[ ... Précédemment ... ] Après sa folle escapade nocturne au manoir de Jack O'Lantern, Jiro est enfin de retour à la guilde N'ayant plus aucun projet annexe, il se concentre davantage sur son nouveau foyer ...
Jiro avait dit adieu à l'aubergiste qui l'hébergeait depuis quelques semaines, c'est-à-dire depuis son arrivée en Fiore, pour poser sa maigre valise dans une chambre d'Eagle's Claw. L'intérieur de la guilde était calme à son arrivée, et il s'était hâté à se rendre dans le couloir de sa chambre pour ne croiser personne. Il verrouilla le loquet derrière lui et souffla enfin. Il lança sa valise sur le lit, au centre de la pièce, et il alla écarter les rideaux pour observer la vue. Il voyait les montagnes de Fer de Jura. De quoi lui changer complètement des rues bruyantes de Crocus. Mais, au moins, ici, il serait tranquille.
Du moins il l'espérait. Il était arrivé en compagnie de Misto, ils avaient été accueillis et, grâce à l'apport de Crysis, ils furent intégrés dans la guilde. Mais Jiro avait préféré s’éclipser encore avant d'officialiser ce fait. Il avait rendu visite à Chris et Abigail. Puis il avait reçu une invitation pour le manoir de Jack O'Lantern. A présent, il n'avait plus rien de prévu. Autrement dit, il n'avait plus aucune raison valable de ne pas se rendre à Eagle's Claw.
A vrai dire, il avait quelques appréhensions. Il ne connaissait personne à part Misto (la connaissait-elle vraiment, d'ailleurs ?) et il était venu suite à la bonne impression qu'elle lui avait procuré. En fait, si Misto n'avait pas rejoint Eagle's, il ne l'aurait sans doute pas fait aussi facilement. Car après tout, que savait-il de cette guilde ? Rien. Mais c'était ce qui l’excitait le plus. Il était chez lui là où personne ne pouvait l'imaginer.
Pour l'instant, son chez lui se résumait à une petite chambre qu'il logeait seul. Il allait falloir, progressivement, que les limites de sa demeure s'étendent à toute la guilde; ce jour arrivé, il fera pleinement partie de la guilde de Tsukiyo. Il ferma alors subitement les rideaux et se retourna pour contempler sa chambre, vide. Il leva les bras devant lui et ferma les yeux, invoquant Sayuki, sa marionnette. La jeune femme apparut, flottant dans les airs par des fils magiques et intangibles que seul Jiro voyait et pouvait contrôler. Mais le pantin de bois était en piteux état : il avait été littéralement coupé en deux durant leur excursion au manoir, et Jiro allait devoir travailler dur pour réparer la marionnette. Il avait, d'une part, les jambes de Sayuki, jusqu'au nombril environ, puis, d'autre part, son buste et ses deux bras. Une de ses mains avait disparue, sans doute perdue à jamais dans le manoir. Et le plus étrange, c'est que la marionnette ainsi brisée perdait progressivement de son pouvoir. Autrement dit, la faculté de changer le physique des gens. Et si Jiro perdait cette aptitude qui lui était primordiale, la vérité éclaterait sans doute.
Car Jiro, du moins l'apparence qu'il montrait aux autres, n'était pas sa véritable apparence. L'homme au regard glacé, au visage éteint et aux longs cheveux noirs, c'était son frère, Taro, qu'il avait transformé en marionnette. Jiro, le vrai Jiro, était à l'intérieur de la marionnette, ayant épousé son corps à la perfection. Il contrôlait ainsi le pantin de l'intérieur, ne faisant qu'un avec lui. Il avait choisi de faire ceci spontanément. Sans doute parce qu'il vouait une admiration toujours sans bornes à son ainé, et que lui ressembler ainsi ne pouvait que le conforter. Mais surtout car, si jamais il voulait tout recommencer, où même disparaitre, il n'avait cas sortir de la marionnette et là, personne ne le connaîtra. Car personne ne connait son véritable visage. Et; si jamais Sayuki venait à perdre complètement son pouvoir, la marionnette de Taro dans laquelle Jiro était caché retrouverait sa réelle apparence de marionnette en bois; et il sera drôlement difficile de rester discret en étant justement atypique.
Il sortit alors de sa chambre, bravant l'inconnu, et arriva devant le panneau de missions. Il découvrit ainsi l'identité d'Eagle's Claw au vu des travaux qu'on lui proposait. En général, c'étaient des missions parvenues ici dans l'ombre du Conseil Magique, entités censée contrôler ces avis de missions. Si le Conseil l'apprenait, celà voudrait dire que la guilde encourra des dangers, mais pourtant, le panneau était bien en évidence. Peut-être que la proximité de la guilde avec toute population était une sorte de rempart; peut-être que si jamais des inspecteurs venaient sans prévenir, on aurait le temps de cacher tout ceci pour apparaitre comme une guilde des plus normales. En cette heure matinale, personne n'était présent dans la pièce principale; Jiro se contenta de s'asseoir à une table et d'attendre. Du coin de l'oeil, il surveillait le panneau des missions, comme s'il ne voulait pas qu'une mission s'en aille.
Il entendit au bout de quelques minutes des bruits de pas, et il se redressa sur sa chaise. Il vit Misto arriver dans la pièce, et il se leva. Il esquissa un sourire, un semblant de chaleur, et fit un pas en direction de la fille. Il ne savait pas vraiment comment la saluer ni comment lui faire comprendre qu'il était heureux - oui, heureux - que ce soit elle qui apparut, là, maintenant, plutôt qu'un autre. Alors il lui parla.
« Bonjour Misto. »
Il aurait pu faire mieux, mais ce fut tout ce dont il fut capable. Il se passa la langue sur les lèvres, fixant toujours l'adolescente, et s'approcha davantage.
« Je me suis finalement installé ici, c'est plutôt bien, non ? Il faudra que tu me présentes les autres mages de la guilde, je ne me sens pas très à l'aise à l'idée de les rencontrer seul. Tu... Tu comprends, n'est-ce pas ? »
Il fronça les sourcils, ayant presque peur de faire peur à la fille. Il se souvenait de leur aventure à Kunugi. Des paroles qu'elle lui avait confié. Des loups qui avaient grincé des dents en sa présence. Mieux valait changer de sujet.
« Tu as déjà fait une mission pour la guilde ? A part celle où on a aidé Crysis, je veux dire. Je viens de jeter un coup d’œil au tableau, et tout ce qui est proposé me semble sympathique. En particulier... »
Il se retourna, son visage échappant au regard de la fille. Il était tendu, peut-être trop. Elle n'avait rien fait, absolument rien, quand elle a entrevu la nature réelle de Jiro. Alors pourquoi fallait-il qu'il se sente en danger avec elle ?
« ... celle-ci ! Un vol de tableau, un bal se déroule ce soir dans le manoir où le tableau est exposé. Si on ne la prend pas, peut-être que personne ne la prendra et qu'une telle occasion ne se présentera plus. Tiens, lis l'affiche, si tu es intéressée.»
Il tendit l'affiche, la tenant du bout des doigts, en direction de Misto, attendant une réaction, une simple réaction de sa part sur laquelle il pourra savoir ensuite sur quel pied danser.
Sujet: Re: Parce qu'on le vaut bien ! [PV : Misto] Sam 19 Jan - 17:28
Misto
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Titre : La folle aux oiseaux Crédit : Katarina de LoL by Chenbo, yy6242 et unknown. Vava par Damaz et Yuuki ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (26900/35000) Mérite: (1238/1400)
Parce qu'on le vaut bien !
Jiro & Misto s'en vont voir les oeuvres d'arts de plus près ♫
Ah les Manoirs. Ah les bals. Ah Halloween. Oh une invitation ! Oh un squelette ! Ah UN MONSTRE !
Misto s’éveilla tranquillement, les cheveux en bataille. Elle maugréa un peu en constatant que le soleil était au sommet depuis pas mal de temps déjà. Elle était réellement fatiguée depuis son retour du Manoir de Jack’O Lantern. Elle n’avait strictement rien fait depuis une semaine. Si ce n’est plus. Elle ressemblait à un véritable fantôme, errant dans la guilde pour passer de son lit au salon puis à la salle d’entrainement avant de retourner dormir illico. Elle traina un peu sous la couette avant d’enfin trouver la volonté de faire quelque chose de sa journée. Elle attrapa la robe noire et simpliste qui trainait sur une chaise près de son bureau et commença à se préparer tranquillement. Ses pensées vagabondèrent vers Jiro. On lui avait dit qu’il avait récemment pris ses quartiers mais elle ne l’avait pas croisé. Remarque, avec le peu de fois où elle avait croisé quelqu’un, ce n’était guère étonnant. Elle attrapa ses fleurets puis se ravisa. La Kashu doutait réellement en avoir besoin. Elle prit tout de même son baudrier, par soucis de ne pas se sentir désarmée en cas de pépin avec un autre membre. Il lui foutait une paix royale mais on n’était jamais trop prudent.
Elle sortit dans le couloir, refermant consciencieusement la porte de sa chambre pour éviter que quelqu’un ait l’idée saugrenue d’y jeter un œil. Plus sérieusement, la jeune femme ne voulait pas que les autres voient le bazar qui y régnait. Un mélange de cartes, de livres et de partition de musique qui formaient une pile plutôt costaud sur le bureau. Son lit était défait et le second présent dans la pièce servait de panier à un Asulf endormi. Elle s’éloigna tranquillement vers le bar pour regarder s’il y avait un peu de thé. Vu la consommation de Lund pour celui-ci elle ne s’en inquiétait pas réellement. Misto descendit les marche une à une en baillant aux corneilles. Elle fit un bref mouvement de la main pour saluer les deux personnes qu’elle croisa mais guère plus.
Dans le salon, elle remarqua que Jiro était assis. Il s’approcha de l’adolescente quand celle-ci entra. Son sourire chaleureux chassa la moue mal réveillée de la jeune fille. Elle ne s’attendait pas vraiment à le voir mais elle était heureuse de la coïncidence.
- Bonjour Misto. - Coucou Jiro, sourit-elle en passant sa main sur sa nuque.
Elle ne savait pas vraiment trop quoi dire. Elle fit un pas de plus vers son ami, qui l’imita. Elle ne savait pas trop quoi faire non plus. Devait-elle le serrer chaleureusement dans ses bras comme elle le souhaitait ? Réprimer son choix ? Elle finit par choisir une demi-mesure en attrapant la main du jeune homme dans les siennes. Réflexe stupide et sans réel sens enfin elle pensait.
- Je me suis finalement installé ici, c'est plutôt bien, non ? Il faudra que tu me présentes les autres mages de la guilde, je ne me sens pas très à l'aise à l'idée de les rencontrer seul. Tu... Tu comprends, n'est-ce pas ? - Oui, on pourra se voir plus souvent comme ça. Je t’avoue que je n’ai pas non plus eu le courage d’aller les voir non plus. Je les ai croisés mais je n’ai pas vraiment noué …
Il était mal à l’aise et Misto le sentait. Sa poigne se resserra légèrement alors qu’une lueur interrogative planait dans son regard. Elle allait parler mais il agit avant elle.
- Tu as déjà fait une mission pour la guilde ? A part celle où on a aidé Crysis, je veux dire. Je viens de jeter un coup d’œil au tableau, et tout ce qui est proposé me semble sympathique. En particulier...
Effectivement, elle en avait fait. Une. Et elle avait gagné un adversaire de valeurs dans la foulée. Le panneau regorgeait de missions intéressantes mais c’était essentiellement à cause de peu de membre. Mais cela évoluerais avec le temps. Misto avait bonne espoir de voir un jour d’autre aigle parmi eux même s’il elle n’était ici que depuis peu et qu’elle n’y resterait surement pas éternellement. Elle le laissa agir, remarquant qu’il semblait craindre quelque chose. La Kashu chercha ce qui pouvait bien effrayer le jeune homme mais ne trouva d’autre réponse qu’elle-même. Hésitante, elle le lâcha alors qu’il lui tendait une affiche.
- ... celle-ci ! Un vol de tableau, un bal se déroule ce soir dans le manoir où le tableau est exposé. Si on ne la prend pas, peut-être que personne ne la prendra et qu'une telle occasion ne se présentera plus. Tiens, lis l'affiche, si tu es intéressée.
La jeune brune s’empara de l’affiche. Elle n’était pas spécialement emballée surtout si elle devait si rendre seule, à moins que …
- Que dirais-tu qu’on y aille tous les deux ?
Elle crut le voir hésiter et s’approcha un peu plus de lui. Elle huma son parfum en lui servant l’expression de son inquiétude. Le moment de répit qu’elle avait eu avec les loups se termina à ce moment-là. Asulf, qui avait dû se réveiller et assister à la scène, prit un malin plaisir à pousser Misto vers Jiro. La jeune fille se posa brièvement contre son ami puis recula, les joues légèrement en feu.
Voilà tu l’as fait ton câlin de consolation. Asulf … - Yo mon vieux. Ça faisait un baille que je t’avais pas vu ! La forme ? Toujours autant d’effet sur ma petite fille à ce que je vois. - Asulf ! grogna Misto avant de changer de sujet. Alors qu’en dis-tu Jiro ? Ça serait nettement plus cool de faire ma deuxième mission avec quelqu’un. Surtout si c’est toi.
Elle lui sourit franchement et fit volte-face. Les mains croisées dans le dos, elle tourna la tête pour l’observer par-dessus son épaule.
- Je vais chercher ce que j’ai pour un bal de noble. On se retrouve dehors ok ?
Elle s’éloigna pour remonter en catimini dans sa chambre enfiler une tenue plus convenable et récupérer ses armes. La jeune mage referma la porte à clé et sortit de la guilde pour attendre Jiro. Elle ne savait pas vraiment comment ils allaient s’y prendre pour ce vol. Allait-il se faire passer pour des invités ou bien rentrer par la porte des artistes ? Cela importait peu à la jeune femme. Pour l’instant, elle n’avait qu’une envie : Partager son temps avec son ami.
HRP:
Désolé si ma présentation gêne à la lecture. N'hésite pas à me le signaler pour que je l'améliore :3
Misto répondit calmement à Jiro, empruntant des mots doux et soucieusement délicats, consciente du malaise de son interlocuteur. Le fait qu'elle soit consciente ainsi de la réalité arrangea un peu la situation en détendant légèrement le garçon. Elle semblait contente (heureuse) de le voir, négligeant les détails qu'elle avait pu apercevoir dans sa personnalité. Comme si elle l'acceptait franchement. Sans se soucier des défauts, elle avait noué un contact continu avec lui en enveloppant ses mains dans les siennes. Des mains toujours aussi chaudes.
« Que dirais-tu qu’on y aille tous les deux ? »
Il fut arraché à ses pensées (bon sang, comment pouvait-elle faire pour l'accepter sans questions ?), et plongea son regard dans celui de la fille, qui venait visiblement de lire l'affiche. Elle s'approcha de lui, tranquillement, tandis qu'il ne trouvait aucun mot à répondre à la proposition. Puis, brusquement, elle tomba contre lui, et il la rattrapa maladroitement pour empêcher leur chute mutuelle. Instantanément, elle se redressa et recula, presque honteuse. Jiro comprit en voyant le museau du loup s'agiter dans le dos de la fille avant de s'approcher davantage.
« Yo mon vieux. Ça faisait un baille que je t’avais pas vu ! La forme ? Toujours autant d’effet sur ma petite fille à ce que je vois. - Asulf ! Alors qu’en dis-tu Jiro ? Ça serait nettement plus cool de faire ma deuxième mission avec quelqu’un. Surtout si c’est toi. »
Tu assimilais les paroles qu'on venait de t'offrir mais tu les plaças dans un coin de ta tête pour répondre, complètement déconnecté, par un simple geste. Tu levas le pouce en direction de Misto, comme pour dire que tu étais entièrement d'accord avec son idée, et elle reçu le message.
« Je vais chercher ce que j’ai pour un bal de noble. On se retrouve dehors ok ? »
Il la vit s'éclipser, et il resta quelques secondes indécis, avant de se rendre dans sa chambre à nouveau. Il lui fallait aussi des vêtements adaptés, et il enfila un costume sobre pour l'occasion, espérant ne pas faire une faute de goût. Il s'arrêta devant la fenêtre, regardant encore une fois l'extérieur d'un air pensif. Il se souvint du regard de dégout de chaque personne qui apprenait sa nature véritable, et de comment il aurait été pourchassé si son secret avait été su. Et il se souvint également du regard de Misto quand elle avait compris, quand elle avait su, quand tous les éléments s'étaient placés devant elle pour que la vérité soit révélée. Est-ce qu'elle se voilait la face, ou est-ce qu'elle s'en fichait complètement ? Toujours autant d'effet sur ma petite fille à ce que je vois...
Jiro en costume, prêt (?) pour le bal.
Les mains du garçon étaient encore tièdes, réchauffées par le contact avec celles de la fille. Il les leva à hauteur de son visage, les sourcils froncés. Elle lui prenait les mains, mais elle ne voulait pas l'aider. Elle était... indifférente par rapport au Secret. Elle ne voyait pas l'assassin. Elle le voyait, lui. Et c'est en comprenant cela que Jiro mit un nom à sa peur terrible qu'il éprouvait en la compagnie de la jeune adolescente : jamais quelqu'un ne l'avait considéré ainsi ; toujours il avait été vu comme un assassin, par sa famille, ses commanditaires, et les quelques personnes qu'il a rencontré dans sa courte vie ; et aujourd'hui, voilà qu'une personne le voyait comme quelqu'un de... (bon)(juste) normal. Oui, normal. Il avait toujours eu peur de l'inconnu dans un premier temps, mais désormais il était temps pour lui d'outrepasser ce problème.
Après tout, Misto avait rejoint Eagle's Claw elle aussi, la guilde au but mystérieux, mais qui acceptait des missions bien particulières. En l’occurrence, ils allaient devoir
Il inspira un bon coup et sortit de sa chambre, retrouvant Misto au devant de la guilde. Il lui adressa un sourire, puis parla.
« C'est une bonne tenue ? On se dirige vers un bal, n'est-ce pas ? Je n'en ai jamais fait, j'espère être dans le thème. »
Il sentit un picotement sur sa peau. Les effets du sort de Sayuki s'évaporaient petit-à-petit. Rien de visible à présent, mais il sentait le sort perdre son effet. Que se passerait-il s'il devenait subitement un pantin ? Car c'est ce qu'il deviendrait une fois le sort rompu. Il n'avait qu'à espérer que cela n'arrive pas, ne pouvant pas confier cet autre secret à Misto.
Plus bas, au pied des Montagnes de Fer de Jura, se trouvait une station de train. De quoi les mener directement à la ville où se déroulerait, le soir même, le Bal tant attendu. Le voyage débuta ainsi.
Sujet: Re: Parce qu'on le vaut bien ! [PV : Misto] Ven 25 Jan - 18:22
Misto
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Titre : La folle aux oiseaux Crédit : Katarina de LoL by Chenbo, yy6242 et unknown. Vava par Damaz et Yuuki ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (26900/35000) Mérite: (1238/1400)
Parce qu'on le vaut bien !
Jiro & Misto s'en vont voir les oeuvres d'arts de plus près ♫
Ah les Manoirs. Ah les bals. Ah Halloween. Oh une invitation ! Oh un squelette ! Ah UN MONSTRE !
- C'est une bonne tenue ? On se dirige vers un bal, n'est-ce pas ? Je n'en ai jamais fait, j'espère être dans le thème.
Misto se retourna et observa le jeune homme souriant et un peu plus confiant qui lui faisait face. Elle le détailla, curieuse de graver ce nouveau Jiro dans son esprit. Elle s’amusa volontiers de son choix sobre et discret. Cela lui allait vraiment bien. La Kashu s’approcha un peu et réajusta la cravate de son ami, le temps de trouver ses mots.
- C’est … idéal. Ça te va réellement très bien, lui dit-elle en ébauchant un sourire timide. Oh ! Kashu amoureuse les gars ! Je répète, Kashu AMOUREUSE ! La ferme Rolf, ne part pas dans des conclusions hâtives. Hâtives ? HÂTIVES ?! Tu te fous de moi ? C’est vrai que si ce vieux bigleux peut le sentir, c’est que ça doit être plus ou moins vrai. Peuh. J’y crois pas une seconde. C’est MA fille. Justement Asulf. Justement.
La brunette recula ensuite et lissa les bords de sa robe noire. Elle était légèrement moins vêtue mais était à l’aise. Etait-ce la présence de Jiro qui lui faisait cet effet ? Chassant l’idée, elle l’attrapa par le bras et le suivit. Direction le train d’Hosenka pour le premier vrai bal de sa vie. Les compartiments étaient peu occupés malgré l’heure, ce qui laissa à Misto tout le plaisir de profiter de l’instant avec Jiro. Installée sur la banquette face à lui, Asulf couché sur ses pieds, elle meubla le silence du train.
- Parle-moi un peu de toi. Je veux dire … on ne sait presque rien l’un de l’autre et …
La fin de sa phrase se perdit on ne sait où. La maladresse et la timidité reprenait le dessus sur le caractère plutôt insouciant et imprévisible de la jeune femme. Son visage respirait le bien-être mais dans sa petite tête, c’était la tempête. Un joli bazar rempli de pensées contradictoire et toutes plus farfelues les unes que les autres. Les loups, qui suivaient de près ce sympathique remue-ménage, ne pouvait s’empêcher de faire commentaire sur commentaire en lui rappelant qu’elle était trop jeune, qu’elle avait autre chose à faire et, pour couronner le tout, qu’elle avait une Wyvern à traquer.
- Je suis originaire d’Iceberg, commença-t-elle en voyant qu’il semblait réfléchir à ce qu’il allait lui dire. Je … J’habitais pas loin de Midgard. Mais ça me semble si loin maintenant.
Elle regarda le paysage défiler par la fenêtre, laissant le silence s’installer. Elle ne savait pas vraiment jusqu’où elle pourrait se confier à Jiro. Elle voulait sincèrement lui parler de sa famille. De ceux qu’elle avait perdus et pleurés avant de choisir de partir. Mais elle ne savait pas trop si elle pouvait se le permettre. Asulf leva une paupière pour l’observer. Allait-elle franchir le pas ou ne rien dire ? Misto fit la demi-mesure de ses possibilités.
- Ils me manquent parfois. Mes souvenirs d’eux s’estompent mais je ne peux plus en tisser de nouveau avec eux. C’est trop tard.
Une ombre de tristesse et de regret passa sur son beau visage d’adolescente encadrée par ses mèches brunes.
Prend un brin d‘espérance petite. Tu n’es pas seule non ? Relève la tête. S’apitoyer sur son sort ne t’aideras pas. Ne te montre pas faible comme ça.
Elle baissait volontairement sa garde avec Jiro. Elle savait reconnaitre quelqu’un qui n’avait rien à perdre de plus que lui-même. Elle savait aussi ce que cela signifiait que d’offrir son passé à un ami qu’elle ne connaissait presque pas. La jeune fille détourna alors la conversation d’elle pour en revenir à son compagnon de route.
-Jiro, est ce que tu …
« Le train à destination d’Hosenka vient d’arriver en gare. Les passagers sont priés de récupérer leurs affaires et de débarquer. »
Les hauts parleurs magiques firent résonner encore une fois l’annonce, interrompant Misto dans sa discussion. La jeune femme leva la tête de son point d’observation et jeta un bref coup d’œil à son ami avant de se lever.
- Allons-y, nous continuerons plus tard.
Sa robe claqua en passant devant le siège du jeune homme, laissant tomber une plume dans son sillage. Asulf la regarda sauter sur le quai à travers la baie vitrée et parler à un contrôleur. L’homme se mit à faire de grand geste tout en parlant. Surement pour indiquer quelque chose.
- Tu n’imagines pas la chance que tu as gamin. Elle n’accorde pas sa confiance à n’importe qui. Non, elle ne se livre tout simplement pas. Elle a déjà trop perdu et je pense qu’elle ne veut pas revivre ça.
Misto pivota et s’aperçut qu’ils la regardaient tous deux à travers la vitre. Elle leur adressa un sourire apaisé et un petit signe de la main. L’esprit se redressa et jeta un œil à Jiro en s’étirant.
- Allez Dom Juan, elle t’attend. Je compte sur toi pour veiller sur ma fille. Je sais que tu en as les moyens.
Il se dissipa en laissant le mage d’Eagle’s Claw seul avec ses questions. Misto, les mains croisées dans le dos, laissa le temps à son coéquipier d’arriver et d’étudier son environnement. Elle ressassait les informations sur leur destination et constata sur la pendule de la gare qu’ils étaient largement en avance. Sa main se posa sur son bras au bout d’un instant Elle le guida entre les voyageurs et sortit de la gare.
- On a encore un peu de temps avant notre heure. Qu’est-ce que tu crois qu’on pourrait faire en attendant ?
Jiro s'était présentée à son amie un peut mal à l'aise, dérangé à l'idée qu'elle puisse se moquer de sa tenue, mais elle se contenta de sourire, ré-ajustant sa cravate convenablement, puis reculant pour mieux observer l'ensemble. En voyant son sourire, Jiro se demanda comment il avait pu penser qu'une personne comme elle pouvait se moquer.
« C’est … idéal. Ça te va réellement très bien. »
Il eut alors un sourire à son tour, laissant son regard glisser sur la sombre robe de l'adolescente, un regard jovial qui n'en disait pas moins. Ils étaient tous les deux beaux, ainsi habillés. Ce n'était pas forcément les vêtements qui leur accordaient cette beauté, car sur certaines personnes, de tels accoutrements faisaient tâche. C'était le fait qu'ils soient là, ensemble, tout le deux, côte-à-côte, qui les rendait beaux. Ils se hâtèrent d'attraper le premier train, et ils s'installèrent dans un compartiment vide, légèrement malmenés par les soubresauts incessants du wagon qui s'avançait sans faillir vers Hosenka, la ville qui ne dort jamais.
Misto était assise en face de lui. Le compartiment était assez espacé, et une des bêtes de la fille s'était matérialisée à ses pieds, les accompagnant silencieusement pour leur voyage. Jiro, du coin de l’œil, observait le pelage de la bête en se questionnant toujours autant sur leur présence. D'où venaient-ils ? Ils apparaissaient comme des gardiens, des protecteurs, des compagnons de la femme. Des amis, peut-être ? L'avait-elle voulu, ou était-ce une contrainte pour elle ? Elle ne semblait pas les détester, au contraire. Elle puisait sa force chez eux, d'après ce qu'il avait comprit lors de leur rencontre à Kunugi. Mais était-ce tout ? Quel était le lien qui les reliait à elle ?
« Parle-moi un peu de toi. Je veux dire … on ne sait presque rien l’un de l’autre et … »
C'était le cas de le dire; elle l'arrachait à ses contemplations muettes, elle-même se posant des questions sur lui au même moment qu'il se posait des questions sur elle. Ils s'étaient trouvés et presque sans un mot une alchimie chimérique les avait liés. Mais, au final, ils ne se connaissaient pas plus que ça. Il étaient attachés l'un à l'autre, par un quelconque sentiment affectif, d'admiration, et Jiro se dit que sans doute rien, même s'il apprenait la pire des choses sur elle, ne pourrait l'estomper. Mais la curiosité était quand même forte, et il avait lui aussi envie de savoir qui elle était. Il l'observa, tout sourire, presque sans gêne, comme s'il était capable de se confier directement à elle, et il s'aperçut qu'elle était légèrement confuse, étourdie par sa proposition inachevée, et elle tenta de rattraper le tir rapidement. Jiro l'observa calmement, essayant de lui faire comprendre qu'il n'y avait aucun mal à ce qu'elle pose de telles questions, tandis qu'elle parlait.
« Je suis originaire d’Iceberg. Je … J’habitais pas loin de Midgard. Mais ça me semble si loin maintenant. »
Jiro visualisa mentalement le pays sur une carte du monde, celle qui trônait dans un des salons du domicile familial des Yu. Petit, il se perdait à rêver d'ailleurs, quand il était seul, à se demander ce qu'il se trouvait au-delà des limites de leur propriété. Il sortait souvent, bien sûr, et s'était rendu dans de nombreuses villes voisines. Mais il était sans arrêt accompagné par un membre de sa famille. Il n'avait pas de liberté totale, il ne pouvait pas explorer les recoins qui l'attiraient dans telle ou telle rue. Se balader seul n'était pas une option quand on avait quatre ans, surtout pas dans une famille d'assassins côtoyant la mort sans interruption. Et, bien sûr, ses doux rêves se perdaient quand il revoyait son frère, ou sa mère, venir à sa rencontre. Rien n'égalait la chaleur de son foyer, à l'époque.
« Ils me manquent parfois. Mes souvenirs d’eux s’estompent mais je ne peux plus en tisser de nouveau avec eux. C’est trop tard. »
Elle vacillait. Jiro s'en rendit compte avec un peu d'effroi. Il ne savait pas quoi réellement faire pour la mettre en confiance. Car c'était ça qu'il voulait, non ? Qu'elle se sente bien. C'était un cadeau qu'on ne lui avait pas souvent fait, que des personnes soient heureuse en sa présence. Dans sa famille, c'était différent, mais eux aussi étaient loin à présent. Dans les autres cas, il était l'ange de la mort, et il tuait ceux qu'il rencontrait, car ses rencontres se limitaient à ses victimes lors de ses exécutions. Mais aujourd'hui était un jour nouveau. Rosa lui avait ouvert les yeux, et l'avait mit sur la voie. Il savait... il sentait qu'il pouvait changer les choses. Et il devait commencer par ça. Il devait rendre le sourire -le vrai- à Misto. Il se contenta alors de s'approcher d'elle, assis alors uniquement sur le rebord de sa banquette, et tendit la main, se penchant en avant dans sa direction, pour empoigner celle de Misto. Peut-être lui aussi avait une chaleur à lui envoyer. Car cette fois, ce n'était pas de Misto à Jiro qu'elle se transmettait, cette chaleur qu'il avait ressentit à chacun des contacts avec elle, peau contre peau, mais c'était bien le garçon qui voulait soutenir la fille. Au même moment, elle commença à parler.
« Jiro, est-ce que tu... »
Elle fut interrompue par une annonce du haut-parleur qui résonna dans la cabine. Comme surpris à faire une mauvaise chose, Jiro lâcha la fille et se redressa, hissé debout, raide comme attendant quelconque sermon. La fille se leva, comme si rien ne s'était passé, et il adopta la même attitude, se demandant tout de même ce qu'elle allait lui dire, comme si ces paroles seraient à jamais perdues...
« Allons-y, nous continuerons plus tard. »
... pas vraiment à jamais, finalement.
Elle ouvrit la fenêtre en forçant dessus et sortit du train par cette ouverture bien originale. Elle s'approcha d'un contrôleur qui lui adressa la parole. Jiro, par le biais de la fenêtre ouverte, l'observait toujours, quand le loup resté avec lui se mit à parler.
« Tu n’imagines pas la chance que tu as gamin. Elle n’accorde pas sa confiance à n’importe qui. Non, elle ne se livre tout simplement pas. Elle a déjà trop perdu et je pense qu’elle ne veut pas revivre ça. Allez Dom Juan, elle t’attend. Je compte sur toi pour veiller sur ma fille. Je sais que tu en as les moyens. »
Puis il disparut. Gardien, protecteur, compagnon. Peut-être étaient-ils juste là pour la guider, elle et son entourage. Des guides, voilà ce qu'étaient sans doute les loups. Jiro se hissa par l'ouverture de la fenêtre et rejoignit Misto, ne se rendant même pas compte qu'il souriait toujours discrètement en sa présence. Ils furent rapidement submergés par le flot de voyageurs quittant et rejoignant le train, et sans un mot, la fille agrippa le garçon pour le guider hors du flot humain.
« On a encore un peu de temps avant notre heure. Qu’est-ce que tu crois qu’on pourrait faire en attendant ? _ Que dirais-tu de se rendre dans ce lieu ? »
Du bout du doigt, Jiro désigna une petite enseigne, un genre de café, dans une rue adjacente, visible imperceptiblement de la place de la gare où ils se trouvaient. Peu de monde semblait se concentrer là-bas, peut-être était-ce donc pour la discrétion que Jiro l'avait choisi, inconsciemment. Le devant du café était noir, pas vraiment attirant pour les touristes qui remplissaient les rues. Mais Jiro lui discernait un petit charme. Le nom de l'endroit était indiqué en lettres dorées au dessus de la porte ouverte : Le chat qui pleure. Un dessin montrait un chat blanc sur ce fond noir, qui avait une larme foncée sous l’œil. Mais le chat, étrangement, souriait malgré tout. On ne pleure pas forcément du mal, mais aussi du bien; peut-être ce petit dessin qui accompagnait discrètement l'enseigne devrait être mis en valeur pour que les gens soient attirés davantage par l'endroit. En rentrant à l'intérieur, ils furent confrontés à une étrange atmosphère. Les rues bruyantes et ensoleillées laissèrent place à une vaste pièce à l'ambiance tamisée par des rideaux fins qui filtraient la lumière en couleurs exotiques. Des tables de toutes formes, quelques fois occupés par des personnes banales, souvent seules, sinon en couple, étaient dispersées sans logique réelle dans la pièce. Au fond se trouvait le comptoir, avec une femme au cheveux gris, et quelques rides qui ne lui ôtaient pas sa beauté due à un sourire amical. L'univers de cet endroit était spécial, mais attrayant. Il fallait oser pour y entrer, et ils avaient osés. Désormais, c'était comme s'ils étaient au courant de l'existence d'un trésor et gardaient le silence jusqu'à la tombe. Après s'être fait accueillir par la tenancière, ils s'installèrent autour d'une table dans un coin de la pièce, juste à côté d'une fenêtre pour la lumière, et entouré d'une large banquette confortable. Jiro s'installa aux côtés de Misto, et commanda un thé au citron à la femme qui les avait suivi. Quand Misto eu commandé à son tour, et que la femme alla chercher leurs boissons, ils se retrouvèrent enfin seuls. Jiro plongea son regard dans celui de la fille.
« Tu aimes cet endroit ? Je ne connaissais pas auparavant... C'est une spécificité de Fiore. De cacher des endroits agréables comme ceux-ci. Il faut braver l'inconnu pour se rendre compte de la chaleur qui règne dans des endroits d'apparence froids. Tu... tu comprends, n'est-ce pas ? »
Sa phrase à peine terminée que la tenancière s'approcha, la commande déjà prête. Jiro porta ses doigts agiles autour de la tasse chaude, et trempa le sachet de thé après l'avoir ôté de son emballage dans le liquide vaporeux qui prit immédiatement une teinte jaunie, presque amusante à observer se répandre dans le breuvage. Il porta la tasse à ses lèvres et but une gorgée, ne se souciant pas du fait qu'elle soit brûlante, puis reposa sa tasse. Il parla subitement, comme s'il avait depuis longtemps ces phrases en tête et qu'elles sortaient d'un coup.
« Je viens du domaine des Yu, ma famille, dans l'Empire de Sin, bien au-delà de toutes les frontières de Fiore. J'ai grandis là-bas, et c'est avec eux que je suis devenu ce que je suis. La magie était rare en ces lieux, mais ma famille connaissait cet art, et c'est presque naturellement qu'il s'est imposé chez moi. »
Il créa un fil de ses doigts et le lança d'un vif mouvement de l'index pour qu'il s'enroule autour du poignet de Misto. Puis il leva le bras, entrainant celui de Misto dans son envol à distance. Comme si elle était sa marionnette. Il stoppa brutalement la démonstration à cette pensée et fit disparaitre le fil magique.
« Je suis un mage marionnettiste. Je contrôle des marionnettes, mais je suis encore en phase d'apprentissage selon moi. Entretenir les pantins, c'est un travail assez difficile. Mais j'y arrive plutôt bien. »
Il espérait qu'elle n'ait plus peur de s'ouvrir à lui au futur, donc il continua encore à se livrer à elle pour gagner son entière confiance.
« Ma famille était... impliquée dans des activités trop dangereuses. C'était fréquent, à Sin, contrairement dans les pays plus occidentaux comme Fiore. Un jour, leurs activités se sont retournées contre nous tous, et ma famille, ma lignée, à été presque entièrement décimée. Ne restèrent que moi, ma belle-sœur, et ma mère. Ma mère rejoignit rapidement mon père dans un autre monde. Ma belle-soeur eu... (le désir de se transformer en pantin pour être de la même forme que celle de mon frère que j'avais déjà transformé ? non, elle n'a pas besoin de connaître autant de détails aussi tristes) ...elle eu la même envie. Je me suis retrouvé seul, et j'ai quitté mon pays où rien ne me rattachais. Je suis arrivé à Fiore il y a quelques mois. Berceau de la magie, une de mes aptitudes les plus fortes. (Où plutôt concentré de criminels, tes frères de fortune) J'étais un peu perdu, et je dois bien avouer que tu es une des rares personnes que j'ai rencontré et qui m'a... (accepté) ouvert les bras. Et tu es sans doute la seule avec qui j'ai gardé contact.»
Il ne pouvait pas dire ce qu'il ne pouvait être dit. Il savait qu'elle savait qu'il ne disait pas tout, lui-même ressentait son propre malaise comme un corps étranger qui le pesait. Pourtant, il ne pouvait encore se résoudre à lui livrer les détails sanglants de la vérité. Au moins, elle allait peut-être ne plus avoir peur de se confier à son tour. L'ambiance était propice aux confidences. Ils étaient seuls, rassasiés par leurs breuvages, et personne ne viendrait les déranger là. C'était leur moment. Peut-être le seul. Dans l'intimité du Chat qui pleure, il attendit la réaction de l'adolescente.
Sujet: Re: Parce qu'on le vaut bien ! [PV : Misto] Dim 27 Jan - 17:09
Misto
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Titre : La folle aux oiseaux Crédit : Katarina de LoL by Chenbo, yy6242 et unknown. Vava par Damaz et Yuuki ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (26900/35000) Mérite: (1238/1400)
Parce qu'on le vaut bien !
Jiro & Misto s'en vont voir les oeuvres d'arts de plus près ♫
Ah les Manoirs. Ah les bals. Ah Halloween. Oh une invitation ! Oh un squelette ! Ah UN MONSTRE !
Misto se posa avec Jiro sur la banquette. Elle laissa la serveuse l’embarquer dans une découverte et commanda un gâteau maison et un tasse du même thé que son coéquipier. Elle était apaisée par l’endroit et la présence tranquille du jeune homme à ses côtés. Le Chat qui pleure allait surement devenir son lieu de prédilection lors de ses passages éclairs à l’intérieur d’Hosenka. Elle observa Jiro avec attention alors que celui-ci lui parlait. Elle but littéralement ses paroles et faillit presque en oublier de répondre avec l’interruption de la tenancière.
- Tu as un don pour trouver ce genre d’endroit. Tout comme je préfère aller voir l’inconnu inamical plutôt que l’homme bon vivant devant moi. Dans ce monde où foisonne le pêché, Tes mots me transpercent la poitrine. Je suis pris de remords… En considérant mes mensonges passés.
Elle porta la cuillère, avec laquelle elle avait coupé un morceau de sa commande, à sa bouche. L’Uta que les loups chantonnaient dans la tête de Misto lui rappelait vaguement quelque chose. Etais-ce celle du jeune homme ou la sienne ? Elle laissa fondre la pâtisserie sur sa langue en réfléchissant et observa Jiro boire tranquillement son thé. Elle détailla son maintien calme et serein qui n’avait rien à envier à ceux des nobles d’on la jeune femme se souvenait avoir croisé la route dans son enfance. Bien au contraire même.
- Je viens du domaine des Yu, ma famille, dans l'Empire de Sin, bien au-delà de toutes les frontières de Fiore. J'ai grandis là-bas, et c'est avec eux que je suis devenu ce que je suis. La magie était rare en ces lieux, mais ma famille connaissait cet art, et c'est presque naturellement qu'il s'est imposé chez moi.
Misto regarda le fil du jeune homme qui faisait virevolter son bras avec une certaine curiosité. Elle fut surprise quand elle sentit son bras retomber, privé du guide magique. Elle n’était nullement effrayée par le fait qu’il lui est démontré ses talents ni même par son contrôle temporaire sur elle. Une confiance aveugle en lui, voilà ce qu’elle lui offrait malgré le dégoût dissimulé par Jiro. Quelle pensée avait bien pu le traverser ? Avait-il eu l’impression de la manipuler comme bon lui semblait ?
- Je suis un mage marionnettiste. Je contrôle des marionnettes, mais je suis encore en phase d'apprentissage selon moi. Entretenir les pantins, c'est un travail assez difficile. Mais j'y arrive plutôt bien.
La jeune fille accueillit l’information en silence, la remaniant et la posant sur ce qu’elle avait vu de son ami en mission. Elle comprit immédiatement ce qui avait mis Jiro mal à l’aise tantôt. Il avait associé l’acceptation curieuse de Misto et une marionnette sans doute. Abandonnant sa cuillère dans son assiette, elle posa sa main sur celle du mage. Attentive et touchée par le cadeau qu’il lui faisait.
- Ma famille était... impliquée dans des activités trop dangereuses. C'était fréquent, à Sin, contrairement dans les pays plus occidentaux comme Fiore. Un jour, leurs activités se sont retournées contre nous tous, et ma famille, ma lignée, a été presque entièrement décimée. Ne restèrent que moi, ma belle-sœur, et ma mère. Ma mère rejoignit rapidement mon père dans un autre monde. Ma belle-sœur eue... elle eut la même envie. Je me suis retrouvé seul, et j'ai quitté mon pays où rien ne me rattachais. Je suis arrivé à Fiore il y a quelques mois. Berceau de la magie, une de mes aptitudes les plus fortes. J'étais un peu perdu, et je dois bien avouer que tu es une des rares personnes que j'ai rencontrées et qui m'a... ouvert les bras. Et tu es sans doute la seule avec qui j'ai gardé contact
Misto hocha la tête. Elle connaissait ce genre de situation. Elle savait le poids que ça pouvait représenter. Sa main étreignit la sienne avec douceur. Son cadeau faisait briller ses yeux de reconnaissance. Les loups dans la tête de la jeune fille s’étaient tus. Ils ne considéraient plus le jeune homme comme un potentiel danger mais comme quelqu’un qui n’avait pas choisi sa voix. Un oiseau en cage comme la plupart d’entre eux. La Kashu avait pris une confiance qui ne lui était pas coutume. Les yeux mis clos, elle vissa son regard sur le liquide jaunit qui s’amenuisait dans la tasse de Jiro.
- Je suis du domaine des Shida, support principal de l’armée d’Iceberg et gardien d’un bon nombre d’artefact magique du pays. A l’origine, je suis orpheline. Je n’ai appris que plus tard qu’Asulf, mon premier loup, était mon père décédé. On m’a élevé dans un but précis mais je ne me souviens plus lequel. Tous ce dont je me rappelle consiste à repoussé une armée et à se rendre dans des temples. Je pense que j’étais envoyée sur les champs de bataille mais je n’ai rien pour en être totalement sûre.
La brunette avait lâché cela de manière spontanée, sans réellement réfléchir aux conséquences. Elle continua sur sa lancée et posa son baudrier sur ses genoux ainsi que ses deux fleurets sur la table.
- Ma magie est plutôt particulière d’après les gens. Je suis capable d’entendre et de reproduire la mélodie des âmes. Les loups que tu as aperçus son des personnes que mes prédécesseurs ont aidé et qui se sont attaché à leur service de leur plein grés. Certains sont vieux de plusieurs siècles et d’autre n’ont qu’à peine la cinquantaine.
Elle posa tour à tour les différents ocarinas en donnant leur nom et leur titre. Radulf le Conseillé et son ocarina de pierre violacé. Brynjolf Le Cuirassé à l’ocarina de bois de rose. Asulf le Combattant à l’instrument d’argile rouge. Le fleuret sobre de Rolf et celui plus ornée de son jumeau Runi. Le Renommé et le Maudit. Henning l’Insoumis et son réceptacle de quartz et, pour finir, Runolf Le Confident attaché autour de son cou et qui sonnait doucement à chaque fois qu’elle bougeait un peu trop. Elle chantonna tranquillement en rangeant tout son équipement, laissant à Jiro le temps de se resservir du thé pour la suite de son histoire. Ses gestes habituels rythmaient l’Uta qu’elle fredonnait.
- Suspendu à des fils distordus, Je repense à notre rencontre, Inattendue comme inespéré. Maintenant que ces fils sont démêlés, Me voilà en libre d’entièrement me livrer.
Elle remarqua que Jiro semblait décontenancé. Comme la plupart des gens qui se voyait offrir un couplet de leur âme d’ailleurs. Misto révélait sans vraiment pouvoir arrondir les angles. Elle ne pouvait pas de toute façon. Défigurer une mélodie ne se faisait pas, que ce soit pour protéger les gens ou pas. Elle acheva son rangement et laissa le dernier mot flotter. Elle ne savait pas vraiment si cette chanson était la sienne ou celle de Jiro. Peut-être même surement les deux mais elle ne se souvenait pas avoir vu un cas semblable. Elle n’était même pas sensée entendre sa propre Uta de plus.
- Ma famille a été décimée par un monstre il y a trois ans. J’ignore comment j’ai survécu à la Wyvern mais je sais que c’était un sacré coup de chance. Elle est partie avec les âmes de toute ma famille ainsi qu’une fraction mes souvenirs et m’a laissé en vie avec les ruines de ma maison. Depuis je la traque pour récupérer ce qui m’appartient et libérer les autres. Je soupçonne l’armée de ne pas y être étrangère mais je ne préfère pas m‘avancer. Quoi qu’il en soit, je dois la retrouver, elle et nos secrets de famille. J’erre depuis pas mal de temps et je ne me suis que réellement peu liée. La seule personne qui peut actuellement prétendre me connaitre à l’heure actuelle, c’est toi.
La révélation tomba comme un cheveu sur la soupe. Misto avait principalement vu des autres sans se montrer. Elle observait, emmagasinait et cherchait à repousser les malheurs des autres sans partager les siens. On disait que parler de ses problèmes les allégeait mais elle n’y avait jamais vraiment cru, préférant porter seule son fardeau et aider les autres à se libérer des leurs. Enfin, jusqu’à maintenant. Elle comprenait enfin ce que les gens pouvaient ressentir quand ils se livraient. Cette impression d’être mis à nu de leur propre volonté, de se dévoiler de manière confiante sur quelque chose qu’ils ne maitrisaient pas ni ne pouvait réellement porter sans aide. Misto prit conscience que, jusqu’à maintenant, elle n’avait pas été seule par défaut mais par choix. Non pas pour protéger les autres mais pour se protéger de cette peur irrationnel qu’elle avait de perdre à nouveau ce qui lui était cher à cause de Wyvern.
Le choix qu’aujourd’hui j’ai fait Est-il seulement le bon ? Ne me laisse pas, je ne te lâcherais pas Promet moi et n’oublie pas.
Misto resserra sa main sur celle de Jiro et elle leva les yeux vers la fenêtre. Dehors, le soleil déclinait doucement alors que les lumières de la ville s’éveillaient lentement. Le ballet nocturne de la fameuse cité qui ne dort jamais allait commencer. Tout comme leur mission incessamment sous peu. La Kashu lâcha prise et engloutit sa boisson. Elle réclama l’addition, rassérénée par sa confession et la présence de Jiro qu’elle considérait, dorénavant, comme un véritable ami qu’elle soutiendrait dans les cas les plus extrêmes sans se poser de question. La jeune fille se leva, posant le paiement sur la table sans laisser le temps à son compagnon de réagir. Il n’allait surement pas apprécier mais il était temps qu’ils bougent pour aller chercher ce tableau.
- Allons-y Jiro, avant qu’il n’y ait trop de monde à mon goût.
*
Le manoir de leur cible était sublime. Tout en arabesques et en merveille de sculpture. L’extérieur se composait essentiellement de scène de chasse et d’animaux en pierre installé dans de petites alcôves aux fonds sobrement peint en blanc cassé. Des colonnes en bois s’inséraient avec harmonie dans la structure. Les jardins, aux alentours, donnait au manoir un air de Versailles miniature d’un goût original et innovateur. Misto avançait avec Jiro dans l’allée principale, détaillant les issues et les cachettes pour leur sortie. Ses deux mains tenaient le bras de son coéquipier alors qu’ils dépassaient les autres convives. Arrivés à l’entrée, un major d’homme leur en barra l’accès et réclama leur nom. L’ordre de mission précisait pour une personne mais pas deux. La Kashu choisit de faire jouer ses relations pour sa propre entrée et laissa à Jiro le nom présent dans les détails.
- Je suis navrée de ne pas vous avoir prévenue avant de ma venue monsieur. J’ai été … , elle jeta un œil à Jiro avec un sourire timide dont le sous-entendu serrait en ne peut plus clair pour le serviteur, légèrement distraite. Vous m’en voyez donc fort ennuyée. - Je vois bien Dame Shida, je vois bien. Mais laissez-moi faire une exception. Je suis sûr que mon maitre serait ravi d’accueillir une ambassadrice de la République d’Iceberg dans ses murs.
Elle lui fit la révérence pour son compliment et proposa, pour se faire pardonner, de participer au récital musical qui avait été prévu. Le major d’homme accepta volontiers la proposition et les salua cérémonieusement en leur ouvrant la porte. Misto soupira une fois qu’ils se furent éloignés et confia à Jiro :
- Je ne suis pas vraiment noble si c’est la question que tu te poses. Les nobles connaissent juste la réputation de nos musiques et dont magiques. Pendant un moment, nous étions les bouffons et les gardes du corps du Roi d’Iceberg. Quand la République a été proclamée, nous n’avons conservé que le titre de combattant saltimbanque au sein de l’armée.
Elle passa la main sur les plis de sa robe et rajusta le reste de sa tenue avant de lui sourire franchement.
- Allons-y, l’encouragea-t-elle, il nous a surement annoncé et les autres doivent nous attendre.
Le cœur grossi, Jiro avait quitté l'enseigne attrayante pour se rendre vers le manoir de leur cible. M. Propre, un richissime propriétaire célèbre dans la région, connu pour ses conquêtes. Conquêtes féminines, les femmes passant chez lui et disparaissant de sa vie pour quelques raisons peu connues officiellement du grand public; mais principalement conquêtes d’œuvres d'art. Des statuettes illusoires s'installaient dans son jardin, des gravures exotiques donnaient un relief intéressant à la bâtisse. Les deux mages s'avançaient, accoutumés de vêtements exceptionnels pour une occasion exceptionnels. Le corps du marionnettiste était transi par le froid et l'exaltation qu'il percevait en imaginant la suite de leur mission. Ils allaient braver la loi. Au point où il en était, il n'avait pas forcément de scrupules à le faire. Au vu de la situation, qui s'apparente à une simple querelle mondaine, il trouvait même préférable d'intervenir. Rien que pour voir la réaction des congénères qui allaient assister au vol explosif qu'ils préparaient.
Bien entendu, ils n'avaient pas de plan, et le terme explosif, dans la tête du garçon, était tout de même exagéré. Mais rien que la présence de Misto à ses côtés, ses pas gracieux qui s'alignaient en direction de l'énorme porte prête à les accueillir, lui assurait de bons présages. Comme si l'échec en lui-même n'était pas envisageable avec elle. Il eu un léger sourire, se demandant pourquoi il réfléchissait autant à des choses auxquelles il n'accordait peu ou pas d'importance auparavant. Il reporta la faute sur la fille, encore une fois responsable d'un changement dans les habitudes du garçon. Le solitaire au cœur d'un duo. Rien qu'à cette pensée il sentit l'évolution qu'il traversait. L'humeur frivole, content d'avoir écouté les révélations de la fille au sein de l'ambiance confinée du Chat qui Pleure, il approcha ses lèvres, comme par pure indiscrétion, des petites oreilles de la fille.
« Espérons que ce manoir ne soit pas grouillant de monstre, cette fois-ci. »
La scène s'apparentait en effet étrangement à leur dernière sortie. Eux deux, avançant docilement vers un manoir, sans trop deviner ce qui se passera à l'intérieur. Fort heureusement, ce n'était pas un zombie qui les accueillit cette fois. Jiro resta en retrait tandis que Misto se débrouilla à merveille pour leur donner leur droit de passage. L'aisance de ses propos était remarquable, et Jiro, quand ils passèrent la grande porte pour rentrer dans un petit vestibule, la questionna du regard pour prêcher le faux du vrai.
« Je ne suis pas vraiment noble si c’est la question que tu te poses. Les nobles connaissent juste la réputation de nos musiques et dont magiques. Pendant un moment, nous étions les bouffons et les gardes du corps du Roi d’Iceberg. Quand la République a été proclamée, nous n’avons conservé que le titre de combattant saltimbanque au sein de l’armée... Allons-y, il nous a surement annoncé et les autres doivent nous attendre. »
Une grande porte face à eux s'ouvrit et l'ambiance changea directement. Une forte lumière les éclaira, tandis que les sonorités amusantes d'un orchestre leur parvint aux oreilles. L'odeur frappée d'une buffet non-loin aurait retourné plusieurs fois l'envie de n'importe qui ressentant la moindre faim d'y courir, tellement les mets, rien que par la saveur qu'ils dégageaient, attiraient irrésistiblement. La pièce n'était pas réchauffée, mais la danse des nombreux corps qui s'y mouvaient produisait une sorte de confinement qui augmentait la température de l'endroit à un point assez haut. Ils firent les premiers pas dans cet univers étrange, tandis qu'on annonçait "Miss Shida venue spécialement d'Iceberg et son ami ... comment s'appelle-t-il déjà ? ... oui, son ami sieur Than !". Ils furent confrontés à tous les regards de chaque invités. Des regards amusés, curieux, perçants, voire outrés pour les plus dédaigneux. Qui étaient-ils, ces deux énergumènes ? Les habitués de ce genre de réception se posaient déjà la questions, et certains murmures confirmaient déjà le fait qu'ils allaient devoir répondre à un lot important de questions qui flottaient déjà en fond sonore dans la pièce. Jiro se contenta de hocher la tête à l'assemblée, tentant de ne pas croiser directement de regard en balayant la pièce, puis ils furent directement confrontés à un couple. Un homme distingué, propre sur lui, visiblement fier de sa personne. Le propriétaire des lieux, le fameux Monsieur Propre. A ses côtés, ou plutôt dans son dos, le suivait une femme, étonnamment jeune comparé à l'age plutôt mûr de l'homme. La fille aurait pu avoir le même âge que Misto, peut-être. Jiro ne pu trop bien en conclure quelque chose tellement elle était maquillée à outrance, pour l'occasion. Sa robe trainait au sol quand elle oubliait de la soulever pour ne pas se prendre les pieds dedans. Comparé à l'homme, la fille était mal à l'aise. Cachée derrière un sourire idiot. Cachée dans l'ombre de l'homme.
« Miss Shida ! Quel plaisir de voir votre visite inattendue rythmer ma soirée ! Je n'étais pas au courant que vous étiez en Fiore ces jours-ci, votre visite me tient chaud au cœur ! »
Jiro eu un froncement de sourcils. L'homme parlait à Misto comme s'il la connaissait depuis longtemps. Comme si elle était son égale. Comment réagirait-il s'il apprenait qu'elle n'était qu'une gamine magicienne appartenant à une guilde discrète et non pas une représentante de la république d'Iceberg ? L'homme voulait sans doute se montrer conciliant avec les étrangers pour capter leur attention et mieux se faire voir parmi ses compères. En l’occurrence, Jiro fut parfaitement éclipsé, car il n'était justement que "l'ami de madame", et donc ne présentait nul intérêt pour un homme comme Monsieur Propre, seulement intéressé par la prestance et le niveau atteint dans l'échelle sociale. Par conséquent, même si c'était plutôt mal amené, il recula un petit peu, laissant Misto se débrouiller avec le propriétaire, pour faire le tour de la salle. Il adressa un dernier regard à la femme, la nouvelle conquête de l'homme, et se rendit compte qu'elle le dévisageait elle aussi. Quand leurs regards se croisèrent, elle baissa violemment les yeux, honteuse. Pourquoi avait-elle peur des hommes ? Jiro, tout en s'éloignant, observait la femme agir. Elle ne parlait pas, n'intervenait pas dans l'échange entre Misto et Propre, elle se contentait d'être présente. De "faire belle". Elle avait observé, presque terrorisée, le visage de son fiancé pour voir si il l'avait vue observer Jiro, et elle avait presque soupiré de soulagement quand elle avait constaté qu'il était trop absorbé à discuter avec l'ambassadrice d'Iceberg. Jiro ferma les yeux, comprenant la situation. Mr Propre ne ressentait aucun amour pour la femme, il ne l'avait sans doute chosit que pour des raisons superficielles, tout comme ses précédentes conquêtes. Il n'aimait pas les femmes. D'où la terreur sans nom qui mobilisait tous les sens de la jeune fille, cloitrée dans l'ombre de son terrible mari.
Parmi les invités, personne ne semblait remarquer le malaise, ou plutôt, tout le monde faisait comme s'il n'existait pas. Ca crevait les yeux que Propre, derrière son goût faussement prononcé pour l'art et les belles choses, était un homme violent et colérique. Sa nouvelle fiancée en faisait les frais, mais personne dans l'assemblée ne voulait arranger la situation. Sans doute pour ne pas froisser les relations entre familles amies depuis des années. Jiro fut dégouté par l'aisance des personnes à faire fis des maladresses de la jeune femme et s'isola dans un coin, observant les lieux. Il fut bientôt interrompu par deux femmes qui s'approchaient presque menaçantes vers lui.
« Bonsoir Monsieur Than, nous sommes les filles du Duc Parbriz. Vous avez un drôle de nom, vous venez d'Iceberg, vous aussi ?»
"Filles de." Comme si c'était leur seule identités, comme si sans leur père, elles n'existaient pas. Et pourtant, c'était la vérité, en ces lieux. Jiro fut un peu effaré par ce constat, après réflexion. S'il se présentait lui-même comme héritier des Yu, alors cela voulait dire qu'il était assassin. Les liens du sang l'effrayaient toujours plus. Quant à Than, c'était le premier nom qui lui était venu à cause de son envie de déroger son identité en public. Than était tout simplement le nom utilisé par l'homme aux flammes bleues lors du Festival. Jiro l'avait reconnu dans les journaux, les jours suivants.
« Je ne viens pas d'Iceberg, non. »
Il s'excusa et les quitta sans trop savoir où aller. Perdu dans la foule, il ne retrouvait plus Misto. Il se dit que sa conduite était trop dangereuse. A force de repousser les gens, il augmentait leur curiosité à son égard. Il augmentait leur avidité d'en savoir plus sur lui. Et le nombres de paires d'yeux qui le suivaient pouvait compromettre la mission. Il s'arrêta au buffet, et piocha dans un plat quelques mets qu'il engouffra. Son regard se porta alors par hasard sur une Misto seule parmi la foule, et il s'approcha d'elle, heureux de la retrouver. Elle s'était débarrassée de Propre et il se demandait comment elle avait pu réussir un tel exploit.
« Je suis là. Excuse-moi d'être parti, je n'aimais pas cet homme. Plus vite nous finirons la mission, mieux ce sera. Je n'aime pas cet endroit... ces gens. »
Un majordome passa et leur proposa un cocktail maison. Jiro prit un verre et gouta au breuvage acide en grimaçant. L'orchestre se stoppa quelques instants puis la musique reprit, une ballade au piano seulement, et Jiro eut une drôle de sensation en entendant les notes de cette mélodie étrangement familière. Il allait parler quand un groupe de personne s'approchèrent à nouveau d'eux. Auraient-ils la paix une seule fois ? Malheureusement non, et ils allaient devoir jouer le jeu une bonne partie de la soirée s'ils voulaient espérer mener à bien leur mission. Jiro observa une à une les personnes qui se présentèrent à eux, mais décrocha bien assez vite car son regard fut attiré par une toute autre chose : un tableau affiché, comme par pure fierté, au centre d'un mur, juste au dessus du buffet. Le tableau représentant une nature morte. Jiro n'était pas amateur d'art, il avait ses connaissances mais n'était pas foncièrement intéressé par ces choses. Pourtant, il fut happé par le tableau, l'intensité émotionnelle qu'il s'en dégageait. Il sut sur l'instant que c'était lui, qu'ils devaient voler. Tout le monde voudrait avoir un tel chef d’œuvre dans son salon, qu'importe les moyens entrepris pour l'obtenir.
Mais les problèmes se soulevaient contre eux. Le tableau était affiché devant toute l'assemblée, a environ trois mètres au dessus du niveau du sol. Aucune fenêtre assez proche de lui. Et il faisait au moins un mètre sur un mètre, auquel cas son absence se sentirait rapidement. Jiro, soucieux, se demanda si Misto avait une idée. Elle discutait avec le groupe fraichement venu, tandis que Jiro ne suivait pas du tout la conversation. Il se sentit désolé pour la fille qui devait jouer un rôle plus important que lui, et faire semblant. Mais elle semblait se débrouiller. Curieux, ainsi, il l'écouta, tentant de savoir ce qui se disait.
Sujet: Re: Parce qu'on le vaut bien ! [PV : Misto] Sam 2 Fév - 20:43
Misto
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Parce qu'on le vaut bien !
Jiro & Misto s'en vont voir les oeuvres d'arts de plus près ♫
Ah les Manoirs. Ah les bals. Ah Halloween. Oh une invitation ! Oh un squelette ! Ah UN MONSTRE !
- Miss Shida ! Quel plaisir de voir votre visite inattendue rythmer ma soirée ! Je n'étais pas au courant que vous étiez en Fiore ces jours-ci, votre visite me tient chaud au cœur ! - Vous m’en voyez ravie M. Propre, sourit la jeune femme.
Misto souriait faussement à l’homme. Elle ne l’aimait pas. Elle détestait cette façon qu’il avait de la hisser à son niveau alors qu’elle n’était en rien une personne des hautes sphères. Que dirait-il si elle s’amusait à balancer son statut actuel en plein milieu de la conversation ? Le noble hurlerait à l’agonie de savoir une simple mage pouilleuse dans son manoir. Son statut de représentante n’était que feint. Ici, elle agissait pour son propre compte. Il usait de bonne manière pour plaire. Comme tous les autres présents dans cette salle. La Kashu répondit à ses questions avec amabilité malgré le profond dégout que lui inspirait l’homme. Elle haïssait les nobles du plus profond de son cœur parce qu’il n’avait pas de vrai visage. Juste un masque de beauté pour cacher leur pire vice.
Elle s’aperçut que Jiro avait préféré partir. Elle le comprenait. Être considéré comme l’ami de quelqu’un ici ne vous donnait aucune signification. Misto continua de regarder l’homme en chien de faïence, jouant la cruche de service à son bon plaisir. Elle rit de ses blagues stupides, jetant un regard désolé à la jeune concubine. « Tu aurais mieux fait de t’enfuir ». Elle semblait l’avoir remarquer et répondit corporellement. « Je n’ai pas le choix ». Le regard de la mage s’assombrit malgré son sourire alors que M. Propre lui racontait une anecdote sur une de ses voyages. Elle s’en moquait éperdument qu’il soit tombé dans la bouse de chameau. Tout ce qui l’intéressait pour l’instant, c’était de se sauver en quatrième vitesse. L’épouse parut s’en apercevoir et sourit timidement. « Il est agaçant n’est-ce pas ? ».
Chiant c’est un euphémisme. Même un mort préférerait le tuer que de l’entendre geindre sur sa tombe.
Misto éclata de rire en plein milieu d’une réplique de M. Propre, s’attirant un regard noir de celui. Elle sourit innocemment sans prendre la peine de s’excuser et répondit silencieusement à la Concubine Propre. « Ils vous approuvent ». Les autres nobles commençaient à s’approcher pour se joindre à eux. Pour les faveurs de M. Propre et avoir l’occasion de parler avec sa chère amie d’Iceberg.
- Alors Miss Shida, qu’est-ce qui vous amène dans notre beau pays ? - Je suis venue pour affaire personnelle, mon chère. Par envie de tourisme aussi. Voir éternellement les têtes d’Iceberg est d’un lassant … - Quel genre d’affaire, si je puis me permettre ? C’est l’occasion ou jamais de t’en débarrasser Misto ! Je ne te le fais pas dire Runi. - Pour mes fiançailles arrangées avec Sieur Than ici présent, lui murmura-t-elle en confidence de jeune adolescente amoureuse et timide.
Elle lâcha l’information avec un grand sourire ironique et observa l’effet produit. Son hôte laissa transparaitre un vague mécontentement sur son visage mais sourit à l’excès la seconde suivante.
- Vous m’en voyez ravi ! Mes amis ! Fêtons dignement mon mariage voulez-vous ! Faux cul va. J’ai pitié de son épouse. Il est tellement … laid. Je sais Henning. Mais nous ne pouvons rien faire pour elle, enfin, pour l’instant.
Elle profita que son hôte soit partit voir une autre fille facile à plumer pour s’éclipser à la recherche de Jiro. Elle commençait à se sentir affolée par toute cette foule qu’elle affrontait seule. Misto chercha le jeune homme. Ils s’approchèrent l’un de l’autre et la demoiselle l’attrapa par le bras avant de poser sa joue sur celui-ci. Elle n’était pas assez grande pour poser sa tête sur son épaule, à son grand dam.
- Je suis là. Excuse-moi d'être parti, je n'aimais pas cet homme. Plus vite nous finirons la mission, mieux ce sera. Je n'aime pas cet endroit... ces gens - Oui, allons-nous-en vite. Je ne vais pas pouvoir éternellement jouer mon rôle. Il y a trop de monde pour moi …
La musique de l’orchestre détourna un instant Misto de son mal de la foule. Sa poigne craintive se relâcha un peu et elle leva la tête, intriguée. Elle ne s’aperçut des nouveaux curieux près d’eux que quand l’un d’eux rompit le silence qui lui permettait d’écouter la mélodie. Ses yeux rassérénés par la présence de Jiro, posèrent un regard empreint de calme sur eux. L’homme, le plus vraisemblablement à la tête du groupe, s’inclina face à la jeune fille.
- Miss Shida, Sieur Than. Je me présente, Lorelei. Et voici mes amis, Lilian et Morgan. - Enchantée Messieurs, fit respectueusement la demoiselle.
Elle fit mine de s’incliner mais on l’arrêta d’un geste. Au lieu de ça, ils lui attrapèrent la main chacun leur tour pour y déposer un baiser. La Kashu soupira. Les convenances étaient reproduites à l’excès. C’en était affligeant. Elle croisa ses bras sous sa poitrine et leur déclina un sourire des plus francs et détendu. Sa présence fit tourner la tête aux convives les plus proches alors qu’elle déployait son charisme avec gentillesse.
- Pas de ça entre nous je vous en prie. Je ne suis pas notre hôte ni l’un des nobles qui peuplent cette soirée. - Ne vous en fait pas, c’est l’usage que de se montrer courtois avec les gueux que vous êtes lui et vous. - Il est bien plus noble que vous ne le serrez jamais, répliqua Misto. - Vraiment ? Et vous ? Qu’êtes-vous alors ma Dame mise à part une petite saltimbanque de bas étage qui a été élevée par des roturiers sans grade ? - Je suis une Kashu et une musicienne avant tout. Le reste, ce n’est qu’un passe-temps sans intérêt, M. Lilian.
Demi-mensonge. Certes, c’était la vérité mais il manquait des éléments. Elle était l’amie de Jiro, mage d’Eagle’s Claw avant ce qu’elle avait cité. Sa main, coincée sur le creux du coude de Jiro se glissa plus bas et attrapa la sienne qu’elle étreignit. Deux fois. Elle avança pour se libérer de l’ombre protectrice de son ami et déploya tout ce dont elle était capable au niveau présence. Jusqu’à présent, elle n’avait laissé que son côté « ambassadrice » la porter mais se faire insulter à mots à peine voilés ne lui plaisait guère. Elle posa négligemment ses deux mains sur le bras d’un des nobles qui venaient de l’ouvrir un peu trop à son goût, un sourire faussement conciliant sur le visage.
- N’oubliez pas mon cher Lorelei que si je n’aie pas encore ma maturité, je ne suis pas non plus sans défense. Ma famille n’a peut-être aucun titre pour vous mais elle a quelque chose que vous n’aurez jamais en quantité suffisante dans tout votre corps et votre maison pour comparer avec l’un des nôtres. - Et qu’est-ce ? fit le dénommé Morgan - De l’honneur mon ami, de l’honneur. N’est-il pas vrai que votre jeune sœur va épouser notre très bon hôte de ce soir ? J’ai comme l’impression qu’elle n’est pas … heureuse de son sort. Mais que voulez-vous, c’est cela quand on a une fille à marier et soif de puissance. Surtout chez les nobles. Ça c’est fait. Bien envoyé ma fille !
Henning se matérialisa fugitivement dans le dos de la jeune Shida, tirant la langue aux trois énergumènes avant de disparaitre aussi vite qu’il était apparu. Ils parurent tous les trois stupéfaits mais la jeune femme ignorait si c’était l’action opportuniste du loup qui en était l’origine ou bien si c’était sa réplique acerbe de défense. Enfin l’effet eut la réaction escomptée : faire taire ses harpies pour un temps.
- Si vous saviez mon amie, si vous saviez, continua Morgan avec ironie, que nous faut-il pour évoluer dans ses sphères si ce n’est ceci ? A moins que vous n’ayez un autre talent ? Allez-y ma Dame, racontez-moi donc comment vous avez soudoyé le roi avec vos charmes pour vous appropriez votre titre. - Il n’y a que vous pour vous abaisser à une telle bassesse M. Je suis ici uniquement grâce à mes talents musicaux et je n’ai nullement eu besoin de lécher l’obélisque impérial pour m’attirer sa grâce. Ce qui me rappelle que ce n’est pas le cas de certaine des personnes présentes, n’est-il pas ?
Elle finit sa réplique dans un sourire complètement candide et s’inclina avant de s’éloigner pour rejoindre Jiro. Elle était repassée dans sa discrétion tranquille et silencieuse alors que la plupart des spectateurs se moquaient des trois perdants. Les trois enquiquineurs la suivirent et ressortirent leurs griffes.
- Si tel est le cas, vous ne verrez aucun inconvénient à nous montrer vos talents si vous en avez un tant soit peu, n’est-il pas ?
Le sourire forcé de Misto disparut en même temps que les trois loups de celle-ci se matérialisèrent. Leurs crocs brillèrent à l’air libre alors qu’un grondement s’élevait. La mage réagit aussitôt et leur intima le calme. Ordre qui ne fit qu’amplifier leurs actes. La musique s’était arrêtée. L’ensemble des convives, alertés par les bruits malvenus, les observaient d’un œil réprobateur. La jeune femme de bougea pas sous cette multitude de regard. Proche de Jiro, elle lui adressa un sourire désolé pour toute cette agitation avant de faire volteface, toute timidité et réserve oubliée.
- Asulf. Henning. Brynjolf.
Les trois esprits aboyèrent à l’unisson et se turent une bonne fois pour toute. Ils restèrent cependant debout, le poil hérissé, leurs yeux de fauves scrutant l’homme qui venait d’insulter leur maitresse.
Henning, je vais répondre à l’invitation. Tu vas déclencher Empathia sur Jiro pour que nous puissions continuer à communiquer malgré ce léger contretemps.
Misto prit les bas de sa robe et les releva dans une révérence outrageusement basse.
- Je serais honorée de relever votre défis mon cher Lorelei. Si notre hôte de ce soir me le permet, je vais vous montrer que je n’ai rien volé à ma lignée en tant que dernière vivante de ma famille. - Faites, faites Miss Shida, la scène est à vous, fit M. Propre d’un mouvement laxiste de la main, comme s’il souhaitait chasser une bestiole nuisible.
La Kashu sourit vaguement et le remercia. Elle fendit la foule vers les musiciens, le dos bien droit pour cacher son manque d’aisance vis-à-vis de tous les gens présent. Asulf et Brynjolf se regardèrent avant disparaitre comme ils étaient venus, laissant Jiro seul avec Henning. Celui-ci le tira par la manche alors que toute l’attention se concentrait sur la jeune demoiselle qui s’installait sur l’estrade.
- Regarde-moi dans les yeux cinq secondes s’il te plait. J’ai un petit cadeau pour toi.
Il se focalisa sur les prunelles du jeune homme l’espace de quelques secondes et murmura son sort alors que la mélodie des musiciens prenaient corps peu à peu sous les instructions de Misto.
Empathia.
La jeune Shida porta son ocarina à ses lèvres pour commencer sa chanson. Les premières notes percèrent dans la salle de bal. Le grand loup blanc s’assit à côté de Jiro et glissa son museau sous sa main pour réclamer une récompense pour son obéissance.
Hé gamin, je sais que tu nous entends. Asulf, comme si c’était le moment. Oui, t’as pas tort, il n’est pas relié avec nous pour ça. Radulf, ça avance ton illusion ? Tranquillement mais surement. J’aurais bientôt achevé mon tour. Parfait.
Les voix se turent un instant et celle de Misto s’éleva dans l’esprit de Jiro.
Excuse-moi pour tout ce bazar. Ce n’était pas prévu mais ça m’offre une occasion intéressante d’agir. Donc laisse-moi t’expliquer ce …
Elle suspendit sa phrase pour reprendre sa concentration sur la mélodie. Les loups prirent le relais.
Ce qu’elle veut te dire mais qu’elle ne pourra pas vu son choix de mélodie, c’est qu’elle va projeter une illusion sur toute la foule. Tu vas devenir totalement absent pour eux pendant environ cinq minutes. Le seul inconvénient, c’est qu’il faudra que tu prennes la toile et que tu la cache pendant ce laps de temps. Le commanditaire dit qu’il a caché une copie non loin de là pour le remplacer au besoin. Si tu vois ce que je veux dire.
Alors à toi de jouer mon grand, nous avons tous entièrement confiance en toi. N’hésite pas… Jiro… Je me charge… de … distraire…
Le contact se rompit et l’assistance se retrouva entièrement englobée dans la technique de la jeune fille. La distraction serait courte mais belle et couteuse en énergie. Elle espérait juste que le jeune homme pourrait s’en sortir. Elle avait pensé à tout, sauf à la sortie de chef d’œuvre.
La discussion de Misto avec le groupe qui s'était spontanément avancés vers eux lévitait autour d'un point assez critique. En se concentrant sur les paroles prononcées par chacun des deux camps - distinctement la jeune fille contre la masse d'hommes qui la jaugeaient sans pudeur ni honte de l'observer ainsi - Jiro comprit instantanément le malaise qui se formait. Devant la répartie cinglante de Misto, impressionnante par son sang-froid et sa vivacité d'esprit, le marionnettiste se contenta, encore une fois, de rester en retrait. L'adolescente resplendissait dans son discours. Les propos des hommes contre elle tourna rapidement court, et Jiro comprit qu'elle avait gagné. Ils se retranchèrent derrière la simple et sans doute ultime perversité de lui demander de jouer, peut-être espérant qu'elle bluffait pour la ridiculiser publiquement. Mais non, Misto ne bluffait pas. C'était elle, la vraie Misto, qui répondait à ces hommes. Et la vraie Misto savait jouer d'instruments. Elle s'avança alors devant toute l'assemblée, désormais centre de l'attention, et s'empara de ses instruments. Dès les premières notes, Jiro prit plaisir de voir les traits des imbéciles se déformer par la rage, la défaite, malgré toutes leurs tentatives pour rester stoïque. Le garçon fut presque amené à rire, si ce n'est qu'il fut stoppé par des voix dans sa tête. Il se concentra alors, faisant abstraction de ce qui se passait aux alentours, pour mieux comprendre ce qui lui arrivait. Il reconnut la voix de Misto.
« Excuse-moi pour tout ce bazar. Ce n’était pas prévu mais ça m’offre une occasion intéressante d’agir. Donc laisse-moi t’expliquer ce … _ Ce qu’elle veut te dire mais qu’elle ne pourra pas vu son choix de mélodie, c’est qu’elle va projeter une illusion sur toute la foule. Tu vas devenir totalement absent pour eux pendant environ cinq minutes. Le seul inconvénient, c’est qu’il faudra que tu prennes la toile et que tu la cache pendant ce laps de temps. Le commanditaire dit qu’il a caché une copie non loin de là pour le remplacer au besoin. Si tu vois ce que je veux dire. Alors à toi de jouer mon grand, nous avons tous entièrement confiance en toi. _ N’hésite pas… Jiro… Je me charge… de … distraire… »
Jiro comprit parfaitement le message, ne se posant pas plus de questions. Il commença à agir, se retourna alors contre le sens de le foule, faisant dos à Misto qui était concentrée dans sa mélodie, et il leva les bras haut devant lui. Il amorça un processus d'intense réflexion. Ses doigts bougeaient comme d'eux-mêmes pour créer des fils magiques reliés aux extrémités des mains du marionnettiste. Les fils lévitaient tout en s'allongeant, planant aux dessus des visages ahuris, totalement absorbés par la musique. Les yeux clos, Jiro réfléchissait tout en s'activant. Où le commanditaire aurait pu cacher la copie ? Quelques fils vinrent s'attacher aux tableaux, pénétrant à l'intérieur du cadre pour détacher la toile originale et la plier convenablement avant de la ramener vers Jiro qui s'en empara délicatement. Il quitta la pièce, toujours invisible aux yeux des autres, pour arriver dans un plus petit salon, vide, qui continuait vers l'étage. Il continua son parcours en grimpant rapidement les marches, et arriva dans un large couloir. Il le traversa rapidement, sentant le temps qu'il lui restait s'effriter, et quand il arriva au bout, il se concentra pour savoir quelle porte était la plus froide. Il revint sur ses pas et ouvrit la porte qu'il jugeait la plus froide. Dans la petite bibliothèque qui se cachait derrière, il y avait en effet une fenêtre entrouverte et l'air nuptiale s'y engouffrait. Un long tube était posé contre le mur, et Jiro, certain de trouver ce qu'il cherchait, l'ouvrit pour constater qu'à l'intérieur se trouvait la copie. Il inversa les deux toiles, mettant l'original dans le tube protecteur et gardant le faux à la main, et il s'entreprit de revenir dans la salle de bal pour placer le faux dans le cadre, laissant le tube caché derrière une étagère. Il reviendrait la chercher à un moment donné de la soirée avec Misto, une fois qu'on ne serait plus sur elle, et ils s’éclipseront facilement. Sous ses pieds, il pouvait encore entendre, comme un faible murmure, la mélodie de Misto. Par la fenêtre, il vit le mur qui entourait la propriété non-loin; c'était sans doute l'entrée la plus facile d'accès pour introduire la copie discrètement par cette fenêtre ouverte. Peut-être pourraient-ils partir par ici, mais cela éveillerait les soupçons. Non, il allait falloir revenir chercher le tube et le faire passer dehors discrètement pour ne pas retraverser la salle de balle sans encombre. Il se hâta alors à quitter la pièce et arriva dans le couloir, s'approchant en courant presque des escaliers.
Mais il tomba nez-à-nez avec quelqu'un. Il cacha un peu trop tard la toile dans son dos, mais ne pu savoir précisément si la personne l'avait vue où non. Il s'agissait d'une des filles qui l'avait abordé, plus tôt dans la soirée, une fille du Duc Parbriz. Ici, elle n'était pas touchée par l'illusion de Misto. Elle était lucide. Et elle avait vu Jiro faire des choses trop mystérieuses.
« Monsieur Than, êtes-vous promis à cette Miss Shida ? »
Jiro ne comprit pas ce qu'elle disait. Il pensait à tout autre chose. La tuer. S'il voulait survivre, il devait la tuer, elle. Elle en savait trop, elle l'avait vu acheminer des choses trop malsaines, elle avait peut-être vu la toile. Quand Propre découvrira la supercherie, peut-être le lendemain, ou dans un mois, voire plus, il enquêtera à coup sûr. Et cette fille sera toujours là, striée dans son cercle de connaissance. Et elle parlera, et forcément, ils remonteront jusqu'à eux. D'abord jusqu'à Misto, sans doute, elle qui avait indiqué son nom et son pays d'origine délibérément. Et Jiro ne voulait absolument pas que Misto se retrouve dans de mauvaises conditions. Surtout pas à cause de lui. Alors il devait tuer cette femme, là, directement. Il sortit machinalement un aiguille, prête à s'enfoncer dans le crane de la pauvre innocente, et s'apprêta à la lancer quand il se retint presque malgré lui, s'enfonçant au contraire l'aiguille dans la paume de la main pour s'empêcher d'attaquer la fille. Il n'arrivait pas, il ne devait pas tuer quelqu'un quand Misto était dans les parages. Elle le saurait, elle le sentirait. Et comment se sentirait-il vis-à-vis d'elle, après ça ? Il avait presque envie de la tuer, là, maintenant, à force de trop y avoir pensé. Sa rage le faisait bouillir. Mais il devait la contenir avec toutes ses forces. Il enfonça l'aiguille un peu plus dans sa main, jusqu'à ce qu'il saigne. Et ca le calma. Son propre sang qui coulait le calmait, à défaut de faire couler celui de la femme. Il se racla la gorge, cachant à son tour sa main ensanglantée, et répondit sans grande conviction, dérangé.
« Miss Shida ? Non, c'est juste une amie. _ Hé, c'est marrant que vous dites ça. Car en bas, elle a dit elle-même que vous étiez fiancés. Lequel de vous deux ment ? »
A la place de se résoudre, le problème empirait. Il se rendit compte de sa bêtise, et s'enfonça, encore un peu plus, l'aiguille dans la main. Sa rage surpassait sa perception de la douleur qui se retrouvait faussée. Il ne pouvait pas ne pas se débarrasser de cette femme. Il devait cependant trouver une alternative au meurtre. Il créa de nouveaux fils, teintés de son sang, qui se hissèrent jusqu'à la femme qui ne les vit pas, et activa sa magie. Il fallait qu'il obtienne l'autorisation de la femme.
« Pour connaître la vérité... M'autoriseriez-vous à entreprendre quelque chose de particulier ? _ Si vous le souhaitez. »
Directement, l'autorisation apportée, les fils se connectèrent à la femme. Elle devint la marionnette de Jiro.
« Tu as surpris l'hôte en train de s'amuser avec une autre femme que la sienne. Confuse, dans un premier temps, tu tentes de noyer ton souvenir en ingurgitant tous les verres d'alcool que tu trouveras. Une fois saoule, ton but sera de ruiner la soirée en attirant l'attention sur toi. Il va falloir que tu enlèves tout honneur à ce Propre. D'accord ? Repète tout ceci dans ta tête jusqu'à ce que je te stoppe et tout ira bien. »
Elle acquiesça, et, en compagnie de Jiro, descendit jusqu'à la salle de bal. Jiro accrocha la fausse toile et se retourna comme si de rien était vers Misto au moment même où elle finissait, applaudissant avec les autres les mérites de la fille qu'il n'avait pas écouté. Des personnes s'affairaient déjà autour d'elle. Il attendit que la situation se calme pour elle avant de la retrouver. Il se concentra sur la femme, et en bougeant discrètement ses doigts, il la guidait vers tous les verres d'alcool encore remplis. Il tentait un cocktail inédit; peut-être que la femme, après avoir trop bu, ne se souviendrait de rien. Son délire qui allait suivre, et les conséquences d'une trop grande injection d'alcool allaient remettre en cause ses propres pensées. Au final, elle jugera par elle-même qu'elle aura rêvé d'avoir vu Jiro en haut. Ses souvenirs de la soirée, dans le meilleur des cas, seraient même intégralement effacés par l'alcool. C'était un procédé sadique, mais sur le coup, le seul qui lui était venu en mémoire. La femme serait ruinée, en terme d'honneur, mais ne mourrait pas. Dans leur milieu, peut-être valait-il mieux mourir que de ne plus être invité à ce genre de soirées...?
Misto ne jouait plus, et l'orchestre reprit son activité. Un jeune pianiste commença à jouer, et encore une fois, Jiro fut troublé par la musique. Il regarda le pianiste qui lui parut familier, mais pas plus que ça. Il l'oublia alors et se mit en quête de retrouver son amie. Il la vit, un peu à l'écart, et s'en approcha, profitant qu'elle soit seule.
« L'original est à l'étage caché derrière une étagère de la bibliothèque. J'ai eu un problème, une fille m'a surpris, mais je m'en suis occupé. »
Il se rendit compte que la tournure n'était peut-être pas la bonne et il se corrigea directement.
« Je veux dire, j'en ai fait un pantin, et je l'ai forcé à boire suffisamment d'alcool pour qu'elle soit assez abrutie pour ne plus se souvenir de la soirée. Maintenant, il faut attendre le bon moment pour aller chercher la toile en haut. Et surtout, comment la faire sortir du manoir sans attirer l'att... _ Cet air est dédicacé au cher Monsieur Than pour sa bravoure, son courage et sa loyauté. »
Le monde se figea, toutes les têtes tournée vers Jiro. Le pianiste avait parlé à tout le monde pour lui adresser cet air. Jiro dévisagea le musicien et soudain, un drôle de souvenir lui revint en tête. Il se rappela de l'homme, du lieu et des circonstances de leur rencontre. Jiro l'avait entendu jouer une nuit, et avait été attiré par la musique. L'homme lui avait expliqué que c'était l'air préféré de sa femme assassinée. L'assassin avait été relâché car trop influent sur la justice, même si les preuves étaient accablantes, le fait qu'il appartienne à la haute société l'innocentait directement. Et Jiro avait alors dit à l'homme qu'il pourrait calmer sa peine en tuant l'assassin. Et il l'avait fait. Le pianiste était miséreux à l'époque, mais il avait aujourd'hui le sourire. Et c'est de cette manière qu'il avait remercié Jiro, qu'il ne connaissait pas plus que ça, d'avoir vengé sa femme. En lui lançant un message audible par tous mais compréhensible par eux deux seulement. Jiro, confus, observa Misto un instant, se demandant quel mensonge il allait devoir inventer. Mais aucun d'eux n'eut le temps de parler que M. Propre avançait déjà vers eux.
« Bravoure, courage et loyauté ! C'était le nom d'un joli tableau peint en Fiore au début des années X500. L'artiste avait une conception de l'humain assez... remarquable. Mais aussi de la nature, des faits, de la vie en elle-même. Mon cher Than, je ne sais pas ce que vous avez fait, mais pour que la pianiste emploi de tels mots, vous devez être un mordu d'art, non ? Je vous laisserais contempler alors ma dernière et magnifique trouvaille, que vous avez sans doute déjà vu si votre œil est suffisamment attiré par la beauté de la peinture, qui se trouve juste ici ! »
Propre leva le doigt en direction du tableau, au dessus du buffet, que Jiro venait tout juste de remplacer. Et, par malheur, il vit le regard de l'hôte se troubler. Comme si, directement, il sentait que quelque chose n'allait pas avec ce tableau. Jiro ressentit le malaise gagner le corps incrédule de l'hôte, qui balbutia quelques mots incompréhensibles. Leur attention fut attirée par la femme que Jiro contrôlait toujours qui s'écroula en plein milieu de la pièce, par excès d'alcool. Jiro rompit le sort instantanément tandis que la foule accourait aider la pauvre femme. Propre s'éloigna, dubitatif, soucieux. Jiro se tourna alors vers Misto.
« Il sait. Et j'ai peut-être forcé un peu rapidement cette femme à boire. J'avais prévu qu'elle attire l'attention sur elle pour qu'on puisse s'éclipser, mais il va nous falloir un autre plan. »
Il regarda son amie, presque honteux, comme si tous les évènements qui venaient d'arriver étaient de sa faute.
Sujet: Re: Parce qu'on le vaut bien ! [PV : Misto] Jeu 7 Fév - 18:15
Misto
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Titre : La folle aux oiseaux Crédit : Katarina de LoL by Chenbo, yy6242 et unknown. Vava par Damaz et Yuuki ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (26900/35000) Mérite: (1238/1400)
Parce qu'on le vaut bien !
Jiro & Misto s'en vont voir les oeuvres d'arts de plus près ♫
Ah les Manoirs. Ah les bals. Ah Halloween. Oh une invitation ! Oh un squelette ! Ah UN MONSTRE !
Le speech de M.Propre était touchant. Misto ne l’écouta qu’à moitié, bien trop concentré sur les paroles du pianiste. Bravoure, courage et Loyauté. Un remerciement mais pour quoi ? Elle se détourna de ses questions en sentant le malaise du jeune homme. L’adolescente réagit aussitôt devant la honte de son camarade. Elle porta ses deux mains sur la manche du costard, tirant gentiment pour qu’il se baisse un peu, et se mit sur la pointe des pieds. Elle déposa un baiser sur la joue de Jiro avant de lui murmurer à l’oreille.
- Rien n’est encore perdu. On peut encore rebondir alors n’est pas peur. Je suis là.
Elle lui tourna le dos et, sans le lâcher, l’embarqua derrière elle à la poursuite de Propre. L’hôte s’était éclipsé dans le couloir, visiblement mal à l’aise. Ils marchèrent dans les allées, suivant l’homme à la trace grâce à Henning. Le lien entre l’esprit des deux aigles se rouvrit, donnant au marionnettiste, l’accès à la tempête dans la tête de sa coéquipière.
Tu comptes jouer au Loup Garou ? Tout à fait. Jouer un rôle n’est pas simple. Jouer CE rôle n’est pas simple. On y arrivera. Ensemble. Hein Jiro ? Je ne veux pas être défaitiste mais si vous commettez la moindre erreur vous devrez le liquider. Sur le champ. Petit Than et petite Shida sont fiancés pour lui, alors sachez vous accorder pour éviter un drame. Tromperie et masque d’innocence. Vous savez le faire tous les deux non ?
Misto héla le propriétaire des lieux alors que celui-ci marchait vers les escaliers, amorphe. Elle l’aborda, inquiète de sa santé. Il esquiva question sur question, montant un peu plus à chaque mot. La jeune femme finit par cesser de tourner autour du pot pour toucher directement au but. Et là, ce fut le déclic pour M. Propre.
- Le tableau … ce n’est pas le vrai …
Effectivement, il avait deviné pour la toile. Mais voyons jusqu’où va sa clairvoyance.
- Mon dieu, s’épouvanta la demoiselle, mais par quel subterfuge … ? - Je l’ignore. Ô rage, Ô désespoir ! Quel est donc mon péché pour un tel châtiment Milady ? Réfléchis un peu et tu trouveras nabot. - Avez-vous des soupçons M. ? - Hélas. Il y a autant d’invité que de coupable dans cette salle ! Je ne l’attraperais jamais … - Voulez-vous que je vous apporte mon aide ? Je ne suis pas excessivement douée en magie mais je suis sûre qu’Henning ici présent pourra trouver le coupable. Mais il me faudra votre entière coopération mon ami. - Tout ce que vous voudrez, Miss Shida. Misto … je te hais. Oui je sais Henning. Tu me le répètes souvent.
La Kashu expliqua. Parmi les invités, seul une dizaine d’entre eux connaissait la magie et uniquement la moitié de cette minuscule partie pouvait être en mesure d’utiliser un sort de suffisante envergure pour les enchanter tous. Elle écarta ensuite trois nouvelles personnes par déduction. L’un maitrisait le feu et l’autre ne savait que créer des courants sous les jupons des Dames présentent. La troisième, la fille du Duc, était complètement saoule donc innocentée par défaut. Il restait maintenant deux personnes. Lorelei et elle. Ils convenaient parfaitement tous les deux, remplissant les critères. Mais c’était sans compter l’ingéniosité de la petite Misto.
- N’avez-vous pas trouvé bizarre qu’il insiste autant pour que je joue ? fit-elle remarquer malicieusement. Comme s’il avait voulu gagné du temps … De plus, l’ocarina n’était pas à moi mais à lui… - En effet, voilà qui est louche. - Et toi ? Qu’en penses-tu Than ? As-tu vu quelque chose qui t’aurais paru anormal ?
Elle le laissa placer ses pions, à son tour. Elle savait que leur deux victimes serraient innocentés fautes de preuves mais cela leur fournirait un moyen des plus simples pour prendre la poudre d’escampette. D’un commun accord, ils revinrent dans la salle de bal et examinèrent le tableau. La jeune fille ouvrit de grands yeux en regardant la toile. M. Propre, à sa gauche, était lui aussi incrédule.
- Mais qu’est-ce que …
Le tableau avait encore changé. Ce n’était pas l’original, ça, elle en était certaine. Ce n’était pas non plus la copie raté qu’on leur avait fourni. Elle se retourna vers les autres invités, l’œil suspicieux. Un voleur numéro trois en lice ? Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien faire ici ? Et surtout, qui aurait pu le dérober au nez et à la barbe des convives comme ils venaient de le faire un peu plus tôt ? Elle repassa ses possibilités en revue. Une à une. Misto fit part à Jiro de son inquiétude. Si un troisième voleur était arrivé dans la dance, ce ne pouvait être que le noble qu’elle avait ridiculisé. Lorelei Devaliz. La mage se détacha de l’autre aigle, à la recherche de sa proie. Celle-ci parlait avec quelques duchesses, un verre de champagne à la main. Il était maussade derrière l’expression de façade qu’il affichait. Sa tête changea quand il remarqua que la Kashu s’approchait de lui. Seule et soucieuse.
- Vicomte Devaliz, pourrais-je vous parler en privée ? - Mais bien sûr Miss Shida, je vous en prie !
Elle l’invita à sortir, marchant côte à côte avec lui dans un silence tendu. Henning grogna en les voyant disparaitre dans le couloir et se tourna vers Jiro. Il ne prononça pas un mot et se contenta de l’observer avec un message on ne peut plus clair. Va les rejoindre ou tâte de mes crocs s’il lui arrive malheur.