis pas pressé !
Que la force soit avec vous !
Sujet: Re: Alouarn Grimgorson Mer 16 Juil - 1:55
Uriel Rudraksha
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Titre : Rude crachat Crédit : bebebe ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10638/35000) Mérite: (272/400)
Bon, comme tu t'y attendais, c'est parti . S'il y a quelque chose qui ne va pas n'hésite pas à m'envoyer un MP pour me demander ou bien à répondre à la suite de la modération.
Généralités :
Rien à redire, juste, il est chercheur en quoi ?
Psychologie :
"et les yeux des enfants brillés devant tant d’aventures extraordinaires" ôte moi cette faute scandaleuse tout de suite.
Autrement, j'ai un peu de mal avec la manière dont à un moment son homosexualité est justifiée : par "devoir". Hors on ne choisit pas vraiment de le devenir, on l'est tout simplement. Je veux dire, il a beau l'avoir choisi, s'il n'y avait pas une réelle attirance pour les hommes, ça n'aurait pas marché.
Sinon absolument rien à dire, très belle psychologie avec un personnage qui a une vraie définition de la schizophrénie et pas juste un mongol attardé qui utilise ça pour justifier une double personnalité sadique qui aime le sang : merci *-*. C'est bien fouillé et bien écrit, joli personnage, bravo.
Histoire :
Très jolie histoire, très bien écrite et aussi bien faite dans la forme que dans le fond, toutes mes ficelles de caleçon, gros ! Un personnage cool et même drôle dans sa maladie malgré tout et qui a une conscience avant d'avoir des pouvoirs. Le récit est bien fait, le personnage est attachant et on se prend facilement à vouloir suivre ses péripéties pour en découvrir plus. J'ai rien à dire ici.
En attente de modifications.
Sujet: Re: Alouarn Grimgorson Dim 20 Juil - 20:13
Alouarn Grimgorson
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Titre : Incestuous People. Hmm pchhh :perv: Crédit : Yuukiel Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5345/35000) Mérite: (216/400)
Bonjour mon p’tit caleçon,
Avant toute chose, j’aimerais te remercier du temps que tu as pris pour lire et faire les remarques nécessaires sur ma fiche. De se fait, je vais essayer de répondre le plus clairement possible à tous les points que tu as soulevé dans ta réponse. Comme ça risque d’être un peu long (surtout à reprendre toute la magie), j’espère que tu me pardonneras les quelques blagounettes vaseuses qui trainent de-ci, de-là !
Mais, passons maintenant à la correction de tout ceci !
Généralités :
Arf, j’ai oublié de préciser ça dans le reste de la fiche. Pardon, ça m’est complètement sorti de l’esprit (oui, oui, encore un pardon !). A dire vrai, j’avais précisé, au départ, dans les généralités, mais comme ça déformait tout le cadre, j’ai du me résigner au minimum.
Ce que j’entendais en inscrivant « chercheur », dans les « Activité », c’est qu’Alouarn passe énormément de son temps libre à étudier les livres, les hommes et la nature pour trouver et apprendre de nouveaux sons (nature), pour acquérir de nouvelles façon de raconter et transmettre les histoires et les mythes (livre, homme), pour comprendre comment fonctionne et pense le monde (livre, homme, nature), mais aussi rechercher des nouvelles techniques pour s’améliorer dans la confection d’automates (nature, homme). Toutes ces recherches n’ont qu’un seul but : tenir la promesse qu’il a faite à son grand-père, c’est-à-dire amener un peu de rire et de bonne humeur dans un monde qu’il estime bien trop triste. Sa magie ne sera pour lui qu’un moyen d’atteindre son objectif. Je tiens aussi à préciser que j’aurais souhaiter que mon personnage, comme il n’oriente pas sa magie vers le combat, fasse des missions où il faut plus réfléchir que se battre, genre plus des enquêtes policières (je ne sais pas si c’est vraiment possible, mais je demande toujours !). Bon, c’est encore un autre point que je n’ai pas du tout développé mais que je ne savais pas du tout comment amener : au contact de Linus, Alouarn c’est intéressé un peu à comment marche la psychologie. De son point de vue, il a combiné l’étude de la psychologie aux « méchants » des histoires. Je m’explique : ce qui l’intéresse vraiment dans la psychologie, c’est de savoir pourquoi les hommes qui font des actions mauvaises les ont faits. Je ne sais pas si c’est très clair dit comme ça ! Je voulais surtout le développer en rp, mais ça serait bien que j’en touche peut-être deux mots dans ma fiche.
Je t’avoue que, du coup, ça, on ne le voit presque pas, voir pas du tout, que se soit dans la psychologie, l’histoire ou la magie. Et que, du coup, je ne sais pas du tout comment intégrer cette explication dans ma fiche. Peut-être ajouter quelques lignes à la fin du chapitre 4. Sur ce coup-là, j’avoue que je ne sais pas trop. Si ce n’est pas trop te demander, tu en penses quoi ? Je suppose que si tu as posé la question, c’est que l’explication est nécessaire !
Pardon de répondre par un pavé à ta question ! ^^’
Psychologie :
Pour ce qui est de la faute, c’était pour voir si tu suivais ! Je sais, je sais, je prends la porte ! ^^ Je t’avoue que j’ai hésité entre une terminaison en –er ou en –aient ! J’ai mis –er, mais pour le coup, je ne suis pas du tout sûr de moi ! Je t’autorise à sortir le fouet si j’ai mal conjugué mon verbe ! Je te jure que j’ai remplacé par « faire / faisaient » et je trouvais que le « faire » allait mieux que le « faisaient » !
Ruru, je vais tout t’avouer (ça fait très tragique tout ça ! ^^ J’aurais du me lancer en tant que comédien de tragédie, tiens !). A l’origine, je n’avais pas du tout prévu de jouer un homosexuel ! Je voulais plus faire genre un hétérosexuel refoulé (je ne sais pas si ça se dit ! O_o), mais, au final, au fur et à mesure que j’avançais, le choix c’est imposé de lui-même et du coup, bah, j’ai un peu cafouillé sur ce passage ! ^^’ Je te corrige ça de suite. Je te mets l’ancienne et la nouvelle version ci-dessous.
Ancienne Version:
Citation :
Ah, et puis les petits secrets. Nous n’en avons pas beaucoup parlé… Vous voulez savoir le mien ? Mais… promis, ça reste entre nous ? Imaginez un peu le scandale que cela produirait si mes parents apprenaient que je suis homosexuel en plus d’être schizophrène. C’est déjà assez dur pour eux de m’accepter avec cette maladie, alors en plus si mon orientation sexuelle n’est pas dans la « norme ». Ma famille est très ouverte d’esprit sur beaucoup de choses… Il est dommage que je fusse tombé sur les mauvaises ! A dire vrai, je n’ai jamais eu de relations stables. Non, je l’admets, je n’ai jamais eu de relations tout court. Etre encore puceau à mon âge… Je n’imagine pas les commentaires qui se feraient si ça venait à se savoir ! J’ai honte de l’admettre mais cette décision que d’adopter cette orientation plutôt qu’une autre n’est pas un choix mais plutôt un devoir que je me suis imposé. Non, jamais, vous entendez, jamais je n’imposerais à mes enfants et à ma femme la honte de vivre avec un schizophrène. Avoir un père et un mari qui est incapable de s’occuper de lui-même, n’est ce pas la pire insulte que je puisses diriger contre leurs personnes ? Trop souvent, lorsque j’étais jeune, j’ai entendu les autres enfants parler de grand-père comme d'un monstre, comme si, de part sa maladie, il n’avait pas le droit de vivre comme les autres. Ils en avaient peur même s’ils savaient pertinemment bien qu’il ne leur ferait aucun mal. Je ne veux pas qu’on pointe du doigt cette famille dont je rêve temps parce que je suis malade. Non. Non… Jamais. Je ne veux pas non plus ressembler à ce père qui fuit toutes ses responsabilités paternelles parce que la maladie ronge son fils. Je ne veux pas être ce lâche. Les soutiens sont tellement peu nombreux, voir inexistants, que l’idée que je ferais forcément un mauvais père et un mauvais mari s’est installé dans mon esprit, tuant en même temps cet espoir que d’être aimé pour ce que je suis. Je sais que, quelque part, au fond de moi, il reste un tout petit espoir de trouver l'âme soeur, un homme (ou une femme) qui me prendrait tel que je suis. C'est beau d'avoir un idéal, vous ne trouvez pas ? Et puis, pour ce qui est du sexe, Linus est un bon professeur !
Nouvelle version :
Citation :
Ah, et puis les petits secrets. Nous n’en avons pas beaucoup parlé… Vous voulez savoir le mien ? Mais… promis, ça reste entre nous ? Imaginez un peu le scandale que cela produirait si mes parents apprenaient que je suis homosexuel en plus d’être schizophrène. C’est déjà assez dur pour eux de m’accepter avec cette maladie, alors en plus si mon orientation sexuelle n’est pas dans la « norme ». Ma famille est très ouverte d’esprit sur beaucoup de choses… Il est dommage que je fusse tombé sur les mauvaises ! A dire vrai, je n’ai jamais eu de relations stables. Non, je l’admets, je n’ai jamais eu de relations tout court. Etre encore puceau à mon âge… Je n’imagine pas les commentaires qui se feraient si ça venait à se savoir ! J’ai pourtant essayé ! Plusieurs fois, même ! Mais rien à faire ! Je me suis rapidement rendu compte que je n’appréciais pas vraiment être dans les bras d’une femme, bien au contraire ! Pour les quelques fois ou Linus m’avait poussé à le faire, j’étais resté complètement bloqué, tétanisé ! Je n’avais même pas passé l’étape de me retrouver complètement nu à leurs côtés ! Et puis Linus avait pris les choses en mains, trouvant cela bien triste que je reste seul jusqu’à la fin de mes jours ! Je découvris bien malgré moi qu’il aimait le sexe, et que tout ce qu’il y avait à connaître sur les relations sexuelles, il le savait ! Je dois admettre que c’est un très bon professeur ! C’est là que je compris que je préférais la présence d’un homme à mes côtés. Bien qu’il n’est pas encore réussi à me mettre dans son lit pour un quelconque rapport, il ne me pressait pas pour autant ! Il m’apprit alors les caresses et les baisers, les gestes qui excitaient et ceux qui faisaient lâcher prise ! Il me fit comprendre que le corps n’était pas un démon, et qu’il était tout à fait normal qu’un homme ait des besoins à assouvir. Linus n’était nullement gêné par tout ce qui concernait le sexe, et n’en parlait sans être embarrasser le moins du monde. De ce fait, durant nos « leçons » hebdomadaires, il n’hésitait pas utiliser son propre corps pour m’expliquer : et, selon ses propres dires « pour que je m’entraines » ! Heureusement que nous étions seulement tous les deux tellement ça me mettait mal à l’aise ! Il aimait me répéter : « Si tu ne vois pas en grandeur nature, et si tu ne t’entraines pas, tu ne pourras jamais vraiment savoir ! Les rapports, c’est comme toute chose, ça s’apprend ! Et ce n’est pas qu’avec de la théorie que tu vas apprendre ! ». Ce que j’aimais dans ce genre de relation, c’est que Linus ne me pressait jamais et il s’adaptait toujours à mon rythme : il ne se mettait jamais en colère, et ne cessait de me dire que j’aurais le déclic, un jour !
Merci beaucoup pour le compliment ! Je t’avoue que je ne me lasse pas de le lire et le relire !
Histoire :
Deux compliments à la suite ! *____* Je pensais que c’est là où ça allait le plus clasher pendant la modération, et bien, je me suis trompé ! Merci, merci beaucoup du compliment ! Je suis limite plus rouge qu’une tomate bien mûre !
Magie :
Wazaaaaaaaa ! Outch, j’ai du travail, on dirait ! Quoi qu’il arrive, merci d’avoir pris le temps d’analysez ma magie et mes techniques ! Et de ce que je vois, tu as fait un sacré boulot !
→ Description générale.
• Le petit mot du début : je suis vraiment désolé d’avoir été flou ! J’ai eu tendance à oublier que le modérateur ou le lecteur n’était pas dans ma tête et que, par conséquent, tout ne découlait pas d’une évidence pour eux. De ce fait, je vais reprendre ce qui a été fait au départ et le reformuler de telle façon que ça englobe les réponses à tes questions.
• Le texte reste inchangé jusqu’au ***. Le texte se trouvant après les ***, est modifié par les différents textes ci-dessous.
• Est-il nécessaire d'avoir une seconde magie ? Si on n'en veut pas, on est obligé d'en prendre une quand même ?
• J'ai quasiment changé tout le texte pour la magie. Et les techniques ont toutes été reformulées. Je suis obligé de prendre une cinquième technique ou bien ?
• Nouvelle version : les essences.
Ancienne Version:
Puisque nous parlons des essences, laisse-moi te parler de la Triade. Chez les illusionnistes, avoir en main cette Triade nous permet d’accéder au niveau suprême de notre art. La Triade est composée de trois essences qui, une fois conquises, te permettront d’accéder à trois techniques. Ces trois techniques sont très difficiles à avoir et nécessitent une grande préparation de la part du mage. Elles en ont déjà tué un grand nombre : ne soit donc pas de ceux que nous retrouvons dans les fosses communes ni de ceux qui laissent derrière des amis et une famille. Je pense ne jamais avoir le temps de te préparer à ces combats, mais je suis sur que tu trouveras des amis qui pourront t’aider dans ta tâche. Pour un illusionniste par le son, les essences se nomment : Silence (technique accessible à partir de 8 000 points de maîtrise magique), Parole (technique accessible à partir de 17 000 points de maîtrise magique) et Musique (technique accessible à partir de 25 000 points de maîtrise magique). Ces essences prennent une forme et une personnalité différentes pour chacun d’entre nous. Je laisserais à tes bons soins les recherches qui les concernent. Note : chaque essence a besoin d’un réceptacle artisanal fabriqué personnellement. Nous verrons dans les techniques ce que te coûte l’utilisation de chacun de ces sortilèges. Je ne fais qu’écrire ce qui découle de la logique même : étant un mage illusionniste par le son, il va de soi que tes sortilèges et tes techniques dépendent uniquement des sons.
Citation :
Approche, mon garçon, approche ! Immergeons-nous une dernière fois dans les méandres du monde des essences.
Règle numéro 1 : L’illusion ne peut-être créer qu’à partir de ce qui existe déjà.
Comme tu as pu le constater durant nos nombreux entraînements, chaque illusion est le fruit de ton imagination ET de la réalité. L’un et l’autre ne peuvent être dissociés. Les illusions par le son demandent un très haut niveau d’exigence, surtout si tu veux, un jour, atteindre la perfection durant tes spectacles. Il te sera souvent demandé de faire appel à trois compétences : ton endurance, ta résistance et ta maîtrise magique. Plus tu les développeras, plus tes créations seront imposantes et travaillées.
L’endurance est la capacité de maintenir dans le temps un certain niveau d’intensité exigée. Par exemple, l’endurance d’un magicien pourra être évaluée par le temps et la puissance de sa technique ; les détails, même les plus petits, pourront être amenés à être jugés.
La résistance est la capacité d’une personne à résister aux épreuves physiques ou morales ou la capacité d’un être vivant à résister à des conditions de vie extrême. Par exemple, ta résistance a été mise à l’épreuve durant ton entraînement lorsque je t’ai demandé de braver le froid d’une nuit d’hiver, simplement vêtu de ta tenue. Plus ta résistance sera grande face aux éléments extérieurs, mieux tu sauras t’adapter aux milieux hostiles.
Règle numéro 2 : Chaque objet, animé ou inanimé, est porteur d’une essence.
Selon le Larousse en ligne, l’essence est « la nature propre à une chose, à un être. Elle représente ce qui les constitue fondamentalement. » Il ajoute que pour les littéraires, c’est « le principe, le contenu fondamental de quelque chose. »
Ainsi, pour un mage illusionniste par le son, cette essence correspond à la nature profonde de l’objet. Nous pourrions la comparer à une âme, mais cela serait bien caricatural. Prenons un exemple pour être sûr que tu saisisses bien cette notion qu’est l’essence.
Le seau. Tout le monde voit ce que c’est, un seau ! Il sert à puiser l’eau, à stocker des liquides, enfin, bref, le seau est un récipient fort utile de bien des manières. Les scientifiques te diront que le seau est composé de molécules, et que c’est ces molécules qui te permettent de voir, de prendre, de toucher le seau. Les illusionnistes par le son rajoutent un élément à cette définition : ils estiment que ces molécules ne peuvent former un seau que si elles sont liés par l’essence-même de l’objet. Si nous devions traduire cela sous la forme d’une formule, voilà ce que ça donnerait : molécule + essence = seau. Les molécules te permettent donc de pouvoir toucher le seau. L’essence permet à l’objet d’être un seau.
Règle numéro 3 : Qu’on le sache, l’essence est un être vivant.
Maintenant que nous avons pris connaissance de la définition de l’essence, nous allons entrer dans le vif du sujet. L’essence est un concept assez compliqué à saisir, alors n’hésite pas à poser les questions nécessaires pour que, lorsque je ne serais plus de ce monde, tu ne te retrouves pas seul, comme un con, fasse à tes incertitudes et tes interrogations. Les notions qui suivent sont un peu plus complexes, et il est nécessaire d’avoir bien compris ce que représentait une essence. Es-tu prêt ?
L’essence, quelque que soit l’objet qu’elle habite, est considérée comme un être vivant.
Les hommes ont classé les objets en êtres animés et inanimés. Ces deux classes ont un point commun : l’essence. Les illusionnistes par le son partent donc du principe qu’un objet (animé ou inanimé) ne peut exister s’il ne possède par sa propre essence. Nous admettrons dés maintenant que ce qui est animé possède une conscience qui lui est propre (essence impure), et que ce qui est considéré comme inanimé n’a pas de volonté propre (essence pure).
Reprenons notre exemple du seau. Il va de soi que le seau est considéré comme un objet inanimé. Nous nous accordons donc à dire que l’essence qui l’habite ne possède pas de volonté, c’est-à-dire que le seau ne peut pas penser de lui-même. Son essence est donc jugée comme pure car elle n’existe que par et pour elle-même : elle n’est pas tâchée par ce qui l’entoure. L’essence du seau restera toujours l’essence du seau, quelque soit les évènements qui l’entourent. Rien ni personne ne peut influencer une essence pure. Prenons l’exemple d’un être animé maintenant : l’arbre. Ce dernier est considéré comme animé puisqu’il possède un « sang » (la sève) qui lui permet de naitre, de grandir, de vieillir et de mourir. Pour les illusionnistes, il est donc habité d’une conscience, et possède donc une essence impure. En effet, comme tu pourras le constater, tu ne trouveras pas un seul arbre ayant rigoureusement la même forme. Ainsi, il en a été déduit que l’essence-même de l’arbre lui donnait une forme qui lui est propre, en fonction des évènements qui l’entoure. Ainsi, contrairement à la forme du seau qui ne dépend que de lui-même, la forme de l’arbre dépend des évènements et d’autrui. Règle numéro 4 : Les essences sont puissantes, considère-les comme telles !
Il va de soi que plus l’objet est imposant, plus l’essence s’adaptera à la corpulence de son hôte. Il faut donc que tu prennes conscience de ce monde qui est invisible à l’œil nu. De ce fait, il est important que l’illusionniste par le son est un esprit fort car, c’est par l’esprit et le son que ce monde lui sera révélé. Tu pourrais alors me demander comment cela est possible ? Il existe un grand nombre d’exercices qui t’a permis de renforcer ton esprit. Il va de soi que ton esprit est alors considéré comme l’essence même de ton être et que, par conséquent, il est possible d’avoir accès, en passant par lui, à ce monde. Ce qui est plus difficile à admettre c’est que ce monde d’essence n’est perceptible que dans un monde dit mental, c’est-à-dire que le monde est accessible que par ton esprit, et ne pourra jamais être atteint autrement. Ainsi, chaque nouveau combat que tu effectueras pour « attraper » une nouvelle essence ne pourra être qu’un combat mental entre l’essence que tu veux capturer et toi.
Pour les captures d’essences, se référer à la règle numéro 7.
Règle numéro 5 : Les essences de la Triade.
Les essences de la Triade sont assez spéciales puisqu’elles sont considérées comme des esprits libres à part entière. Ces essences, contrairement aux basiques, ne sont contenues dans aucun corps animé ou inanimé. Ainsi, elles ne doivent répondre d’aucune loi. Aussi étrange que cela paraisse, les mages qui se lancent dans les illusions par le son se voient automatiquement attribuer un « exemplaire » de chaque essence de la Triade, c’est-à-dire que, lorsque le mage atteint le niveau nécessaire pour accéder à chacune des trois essences de la Triade, il ne pourra trouver qu’un exemplaire unique de chacune des trois essences de part tous les royaumes.
La Triade du son est composée des trois essences suivantes : Silence (accessible à partir de 6 000 points de maitrise magique), Parole (accessible à partir de 12 000 points de maîtrise magique) et Musique (accessible à partir de 18 000 points de maîtrise magique).
Le mage les obtient de la même façon que les essences simples : se référer à la règle numéro 7.
• Nouvelle version : les cartes et les « combats » pour capturer les essences.
Ancienne Version:
Lorsque je serais parti, n’oublie jamais notre histoire, celles des saltimbanques illusionnistes. Comme je te le disais plus haut, il en existe deux sortes au sein des troupes : les illusions par le son et les illusions par l’image. Apprendre à en faire tes amies ne sera pas facile : ce qui ne rendra ton effort et ton résultat que plus beau et plus magique. Comme tu as pu le deviner, tout est dans le titre des magies. Chacune d’entre elles utilisent ce qui existe déjà. Une illusion ne pourra jamais se créer à partir de rien. La plupart des techniques de niveau supérieur utilisent les essences même des objets trouvés sur place. Mais avant de pouvoir d’accéder aux essences des objets, tu auras un long chemin à faire. Les niveaux novice et intermédiaire utilisent volontiers des jeux de cartes renfermant des essences naturelles d’objets ayant un rang faible ou intermédiaire. Il existe donc différents jeux de cartes avec un niveau, une force et une portée différentes. Chaque famille de cartes est unique : certaines sont pour le son, d’autres sont pour l’image. Garde bien en tête que, suivant le rang de ta carte, celle-ci a une durée de vie plus ou moins longue et que, plus tu gagneras en puissance, plus tu pourras utiliser des cartes importantes. Il serait aussi bon de noter que chaque carte n'est utilisable qu’une seule fois, puisqu’une fois son devoir accompli, l’essence repart dans la nature : cette règle ne s’applique par pour les niveaux supérieurs.
Citation :
Règle numéro 6 : Les jeux de cartes.
Le jeu de cartes le plus connu dans notre profession est celui du Chapelier Fou. Il est indispensable à tous mages débutants. En effet, votre maitrise magique et votre ethernos étant encore trop faibles pour puiser et utiliser directement une essence d’un objet, vous devez d’abord vous entrainer avec des objets contenant déjà des essences d’autres objets. Il existe différents supports permettant la capture et l’utilisation d’essence, mais les cartes sont les réceptacles les plus faciles à utiliser et les plus rentables au niveau achat. De plus, depuis quelques années, l’accès aux réceptacles d’essences a été très réglementé et seul le jeu de cartes du Chapelier Fou est encore en vente, les autres étant devenus trop encombrants au niveau de la paperasse et des nombreuses autorisations à posséder pour prétendre avoir accès à ces réceptacles.
Le jeu de cartes du Chapelier Fou, comme tout objet magique, se vend dans n’importe quelle boutique d’objets magiques. Bien entendu, leur obtention est néanmoins réglementée par la loi : en effet, certains mages ont détourné l’utilisation des essences pour en faire des objets hallucinogènes instables (plusieurs vols et explosions ont été causés par ces engins). De ce fait, les autorités délivrent des autorisations aux mages légaux utilisant ce jeu de cartes. Cette autorisation est à renouveler tous les cinq ans.
Son utilisation, bien que simplifiée au maximum, est assez complexe pour les novices. Chaque carte ne peut contenir qu’une seule essence. Une carte déchirée est inutilisable puisque l’enveloppe recouvrant la carte et permettant à l’essence de rester « enfermée » dans cette dernière, est rompue : de ce fait, l’essence est libre de retourner dans la nature.
NOTE : Lorsque l’essence est libre à cause d’un défaut de sa prison, elle retourne automatiquement dans son enveloppe d’origine. Par exemple, si c’est l’essence d’un arbre, elle reviendra forcément dans cette enveloppe-là, et pas une autre, même si l’arbre se trouve à des milliers de kilomètres de son emplacement.
L’utilisation de ce jeu de cartes dépend de plusieurs choses : → Le niveau de maîtrise magique : plus le mage possède une maîtrise magique élevée, plus l’essence contenue dans la carte pourra produire une longue et complexe illusion. → La Technique d’Emile Hemingway : cette technique est propre aux chercheurs d’essence des sons. Plus le niveau de cette technique est élevé, plus il sera facile au mage de reconnaître les vibrations des essences des sons et ainsi savoir quelle essence est contenue dans tel réceptacle. → La Technique du Monde du Chapelier fou : plus le niveau de cette technique est élevée, plus le mage sera capable d’utiliser des essences complexes. A partir de 15 000 points de maitrise magique, cette technique permet d’accéder aux essences même des objets inanimés pour faire des illusions.
Règle numéro 7 : La capture des essences.
Bien que les essences sont aussi nombreuses que les objets animés et inanimés de ce monde, elles ne sont visibles que depuis le plan spirituel.
NOTE : Les êtres vivants possèdent aussi une essence qui leur est propre. Néanmoins, selon les traités passés par les mages illusionnistes par le son et utilisant les essences dans leurs techniques, ils ont tous accepté de ne JAMAIS utiliser les essences des êtres humains, plus par éthique que par leur capacité à utiliser toute essence à leur disposition. ATTENTION : Il est tout à fait possible que les mages noirs ne suivent pas ces traités.
Ainsi la technique d’Emile Hemingway a vu le jour. Cette technique liée à l’âme, au corps et au réceptacle, peut être dévastatrice et puissante. Pour plus d’informations, se référer à la technique d’Emile Hemingway développée ci-dessous.
→ Techniques : toutes les nouvelles et anciennes techniques sont dans des bornes « hide » dans ce message.
Technique numéro 1 :
Ancienne Version:
Technique 1 : Le Jeu du Chapelier Fou
Technique numéro 2 :
Ancienne Version:
Technique 2 : Les Glyphes du son
Technique numéro 3 :
Technique numéro 4 :
Sujet: Re: Alouarn Grimgorson Lun 21 Juil - 21:49
Uriel Rudraksha
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Titre : Rude crachat Crédit : bebebe ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10638/35000) Mérite: (272/400)
C'est reparti pour un tour, donc *__*
Généralités :
Non c'était surtout une curiosité de ma part, puisqu'à ce moment de la lecture de la fiche je n'avais pas encore la connaissance du personnage. Cela dit les explications que tu as fournies sont tout à fait cohérentes, tu peux les intégrer dans ta fiche si tu veux mais tu n'es pas obligé . Autrement, bien sûr que toutes les missions ne consistent pas en du combat, heureusement ! Pas de soucis là dessus tu pourras en faire autant que tu veux. Pour le côté sur la psychologie pas de soucis non plus, ça paraît même tout à fait logique. J'ai aucun doute quant au fait que tu sauras retranscrire ça en RP, alors c'est pas très grave si ça n'apparaît pas dans la fiche.
Psychologie :
Oui ça se dit, enfin pour être plus exact on parle d'homosexuel refoulé. Autrement parfait pour la modification, très bien expliqué là aussi.
Magie :
Voilà voilà, si tu as des questions n'hésite pas. En tout cas c'est déjà beaucoup plus clair, heureusement car la magie reste quand même assez complexe, mais originale et bien pensée.
En attente de modifications.
Sujet: Re: Alouarn Grimgorson Mar 22 Juil - 19:33
Alouarn Grimgorson
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Titre : Incestuous People. Hmm pchhh :perv: Crédit : Yuukiel Feuille de personnage Maîtrise Magique: (5345/35000) Mérite: (216/400)
Mon cher petit caleçon,
Je te remercie pour cette nouvelle modération. Et c’est dans la joie et la bonne humeur de cette nuit fortement fraîche, que je m’en vais répondre à tes interrogations (non, mais vraiment, j’aurais du faire dans le drame ou la tragédie ! Quoi que là, il y a peut-être un soupçon d’ironie. Bon, tranchons : le drame bourgeois !).
Bon, après ces divagations de nuit, revenons à nos moutons.
Je te souhaite une bonne lecture.
Généralités :
Très intéressant. Après notre discussion, je rajoute donc la note suivante dans ma psychologie, avec tous les éléments qui sont apparus durant la modération.
Citation :
Note : Alouarn est un chercheur dans le sens où il passe énormément de son temps à libre à étudier les livres, les hommes et la nature pour trouver et apprendre de nouveaux sons (nature), pour acquérir de nouvelles façon de raconter et transmettre les histoires et les mythes (livre, homme), pour comprendre comment fonctionne et pense le monde (livre, homme, nature), mais aussi rechercher des nouvelles techniques pour s’améliorer dans la confection d’automates (nature, homme). Toutes ces recherches n’ont qu’un seul but : tenir la promesse qu’il a faite à son grand-père, c’est-à-dire amener un peu de rire et de bonne humeur dans un monde qu’il estime bien trop triste. Sa magie ne sera pour lui qu’un moyen d’atteindre son objectif. Au contact de Linus, Alouarn c’est intéressé un peu à comment marche la psychologie. De son point de vue, il a combiné l’étude de la psychologie aux « méchants » des histoires. Je m’explique : ce qui l’intéresse vraiment dans la psychologie, c’est de savoir pourquoi les hommes qui font ce qu'ils font.
Psychologie :
Je me coucherais moins bête ce soir ! Enfin, cette nuit !
J’ai l’impression que plus nous discutons, plus la taille de ma fiche prend des proportions encore plus titanesques. Est-ce moi ou bien ? O_o
Magie :
Les commentaires des techniques sont sous bornes hide.
Nous continuons donc avec quelques petites généralités sur ma magie ! Je suis déjà bien content que cette explication soit plus claire que la précédente ! J’avais une peur bleue que tu commences une nouvelle fois par un : « Je n’ai rien compris ! » ! Faut croire que je ne suis pas si mauvais que ça finalement pour expliquer clairement ! ^^’ Oui, oui, pardon, je prends la porte et je me casse ! (Que les expressions françaises reposent en paix, car, au sens littéral, elles n’apportent quand même pas grand chose à la réflexion ! Bref, nous ne sommes pas venus disserter sur les expressions françaises ! En revanche, je ne vais pas me priver en rp de les décortiquer avec humour !).
→ La note suivante est ajoutée après l’exemple de la règle numéro 3 :
Citation :
Note : Si nous reprenons ça sous forme de formule mathématique, voilà ce que cela donnerait : • Etre animé (un arbre) = essence une volonté propre donc prend la forme qu’il souhaite. Ne dépend de personne. • Etre inanimé (le seau) = essence ne possédant pas de volonté propre donc dépend de la volonté d’un autre pour prendre une forme. C’est une nuance subtile mais très importante qu’il faut saisir dés maintenant. Lorsque vous atteindrez un haut niveau de maitrise magique, il sera trop tard pour intégrer cette notion car toutes vos bases, ou du moins une partie, auront été construites sur un socle bancal.
→ L’extrait suivant est ajouté à la fin de la règle numéro 7 :
Citation :
Dans l’un des manuels d’apprentissage pour mages aguerris, voilà ce que nous pouvons lire :
« L’utilisation de la technique d’Emile Hemingway est, comme vous l’avez appris dés le plus jeune âge, interdite sur les êtres vivants. La violation même du traité est passible de sentences allant de la prison à la peine de mort. En effet, la moralité veut, qu’une fois la ligne franchie, le mage fautif bascule irrémédiablement du côté obscur. Il va de soi qu’une essence doué d’une volonté propre (bien qu’il existe d’autres cas de puissantes essences que nous verrons plus tard), surtout dans le cas de l’âme humaine, est un apport non négligeable de puissance.
Contrairement aux autres essences, l’essence d’origine humaine ne peut et ne pourra jamais se dédoubler : en effet, cette dernière va à l’encontre de toute logique puisqu’elle aura la même taille de sa création (formation au premier jour de grossesse) à sa mort (mort de l’individu). Cette essence se nourrit exclusivement de la connaissance de son porteur. Lorsque l’essence est séparé de son porteur plus de 20 minutes, le corps est alors déclaré mort cérébralement : cette règle s’applique également à la technique d’Emile Hemingway.
Rappel : La pensée (et le cerveau) fonctionne beaucoup plus rapidement que ce qui peut se passer dans la réalité. De ce fait, 20 minutes dans la réalité, correspondent à plus ou moins 2h dans le monde des essences. Néanmoins, pour contrer ce décompte mortel, il vous a toujours été conseillé de ne pas pratiquer la technique d’Emile Hemingway sans la présence d’un maitre ou d’un médecin pour que, si votre âme se perdait dans les méandres du monde des essences, une personne puisse vous ramener dans la réalité, avant que mort cérébral s’ensuive.
L’utilisation d’une essence d’origine humaine peut engendre un déséquilibre important. En effet, les réceptacles assez puissants pour accueillir une essence d’une telle puissance sont rares et très couteux. Certains mages noirs utilisent leur propre corps (le corps humain a été conçu pour résister à la puissance d’une telle essence) comme réceptacle pour accueillir cette nouvelle essence : cela leur permet d’avoir accès librement à la source de la puissance. Je tiens à souligner que le corps humain n’est pas un réceptacle à essences et, ainsi, n’existe que pour accueillir l’âme et la pensée de son porteur. L’utilisation trop récurrent du corps humain en tant que réceptacle peut entrainer de graves lésions du cerveau, la perte importante voir complète de la mémoire, la perte partielle ou totale de la raison, et, dans de très nombreux cas, la mort lente et douloureuse du corps humain.
L’essence humaine, même puissante, n’est ni une arme ni une source de puissance. Elle est un équilibre entre le corps et ce qui l’entoure. Jouer avec reviendrait à jouer avec la vie. L’essence humaine, ainsi que celles de la Triade, composent les seules exceptions qui confirment la règle.
→ Cette note est rajoutée à la règle numéro 4 :
Citation :
Note : La puissance d’une essence est jugée par sa capacité à s’adapter au monde, mais aussi à pouvoir utiliser les propriétés qui lui sont propres en toute circonstance. Ainsi, l’essence de petite taille peut prendre le dessus sur sa congénère de grande taille, l’essence inconsciente peut être victorieuse face à une essence conscience. Tout compte fait, tout n’est qu’une question de connaissance de soi, de ses qualités et de ses défauts. La victoire n’est jamais gagné d’avance, tout comme la défaite.
Merci d'avoir pris le temps de me lire ! Je rajoute tout ça dans ma fiche après la douche ! ^^
Edit : Fiche éditée.
Sujet: Re: Alouarn Grimgorson Jeu 24 Juil - 2:40
Uriel Rudraksha
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Titre : Rude crachat Crédit : bebebe ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10638/35000) Mérite: (272/400)
Alors voyons voir ça !
Magie :
Autrement, je valide tout le reste, que ce soit la magie ou les autres catégories.
Plus que ça comme précision et au prochain passage ça devrait être ok pour moi .