Un tenace vent du nord soufflait depuis quelques jours : nous avions eu beaucoup de chance que la neige ne s’y était pas mise, elle aussi. Le chemin entre Hajurion et Magnoria avait été des plus laborieux pour notre troupe, et je devais admettre que la joie de voir apparaître les hauts murs de la ville m’avait presque apaisé. Nous étions tous très fatigués et les festivités n’avaient pas encore commencé. L’ambiance était des plus morose en ces fêtes de fin d’année : nous espérions tous que les recettes seraient suffisantes pour soigner nos malades et donner des repas convenables aux plus faibles d’entre nous. Nous avions déjà perdu trop de monde en cet hiver douloureux : voir les corps inertes de jeunes enfants me faisait mal au cœur, me donnait des nausées. La Faucheuse n’avait pas chaumé cette année. Ce qui me mettait, sans doute, le plus en colère, c’est que nous n’avions même pas pu offrir de tombes dignes de ce nom à nos défunts.
En ces temps de froid, une seule journée d’arrêt dans les landes, signait notre arrêt de mort à tous : les brigands étaient très nombreux sur les routes, et ils avaient aussi faim que nous. Cette année, ils étaient particulièrement tenaces : leur appétit les avait poussé dans leurs plus vils retranchements. Des caravanes avaient ainsi brûlé en partie ou complètement, des femmes avaient été malmenées, certaines avaient même été violées (plusieurs fois pour quelques-unes), ceux qui avaient tenté de se défendre avaient été blessés ou tués. Linus, en tant que médecin, était exténué : les blessures multiples que la troupe avait, lui donnaient beaucoup de travail.
La douleur m’avait tenu éveillé jusqu’à ce que nous soyons arrivés à destination. La fatigue et les épreuves ne me permettaient plus vraiment d’être rationnel sur certains évènements : j’avais tenu, j’avais tiré sur la corde pour que mon corps et mon esprit tiennent, mais il s’avéra que j’étais en train d’atteindre mes limites. Nous nous étions installés et les conducteurs, certainement les seuls encore dans un état un peu près convenable, avaient commencé à installer le campement dans un silence de mort.
« Vous êtes en retard ! »
Je ne réagis pas immédiatement, perdu dans mes pensées. Mes lèvres étaient bleues et mes mains tremblaient légèrement : j’avais hâte de retourner à l’intérieur de la caravane, mais je ne pouvais me dérober aux lois de la troupe. Le feu de camp commençait à m’agacer : je n’arrivais pas à l’allumer. C’est alors que des mains chaudes vinrent se poser sur les miennes, et d’un geste doux mais ferme, elles m’aidèrent à enflammer l’allumette, puis les fagots de paille et de bois. Mon regard croisa alors celui de Linus, puis celui d’Astrid : je me forçais à leur sourire, mais le cœur n’y était pas. Je me relevais et je déposais un baiser sur chaque joue d’Astrid pour la saluer.
« Toi, t’étais ailleurs ! »
Je tiquais légèrement au reproche que venait de me faire la jeune femme. Mon poing se serra légèrement puis se détendit quelques secondes plus tard.
« Bonjour Astrid ! »
Elle mit ses poings sur ses hanches en guise de protestation : « Ça ne devrait pas être permis, ça ! »
C’est Linus qui répondit à ma place : il avait senti, comme à chaque fois, que je n’étais pas vraiment en mesure d’appréhender ce qui se passait autour de moi. Pour dire, je n’avais même pas vu les énormes pointes d’ironie dans la voix de mon amie !
« Tu sais ce que c’est ! Les routes par temps de froid ne sont pas vraiment nos amis ! Et la troupe en a rudement payé le prix ! »
Astrid soupira : « Comme chaque année depuis bientôt une décennie. Les morts auront beau s’accumuler sur les routes, les autorités n’en auront toujours que faire des saltimbanques… Surtout s’ils sont itinérants ! »
Linus reprit, après avoir quelque peu réfléchit : « J’ai entendu dire que les Anciens allaient remédier à ce problème ! »
J’haussais les épaules et, détournant un regard remplit de tristesse, je continuais : « Pfffff ! Que veux-tu qu’ils fassent ? Le seul leader que les combattants de notre troupe aient accepté, c’est Eric ! Et il est mort ! » Je continuais sur un ton sarcastique : « Oh pardon ! C’est vrai ! C’est à ce moment-là que les emmerdes ont commencé ! »
Astrid enchaîna : « Laisse-donc les morts reposer en paix ! Tu ne peux blâmer Eric ! Il est parti ! »
Le silence se fit lourd. Nous savions tous les trois que je n’avais jamais, jamais accepté qu’Eric meurt. Et tout ça à cause d’un putain d’orgueil et des soins beaucoup trop couteux pour qu’une quelconque action soit effectuée pour le sauver. Et la Faucheuse l’avait pris, lui aussi.
« Linus, tu devrais rentré ! »
Il répondit avec un demi-sourire : « Es-tu devenu médecin ? »
Je répliquais en toute sincérité : « Non, je suis juste un petit frère ! Un petit frère qui s’inquiète et qui sait pertinemment bien que son grand frère a beaucoup donné ces derniers jours ! Et, comme tout le monde, tu as besoin de te reposer ! »
Linus protesta : « Je ne suis pas le seul à avoir besoin de repos ! »
Je continuais : « Peut-être ! Mais, bien que cela fasse sept ans que tu vis parmi nous, ton corps n’est pas préparé à vivre aussi longtemps dans des conditions aussi lamentables ! »
Il voulut rétorquer quelque chose mais je mis un doigt devant sa bouche pour qu’il se taise. Il l’attrapa et déclara : « Je ne te permets pas ! »
Je lui offris l’un de mes plus beaux sourires, un sourire fatigué, certes, mais un sourire quand même : « Tss tss ! Pour une fois, fais moi plaisir et laisse donc ton petit frère prendre soin de toi ! Est-ce si compliqué que ça ? »
Astrid, tout en se curant les ongles, coupa court à notre dispute qui n’en était pas vraiment une : « Avant que vous ne vous transformiez en vrai p’tit couple, y’a Asgeird et Béralde qui vont bientôt arriver avec d’autres pour monter le chapiteau. Faudrait que toi et tes potes vous chargiez le nécessaire dans les chariots et que vous les retrouviez d’ici une heure sur l’emplacement prévu pour la tente ! »
Linus foudroya Astrid du regard : « Mais, on vient à peine d’arriver ! Laisse donc les conducteurs se reposer ! »
Je vins poser ma main sur l’épaule de mon médecin : « Permets-moi de te contredire ! Nous sommes arrivés il y a quelques heures et, comme tu dormais profondément lorsque j’ai voulu te prévenir, j’ai préféré te laisser dans les bras de Morphée ! » Puis, me tournant vers Astrid : « On y sera dans une heure ! »
Alors que je m’avançais vers les différents petits groupes disparates qui s’étaient formés à travers le campement, Linus me rattrapa : « Toi, tu me caches quelque chose ! »
Je déglutis difficilement avant de lancer : « De quoi parles-tu ? »
Bien que plus petit que moi, il avait une force mentale et physique de fer. Il ne se gêna pas pour m’attraper par le col et me plaquer contre l’une des caravanes : « Ne me prends pas pour un con ! »
J’attrapais sa main, tout en lui affirmant : « Lâche-moi ! Tu me fais mal ! »
Ce geste découvrit mon avant-bras. Le vêtement que je portais était déjà dépareillé avant que nous fassions ce voyage, mais les derniers évènements l’avaient rendu encore plus miteux : ce dernier laissa voir un bandage qui courrait de mon poignet jusqu’à bien après le coude. Il avait été fait à la va-vite.
Linus ne me laissa pas le temps de faire quoi que se soit. Il attrapa mon malheureux bras droit et demanda : « C’est quoi ? »
Je me mis à ronchonnais, et je baissais les yeux ! C’est l’un des Anciens qui me sauva la mise : « Ah, Linus ! Je te cherchais ! » Il me salua puis invita Linus a le suivre dans sa caravane. Il me lança avant de suivre l’Ancien : « Ne crois pas que tu vas t’en sortir comme ça ! » Personne ne contredisait un Ancien : si ce dernier t’invitait dans sa caravane, il serait très malvenu de décliner l’invitation.
Faire le tour des hommes encore valides pour monter le chapiteau fut chose rapidement menée. A dire vrai, ils se comptaient sur les doigts de la main. Alors que nous chargions les charrettes, je ne parvins qu’à tirer des sourires fatigués : l’ambiance promettait d’être morose. En même temps, qui pouvait les blâmer ? Ces hommes donnaient peine à voir : mais le public n’attendait pas, le public devait toujours être satisfait, et ça, bien souvent au détriment d’une vie de famille stable.
Nous retrouvâmes les autres à l’extérieur de la ville, près d’un poste de garde qui avait été monté spécialement pour les festivités. Chaque année, nous retrouvions la même garnison plaçait sur les lieux pour assurer la sécurité du public. Au fil des années, elle avait acceptée aussi d’assurer la sécurité des comédiens ambulants qui, à une certaine époque, n’étaient pas vraiment dans leurs cœurs.
La mise en service du chapiteau commença lentement et laborieusement…
***
Pendant ce temps, dans la caravane de l’un des Anciens.
Linus s’installa sur l’une des banquettes de cuir de la caravane. Un feu ronronnait dans la très ancienne cheminée et la femme de l’Ancien préparait du thé pour son invité.
Une fois que le breuvage fut servi dans les tasses, l’Ancien prit la parole : « Comme tu dois le savoir, Linus, nous avons perdu beaucoup durant cette traversée. »
Le médecin acquiesça en silence.
L’Ancien continua : « Depuis la mort d’Eric, nous n’avons point retrouvé d’unité au sein de notre équipe de protection. Cette dernière s’est alors totalement éteinte l’année suivant sa mort. Nous avons pu tenir tant bien que mal jusqu’à maintenant, mais c’est fini. Notre sécurité n’est plu ! Beaucoup de malfrats sont au courant que notre compagnie est une cible facile. »
L’Ancien fit une pause. Linus prit une gorgée de sa boisson mais il prit bien garde de ne pas donner à l’Ancien le plaisir de briser cette tranquillité illusoire.
L’Ancien reprit : « Nous avons pris la décision d’engager des mages légaux de combat. »
Linus resta impassible, bien qu’il sentit commencer à bouillir la fureur au fond de lui : où allait-on trouver l’argent nécessaire pour les payer ? Il n’y avait déjà pas assez de médicaments pour soigner tout le monde et la nourriture se faisait tellement rare ! A croire que la disette allait durer plus longtemps que prévue cette année-là.
« De ce fait, des annonces ont été parsemées un peu dans la toute la ville de Magnoria. »
Linus posa tranquillement sa tasse avant de demander : « Où voulez-vous en venir exactement ? »
« Comme tu dois le savoir, l’une des lois interdit aux familles qui sont en deuil d’accueillir des étrangers durant les trois mois suivant la mort d’un proche. De ce fait, si un ou plusieurs mage(s) se présente(nt), il vous en sera commis un d’office dans votre caravane. »
Personne ne savait vraiment à quoi jouer les Anciens. Linus ne laissa rien transparaître mais il savait pertinemment bien qu’il aurait une nouvelle crise à gérer : un étranger dans la caravane, voilà qui n’allait pas plaire à un certain homme à la chevelure rougeâtre !
Il salua les Anciens : « Qu’il en soit ainsi ! » Linus prit ensuite congé et se dirigea vers le chapiteau.
***
Aire des festivités.
Je ne pensais pas que nous allions avancer aussi vite. Malgré le froid mordant et le vent qui s’était mis à danser dangereusement avec les cordes, nous avions tenu bon. Quoi qu’il arrive, nous n’avions pas le choix. Le chapiteau et les stands devaient être prêts pour le 20 décembre.
Puis les emmerdes commencèrent.
Les automates qui nous servaient d’assistants de montage tombèrent en panne les uns après les autres : nous dûmes les charger dans des charrettes, et une partie fut directement amenée à mon atelier pour qu’ils puissent être réparer pour le lendemain. J’en connaissais un qui n’allait pas fermer l’œil de la nuit. Le montage devant alors beaucoup plus lent.
La neige se mit alors à tomber, d’abord doucement, puis elle se mit à déverser de gros flocons blancs.
C’est alors que le drame arriva : sous l’effet du froid, quelques cordes de soutien lâchèrent, alors que tous les câbles principaux n’avaient pas été tirés. Des adolescents, poussés par la chaleur qui se trouvait alors à l’intérieur de la partie du chapiteau déjà monté, se trouvaient alors pris au piège. Nous dûmes réagir précipitamment. Des cris retentirent et nous nous précipitâmes pour tenter d’attraper les câblages. Nous réussîmes à éviter le pire : les jeunes adultes sortirent en pleurs et coururent se cacher dans les jupons de leurs mères.
Des ordres fusèrent dans tous les sens. Lorsque tout redevint calme, la nuit était déjà bien avancée et les torches, bien que puissantes, ne nous permettaient plus d’avancer. Malgré les bourrasques et la neige qui tombait, le chapiteau ne craignait plus rien. Nous nous réfugiâmes tous à l’intérieur. Un repas des plus frugales et austères, fut alors distribué.
Assis dans mon coin, je regardais, penaud, les lacérations sanguinolentes que les cordes m’avaient infligés lorsqu’elles avaient cédé. Asgeird et Béralde étaient un peu plus loin et se disputaient pour je ne sais plus quelle raison. Je ne suivais plus la conversation depuis un bon moment déjà. Qu’est ce qu’il faisait froid. Je sentais mon esprit partir doucement pour le pays des songes. Je vis des formes humaines s’approchaient rapidement de moi.
C’est Linus qui me tira de mes sombres cauchemars : « Eh, mon grand ! Réveille-toi ! »
Je balbutiais quelques mots avant de me mettre à tousser. Linus fit un rapide examen de mes blessures avant de sortir le nécessaire de sa trousse de secours. Le désinfectant finit de me réveiller complètement : je serrais les dents pour ne pas laisser échapper un cri de douleur. Il banda rapidement mes bras puis, après s’être assuré que le froid ne m’emporterait pas à nouveau, il s’assit à côté de moi après m’avoir tendu mon repas.
Il me glissa à l’oreille alors qu’une nouvelle personne entrait dans le chapiteau encore vide de ses habitants automatisés mais plein de ces comédiens qui vendent du rêve : « Gros, on aura une petite discussion lorsque nous serons rentrés à la maison ! »
Je n’osais pas le regarder, préférant fixer ma miche de pain rassie. Je sentais l’angoisse m’envahir de nouveau : « Eh, reste avec nous ! Ce n’est pas parce que nous allons discuter que c’est forcément pour t’engueuler ! »
Sujet: Re: [-16]Le prix à payer pour un peu de sécurité (PV Ohatsu et Orihime) Ven 1 Aoû - 21:27
Ohatsu Takumi
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Titre : Prettiest Queen Feuille de personnage Maîtrise Magique: (7310/35000) Mérite: (300/400)
Histoires, contes et légendes ♫
★ Magnoria
Feat
Alouarn Grimgorson ~
...
Qui est le monstre?
L’hiver était là, c’était un fait ! Ohatsu s’était emmitouflée dans de chauds vêtements qui la protégeaient du froid mordant. Voilà plusieurs jours qu’elle voyageait, à la recherche de sa sœur perdue. Ses pas l’avaient emmené à Magnoria, une petite ville connue pour la guilde qui la domine : Fairy Tail.
La constellationniste se souvenait d’avoir déjà rencontré l’une des fées, lors de son escapade au palais d’Ajatar Virke. Une fille, aux cheveux d’argents, yeux de saphirs, déterminée à combattre pour ses amis. Elle avait beaucoup touché la jeune mage, dans ses gestes autant que dans sa façon de penser. Ohatsu se demandait si un jour, elle aussi, pourrait trouver quelqu’un sur qui compter … pour qui se battre. A vrai dire, elle avait déjà trouvé quelqu’un, une raison de se battre, d’avancer : Hana. Mais pour le moment, la petite lui semblait si loin et elle était perdue. Elle ne savait plus quoi faire, ce monde, en six ans, avait tellement changé et bien qu’elle fût de retour depuis plusieurs mois, elle n’arrivait pas à s’y faire et à s’adapter à cet univers qui semblait si différent de tout ce qu’elle connaissait.
La neige déposait son épais manteau blanc sur la ville. Le ciel était gris, le vent se levait lentement, faisant trembler le corps de la jeune femme. Elle se frottait les bras pour tenter de trouver un peu de chaleur, tandis qu’à chacune de ses respirations, une petite buée sortait d’entre ses lèvres rosées par le gel.
Cette année, l’hiver était rude, Ohatsu n’avait rarement vécu une période aussi dure. Elle espérait de tout cœur qu’Hana avait un refuge… L’idée de la savoir seule, dans ce froid, l’effrayait. Elle serrait ses poings, recouverts de moufles, tandis qu’elle continuait son ascension dans la ville. La plus part des commerces étaient fermés, le climat ne leur permettant pas d’ouvrir. Au dessus des maisons, des fumées des cheminées de lacryma s’élevaient et allaient rejoindre les bas nuages du ciel. Presque personne n’osait s’aventurer dans les rues et les ruelles qui étaient toutes quasiment désertes.
Un bâtiment attirait l’attention de la jeune mage. Il avait de grandes vitrines éclairées et possédait une pancarte. « Au Poney Déchu, auberge, restauration, location de chambre ».
Ohatsu ne pouvait de toute façon pas chercher sa sœur dans une pareille tempête de neige. De plus, elle commençait à ne plus sentir le bout de ses doigts de pieds.
Elle passait la porte et entrait dans la taverne. Cette dernière était bien vivante, comme si toute la ville s’était réunie dans cet unique endroit afin de trouver un peu de chaleur. Musiques, rires et danses étaient au centre de l’attention, tandis que l’hydromel et autres boissons réchauffantes coulaient à flot. La jeune mage cherchait du regard un petit coin pour s’installer, au fond de la salle, par chance, il y avait encore une place libre, elle s’y précipitait.
Elle n’était pas à l’aise avec autant de monde. Elle se faisait discrète, regardant les autres clients de loin, tout en gardant le silence total. Ce dernier ne fut brisé que lorsqu’après de très longues minutes, une serveuse vient à sa rencontre. Elle était assez jolie, brune, avec de fines bouclettes attachés dans une sorte de chignon. Son tablier et sa robe, en accord, avec le plateau qu’elle tenait en main. A peine maquillé, elle regardait la nouvelle venue, d’un sourire chaleureux et accueillant.
▬ Bonjour ma petite, qu’est ce que je peux pour toi ?
Ma petite … Comment osait-elle l’appeler « ma petite ? » Elle devait être à âge d’à peine six ans ou peut-être sept ans de plus qu’elle ! Elle fronçait les sourcils, mais décidait d’ignorer cette petite pique, elle n’était pas là pour chercher des noises.
▬ Bonjour … Un plat du jour s’il vous plait et … une chambre, pour la nuit.
Un nouveau sourire chaleureux et elle acquiesçait avant de repartir aussi vite qu’elle était venue, se faufilant entre les tables pleines. A côté d’elle, un groupe d’amis semblait de parler d’un sujet inquiétant.
▬ Nah … il parait que personne n’a répondu à cette annonce.
▬ Tu m’étonnes … la dernière troupe à aider, il parait qu’elle est bizarre…
Ohatsu tendait l’oreille, tandis que dans un bol de bois, on lui apportait sa soupe aux orties, discrètement, elle suivait le fil de la conversation de ses voisins.
▬ Surtout qu’il parait qu’il y a un mec complètement fou parmis eux. Ca m’étonne pas qu’ils se font attaqué, je suis même sûr que c’est lui qui attaque ses propres collègues, un mec comme ça, cela n’a rien a faire dans un truc de festivité !
▬ Ouais, mon cousin, à Clover l’a vu il parait … « Tu l’aurais vu » qu’il m’a dit, « un vrai cinglé ! »
Ohatsu fronçait les sourcils, la façon dont ces gens parlaient d’une certaine personne ne lui plaisait pas vraiment. Elle avalait une autre cuillère de sa soupe qui la réchauffait peu à peu.
▬ En tout cas, qu’il crève ! Je suis sûr qu’ils auront moins de soucis …
Plus la discutions avançait, plus ces langues de vipères continuaient, moqueries et autres mots horribles sur cet inconnu… La jeune mage avait même pu entendre le mot « monstre » sortir d’une de leur bouche remplie de bières. Mais à ces yeux, les vrais monstres ici, c’étaient eux, deux personnes qui se languissaient du malheur des autres… La discussion, continuait encore et encore, elle bouillait de l’intérieur, elle allait bientôt exploser, comment … osaient-ils … ? D’un bon elle se levait, cognant la table, faisant un bruit de vaisselle s’entrechoquant. D’un regard assassin, elle observait les deux prétendus mages qui ne cessaient leur discussion outrageuse pour autant. Elle savait qu’ils étaient mages, elle savait qu’il avait connaissance de la détresse de cette troupe de festivité qui parcourait tout Fiore dans le but de les divertir … Comment … pouvaient-ils porter le statut de mage ?! La constellationniste était complètement hors d’elle.
▬ Comment … osez-vous ?! Pendant que vous vous encrassez avec votre bière et votre soupe, comment osez-vous laissez ces gens dans une telle misère ? Est-cela être mage ? Vous me répugnez … J’aurais honte à votre place, honte de ce que vous êtes, honte d’être mage !
Les poings et les dents serrées, elle se dirigeait vers le comptoir, son regard toujours aussi noir de colère.
▬ Tavernier, je veux votre marmite complète de soupe aux orties !
▬ Héhé ma petite, tu n’as pas de quoi te payer autant de nourriture …
Ohatsu décrochait de sa ceinture une bourse remplit de Jewels et la lançait sur le bar.
▬ Cela vous suffira t-il ?
Il la regardait bouche bée, pourtant, jamais elle n’avait été aussi sérieuse de toute sa vie. L’homme acquiesçait et allait chercher sa commande.
Ohatsu sortit un peu plus tard, affronter, une nouvelle fois la tempête de neige qui faisait rage. A ses côtés, Cygnus silencieux, portait la marmite de soupe aux orties. Elle s’arrêtait sur la place centrale du village. Son regard se portait sur le tableau et elle arrachait l’affiche dont elle avait entendu parler dans l’auberge et quittait la ville, afin de trouver ces festivaliers.
Quelque part, aux abords de Magnoria, des tentes et chapiteaux étaient dressés, la jeune mage se disait que c’était là, sa destination. En même temps qu’elle marchait, elle lisait l’annonce. Apparemment, ils étaient proie à des attaques de bandits, c’est ce qu’elle avait entendu dans l’auberge. Toutefois, au vu de la rude période, elle s’était dit qu’une bonne soupe chaude leur ferait du bien. Une vie nomade n’est jamais facile, Ohatsu ne le sait que trop bien … Elle se doutait que les temps étaient durs. Lentement, elle s’approchait du chapiteau principal, se doutant que tous devaient se trouver là en voyant la plupart des caravanes vides.
▬ Attends moi là, Cygnus
L’Esprit fit un signe de tête à son invocatrice et posait la soupe à terre. Il se tenait droit, ses longs cheveux gris cascadant dans son dos, virevoltant au grès du vent comme le feraient des plumes. Son visage était comme toujours à moitié dissimulé par un masque représentant le bec d’un cygne. Seuls deux petits trous laissaient apparaître son regard gris-vert. Sa bouche, mâchoire et gorge était dégagées, avant de finir dissimulées par des vêtements amples dans des nuances de noires, de blancs et de gris. Il n’était pas très grand et assez inexpressif. Toutefois, chacun de ses gestes étaient ponctués d’une certaine grâce, faisant penser à celle de l’animal qu’il représente.
Ohatsu lui sourit et entre finalement dans le chapiteau. Du monde, beaucoup de monde ! Elle se sentait un peu intimidé par tant de gens, tandis que d’un pas non assuré, elle s’avançait vers la première personne qu’elle croisait.
▬ Euh … excusez-moi … Je m’appelle Takumi Ohatsu … Je viens pour … l’annonce que vous avez passé.
Dit-elle en brandissant l’affiche pour appuyer ses propos.
Je vins doucement posé ma tête contre l’épaule de Linus. Bien que très fatigué et meurtri par le froid, je ne trouvais de place pour ce morceau de pain rassie : il avait une tronche à faire pâlir les sirènes dans leur lac. Je n’avais pris garde à l’inconnue qui avait pénétré dans le chapiteau. Mon cerveau se mettait doucement en veille, laissant ce monde austère et cruel loin derrière lui : je ne voulais pas, je ne voulais plus, ce soir, me battre contre ce monde de haine et de violence.
Le silence se fit après l’annonce de cette jolie demoiselle. C’est l’un des Anciens qui s’approcha, et il lui rendit son salut : « Demoiselle Takumi, au nom de toute la troupe, je vous souhaite la bienvenue en ces lieux. »
Il s’approcha d’elle et attrapa l’affiche porteuse de l’annonce. Il la parcourut rapidement et continua : « Eh bien, il semblerait que vous soyez notre rayon de soleil. Voilà déjà un grand nombre de lunes que cet avis a été passé, dans un grand nombre de villes, et je dois admettre que vous êtes la première à vous être présentée pour obtenir ce poste ! »
Il plissa les yeux : il ne fit aucun commentaire sur son âge. Les Anciens, mieux que personne, savaient qu’il ne fallait jamais se fier aux apparences. Il s’accorda un petit temps de pause avant de reprendre, alors que les comédiens retournaient à leurs tâches, les curiosités viendraient plus tard : « Comme vous avez du entendre les rumeurs, vous avez sans doute pu constater que les moins élogieuses prennent souvent le pas sur les bonnes. Ainsi va le monde : la médisance est un plat si doux pour les hommes de ce monde. »
D’un geste de la main, il invita la jeune fille à le suivre : « Ici, je suis l’un des quatre Anciens qui régissent cette troupe de théâtre. Vous n’aurez que très peu à faire à moi car, votre mission, si vous décidez de rester parmi nous après cette nuit, sera de protéger les membres de cette troupe durant son déplacement vers la prochaine ville. Ainsi, vous pourrez vaquer dans le campement et l’aire des festivités comme bon vous semble jusqu’à notre départ : vous pourrez rencontrer et faire connaissance avec les comédiens de notre troupe, mais aussi ceux de la troupe voisine. Voyez-vous, certaines générations s’entendent mieux que d’autres… »
Il s’arrêta avant de reprendre : « Mais je pense que vous n’avez que faire de nos querelles. »
Il jeta, une nouvelle fois, un rapide coup d’œil sur l’affiche : « Bien entendu, la récompense de 2 500 jewels, inscrite en bas de l’affiche, est toujours d’actualité. Si c’est l’argent qui vous motive, nous serions prêts à doubler la récompense si votre travail est effectué correctement. »
Alors qu’il s’adressait à la jeune femme, il lui avait fait faire le tour du chapiteau. Par ce stratagème, il voulait montrer à son interlocutrice dans quel monde elle venait d’entrer : la pauvreté, la maladie et la famine faisaient parti du quotidien de toutes ces familles. Mais, malgré les traits tirés, elle pouvait voir des sourires. Certes, ils n’avaient rien, mais ils étaient prêts à donner du peu qu’ils avaient pour un peu de bonheur en ce monde.
Alors que le duo revenait vers nous, l’Ancien lança : « Je n’imaginais pas vraiment que vous seriez restée jusque là. Mais soit, le monde des hommes peut encore nous étonner, n’est ce pas ? »
A l’approche de l’Ancien, Linus se leva et s’approcha. Il salua poliment la nouvelle arrivante : « Bonsoir, Dame Takumi. Je suis enchanté de vous rencontrer. Je suis Linus, Linus Baxter. » C’était une présentation très formelle, un peu froide et distante même. Linus n’était pas un mauvais bougre, bien au contraire, mais il pensait avant tout à protéger celui qu’il considérait maintenant comme son petit frère.
L’Ancien poursuivit : « Demoiselle Takumi, je laisserais au bon soin de Linus et de ses amis de vous expliquer les mœurs et les coutumes des troupes ambulantes. » Tout en affirmant ceci, il pointa notre petit groupe de camarades. Il ajouta : « Vous pourrez ainsi faire la connaissance de celui qui alimente un bon nombre de rumeurs. » L’Ancien nous salua puis s’éclipsa. Linus fronça les sourcils : il avait vraiment du mal à saisir les allés et venus de ces biens curieux chefs de troupe. Mais, qu’importe !
Astrid et Béralde Arthius ne se firent pas prier deux fois : ils entourèrent Ohatsu et commencèrent à lui poser des tonnes de questions. Asgeird du jouer de son autorité de grand frère pour calmer sa fratrie. Lorsqu’ils furent calmés, les présentations purent être faites correctement. Une fois leur soif de curiosité assouvie, ils se retirèrent pour faire passer les informations qu’ils avaient glanés aux autres comédiens.
Linus attendit qu’ils se soient un peu éloignés, avant de lancer : « Je suis vraiment désolé pour tout ce remue-ménage. Sans vous mentir, on ne voit quasiment jamais de nouvelle tête ! Lorsque cela arrive, on crie facilement aux miracles. » Il s’arrêta, quelques instants, pensif, avant de reprendre : « Et puis, les hommes, tant qu’ils ne sont pas contraints de voir l’évidence qui était pourtant sous leurs yeux, rejettent tout ce qui est différent à leurs croyances, à leurs coutumes, à leurs mœurs… » Il se tourna alors vers la magicienne : « J’espère de tout cœur que vous n’avez pas peur de la différence car votre séjour parmi nous se verra alors être bien long. »
Il se tourna alors vers moi. Je m’étais recroquevillé dans un coin, mais ma chevelure rouge jurait avec ce qui m’entourait : j’étais donc facilement repérable, bien que mon intention première avait été de me fondre dans le décor. Linus vint s’accroupir devant moi et me toucha l’épaule : « Alouarn, mon grand, il faut que je te présente quelqu’un qui va venir habiter chez nous pendant quelques temps ! » Je n’eus aucune réaction, malgré toute la douceur que l’on pouvait entendre dans la voix du médecin. Ah, cette voix ! Je ne me lasserais jamais de l’écouter : même en colère, elle portait toujours autant d’amour et de bienveillance à mon égard !
Alors que Linus avait toutes les peines du monde à me sortir de mon petit monde, des enfants commencèrent à s’attrouper autour d’Ohatsu. Ce n’était pas bon, pas bon du tout. Linus se maudit intérieurement : il n’avait pas prêté assez d’attention à son petit frère, et celui s’était enfermé dans son petit monde. Mais les évènements s’étant précipités, il n’avait pu faire le point avec moi. Il se mit alors à émettre une étrange mélodie avec ses lèvres : le trio Arthius répondit à cet appel. Ils levèrent tous le pouce quand ils comprirent ce qui se passait.
C’est Astrid qui prit les choses en main : « Demoiselle Ohatsu, permettez-moi de vous présenter les autres comédiens. » Elle attrapa l’un des bras de la jeune mage, tandis que son frère Béralde s’emparait de l’autre. Elle ajouta : « Ils ont tous hâte de vous rencontrer ! » Avant de continuer à voix basse : « Par pitié, ma Dame, pourriez-vous revenir auprès de Linus et d’Alouarn un peu plus tard, lorsque cet attroupement sera parti ? » Les enfants suivirent Ohatsu et les autres adultes de bon cœur vers le centre du chapiteau.
Avant de les suivre, Asgeird demanda : « Ça va aller avec Alou’ ? » Linus acquiesça en silence. Asgeird lança : « Ne peux-tu pas demander aux Anciens de faire une exception, encore une fois ? » Le médecin fit « non » de la tête avant de lancer : « Cette fois-ci, on n’y échappera pas. Les lois sont bien strictes au niveau des familles ayant subi des pertes. Elles ne peuvent recevoir personne durant les trois mois suivant la mort de l’un de leurs proches. »
Asgeird reprit : « Mais tu vois bien qu’il n’est pas en état d’appréhender quoi que ce soit de nouveau pour le moment ! »
Linus était devenu très pâle : « Je sais, mais nous n’avons pas le choix. Je suis un imbécile. »
Asgeird demanda : « Pourquoi ? »
Linus, tout en passant doucement ma main dans mes cheveux : « Je n’ai pas su voir les signes avant-coureur de cette nouvelle crise de schizophrénie. »
Asgeird, tout en posant sa main sur l’épaule du médecin : « Tu ne peux pas être là tout le temps, mon ami ! Nous savons aussi bien l’un que l’autre qu’Alouarn encaisse souvent avec une facilité déconcertante les coups et que, pour que tu sois fier de lui, il ne montrera pas qu’il a atteint ses limites. »
Des cris de joie se firent entendre au centre du chapiteau. Asgeird finit en lançant : « Je te laisse seul quelques instants avec ton protégé. » Linus le remercia en silence.
Une fois qu’il se fut assuré que nous étions complètement seuls, Linus s’assit à côte de moi et me prit doucement et délicatement dans ses bras. J’opposais alors quelques résistances qu’il fit sauter très facilement par des mots tendres et des caresses. Je vins alors poser ma tête contre son épaule, et je vins lui murmurer à l’oreille : « Pourquoi faut-il qu’il y ait un quelqu’un chez nous ? On est bien tous les deux ! » Linus se mit alors à m’expliquer, il me raconta sa visite chez l’Ancien et pourquoi cette Ohatsu s’était présentée à nous.
Après ses commentaires et ses éclaircissements, Linus me dit : « Même si elle vient habiter avec nous, rien ne changera entre nous. Je serais toujours ton grand frère, et tu seras toujours mon petit frère. »
Je reniflais bruyamment avant de répondre : « Mais si c’était une méchante déguisée en gentille ? » Linus reconnu presque immédiatement l’un de mes schémas de pensée. Il me rétorqua presque immédiatement : « Tu sais très bien que les méchants ne peuvent pas mentir aux Anciens : ils auraient tout de suite vu si c’était une méchante déguisée en gentille, tu ne crois pas ? » Il ne savait pas vraiment pourquoi mais j’accordais aussi une grande confiance, naïve et enfantine, certes, mais une grande confiance quand même aux Anciens. Le sujet fut rapidement clos, bien que ma crise soit loin d’être terminée.
Alors que des bruits de pas venant dans notre direction se firent entendre, Linus me souffla à l’oreille : « Tout va bien se passer mon grand, je suis là ! Peux-tu me promettre d’être sage avec notre invitée ? » Je m’assis tout en acquiesçant de la tête.
Sujet: Re: [-16]Le prix à payer pour un peu de sécurité (PV Ohatsu et Orihime) Sam 2 Aoû - 21:47
Ohatsu Takumi
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Titre : Prettiest Queen Feuille de personnage Maîtrise Magique: (7310/35000) Mérite: (300/400)
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...
A la soupe!
Rapidement, la jeune femme fut prise en charge par quelqu’un de très chaleureux, apparemment ravie de voir que l’annonce avait enfin porté ses fruits. Elle répondait avec la même politesse que l’homme. Il était clairement plus âgé qu’elle, il devait être un des doyens de cette troupe, du moins c’est ce qu’elle pensait.
Tout en l’écoutant, alors qu’il lisait l’affiche de l’annonce, elle regardait les gens autour, les regards qui se tournaient vers elle l’intimidait un peu, mais elle tentait de rien ne laisser paraître.
Ohatsu rougissait lorsqu’on la qualifiait de rayon de soleil. Elle ne s’attendait pas un accueil aussi chaleureux, comment ces gens, dans cette auberge osaient dire du mal de cette troupe ? Malgré la fatigue apparente, tous souriait… La jeune femme n’avait aucune idée de ce qu’ils avaient enduré durant ces derniers jours, mais elle savait que Dame Nature n’avait pas été clémente. Froid, neige, tempêtes, pluies, gel, elle se demandait comment ils avaient pu parcourir autant de kilomètres dans de telles conditions. Et pourtant, malgré la rude période, ils souriaient … Ils étaient courageux et aimaient ce qu’ils faisaient, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. La constellationniste se promit de tout faire pour les aider.
L’homme lui parlait de rumeurs, le visage de la jeune femme s’assombrit légèrement, bien que si elle était ici, c’était bien grâce aux rumeurs dites dans cette auberge miteuse.
Son interlocuteur se présentait comme étant l’Ancien, du moins, l’un des quatre Ancien de la troupe. Elle avait donc vu juste. Ses paroles étaient sages et philosophiques, Ohatsu ne comprenait pas tout le sens de ses dernières paroles, ainsi, elle préférait laissé le silence s’installer. Il récapitulait l’ordre de mission et la tâche qu’elle allait devoir effectuer dans les jours suivant. Confiante, Ohatsu sourit, portant sa main près de sa sacoche, où était ses clefs étaient rangées précieusement. Il parlait également du salaire et elle écarquillait les yeux lorsqu’il parlait de le doubler « si le travail était effectué correctement ». Elle n’avait même pas regarder les Jewels qui avait à la clef. A vrai dire cela ne l’avait même pas traversé l’esprit. Déjà, le fait que cette troupe arrive sain et sauve à la prochaine ville, était une belle récompense pour elle. Toutefois, elle ne voulait offensé l’Ancien et se contentait d’une réponse sans évoquer le sujet.
▬ Je serais ravie de mettre ma magie à votre service pour cette période. Je tâcherai de vous protéger et de vous aider comme il se doit.
Le tour du chapiteau fut fait, elle avait pu voir les prémices et les coulisses d’une préparation de festival, bien qu’il semblait avoir encore beaucoup de chose à faire.
L’Ancien lui fit par de son étonnement quant au fait qu’elle soit tout de même resté après ces quelques révélations. Avait-il une estime aussi faible des étrangers et de l’humanité en général ? La mage comptait bien lui prouver qu’en ce bas monde, il y avait encore quelques personnes digne de confiance, digne de respect et d’amitié.
Un autre homme de la troupe s’approchait d’eux. Il se présentait poliment, bien qu’il semblait un peu distant. Ohatsu lui fit un sourire, avant de lui répondre.
Ravie de faire votre connaissance Monsieur Baxter.
Apparemment, ce Monsieur Baxter allait être son guide pour ses prochains jours. Très bien, cela lui convenait parfaitement ! Elle regardait le petit groupe que l’Ancien désignait, tout en affirmant que la source des rumeurs se trouvait parmi eux, du moins c’est ce que la jeune fille avait compris. Elle répondit d’un simple signe de tête.
Je vous remercie
Elle s’inclinait légèrement, comme il était coutume de faire tandis que le doyen s’éloignait, la laissant seule avec Monsieur Baxter. Enfin cette solitude ne durait pas, très vite, Ohatsu fut entourée et harcelée de questions, auxquelles elle tentait de répondre du mieux qu’elle pouvait. « D’où viens-tu ? », « es-tu mage depuis longtemps ? », certaines questions fut un peu indiscrète et Ohatsu vit ses joues prendre une teinte écarlate. Ouf ! Un homme était venu à sa rescousse et avait calmé le jeu, pour le plus grand bonheur de la demoiselle qui ne savait plus vraiment où donner de la tête. Il s’excusait ensuite de ce remue ménage. Elle lui répondit d'un sourire un peu embarrassé et affirmait que ce n'était pas grave
S'ensuivit une discussion où il évoquait la différence, elle avait du mal à comprendre. Parlait –il de « la source des rumeurs ? ». La différence ne lui faisait pas peur et de toute façon, qu’est ce que vraiment la normalité ? Monsieur B, se tournait vers un jeune homme, enfuis sur lui-même. Silencieuse, la jeune mage le regardait. Etait-ce donc lui ? Son hôte s’approchait du jeune homme et se penchait vers lui avec une douceur infinie.
Elle regardait les deux hommes, tandis que peu à peu, des enfants s’amassaient autour d’elle. L’un d’eux tirait sur la manche de la jeune fille. Elle détournait son regard des deux hommes pour le porter vers le petit qui semblait vouloir attirer son intention. Elle s’accroupit pour être à sa hauteur.
▬ Comment tu t’appelles ?
Elle souriait et s’efforçait d’être le plus gentille possible, tandis que d’une voix timide, le gamin lui disait s’appeler « Shin ».
▬ C’est un joli prénom !
Elle se redressait, la foule s’amassait, regardant les deux hommes, l’un d’eux, celui aux cheveux rouges ne semblait pas être au meilleur de sa forme. La jeune femme espérait que ce n’était pas sa venue qui le mettait dans cet état … Elle était là pour aider, pas pour aggraver les choses. Nerveuse, elle se pinçait un peu la lèvre inférieure, tandis que finalement, quelqu’un s’approchait d’elle, détournant son intention de la scène, tout en l’emmenant avec un autre type en la tenant par le bras. Une fois éloigné, elle lui demandait de ne pas s’approcher, du moins pour un temps, de Monsieur Baxter et de son protégé, Alouarn, c’était donc ainsi qu’il s’appelait... Un prénom assez exotique et original, comme beaucoup dans la troupe, son hôte lui aussi avait un prénom peu commun " Linus", jamais elle n'avait entendu de prénoms semblables.
▬ Oui … Bien-sûr, je comprends tout à fait.
L’attention des curieux était encore beaucoup ancrée vers Alouarn et Monsieur Baxter. La jeune fille se doutait que ces deux là devait être seuls. Elle regardait la jeune fille qui l’accompagnait et lui demandait de patienter quelques instants. Elle se précipitait vers l’extérieur du chapiteau où, sagement Cygnus l’attendait.
▬ Merci mon ami, tu peux rentrer chez toi si tu le souhaites.
Avec sa grâce naturelle, l’Esprit se courba respectueusement avant de fermer le portail et de disparaître. Ohatsu prit la marmite et l’emmenait au centre du chapiteau.
▬ J’ai … emme… né cela … pour vous… c’est LOURD !!
Elle laissait tomber lourdement l’immense marmite au sol et se frottait le front, dans un soupire de soulagement. Elle retirait le couvercle, tandis que de la fumée s’échappait du potage.
▬ Je me suis dis qu’une bonne soupe aux orties vous ferais le plus grands bien.
Des cris de joies furent lancés, manifestement, son idée avait plu. Cela lui réchauffait le cœur d’avoir pu faire plaisir aussi facilement à autant de gens. Des bols fut apportés, ainsi qu’une grosse louche. Ohatsu procédait au service en compagnie d’un comédien, tandis qu’une longue queue se faisait devant elle. Elle les servait tous, un par un, tandis que seuls deux restaient dans leur coin. Confuse, Ohatsu prit deux bols, qu’elle remplit. Et doucement s’approchait des deux garçons qui semblaient en pleine discussion.
Avec douceur et gentillesse, elle s’accroupit, pour être à leur hauteur, un bol dans chaque main.
▬ Bonsoir. Je me suis dis que vous deviez avoir faim. Je vous ai rapporté un peu de soupe avant qu’il n’y en ai plus.
Elle regardait les deux hommes de la même manière, avec gentillesse et douceur, ne faisant aucune différence. Elle voulait vraiment se faire accepter de tous dans cette troupe. Même si cela n’était pas chose facile, surtout pour elle, elle tenait réellement à tous les rencontrer, les connaître et apprendre plus sur eux, sur le mode de vie, si différente.
Ils étaient seuls, tous les trois, la plus part des gens étaient amassé au centre, attendant leur part ou la dégustait déjà. La jeune femme espérait ne pas faire une bêtise s’en étant approché d’eux. Elle ne voulait surtout pas gêner. Si on lui demandait de partir, elle s’en irait sans poser de questions.
Le jeune homme, malgré son comportement original, n’était pas vraiment repoussant ou « effrayant », pour reprendre les termes entendus. Des longs cheveux écarlates encadraient son visage, tombant sur ses épaules et son dos. Ses yeux étaient d’une couleur sombre, mais pourtant, aucune once de méchanceté ne s’y reflétait et ne dit-on pas que les yeux sont le reflet de l'âme ? Était-ce réellement de lui dont ces idiots avaient peur et qu’ils appelaient « monstre » ?
La douceur dont Monsieur Baxter faisait preuve à son égard, lui rappelait la façon dont elle devait se comporter avec sa petite sœur … Elle sourit amicalement, trouvant le lien qui unissait ces deux êtres très touchant.
Tout en continuant à me caresser la tête, Linus leva les yeux et plongea son regard dans celui de la jeune femme. Il lui sourit avant de la remercier chaleureusement : « Je vous remercie, demoiselle Takumi. » Il tendit les mains pour récupérer les deux bols remplis de soupe avant d’ajouter : « Je m’excuse pour l’accueil quelque peu distant et froid de tout à l’heure ! » Il posa les deux récipients au sol, avant de questionner la mage : « Si vous vous êtes proposée pour cette mission, je pense que vous avez déjà eu à protéger des hommes, des femmes, et sans doute même des enfants ! Vous devriez donc comprendre aisément le fait que je veuille protéger mon petit frère ! »
C’est à ce moment-là qu’Asgeird, Astrid et Béralde s’avancèrent vers notre trio, leurs bols de soupe à la main. Ils s’assirent joyeusement avec nous, et Astrid en tendit un à Ohatsu : « Ça serait dommage que vous ne profitiez pas de votre premier repas avec nos troupes ! » Je m’assis et je me mis à contempler d’un air pensif mon repas. Mes amis firent comme si de rien n’était, me laissant tranquillement aller à mon rythme ! La discussion allait bon train et les présentations se firent : « Moi c’est Astrid, et voilà mes deux frères Asgeird et Béralde. On fait parti de la seconde troupe mais, je vous avoue, qu’on passe plus de temps entre jeunes des deux compagnies qu’avec nos aînés ! »
Béralde, affamé, continua tout en mangeant bruyamment : « Faut avouer que nos aînés ne s’entendent pas vraiment ! J’dois admettre que je suis bien content qu’on ait eu les couilles d’aller voir ce qui se passer dans la troupe d’à côté, ça nous a permis de faire de belles rencontres ! » Puis d’ajouter avec un petit rire amical, tout en faisant un mouvement de tête : « L’autre zozo que voilà, on l’a trouvé un peu étrange, au départ ! Mais ça a vite changé ! On va dire qu’il voit juste le monde différemment de nous ! Et ça, ça plait pas ! Oh non, ça ne plait pas du tout, du tout ! »
Astrid reprit : « Faut dire que les gens sont étrangement bornés quand ils rencontrent des individus qui ne rentrent pas dans les normes ! » Elle prit une nouvelle cuillère de soupe aux orties puis lança à Linus : « Je suis bien contente pour vous ! Vous êtes quand même bien tombés ! » Puis à Ohatsu : « Faut dire que c’est déjà arriver qu’il y ait des mages de combat qui se sont crus un peu tout permis ! De part leurs forces, ils sont un peu montés sur leurs grands chevaux ! »
Asgeird la réprimanda : « Seulement un peu, tu trouves ? Faut pas déconner ! Nous, on a encore de la chance, on a nos propres mages de combat dans la troupe ! Mais les compagnies comme celles d’Alou’ et Linus ne sont jamais à l’abri des gros connards qui vont profiter de leurs statuts pour exiger beaucoup plus que ce qu’ils ne devraient ! A dire vrai, j’appréhendais un peu le fait qu’un ou plusieurs mage(s) réponde(nt) à cette annonce ! » Puis à l’adresse d’Ohatsu : « Sans vouloir vous offenser, demoiselle Ohatsu, je suis heureux qu’ils soient tombés sur vous ! Enfin, tout en émettant quelques réserves, hein ! Je me laisse jusqu’à la fin des festivités pour juger de votre bienveillance envers la troupe que vous voulez protéger ! »
Sortant alors subitement de ma bulle, je demandais : « Mais pourquoi vous lui dites tous « vous » ? » Puis en plongeant mon regard dans celui de la jeune mage : « A ce que je saches, tu n’es qu’une seule personne et pas plusieurs ! »
C’est Linus qui répondit à ma question : « C’est un vouvoiement de politesse, mon grand ! On l’utilise pour les gens qu’on ne connaît pas vraiment, les inconnus et les personnages importants, que l’on respecte ou s’ils appartiennent aux autorités ! »
Je me grattais la tête avant de certifier : « Oui, mais Ohatsu n’est ni une inconnue, ni un gens qu’on ne connaît pas vraiment puisqu’on la connaît un peu plus maintenant ! Elle n’appartient pas aux autorités ! Et je ne pense pas qu’elle soit plus importante que toi ou moi ! Et puis, ce n’est pas parce que j’emploie le tutoiement que je ne respecte pas la personne en face de moi ! Puisque nous devons l’intégrer dans notre troupe, pourquoi est-ce qu’on ne lui parle pas comme à n’importe quel autre membre de notre compagnie ? »
Un petit vent d’amusement souffla sur notre groupe. Linus me passa la main dans les cheveux avec un grand sourire avant de m’affirmer : « C’est vrai, mon grand, c’est vrai ! » Puis à l’adresse d’Ohatsu : « Est-ce que cela te dérange si on te tutoie et qu’on appelle simplement par ton prénom ? » Linus me surveillait du coin de l’œil et, comme je n’avais toujours pas touché à ma soupe, il me conseilla : « Alou’, tu devrais manger avant que ton repas ne soit froid ! » Comme je ne réagissais pas, il m’appela doucement plusieurs fois jusqu’à ce que toute mon attention lui soit dédiée : « Alou’, mange ta soupe, s’il te plait ! »
Les autres discutaient avec beaucoup d’entrain ! Le sujet de conversation s’était porté sur les spectacles, et le temps qu’il faudrait pour terminer d’installer le nécessaire à l’ouverture des festivités. Je n’écoutais pas vraiment et répondis le plus simplement du monde à Linus : « Non, mais attends ! Je n’ai pas fini de discuter avec elle ! » C’est alors qu’il comprit que j’étais complètement parti dans mon monde ! J’étais vaguement connecté à la réalité, et les quelques soubresauts de lucidité que j’avais pour intervenir dans la conversation, étaient complètement décalés. Les regards de Linus et d’Asgeird se croisèrent, et un simple signe de tête de la tête de mon grand frère fit comprendre la situation à son interlocuteur silencieux.
Asgeird et Linus étaient devenus très proches de part leur rôle de grand frère très protecteur envers leurs frères et sœurs plus jeunes. Ils discutaient souvent pendant des heures autour d’un verre soit dans l’une soit dans l’autre caravane. Ils gardaient toujours un œil très attentif sur ce que leurs protégés faisaient. Asgeird était sans doute le seul, avec Linus et Eric, excepté les Anciens, a en savoir autant sur les maladies mentales qui me rongeaient. Tout en me surveillant, ils continuèrent à participer à la conversation !
Alors que je contemplais mon reflet dans la soupe aux orties, une voix familière se fit entendre : « Ah, ça fait du bien de manger chaud par ce temps de chien ! » Monsieur Natsu était adossé à l’une des grosses caisses en bois qui se trouvait non loin de là. Oubliant complètement les autres, je me levais et me dirigeais d’un bon pas vers lui. Je m’assis à ses côtés, mon bol de soupe à la main : « Tu n’en veux pas, Alou’ ? Je meurs de faim, moi ! C’est cool la soupe aux orties, mais ça ne nourrit pas un estomac comme le mien ! » Il reprit en se passant la langue sur ses lèvres : « Ou alors, je pourrais aller boire la marmite entière ! »
Je secouais la tête avant de lui répondre : « Mais, tu n’as pas peur d’être empoisonné ? »
Monsieur Natsu me regarda d’un air incrédule : « Qu’est ce que tu es encore allé t’imaginer ? Pour une fois qu’on nous apporte de la bouffe et qu’on n’est même pas obligé de payer, tu devrais être content ! » Il leva les yeux au ciel : « Tu devrais arrêter de voir le mal partout ! Tss tss ! »
Je lui rétorquais : « Ce n’est pas vrai ! Je ne me suis juste pas encore décidé ! »
Monsieur Natsu finit son bol d’une traite avant de roter, puis de me dire : « Bon, vas-y ! Explique-moi le truc, qu’on en finisse et qu’on puisse aller se resservir ! »
Je jetais un rapide coup d’œil en direction d’Ohatsu, ne me rendant pas compte que les conversations s’étaient arrêtés au sein du petit groupe, ce qui contrastait grandement avec le brouhaha du chapiteau : les autres comédiens semblaient complètement aveugles face à la scène qui était en train de se dérouler. Je dis alors à voix basse : « J’hésite… Je me dis que si c’était une méchante sorcière, elle nous aurait déjà tous tués et on serait en train de se rouler de douleur par terre ! »
Monsieur Natsu objecta : « Non mais tu es encore sur le coup de la méchante sorcière ! Toi, tu en avais rien à branler de ce que te disais Linus tout à l’heure ! »
Je le contredis : « Oui, mais personne ne connaît l’étendu des pouvoirs des Anciens. Et si elle était plus forte que les Anciens et qu’elle avait dupé leurs sens ? »
Monsieur Natsu, plissant les yeux, protesta : « Alou’, sans vouloir être offensant, tu sais que, parfois, tu me donnes une de ces migraines ! Rien n’est plus fort que les Anciens, surtout quand ils sont tous les quatre réunis, et tu le sais bien ! T’inquiètes pas pour ça ! Ils ont du vérifier, et même revérifier derrière ! Ils n’auraient jamais accepté la présence de cette demoiselle, très jolie au passage, s’ils n’étaient pas sûrs de leurs coups ! » Il posa son regard sur moi : « Tu ne crois pas ? » Il pointa ma soupe : « Bon, dis-moi ! C’était quoi ta deuxième solution ! Histoire que tu puisses manger ta soupe encore chaude ! Quand elle est froide, elle a tendance à être bien dégueulasse ! »
Je reniflais un grand coup : le froid avait eu la gentillesse de remplir mon nez bien correctement. Comme je savais que Linus me disputait quand je me mouchais dans mes vêtements (oui, oui, je n’avais jamais de mouchoir sur moi), je pris bien garde de ne pas faire la connerie pour ne pas m’en prendre une allée-retour : « Ou alors, c’est une coupine à Peter Pan ! »
Monsieur Natsu se figea avant de me répondre : « Non, mais tu es sérieux, là ? »
Je répondis tout en commençant à manger : « Bah ouais ! Elle doit venir du pays imaginaire ! »
Monsieur Natsu me donna un coup sur la tête : « Va falloir que tu sois plus précis ! Parce que ton raisonnement est plus que bizarre, là ! »
Se fut à mon tour de lever les yeux au ciel : « Bien sûr que non ! Puisque le pays imaginaire est dans le ciel puisqu’il est sur une étoile, Peter Pan a du voir qu’on avait très faim, alors il a envoyé un de ses coupains, en l’occurrence, ici, une coupine, pour nous amener à manger ! »
Monsieur Natsu fit la moue : « En gros, il aurait eu pitié de nous ! »
Je lui souris en répondant : « Non, mais tu as vraiment rien compris à la vie, toi ! Peter Pan et nous, on est un peu pareil ! C’est un enfant éternel ! Et nous, et bien, on fait tout pour garder éternellement nos cœurs d’enfant et, par nos spectacles, faire oublier un peu aux gens les lourds fardeaux de la vie d’adulte ! Donc, au final, durant quelques instants, on est tous des enfants ! »
Monsieur Natsu se leva et répliqua : « C’est parce qu’on est tous des enfants qu’il est venu nous aider ! »
Je finis ma soupe : « Bah tu vois quand tu veux ! »
Monsieur Natsu sourit avant de lancer : « Tu m’étonneras toujours, toi ! »
Je me mis aussi debout alors que Monsieur Natsu s’en allait vers la sortie : « Tu t’en vas déjà ? »
Monsieur Natsu me fit un clin d’œil avant de disparaître dans la nuit noire : « Tu n’as plus besoin de moi dans l’immédiat. »
Je tournais la tête vers les autres, et c’est Linus qui m’accueilli : il se tenait debout, face à moi, les bras croisés sur la poitrine : « A qui tu parlais mon grand ? »
Je lui tendis mon bol vide : « A un coupain ! »
Les autres s’échangèrent des regards lourds de sens : je ne compris pas tout de suite ce qu’ils pouvaient se dire. Linus s’approcha doucement de moi pour me répondre, mais c’est Astrid qui prit les devants et qui, pour le coup, ne fut pas vraiment délicate : « Non, mais Alou’, c’est ton esprit qui était encore en train de déconner ! Il n’y avait personne avec toi ! » Asgeird lui mit la main devant la bouche avant qu’elle ne puisse dire quelque chose d’autre. Il l’emmena un peu plus loin et une discussion animée s’ensuivit entre les deux personnages.
Linus s’était pris la tête entre les mains : voilà comment ne jamais me présenter les choses ! Je croisais à mon tour les bras avant de lancer : « Pfff, de toute façon, je suis sûr qu’elle est jalouse de pas pouvoir voir mon coupain ! » Mon grand frère fut surpris que je prenne sa réplique de cette façon : elle venait après tout de me traiter de fou de façon plus ou moins détourné !
Béralde nous interpella alors : « Hey, ça va bientôt être l’heure des chansons avant que tout le monde se sépare pour la nuit, vous v’nez ? »
Notre petit groupe commença à rejoindre l’attroupement qui était en train de se former au milieu du chapiteau. Linus m’attrapa par le bras et nous restâmes en arrière. Les autres disparurent de notre champ de vision. Il vint doucement mettre ses bras autour de ma taille. Je déglutis difficilement, un peu mal à l’aise : « On ne devrait pas faire ça en public, tu ne crois pas ? »
Tout en me gardant plaqué contre lui, il mit un doigt devant ma bouche : « Eh, calme-toi mon grand, je ne fais rien de mal ! Et puis, on est que tous les deux ! » Je voulus me dégager et répondre, mais il me tint fermement en place, et d’une voix autoritaire, il continua : « Tu te calmes, maintenant ! Je ne te laisserais pas rejoindre les autres tant que je ne serais pas assuré que tout va bien ! » Je me mis à ronchonner, ne voulant pas admettre que je vivais plus ou moins dans mon petit monde et que les paroles d’Astrid étaient lentement en train de faire leur bout de chemin dans ma tête. Je me figeais alors, prenant pleinement conscience de ce qu’avait voulu dire mon amie : un fou, voilà ce que j’étais, un fou. Dans un moment d’égarement j’avais eu besoin d’une de mes hallucinations pour pallier à quelque chose que je ne comprenais pas et dont je n’avais osé demander quelques éclaircissements ! Oui, j’avais eu peur ! Peur de ce que pouvait penser les autres, peur de ce que cette nouvelle mage de combat pouvait penser ! J’avais honte, tellement honte de moi ! Je devins tout rouge : un monstre, on allait encore crier au monstre ! Tout ça parce que j’étais schizophrène ! Ah si seulement je n’avais pas vu le jour, Linus n’aurait pas tant de traquas à cause de moi ! Linus, me sentant partir, me secoua énergiquement : « Alouarn, arrête de te morfondre ! Reste avec moi, mon grand ! » Alors que la musique commençait à s’élever dans les airs, Linus décida de tenter le tout pour le tout (il faut dire qu’il était aussi très sûr de son coup) : il vint déposer ses lèvres sur les miennes. Ce baiser me fit l’effet d’un coup de fouet. Il me murmura alors à l’oreille : « Quoi que tu fasses, mon grand, je t’aimerais ! Alors, arrête de te morfondre pour si peu ! »
Nous nous dirigeâmes alors vers le centre du chapiteau : les dernières notes de la première chanson venait de s’envoler, et on mit entre les mains de Linus et moi, des guitares ! Linus était un professionnel dans ce domaine, et, bien quand 7 ans j’avais appris beaucoup de choses à propos de cet instrument, je devais encore travailler dur pour arriver au niveau de mon grand frère. Il fut décider que, pour clore la soirée, nous jouerions « Caledonia », une chanson appréciée de tous. Elle permettait à tous de participer grâce aux nombreux chœurs qui parsemaient le texte.
Sujet: Re: [-16]Le prix à payer pour un peu de sécurité (PV Ohatsu et Orihime) Mar 5 Aoû - 9:52
Ohatsu Takumi
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A la soupe!
Monsieur Baxter prit les bols qu’elle tendait, donnant un à son protégé, tandis qu’il me remerciait. J’étais heureuse de ne pas m’être faites rejetée et qu’ils acceptaient tout de même que je m’approche d’eux.
▬ « Je m’excuse pour l’accueil quelque peu distant et froid de tout à l’heure ! »
▬ « Il n’y pas de problème Monsieur Baxter, je ne vous en veux pas. »
« Si vous vous êtes proposée pour cette mission, je pense que vous avez déjà eu à protéger des hommes, des femmes, et sans doute même des enfants ! Vous devriez donc comprendre aisément le fait que je veuille protéger mon petit frère ! »
Bien sûr qu’elle le comprenait … Elle le comprenait très bien même. Elle aussi connaissait ce sentiment, ce besoin de protégé un être aimé… Elle aussi avait eu un moment quelqu’un à protéger, mais elle avait échoué … Sa petite sœur, à elle, elle n’était plus à ses côtés, elle n’avait pas réussi à la protégée et jamais, elle ne se pardonnerait de l’avoir laissée, ce jour là, à Rhynal.
▬ « Je vous comprends parfaitement, Monsieur Baxter. »
Elle n’était pas du genre à se confier, ainsi elle répondit avec un sourire, mais son regard en disait long sur son passé. Dans ses yeux, une peine, causée par la disparition d’un être cher. Elle ne parlait pas, son regard rosé le faisait pour elle.
Elle fut sortit de sa petite mélancolie par l’arrivée de d’autres membres de la troupe, qui lui proposait, à elle aussi, un bol de soupe. Elle se rappelait qu’à l’auberge, elle n’avait pris que quelques cuillères avant de partir en trombe pour sa nouvelle mission et d’ailleurs son estomac criait famine, mécontent de n’avoir pu manger à sa faim !
▬ « Ça serait dommage que vous ne profitiez pas de votre premier repas avec nos troupes ! »
▬ « Oui, en effet, merci beaucoup, euh … désolée, je n’ai pas retenu votre nom … »
Sous mon hésitation, la demoiselle se présentait instantanément, ainsi que ses deux frères, qu’Ohatsu saluait d’un signe de tête amical. La jeune mage avait du mal à saisir. Donc, en ce moment, il y avait deux troupes en même temps sur le même endroit. Monsieur Baxter, Alouarn était dans l’une d’elle, tandis qu’Astrid et ses frères étaient dans une autre ? D’accord. Un peu compliqué de savoir comment ils se sont rencontré, mais elle s’accrochait, tentant de comprendre du mieux qu’elle pouvait ce monde totalement inconnue.
La discussion se portait maintenant sur Alouarn, Astrid et son frère faisant part des esprits étroits qu’ils avaient déjà pu rencontrer lors de leurs voyages. Ohatsu n’y répondit que par un mouvement de tête compréhensif.
Astrid s’adressait à présent à Monsieur Baxter. Apparemment, ils semblaient l’apprécier et cela lui réchauffait le cœur. S’ensuivit une discussion sur les précédents mages qu’ils avaient déjà pu rencontrer. Tous n’étaient pas vraiment honnêtes et cette information fit frémir Ohatsu de colère.
▬ Vous ne m’offensez pas, ne vous en faites donc pas, je sais très bien que certains d’entre nous ne méritent même pas le statut de mage …
Un en particulier d’ailleurs. Le visage de la Mort Noire lui revient en tête, car selon elle, s’il y avait bien une personne dans ce bas-monde qui ne méritait en aucun cas le statut de mage, c’était bien ce cinglé. Elle le chassait de son esprit rapidement, évitant ainsi de sombrer dans une crise de panique devant tant de regards.
Après un petit moment d’absence, Alouarn reprit la parole, posant une question assez inhabituelle, mais qui fit sourire Ohatsu. Non pas qu’elle se moquait, mais sa naïveté, son ignorance donnait un certain charme à Alouarn qui lui faisait rappeler sa propre petite sœur. Comme elle le faisait avec Hana, calmement, Linus répondit à sa question. Il était question de tutoiement et de vouvoiement. Elle fut surprise que ce soit lui qui amenait une certaine familiarité entre elle et les autres membres du groupe. En bon protecteur, Monsieur Baxter, traduisait les pensées de son protégé en lui demandant si le tutoiement la dérangeait.
▬ Non, bien –sûr, cela me dérange absolument pas. J’en ferais de même pour vous … enfin toi … si vous le permettez.
Bon il était évident qu’elle n’était pas encore très à l’aise, elle n’avait pas l’habitude de côtoyer autant de gens en même temps et elle avait du mal à savoir comment réagir exactement. Les discussions s’étaient arrêtées et Ohatsu pensait que c’était elle qui était la cause de ce silence soudain. Ce que lorsqu’elle vit Alouarn s’éloigner, parlant à une personne qui n’étaient pas vraiment là qu’elle comprit, bien que la discussion qu’il avait avec son copain imaginaire, elle ne la comprenait absolument pas. Jamais elle n’avait entendu parler de « Peter Pan » et encore moins de « Pays imaginaire » sur une quelconque étoile. Elle restait silencieuse, se concentrant sur sa soupe qu’elle finissait petit à petit.
Lorsqu’on lui demandait à qui il avait discuté, il se contentait de répondre « A un coupain ! », tandis qu’elle-même prit la dernière cuillère de son repas. Astrid dit une remarque tout haute que beaucoup pensait tout bas. Ohatsu la regardait interloquée. N’avait-elle pas pensé que cela aurait pu le blesser ? Elle préférait rester silencieuse sur ce coup là et participer à la scène en tant que simple observatrice.
▬ « Hey, ça va bientôt être l’heure des chansons avant que tout le monde se sépare pour la nuit, vous v’nez ? »
Ouf ! Quelque chose pour détendre un peu l’atmosphère. Ohatsu se relevait agilement et suivait la petite troupe au centre du chapiteau. Elle était dos à Mons… Linus et Alouarn, ne sachant pas ce que les deux frangins faisaient. Lentement, des voix s’élevèrent, une musique entrainante apparut, danses, cris et rires fusaient. Elle avait rarement vu autant de joie de vivre et se laissait emportée par l’ambiance. Alouarn et Linus ne les rejoint qu’à la fin de la première chanson. On leur mit dans leurs mains un objet pour le moins étrange. Ohatsu regardait cela en penchant un peu la tête, curieuse de voir ce que ce truc pouvait faire. De la musique ? Comment ? Avec des ficelles sur un bout de bois ? Pas possible. Elle levait un sourcil et attendait de voir comment cette chose s’utilisait.
Une deuxième chanson commençait... Bien plus calme que la première. Les premières paroles, mêlées au chant des instruments, donnaient des frissons à la jeune constellationniste qui les regardaient, tous, les yeux pétillants et larmoyants d’émotions. Le moment était intensément beau. Tous chantaient, ensemble, en même temps, des paroles chaudes, réconfortantes et magnifiques. En cet instant, elle les regardait avec des yeux d’enfants, tandis que le moment l’émerveillait. Finalement, la belle chanson finissait et alors, tous se souhaitaient une excellente nuit.
Je vais vous accompagner si cela ne vous dérange pas.
Alors qu’elle s’apprêtait à prendre son sac, Alouarn la doublait et lui proposait de le prendre. Elle lui sourit et le remerciait.
▬ Alors, demoiselle, comment as-tu trouvé cette première soirée ?
▬ Vraiment … magique … C’était … waw. C’est tous les soirs ainsi ?
Si oui, cette mission sera la meilleure depuis qu’elle avait commencé sa carrière de mage. Elle allait tout donner, tout faire pour les aider, les protégés et rendre leur petite vie un peu meilleure. Elle savait qu’elle n’était pas une mage puissante, mais elle donnerait tout son cœur pour que rien de leur arrive. Silencieux, ils déambulaient entre les caravanes et elle les suivait docilement, tandis qu’elle prit ses clefs argentées de sa sacoche et les glissaient entre ses mains, dans un cliquetis singulier. Elle brillait à la lumière de la lune, ronde et partiellement couvert par quelques nuages. Leurs pieds s’enfonçaient dans la neige posée au sol. Dame Nature semblait avoir cessé de secouer son oreiller et semer ses flocons partout, la nuit s’annonçait calme.
Ses doigts se resserraient sur ses précieuse clefs, les entrechoquant entre elle et d’une demande muette, elle demandait à ses Esprits de l’aider dans les prochains jours à sa tâche, avant de leur souhaiter bonne nuit, juste par la pensée.
Sujet: Re: [-16]Le prix à payer pour un peu de sécurité (PV Ohatsu et Orihime) Jeu 7 Aoû - 0:56
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HRP : pour la réponse à ta question, je pensais y répondre au prochain post ! Ou alors, tu fais comme si Alouarn n'avait rien écouter sur le chemin du retour et Linus répond à ta question ! ^^
Code couleur : Alouarn : #ff9900 Linus : #ff3300
Les grandes plaines de Fiore étaient recouvertes d’un blanc manteau : la reine des neiges avait encore frappé. Elle avait dansé avec nos vies ; elle avait murmuré à nos oreilles des contes et des paroles qui avaient fait trembler les plus braves d’entre nous ; elle s’était alliée à la belle aux bois dormants, laissant plus d’un dans les bras de la faucheuse ! Elle avait été bien cruelle : pouvait-il en être autrement avec un cœur de glace et de givre ? De nombreuses légendes courent à propos de cette dame aux cheveux blancs : des mythes aussi durs que la pierre, des histoires aussi froides que la brise du nord. Etait-elle vraiment le résultat de ce que les hommes avaient fait de notre mère, la terre ?
Je marchais lentement, le sac suivant la cadence de mes pas : nous étions tel un couple de danseurs, se jouant de ce qui se passait autour de nous, seul le son de nos foulées méritait notre attention. Il était le rythme de la musique, il était l’harmonie de notre valse, il était la voix de la mélodie. Je suivais en silence ces adultes qui conversaient, émerveillés par des choses encore trop grandes pour les plus petites de ce monde. Les bruits de la nuit étaient si beaux quand on était capable de poursuivre la féérie de l’instant dans le moment !
Nous passâmes près du feu de camp : je saluais de loin les deux hommes chargeaient de veiller sur l’une de nos plus précieuses sources de chaleur, mais aussi de défense contre les charognards de la nuit. Alors que nous nous approchions de notre caravane, je m’arrêtais un instant, laissant les autres me devancer ! Sur le seuil de la porte, Linus m’interpella après avoir invité Ohatsu à entrer : « Que fais-tu, mon grand ? »
Je lui répondis : « J’écoute ! Je prête l’oreille au chant de la nuit ! » Puis, avec un grand sourire, je lui lançais : « Ne le trouves-tu pas particulièrement beau, ce soir ? » J’humais à pleins poumons la fraîcheur et la neige : « Ces ténèbres glacées sont chargées d’histoire, ne les comprends-tu pas ? » Je me mis à tournoyer sur moi-même, comme si le vent avait pris forme sous les traits d’hommes et de femmes et qu’il dansait avec moi ! Je me mis à taper en rythme dans les airs : j’aurais voulu être le maitre de cette symphonie, mais je n’étais que le réceptacle des voix de cette obscurité amicale ! C’est avec des yeux pétillants de malice que je demandais : « Veux-tu venir à la chasse aux belles lettres ? »
Linus s’était approché de moi et récupéra le sac d’Ohatsu, avant de me répondre : « Les lettres sont-elles belles ce soir ? »
Je certifiais d’une voix assurée : « Elles brillent aussi forts que les étoiles ; elles annoncent les temps anciens et nouveaux comme les muses l’ont fait avant elles ; elles chantent les victoires et les défaites des héros d’hier, d’aujourd’hui, et annoncent ceux de demain ! Elles sont si petites et si grandes à la fois ; elles sont silence, musique et parole ! »
Devant tant d’euphories, Linus n’avait pas d’autres choix que de me laisser partir explorer les méandres de mon inspiration ! Bien entendu que j’avais une manière bien à moi de l’appeler ! Bien entendu que je tournais tout ceci de façon à ce que tout soit une personnification du développement de mon esprit ! Lorsqu’Eric était encore en vie, je partais avec lui des nuits entières et nous expérimentions nos découvertes, nos joies et nos peurs, notre vaillance et notre lâcheté : nous avions mis absolument tout à l’épreuve des sons ! Aujourd’hui, je parcourais les landes avec pour seule compagnie ma solitude et mes pensées ! Linus ne m’avait jamais accompagné, et je n’avais pas cherché d’explications à son refus : elles viendraient en temps voulu.
Il ne m’avouera certainement jamais que ces heures d’isolement dans les steppes lui foutaient une de ses peurs qui lui liait les intestins. Il ne pouvait que me laisser partir assouvir ma soif d’imagination : il savait mieux que quiconque que j’avais besoin de ces heures à travers ces prairies, mais je n’étais pas encore en mesure de comprendre ces démons qui l’habitaient ! Il me dit simplement : « Ne traine pas trop, mon grand ! La nuit est déjà bien avancée, et tu as encore tant à faire avant que le pâle soleil d’hiver répande ses paresseux rayons sur notre campement ! » Alors qu’il se dirigeait de nouveau vers la caravane, il ne put s’empêcher de me questionner : « Sais-tu quand est-ce que tu rentreras ? »
Il sut qu’il n’obtiendrait jamais de réponse : enfin, il recevra jamais la réplique qu’il espérait. Alors que j’étais déjà parti dans mes discussions avec ce qui m’entourait, je lui répondis vaguement : « Quand tout ça sera terminé ! »
Linus soupira et, alors qu’il rentrait, il croisa Ohatsu. Je me trouvais un peu plus loin en train de discuter, lorsqu’il l’attrapa par le bras et l’emmena un peu plus loin. Il la supplia presque à genoux de m’accompagner dans mes recherches ! Il ne s’étendit pas sur les détails, car cette situation était bien trop compliquée à gérer tant pour Linus que pour moi : « Je répondrais à toutes les questions que vous voulez, mais je vous en prie, de le laissez pas partir tout seul ! »
Et c’est ainsi que nous partîmes en excursion dans la nuit !
J’avais pris avec moi une vieille lanterne à huile : elle avait déjà servi du temps de mon grand-père, et encore plusieurs générations avant la sienne ! Une vieille légende voulait qu’à la mort de chaque possesseur de cette lampe, une partie de leur âme vienne s’ajouter à toutes celles déjà contenues dans cette dernière ! Ainsi nourrie, elle pourrait vivre éternellement et servir, sans faillir, son maitre. Je me figeais alors, et tendis l’oreille : « Tu entends, n’est-ce pas ? » Je fis signe à Ohatsu de me suivre : « Oui, oui, oui, les habitants du Petit Peuple ont survécu à la tempête. Ne les entends-tu pas chanter de leurs modestes voix les rudes combats menés durant cet hiver ravageur ? » Tel le petit conteur qui suit les peuples féériques de son histoire, j’avançais d’un bon pas, fredonnant quelques notes de musique : « Ils sont passés par ici ! Et ils repasseront peut-être par là ! Oui, oui, oui, suivons les voix du Petit Peuple ! Ecoutons ce que leurs cœurs ont à dire en ces temps et en ces lieux ! »
Légende : Le Grand Mohamoha
Nous arrivâmes dans une petite clairière où un arbre, aussi ancestral que majestueux et imposant, trônait en son milieu : « Oui, oui, oui, les cris de douleur et les longs silences viennent de par ici ! » Il s’avéra que le seigneur des bois en question représentait le visage d’un archaïque vieillard plusieurs fois millénaires : « Ils sont cachés par ici ! Ils se cacheront par là ! Mais le grand Mohamoha se meurt. Et les pleurs, et les plaintes ne changeront rien ! » Je fis le tour de l’arbre : « Mes amis lilliputiens sont en train de porter le deuil en leurs si petits cœurs ! Que de tristesse réunit en un lieu loin de la rage et de la destruction des hommes ! Non, non, non, que de ravages dans un lieu aussi féérique ! » Je m’arrêtais pour tendre l’oreille : « Comment ? Que dites-vous ? Je n’entends pas ! Dois-je faire silence et tendre mon oreille pour mieux écouter ? »
La reine des neiges se décida à accompagner la plainte du Petit Peuple qui pleure la vie qui s’en va d’un compagnon : des larmes blanches et glacées se mirent à tomber sur le sol, d’abord doucement, puis les grandes bourrasques se mirent à violenter ces étoiles, qui se transformèrent rapidement en perles tourmentées par la douleur et le chagrin. Tout ne repose que sur une frontière : elle est un équilibre entre toute chose et représente l’harmonie parfaite. Où te caches-tu, fidèle fil d’un monde qui ne tourne plus très rond ? Je repris la parole : « Qui dois-je consulter pour que cesse cette guerre de cauchemars tortueux ? Comment ? C’est la faute de Pan, le faune ? Pourquoi ? Le labyrinthe ? Quel labyrinthe ? Non, non, non, pas assez de mots et trop d’émotions ! Où ? » Je vins m’asseoir sur une des grosses racines de l’ancêtre : « Et toi, grand Mohamoha ? Serais-tu prêt à abandonner ta vie à cet hiver-ci ? N’entends-tu pas ? Ta vieillesse t’aurait-elle fait perdre l’ouïe ? Comment ? Je ne parle le ronchonnement ! »
Ma discussion avec le grand Mohamoha dura quelques minutes puis, un sourire satisfait sur le visage, je fis signe à Ohatsu ne s’approchait : « Le grand Mohamoha a été clément avec nous et accepte que nous nous abritions en son cœur le temps que le vent et la dame des neiges trouvent un terrain d’entente ! » Je la tirais par la manche : « Viens, c’est par ici ! » Les racines et la nature avaient bien travaillé : le passage qui menait à l’antre du grand Mohamoha était bien caché ! Et c’est ainsi que nous nous retrouvâmes dans la grotte que cachaient les fondements du grand Mohamoha. Un ruisseau d’eaux pures prenait sa source même non loin de là. Je remerciais l’arbre de sa bienveillance envers nous puis je m’allongeais tranquillement sur le sol froid. Je lançais à ma compagne, tout en pointant le gros coffre de bois se trouvant dans un renfoncement de caverne : « Tu peux te servir en couvertures si tu as froid ! »
Le détour par le grand Mohamoha valait la peine qu’on brave tous les caprices de la nature et des cieux réunis. J’y venais souvent avec Eric à l’époque où il était encore en vie : nous avions découvert cet endroit tout à fait par hasard et nous y venions faire une petite pause à chaque fois que cela était nécessaire ! Nous avions pris l’habitude de discuter, de créer et de jouer ! Maintenant que j’étais seul, jamais personne ne m’accompagnait ! Enfin, jusqu’à aujourd’hui ! Je me mis à me curer le nez tout en pensant aux mythes et légendes que le grand Mohamoha pourrait bien partager avec moi… enfin, avec nous, aujourd’hui ! Mon corps perdit rapidement en température et je dus aussi me rabattre sur les couvertures. J’en pris plusieurs et je m’emmitouflais dedans : par chance, la dernière fois que j’étais venu, j’avais emporté des coussins ! C’était plus confortable !
Une fois bien installée, je me mis à bailler aux corneilles. Après m’être assuré qu’Ohatsu avait fait la même chose que moi, je lui lançais d’un ton joyeux : « Et bien, nous n’avons plus qu’à attendre que le grand Mohamoha se mette à jouer son petit air de flûte ! » Mes yeux pétillèrent de malice et j’ajoutais : « Une fois la mélodie entamait, le grand Mohamoha nous transmettra un peu de sa sagesse ! »
Bien sûr que le grand Mohamoha était une forme personnifiée et qu’il ne parlera jamais, mais un peu d’imagination et de rêve dans ce monde n’a jamais fait de mal à personne ! Laissez-moi donc songer comme je le souhaite à un monde meilleur ! Si seulement les autres pouvaient penser un peu plus comme moi et un peu moins comme eux, on se comprendrait peut-être un peu plus !
Sujet: Re: [-16]Le prix à payer pour un peu de sécurité (PV Ohatsu et Orihime) Lun 25 Aoû - 9:57
Ohatsu Takumi
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...
Il est temps pour moi de passer à l’action.
Elle acceptait la demande de Linus d’un hochement de tête. Elle quittait donc la petite caravane pour suivre Alouarn. Ce dernier parlait, entrait dans des divagations que la jeune fille ne comprenait pas vraiment. Elle le laissait dire ses paroles étranges, tandis qu’elle le suivait d’un œil avisé, les mains emmitouflés dans ses poches. A chacune de ses respirations, une petite buée sortait d’entre ses lèvres. Son petit corps tremblait. La nuit était effectivement magnifique, mais très fraiche.
Il l’emmenait dans l’antre d’un grand arbre, à l’abri de la neige et du petit vent qui s’était levé. Ohatsu fut heureuse d’être a l’abri de la fraicheur de la nuit. Entrant dans le petit abri, elle se frottait les mains, soufflant dedans afin de tenter de les réchauffer. Son corps tremblait, ses muscles étaient engourdis par le froid, pourtant elle restait avec lui, écoutant ses divagations qu’elle avait beaucoup de mal à comprendre. Pourtant, elle restait silencieuse, elle le fuyait pas, elle le suivait, l’observant, tentant de le comprendre. Elle fut heureuse lorsqu’Alouarn lui proposait des couvertures, elle allait directement en prendre une pour elle et une pour son compagnon qu’elle déposait près de lui, avant d’aller se mettre sur les coussins et s’emmitoufler dans l’épaisse couverture, cherchant un peu de chaleur. Pourtant, son corps n’arrêtait pas de trembler, n’arrivant pas à se réchauffer. La mage, bien que voyageuse, elle aussi, n’avait pas vraiment l’habitude de ses froides extrêmes, elle s’était toujours débrouillée pour, en hiver dormir dans une auberge, quitte à durant le reste des saisons, économisé pour s’offrir ce petit confort.
Ses lèvres prenaient une légère teinte bleue, ses dents claquaient et elle devait lutter pour ne pas sombrer dans un profond sommeil. Elle surveillait Alouarn, elle devait le surveiller et ne pas déçevoir Linus et le reste de la troupe.
Elle allait bien devoir s’habituer à ses rudes conditions, les jours suivant ne risquaient pas d’être meilleurs bien au contraire, Dame Nature ne semblait pas vouloir cesser ses flocons blancs. Le silence s’était imposé en Maître. Ohatsu tendait l’oreille, écoutant la mélodie du vent, chantonnant un air que la jeune femme trouvait effrayant. Un frisson, s’emparait de son corps, partant du bas de sa colonne vertébrale pour remonter jusque dans son cou.
Son regard tantôt rubis, tantôt grenat, était toujours posé sur le garçon qui semblait attendre les récits du grand « Mohamoha. » La mage, quant à elle restait silencieuse de longue minutes, bercée par le chant des bourrasques qui s’engouffrait dans les nombreuses crevasses du Viel arbre. Toutefois, ce chant fut bientôt accompagné de cris, d’effroi, de panique et de peur. Ohatsu ouvrit instantanément les yeux qu’elle avait osé fermer quelques instants. Elle analysait les hurlements. Ces derniers venaient du camp ! La mage se relevait instantanément et regardait le jeune homme, d’un air sévère et déterminé.
▬ « Alouarn, vient avec moi ! Je pense qu’il y a un souci au camp, il faut aller les aider. »
Elle ne voulait pas le laisser seul, elle ne savait pas si il pouvait rester seul et de toute façon, Linus l’avait demandé de rester avec lui. Donc ! Il allait devoir venir avec elle. La constellationniste sortit ses clefs argentées, brillant aussi fort que les étoiles dans le ciel de cette nuit. Elle les serrait dans ses mains et s’apprêtait à partir pour rejoindre ceux qui avaient besoin d’elle … et le but de sa mission.
Elle se demandait qui pourrait attaquer un camp en pleine nuit. Des animaux ? Non ... les cris auraient déjà cessé, de plus, Ohatsu avait vu quelques personnes fait le guet pour les éloignés. Il s’agissait forcément d’humains qui voulaient profiter de la pénombre et de la nuit pour piller les rares chosent que possédait cette petite troupe. L’adolescente était bien déterminée à les faire regretter d’avoir osé les approcher et les dissuader à la venir de recommencer. Un léger sourire sadique se dessina sur son visage, tandis que dans sa tête, divers plans, plus machiavéliques les uns que les autres se planifiaient … Serpens aura sa proie ce soir.
Sujet: Re: [-16]Le prix à payer pour un peu de sécurité (PV Ohatsu et Orihime) Mar 26 Aoû - 13:50
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Code couleur : Alouarn : #ff9900 Asgeird : #663300 Le Capitaine de la Garde : #006600 Le Chat de Cheshire : #ff3300
Il y a fort longtemps, alors que les hommes commençaient à apprendre la civilisation, ils furent alors divisés en deux groupes : ceux qui vivaient en haut, et ceux qui arpentaient les bas-fond. Les premiers considéraient que les seconds étaient des êtres ignobles et dangereux, sans scrupule dans chacun de leurs actes. Les seconds avançaient que les premiers étaient bien trop orgueilleux pour partager les richesses qu’ils avaient à profusion. Et c’est alors que le fossé qui les séparait devint immense crevasse et ce qui n’était que quelques broutilles se changea en une incompréhension des plus totales. Aujourd’hui, il ne reste plus rien, juste un haut et un bas qui s’unissaient le temps de festivités, puis repartaient chacun de leur côté une fois que tout ceci était fini. Enfin… Façon de parler puisque tous les maux de la ville étaient bien souvent attribués aux mendiants, saltimbanques et autres sans-abris : il fallait bien un coupable, et comme les grands de ce monde n’avaient jamais rien à se reprocher...
Le vent apporta les cris de frustrations, et les hurlements de souffrance : ils emplirent avec une facilité déconcertante notre abri, et j’eus du mal à faire abstraction de ces clameurs. Ohatsu avait bondit sur ses pieds, son trousseau de clé à la main. Je me levais tranquillement, je savais pertinemment bien que mes camarades avaient besoin d’aide, mais était-ce une raison pour se jeter dans la gueule du loup ? Pour sûr que nous avions besoin de nous défendre, mais se passait-il vraiment ce qui se dessiner sournoisement dans nos esprits ?
« Tic… Tac… Tic… Tac… Ils sont passés par ici ! Tic… Tac… Tic… Tac… Ils repasseront par là ! »
Il semblerait que mes petits camarades imaginaires voulaient, eux-aussi, s’amuser ! Je sortis rapidement de notre abri, ne répondant pas vraiment à la jeune femme ! Je jetais régulièrement des coups d’œil par-dessus mon épaule pour voir si elle suivait. Etant facilement paranoïaque, je bifurquais plusieurs fois pour être sûrs que personne ne prendrait la peine de nous suivre, mais aussi de nous voir arriver. Je me faufilais silencieusement à travers les caravanes. Alertés par les bruits, certains mages de la troupe voisine étaient venus en renforts ! Ils ne seraient pas de trop face aux gardes de la ville. Que venaient-ils faire ici à une heure aussi avancée de la nuit ? Qu’elle ne fut ma surprise lorsque je reconnus le visage de celui qui menait nos adversaires à la bataille : le capitaine de la garde ! Ce dernier ne m’avait jamais vraiment porté dans son cœur, et je ne dois admettre que je lui rendais bien cet amour qu’il me portait !
« Tic… Tac… Tic… Tac… Tu es encore en retard ! Tic… Tac… Tac… Tic… Quelle importance ! Il va falloir faire preuve de clémence… ou de démence ! Tic… Tac… Tic… Tac… »
Je me mêlais à la foule des mécontents. Asgeird et Béralde s’étaient positionnés entre les militaires et Linus qui était à terre, à moitié nu. La discussion était animée et les soldats ne voulaient pas lâcher l’affaire. Ne connaissant pas les enjeux de ce qui était en train de se dérouler, je me précipitais vers mon grand frère, qui se trouvait dans un état plus ou moins comateux. Il y eut des mouvements brusques du côté de nos ennemis, mais les deux garçons étaient là pour veiller au grain, et leurs camarades s’étaient placés à des points stratégiques pour si la situation dégénérée…
Je soulevais délicatement Linus et le serrais dans mes bras, après avoir enlevé ma veste pour le recouvrir. Ses lèvres étaient devenues bleues et il tremblait de froid. Le capitaine de la garde jubilait car il m’avait reconnu. C’était assez étrange que ce personnage me colle à la peau : il se trouvait dans chacune des villes où ma troupe dispensait des spectacles. Mon grand frère sentait l’alcool. Je fermais les yeux : je n’avais pas pris garde à assurer ses arrières, quel imbécile je faisais ! Je savais que ces derniers jours avaient été très éprouvants, surtout pour lui car ses compétences de médecin avaient été mises à rude épreuve. Il avait déjà fait une rechute durant notre voyage, et je ne pensais pas qu’il retomberait aussi vite dans les bras de l’alcool, surtout avec Asgeird dans les parages.
Il tenta de me dire quelque chose, mais il était tellement faible, que je ne compris absolument rien. Je lui caressais doucement le visage. Il avait reçu plusieurs coups : sa lèvre inférieure et sa joue étaient coupées, et de vilains bleus commençaient à apparaître à différents endroits de son torse, dont un qui avait un aspect assez inquiétant. Linus s’était fait correctement tabassé : la colère commençait doucement à gronder en mon fort intérieur. Mais, je ne pouvais frapper, c’était contraire à tous mes principes, mais je ne pouvais pas laisser impuni ce qui venait de se passer. Etait-ce pourtant à moi de faire justice, ou devais-je laisser les autres régler ce problème ?
La voix de ce perfide et orgueilleux homme qui se voulait protecteur de la population s’éleva dans les airs : « Nous avons plusieurs témoignages concordant : depuis l’arrivée de vos troupes, plusieurs vols ont été signalés dans de riches demeures. »
Asgeird répondit : « Ne soyez pas stupide, capitaine ! Cette troupe est arrivée hier en fin de journée et ces escroqueries dont vous nous parlez sont survenues bien des jours avant que cette dernière arrive. »
Le capitaine reprit : « Il me faut pourtant un coupable ! »
Asgeird continua : « Et le coupable idéal serait pour vous un innocent ? Arrêtez de me faire rire avec votre sens de la justice erroné ! Nous savons tous les deux que vous avez une dent contre Alouarn et que ces pillages ne sont qu’une excuse pour venir vous en prendre à lui et à son entourage. »
Le capitaine, avec un sourire mauvais, déclara : « Serais-tu en train de m’insulter, comédien ? »
Asgeird, sans se démonter, certifia : « Seriez-vous en train de me menacer, capitaine ? »
Le capitaine, gardant son attitude triomphante, exigea : « Fais pas le con ! Ça ne vaut pas le coup de te froisser avec nous pour un gars comme lui. Livre-le moi ! »
Asgeird retint son frère qui voulait en coller une à cet arrogant personnage, avant d’avancer : « Nous avons beau faire parti du bas de l’échelle de la société, mais personne n’ira nulle part. »
Le capitaine objecta : « Veux-tu vraiment que nous en venions aux poings ? »
Asgeird, gardant son calme, réfuta sa question, qui était plus une demande qu’autre chose : « Et vous, tenez-vous tant à jouer avec le feu et perdre votre place au sein de votre brigade ? »
Le capitaine serra les poings avant de répondre : « Tu ne peux rien contre moi ! »
Asgeird riposta : « En tant qu’habitant et citoyen de Fiore, je peux tout à fait porter plainte contre votre personne pour abus de pouvoir. Et, de ce que je sais, je ne serais pas le seul à le faire. »
Le capitaine reprit : « Toi et ta bande de comédiens, les autorités n’accorderont aucun crédit à vos dires, aussi véridiques soient-ils ! »
Asgeird sourit : « Alors vous admettez ne pas être dans vos droits ? » Et après une petite pause, il continua : « Et, de vous à moi, il ne sera pas difficile de mettre une partie du peuple des villes de notre côté. » Il s’approcha de lui et murmura à son oreille : « Vous savez, les rumeurs vont si vite de nos jours ! »
Le visage du capitaine vira, et il serra les poings : « Vous ne perdez rien pour attendre ! » Et à l’adresse de ses gardes : « Arrêtez les pour avoir désobéi aux lois sur le couvre-feu. »
Non, non, non, je ne devais pas intervenir. Le moindre faux pas, et je terminerais ma nuit dans une de ces miteuses cellules, sans couverture, à braver, seul, pour le restant de la nuit, le froid et les rats. Asgeird sortit alors un morceau de parchemin de sa poche : « Et bien, il se trouve que par un arrêté du maire, il se trouve que comme certaines des troupes ici présentes n’ont pas de mages pour les défendre, les mages de combat peuvent librement circuler entre les différents points de rassemblement des troupes pour les protéger si nécessaire ! »
Mais le capitaine n’était pas près à lâcher son bout de gras. Tout en pointant son doigt vers Linus, il reprit avec un sourire diabolique : « En revanche, je vais devoir arrêter cet homme ! »
Asgeird croisa les bras sur sa poitrine et ne bougea pas d’un pouce : « Et pour quel motif ? »
Le capitaine tendit une feuille contenant un mandat d’arrêt contre toute personne se procurant de l’alcool illégalement : « Pour ce motif là ! »
Je me levais précipitamment, jetant un rapide coup d’œil au mandat d’arrêt : « Non, c’est moi ! » Il était tout à fait hors de question que Linus croupisse quelques jours ou seulement le reste de la nuit en prison, il n’était pas en état et j’avais bien trop peur qu’il perde la vie dans cet endroit miteux où il allait l’enfermer : « Je suis le propriétaire de la roulotte où vous avez retrouvé les bouteilles. » Il n’en fallut pas plus au capitaine. Le reste devint un peu flou dans ma tête, Asgeird et Béralde firent le reste pour que Linus ne fusse pas embarqué en même temps que moi…
Oui, j’avais menti, menti pour sauver mon frère. On en discuterait plus tard… Et je partis avec le capitaine et ses acolytes, enchaîné et trainé comme un animal.
Sujet: Re: [-16]Le prix à payer pour un peu de sécurité (PV Ohatsu et Orihime) Ven 29 Aoû - 7:44
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Danger ? Mais j’aime le danger, je ris du danger, ah ah ah!
Ohatsu restait spectatrice de cette scène des moins plaisantes. Elle regardait Alouarn, lui et son courage et en fut très surprise. Enchaîné, telle une bête de scène, ils l’emmenèrent. La constellationniste ne pouvait pas les laisser faire … Et puis il y a six ans… Elle avait été répertoriée comme illégale, il était temps de rafraichir un peu les mémoires… La jeune femme regardait le capitaine en fronçant les sourcils…
▬ «Ouvre-toi, porte du Serpent ! Serpens ! »
L’hybride fit son apparition, franchissant le portail fraichement ouvert, laissant d’abord apparaître son buste dénudé, à la peau bleutée et décorée de divers tatouages, représentant dragons et serpents. Ses atouts féminins étaient cachés par de simples écailles, dissimulant sa totale nudité. Ses iris fendus se posèrent sur Ohatsu, perçant la pénombre de leur couleur ambré. Signe de son appartenance à la constellation du serpent, une longue traîne d’écailles sombres, reflétés de bleus, d’argents et de noirs, ondulait dans la neige froide. Sur ses épaules, dans son dos, une cascade argentée s’écoulait délicatement.
Spoiler:
Sa langue fourchue sortit d’entre ses fines lèvres dans un sifflement singulier et effrayant. Lentement, sa bouche s’ouvre, dévoilant de puissants crochets venimeux, à la place de ses quatre canines. La prédatrice n’attendait même pas l’ordre de sa constellationniste qui fusillait du regard le capitaine de la garde, la reptile avait compris que sa proie, c’était lui.
Dans un nouveau sifflement, elle s’élançait, autour de cet homme qu’Ohatsu considérerait comme un ennemi. Dans une agilité sans pareil, elle vient s’enrouler autour de lui, le faisant prisonnier de ses puissantes écailles. Les bruits de pas de la jeune fille résonnaient dans la neige, lentement, elle s’avançait d’une manière sombre, montrant une autre facette de sa personnalité. Devant la troupe amassée, se trouvait une mage déterminée, combative et sérieuse. Sifflant d’impatience, Serpens s’apprêtait à faire subir son châtiment à sa proie…
▬ «Soit … Vous libérez Alouarn et le laissez lui ainsi que le reste de cette troupe en paix. Soit vous dites adieu à votre capitaine. »
La reptile laissait échapper un léger grognement. Son invocatrice avait décidé d’être clémente aujourd’hui … En d’autres termes, elle n’aurait pas de repas. Cela ne lui plaisait guère. Dans un premier temps, elle se taisait, comprenant que la situation n’était pas propice à quelconque crise de sa part, mais à la prochaine invocation, la constellationniste avait intérêt à doubler la mise.
Les autres gardes écarquillèrent les yeux, tandis que l’un deux pointait du doigt l’adolescente qui levait un sourcil.
▬ «C’est … c’est Ohatsu … Takumi, elle …. Il y a six ans …. Elle a dégommé un camp du conseil … Son visage était plaqué dans toutes les villes !!! »
Bon, cette information, elle aurait préféré la garder pour elle. Elle n’était pas sûre que la troupe apprécie qu’un mage considéré comme illégale s’approche d’eux et vive avec pendant tout le temps de la mission … Surtout un mage illégal ayant déjà ôter la vie à de nombreuse reprise. Ohatsu se remémorait de cette nuit où aux côtés de Yoshi elle avait fait un réel massacre … Son premier massacre. C’était … quelques jours après son séjour à l’hôpital, conséquence de sa rencontre avec l’Ange de la Mort. Elle ne devait pas trop pensé à lui… Ce n’était pas le moment de faire une crise de panique, pas devant eux… Elle chassait ses idées noires de sa tête en la secouant légèrement de droite à gauche.
Enfin, les gardes lâchèrent Alouarn, simplement pour sauver leur chef et conserver leur place. D’ailleurs, ce dernier n’avait pas fait preuve d’autant de bravoure que son captif. Entre les crocs de Serpens, ce dernier faisait bien moins le malin et c’est presque s’il n’appelait pas sa maman à l’aide. Face à ce spectacle des plus plaisants, Ohatsu jubilait.
Le capitaine de la garde se relevait et frappait un peu ses vêtements. Il se raclait la gorge tout en regardant la jeune femme qui n’avait pas bougé d’un pouce. L’Esprit du Serpent, lui, ondulait lentement sur le sol, tournant autour de ses futures proies, sifflant de sa langue fourchue.
▬ «Garde, emparez-vous d’elle !»
Etait-il inconscient ou tout simplement stupide ? A peine que les larbins se jetaient sur elle, qu’ils furent tous marqué d’un poison, une substance visqueuse sur le visage. De nouveaux cris se firent entendre, mais cette fois, ce n’était pas la troupe qui hurlait, mais bien ces hommes qui avaient osés s’en prendre à eux. Leur visages étaient comme brûlé par de l’acide, du moins c’est le sensation qu’ils ressentaient, une légère fumée s’échappait d’entre leurs doigts qu’ils avaient plaqués sur leurs plaies. Prenant leurs jambes à leur coup, ils s’enfuient, laissant le capitaine, le seul non touché par le poison de Serpens, seul face à la troupe. Lentement, Ohatsu s’approchait de lui, les sourcils froncés et les yeux plissés, tout en lui envoyant un regard assassin.
▬ « Déguerpissez. »
Un ordre bref, direct. Mais tous savaient ici que la jeune femme ne plaisantait pas. Ceci n’était qu’un extrait de ses vastes pouvoirs, elle était capable de bien plus. Aujourd’hui, elle n’avait ôté aucune vie … Pour l’instant.
▬ « Je … Je reviendrais ! »
▬ « Je serais là. »
Elle souriait, telle une promesse faites à cet homme qu’elle ne portait pas du tout dans son cœur. Il tournait les talons et allait rejoindre ses hommes qui avaient probablement trouvé un coin d’eau pour se rincer le visage.
Ohatsu ne se retournait pas tout de suite, elle tournait le dos à la troupe … Elle ne savait pas comment ils allaient tous réagir. Allaient-ils la rejetée ? Lentement, elle s’approchait d’Alouarn.