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The Edge of Glory ▬ Kôta & Sybilia
 MessageSujet: Re: The Edge of Glory ▬ Kôta & Sybilia   The Edge of Glory ▬ Kôta & Sybilia - Page 2 EmptyLun 7 Juil - 14:23

Hirata Kôta
Hirata Kôta

Silver Sword

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The Edge of Glory

Au signal du jeune homme, l’exécutante du Conseil jaillit sur le mauvais garde pour l’assommer d’un coup de poing bien placé. L’homme glissa sur le sol, s’étalant sur une poubelle et l’obligeant à l’accompagner dans sa chute avec un vacarme impensable. Au moins, une fois au sol, il ne risquait plus de faire le moindre bruit. Sybilia se pencha sur la malheureuse victime pour mieux l’installer avec une douce précaution pour rassurer le blessé évanoui. Kôta observait ce tableau d’un œil indécis, il fut troublé de voir son amie portée par un tel souci vis-à-vis de cet inconnu et il en déduisit qu’elle devait finalement le connaître. La fatigue, la rage, la colère, la tristesse et le désespoir, toutes ces émotions qui pouvaient se faire ressentir dans le regard abattu de Sybilia glacèrent le cœur du jeune Kôta qui ressentit une sincère pitié pour elle, ainsi qu’une admiration sans limite : elle venait d’enchainer une journée complète de travail acharné, elle avait accueilli Kôta sans broncher une seule fois, et venait de stopper les agissements de cet homme fougueux qui venait de s’en prendre à un de ses proches. Et elle encaissait tout ça, sans exprimer sa peine, visiblement meurtrie et exténuée, mais paradoxalement, toujours debout. Malgré toutes ces peines, Sybilia Philips restait droite et n’abandonnait rien. Le jeune garçon profondément touché se mit à genoux pour être à sa hauteur et posa sa main sur son épaule. « Je suis sûr que sous ces quelques blessures il ne cache rien de grave. Reste là, ton coup était suffisamment fort pour que cet homme ne se réveille pas d’aussi tôt ; je reviens rapidement avec des secours. » Il se releva lentement, tentant de transmettre le plus de chaleur possible par le contact qu’il avait avec elle, peut éloigna sa main de l’épaule de la femme puis se détourna pour courir chercher la garde.

Kôta courait dans les interminables rues de la ville et avec ses longues foulées il était accompagné par ses fantômes qui ne finissaient pas de le tarir. Il voyait des ombres le suivre à sa vitesse, des ombres qu’il ne pouvait distancer et qui l’interrogeaient de leurs cris stridents sur sa conduite à adopter, sur ses choix passés, son avenir. Son quotidien au Conseil Magique se résumerait-il à cela ? Toujours courir pour pallier les problèmes, voir les gens tomber de fatigue, des horreurs inavouables, des soucis à tous les coins de rues ? Qu’est-ce qu’il pouvait espérer d’autre que d’être confronté au premier plan avec tout un tas inédit de problèmes ? Ne pouvait-il pas gagner en maturité et arrêter de se défiler ? Il ralentit sa course pour se stopper, laissant son corps se reposer contre un muret, haletant pour récupérer son souffle perdu. Il savait qu’en allant au Conseil Magique il devrait faire face à tout ça. Et cela résumait l’essentiel : il doit faire face aux soucis. Si quelqu’un doit le faire, il accepte d’être cette personne. Il accepte de rejoindre cette armée d’exécutants qui travaillent sur tous les terrains pour leur offrir ses deux bras, ses deux jambes, sa tête et ses yeux pour les délester légèrement de leur immense boulot et participer lui aussi à ce fantastique combat. Il redressa la tête, reprenant une couleur normale maintenant que son rythme cardiaque redevenait normal, et remarqua qu’il se trouvait devant une caserne.

Quand il avait évoqué une bagarre, déjà les gardes en veille s’étaient redressés pour écouter ce qu’il avait à dire, mais c’est en indiquant l’identité de sa comparse, le simple nom de Sybilia, que tous se démenèrent pour aller l’aider. Kôta se rendit compte qu’elle était connue – et surtout aimée – dans le coin, et il admirait cette gloire qui émanait d’elle. Ils retrouvèrent la femme toujours accroupie, maintenant la tête du blessé dans ses bras protecteurs, et les différents gardes s’occupèrent de l’assommé d’une part et du blessé d’autre part. Ils déposèrent l’inconscient, dont le prénom était Nox, dans un centre hospitalier non-loin, et Kôta et Sybilia s’installèrent dans la salle d’attente vide et mal éclairée, côte-à-côte, pour attendre les premières informations. Il y eu un profond silence de quelques minutes que Kôta finit par briser, le regard fixant un point imprécis au loin. « Tu sais, je n’ai rien vécu de bizarre cette nuit, comme tu dis. Au contraire, j’ai empêché un barman de vivre un mauvais moment, j’ai sauvé un homme d’une bagarre injuste dans la rue, et tout ça grâce à l’aide d’une amie. Rien n’était étrange, tout était parfaitement normal, et si c’était à refaire, je le referais aussi longtemps que possible, jusqu’à ce que tu réalises que tu n’es pas une fille à problèmes, mais que tu es la lumière qui éloigne les soucis. Sybilia, je pense que tu peux dormir désormais. Je resterais là, à tes côtés, pour veiller jusqu’à ce que les résultats arrivent, et si tu le souhaites, je te réveillerais pour que tu les entendes. Mais il est temps de te décharger de tout ce poids que tu portes sur tes épaules, et je suis là pour ça, pour prendre le relais. Je n’ai pas eu une grosse journée derrière-moi, je peux tenir bon, et ça me ferait réellement plaisir de te voir enfin fermer les yeux et te reposer. Tu le mérites plus que quiconque. »


 MessageSujet: Re: The Edge of Glory ▬ Kôta & Sybilia   The Edge of Glory ▬ Kôta & Sybilia - Page 2 EmptyMar 8 Juil - 0:51

Sybilia Philips
Sybilia Philips

Sabertooth

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The Edge of Glory
Hirata Kôta

Kôta se met à mon niveau et me rassure: Il est tellement gentil... Je sais que Nox est capable d'encaisser, mais se prendre tout ça sans avoir de séquelles? J'ai peur. J'ai terriblement peur pour lui. Il a beau être un coureur de jupons, mais c'est mon ami. Kôta tente de me convaincre qu'il n'a rien de grave derrière ce sang, ces ecchymoses et ces plaies ouvertes où on voit presque l'os derrière. J'espère de tout mon coeur qu'il se remettra sur pieds. J'ai l'estomac, le coeur en miettes, les yeux remplis d'un tsunami que je tente de stopper de toute ma volonté. Je ne veux pas flancher, pas maintenant. Pas devant lui. Je me suis promise de ne plus jamais pleurer, mais c'est plus fort que moi. Oh Sybi, tellement émotionnelle à temps plein que ça en est presque pathétique par moments. Je me fais pitié et pourtant c'est tout moi ça.

Sa main quitte mon épaule et pourtant, j'ai encore l'impression qu'elle y est. Chaleur amicale, détente, ça me fait du bien, tellement de bien que j'ai envie de dormir. Je regarde les derniers moments où son corps quitte ma vue pour se diriger dans l'ombre et y ramener la lumière. Seule avec mon ami et son bourreau, seule avec ma culpabilité sensible et ma déception. C'est difficile pour mon moral. Une larme, puis une autre.... Non, je dois rester forte. Mon éveil ne tient qu'à un fil pourtant, mais je tiens bon, sauf que mes yeux n'en peuvent plus. Gouttelettes sur son visage méconnaissable, je le sers un peu plus fort dans mes bras. Je m'en veux.

« Pardonne-moi... »

Le temps passe. Les larmes sèchent. Les pas battent dans l'allée. Nombreux. Métal qui frotte. Voix au loin qui scandent mon nom d'inquiétude. Il a réussi. Kôta... merci. On m'aide à me relever. On prend Nox solidement pour éviter que les blessures ne s'aggravent. Son corps est inanimé, balancé, volant comme une poupée qu'on soulève. J'ai peur. On met les menottes au garde déchu et tout le monde est raccompagné. Kôta prend le temps de me suivre jusqu'à l'hôpital. C'est trop... t'en fais trop Kôta. Je ne mérite pas autant... On s'assied, on patiente, je suis impatiente. Mes jambes rebondissent avec la pointe de mes pieds plantée au sol. C'est calme, mais dans ma tête c'est une véritable tempête. Je regarde partout, au moindre bruit je me retourne, à la moindre silhouette je me retourne. Je ne tiens pas en place et pourtant, je suis crevée.

Il perce le silence d'une voix qui me fait presque sursauter. Il est doux, mais je suis nerveuse. Un rien me fait sauter de ma chaise. Et cette fatigue en plus qui n'aide en rien mon cas. " [...] tu es la lumière qui éloigne les soucis. " Je m'arrête soudainement de bouger. Mon coeur comme seule résonance dans ma tête, dans ma poitrine. Est-ce qu'il pense ce qu'il dit? Moi, une lumière? Vraiment? À bien y penser, c'est vrai que c'est normal que de croiser des voyous dans la rue, j'en mets beaucoup trop sur mes épaules c'est vrai. Jamais, jamais dans ma vie on m'a complimentée comme il vient de le faire. Je rougis. Il exagère... pourtant il a l'air si franc, si sûr de lui quand il parle. Il ne peut pas me mentir, pas vrai? Un poing serré contre ma poitrine, je suis touchée par ses mots et son attitude. Vraiment Kôta, je ne sais pas pourquoi se fait-il que tu sois encore célibataire...

« Merci beaucoup Kôta. J'apprécie énormément. »

Un bisou sur la joue en guise de remerciement et dans les secondes qui suivent, ma conscience quitte mon corps pour retrouver le monde des rêves. Ça fait du bien. Je ne suis pas encore debout que mon corps me remercie. Je suis tellement morte de fatigue que mon cerveau n'a pas le temps de me plonger dans un rêve quelconque et pourtant, je suis agitée quand je dors. J'inquiète probablement Kôta avec ça, mais je ne bouge pas assez violemment pour le forcer à me réveiller. Le temps passe rapidement sans que je me soucis de l'heure. Je fais confiance au garçon. Justement, il me réveille quand le médecin vient le voir pour lui signaler qu'on peut aller le voir. Avec douceur, il me réveille, mais malgré son effort je me réveille en sursaut. Il s'excuse, mais je lui dis que ce n'est pas de sa faute. Je le remercie au moins une centaine de fois et lui donne congé et un rendez-vous avez moi le lendemain matin.

Je le regarde partir avant de me rendre à la chambre de Nox où il repose, enrubanné à plusieurs endroits, branché à quelques machines. J'entends son coeur battre. Je n'ai même pas mis un pied dans la chambre que j'ai le coeur lourd. Un pas, puis un autre, mais je n'ai pas la force et rebrousse chemin. C'est sa voix caverneuse, remplie de douleurs qui me fige sur place.

« Sybi... c'est toi? »

L'enflure est tellement importante qu'il n'arrive pas à voir correctement et pourtant, il sait que c'est moi. Je me retourne, incapable d'ignorer un appel comme celui-là. Je me précipite sur la chaise à ses côtés et cherche sa main enfouie sous un drap. Elle est froide, mais il sert ma main dans la sienne et tourne la tête. Il force sa blessure pour ouvrir ses yeux.

« N...Nox...! »

J'arrive plus à me retenir et j'éclate en sanglots. Il me demande d'arrêter et me dit que ce n'est pas de ma faute. Je sais, mais pourtant je me sens coupable. Il cherche mon visage avec sa main et sèche mes larmes. Il sourit... aussi ravageur même blessé... Ça me fait sourire. Il me fait un: " Voilà qui est mieux! " Il est épuisé et moi aussi. Je demande la permission à l'infirmière de dormir dans cette chaise, mais en voyant un visage aussi détruit par la fatigue que le mien, elle me renvoie chez moi de force et appelle même une escorte. Bordel... C'est bon, j'ai compris j'irai le voir demain. Et c'est ce que je fis en me réveillant, soit juste avant de revoir Kôta pour son entrevue...
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