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Parce qu'on le vaut bien ! [PV : Misto] |
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| Sujet: Re: Parce qu'on le vaut bien ! [PV : Misto] Dim 17 Fév - 16:00 | |
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Jiro Yu
| Resplendissante dans sa robe, et toujours extrêmement concernée par les soucis d'autrui. Misto, encore une fois, rassura Jiro en lui promettant que tout allait bien se passer. Les pensées soucieuses du marionnettistes s'évaporèrent comme par magie (en était-ce, d'ailleurs ?) quand elle posa ses lèvres sur sa joue froide. Elle le guida au travers de la foule à la poursuite de M.Propre, l'hôte perturbé par ce qu'il venait de comprendre. Propre avait vu, avait senti que son exemplaire de la toile magnifique qu'il arborait fièrement n'était plus sa toile magnifique qu'il arborait fièrement, mais juste une copie. Comme si l'authenticité disparue avait souillé toute la beauté de la scène immobile.
Dans sa tête, à nouveau, Jiro entendit les voix multiples et consternées. Au dessus d'elles, la voix de Misto résonnait, assurant leur réussite. Ils arrivèrent dans une salle vide, où Propre, au milieu de celle-ci, s'était immobilisé, le regard vide, absorbé par ses pensées. Misto s'avança délicatement, comme marchant sur des œufs en espérant ne pas les casser. Elle réussit à lui faire dévoiler ses soupçons avec brio. Encore une fois, elle obtenait ce qu'elle voulait. L'homme confia ses hésitations sur l'auteur du délit qu'il jugeait comme un acte des plus blasphématoires, et la fille réussit à le guider vers l'hypothèse que ce soit Lorelei, l'homme importunant qui l'avait défiée, le véritable voleur. Propre semblait prendre part à ses idées, petit-à-petit. Il la croyait, et pour renforcer sa thèse, il se tournèrent vers le mage resté jusque là silencieux.
« Et toi ? Qu’en penses-tu Than ? As-tu vu quelque chose qui t’aurais paru anormal ? _ Oh, et bien... pendant l'extrait joué par l'Ocarina, la foule s'est immobilisée, totalement captivée par la mélodie. Je peux vous assurer que chaque son qu'elle produit fait le même effet sur chaque personne qui l'entend pour la première fois. Même moi, après des... années où je l'ai entendue, je suis totalement enveloppé par la musique, et j'ai du mal à m'en détacher. La foule était immobile, mais il y a eu du mouvement. Un mouvement en particulier. Vif, précis. Je n'ai pas eu le temps de savoir ce qu'il était. Je n'ai pas ressenti l'obligation, également, de me tourner vers lui; je n'imaginerais pas qu'un tel acte se fasse. Et pourtant, à la fin du spectacle, quand tout le monde applaudissait, j'ai compris qui avait bougé. C'était ce Lorelei. Chaque corps était immobile, mais lui avait bougé d'un mètre. Je ne sais pas ce qu'il a fait, mais peut-être que, pendant le temps où chacun avait les yeux tournés vers la scène, il réussit à voler la toile et revint à sa place, comme si de rien n'était. Mais il a commis une erreur. Juste un mètre de différence, mais c'est tout de même conséquent. Il faudrait le surveiller davantage. »
Il se rendit compte que son argument était faible, qu'il ne voulait pas forcément montrer quelque chose, mais il espérait, en apportant un lot d'informations conséquent, noyer encore plus Propre dans son propre scepticisme. Quand il sera tellement chamboulé par toute cette histoire, ils pourront en profiter pour s’éclipser et ne plus penser à cette situation dans laquelle ils s'enlisaient. Tous les trois, ils revinrent alors dans la salle du bal. Et là, coup de théâtre ! Le tableau avait encore changé. Ce n'était pas l'original, mais ce n'était pas non plus leur propre copie. Non, encore une fois, on avait remplacé ce tableau par une tierce copie. Jiro fut totalement déstabilisé, et tenta de croiser le regard de Misto, mais elle était elle-même perdue dans ses pensées. Il se rendit compte que Propre avait lui aussi remarqué ce nouveau fait, alors qu'ils auraient pu jouer dessus s'il le l'avait pas vu. Les évènements s'enchainaient trop rapidement, ils devaient s'accrocher pour ne pas perdre le rythme et s’emmêler. Oui, plus que tout, Jiro voulait quitter cet endroit, et le plus rapidement possible. Misto partit au pas de course rencontrer Lorelei, l'interrompant dans ses facéties avec les demoiselles fascinées par l'homme, et ils disparurent tous deux dans une pièce voisine.
Angoisse. Un loup lui ordonna de les suivre. Jiro savait qu'il devait le faire, mais il savait aussi que s'il le faisait, son angoisse naissance augmentera. Rien de ce qui se passera derrière cette porte où les deux personnages avaient disparus ne pouvait être bon. L'homme, en voyant arriver Misto vers lui, avait eu sur son visage la même expression de haine que Propre quand il regardait sa fiancé. L'expression d'un homme qui se sentait supérieur aux femmes et qui n'hésiterait pas à l'éliminer. Misto, bien sûr, pouvait se défendre. Mais était-elle capable de repousser complètement l'homme ? Elle pourrait se blesser si Jiro n'intervenait pas. Mais s'il intervenait, il perdrait le contrôle et tuerait Lorelei. Pas à cause de sa pulsion qui rythmait son souffle depuis quelques minutes, manquant de le faire exploser. A cause du fait qu'il ne supporterait pas qu'on s'en prenne à Misto.
L'air grave, il commença à marcher vers eux. Propre le suivit, mais il lui lança un regard glacial, lui ordonnant silencieusement de ne pas le faire. L'hôte se figea sur place, permettant à Jiro de continuer seul. Il ouvrit les portes, arrivant dans un autre salon, et avança le long d'une vaste galerie pour entendre finalement les voix de Misto et Lorelei, cachés dans une autre pièce, à l'écart de la fête et de tout dérangement. Il resta caché, se faufilant dans la pièce pour les voir sans être vu. Il remarqua avec frisson que l'expression de haine sur le visage de Lorelei était désormais régulière. Il n'arrivait plus à la cacher. Il ne pourrait revenir en arrière.
Il fallait qu'il fasse mal.
Trop perturbé par l'angoisse, Jiro ne comprenait pas ce qui se disait. Il ferma alors les yeux pour tisser sa toile. De ses doigts fins se déroulèrent des fils magiques qui s'accrochèrent à plusieurs endroits dans la pièce. Il se créa son propre espace de jeu. Dans cette pièce, il serait le maître, et prendra l'homme au piège. Il rouvrit les yeux, et remarqua quelque chose de particulier. Dans un coin d'une pièce, un armure tenant une lance se tenait près d'une cheminée aux flammes ardentes. Et des écritures magiques s'inscrivaient sur le plastron de l'armure. Jiro comprit que c'étaient des runes. Et il vit Lorelei agiter ses doigts, dans son dos, à l'abri du regard de Misto. Par la distance, l'homme écrivait un sort sur l'armure. Il allait prendre Misto par surprise. Elle n'allait pas sentir l'attaque venir, car elle n'était pas humaine; ca allait être une simple armure non-vivante qui allait l'attaquer. L'armure se mit alors en mouvement, le sort de l'homme finalement achevé - on pouvait voir l'écriture scintiller sur le plastron de l'armure. Étrangement, elle ne faisait aucun bruit, malgré la ferraille abondante dont elle était faite et qui semblait s'entrechoquer à chaque mouvement. Elle leva la lance, prête à transpercer Misto, et la lança à toute vitesse. Jiro réagit au quart de tour, tirant sur son bras pour faire revenir vers lui un vase qu'il avait touché avec un de ses fils. Le vase heurta la lance en plein vol et dévia sa trajectoire. La lance frôla l'oreille de Misto et se planta dans le mur face à elle, plus loin.
La scène prit une tournure alors différente. Misto, qui s'attendait sans doute au combat, allait réagir en conséquence. Mais était-elle au courant des facultés de l'homme ? Non. Mais elle devait avoir senti la présence de Jiro, et devait par conséquent rester confiante. Jiro assurait ses arrières. De loin, il vit de nouveaux mouvements. Des écritures se mirent à scintiller sur les buches enflammées de la cheminée, et elle bondirent alors d'un élan prodigieux vers la jeune fille. Jiro sortit de sa cachette alors et sauta vers Misto pour la pousser. Il tombèrent tous deux à terre tandis que les buches commencèrent à embraser un tapis, plus loin. Lorelei ne s'en soucia pas, il dégaina un revolver et le pointa vers Jiro qui était toujours à terre, devant Misto.
« J'ai directement compris qu'il y avait quelque chose de louche chez vous deux. Alors, qui êtes-vous réellement ? Haha, je n'attends pas de réponse. Cela restera un mystère pour tout le monde. Car vous allez mourir ici, et maintenant ! »
Il tira. Jiro tenta d'esquiver, mais la balle frôla l'extérieur de son bras. Il ne saignait pas, cependant. La balle avait fait un trou dans le bois de la marionnette. Lorelei, désemparé, voulut tirer à nouveau, mais Jiro, actionnant les fils reliés de toute part de la pièce, fit tomber un énorme lustre en plein sur l'homme qui fut écrasé. Les bougies se répandirent de toute part, embrasant un peu plus la pièce par de grosses flammes qui dégageaient une fumée noire. Jiro se releva, et aida Misto à se relever.
« Quittons cet endroit, maintenant. _ Vous n'irez nulle part. »
Ils se retournèrent pour faire face à M.Propre, qui tenait lui aussi un revolver - la nouvelle mode chez les nobles. Il les visait tous les deux, la haine au visage.
« Il y a eut deux vols de tableau cette nuit. Et il y a deux suspects. Parfait, non ? Un vol par suspect. Le premier voleur est là, par terre sous ce lustre. Et le deuxième voleur... il s'agit de vous deux ! Imposteurs ! Venus d'Iceberg, c'est ça ? Ils en entendront parler. »
Jiro resta silencieux, et guida ses fils magiques vers le corps inanimé de Lorelei. Il en fit son pantin, et força le corps à ses dégager des débris de l'énorme lustre. Lorelei leva son propre révolver vers Propre, sous les ordres silencieux de Jiro, maître de la scène.
« Alors comme ça, les deux groupes de voleurs font alliance contre moi ? Vous n'allez pas vous en tirer comme ça. Les gens vous soupçonneront. C'est évident que vous êtes les coupables tout désignés. Lorelei, baissez-moi cette arme et nous trouverons un terrain d'entente. Je suis prêt à pardonner si vous me rendez ma toile. _ Pardonner ? Avec un tel visage rempli de hargne, ce mot perd sa valeur en sortant de votre bouche acerbe. Vous ne méritez pas de vivre. _ Et c'est vous qui dites ça ? Le monde est au courant des magouilles que vous faites dans l'ombre, des esclaves que vous achetez. Bientôt vous serez arrêtez, l'argent ne suffira plus pour que la justice ferme les yeux sur vos actes douteux. _ Alors tuez-moi. »
Propre tira alors sur Lorelei qui tomba en arrière, définitivement mort. C'était bien sûr Jiro qui parlait par l'intermédiaire de la marionnette. Il était quelque peu responsable de la tournure des évènements. Mais ce n'était pas explicite. Propre n'en avait aucune idée; et Jiro espérait que Misto ne s'en douterait pas non plus, même s'il savait, au fond de lui, que la fille devinerait facilement son manège.
Propre se tourna alors vers Misto et Jiro, restés côtes-à-côtes.
« Où est ma toile ? Vous avez cinq secondes, ou vous connaîtrez le même sort que ce foutu homme ! »
Jiro avait envie de dire à Propre ses quatre vérités, mais il manquerait de temps. Avec ses fils, il s'empara du revolver qui vola au loin, et il immobilisa Propre, qui, écartelé, fut soulevé au centre de la pièce. Un fil servit à lui torde la langue pour qu'il ne puisse plus parler. Jiro se tourna vers son amie.
« Que fait-on de lui, alors ? »
Allait-elle lui dire de le tuer ? Il attendit, l'air grave. Le feu crépitait et prenait de l'importance à leurs côtés. Ils devaient se dépêcher.
Parrallèlement à l'angoisse, Jiro ressentit quelque chose d'autre. A l'endroit où la balle l'avait transpercé, il ne saignait pas car seul la marionnette avait été touchée. Mais il sentait le bois s'effriter. La marionnette allait se briser, et son véritable corps serait alors exposé. Ils devaient vraiment se dépêcher. |
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| | | Sujet: Re: Parce qu'on le vaut bien ! [PV : Misto] Lun 18 Fév - 9:59 | |
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Misto
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Parce qu'on le vaut bien !
Jiro & Misto s'en vont voir les oeuvres d'arts de plus près ♫
Ah les Manoirs. Ah les bals. Ah Halloween. Oh une invitation ! Oh un squelette ! Ah UN MONSTRE !
Chaleur. Les bougies répandaient tranquillement les flammes le long des tapisseries et des tapis, entourant peu à peu la scène qui c’était déroulée trop vite pour que la jeune femme est eu le temps de réagir. Panique. Il était blessé et ils avaient perdu quelqu’un. Danger. L’arme pointée sur eux qui menaçait leur vie aussi surement que le feu proche d’eux. La diversion de son ami avait réussi à gagner du temps. Juste un peu. Et la stratégie de la jeune femme qui n’avait été au final qu’un bel échec.
- Que fait-on de lui, alors ? Jiro
Instinctivement, elle chercha à se dégager pour le protéger. Lui et pas elle. Misto ne savait pas sur quel pied danser. Elle n’avait pas de plan B et sentait que quelque chose n’allait pas. Elle réfléchissait à toute vitesse en écartant la possibilité de tuer M. Propre mais dû se résigner. Il n’y avait plus d’autre solution. Elle se traina à quatre pattes devant Jiro et fixa leur hôte, yeux dans les yeux.
- Je ne sais pas où est votre toile. Alors allez-y, tirer et créer un raffut encore plus important. Je suis sûre que vos invités apprécieront. M. Propre n’est finalement pas si sain qu’il essaie de le faire paraitre. Je sais pour vos précédentes épouses. Le marché d’esclave, c’est de la gnognotte à côté de la torture que vus leur faite subir avant de les dépecer. - Comment .. ?! - Tout finit par se savoir. Meurtrier. Tôt ou tard.
La pique ne lui plut pas. L’adolescente grinça des dents. Elle avait joué son vatout et elle avait choisi de sauver Jiro. Il rechargea le canon. Lentement. La balle se logea dans le canon, prête à œuvrer. Il se lécha les lèvres d’excitation à l’idée de son pouvoir. A l’idée d’ôter la vie. Sa main se reporta sous le magasin. Il ajusta son tir. Trainant délibérément. Elle vit le doigt de Propre presser la gâchette au ralenti. Ses yeux ses fermèrent et elle attendit la douleur en serrant les dents. La brune entendit la détonation mais ne sentit rien. Absolument rien.
JIRO !
Elle rouvrit les yeux, angoissée à l’idée qu’il se soit interposé de nouveau. Elle ne put que constater l’épouse de Propre et Henning dans l’encadrement de la porte. La première, malgré ses beaux vêtements, tenait une planche brisée dans ses mains avec une expression neutre. Le loup, assis à côté, observait les deux aigles au milieu du cercle de flamme.
J’avais bien fait de l’envoyer. - Est-ce que vous allez bien ?
Misto dévisagea la jeune épouse. Amie ? Ennemie ? Elle ne savait plus dans quel panier placer qui. Le plus important dans l’immédiat pour elle, c’était la survie de Jiro. Pour le reste, elle repasserait. Son loup lui expliqua alors. L’épouse était l’intermédiaire du vol. L’intermédiaire des DEUX groupes de voleurs. Et le nettoyeur en cas de pépins. L’esprit lui avait expliqué la situation et elle avait pris les choses en main. Il n’y avait plus d’invités. Et elle venait d’assommer M. Propre avant que quelque chose de plus dramatique ne se fasse encore.
- Je … - Nous n’avons pas le temps de nous étaler. Je suis navrée. Prenez la toile et filons. Le feu et Tobi nous couvriront.
La jeune fille émergea de sa torpeur et attrapa l’étui à carte près de la fenêtre alors que les flammes commençaient à en lécher l’enveloppe. Sa main attrapa celle de Jiro alors qu’elle sautait par-dessus le feu. Des morceaux de sa robe s’enflammèrent mais elle n’y prêta pas grande attention. Elle lança la toile à leur complice avant de taper sur les pans de la tenue de Jiro qui avait subi le même sort que son vêtement.
- Qui est Tobi ? - Mon esprit des flammes. - Vous êtes mage ? - Mage et sans guilde. Alors si vous avez un job à me fournir pour très bientôt je prends. Parce qu’avec cette histoire, je vais me retrouver au chômage dans très peu de temps.
Elle les guida dans les couloirs en courant, hâtée par la fumée qui se dégageait du bureau et par la perspective que quelqu’un d’extérieur s’aperçoive que quelque chose n’allait pas. Elena, comme elle se présenta, fit des poses régulières pour apposer une rune d’invocation sur les murs. Pour Tobi disait-elle. Ils sortirent du manoir par une porte arrière et traversèrent le jardin rapidement pour se mettre à couvert. La mage de feu se tourna alors et leur laissa l’occasion de reprendre son souffle.
- Admirez le travail. Invocation. The Fire Bird : Tobi !
Le sol vibra un peu alors qu’un cercle de rune se dessinait autour de la maison. Elles se mirent à bruler comme des soleils miniatures avant que la créature n’émerge enfin du portail. L’oiseau de feu s’éleva et traversa la maison de part en part avec son corps d’énergie calorique. Le manoir prit instantanément feu dans sa totalité. Misto ferma les yeux et se rapprocha de Jiro. Elle était sincèrement désolée de la tournure des évènements et s’en voulait sincèrement. Seulement, au lieu de laisser les mots l’exprimer, elle dût se contenter de le faire expressivement. L’hommage au mort avait devancé les excuses de la jeune femme.
- Brebis perdu, le feu vient de purifier tes pêchés. Moi Kashu des Requiem je salue ton âme.
Elena révoqua illico Tobi avant qu’il ne prenne trop de hauteur et interpella les deux aigles pour les emmener plus loin.
- Venez. Il est temps qu’on aille voir le boss pour la livraison. Les pompiers ne vont pas tarder et le Conseil Magique risque de bientôt venir fourrer son museau dans le coin.
| © Thank's to the the Sky |
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| | | Sujet: Re: Parce qu'on le vaut bien ! [PV : Misto] Dim 24 Fév - 15:44 | |
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Jiro Yu
| Misto prit la relève et s'attaqua délibérément à l'homme, le rendant plus furieux que d'habitude. Le noble frémissait de rage et d'indignation; peut-être de voir sa demeure en flamme et la situation en sa défaveur le rendait-il fou. Et Misto entretenait la flamme, alimentant l'émotion explosive de l'homme en l'énervant plus qu'il ne l'était. Que cherchait-elle, alors, en agissant ainsi ? Elle jouait littéralement avec le feu. Jiro la contemplait, hagard, essayant de comprendre.
Elle obtint satisfaction; l'homme faillit se jeter sur elle, le revolver en l'air, et il tira. Mais la trajectoire de la balle fut déviée avec l'entrée en scène de deux nouveaux personnages. La fiancée et le loup. Cette dernière attaqua Propre par derrière, l'envoyant au monde des songes, et se tourna vers les deux derniers invités. Tout ensuite se passa rapidement. Ils récupérèrent la toile et déguerpirent. La femme, Elena, se présentait comme une magicienne indépendante. Jiro fut effaré par cette nouvelle, et il se demanda si elle jouait un rôle à la perfection avec Propre ou si, au contraire, elle avait réellement été sous son joug et venait tout juste de s'émanciper. En tout cas, son prétendant derrière eux, elle arborait sur son visage une expression des plus déterminée. Elle mena les deux mages d'Eagle's Claw dans le jardin et leva les bras, invoquant un esprit enflammé pour détruire une bonne fois pour toute le manoir dans des braises démesurées. Ils s'en allèrent ensuite tous les trois, pour éviter de se confronter aux autorités. Jiro, pendant leur course nocturne, restait silencieux.
Alors était-ce ça, leur travail ? Fuir, pour toujours ? Il n'y avait pas d'alternative, jamais ils n'auraient pu se défaire des autorités agrippantes. Alors si chaque mission proposée par l'Impératrice Tsukiyo ressemblait à celle-ci, Jiro se retrouverait-il pleinement satisfait ? C'était l'idéal qu'il avait toujours recherché; il revenait aux origines de sa vie, au sein d'un groupe qui l'acceptait, donc d'une famille, et il faisait ce qu'il faisait de mieux : la fuite après le meurtre. Misto n'avait pas bronché en entendant la plainte silencieuse des cadavres carbonisés. Ni Elena. Alors il existait des personnes chez qui le meurtre n'avait pas de malsaines répercussions ? Misto avait-elle déjà expié ses crimes, pour continuer à courir derrière Elena, à ses côtés, sans se faire un sacré sang d'encre en repensant à la scène ? Pire : elle n'avait pas proposé d'alternative et semblait prête à accepter la mort de l'homme avant l'intervention de la femme.
Et si jamais ils ne l'avaient pas tués, qu'auraient-ils récoltés ? Propre les aurait dénoncé aux autorités, et peut-être qu'ils auraient réussit à faire condamner Propre aussi pour ses exactions, mais cela n'aurait pas annulé leur propre crime. Ils auraient terminés leur existence en prison. Dans les deux cas, ils étaient condamnés. Si Misto arrivait à oublier ses peines, et vu que Jiro n'avait aucun soucis, par faute de support moral suffisant, à regarder des personnes mourir plus ou moins de sa faute, alors la fuite leur était préférable. La demande de mission ne voulait pas qu'on fasse trop de remue-ménage, mais le ménage avait justement été fait derrière les péripéties dangereuses. Seraient-ils punis par leur maitresse de guilde ? Non, car ils ramèneraient la toile au commanditaire, donc la mission était une réussite.
Sur tous les plans, ils étaient victorieux. Jiro, du coin de l'oeil, observait toujours Misto, essayant de voir l'expression de son visage malgré l'obscurité qu'ils traversaient. Ils empruntaient les allées sinueuses et sans vies d'Hosenka, les passages oubliés de la ville qui ne dort jamais, en suivant Elena qui marchait au pas de course. Ils arrivèrent à un carrefour et Elena s'engagea directement dans une ruelle adjacente, continuant son chemin. Jiro ralentit un peu, et prit la main de Misto, lui montrant du regard l'enseigne du Chat qui Dort, les rideaux fermés pour la nuit. Beaucoup d'évènements s'étaient passés entre leur discussion là-bas et la mission à proprement parler. Il essaya de trouver une chaleur, en lui, pour la transmettre à Misto, la rassurer.
Ils s'arrêtèrent soudainement devant une taverne, et Elena frappa. Ils entrèrent dans une petite salle mal éclairée, et Elena s'avança vers un homme plein d'embonpoint et lui livra la toile. Ils discutèrent un peu et elle revint avec une grosse bourse d'argent.
« Des trains doivent encore partir malgré l'heure. On peut surement trouver des wagons-lits. Cette mission m'a fatigué. »
C'était un mensonge. Il sentait seulement son bras se désagréger, et il devrait, s'il écoutait sa raison, s'enfuir et se réparer seul, dans son coin. Mais son cœur, lui, lui demandait de veiller sur Misto encore un peu. Pour la première fois, il passa les intérêts d'un autre devant les siens; ce n'était pas si dérangeant que ça, au final. |
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| | | Sujet: Re: Parce qu'on le vaut bien ! [PV : Misto] Mer 6 Mar - 16:26 | |
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Misto
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La confiance d'une aigle
Jiro & Misto s'en vont voir les oeuvres d'arts de plus près ♫
Ah les Manoirs. Ah les bals. Ah Halloween. Oh une invitation ! Oh un squelette ! Ah UN MONSTRE !
- Des trains doivent encore partir malgré l'heure. On peut surement trouver des wagons-lits. Cette mission m'a fatigué.
La jeune femme hocha la tête et ignora le petit esprit malin qui la suppliait de dire à haute voix ce qu’elle pensait. Au lieu de ça, elle donna quelques informations à Elena pour son arrivée à Eagle’s Claw et salua le commanditaire avant de partir avec leur récompense. Elle s’occupa des détails pour le train en cachant le bras de Jiro contre elle. L’adolescente ne posa aucune question. Ils montèrent dans le compartiment qui leur avait été assigné et en fermèrent la porte. Misto s’installa, dos à Jiro, et se plongea dans la contemplation de la porte.
- Tu me diras quand je pourrais me retourner d’accord ?
La jeune femme posa tranquillement ses armes sur le siège à sa droite en prenant bien soin de ne pas pouvoir apercevoir son coéquipier. Il avait un secret à préserver et elle respectait ça. Elle n’était pas en colère ni même offensée qu’il lui ait omis cela. Non, en réalité, elle comprenait et cherchait ce qu’il craignait qu’elle fasse. Pour ne pas commettre d’impaire. Son collier tinta doucement alors qu’elle se lançait dans une petite chanson pour laisser à Jiro tout le temps qu’il lui faudrait.
- Qui a-t-il de plus beau que cette fleur de Jasmin Qui fleurit depuis si longtemps au creux de ta main. Du bout de tes doigts délicats, tu l’effleureras Comptant indéfiniment les jours qui te séparent de ta voie.
Elle dégaina Runi d’une main pensive, attendit tranquillement que le voile noir de la cécité temporaire deviennent entièrement opaque. La Kashu fit lentement apparaitre les notes violettes du poison et posa la lame sur la paume de sa main.
- Je hais cette sensation après la mort d’une personne. J’ai l’impression d’être aussi sale que lui.
Elle fit disparaitre le sort et rangea la rapière. Sa vue revint après quelques minutes et elle détailla ses jointures serrées autour du fourreau. Les yeux clos, elle rejeta la tête en arrière alors qu’une seule et unique larme coulait du coin de son œil gauche.
- Personne ne mérite de mourir. Même si ce sont les pires tueurs de l’humanité.
Elle inspira un grand coup et se remit à observer la porte. La Kashu ferma les yeux et se concentra sur les auras du train en attendant que Jiro lui fasse signe que tout allait bien. Elle continua donc à parler pour son ami, cherchant à le rassurer et à chasser la culpabilité qu’il pourrait peut-être ressentir vis-à-vis d’elle.
- Tu sais je ne t’en veux pas. Chacun à ses secrets à conserver. J’ai des choses que tu ne verras pas et tu en as également. C’est normal. Il n’y a que les fiancés qui ne se cache rien je crois. Et encore je crois que ce n’est pas entièrement vrai.
Elle sentait bien son hésitation. Il devait avoir l’impression de l’avoir trahi mais ce n’était pas le cas. Ou du moins elle ne pensait pas à ça comme ça. Elle connaissait la nécessité de conserver certain détail secret pour en être elle-même une farouche partisante. Ne dit jamais tout et protège toi ainsi des attaques personnelles. Voilà comment on se retrouvait présent sans vraiment être là. A observer, à apprendre mais sans jamais s’approcher. Proche de toi mais si loin de ta portée … C’était douloureux comme situation mais on s’y faisait. Après tout la trahison est la pire des douleurs qu’on puisse connaitre et fou était celui qui y prenait goût.
- Jiro, si je ne croyais pas en toi, tu ne m’aurais jamais approchée. Et c’est justement parce que je suis capable de croire en toi qu’à Kunugi j’ai joué avec le feu mais également que je ne t’en voudrais jamais de me dissimuler quelque chose. Quoi que tu fasses, pour moi tu seras toujours Jiro, mon ami et quelqu’un que je protègerais. Toujours et contre ma propre vie s’il le faut.
Elle se leva alors et dégaina de nouveau Runi pour la planter dans le sol. Elle se tourna lentement et s'appuya légèrement sur le fleuret. Elle faisait maintenant fasse à Jiro, l'observant de ses yeux aveugles, un mince sourire sur les lèvres.
- Ne panique pas, je ne vois rien. Tu rengaineras mon fleuret quand tu le jugeras bon.
Elle attendit donc, dans le train en marche, que Jiro prenne sa décision. Elle était véritablement curieuse de savoir s'il allait la retirer de lui même ou pas et surtout s'il lui parlerait de ce qui semblait peser sur lui comme une enclume. Sa crainte n'était pas d'éventuel représailles mais bel et bien que le jeune homme souffre. Par sa faute. Le chemin jusqu'à Eagle's Claw allait certainement lui paraître court. Elle resta immobile, écoutant les mouvements du marionnettiste sans broncher. Inconsciemment, ce choix pourrait bien être plus déterminant pour la jeune Kashu qu'elle ne le croyait. Mais ce n'était pas à elle d'agir. Pour une fois, elle apprendrait la patience.
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| | | Sujet: Re: Parce qu'on le vaut bien ! [PV : Misto] Jeu 7 Mar - 22:02 | |
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Jiro Yu
| Les deux silhouettes réussirent à attraper un dernier train pour la nuit, et ils s'enfermèrent dans un compartiment vide. Jiro se rapprocha de la fenêtre ; la lune était cachée et ne filtrait pas au-delà des carreaux. Misto n'alluma pas directement la lumière et se retourna vivement. Tacitement, elle avait compris qu'elle pénétrait de plus en plus dans l'intimité profonde du garçon, et qu'elle devait s'arrêter là, par pudeur, ou plutôt par respect – ce qu'elle lui expliqua bien sagement, continuant à lui tourner le dos. Jiro ne l'écoutait pas vraiment. Il s'était agenouillé devant une banquette et avait invoqué Sayuki. Il sentait l'étrange trouble de la fille, mais il admirait sa force, sa droiture qui l'empêchait de se retourner. Jiro, méticuleusement, invoqua des fils pour rafistoler la marionnette, tout en écoutant les paroles de sa douce amie. Elle se sentait salie d'être responsable de la mort de personnes, et expliqua brièvement son sentiment vis-à-vis de ça. Le garçon, lui, tiqua presque avec amusement. Il était tout le contraire de Misto ; il se sentait énormément apaisé après avoir tué quelqu'un. Mais ce soir, c'était différent, parce que la fille était là. Elle avait une bonne influence, ou quelque chose qui s'en rapprochait, sur lui. Pas au point qu'à son instar il se sente coupable à cet instant, mais tout reste différent de d'habitude. Il jouait en solitaire, et cette fois quelqu'un d'autre était sur son terrain de chasse. Et pourtant, tout s'était bien (mieux ?) passé. Sayuki fut prête, et donc son sort de transformation physique prêt à être lancé. Jiro s'assit sur la banquette et Sayuki se leva, et activa sa magie en modelant le corps de Jiro pour le réparer. Jiro, pendant la durée du sort, devait rester immobile. Il vit, avec stupeur, et la peur grandissante en sachant qu'il ne pouvait cacher la scène, Misto se retourner. Mais elle le rassura directement en lui indiquant qu'elle était aveugle. Il se décida de la rassurer en lui parlant par le biais de Sayuki. La marionnette blonde ouvrit la bouche, et de sa voix féminine, les paroles de Jiro furent transmises. « Misto, c'est moi. Je te parle par l'intermédiaire d'un de mes pantins, c'est une de mes facultés. Ne me demande pas pourquoi je fais ça. » Sayuki réparait la fausse peau de bois de Jiro. « En quelques heures, tu as appris les grandes lignes de toute ma vie. Il te manque bien sûr encore quelques liens qui sont indispensable pour comprendre le nœud que mon destin dessine. Et ces liens restent donc le secret que tu ne veux violer. C'est une bonne chose de faire ça. Je me sens fort d'avoir obtenu ton respect, mais aussi presque faible que tu te soumettes à mes propres vices secrets. Tu mérites d'ouvrir les yeux... » Le regard de la pantin se posa sur le fleuret. Il suffisait de le rengainer pour que le sort s'annule et que Misto retrouve la vue ? C'était presque trop simple à faire... « ...mais je respecte ton choix, et ainsi, nous sommes tous les deux respectueux l'un envers l'autre. C'est ce qui définit dans un premier lieu l'amitié, non ? Nous sommes... » Sayuki termina son travail. Jiro, dans son corps entièrement réparé, s'accroupit et redonna le fleuret à Misto pour qu'elle puisse voir à nouveau. « … amis. » Il lui sourit du plus sincèrement qu'il pu. Peut-être que ses lèvres, dévoilant ses dents, esquissaient une grimace ridicule ; il n'était pas habitué à transposer ses émotions sur son visage. Mais c'était une forme de respect envers son amie de lui montrer qu'il était heureux. Il s'empara des mains de Misto et lui transmit tous les bons sentiments qui passaient dans sa tête. Il espérait, en lui donnant confiance, courage, faire reculer toutes les peurs, toutes les questions sans réponses de l'esprit de la jeune Shida. Derrière eux, Sayuki restait à les observer, immobile. Sa bouche frémissait légèrement, murmurant quelques paroles, comme un écho démesuré de la scène qui se déroulait devant ses yeux vides. « Qui a-t-il de plus beau que cette fleur de Jasmin Qui fleurit depuis si longtemps au creux de ta main. Du bout de tes doigts délicats, tu l’effleureras Comptant indéfiniment les jours qui te séparent de ta voie. »
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| | | Sujet: Re: Parce qu'on le vaut bien ! [PV : Misto] | |
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