Oh douce Abigail... Le vent balaye ta peau depuis un moment maintenant, son contact frais te fais sentir exister... Et c'est d'un coup que tu frémis sous son murmure alors que tu sens la présence s'approcher. L'excitation et l'adrénaline venues te bercer, après tout n'est-tu pas là pour jouer ? Jouer et gagner. Tu entres en mouvement, d'arbre en arbre tel le prédateur caché dans les fourrés. Il est là. Tu te figes alors qu'entre les troncs sa silhouette familière se dessine.
Oh cher Kota... Ton intelligence et ta prudence font parties de ta légende, et c'est plus déterminé que jamais que lentement tu continues d'évoluer dans la forêt, le temps défile sans que rien n'attire ton attention... Un long moment jusqu'à que tu te figes par la teneur de l'air, une magie flottant dans l’atmosphère... Une magie que tu connais bien alors que ton visage se lève pour révéler son identité.
Fuir ou combattre ? Faites vos choix !
08h52 : Damaz rejoint la rencontre après Click 08h56 : Abigail fuit la rencontre vers le Nord Ouest. 08h58 : Damaz s'envole vers le Sud Ouest. 09h00 : Kota s'envole vers le Nord Ouest.
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Sujet: Re: 08h50 - "Dans le jeu on n'est pas libre, pour le joueur le jeu est un piège" [Kota & Abigail] Dim 26 Jan - 17:16
La forêt était parfois menaçante. Kôta sentait des présences autour de lui, ce n'étaient pourtant pas quelques-uns de ses camarades de Blue Pegasus. Il continuait d'avancer, lentement, tentant de ne pas faire de bruit, pour ainsi mieux repérer les lieux. Il aurait pu survoler la zone mais les hautes feuilles de la forêt étaient trop épaisses et il n'aurait pas pu voir les spécificités naturelles de l'endroit. Désormais, il était convaincu que la survie sur l'île n'allait pas être une chose facile, qu'il rencontre les autres mages où non.
Son avancée se fit pourtant sans encombre. Il se stoppait quelques minutes, immobile derrière un large tronc, pour entendre passer une bête sauvage non loin sans se faire remarquer. Presque une heure après le départ, il sentit cette fois une autre présence, une présence humaine. Il s'avança, serein, ayant reconnu une aura familière. Il souffla lentement, soupesant ses propres pas, avant d'arriver, dans une petite clairière éclairée par quelques rayons du soleil, face à Abigail.
La scène était frappante. La dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés ainsi dans une forêt, Kôta avait vaincu ses démons. Ils avaient pourchassés ensemble Candice, le fruit de leurs cauchemars. Aujourd'hui sereins, ils se faisaient face. Kôta lui fit un sourire. Il était immobile et comptait ainsi montrer qu'il n'était pas encore prêt à combattre - car il allait se battre, oui - et préférait parler pour l'instant. « Salut Abigail. Tout va bien ? » Elle n'était pas blessée, ses vêtements étaient propres, donc tout comme lui, elle n'avait pas rencontré de soucis juste avant. Tant mieux.
« Je vais te vaincre Abigail. » Il fit durer sa grave déclaration. Il ne pouvait tomber mieux que sur Abigail pour un premier combat, sur une Abigail entièrement concentrée et prête à combattre. « Oui, tu es la seule ici sur cette île à connaître un minimum mes capacités de combat, grâce à Candice. Tomber directement sur toi me permettra donc d'avoir une avance sur les prochains membres, quand tu ne pourras plus parler pour leur avouer ce que tu sais sur moi. » Il retira son gilet, le plaça au fond de son sac à dos, qu'il posa contre un arbre non loin. Il revint se placer face à son adversaire et remonta ses manches. « Je n'aime pas combattre, je peux encore le dire aujourd'hui. Mais c'est un entrainement collectif, et j'ai promis que j'y participerais. Souviens-toi juste que ne pas aimer quelque chose ne veut pas dire qu'on ne peut exceller en la matière. Alors ne me sous-estime pas et battons-nous à fond. »
Il s'inclina une dernière fois devant la Dame de Fer, sa collègue de Triade, camarade, alliée et amie. Puis il se mit en position de combat, le corps et l'âme empli de détermination. Il ne tremblait pas, il attendait la prochaine attaque et il était déjà prêt à la contrer.
Sujet: Re: 08h50 - "Dans le jeu on n'est pas libre, pour le joueur le jeu est un piège" [Kota & Abigail] Dim 26 Jan - 21:27
Abigail Phoibos
Click
Titre : La Grasse bloblotante Crédit : accrux Feuille de personnage Maîtrise Magique: (13950/35000) Mérite: (740/800)
Les ramures des arbres se soulevaient avec plénitude sous les caresses d'une brise légère. L'astre solaire faisait épouser la forme des ombres sur la chair d'Abigail, dont son épiderme était déjà tâché de rayures félines à cause des sombres feuilles enlacées aux branches mouvantes. Puis ses muscles se crispèrent par réflexe, l'océan de ses yeux tapis dans les feuillages luisent dans la pénombre. Un sourire tandis qu'elle reconnut la silhouette à la manière de se tenir, ses jambes se déplièrent et elle bondit avec ses mouvements de fauve hors de la protection des arbres, de l'endroit dans lequel elle se sentait protéger. Une nouvelle brise fait murmurer les arbres et décoller les feuilles.
Kôta se stoppe et se pare de cette assurance qu'Abigail n'avait jamais eût l'occasion de voir. Elle hocha la tête à sa question, par respect peut-être, par cette innocente curiosité aussi. Avec ce respect, mais Abigail savait déjà qu'il n'était pas à sous-estimé. Une fois qu'il se mit en position, Elle se dépouilla de son haut, ayant pour seul étoffe simplement des bandelettes blanches fermement blotties contre sa poitrine pour mieux la maintenir et pour être plus à l'aise dans ses mouvements. Elle déposa délicatement son haut contre un tronc d'arbre, puis sa main vint en caresser les arabesques d'écorces. Un sourire aiguisa ses lèvres.
_ Je suis contente Kôta.
Elle marqua une pause.
_ J’espérais que tu tiennes ce discours, et tu n'es pas un adversaire à prendre à la légère. C'est pour ça que...
Elle pivota vers lui, des halos verts étincelaient au niveau de ses chevilles, faisant onduler l'herbe verte sous ses pieds.
_ Je vais être sérieuse avec toi et ne pas te faire non plus de cadeau. Montre-moi ce dont tu es capable, parce que je serais tout aussi impitoyable que toi. Et le moindre faux pas pourrait se solder par un échec et mat. Autant pour toi que pour moi.
Elle s'inclina aussi, avant de prendre définitivement son sérieux. Sa main devint poing et ce poing s'écrasa avec une légèreté brute contre le tronc d'arbre qui implosa sous la force physique, les débris étant envoyés vers Kôta. Mais les bouts étaient trop gros et bien trop larges, ce poids allaient ralentir leur force de frappe et les chances que Kota soit touché. Elle effectua un salto arrière athlétique, expédiant dans cette courbe acrobatique, ses jambes en valeurs.
_ Half moon.
Ses halos s'agrandirent et formèrent des croissants de Lune qui se détachèrent de ses chevilles et fusèrent vers les lambeaux de poids, qui prirent encore de la vitesse et devinrent plus nombreux. Ceux ci pour le maintenir sous la pression d'un étau le temps de le tenir suffisamment éloigné. Ses yeux le repérèrent parmi les débris. Elle porta l'extrémité de son pouce à ses lèvres et y planta ses dents, lorsque le goût du sang imbiba ses lèvres. Elle fit un trait de sang du haut de sa cheville jusqu'au genoux, les halos se mirent subitement à crépiter au contact. En cas d'extrême urgence, songea t-elle. Enfin, elle prit à nouveau une posture calme et puissante, un pieds devant l'autre, légèrement de biais. Les paumes de mains mises en avant, les jointures de mains courbées vers l'avant à la manière de ces griffes de tigre, la position fluxes et souples de ses jambes. Prête à abattre tout de sa puissance physique et de précision chirurgicale.
Le tigre était sortit de sa tanière et attendait de voir la répartie de l'aigle et si ses mots valaient ses actes. Le vent se mit soudainement à souffler plus fort.
Sujet: Re: 08h50 - "Dans le jeu on n'est pas libre, pour le joueur le jeu est un piège" [Kota & Abigail] Dim 26 Jan - 22:05
Une fêlure brisa l'écorce, les débris volèrent vers le garçon qui esquiva en glissant en biais au sol. Déjà deux salves vertes fonçaient en direction de celui qui n'avait pas eu le temps de se redresser. Il prit appui sur ses deux mains pour se projeter en l'air, esquivant aisément la première salve, tandis que la deuxième lui frola le bout du nez. Il ne se voila pas la face : il avait eu de la chance et avait bien faillit se faire toucher par cette dernière attaque.
Et ce n'était qu'une mise en bouche, il le savait. Abigail était fin prête, postée en position de combat, prête à déployer toute l'agilité, la vitesse et la force brute que son corps frêle pouvait offrir. Kôta se redressa pour lui faire face, son corps se mouvant lui aussi dans un style de combat. Son regard croisa celui tout autant déterminé de la blonde. Il lui rendit son sourire, l'espace d'une seconde, puis son visage redevint grave, interdit. Et il bougea.
Tu te souviens du petit garçon frêle que tu étais ?
Ses bras gonflèrent, déchirant les manches de son haut, pour se transformer en de majestueuses ailes aux plumes scintillantes. Il bondit en avant, porté par le vent et le battement de ses ailes. Air blade. Ses ailes, plus rapides que jamais, balayèrent l'espace devant lui, et deux lames d'air foncèrent vers Abigail, propres à la déstabiliser.
Tu n'imaginais pas pouvoir faire tout ça.
Précédent les deux salves tranchantes, Kôta, ses bras à nouveau humains, s'empara d'un poignard qu'il tenait caché dans ses vêtements, et arriva alors en trombe sur le corps quasi-nu d'Abigail. Il n'hésita pas pour tenter une approche et déchirer sa chair pâle - son conseil résonnait toujours au fond de lui (...je serais tout aussi impitoyable que toi...) - et son poignard tenta de s'immiscer juste au-dessus de son flanc droit. Son autre main, libre, passa devant son propre visage, d'une part pour se protéger, d'autre part pour s'en prendre, comme l'aigle fonce sur ses proies, au premier bras qu'Abigail tentera de bouger. Sa main était prête à s'abattre pour bloquer les mouvements de son adversaires, et lui laisser ainsi la voie libre jusqu'au flanc de la femme qui était visé.
Et pourtant...
Leurs visages étaient proches, il savait qu'Abigail pouvait le vaincre facilement s'il restait à proximité. Son attaque était trop longue, sa rapidité peu aboutie, si bien qu'une seconde après avoir esquissés ces mouvements, à savoir l'attaque du poignard et la levée de la main libre, il ouvrit grand la bouche en direction d'Abigail et utilisa sa magie de Take-Over : Shockwave; (...aussi impitoyable que toi...) il cria comme un aigle, si fort qu'une onde de choc s'en alla du fond de sa gorge pour éclater sur la femme. Pour lui, ce n'était pas une attaque proprement dite, qu'importent les dégâts qu'elle ferait, ou non, à Abigail; c'était un moyen de se dégager de l'emprise qu'il lui offrait, c'était un moyen de profiter qu'elle soit mobilisée sur plusieurs fronts pour bondir gracieusement en arrière, atterrir quelques pas plus loin et reculer considérablement.
... aujourd'hui tu es parmi eux.
Là seulement, il pu souffler. Sa respiration était saccadée. Tout son corps, tous ses sens et toutes ses pensées étaient focalisées sur le combat. Pouvait-il se risquer à recommencer une telle approche avec Abigail ? L'avait-il seulement touchée ? Il leva les yeux vers son adversaire. Il allait devoir utiliser l'intégralité de son énergie pour espérer rivaliser avec l'agilité, la vitesse et la force de la Dame de Fer.
Sujet: Re: 08h50 - "Dans le jeu on n'est pas libre, pour le joueur le jeu est un piège" [Kota & Abigail] Dim 26 Jan - 22:47
Damaz Elandez
Click
Titre : Chaton frisé Crédit : Bebebe Feuille de personnage Maîtrise Magique: (23560/35000) Mérite: (855/1600)
"Battle Royal"
Event Blue Pegasus
Sujet: Re: 08h50 - "Dans le jeu on n'est pas libre, pour le joueur le jeu est un piège" [Kota & Abigail] Mar 28 Jan - 17:38
Abigail Phoibos
Click
Titre : La Grasse bloblotante Crédit : accrux Feuille de personnage Maîtrise Magique: (13950/35000) Mérite: (740/800)
Lorsque les deux lames d'air pourfendirent le vent, Abigail fléchit les genoux, elle se courba vers l'arrière et se mit en équilibre sur une main pour éviter les lames qui s'explosèrent au sol. Avec l'aisance et la souplesse d'un singe, elle se réceptionna sur ses jambes mais ne dégaina pas sa dague. Kôta est bien trop prudent. Mais sa prudence pourrait se solder en erreur. Elle attendait le moment opportun pour pouvoir frapper vite et fort.
Il se rua sur elle, et tenta de la poignarder en tentant de l'enfoncer dans son flanc. Abigail para le coup avec sa paume de main en frappant avec une hargne douce sur son poignet qui maintenait la lame blanche, peut-être pas assez fort, vu que celle-ci généra une entaille et du sang en jaillit sur son flanc. Rien qu'une lésion sans importance. Elle mima une nouvelle attaque alors qu'il avortait l'offensive, elle sourit.
_ La voilà, ton erreur.
Et avant qu'il ne put contrecarrer, elle envoya valser avec une puissance - toujours contrôlée - son pieds en diagonale contre la rotule de Kôta dans le but de la faire céder. Se rendant sûrement compte du danger qu'il prenait, Kôta hurla et Abigail ne put que se défendre en plaçant ses bras en X. Un bourdonnement atroce lui meurtrissait les tympans qui faillirent romprent de douleur. Elle fit quelque soubresauts, le bourdonnement lui offrait une migraine incroyable, elle se mordit la lèvre fermement, causant à nouveau un saignement. Elle jaugea son entaille, le sang n'était pas abondant, un effleurement qui lui calcinait la chair, mais qui la faisait se sentir vivante.
Puis un rugissement retentit derrière eux, Damaz entrait en scène. Il s'attaqua à Kôta, d'abord puis élabora stratégiquement un mur de végétaux pour s'accordait la bénédiction d'une défense. Abigail le remercia pensivement, puis courba la nuque pour le remercier en silence et avec respect, la migraine lui rongeait les tempes, elle s'incisait dans son crâne et des élancements douloureux s'emparaient d'elle. Mais ce n'était que les prémices. Et les prémices...
_ Je vais vous montrer pourquoi on m'appelle la dame de fer.
Elle fit craquer ses jointures de poings pour s'échauffer, puis elle plia les genoux. Les halos s'intensifièrent, puis elle s'élanca comme ses grands fauves dans une trajectoire oblique, feintant d'attaquer Damaz pour au final s'élancer sur Kôta. Avec l'élan qu'elle prenait, en quelques foulées elle se trouva près de lui. Elle abandonna le Muy thai pour prendre la posture de combat du Wing Chun. Elle braqua son poing en arrière avec la vitesse accumulée, il serait plus fort.
_ Ventus.
Son poing balaya l'espace qui le reliait à Kôta, comme s'il était dupliqué, un peu comme ce genre de mouvements au ralentis. Puis la cadence s'accéléra brutalement. Elle visa sur les côtes pour le déséquilibrer et qu'il se penche sur le côté, mais alors qu'il était occupé sur un front. Il oublierait sûrement un point essentiel : les jambes. Maintenir la pression et le broyer comme le ferait un étau. Tandis que son poing tentait de se lover entre ses côtes, elle plia brutalement les genoux, et son autre poing, dégaina une dague et visa les ligaments qui entourés les genoux de Kôta pour qu'il céde sur le poids. Puis elle se releva brutalement et prit un élan, alors qu'elle était déjà proche de lui. Imposant son visage près du sien, avant d'incanter :
_ Okashö.
Son visage s'illumina d'une lumière verte qui explosait les rétines tant elle scintillait. Et son front alla s'écraser contre celui de Kôta, secouant sa migraine passagère. Elle s'écarta à nouveau en effectuant des acrobaties gracieuses, puis elle se trouva au côté de Damaz. Elle posa son index et son majeur sur sa tempe et fit un salut au fêlin.
_ Il est bien trop tôt pour nous de se rencontrer encore.
Puis elle leur tourna le dos, récupéra son haut au passage, prit une impulsion sauvage, et s'exhila du combat en s'éloignant vers le nord-est.
Sujet: Re: 08h50 - "Dans le jeu on n'est pas libre, pour le joueur le jeu est un piège" [Kota & Abigail] Mer 29 Jan - 13:52
Abigail a paré les attaques du garçon, et sa contre-attaque fut douloureuse. Son pied crochu attaqua la rotule du genou droit de Kôta, comme pour le briser. Kôta, déjà propulsé en arrière, ne put que constater les dégâts : il n’avait pas réellement touché son adversaire tandis qu’elle avait considérablement affaibli sa défense. Elle connaissait des arts martiaux avec une précision d’expert, tandis qu’il ne se battait qu’avec une ébauche de style. Il avait pu prévoir l’attaque d’Abigail, c’est d’ailleurs pour cela qu’il s’était dégagé d’elle en la déstabilisant avec son cri ; mais il lui était impossible de rivaliser avec la vitesse de la fille. Il sentit alors une fulgurante douleur quitter son genou et se répandre dans tout son corps comme un coup de jus électrique. Abigail, gracieuse mais concentrée, le défiait toujours, au loin.
C’est à ce moment que Damaz sortit tout sourire de sa cachette. Kôta n’avait pas remarqué sa présence, absolument concentré sur la position d’Abigail, et quand son visage se tourna délicatement en direction de l’autre magicien, il sentit son cœur stopper son battement régulier. Pendant une seconde, tout son corps se figea, toute sa stratégie s’écroula, et le temps sembla durer une éternité où il se battait contre cette perte de moyens en vain. Puis le garçon revint à la réalité, il vit que Damaz était nu, et une fois n’est pas coutume, il eut le stupide reflexe qu’il n’avait que trop souvent face à cette vision de son ami dévêtu. Il posa ses deux mains sur ses yeux, sans réfléchir, par habitude, pour se préserver du spectacle volage qu’offrait délibérément Damaz.
Le garçon ne put donc réagir quand il se fit fauché par ledit homme nu. Tombant lourdement sur le sol, se réceptionnant à peine, Kôta se redressa presque immédiatement, la jambe droite encore plus endolorie que d’habitude. Il se maudit intérieurement et regarda avec une certaine arrogance Damaz – il ne se plaçait pas au-dessus de l’autre mage, mais il contemplait avec cet affront dans le regard son propre reflet, le reflet de sa bêtise qui lui avait valu sa chute. Il observa longuement le corps de Damaz jusqu’à s’y habituer. Il se tourna alors vers l’immense arbre qui venait de jaillir, et se demanda où Damaz puisait toutes ces facultés dans sa magie de Take-Over. L’arbre ne semblait pas pourtant pas être une menace – tout en gardant un œil sur Damaz et l’arbre, Kôta vit alors Abigail lui bondir dessus dans une feinte avec un regain de puissance considérable. Elle lui envoya un violent coup de poing qu’il intercepta avec ses deux mains liées pour amortir l’impact ; mais elle était déjà en train de lui assener un coup furtif avec sa dague en direction de son genou intérieur. Elle souhaitait le mettre hors course aussi rapidement que possible, et face à la vitesse effarante de la fille, Kôta n’eut qu’une solution pour sauver sa vie : utiliser Flow. Sa magie se déclencha et il concentra alors toute son énergie sur le genou visé. Quand la dague tenta de s’enfoncer dans les ligaments, ceux-ci étaient tellement impulsés de magies qu’ils repoussèrent la lame sans recevoir de dégâts considérables.
Mais Kôta, en concentrant toute son énergie dans son genou, se retrouvait vulnérable à chaque autre point de son corps. La dame de fer – personne ne pouvait mieux porter ce surnom – utilisa un de ses sorts pour lui insuffler un rude coup de boule. Kôta reçu le coup avec une intensité hors norme, et tomba littéralement en arrière, glissant sur quelques mètres. Quand il se redressa, il vit la silhouette d’Abigail quitter la clairière vers le nord-est. Il se releva, se rendant compte qu’il avait une plaie saignant abondamment sur le front et que le sang se déversait inlassablement sur son visage. Il s’arracha un bout de manche et s’en fit un bandeau qu’il noua autour de son crane pour stopper l’hémorragie. Il avait fière allure, et, tout penaud, il se tourna vers Damaz.
« J’espère que tu vas bien, toi aussi. Je suis prêt à me combattre si tu le souhaites, mais, franchement, après ce qu’Abigail vient de me faire… Je préfère simplement me reposer jusqu’à la prochaine fois que je la rencontrerais. J’ai des vêtements dans mon sac, au fait, si ça t’intéresse. » Il s’inclina alors face à Damaz, laissant tout son destin dans les mains du magicien de Take-Over. Damaz pouvait bien s’occuper de Kôta, ou partir à la poursuite de la jeune femme. S’il était sans pitié, il combattrait le garçon ; et cette fois, Kôta n’était pas sûr de s’en sortir…
Damaz s’avança, nu, en direction de l’imperturbable Kôta. Celui-ci tentait de jauger les intentions de son adversaire du moment, mais c’était peu aisé à faire – il avait face à lui un homme qui mélangeait les instincts animaliers les plus primitifs et qui se complaisait dans ça. Kôta s’effraya en se rendant compte qu’il n’avait absolument aucune idée de ce que Damaz allait faire, en s’avançant ainsi vers lui, lentement, armé d’un simple sourire glacé. Damaz s’arrête à quelques centimètres de Kôta, et le jeune garçon, figé, sentit l’étrange souffle du magicien épouser son visage.
Damaz parla du serpent, de sa symbolique, du pouvoir qui se dégageait de lui. Kôta sentait que quelque chose se préparait – Damaz ne semblait pas prêt à attaquer le garçon, c’est comme s’il voulait le charmer en lui expliquant ce qui allait se passer – et l’appréhension qu’il éprouvait ne faisait alors que grandir au fur et à mesure que les paroles de l’homme basanées se répercutaient dans son crâne. Et soudain, sans prévenir, Damaz lui confia qu’il allait lui montrer le pouvoir du serpent. Il s’approcha encore, trop subtilement pour que Kôta ne puisse réagir. Il embrassa Kôta sur les lèvres. Le jeune garçon n’avait rien vu venir et, concrètement, ne comprit pas ce qui se passait.
Puis le contact des lèvres de Damaz sur les siennes commença à lui procurer un étrange sentiment, quelque chose d’inédit, d’inattendu, d’étonnant. Ses membres chauffèrent d’eux-mêmes, stimulés par le souffle chaud que lui transmettais Damaz. Cette chaleur se mélangeait avec le frisson glacé que lui envoyaient les lèvres froides de Damaz et, contrairement à ce qu’on pourrait s’attendre, le subtil mélange du feu et de la glace provoqua une certaine euphorie dans tout le corps du garçon. Il en comprit que plus tard ce qu’il se déroulait vraiment : l’énergie de Damaz était insufflée dans son propre corps et il se l’appropriait entièrement ; le souffle de son ami le renouvelait complètement, et même ses plus grosses blessures étaient désormais évanouies. Mais quand Damaz s’arracha à lui et recula, la douleur qui était bien réelle du garçon lui retomba dessus et le força à revenir à la réalité.
En embrassant Kôta, Damaz lui avait offert la possibilité de retrouver toute son énergie. Sa réserve magique gonflée comme jamais, Kôta en oubliait presque ses douleurs (sa jambe encore endolorie, et sa plaie au front qui cognait violemment son crane). Il vit Damaz s’en aller, lui adressant un dernier sourire, et resta bêta, immobile pendant quelques instants. Il regarda sa montre, vit qu’il était – déjà – 9H et qu’il avait encore 23H à tuer devant lui. Il connaissait plus l’île désormais en l’ayant quasi traversée de long en large, il avait rencontré Abigail et Damaz et il était miraculeusement encore debout malgré tout. Il savait qu’Abigail lui causerait du fil à retordre, de même que Damaz, il jugea donc que tenter de les retrouver n’était pas une bonne idée pour l’instant. L’un était parti au Sud-Ouest, l’une au Nord-Est ; il choisit donc une direction totalement différente et opta pour le Nord-Ouest. Il se tourna dans cette direction, récupéra son sac et grimpa sur les branches d’un arbre jusqu’à arriver à la cime. Il put voir le ciel et toute la longue étendue de la forêt. Il sauta alors en l’air, se métamorphosa entre deux bourrasques de vent, et continua son exploration de l’île vers un endroit qu’il n’avait pas encore abordé.