Ces pas étaient lourds, et lents... Il ne prenait pas son travail au sérieux, ou il avait peur. Il tournait en rond, effectuant timidement sa garde. C'était affolant le manque de professionnalisme chez lui. Il s'arrêtait quelques instants, avant de repartir. Et il avait vraiment peur... Il avait peur de mourir, certes, mais il avait aussi la peur du noir. Pour un gardien de nuit, avouez que c'est con...

Je m'approchais plus encore du mur, et collai ma tête contre celui ci. Un mur blindé, d'une épaisseur de 3.5 mètres. Et mes yeux devenues gris, teintés de reflets de ma couleur naturel, le jaune, regardaient le béton. Mais je le voyait. Du moins, je voyais la forme noirâtre qui se dégageait de lui. Je la voyais se déplacer, bouger en suivant un schéma incompréhensible, puis s'arrêter, sûrement sur son banc. Et en plongeant mon regard dans cette forme noirâtre, je voyais les ténèbres, sa peur la plus intime.

Tu t'amuses, avoue le.
Je dois admettre que c'est assez jouissant, de voir tout cela.
N'est-ce pas ? Mais dépêche toi, ça fait déjà 1 minute 34 secondes.
Oui... Juste attendre la relève.
Heureusement que je l'avais déjà épié, plus tôt dans la journée. J'avais alors pu le marquer dans mon esprit, lui et sa phobie des ombres. Je n'attendais que la relève, pour me faire une idée de la Peur du prochain.

Je sentis alors une énergie magique, assez puissante, mais qui s'atténuait au fur et à mesure. Et une voix féminine se fit entendre. C'était une mage...
Puis ma vision de peur s'effaça, et mes yeux retrouvèrent leur aspect jaune habituel.
Dépêche toi, Baka. Sinon, ton plan ne servira à rien, et tu te seras fait chier pour rien à enlever les alarmes.
Ouais... C'est bon. Menimienai Yoroi.
Pour une fois qu'il m'aidait...

Mon corps devint peu à peu invisible, et j'effaçai ma présence, dissimulant mon énergie magique. Puis je m'approchai de la fille, rousse, et marchais doucement. Etant habitué à vivre dans la furtivité, elle ne pouvait sûrement pas m'entendre.
Et la porte s'ouvrit, laissant une ouverture que j'utilisai en même temps que mon ennemie pour entrer. Je m'éloignais tout de même de la femme, pour être sûr de ne pas être détecté, et j'étais dans la place. Plus que le Lagon Bleu à dérober... le plus difficile. Surtout que d'autres voleurs allaient bientôt venir me gêner dans mes plans si bien calculés.

Cinq Secondes...

J'attendis deux secondes, avant de planter mes griffes dans le mur. Je chargeai et lâchai, alors qu'à la dernière seconde, mon quetzalcoatl invisible partit en vrille vers la fenêtre la plus éloignée du coffre.

Huit secondes...

J'avais réussi. La fenêtre se brisa, et le mur explosa dans une explosion sans flamme. Et je me tenais, allongé dans les débris, invisible. Et doucement, je fis revenir mon serpent, et celui ci, furtif et effacé de toute vision, rampa, prenant pour racine mon bras. Il rampa sans un bruit vers la dame, et la contourna, fuyant cet amas de puissance en elle. Il parvint à se glisser derrière elle, et remonta doucement, à bonne distance, à la hauteur de son cou.

Et il attaqua, visant de ses crocs de plumes le cou de la jeune femme.

Mon plan n'avait pas marché. Evidemment, ce n'était jamais le premier plan qui fonctionnait. C'était bien pour cela que j'en avais toujours un deuxième...

Après l'explosion, et l'attaque, je me relevais lentement, doucement, laissant mon manteau de l'ombre se découvrir petit à petit. Je ne vis rien d'autre que le jet de mon Quetzalcoatl sur le sol. Pensait elle qu'il s'agissait d'un véritable animal ? J'en ris d'avance...

Et elle éleva la voix, la femme en face de moi, qui laissait désormais échapper son aura... quelle aura ! Elle était sans conteste la plus puissante que je n'avais jamais rencontré, mais soit... Autant jouer à ce jeu moi aussi. Je laissai donc échapper mon aura ténébreuse.

"Il va falloir faire mieux si tu veux réussir. Mais c’était une jolie prestation, Homme à Plume. "

L'heure n'était pas à la parlote, mais je fis une courbette, amusé.

"Merci bien, femme aux loups..."

J'espérais qu'il s'agisse réellement de loups, car je crus apercevoir, quelques minutes auparavant un écureuil vert... Mais en voyant le fleuret de la Dama sorti, mes doutes s'envolèrent pour me laisser l'esprit axé sur ce futur combat. Je dégainai alors lentement mon sabre de Maginium, véritable oeuvre d'art, que ce soit par le sang qui en coula, ou l'alliage qui la composait. Je me mis en garde, et relevai les mèches violettes qui couvraient mon visage, laissant voir mes pupilles couleurs or.
Toute ma haine, et mon admiration se faisait sentir. Je frissonnais à l'idée de cette confrontation. Combien de temps cela faisait-il depuis que je n'avais pas fait un combat à l'épée, à l'ancienne, sans aucun magie ? Je ne saurais le dire, mais j'espérai que ce combat allait en être un...

"Approche gamin, viens montrer à une ancienne ce que vaut la nouvelle génération."

Je souris, faisant doucement danser mon arme dans les airs, tandis que lentement, mon serpent reprenait vie. Après tout, il n'était que soumis à ma volonté...

"J'avoue être généralement le premier à traiter les plus vieux de..."vieux", ou d'"ancien"... mais... vous n'êtes pas si mal... je dois le dire... une certaine classe... Alors... Je n'ai pas trop envie de vous insulter en vous traitant de vielle... C'est pourquoi je préférerais un autre surnom que "gamin"... Surtout qu'aujourd'hui..."

Je fis tournoyer ma lame, avant de foncer sur elle. Je m'arrêtai devant elle, et mon boa à plumes se retrouva derrière son dos, une nouvelle fois.

"... C'est la Mort qui vous battra..."

Et je donnai alors le premier coup, a première attaque... La première action. Et le serpent ne bougea pas. Il ne devait intervenir que si la situation tournait mal, car je désirais réellement un combat équitable...

Tu fais frémir le cœur de la Mort Noire. Viens te mesurer à lui, viens frotter ta lame à la sienne, viens mourir, ou prouver ta valeur...

Les lames s'entrechoquaient dans un fracas métallique, effrayant sans aucun doute toute âme non avertie. Les voleurs s'amassaient autour de la pièce aux murs explosés, tandis que nous dansions cette chorégraphie mortelle. Ses mouvements m'embrouillaient l'esprit, ne reflétant en rien sa puissance... Elle était bien plus forte, c'était évident... Mais dans ce genre de combat, seule l'expérience et l'audace payaient.

Soudain, lors d'une pause, où nos lames se frottaient l'une contre l'autre, son regard changea. Une tentative de fauchage, et mon corps se tordit. Mes mains vinrent se poser sur le sol, et ma figure me permit de tenter un coup de pied vers son menton... en vain, vu son mouvement de recul. Dans une pirouette agile, je revins sur mes pieds, et sa voix sonna de nouveau.

"Quel est ton nom ?"

Je souris, relevant l'une des mèches améthyste qui couvraient mon visage. Je fis tourner ma lame, avant de la placer devant moi, prêt à reprendre le combat. Cependant, dans un élan d'excitation, je tins à lui répondre.

"Mon vrai nom ? Pense tu le mériter ? Pense tu que je vais te le donner comme ceci ? Quelle bonne blague..."

Et elle trancha, dans le vide, laissant probablement la peur entrer en moi, m'envahir, pour que je prenne les jambes à mon cou... En moi, il sourit... lui... l'Être... La Peur elle même... Bien que je ne voyais rien de lui, je le sentais afficher un sourire amusé.

Faire peur à la Peur... Je trouverais cela amusant, du coup, qu'elle tue la Mort...
Parce que tu crois que je suis effrayé par une rousse en manque ?
Aahh, Malgré sa puissance, et son adresse, tu ne faillis pas... Ai-je bien fait de te choisir ? Oui... Haha... Allez, montre à cette femme que la Mort n'a peur de rien.

Lui, me soutenir ? J'étais impressionné par cette rousse, qui, en quelques mouvements, venait de me faire gagner la confiance de Kyofu.

Mais qu'importe... Le combat continuait. Et les armes s'entrechoquèrent de nouveau. Je sentais la Peur de tous ceux qui attendaient dehors, cherchant cette ouverture qu'ils espéraient tant... Quelle perte de temps... Mon Boa disparut, pour venir vers l'entrée de la pièce...
Et, alors que j'exécutai un mouvement précis, qui finit par rencontrer le bout de sa seconde lame, mon serpent attrapa la jambe d'un autre voleur, plantant ses crocs dans la cuisse. Il hurla, et, dans la seconde qui suivit, je me trouvais, avec ces autres idiots, ailleurs... Dans une bibliothèque...

Une musique retentit alors, suivit presque aussitôt d'un cri. Je me retournai, avant de voir que l'homme tenu par mon Quetzalcoatl venait de toucher l'un des livres. Il cria, blessé, consumé par le pouvoir de l'ouvrage. Et elle était là, affalée sur un meuble. Je fondis vers elle, évitant tous les manuscrits, mais elle disparut dans un murmure.

"Ô toi qui osa un jour,
Brûler ton âme pour entrer séant
Je te souhaite de trouver sans détour,
Ce pourquoi tu as été enfermé dans le néant."

Illusion. Ce mot me vint à l'esprit, comme par instinct. Cette rousse, cette dame aux loups, contrôlait les illusions... dont celle ci, qui, à voir les résultats des touchers des livres, était très puissante.

"Intéressant..."

Je souris. Que voulait-elle ? Que je me fasse avoir ? Aucune chance... Que je sorte d'ici... Peut-être, mais là, tout de suite, ce n'était que l'horreur de mon existence qui me parla, et, d'un mouvement rapide, ma lame s'abattit sur le gosier d'un malfrat. Et j’enchaînai immédiatement, ayant toujours ma magie aux aguets, si jamais il lui venait l'idée de m'attaquer. Finalement, tous les autres voleurs, présent en cet instant, furent tranchés, ou terrorisés par les livres. Fier de moi, je lançai mon sabre afin de vour s'il se stoppait en rencontrant un mur, ou non.

Quelle que soit sa puissance, une illusion reste une illusion... Mais tu as gagné quelque chose, en faisant cela... Le droit de connaître le nom de la Mort Noire. Yoite...

Je savais les autres ennemis morts, et donc savais mon identité en sécurité... Et, m'entourant d'une nuée de plumes, je me plaçai là où elle s'y était mise, quelques minutes auparavant.

Maintenant... Enfermé dans le néant ? Ha, quelle est bonne...

Je restai sans bouger.

Ce n'est toujours qu'une bibliothèque... Et le coffre est réellement là, quelque part...

Mon sourire carnassier se fit plus net.

Ainsi... Ai-je besoin de sortir de ton sort pour réussir ma mission ?

Pas mal... Pas mal... Tu arrives presque à tes fins, mais il est là, l'envoyé de la Mort... Que pourras tu donc faire pour le battre ?

Tout devint noir, après que réussis à discerner d'autres survivants de la tuerie. Apparemment, je n'avais pas pu tous les tuer. Je restai cependant inexpressif, avant de voir le noir, entendant cette nouvelle mélodie.

"Vous n’auriez jamais dû accepter votre contrat. Aucun de vous ne pourra repartir sans escorte. "

Je souris, dans ce noir troublant. Comme si j'allais trembler devant ces paroles. De plus, en comptant Kyofu, j'avais une escorte.
Et je les entendis, les cris aigus des tués. Le carnage commençait, la belle rousse s'occupant groupe par groupe des voleurs et assassins.
Lorsque les premiers eurent criés, j'entendis des fracas de lames, des décharges d'énergies, et des bruits de chaires tranchées.

"Hé bien. Le nettoyage fut rapide."

Telle fut l'annonce de la fin du massacre. Elle me regarda, dans ce paysage redevenu lumineux, et mes yeux la fixaient.

"On dirait qu’il ne reste plus que toi, Yoite.
Tu comptes vraiment te battre toute la nuit pour ce vulgaire caillou ou tu as d’autres projets ? Parce qu’entre toi et moi, je ne pense que la possibilité de le voler soit réaliste pour l’instant. Mais libre à toi d'essayer, j'ai toute la nuit pour ça. "

Je souris, voyant qu'elle prenait plaisir à cela... Ou plutôt, qu'elle ne prenait pas ma mission au sérieux. D'un mouvement rapide, je fis valser mon arme, avant de la jeter au loin. Et je m'approchai d'elle, la fixant du regard, levant les mains et effaçant mon armure.

"Effectivement, j'avais d'autres projets... Je ne pensais pas rester là si longtemps... Pour tout te dire, Rousse aux esprits, je pensais que cette mission ne serait qu'une formalité. Mais il semble que tu sois coriace..."

Que pouvais-je faire, dans son illusion, à part esquiver, potentiellement. Je n'étais pas à mon avantage, et la seule façon de m'en sortir était la ruse, la lâcheté, ou plutôt, la feinte et la tromperie. Je présentai ma main devant moi, et mon expression devint la plus neutre possible.

"Alors... Que dirais tu de... me donner ce caillou sans combat ?"

Mon sourire carnassier s'afficha, puis ma proposition idiote, mais destinée à la perdre fut remplacée par une petite réplique provocatrice.

"Sinon... Je repasserai plus tard, quand tu seras partie..."

Et, à ces mots, je me détournai, et commençais à partir, lorsque j'agitai la main, comme pour dire adieu. Cette main était cependant camouflée par un amas de plumes, se trouvant être le corps de mon Quetzalcoatl. Et sa gueule se trouvait sur le pommeau de la lame empoisonnée de mon ennemie. Alors, sentant une résistance, et constatant l'échec de cette substitution, je plaquai ma main au sol, et mes griffes s'y enfoncèrent, avant de le faire exploser, créant crevasses en tout genre, sur le véritable sol. Je comptais la faire tomber, l'ébranler, vu que je ne pouvais voir autre chose que l'illusion, mais finalement, cette tentative trouva autant de succès que celle de la substitution de l'arme. Je serrai les dents, avant de baisser la tête. Et de nombreuses plumes se créèrent sur ma peau, déchirant parfois mon haut. Les pointes en avant, je continuais d'en faire le plus possible, le plus que mes réserves grandement atteintes de magie ne le pouvaient, sans trop me vider non plus.

Maintenant, lance !

Une première nuée de plumes fusa vers elle, tandis qu'une deuxième se dirigea un peu plus a droite. Toutes les suivantes continuaient, allant toujours plus vers cette direction, et, finalement, tout l'espace autour de moi était parcouru de plumes. Je comptais, par le lien qui nous unissaient, mes plumes et moi, trouver dans quelle direction était le coffre.

En un même temps, je me relevais, pour la regarder elle, mais pas de mes yeux jaunes. Ce fut cette couleur grise parsemée d'éclats or qui lui dévisagea ses pupilles aux reflets bleutées.

La Peur... Cette émotion normalement incontrôlable, cette émotion vivant en moi, me conférant ma seconde magie. La Peur... Tout le monde ne la ressent pas de la même façon... Mais tout le monde y est sensible...

En la dévisageant de mes yeux de Peur, je vis une masse noire au dessus de sa tête, qui, en s'affinant, prit la forme de sa Peur la plus grande... Je la sondai, et j'y découvrais ce qui l'effrayait au plus haut point...

Puis, souriant, mon regard assassin, je sus qu'elle le savait... En la regardant avec ses yeux, je lui faisait penser à cette peur...

"Maintenant, je sais..."


Sondée par L'Assassin, que vas tu faire ?

Elle se tut, sans bouger, ressentant ma sonde. Elle dut croire à un quelconque repérage stratégique, les plumes lancées l'amenant dans cette direction, et, sûre d'elle, se fourvoya.

"Savoir n'est pas pouvoir. "

Et, alors qu'au dessus d'elle s'amassait le souvenir effrayant, qu'elle redoutait au plus haut point, l'oiseau s'envola vers moi. Je frappai un esprit, trop près de moi, mais apparemment, le petit volatile m'échappa. Cependant, aussi petit était-il qu'il ne me faisait pas peur... Quand à elle... Une Wyvern, ces animaux, quasiment dragons, mythiques, volant dans les cieux, toute la grâce et la terreur en eux. je souris. Décidément cette femme était de plus en plus intéressante... Elle avait fréquenté une Wyvern.

"Je n’ai pas la moindre idée de ce que tu comptes faire avec ce souvenir mais il n’est pas à toi. "

"Maintenant, si."

Et je voulus fondre sur elle, qui avait repris les armes, pour les lancer derrière moi, alors que mes pieds semblaient s'engouffrer dans de géantes racines. Deux de ses partenaires sortirent de derrière mon dos, et attrapèrent les lames, pour fondre sur moi. Evidemment, je parvins, menacé de mort, à m'en sortir en dévoilant mes ailes sombres, juste après m'être entouré de ça, la boule. Cette sphère de ma taille, large comme deux bras, composée de plumes noires et résistantes comme jamais, m'avait protégé. Elle se dissout ensuite en une masse de débris, de plumes, de noir, me camouflant aux yeux de la peureuse, tandis qu'il s'effaçait de mes yeux, me redonnant mon jaune habituel. C'est alors à coups d'ailes que je parvins à me libérer, et deux doigts se resserrèrent sur la lame d'un des fleurets, tandis que ma paume touchait la garde de l'arme. L'esprit attaché ne se fit pas sentir, au début, et d'un revers forcé, je parvins à la jeter au sol. L'autre arme m'effleura seulement, mais par précaution, la partie de mon armure touchée s'effaça. Je me retrouvais alors dans les airs, au moment où le nuage noir me cachant d'elle disparut. Elle se tenait prête à me recevoir, comme s'attendant à ce dénouement. Mon sourire carnassier se fit voir, et je redescendis, sans pour autant toucher le sol de mes pieds, me sentant comme broyé par les racines un peu plus tôt.

Cependant, au moment où je me sentais vaciller, la quantité d'énergie magique commençant à me faire défaut, je la sentis, cette plaque métallique sur les plumes lancées auparavant. Le coffre était derrière la femme, et je tombais finalement au sol, épuisé.

"Finalement, je n'aurais fait que savoir... Je n'aurais pas pu..."

Dans un dernier élan, mon bras se tendit vers ce que je pensais être la plaque, et mes pensées se chamboulèrent. Devais-je tenter le tout pour le tout, et perdre à la fin, ou devais je m'éclipser de cette pièce, de ce couloir infernal ?

C'est pourtant simple. Tu dois oublier cette putain de pierre, et te barrer. Tu penses que la prison est mieux que la liberté. Puis tu l'as entendu non ? Elle ne reste qu'une nuit.
C'est une question d'honneur... Ou de réputation...
Attends... Tu l'as vue ? Elle est forte, elle n'a peur de rien, mis à part d'un animal de légendes... Et puis... Tu seras le survivant...

S'il me conseillais la fuite, c'était plus pour le côté sauf, que pour le côté survie. Car ma vie ne lui importait peu. Il préférait cependant ne pas servir un corps enfermé derrière des barreaux. Cela dit, il avait raison. J'avais perdu, je ne pouvais plus me battre. Mon Quetzalcoatl était tranché, et je ne pouvais plus en faire un autre et partir. Alors ce fut ce même boa, tranché net, qui bougea, pour se tortiller vers mon sabre de Maginium, et s'enrouler autour, à défaut de pouvoir le prendre en sa gueule. Mon arme en main, je me relevais difficilement, la rangeai dans mon fourreau, avant de commencer à disparaître.

"Nous nous reverrons, Dame des Loups..."

Je savais la sortie derrière moi, mais plus simple encore se présentait à moi : l'absence de toit, mon explosion du début l'ayant fait exploser. Mes ailes battirent à l'unisson ces derniers moment d'existence, pour m'élever dans les airs, et s'effacer une fois sur la partie intacte du toit. J'étais invisible, mais je redoutais le moment où la magie me quitterait définitivement aujourd'hui. Finalement, je réussis à me faire tomber de la hauteur, sans me blesser davantage, et je reculai, pour me retourner. Je ne voyais toujours pas le monde réel, heureusement, j'avais un allié de choix, dans ma tête, qui usait de tous ses sens pour guider les miens. Bientôt, je fus à la ville adjacente, sur la place publique, et m'écroulai contre un mur de la taverne locale.

Rousse aux esprits, ce n'est point fini. Je te retrouverais... En attendant, avertit donc tes employeurs : Je viendrais voler le Lagon Bleu un autre jour...