Le cataclysme se calma et la tempête disparut. Kôta, haut perché, se permit alors de retomber au sol, se réceptionnant avec une délicate légèreté, bercé par ses ailes déployées. Sa main massa l’autre poignet, libéré de la chaine immatérielle qui l’avait trop longtemps retenu. Il tenta de comprendre la situation anarchique mais les évènements allaient toujours trop vite. La folle brune se trouvait à quelques pas devant lui et semblait mal en point, mais rien ne parut apte à la stopper. Elle jeta son dévolu sur le jeune garçon qui tremblait et hurla une nouvelle incantation. Instantanément, le corps du jeune homme fut transi par une explosion de sens. La simple brise qui se posait sur son visage égalait milles coups de couteaux qui lui lapidaient la face. Bouger son corps signifiait braver l’air dans l’atmosphère, et déjà l’air était plus fort que lui et exerçait sur les parcelles de sa peau une pression insurmontable. Totalement condamné par ce fardeau tragique, Kôta chuta et son corps éclata dans un bruit sec contre le sol tandis qu’un cri de douleur s’étouffait dans sa gorge.
Une odeur âcre et de décomposition lui parvint et n’en renifler qu’un effluve lui monta si brutalement au cerveau, une foudroyante brulure le déchira de l’intérieur, de l’intérieur même de sa gorge. Il leva difficilement la tête, incapable d’esquisser le moindre geste dynamique dans cet instant de douleur pure, et vit devant lui Abigail, Chris, Drake, Damaz et Diego. Tous réunis, côte-à-côte, à lui sourire. Il trouva la force de se lever, et s’approcha d’eux, souriant également. D’où trouvait-il cette force qui effaçait la douleur ? Une force agréable, douce, logée au fond de son corps, là où personne ne pourrait l’atteindre. Une force incrustée au plus profond de lui et avec laquelle il vivait chaque jour. Mais cette force était traitrise. Ce n’est que ta colère. Tu lèves tes deux mains devant tes cinq amis qui t’attendent, et des salves de magies s’en dégagent pour décimer d’un seul coup leurs corps. Une brume rouge prend leur place, là où quelques secondes avant ils se tenaient tous debout. Une brume composée de leurs sangs mélangés, derniers témoins de la vie que tu viens de leur arracher.
Il revint à lui dans un gémissement empli de peine. La vision de son corps manipulé tuant ses amis le hantait toujours autant depuis les évènements du Battle Royal et cette femme brune s’amusait à lui faire ressurgir ce souvenir malheureux. Et, continuant son acharnement, elle hurla sans précédent, brisant les derniers objets qui habitaient la pièce et démolissant l’esprit de ceux qui n’osaient se protéger les oreilles. Kôta fut de ceux-ci. Ses tympans explosèrent et une giclée de sang bondit de son crâne. Il vomit tout ce que son corps lui permettait et son visage blême se noya dans toute la mare de ce qu’il venait de cracher. Il crut mourir mais l’horrible battement acharné de son cœur s’en prenait à lui, et plusieurs fois par seconde, sans pouvoir stopper la frénésie, sa tête paraissait exploser à nouveau.
Qu’avait-il fait jusqu’à présent ? Rien. Les gens mourraient autour de lui et il mourrait sans se battre. Il était animé d’une colère impitoyable mais celle-ci se consumait dans son corps sans qu’il ne puisse l’expier et cela le rendait malade. En temps normal, le jeune Kôta aurait sans doute perdu connaissance suite à cet enchainement de violence à son égard. Mais le fiel qui s’était incrusté en lui, sa hargne nouvelle qui guidait ses pensées les plus profondes l’empêchèrent de fermer définitivement les yeux. Son corps était meurtri mais il n’avait aucune envie de lâcher l’affaire. Au contraire, cette fois, la pensée irrationnelle de tuer la femme brune s’imposait en lui comme une évidence.
Sa magie s’activa d’elle-même et il attira les particules magiques des alentours dans son corps pour les utiliser en tant que protection. Une fine et invisible couche de magie pure enveloppa tout son corps, le protégeant de toute attaque extérieure en ne les laissant filtrer que d’une intensité diminuée. Ainsi, son hypersensibilité profonde n’était plus un fléau qu’il devait combattre, car désormais les sons et les coups ne lui paraissaient que différés, réduits. Il se redressa, lentement, mais tint bon. La femme était toujours face à lui, et il fit un pas en sa direction, le doigt levé pour l’abattre par une ultime magie, mais sa vision fut obstruée par une couche opaque de fumée. Il en respira à peine et fut pris dans une violente quinte de toux. Abandonnant momentanément la femme brune, il se transforma intégralement en aigle et vrilla vers le sol, là où la fumée était moindre, et se recroquevilla sur lui-même, caché dans ses ailes, pour éviter le nuage toxique. Dans son cocon de protection, à l’abri de tout, il utilisa sa perception améliorée pour deviner où étaient les autres. Il y avait des corps qui apparaissaient et disparaissaient dans des endroits aléatoires de la pièce. Il sentit Drake, non-loin de lui, et tenta de s’en rapprocher, à tâtons, toujours sous sa forme d’aigle, à même le sol. Plus loin, Nathaniel était avec deux autres entités malsaines. Il se hâta de les rejoindre, mais fut stoppé par une désagréable sensation.
Sur sa gauche, quelque chose approchait. Un amas grouillant de fiel. Une bête dégoulinante du visqueux liquide. Un monstre trainant son corps concentré de colère et de fureur qui se dirigeait droit dans sa direction. Perdu à cause de la fumée, Kôta prit une direction aléatoire pour éviter le monstre qui n’était absolument pas perturbé par tous les éléments qui rendaient la situation plus chaotique. Il gagna du terrain, mais arriva avec effroi dans un coin de la pièce. S’envoler et s’engouffrer dans la fumée toxique, dans son état meurtri, était suicidaire. Il se recroquevilla davantage sur lui-même et espéra que la bête se détournerait. Mais l’imposant monstre s’approchait toujours davantage jusqu’à n’être qu’à quelques centimètres de l’aigle. Un nouveau don, dans cette situation critique, perturba Kôta qui relâcha par mégarde sa transformation et redevint totalement humain, nu et vulnérable. La chose se jeta directement sur lui, et le jeune Kôta fut absorbé par la bête.
Il était là, droit comme un piquet, en plein centre du corps de la bête, baignant dans une immensité de Fiel. Il n’était pas consommée par la noirceur car il tenait toujours la fine couche de magie autour de son corps, qui empêchait le fiel de s’immiscer dans les pores de sa peau et de le corrompre à jamais, mais cette protection n’était qu’éphémère et commençait à se rompre. Dans quelques secondes, Kôta n’allait avoir plus aucune protection et il serait instantanément dévoré par la bête. Il devait agir vite, et ne trouva qu’une solution. Celle-ci, même si elle allait l’empêcher d’utiliser toute magie par la suite, lui parut satisfaisante. Même, elle était parfaite pour réduire à néant ce monstre dégoulinant. Dans un ultime sourire, Kôta utilisa Implosion. « Crève, pourriture dégueulasse ! »
Toutes les particules d’ethernano dans la zone qui entourait le monstre et lui vrillèrent en direction du corps de Kôta qui les contint, dans leur nombre spectaculaire, dans son corps brisé. Il tint bon quelques secondes, et d’un seul coup, relâcha toute la pression et les infinies particules se dégagèrent de son corps comme s’il implosait de magie. Et cette déflagration d’énergie emporta avec elle le monstre de fiel, directement concerné. Kôta retomba à terre, libéré, et s’écrasa à nouveau lourdement sur le sol. Mais plus aucune goutte de la substance dégueulasse ne l’entourait. Il s’était délibérément fait absorber par la bête pour la détruire de l’intérieur, et son plan avait marché.
Maintenant, il subissait les conséquences de son intrépide action. Tremblant comme jamais, quasiment vidé de magie, il glissa toujours en direction de Drake, dont il ne sentait plus que faiblement la présence. Il arriva aux pieds de son allié et s’agrippa à ses jambes. Suffoquant presque à cause de la fumée, dans l’incapacité d’entendre quelque chose à part un affreux bourdonnement depuis que ses oreilles avaient été malmenées par le sort de la brune, il s’agrippa de toutes ses forces à la jambe de Drake et lui parla « Nathaniel est là-bas avec deux clones, il faut que tu ailles l’aider ! » Il ne savait pas s’il avait murmuré, hurlé ou même émit quelques sons à cause de ses soucis de perception, mais au moins il se trouvait rassuré de la présence de son allié.
Rassuré ? Dans son dos, les gouttes de fiel convergèrent en un point précis et reformèrent la chose dégoulinante qu’il avait cru détruire. Il n’était pas assez fort pour en finir avec elle, et elle venait prendre sa revanche en glissant inlassablement vers lui.
Sujet: Re: Les Fragments de nos démences [Groupe D] Mar 27 Mai - 23:45
Drake Fulgur
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Titre : La lumière qui met du temps à s'allumer Crédit : Moi Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11605/30000) Mérite: (512/800)
Purge
Event Ajatar Virke
Les flammes s’envolent une nouvelle fois pour célébrer mon destin, libéré de mon étreinte, de cette magie désormais disparue, je remercie Nathaniel de s’être occupé de la sorcière. Chute contrôlée cette-fois ci avec adresse car je suis maitre de mon corps, je me rattrape au sol et lève les yeux vers la fée et la sorcière. C’est un brasier qui les entoure et les englobe pour les dévorer de sa fournaise. A ce que je vois les rumeurs sont bien vraies, les mages de cette guilde, Fairy Tail, sont bien des têtes brûlées. Je grimace à l’idée du sacrifice, de son sacrifice envers moi, sa douleur contre ma liberté puis je me dis que je devrais l’aider. J’étais censé protéger Kôta mais je dois une faveur à ce mage presque inconnu. Je m’avance alors en même temps que mon corps reprend ses couleurs ainsi que ses formes aux yeux des autres, la diversion a réussi et personne ne s’en est pris à moi jusqu’à ce que je retombe. Je sens mon cœur battre vite, un peu trop vite à mon goût, comme une sensation d’excitation et cela m’écœure au vu de la situation. Pourquoi donc s’enthousiasmer d’un tel fardeau, de la souffrance environnante, de la mort qui nous a déjà touchés une fois jusqu’à maintenant ? J’avale ma salive et sens une drôle de saveur dans celle-ci, je crache au sol pour vérifier si je vais bien et je vois quelque chose de noir, semblable à ce que l’autre demeuré produit. La morsure… Rancune, haine, enthousiasme, délire, toutes ces émotions ne me ressemblent pas et c’est sans doute sa substance qui produit cela. Je m’avance alors vers Nathaniel et assiste à sa souffrance sans pouvoir l’aider, le feu luisant sur mes joues et faisant briller mes yeux d’une couleur rougeâtre.
Ils s’embrasent au cœur du brasier et je ne peux rien faire pour les en extraire. La mage s’enveloppe de ce qui semble être de la magie pour repousser les flammes surement et Nathaniel lui ne fait que subir l’attaque. Soudain elle se défait de l’étreinte et le repousse au loin avant de changer de cible, Kôta. Elle prononce les mêmes mots qu’elle a prononcés lors du jour de notre première rencontre, cette technique qui m’a rendu inconscient tant la fatigue était grande et le combat intense. Kôta, tiens bon. Je cours pour échapper au bruit, plaque les mains sur mes oreilles en me dirigeant vers un endroit quelconque puis me couche à terre au dernier moment, mon corps décoré d’égratignures glissant sur le sol poussiéreux. J’entends son cri, mais ma tête se cache dans le cocon formé par mes bras et 6023le sol, c’est désagréable mais ce n’est qu’un bruit. Et quand celui-ci se finit je décide de tourner la tête et je la vois, au milieu de nous, faisant apparaître un éclair qui, en quelques secondes, a plongé vers le premier martyre pour le transpercer. Une giclée de sang vole et le mage se réfugie derrière une colonne après avoir enduré le choc. Je souris alors que je le vois blessé puis l’instant d’après je grimace à nouveau, dégoûté par la réaction que j’ai. Satané poison, il faut que je garde le contrôle jusqu’à ce que le combat se termine.
Un dense brouillard apparaît, nuage de fumée nocive nous empêchant de percevoir quiconque au-delà, seule une bulle me protège du supplice. J’avance puis je sens une odeur, semblable à celle de la cigarette brûlée, elle me parvient aux narines puis je fronce les sourcils lorsque celle-ci se fait de plus un plus intense. Je n’aurai pas du avancer. Deux secondes plus tard elle se dissipe légèrement alors que lentement la bulle d’air me suit. Il me protège tant qu’il y arrive, Nathaniel. Il doit souffrir, je dois l’aider pour le remercier. Au moins il aura reconnu le fait que j’étais enchaîné, moi le vrai. Je regarde vers le plafond puis je vois les trois orbes léviter tranquillement. Elles sont encore là, les trois étoiles que j’ai invoquées quand tout a commencé. Très bien, je sais quoi faire. Soudain quelque chose tient ma jambe, je vois Kôta à terre, m’ordonnant d’aider Nathaniel, seul avec deux clones. Je plisse les yeux pour vérifier si c’était bien le leader puis je sentais cette aura dégoûtante qui me coupait l’envie d’utiliser la magie. Soudain une masse sombre se recompose derrière le mage et je l’attrape par le bras pour le maintenir sur mon épaule.
Okay, mais tu viens avec moi !
Sans qu’il comprenne pourquoi, je cours et fuit la chose difforme pour rejoindre l’endroit que Kôta m’avait pointé du doigt. Une fois le mage aperçu, je guide mes sphères lumineuses devant chacun d’entre nous en posant Kôta à terre, au moins il aura bénéficié de ma bulle d’air en venant avec moi. Je suis avec deux blessés, ça va être difficile mais ce ne sont que deux clones après tout. Les bras croisés contre mon corps, mes mains sur ma poitrine, je murmure quelques mots puis assiste à l’effet de ma magie. Tant pis pour la prestance, j’aurai droit à ma session de purge moi aussi, en espérant que cela évacue le poison.
Bénédiction de Séléné – Astres Volatiles
Les sphères qui sont devant Kôta et Nathaniel s’avancent lentement puis grandissent en s’approchant d’eux et finalement les englober tous les deux avant de disparaître, soudain un halo lumineux se forme autour d’eux, d’un vert agréable qui vient soulager leurs douleurs. Je jette un coup d’œil vers Nathaniel et je me dis que je peux rien faire de plus que de contenir la douleur, sa plaie est bien trop profonde puisqu’elle a traversé tout son corps. Au moins ça le maintiendra conscient. Je sens une nausée s’installer mais je lutte pour me contenir, il me faut au moins faire disparaître ces deux clones. Je lève ma lame puis la pointe en direction du double « moi ».
Je comprends la douleur de ta partenaire quand elle a eu affaire à moi, une si belle gueule d’ange…
Je souris malgré le malaise puis je m’avance dans le nuage noir pour les attaquer de front, les deux doubles qui ont failli en finir avec Nathaniel. Lame vers l’arrière pour un élan prometteur, je dessine un demi-cercle avec mon épée jusqu’à ce qu’elle rencontre celle de mon double. Le duel commence. Métal contre métal, je fais glisser ma lame sur la sienne pour finalement me décaler à gauche et éviter le coup. Je repars à l’attaque la seconde d’après, seconde ou son arme retombe pour percuter le sol. Je suis à sa droite et en tant que droitier il aura du mal à freiner la course de sa lame, je pense que mon coup l’a touché et j’en profite pour lui donner un coup de pied au torse pour le repousser au loin. A ma gauche je vois Kôta, le faux, il ne semble pas utiliser sa magie pour le moment alors j’en profite pour changer d’adversaire. M'avançant vers le clone, je propulse l’orbe lumineux en direction de la copie pour qu’il explose à son contact. Faible explosion mais suffisante pour faire disparaître le clone, je ne sens plus aucune menace pour le moment et je me retourne vers mes alliés pour finalement vomir cette substance noire, ce fiel qui change mon comportement. Je libère alors un dernier crachat noir puis je me redresse, fièrement et le sourire au visage pour les voir, tous deux à terre.
Bon, je veille sur vous, ne bougez pas. Si les clones se ramènent vous pourrez vous reconnaître à la lueur qui est autour de vous, elle est maintenue deux minutes. Quant à moi vous me reconnaitrez à ma magie, il me semble que ses clones ne la copient pas et j’ai l’impression que je vais devoir en faire appel à plusieurs reprises. Kôta, si tu pouvais retirer ta zone cela m’arrangerait, j’ai vu un truc ignoble derrière toi quand j’ai fuis et j’ai bien peur que l’effet secondaire soit une menace pour moi mais pas pour lui. Surtout avec notre formation où je dois vous protéger. Nathaniel quant à toi si tu pouvais retirer ta fumée ça pourrait nous redonner de la vision et ce serait pas mal, surtout que là on peut vous voir avec le halo lumineux qui vous entoure.
Je les regarde, eux qui sont tous deux en piteux état puis je souris, sans raison réelle à vrai dire, encore une fois l’effet de ce poison surement.
Sujet: Re: Les Fragments de nos démences [Groupe D] Mer 28 Mai - 16:31
Invité
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♠ Ajatar Virke ♠
♠ Sacrifice ♠
L'éclair s'abat, impitoyable. Elle s'effondre à nouveau, s'effondre sans même en prendre conscience alors que ses lèvres s'ouvrent pour laisser jaillir un flot noire et bouillonnant. Elle vomit. Vomit à nouveau sans même le sentir, tel était la perversité du sacrifice du toucher, et ce n'est plus sa bille qui vient se répandre sur le sol, non c'est du fiel qui émerge de ses lèvres pour se répandre en une marée noire et immonde. Et doucement, lentement, elle se relève, nulle douleur pour l'entraver alors que de sa beauté ne subsiste plus qu'un visage défiguré,brulée d'où le fiel s'échappe des plaies, que son corps entier saigne, saigne de rouge et de noire au niveau de sa chaire tuméfiée, de ses plaies provoqués par les fils d'acier.
Et alors qu'elle se redresse, pitoyable et piteuse, cheveux à moitié calciné, reflet perdue d'une beauté passé ce n'est que la rage qui bouillonne et l'habite en cette instant, prête à ne plus jamais ressentir la simple sensation du touché alors que le sacrifice continue, qu'elle le maintient dans ses dernières réserves de magie que la haine stimule par le fiel dans sa chaire et ses os.
Elle ne sent pas la pression, la poussée d'une main contre sa peau pour l'entraîner, sa magie prête à frapper avant que final dans ses yeux d'azur seule beauté intacte dans son être violé elle n’aperçoive son allier l'entrainer. Et dans le sillage de ses pas le sang s'écrase au sol, sang teinté de fiel, le sacré pervertie par la haine.
Il la laisse, laisse là dans un des sombres recoins de la pièce alors qu'elle s'écroule à genoux sans même en prendre conscience directement, membres à bout sans qu'elle ne puisse le ressentir, prête à tout pour les anéantir, sa colère hurle et abonde, puis elle la voit, cette fumée qui se répand ici là, véritable cancer venant alourdir l’atmosphère, alors qu'en son centre né et grossit la bête, l'horrible monstre que sa magie entière ne peut accepter. Et alors que la fumée les enveloppes, que le poison vient se distiller, elle se redresse lentement, toussant sans même en prendre conscience, sans même voir qu'à plusieurs mètres le sang qu'elle a perdue vient nourrir l'infâme bête.
Ses réserves quasiment à terme elle lâche sa magie dans l'explosion de sa furie, pervertie par le fiel et la haine dont son être palpite, sa magie explose sous le prix du sacrifice, elle repousse ses limites alors qu'au même moment elle se voit amputé à jamais du sens du toucher, sacrifice ayant trop duré alors que quelque part dans la pièce le petit brun vient perdre son hypersensibilité.
Elle la ressent cette émotion vivante dont elle doit se débarrasser, ce sacrifice ultime pour pouvoir tout annihiler, émotion que jamais plus elle ne veut pouvoir embraser malgré ces quelques heures d'existence qu'on lui a accordé.
Kardia : Espoir.
Et alors que la lueur agonisante entame sa décomposition la volonté jaillie, et dans sa suite émerge les tornades, loin de celles rencontrées plus tôt. Médiocres et infimes, la matérialisation de cette faible lueur sacrifiée à jamais. Quatre mini tornades d'un mètre de hauteur pour cinquante centimètres de diamètres venant danser pour s'unir, grandir, grandir en une seule pour balayer la fumer par les vitres éclatés, une trentaine de seconde même pas alors que dans la mort de l'espoir elle disparait, éclate comme si jamais le vent ne s'était manifesté, rendant plus ou moins visible la scène se déroulant devant ses yeux.
Scène qui lui tire un hoquet d'horreur, comme si son être entier reprenait conscience de valeurs vagues, du sacré. Il est là à quelques mètres d'elle, cette immonde créature noire et dégoulinante, bouillonnante aux crocs infâmes et infectes, crocs qui ne sont que des restes d'ossements. Elle le voit balancer le cadavre éventré et mutilé d'un Uriel, boyaux à l'air, côtes explosé en papillons. Elle vomit. Vomit alors qu'elle se purge sans même en prendre conscience, que dans ce nouveau flot immonde, le fiel infime.
La rage et la haine baissent sensiblement face à l'horreur et la résolution née, plus forte que sa colère souveraine, embrase le sacré, une seule certitude celle que sa magie peut l'arrêter alors que devant ces yeux après la tentative vaine du petit brun la chose se reconstitue, plus forte encore que jamais.
Elle se redresse, lentement, pitoyable et pourtant indomptable, et dans ses yeux d'azur brillent la détermination alors qu'elle entre en mouvement vers la chose, lentement, qu'elle marche, déesse carbonisée, sorcière que le buché à déjà tué même si elle est encore capable de s'animer par le sacrifice définitif du sens du touché. Et alors qu'elle approche le corps encore suintant de fiel la chose semble prendre conscience de sa présence, change sa trajectoire, lui fait face pour venir l'engloutir de son immonde mâchoire. Et dans son esprit elle sait ce qu'il lui reste à faire, elle sait que c'est maintenant ou jamais que cette chose doit être tentée, la dernière possibilité que sa magie sacré permet, le sacrifice ultime et sacré.
Et alors que la chose s'approche, prêt à l'engloutir, qu'ils ne sont plus séparé que d'un centimètre le prix est annoncé.
" Psyché : Âme "
Et la volonté jaillie alors qu'en elle tout se rompt, l'erzat d'âme qu'on lui insufflé en la créant se brise en un millier de fragment alors que la magie jaillie. Que la volonté vient frapper la bête de pleins fouet en une lumière d'une blancheur immaculée, celle de l'âme purifiée dans le sacrifice ultime. Un hurlement strident retentissant, un râle d'agonie alors qu'à l'unisson elle et la bête hurlent. Que la masse noire se désintègre, que la chaire carbonisée vient se décomposée, portée par le vent, tel une illusion brisé dans la déferlante de son âme sacrifiée. Erzat d'âme incapable de survivre ou d'encaisser le prix du sacrifice, car il n'est qu'un erzat insufflé.
Puis la lumière cesse, tout disparait alors que sur le sol ne subsiste plus rien, qu'elle a disparue, évaporée, illusion brisée, et que de la masse noire ne reste plus que les côtes arrachées tombant sur le sol tel de vulgaire osselet.
L'acte du sacrifice transcendé.
♠ ♠ ♠ ♠
Nouvel ordre de poste : Uriel - Kota - Drake
Sujet: Re: Les Fragments de nos démences [Groupe D] Sam 31 Mai - 5:01
Uriel Rudraksha
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Titre : Rude crachat Crédit : bebebe ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10638/35000) Mérite: (272/400)
Sujet: Re: Les Fragments de nos démences [Groupe D] Sam 31 Mai - 22:42
Agrippé à la jambe de Drake, agrippé à la vie comme jamais, Kôta se laissait trainer par son allié qui l’amenait en un lieu où l’air était un minimum respirable. Il était toujours sonné, usé par la trop grande consommation de magie et par les nombreux coups et blessures qu’il avait encaissé ces derniers instants. La fatigue et la douleur restaient présents, même si une douce lumière commençait à l’envelopper, un cadeau du jeune pégase pour qu’il tienne bon. Kôta rampa sur quelques mètres, s’éloignant de ses alliés pour s’appuyer contre le rebord d’une stèle de la pièce. Il sentit son corps se comprimer tout entier dans un don d’énergie magique qu’il louait à Uriel, son adversaire qui se déchainait dans la salle. Il ferma les yeux, trop faible pour esquisser le moindre nouveau geste. Ses sens troublés ne lui permettaient que de deviner les évènements autour de lui : Drake continuait, seul, le combat contre les innombrables clones, clones qui se multipliaient à cause de Kôta qui offrait délibérément sa magie au cracheur de fiel ; la dernière femme, en piteux état, était confrontée à l’énorme bête gluante pour laquelle il avait une grande responsabilité dans sa création à cause de sa furie et qu’il n’avait pas réussi à détruire. Toute la scène apocalyptique autour de lui n’était que le fruit de sa création, il n’en était que l’unique responsable. Il aurait pu assurer les arrières de Nathaniel mais il a préféré, mué par une colère inaudible, rester solitaire et oublier ses alliés quand ils ne lui étaient guère utiles. Il aurait pu vaincre Uriel sans le provoquer avec le Devil’s Gift et permettre cet acharnement de fureur dans l’atmosphère. Il aurait pu être meilleur mais encore une fois il n’était que trop faible. La colère furieuse qui l’habitait, incapable d’être retransmise à cause de sa pseudo-léthargie, de son absence momentanée due à la combinaison de la fatigue et de la douleur, se métamorphosait au fond de lui en une complainte silencieuse. Il n’était plus hargneux envers les autres qui l’entouraient car il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Il s’imaginait sa piteuse allure, les vêtements en lambeaux, la jambe ensanglantée et le visage recouvert de gerbe noire, et ne pouvait que ressentir une violente haine envers sa propre personne. A cet instant, Hirata Kôta haïssait profondément Hirata Kôta.
Il y eu du vent dans la pièce, le poison fut dégagé et un poids s’envola des épaule du Leader déchu. Il comprit que Salomé venait de disparaitre, emportant avec elle le monstre dégoulinant. Seuls les clones d’Uriel et le réel Drake restaient debout. Nathaniel, le corps littéralement en lambeaux, semblait mourir à petit feu. La magnifique salle de bal qui les avait accueillis était désormais à l’image d’eux tous : simplement et profondément détruite. Kôta sentit un ultime don glisser vers Uriel, et ce phénomène qu’il n’attendait plus lui confia un semblant d’espoir. Il se redressa, lentement, en s’aidant du support dans son dos. Chancelant, il s’approcha du centre de la pièce, une once de détermination dans le regard. Il rejoignit Drake Fulgur pour faire face à un clone de Drake Fulgur et à un clone de lui-même. Il ne détachait pas son regard du miroir de lui-même, la rage contre son être toujours présente au fond de ses entrailles, une rage qu’il pourrait faire jaillir contre son alter-égo factice. Le clone du mage blond s’empara du corps inanimé de Nathaniel et menaça de le tuer s’ils intentaient le moindre mouvement. Le réel Drake, à ses côtés, restait figé, et c’était tant mieux, car Kôta savait comment les sortir de cette situation alarmante. Huit dons de Devil’s Gift avaient été achevés, il avait envoyé 80% de son énergie magique à Uriel, et il était temps de tout récupérer. Il claqua des doigts et en l’espace d’une seconde, la quasi-totalité de l’énergie que Kôta avait offerte à Uriel fut arraché du corps du maléfique personnage pour réintégrer son corps originel. En l’espace d’une seconde, Uriel s’écroulait intérieurement à cause de la décadence de son énergie. En l’espace d’une seconde, Kôta obtint un nouveau souffle par toute l’énergie qui s’insuffla dans son corps. C’était l’effet du contrecoup du Devil’s Gift.
Kôta profita de cette seconde où Uriel n’avait plus aucune attention sur ce qui se passait autour de lui pour agir. Fier de sa nouvelle force, il utilisa Flow pour bondir en direction du premier clone, son propre clone, et il ne s’arrêta pas sur ce chemin, le dégommant littéralement, l’expulsant comme s’il envoyait valser tous ses maux. Il continua en direction du clone de Drake qui tenait lâchement la dépouille de Nathaniel et s’empara de son corps transi pour le projeter contre le mur dans son dos, l’accompagnant dans ce soudain envol pour le bloquer contre la rigide paroi. Kôta dévisagea le visage de son ennemi avec toute la colère qu’il avait dans son corps… toute une colère qui disparut instantanément. Une larme coula sur sa joue qu’il chassa d’un coup de tête. « Putain Uriel je t’avais promis de plus pleurer, mais c’est franchement horrible de se battre contre toi… Heureusement que Monsieur l’Ours n’est pas là pour voir ça… Je suis désolé, je sais que tu n’aimes pas quand je dis ça, mais je suis sincèrement désolé. » Après s’être excusé, il passa à l’action et décrocha un violent coup de tête en plein visage du dernier clone qui explosa sous le choc. Le corps que Kôta tenait fermement s’évapora, réduit en poussière.
Kôta se laissa choir sur le sol, exténué par l’intense combat qu’il venait de vivre. Aucun adversaire n’était en vue. Drake tenait encore debout, mais Nathaniel était mourant, et il fallait le prendre en charge pour ne pas qu’il trépasse. Fixant le mur à un mètre devant lui, n’osant se retourner, il parla à haute et sûre voix : « Drake… Tu peux soulager la douleur, c’est ça ? Concentre-toi sur Nathaniel. Il ne faut pas qu’il pense qu’on l’ait abandonné. Il ne faut pas qu’il soit en proie au désespoir. Il faut qu’il se batte pour survivre, en attendant les secours. » Il regarda sa jambe blessée, qu’il pansa comme il put en piochant dans certains lambeaux de ses vêtements. Il se releva. La fatigue, la douleur, peut-être que c’était contraignant. Mais il restait l’espoir, et c’était plus fort que tout. Après un long soupir, il fit demi-tour pour rejoindre Drake. Le regard neuf.
Sujet: Re: Les Fragments de nos démences [Groupe D] Mer 4 Juin - 15:03
Groupe D : ¤ Kôta Hirata ¤ Nathaniel ¤ Drake Fulgur
Disparus, ils ne sont plus là alors que ne reste que la salle de bal ravagée. Le choix, vous ne l'avez plus alors que Drake commence à se sentir étrange, et que même si vous êtes blessés, l'état de Nathaniel est des plus préoccupant. Une seule solution s'imposant alors, suspendre la mission pour l'escorter vers le point de rendez-vous fixer avant l'entrée dans le palais, le centre où doivent être conduits les blessés et les libérés pour un briefing de la situation et une escorte efficace.
Et c'est mal en point que vous soulevez le corps de Nathaniel inconscient pour vous y diriger lentement, alors que dans le sang de Drake le poison distillé par le clone d'Uriel commence à faire effet.
Sujet Clos
(Désolé mais j'accélère pour lancer la dernière phase.)
♦ ♠ ♦ ♠
Sujet: Re: Les Fragments de nos démences [Groupe D]