Un écho sourd sous le tumulte d'une brise légère, le vent s'infiltre et vient résonner au coeur des ruines millénaires. La température chute et la nuit s'abat alors que la lune s'élève dans la nature perdue bordant la frontière de Bosco. Nature sauvage où seul les carcasse d'anciennes vies jalonnent ci et là le décor sauvage, ruines que la guerre et le saccage ont fait naitre dans leurs massacre de vies si fragiles... Le blasphème d'un cadeau vibrant, la vie et son droit, le droit de survivre, ce besoin qui fait des êtres plus qu'un simple chaire dans la rechercher d'un espoir vain, d'un but futile.
Caché dans l'ombre et les croyances, dans la religion ou la foi. Vivre. La foi d'une gamine paumée, que le temps à ravager, que le glacier à modeler dans sa cécité divine, la foi de celle capable de jouer avec sa vie, comme on joue au dès, car quand la mort frappera c'est que le temps sera venue. Une certitude qui dans la foi était née, l'ordre n'est pas humain. Divin. Et face au constat, face à la déchéance d'un organe corrompue dans ses plus profonds sous bassement il ne reste plus qu'une solution. Périr pour revivre, foi mystique et guerrière d'une idéaliste bafouée. Que l'ordre humain doit périr et dans son sillage le divin revivre, une seule certitude concernant un monde perdue et corrompue. L'ordre n'est pas humain, l'ordre est divin : anarchie. Anarchie et chaos, tel sont les règles du monde, tel sont ce qui permis sa création, l'ordre divin qui a permis notre présence. Et dans cette poursuite d'un idéale, d'un monde parfait, utopie bousillé alors chaque sacrifice est une pierre sur l'édifice agonisant de l'anarchie rampante, vibrante alors que seule la vie et sa survie sont l'ordre à défendre, propre à chacun, combattre ou mourir.
Les flammes des bougies dansent sous le souffle de la brise, illuminent sous la lueur d'une lune divine, cercle tracé au cœur des ruines alors que la lune pleine illumine. Plusieurs jours pour réunir les ingrédients nécessaire, plusieurs jours durant lesquels on ne devait à aucun prix pouvoir la reconnaître, dernière pièce d'une renaissance teintée d'ombre et de lumière alors que es arabesques se dessinent dans son esprit, que s'imposent les lettres calligraphiées d'un rituel oublier.
Et le cercle est prêt, disposé au centre des pierres mutilées, cercle teinté de rouge alors que par le sang de celle qui doit le pénétrer ce dernier doit être tracé. Le sang comme la vie coulante, comme l'apparence agonisante alors que sur la ligne pourpre et poisseuses trônent les trois bougies se consumant dans le néant. Noire comme la lueur agonisante du corps, Soma. Rouge tel la passion vibrante du coeur et de l'esprit, Kardia. Blanc éclatant de sa fragilité stupéfiante, l'Âme, Psyché.
Une inspiration alors que la silhouette nue pénètre l'enceinte du cercle créée dans et par son sang. Un souffle, une inspiration alors que sur sa peau luisent les rayons lunaires, que sa chevelure blonde étincelle d'une pureté éternelle. Et les yeux clos s'ouvrent pour révéler leur azur sacré, vide de leur cécité, vibrant d'une magie oublié alors que les énergies se révèlent autour d'elle. Une expiration, inspiration alors que la main encore entachée de sang tient l'atamé contre son coeur tel un enfant à protéger, son salut et sa damnation.
Un souffle alors que sous la lune elle écarte les bras tel un ange déchue, que son visage glacé se tourne vers le ciel et son astre vibrant. Canalise la pureté, la féminité et le changement dans sa symbolique sacré. Un souffle alors que ses lèvres s'ouvrent pour entamer le rituel dans une langue oublié, psalmodie tel une sorcière issue des mythes antiques, et sous l'impulsion de la voix les flammes dansent plus brutalement que jamais, grandissent et consument la cire de leur ardeur chantante. Et que dans la litanie étrange la volonté imprègne l'atamé, qu'aux rythme de l'incantation elle entre en mouvement, qu'au mot soma la lame vient lécher ses lèvres rosées, qu'au mot Kardia il descend pour caresser la poitrine de sa lame aiguisée alors qu'il commence a briller. Qu'au mot psyché la lame vient danser devant l’œil azuré, pointe à un millimètre de le crever alors qu'elle déverse sa magie, volonté, que retentit le cri de la banshee vibrant du prix annoncé au moment où la lame vient se loger dans la terre au centre du cercle ensanglantée.
" THYSIA : APPARENCE "
Puis soudain le silence, le silence angoissant et agonisant, une seconde seulement alors les flammes grandissent d'une hauteur démesurée, véritable mur de feu venant naitre sur le tracé écarlate. Que de la terre la lame étincelle dans la projection de la volonté, que de la lune et de la terre la colonne de lumière vient frapper la blonde tel un étau pour la broyer, noyer alors qu'elle cri. Que dans la lumière blanche et aveuglante son corps change, que les cheveux blond deviennent brun, que son visage change en de nouveaux traits effilés et glacés, que son corps entier change sous la déferlante de la magie divine. Thysia.
Puis tout cesse, tout se coupe et disparait alors que la silhouette féminine s'effondre au sol, inconsciente, et dans le coeur de la nuit seule est resté intact le regard vide de clarté, l'azur de celle que sa propre magie avait frappé de cécité.
Une apparence perdue à jamais, apparence que de toute façon elle n'avait jamais plus contempler. Un Rituel pour renaître plus déterminée que jamais, Un Rituel pour tuer celle que le Conseil avait tué. Une foi pour vous consumer.