De tout les mystères du monde il en existe un qui de tout temps a rongé le coeur des hommes. Un mystère si puissant que son mot, sa teneur plus que toute autre à fait naître les idées les plus folles, les croyances les plus puissantes... Une simple question face à son caractère inéluctable, car de ce mystère nait une certitude, issue du néant pour y retourner... Et tout en ce monde, toutes les croyances et les actions sont influencés par cette chose qui fait naître la peur... Une seule chose faisant trembler l'humanité...
La mort.
Qu'est-ce que la mort ? Qu'y a-t-il après la mort ? La lumière pour le paradis ? La descente aux enfers ? La survivance d'une énergie, d'un esprit ? Ou le néant... Le simple néant auquel inéluctablement chacun doit retourner. Issue du néant pour un jour le retrouver...
Et si la mort n'est rien, si rien ne survient après qu'elle vous frappe alors que signifie la vie ? Qu'elle est sa valeur si chacun doit redevenir poussière ? Vivre pour fuir la mort et son idée, vivre pour conquérir son hypothétique après ? Vivre pour oublier ? La plus grande peur de l'humanité, race grinçant d'un égo démesuré, de l'impossibilité d'accepter que leur vie n'a aucune valeur en sois si ce n'est celle de vivre. Alors il faut briller, chercher la puissance, marquer le monde de son empreinte... Pourquoi ? Car si rien ne survient après la mort la mémoire reste elle intacte, un seule moyen de la contrer, entrer dans l'histoire et que notre histoire soit pour toujours conter, que notre mort spectaculaire ne puisse être oublier... Réponses que personnes au final ne connait, une seule certitude que partage l'entière humanité, une certitude le renvoyant à sa nature animal et profonde...
Tout le monde meurt.
Mais qu'est-ce que la mort ? Et dans leurs réponses, les plus sceptiques, les scientifiques vous font frissonner, car la mort n'est rien d'autre qu'un fait. Un simple état, un état caractérisé par une rupture définitive dans la cohérence des processus vitaux nécessaires au maintien de l'organisme considéré, ce qui distingue la mort d’une altération temporaire comme dans le cas de l'hibernation ou certaines congélations. La mort comme une simple rupture, un fait des plus simples si il en est, l’arrêt des fonctions de base d’une cellule qui alors disparait. Et après ? Après le corps entame le procédé, issue du néant pour y retourner, chaire se décomposant pour qu'au final ne subsiste que les ossements. Un jeu d'osselet comme seule trace physique d'une existence passé... Alors qu'est-ce que la mort ? Qu'est-ce que la vie ? La mort peut-elle être déjouée ? Si ce n'est indéfiniment au moins temporairement ? Et quand le corps meurt que reste-t-il de notre esprit ? De notre âme ? Existent-elles vraiment où ne sont-elles qu'une illusion issue de la peur la plus profonde d'une race arrogante ? Questions sans réponses, questions auquel personne ne pourra trouver de solution... La mort comme le plus grand mystère issue de la présence de la vie, un cycle sans fin, éternel et inconditionnel. Un simple fait.
Tout le monde meurt.
***
Sur la table glacé il git là. Corps cadavérique aux couleurs ternes, froid, vulgaire tas de chaire, yeux vident pour quiconque tentera de les voir. Vide de tout, vide de vie, un simple tas de chaire aux muscles raidies. Est-ce ça mourir ? Et autour du corps nu privé de toute dignité, aux cheveux blonds ayant perdu tout éclat les corps s'affaissent, se presse. Partir dignement, que le corps puisse être présenté, une dernière fois honoré, comme un rite permettant de supporter l'idée, comme un rite pour espérer qu'après la mort quelque chose peut arrivé. Alors dans un dernier espoir futile on préserve la mascarade, celle de la beauté, de la dignité malgré l'absence de vie, malgré le fait de n'être plus qu'un tas de chaire prêt à se décomposer sous les ravages du temps. Tel une poupée glacée alors que le temps continue de s'écouler, qu'aux couché du soleil la danse macabre sonnera le glas d'une existence qui n'aura jamais marqué le monde.
Le soleil se meurt à l'horizon alors que commence la procession. Procession d'inconnus soulevant le cercueil de bois d'une pauvreté simple, un simple cercueil de bois alors que les gardes avancent et que dans l'assemblé ne se trouve que trois visages familiers, un chat bleuté et son compagnon aux cheveux roses et lui. Celui qui d'un mouvement pouvait pénétrer vos pensées les plus intimes.. Seul être avec lequel la vie devenue mort avait entretenue un lien particulier. Le seul s'étant déplacé à l'annonce de la nouvelle, peut-être le seul informé jusqu'à présent. Et la procession continue alors qu'autour du cercueil ou luit le symbole du Conseil et son cortège se rassemblent les passants et villageois intrigués. Triste vérité de celle qui ne manquerait à personne, une vie solitaire dont le glas avait sonné, un enterrement par et pour des inconnus aux visages figés. Aucun discours alors que le cercueil ouvert finit par être déposé. Aucune famille pour parler ou s'avancer. Aucun éloge funèbre pour l'aveugle à la froideur du glacier. Juste une lente contemplation, contemplation devant la beauté d'un corps réduit à l'état de chaire. Vanité. Quelques minutes de silence puis le cercueil claque alors qu'on l'a refermé, que le creux dans la terre vient recevoir son dût, un premier jeté de terre avant les autres dans le défilé des ombres inconnues. Défilé mortuaire avant la mise en terre.
Et le temps continue de s'écouler alors que tous ont quitté la scène, terre fraichement retourné au milieu d'un cimetière désert. La nuit tombe et avance, sa lueur brillant sur les stèles funéraires. Une simple pierre dressé, un simple nom gravé au dessus de l'emblème du conseil et d'une date.
Synn Exécutante du Conseil XXX - 785
La simple trace d'une existence perdue.
***
Et au coeur de la terre une faible vibration. Impulsion alors que le corps a entamé sa décomposition. Une brise, une brise de chaleur alors que la volonté réintègre le corps sans vie. Une faible chaleur et la douleur alors que le sang se remet en mouvement, que le coeur vibre d'une faible pulsation, s'injecte de rouge et de sang arrêtant sa faible décomposition, la douleur alors que la nécrose des poumons se stoppe, que l'air vient s'y engouffré provoquant la douleur d'un millier de lames acérées alors que l'ensemble des organes recommence a pulser. La douleur et un sursaut du corps dans une respiration étouffé. Une inspiration alors que sous l'impulsion de la volonté lentement les tissues reprennent vie, que les battements du coeur reprennent, de plus en plus violent et que l'air vient faire meurtrir les poumons. Un sursaut choc alors que le corps livide convulse, que le visage paisible se redresse dans une inspiration de dément avant de s’étouffer, tousser jusqu'à en cracher du sang alors que les yeux azurés se sont ouvert d'un mouvement brisque dans la prison funéraire de bois et terre. La douleur, la peur et l’effroi alors que le visage perd sa quiétude morbide pour la douleur torride, que lentement elle reprend vie dans la déferlante de sa magie. Tousse et reprend lentement conscience, le corps avant l'esprit après le néant, néant totale alors que le dernier souvenir revient, un prix annoncé avant l'arrêt du coeur et des poumons. Le souvenir d'un prix payé d'une année de vie alors que lentement tout revient, qu'elle s’étouffe et commence a paniqué dans son linceul de bois. Gorge sèche incapable de crier ou même de parler, déshydratée dans une journée ou la mort froide l'a enlacée. La panique avant que la douleur qui vous traverse ne vous force à vous calmer, que vous réagissez alors que le plan revient, que vous prenez conscience de votre condition, enterrée. Le calme puis le silence alors qu'elle reste là, allongé dans son coffret, que peu à peu la peau reprend lentement des couleurs, que sa respiration se calme et s'apaise enfin, qu'elle rassemble ses pensées malgré sa condition funeste. Un souffle, ses yeux se ferme alors qu'elle annonce le prix, le prix de l'ouïe avant que ne s'élève le cri de la banshee, que son son impulsion et sa proximité le bois explose venant meurtrir sa chaire, que la terre s'engouffre par la fissure béante de sa propre tombe.
L'air qui vient à manquer alors que la lutte pour la survie à commencé, que frénétiquement, se blessant davantage dans ses mouvements le corps tente de se faufiler, creuse de ses membres encore froid et engourdis, que dans le cimetière désert la main émerge de la terre dans une impulsion frénétique. Une main puis une autre alors qu'elle sent l'air, creuse dans la panique du supplice de l'entérée, creuse pour s'extirper alors que sa tête et son buste émergent de la tombe, tel un zombie revenue d'entre les morts de sa peau cadavérique. Creuse malgré la fatigue et l'horrible condition de son organisme pour finalement s'extirper. Se laisse tombé sur le coté, couverte de terre et reprenant désespéramment son souffle. Les minutes s'écoulent et elle tente de se relever, chancèle et titube alors que dans la continuité d'un plan macabre ses mains repoussent la terre pour combler le trou. Que le temps passe et qu'enfin elle tienne sur ses jambes tremblante, vacillent et entre en mouvement, que sous la lueur de la lune la silhouette décharnée quitte le cimetière et sa ville funéraire, libéré des chaînes d'aciers d'un organisme corrompue jusqu'en son sein mal formé. Le Conseil et ses poupées manipulées. Une nouvelle aube et une certitude née, l'ordre n'est pas humain.