C'est avec ce proverbe en tête que la journée d'Atios débutait. En effet, du courage, il fallait pour bien avant l'aurore, se lever. Il avait bien dormi, bien que très peu, puisqu'il se couchait toujours à minuit et se levait toujours à 4h du matin. Son horloge biologique était réglée à sa convenance, surprenant plus d'une personne... Et c'est avec Excalibur en main, qu'il sorti sans faire du bruit de sa chambre d'auberge. Il n'avait pas peur pour ses possessions car ... elle n'existait pas. Et oui, il est rare qu'un aventurier ai beaucoup de chose. De l'argent ? Il ne fallait pas compter là dessus. Grâce à quelques petits boulots, Atios avait à peine pu se louer une chambre dans l'auberge du coins. Le plancher grinça sous son poids. Il soupira. Dans la fenêtre au bout du couloir, seule l'obscurité emplissait le ciel. Tout le ciel ? Non. La lune était toujours visible, mais elle se faisait déjà lointaine. Bientôt, le soleil se lèverait. Dans quatre heure et demi, environs. Il prit plus de précaution et avança, avant de descendre dans les escaliers de l'auberge. Les serveuses, elles, continuaient d'astiquer tables, tabourets, comptoir et plancher. Le tavernier, lui aussi aider ses employées, et la cire des bougies étaient presque toutes complètement fondues, et la mèche pratiquement consumée. Atios salua silencieusement du visage, et d'un sourire les courageuses serveuse et le tavernier avant de sortir dehors en tentant de faire le moins de bruit possible.

Le grincement de la porte l'exaspéra. Eh oui, l'architecture en bois avait un certain charme, il fallait bel et bien l'avouer, mais certains inconvénients étaient vraiment, vraiment très embêtant. L'air frais lui enveloppa complètement le corps, et Atios regretta le feu de la cheminée qui crépitait hier soir dans l'auberge. Sa chemise ne le protéger pas du tout des premiers vent hivernaux, en avance cette année semblerait-il. Le jeune homme frissonna. Les rues étaient désertique à cette heure-ci. Les vastes marchés, les terrasses de bar, les ruelles, les étalages. TOUT était vide. Cela accentuait la fraicheur du matin, grâce à une certaine mélancolie des lieux. Il se décida d'avancer. Les étoiles et la lune était le seule moyen de voir devant soit par cette nuit d'automne, bien qu'elles s'en iraient d'ici quelque temps. Avec un peu de mal, il retrouva sa route jusqu'à la place centrale de Magnoria. Et là ? Atios fit comme chaque matin, son entrainement.

Pendant deux heure, il aller répéter les mêmes mouvements. Le but ? S'habituer à l'épée et se muscler les bras. Et ensuite ? Il irait courir dans la ville l'épée en main, le but étant de muscler ses jambes et augmenter son endurance. C'est après avoir enchainer mille fois une taille verticale, horizontale et divers exercices d'épéistes et d'escrime qu'il alla se rafraichir dans l'eau de la fontaine de la place principale. C'est en regardant le reflet pâle de la lune dans l'eau qu'il remarqua quelqu'un dans son dos. Par instinct, il saisit l'épée, la garde posée sur le rebord de la fontaine, prêt à se défendre au pire des cas. Il avait sûrement été trop concentrer sur son entrainement pour remarquer cette personne.

Le saviez-vous ? La poste était en grève cette semaine. Et lorsqu'au quartier général des Blue Pegasus, on remarqua avec agacement qu'une fois de plus, Érèbe avait salement bâclé les maigres corvées que lui avait confié Bob, on s'arrangea pour trouver une punition digne de ce nom. C'est l'oreille encore rouge des doigts serrés de ses camarades que la donzelle quitta sa tablée pour se diriger, lettres sous le bras, vers la charmante ville de Magnoria. À pied, elle devait se rendre jusqu'à certaines maisonnées et livrer les lettres que quelques membres de sa guilde n'avaient pu faire passer à leurs familles ou amis à cause de cette inexplicable semaine de congé prise par les fonctionnaires de Fiore.

- ATCHAH ! éternua-t-elle disgracieusement.

Il était six heure du matin, les oiseaux n'avaient pas encore entamé leur cohue matinale et Érèbe, fière d'elle-même, venait de poster la dernière enveloppe de sa sacoche. Pourquoi avait-elle attendu la nuit, pourquoi s'était-elle glissée près des boîtes aux lettres tel une voleuse, pour délivrer son paquetage ? Tout simplement pour être sûre de ne croiser personne, et de ne pas avoir à déblatérer des heures durant sur le devenir de ses compagnons pour lesquels elle venait jouer les facteurs. Seulement voilà, à trainailler en ville pendant une nuit aussi fraiche que celle-ci, même en portant sa cape en guise de coupe vent, elle avait tout de même fini par s'enrhumer.

- Hm, m'assoir ... et au grommellement s'enchaîna l'acte.

Descendant tranquillement les marches qui la menaient à la fontaine, elle déposa son arrière train sur l'un des bancs qui bordaient cette dernière. Eut-elle à peine le temps de renifler ce qui venait couler de l'une de ses narines, qu'un damoiseaux avait pointé sa lame vers elle. Le visage couvert d'eau, il la dévisageait avec autant d'audace que d'intrigue. Reniflant une fois de plus, aussi bruyamment qu'auparavant, les joues rosées et le regard mou, elle s'adressa à lui d'une voix plate.

- ... Tu devrais t'essuyer le museau, tu va chopper la mort.

La jeune femme vers qui il pointait son arme renifla. Il reposa son arme, visiblement satisfait de la menace (inexistante) que représentait la nouvelle venue. Il lui sourit, et fit une révérence. Et Atios rajouta sur un ton enjoué :

- ... Tu devrais t'essuyer le museau, tu va chopper la mort.

- Excusez-moi, j'ai cru que vous me vouliez du mal. A cet heure-ci, on distingue mal et j'ai failli vous prendre pour quelqu'un de malhonnête. Bref, toutes mes excuses. Mais, pardonnez ma curiosité, mais, qui êtes-vous ? Et j'ajoute à cette question, une de ses consoeurs : Que faites-vous dehors par cette froide matinée, le nez qui coule, et "visiblement", ayant attraper la mort ?

Une vrai pipelette, ce jeune homme n'est-ce-pas ? Et curieux qui plus est ? Bien qu'il fusse plus grand que son interlocutrice, il avait un air un peu enfantin. Ce qui contrastait dans un décalage assez violent le fait qu'il s'entrainait à l'épée. La marque dorée de Fairy Tail visible à son poignée confirma l'appartenance à la guilde locale.

Par contre, une chose qu'il partageait avec son interlocutrice, c'était le fait qu'il aller attraper "la mort" s'il ne s'essuyait pas le visage. Mais fichtre...

- J'ai oublier ... de quoi m'essuyer. Dit-il d'un air ennuyé. Et sa chemisette ne lui permettrait pas non plus de se sécher. Mais l'eau lui avait le plus grand bien. D'ailleurs, s'il faisait meilleur dans la journée, il irait se laver dans un lac voisin. Et s'il faisait moins beau ? Il se servirait des bains publics. Ils avaient des douches, là-bas. Par contre, il faudrait qu'il aille s'acheter un savon.

- A ... ATCHAH ! ATCHAH !

La jeune femme se dépêcha de faire remontrer cette goûte qui lui pendait au nez. Prenant une très forte inspiration, elle aurait bien aimé trouver de quoi se moucher. Frottant de son indexe la larme qui avait suivi cet enchaînement d' éternuement, elle remarqua qu'elle non-plus n'avait rien à offrir à l'inconnu, qui puisse faire office de serviette-éponge. Il y avait bien sa cape mais ... c'était hors de question, elle avait beaucoup trop de valeur à ses yeux.

- Et moi j'ai oublié de quoi me moucher ...

D'un bond léger elle abandonna les lattes de son banc. Une fois debout, elle renifla de nouveau, péniblement, puis s'inclina de quelques degrés. Plaçant une main devant sa poitrine, avec toute l'ironie que pouvait porter ce geste, elle se présenta au curieux jeune homme.

- Bifrost Érèbe, pour vous servir ... À sa dégaine et à sa voix, il était plus qu'évident que cette réplique n'avait lieu d'être que pour l'humour, et rassurer son locuteur. Elle se redressa d'ailleurs bien vite et de son traditionnel demi-sourire tranquille, tenta de répondre aux interrogations de ce drôle de bonhomme.

- T'en fais pas y'a pas de mal, ça arrive et puis c'est vrai que depuis deux heures que je me balade, j'ai croisé que deux chats et cinq ivrognes. Personnellement, je ne faisais que livrer du courrier ... Mais au fait, qu'est-ce que tu fais là toi ? Après l'avoir asséné de question, c'était la moindre des choses qu'elle lui en rende. De plus, elle avait remarqué son appartenance à Fairy Tail et, se demandait tout de même pourquoi un des mage de la guilde locale se trouvait ici comme ça à cette heure là. Certes elle ne lui avait pas rendu son vouvoiement, mais ça n'était certainement pas la chose qui allait lui sauter à l'esprit en premier lieu.

Atios, voulant éviter de partager avec cette jeune femme "la mort"t, il brandit Excalibur devant lui un peu brusquement. La lame se nimba de lumière dégageant une certaine chaleur, et le visage du jeune homme eu tôt fait d'être sec. Quant à la grosse larme de morve dégoulinant de façon fort charmante du nez de son interlocutrice, elle coula au sol sous l'effet de la chaleur... Une minuscule flaque de morve au sol.... La scène était assez étrange. Le tranchant de l'arme redevint visible, avant que le vent ne s'enroule dessus, rendant l'arme quasiment invisible. Il la reposa sur la fontaine.

Il décida qu'il était temps de répondre, après être rester silencieux un bout de temps et avoir écouter la jeune dame, Bifrost Erèbe. Enfin, il fallait remarquer que son nom n'avait rien de bien commun non plus, et qu'il allait peut-être l'abandonner, vu qu'il avait été chasser de chez lui à coup de pied dans le derch' avec l'épée sacrée. De la bouffe ? Fallait pas rêver non plus, les hivers étaient froid; en parlant de ça, heureusement qu'il avait pour habitude de planquer des sous dans des endroits cachés, sinon, sa cape (qui était à l'auberge), il n'aurai jamais pu la payer. Endurci ? Pas qu'un peu. Le froid, la chaleur. La faim, la soif. Tout cela il l'avait vécu. Ces dernières années ressemblaient à un long pèlerinage. Sous la pluie, sous le blizzard. Sous le soleil ardent. Il avait vécu et il était arriver là. Il comptait bien maitriser l'épée, après tout ce qu'il avait traverser à cause de cette dernière.

- Je suis ... Atios. Mon nom de famille est .. bouarf, je compte l'abandonner de toute façon. Et euh ... là je m'entraine. A l'épée précisément.

- Cool ... lança-t-elle sur un ton tracassé.

Du revers de la main, elle essuya le liquide malsain qui venait de s'écouler de ses narines. Fort heureusement, après que la vague de chaleur eut fouetté son visage et que le contenu de son nez se soit mit à chauffer, elle se pencha rapidement vers l'avant. Beau réflexe qui lui évita de tacher son habit. Constatant l'ampleur des dégât, sur son visage comme sur son poignet souillé, elle avança rapidement en direction du point d'eau et, sans la moindre once d'hésitation, y plongea poings et figure. Lorsqu'elle en ressortit, bras et cheveux dégoulinant, elle ne sembla pas plus gêné que ça par le froid de saison. Pourtant d'une joue à l'autre, son visage pâlot se parait de rouge.

- T'en fais pas pour le nom, un prénom ça suffit amplement.

Tout en égouttant ses cheveux, elle lui adressa un sourire mollasson. Puis son regard dériva en direction de cette bien étrange épée. Elle eut une pensée pour LionHeart, la lame était alors dans son dos, accrochée horizontalement à sa ceinture. Ses mains relâchèrent sa chevelure qu'elle arrangea par un rapide mouvement de tête.

- S'entraîner à l'épée hein ... j'ai jamais été très bonne à ça. En tout cas c'est la première fois que je vois une arme-radiateur, ça doit être pratique quand tu pars en mission dans le froid.

- Qu'est-ce-qui ne vas pas ? dit-il sur un ton quelque peu soucieux. Hey mais ...

Trop tard. L'eau de la fontaine fut vite contaminée par les sécrétions nasales de la jeune femme. C'était ... extrêmement dangereux. Ceux qui allait boire cette eau allait se choper un rhume.

- Hey mais ... On ne fait pas ça dans la fontaine! On vous aurait trouver un mouchoir ou autre! C'est dégueulasse de faire ça! Certaines personnes lavent leurs habits dans cette fontaine, d'autre boivent cette eau! lui reprocha t-il. Il prit une barrique et s'en servit pour récupérer l'eau souillée et la jeta sur un mur. Faut penser aux autre avant de faire ça ..

Il soupira bruyamment avant de sécher Érèbe, elle aussi avec son arme et de dire, en pointant la gorge, avec Excalibur, entourée de vent :

- Cela vous dira un peu d'escrime l'un contre l'autre ? Si vous êtes mauvaise, je pourrai peut-être vous aider et c'est mieux de s'entrainer contre quelqu'un.

- Hey mais ... On ne fait pas ça dans la fontaine!

Ses yeux se firent rond. Elle fixa Atios avec étonnement alors qu'il s'efforçait de purifier l'eau à grand coup de baquet. S'il avait vraiment voulu la décontaminé, il aurait sans doute du y passer la nuit. Seulement c'était une fontaine et, le propre de ces choses là, c'est bien de laisser circuler l'eau qu'elle contient. D'ici à ce que le prochain mort de soif vienne s'y désaltéré, le liquide souillé aurait été évacué dans les canalisations de la ville. Le geste du bonhomme lui sembla donc un poil trop impulsif. C'est lorsqu'elle voulu le lui faire remarquer que ce dernier bandit sa lame. Illuminée, elle dégagea de nouveau cette trop forte chaleur qui força la donzelle à détourner le visage.

- Mais, c'est jamais que du moumoue ... y'a pire tu sais.

Une fois le radiateur coupé, elle recommença à le dévisager, d'une face plus neutre cette fois-ci. Le remerciant avec mollesse pour ce séchage expresse, elle passa une main dans ses cheveux, encore un tantinet humides. C'est à ce moment-ci qu'il adopta cette drôle de posture, tout à fait agressive. L'épée sous la gorge, la jeune femme ravala sa salive et arqua les sourcils.

- Cela vous dira un peu d'escrime l'un contre l'autre ? Si vous êtes mauvaise, je pourrai peut-être vous aider et c'est mieux de s'entrainer contre quelqu'un.

- Ah, c'est que ça ... dit-elle en écartant délicatement la lame de son cou du bout de son indexe. Je sais pas. Déjà je me le sens pas des masses et puis je n'me suis jamais entraînée avec quelqu'un. Même si tu dis que c'est mieux, je me demande. Et ils vont encore me porter par le short s'il apprennent que j'ai sorti LionHeart en pleine ville, devant un membre de Fairy Tail en plus.

C'est vrai qu'entre ses doigts, le jouet n'était pas des plus stables. Surtout si l'on savait qu'elle l'utilisait en le gorgeant de sa magie. Généralement, c'était loin et seule qu'on la laissait s'entraîner à l'épée.

- Mais, c'est jamais que du moumoue ... y'a pire tu sais.

Y à pire. ... Y à pire.... Elle osait lui dire ça pour se justifier ? Atios soupira. Oui, il y avait pire. Mais est-ce que cela justifiait tout ? Même si l'eau était évacuer au tout à l'égout... une fille en plus. Une fille... qui n'avait aucune manière. Et dire que lui avait tout appris alors qu'il n'avait été qu'un simple bouseux issu d'une ferme. Enfin, pas le temps de le faire remarquer. Il l'avait déjà sécher, qu'elle détourna le visage. Mais la chaleur n'était pas agressive. Elle semblait presque ... chaleureuse, et douce. En effet, il contrôlait les effets de la lumière. Elle pouvait être dangereuse, ou alors inoffensive ...

- Ah, c'est que ça ... Je sais pas. Déjà je me le sens pas des masses et puis je n'me suis jamais entraînée avec quelqu'un. Même si tu dis que c'est mieux, je me demande. Et ils vont encore me porter par le short s'il apprennent que j'ai sorti LionHeart en pleine ville, devant un membre de Fairy Tail en plus..

- On s'en fiche non ? Je pense pas qu'ils t'en voudront. Et ça ne peux faire que du bien au deux. Et je parlais juste d'escrime. Pas de combat magique. Je risquerai de perdre de toute façon.

- J'aime franchement mieux pas lâcha-t-elle en passant une main derrière sa nuque.

Pour sûr, les membres de sa guilde ne se gêneraient pas pour lui donner une nouvelle punition, tout aussi ennuyeuse que la précédente, si elle daignait faire usage de sa lame en ville. Enfin, uniquement si cela causait de quelconques dégâts à la dite citée ou à l'un de ses habitants. La véritable contrainte n'était en réalité rien de plus que sa propre paresse. En effet après avoir trotté trois plombes et distribué du courrier en pleine nuit, elle n'avait pas vraiment envi de sortir son jouet.

- Le prend pas mal hein, je suis un peu patraque.

Elle aurait pu, mais elle ne le voulait pas. Puis en réfléchissant d'avantage, rentrée au quartier général des Blue Pegasus ne semblait pas la séduire d'avantage. Maintenant qu'elle avait fait tout ce chemin, était-il vraiment nécessaire de rebrousser chemin immédiatement après la fin de sa triste mission ? Techniquement parlant, oui. Mais ça non-plus, elle n'en avait pas envi. Sur ce, elle eternua.

- Et dis moi, Atios, c'est quoi ta spécialité ? Sniff ! Sniff !

Spécialité ? Cuisine ? Jardinage ? Magie ? À croire que les précisions et elle ne faisait pas bon ménage, une fois de plus elle parlait de quelque chose sans prendre la peine d'expliquer de quoi ou de qui il s'agissait.