Au détour de la rivière [mission Altiel] Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Ven 9 Aoû - 18:49
Uriel Rudraksha VIDEO
Au détour de la rivière
~ E lle était là, devant lui, incarnation terrible de la nature dans toute sa splendide cruauté. Belle et froide, Reine de sève et d'humus, exempte de miséricorde, d'où émanait les échos du bruit du vent dans les arbres. Mais l'être, à la distraction volatile ou à l'esprit autiste, il ne le savait, ignora son éloge diplomatique, comme parcouru d'un intérêt soudain pour l'environnement dans lequel ils évoluaient. Uriel attendit, prudent. Il continuait d'observer, dans un mutisme complet, l'entité dans ses gestes et expressions, pour la jauger dans ce qu'elle valait et, surtout, dans ce qu'elle pensait. Et tout autour d'eux le silence. Oppressant, asphyxiant, comme une aura malsaine et sourde se dégageant d'un peu partout à la fois, sans trop réellement savoir pourquoi. C'était ténu, encore, du moins pour lui, mais respirer dans cette atmosphère lui faisait un peu penser à respirer par une chaleur étouffante d'été, sans une seule once d'air frais et une température continuant de monter. Il le sentait clairement, maintenant que son attention se focalisait en un seul et même point. Il aperçut bien vite une sorte de souffrance silencieuse s'afficher sur le visage de la dénommée Syla, comme un malaise profond mais indéfinissable, dont le jeune homme ignorait la cause mais qu'il se doutait être cette mélasse poisseuse et indéfinie qui les entourait._ La terre se meurt... » Elle les regarde, avec avec dans le regard l'éclat froid du poison dans les veines._ Je vais vous montrer. » Et elle leur montra. Il lui suffit d'un mot, d'un seul, pour faire basculer le calme relatif mais tendu dans le chaos infernal de la douleur. Son cœur fit un bond dans sa poitrine, quand il crut qu'elle l'attaquait, sans remarquer de prime abord qu'Altiel subissait le même sort. Sans crier gare il fut prit dans les entrelacs végétaux du sol et son premier réflexe fut de porter la main à sa garde pour dégainer et trancher vite fait ces saloperies. Mais l'arme n'eut pas le temps de chanter que, déjà, elle tombait sur le sol de terre en un bruit mat. La douleur dans sa poitrine explosa comme un infarctus en une fraction de seconde sans qu'il ne lui ait été laissé le luxe de réagir ou même de se préparer au choc. Il sentit la corruption de la terre s'infiltrer en lui comme un mal insidieux, toucher le cœur et déchaîner le fiel monstrueux. La substance s'anima sur le champ et jaillit en lui comme les flots noirs et incandescent d'une mer de flammes, brûlant dans ses veines chaque parcelle de lui-même tandis qu'il laissait échapper un hurlement primal de souffrance. C'était comme d'avoir un soleil brûlant dans le cœur, mais un soleil noir, qui vous dévorait de l'intérieur. Submergé par l'instinct et la corruption, la substance bouillonnante coula de sa bouche et de ses yeux comme s'il rendait son déjeuner. C'était comme un feu liquide et évanescent qui tentait de s'échapper de son corps, par sa propre volonté, pulsant comme au même rythme que la corruption dans la terre et, pire encore, répondant à celle-ci, comme si elle cherchait à la rejoindre. Il sentit en lui toute l'horreur du gouffre qui se nichait en son sein et, par-delà la douleur, il en appela silencieusement à l'aide. Déjà le cri se finissait en un feulement paniqué alors qu'en son âme surgissait l'un de ses mentors et qu'il n'était plus totalement humain. Les mains prises sur sa poitrine, crispées comme s'il eut été capable de se saisir de l'organe pour le faire taire, il ne contrôlait plus rien tandis qu'il commençait à labourer sa chair de ces griffes acérées. Balafres noires et profondes qui s'ouvraient de plus en plus sur sa poitrine libérant plus de fiel encore, comme si la douleur physique pouvait le ramener à la réalité. Creuser, creuser et creuser plus pour extraire ce mal qui le rongeait et s'en défaire. Incapable de supporter ce qu'il ressentait, les instincts exacerbés à en claquer, c'est dans la mutilation qu'il trouvait le dernier recours, à peine conscient de ce qu'il faisait. Le sang qui bouillonnait vint noircir sa chemise et couler entre ses doigts. De rouge, il était devenu d'ébène. Le goût âcre entre ses crocs affola plus encore cette folie et, perdu dans une lutte contre lui même, son corps déformé et la pupille étrécie dans ces yeux aux ors du soleil dans les arbres, c'était le spectre d'Huanchi qui s'était emparé de lui et qui tentait de le ramener à la raison, poussant plus avant encore la transformation de son corps pour en prendre le contrôle et le soustraire à lui même. Elle sentait le fiel en elle aussi, mais elle le dompta comme elle aurait brisé la nuque d'une proie d'un coup de mâchoire. Et puis les racines s'en allèrent comme elles s'en étaient venues et, la connexion avec la forêt malade rompue, les jambes libres, il put commencer à reprendre par fragments conscience de ce qu'il était et de ce qu'il se passait, au sein de cet océan de douleur qui se dissipait. Ça n'avait duré que quelques secondes, mais elles avaient semblé une éternité. Tombant au sol en une position prostrée, il était toujours à mi-chemin entre l'humain et l'animal, hybride difforme qui tremblait comme par convulsions et spasmes et dont les doigts-griffes essayaient encore par réflexe d'atteindre un cœur alors que l'Ombre dans la nuit le forçait à s'en éloigner. Elle lui dit quelque chose, mais il ne comprit pas. Il se sentait dans ses griffes comme déjà mort, et il avait peur. Un seul gargouillis sortit de ses entrailles._ J'ai... Mal... » Le bruit des ailes noires d'un corbeau froissa le silence de la forêt, se posant sur une branche haute perchée, et son croassement résonna dans les frondaisons comme le son d'une cloche funèbre. Il était là. Il attendait.
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Spoiler: PS : à tout hasard je rappelle que toucher le fiel, hm, ça fait des trucs OO. Il est partit pour s'apaiser doucement mais je le dis quand même pour le rappeler xD.
Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Mer 14 Aoû - 12:27
Rivière ? Sorcière...
VIDEO La scène n'avait durée que quelques secondes, quelques secondes où le temps s'était tue, où tout avait cessé, tout s'était stoppé au son d'un cri d'agonie. Son regard les avait balayé, de l'un à l'autre, les yeux couleur de sève les avaient observé avec une froideur létale malgré la réaction suscitée. D'un calme à tout épreuve alors que le spectacle l'avait écœurée et fascinée, qu'elle avait vue cette substance noire et dégoulinante suinter du corps de la copie de celui capable de l'invoquer. Elle s'était approchée, avait analysée, regardée. Quelques minuscules secondes où tout avait dérapé. Elle avait vue le spectre animale se dessiner et l'enlacer pour l'aider. Un hochement de tête, des questions muettes. Questions trouvant réponse dans une voix glaciale et létale, pureté du diable. Liés. Tous liés bien contre le grès, ils n'utilisaient jamais se lien, jamais directement, jamais entre eux, car ils ne voulaient rien à voir à faire les un avec les autres. Et l'autre se mutile dans cette fraction de seconde écoulée, et la voix qui répond. Regard d'opale qui observait depuis qu'elle s'était retirée. Sa voix avait résonné dans son esprit détraquée où énigmes et devinettes avaient l'habitude de danser. Le Fiel... L'humanité. Elle hoche la tête alors que l'ombre de la nuit apparait sous ses yeux, distinctement dans une aura virevoltante, puis les racines meurent, se retirent sous terre pour continuer de périr. "Les Grandes Bêtes..." Elle s'approche son corps de sèves et lianes tourne autour de la silhouette effondrée, poupée décharnée où le sang teinté de noir dégoulinait. Deux mots déglutis. Choqué. Totalement choqué alors qu'il s’effondre tel une poupée, que le cri de son frère l'a déchiré sans qu'il n'ai put vraiment discerner ce qu'il se passait, il veut le voir, le regarder, courir et connaître l'origine de ce cri qui a fait vaciller son coeur. Il n'en a pas le temps, l'appel le transporte aux fin fond des vallées sauvages, vallée des larmes. Et à travers son regard elle observe, l'a éloigné pour le préserver, il n'a jamais vue le fiel, jusqu'à aujourd'hui Uriel avait très bien jouer, maîtrisé cette chose sans que jamais elle ne soit révélé à celui qu'il considéré comme une poupée fragile qui ne pouvait le supporter. L'échange se crée en continuité de celui déjà instaurée avec la fille aux milles sornettes. Liés les uns aux autres dans une magie qui les dépassait, dans une magie qui les avait tous un jour damné. Condamnés. Je veux le voir ! Un silence, puis la voix claque impérieuse et souveraine. Pas avant une petite explication. Il se tait. Elle enchaîne. Ce que tu vas voir est normal. Cela va te soulever le coeur et te donner envie de le gerber par tout les pores de ton être, tu vas vouloir pleurer, crier, mais écoute-moi bien : jamais tu ne dois le toucher, jamais tu ne dois toucher cette chose que tu verra suinter de lui. Un regard entre surprise et désespoir qui s'affiche sur le visage d'enfant effondré dans la noirceur d'une terre contaminée. Qu'est-ce que tu veux dire ? Un silence. Sache juste que c'est normal et qu'il s'en remettra, il te l'expliquera lui-même, comme il aurait déjà dût le faire il y a longtemps. Un tourbillon, son esprit retrouve son propre corps dans le tumulte, ses yeux redécouvrent le décor qu'il avait quitté avant la vallée, avant ce corps qui n'était pas celui qu'il possédait. Il le voit enfin, voit le sang noircie suinter des plaies sur sa poitrine alors que la silhouette animale s'est dessinée, que Huanchi s'est révélée. Il court vers lui, veut le serrer contre lui, le toucher, la voix résonne dans son esprit, froide et imperturbable. Non ! Il se retient, se laisse tomber au sol devant lui, copies conformes face à face, miroir déformant des deux déments. Il pleure, les larmes coulent pour imprégner la terre alors que statique elle les observe. Qu'à ses yeux la copie à sut trouver un intérêt jusqu'à lors inexistant. Informations sur lui qu'elle garde dans son esprit. Les mains du gamin, plus si gamin que ça viennent enserre le visage de son frère, le forçant à le regarder, à reprendre le contact avec la réalité, rôles inversés. "Je suis là." Elle disparait, d'un commun accord son corps explose en un tourbillon de feuilles et végétation, va danser avec le vent. Qu'ensemble, d'un commun accord elles font l'impossible, se substituer l'une à l'autre sans que l'invocation n'ai été formulée. Impossible exigé par une situation globale qui pressait, impossible car leurs deux volontés ont dût totalement s'accorder pour permettre cet état de fait et continuer de puiser dans la magie de celui qui leur permet de se manifester. Corps aqueux qui émerge face aux faibles goutes encore en présence dans le lit asséché. Corps se matérialisant dans la forêt silencieuse pour toiser la panthère demeurée, pour faire une chose qu'elle ne va pas apprécier et qu'elle n'aurai jamais cru un jour faire pour cet être aliéné. Corps ne prenant aucune forme tangible alors qu'elle avance, d'eau constituée, transparent et de toute pureté, qu'elle s’immisce entre les deux frères sans qu'un quelconque refus ne soit accepter. Que ses mains aqueuses se posent sur le corps dégoulinant du fiel de l'humanité, que la douleur saisie son corps entier, que son eau purifie en se distillant dans cette substance lui donnant l'impression de brûler, qu'ils hurlent à l'unisson, trois esprits, trois cœurs avant qu'elle ne brise le contact en s’évaporant sous la force de la douleur que le fiel à provoquer, que son corps lutte pour éliminer cette substance immonde qui s'y est mêlée. Qu'elle a aider le jumeau détesté. Disparition qui voit la végétation s'agiter alors que revient sur le devant de la scène la reine de cette constituante de son milieu attribué. Un regard jeté vers les deux jumeaux aux visages choqués. Elle ne leur laisse pas le temps de se remettre de leurs émotions, il n'y a pas le temps. Un regard vers le ruisseaux, avant qu'elle ne se retourne à nouveau vers eux. « Quelqu'un brise les règles, quelqu'un corrompt cet endroit et il DOIT être punis. » Son regard balaye les alentours alors qu'elle inspire profondément malgré le malaise grandissant, cette faiblesse qui l'enlace dans son milieu altéré. Qu'après de longues minutes elle ouvre à nouveau les yeux avant de déclarer d'une voix ne suscitant nul objection malgré la scène s'étant déroulée avant qu'elle ne se mette en mouvement. « Par là. »
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Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Ven 23 Aoû - 0:59
Uriel Rudraksha VIDEO- Tu dévorerais ton propre frère ? »
Au détour de la rivière
~ L a sensation crispante de ces miasmes étouffantes de chaleur, de ces pointes acérées au bout de ses doigts, continuant de sillonner la chair dans son esprit comme autant de rayures rouges sur l'unicité déjà bien fracturée de sa psyché vacillante et raccommodée. L'espace d'un instant, il n'était plus rien resté d'autre dans le cœur qu'un esprit réduit à ses plus basiques composantes reptiliennes : l'instinct dans sa plus terrible expression, se suffisant à lui-même dans et par cette douleur qui avait tout balayé. Envolée, la raison ; envolée, la logique. Rien que la plus primordiale des substances, reliquat du substrat animal sur lequel s'est développé la sophistication dégénérescente de toute une espèce. Tout, détruit en un quart de seconde, comme si la résultante des efforts de millénaires d'évolution avait autant de poids qu'un fétu de paille face à la rugissante vérité, qui s'imposait d'elle même avec une force si grande que l'individu en tant que tel avait un moment cessé d'exister. Réduit aux plus primaires des réactions, aussi peu élaborées, flexibles et contrôlables que la manière dont la douleur explose dans l'esprit suite à une blessure. Il n'y avait plus que cette voie unique, libérée de tout choix autre que le plus instinctif. Et c'était de ça dont il avait peur. Pas de la douleur en elle-même, non, mais de ne plus réduire son existence qu'à une somme de réactions chimiques sur des terminaisons nerveuses dans son cerveau reptilien, être fait d'un amas de chair et de bio-électricité, chose perdue dans la débilité mentale. Sans aucune conscience. Cesser d'exister._ Je suis là. » Trois mots pour lui comme trois rappels à l'ordre. Et la chaleur d'un contact physique, qui le ramène à la vie avec la lenteur d'un changement de saison, l'impression étrange que c'est la première évidence de l'existence d'un monde extérieur à cette douleur dans le cœur. Et si la première pensée d'une psyché en voie de reconstruction est bel et bien destinée à son frère, elle reste néanmoins teintée des pulsions bestiales et corrompues qui lui secouent l'âme. Il le regarde, mais il ne le voit pas, et il reste étranger à son chagrin quand, au fond de lui, la première notion qui lui vient à l'esprit est celle de proie. Proie ? Il est un prédateur, et il ressent ce besoin impérieux et mortel de chasser. Devant lui, il fixe ce visage-reflet dans une sorte d'impuissance, tandis qu'il semblerait qu'il lui suffise de le regarder suffisamment longtemps pour le faire choir dans ses griffes avides. Dans ses yeux noircis passe l'espace d'un instant un éclat dangereux, comme pour signifier que ce n'est qu'une question de secondes avant qu'il ne lui brise la nuque de ses crocs, le temps qu'il se sorte de cette catatonie de douleur et de haine qui l'emplit. Et puis, l'injonction mentale, qui résonne avec tant de force et d'insistance qu'elle finit par emplir son esprit tout entier, sans appel, sans demi-mesure, comme un coup de tonnerre formidable qui lui aurait été claqué à la figure.« Cesse cela, humain ! » Il prend alors vaguement conscience, comme au travers d'un rêve lointain, d'être en train de lutter contre lui-même et cette coercition dans laquelle elle le maintient contre son gré mais pour son propre bien.« Tu dévorerais ton propre frère ? » L'impact des mots prononcés avec dégoût vient s'écraser sur sa psyché et laisser une empreinte encore plus terrible que ce qu'il croyait être déjà l'enfer. Au fond de lui, il sait, que si elle n'avait pas été là, il se serait transformé en un monstre de furie, de poils et de crocs et que les larmes d'Altiel n'auraient peut-être pas suffit à le stopper de lui-même. Son corps ne lui appartient plus réellement, il sent le fiel en lui osciller comme le vent qui tourne, alors qu'il a cessé d'enfler en son cœur comme le grondement de mille clameurs. Furieux, il cherche à s'échapper, mais c'est en vain, et lorsqu'il ressent s'infiltrer en lui cette pureté aqueuse et fraîche comme un vent de montagne soufflerait en plein désert, la substance poisseuse et noire s'étouffe sur elle-même tandis qu'elle disparaît, se racornit au contact de l'eau, à la fois bienfaitrice et brûlante. Un haut-le-cœur l'étreint, ça fait mal, comme si ses veines coulaient elles-mêmes hors de son corps, remplacées par un réseau froid et aqueux. Il la déteste. Il les déteste. Tous. Elle, lui, eux. Leur magie. Il voudrait être capable de briser toute cette fange de problèmes de ses propres mains pour oublier ensuite, comme on brise et casse un objet avant de le mettre à la poubelle. Il voudrait, simplement, que tout ceci n'ait jamais existé. Mais la haine n'a pas l'emprise escomptée en lui, nouvellement purifié du fiel, tandis qu'il a l'impression d'être vide en dedans, froid et sale comme le mazout rouillé, et qu'il semble se débattre dans une mélasse intellectuelle pour revenir à ses pleines capacités mentales. Et puis, le calme, désarmant, et la désagréable sensation de se retrouver au centre de l'attention de tout l'univers. Et la caresse dangereuse dans l'esprit, qui l'écoute et l'observe avec, il ne saurait le dire exactement, une impression teintée de mépris ou de désolation. _ Quelqu'un brise les règles, quelqu'un corrompt cet endroit et il DOIT être puni. » La phrase résonne dans l'air plus frais de sous les arbres, mais il n'écoute pas. Il fixe les yeux de ce reflet qui le regarde, comme s'il était dément, dans lesquels il devine le chamboulement qu'il a provoqué. Et ses yeux le brûlent, comme si le simple fait que son frère le regarde marquait son esprit et sa peau au fer rouge. Oubliée, Huanchi ; oublié, le sang qui coule. Il n'y a plus rien hormis l'angoisse dévorante et irrationnelle d'une peur dévoilée, d'un secret brisé et finalement révélé au grand jour, dans toute sa plus terrible réalité. Obsession compulsive et dérangeante qui l'étreint, celle de masquer la vérité, de nier l'évidence même, et les larges traces noires qui s'en vont et viennent comme autant de coup de pinceaux sanglants sur le sol et sa poitrine et ses vêtements. Il n'y a plus rien, en cet instant, que la peur lancinante du jugement de son frère à côté de lui. Mais il le repousse, alors, avec la vivacité soudaine et folle dont on essaie de se débarrasser d'une guêpe qui vient de se poser sur le bras, dans une phobie furieuse. Cette peur, et le souvenir extrêmement clair d'avoir voulu le mordre à la gorge._ Ne t'approche pas ! » Murmure d'une voix sèche et sévère, un air violent sur le visage, plus dur que ce qu'il n'aurait voulu, témoignage de sa nature animale. Mais, au fait, qu'aurait-il voulu ? Il n'en sait rien. Il ouvre la bouche, fébrile, mais aucun son n'en sort. Son cœur palpite à vive allure. Son corps est de nouveau humain. Il tente de calmer l'ivresse qui lui fait tanguer l'esprit, mais il se sent comme s'il avait respiré un air trop riche en oxygène, dans un état second, presque drogué. Il perçoit Syla, aux côtés de son frère, et la haine revient. Revient, terrible et puissante, alors qu'il tremble de toutes les fibres de son corps de lui faire payer, de lui faire mal encore et encore jusqu'à ce qu'il soit satisfait de ce tribut sanglant qu'il estime qu'elle lui doit. Mais il sait que même sa chair réduite en bouillie ne suffirait pas pour dissimuler les plaies suintantes qu'elle vient de tirer à la lumière. Et le Fiel se réveille, de nouveau. La Graine en lui s'agite et frémit à mesure qu'elle résonne avec les pulsions qui l'animent. Elle est redevenue faible, mais elle est toujours présente, et il ne tient qu'à lui de la nourrir pour la faire croître de nouveau. Syla. C'est elle. Elle. Elle, qui vient de détruire toutes ces années de façade et d'efforts acharnés pour paraître normal. Elle, qui vient de rendre caduc le sacrifice de toutes ces personnes mortes pour avoir été témoins de ce qu'elles n'auraient jamais dû voir dans le but de préserver ce secret. Elle, la source de cette fissure supplémentaire dans l'unicité de leur famille déjà brisée. Ses yeux s'agitent, à droite, à gauche, pris de l'infernal doute que quelqu'un les ait vu, mais il n'y a rien ici, à part de la forêt, il s'en rappelle maintenant. Ils sont en forêt, ils sont en mission, quelque futilité du genre. Il oublie, ce n'est pas important. Il saigne, mais il l'ignore. De nouveau, son corps tend vers l'animalité, petit à petit. Yeux, crocs, griffes, posture. Il n'arrive pas à réfléchir. Devant, toujours ce regard terrible et destructeur qu'il ne peut supporter sans perdre l'esprit. Ce regard... Oui, un instant, il se dit qu'il pourrait l'hypnotiser, l'envoûter pour lui faire tout oublier, remettre ce masque et faire comme si rien ne s'était jamais passé. Mais il n'était même pas certain que cela marche, et ses esprits, eux, n'oublieraient pas. Alors, alors quoi ? Le monde s'écroule, et il ne réagit pas. Ses yeux se posent sur l'arme restée au sol. La fixent, comme s'ils y restaient accrochés un temps bien trop longtemps. Alors il remonte la tête vers Altiel, les yeux comme perdus dans le vague. D'une main tremblante, il prend doucement le fourreau qu'il ramène à lui. La haine se rappelle à son esprit. Il serait si facile, là, de lui trancher la tête, à elle. Mais Altiel, Altiel est là. Il se relève, nerveusement, sa mâchoire se crispe. Ses yeux se posent sur la robe verte de celle qui a fermé les yeux, comme si tout ceci n'avait pas d'importance. Il oscille, déchiré entre la terreur que lui inspire son frère et le désir impérieux de la détruire. Avant même qu'il ne s'en rende compte, le fourreau a glissé sur la lame jusqu'au sol, chant clair d'acier qui s'éveille. Comment ? Il ne sait pas. Mais dans ses pensées, il n'y a plus vraiment de logique ni de raison, et il ne s'attarde même pas sur la chose. Il est un monstre. Méphitique et vicié, et son frère est devant lui, la vérité sous les yeux. Il essaie de lui parler, mais il n'y arrive pas. Les mots bloquent dans sa gorge comme s'ils étaient retenus par une volonté extérieure. Il a mal. Mal à l'intérieur, et tout ceci pourrait très bien signifier cette rupture tant redoutée. Le doute le vrille avec beaucoup trop de force, il n'arrive pas à focaliser son attention sur quelque chose. Il sait qu'il ne supporterait pas que son frère le voit comme un monstre, ait peur de lui ou le rejette. _ J'ai... » Murmure qui se brise, en un écho douloureux d'émotions._ J'ai essayé... » Il respire plus fort, pour tenter de dissiper l'ivresse dans son esprit. Mais ça ne marche pas._ ...D'être normal... » Le simple constat de cette dernière phrase lui procurait la même sensation que de s'éloigner lui-même de son frère. Dans ses yeux perle l'humidité refoulée et teintée de fiel qu'il ne parvient pas à repousser totalement et qui coule sur son visage. Et la conclusion s'en vient comme l'épitaphe d'un mort, d'une voix que pourtant il essaie de rendre forte, comme si c'était là l'ultime effort, mais qui se brise comme les débris de leur réalité._ ...Mais je n'ai pas réussi... Je suis désolé... »
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Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Mar 10 Sep - 11:48
Rivière ? Sorcière...
VIDEO Il reste choqué, un moment, instant d'éternité alors que les mots claquent comme tant de coups de fouets assainés à son corps faiblard, son coeur pétrifié, son esprit mutilé, habité des voix que personne ne peut chasser. Ils résonnent et provoquent ce sentiment étrange, cette envie de crier, hurler, pleurer et le frapper en une spirale infernale... Normal... Il se lève alors qu'elle est déjà en mouvement, se lève alors que dans les yeux de son reflet il lit la folie et la terreur, la rage et la peur... Normal... Une simple question alors que perle la larme au creux des yeux désertés de tout espoir, yeux vrillant une âme soeur qui révèle l'ignoble à son esprit perturbé... Comme un étranger... Un simple mot franchissant les lèvres rosés d'une voix cassée, rauque et cassée, froide et encore enrouée du cri et des larmes versées... "Pourquoi ?" Il n'attend pas de réponse... Pas vraiment... Il aimerait comprendre, comprendre et lui pardonnait ces mots qui le blessent comme jamais... Plus que le secret, où cette dissimulation qu'il lui avait imposé... Il est apte à comprendre ce fait... Normal... Ce mot le transperce comme miles aiguilles acérées alors qu'elle est déjà en mouvement. Tout ses sentiments qu'il avait toujours éprouvé, la peur du rejet, la peur de sa folie aliénée, de ses êtres auquel il rêvait de ressembler, la porte de la perte par ce frère qui ne pouvait appréhender sa réalité... Ce frère qu'il aimait de tout son corps, de chaque parcelle de sa peau lisse et douce comme la rosée... La peur de le perdre à jamais par ce qui les séparait... Normalité... Et le coup assénait en pleins coeur, le cout que ces mots payent sans même qu'il ne semble en saisir la portée... Différents et au final identiques, rongés et bousillés par une magie destinée à les dévorer tout entier... Une peur de la perte par cette apparente normalité... Une peur provoquait par le simple fait de n'avoir jamais était capable de l'affronter... Il commence à s'éloigner, séchant ses larmes d'un mouvement de main fragile alors que son regard absent n'a jamais était aussi présent, présent et froid..."Au final tu ne vaux pas mieux que moi... Pas plus qu'eux... La normalité ? La normalité pour me ronger ? La normalité pour me faire peur ? La normalité pour me faire croire qu'un jour tu disparaitrais par la peur que je pouvais susciter ? ... Tout ça pour ça... J'ai beau te regarder, là, maintenant, je ne voix rien d'autre qu'un reflet, un reflet comme un étranger... Quelle cruelle normalité hein ?" Il se tait alors qu'il lui tourne le dos étouffant une dernière larme ne pouvant s'écouler... Se retourne pour suivre la femme au corps constitué d'une végétation que cet endroit ne voulait que souiller, briser, un poison suintant d'une terre pourrie par quelque chose que l'ont ne pouvait encore identifier... Il se stoppe dans son élan, saisit par la langueur de ce que la situation avait créer, de se poignard que son propre frère avait enfoncer par le simple fait, simple fait d'avoir voulut illusionner la normalité, normalité aux sources de toutes ses peurs qui l'avaient toujours ronger"On a une mission à terminer, la Nature n'a que faire des déboire de ce détritus qu'est l'humanité... Il y a un temps pour chaque chose... C'est toi qui me l'a dis un jour, alors relève-toi !" Sa voix c'était brisée sur les derniers mots dans un élan d'hystérie ayant vriller son visage pâle et rongé par des larmes asséchés de sa létale agonie. Puis la carcasse s'était mise en mouvement, suivant Syla dans le dédale végétale, vers la source de la corruption d'une nature bénie et révérée, elle n'avait dit mot, elle avait gardait le silence qui incombait, concentrer sur la mission qui devait être menée, car tel était les lois qui les régissaient, tel était la règle qu'il suivait.
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Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Jeu 26 Sep - 4:14
Uriel Rudraksha VIDEO« L'ORIGINE DU MAL »
~ C 'est comme une main sur le cœur, qui se replie et enserre. Comme des poumons trop petits, qui n'aspirent pas assez d'air à chaque bouffée. Il ne comprend pas. Il ne comprends plus. Il sent partout palpiter cette espèce de folie malsaine qui vrille l'espace autour d'eux, ce quelque chose qui se dégage et se libère, ces paroles silencieuses qui auraient peut-être dû naître bien plus tôt, plutôt que de se tapir dans l'ombre, à fuir la lumière sale qui devait les révéler. La normalité. Ce Léviathan formidable qui se dresse entre, contre et en eux, monstre de fantasmes et de frustrations, comme un idéal illusoire, pour masquer les choses qui grossissent derrière, pour faire comme si tout allait bien. Sauf que tout va mal. Ils ne sont pas comme les autres, ils ne sont pas normaux, et le concept même se désintègre dans l'esprit d'Uriel, comme un papier au dessus d'une flamme, se rabougrit, noircit et se consumme. Pourquoi ? Une question à laquelle il ne peut pas répondre, une interrogation dont la pertinence vient le lacérer comme un fil de lame dans la chair. Pourquoi ? L'évidence même de la stupidité de la chose le frappe comme un coup dans la gueule et le tétanise sur place. Alors, c'est ça, le prix à payer pour paraître normal ? Pour faire semblant d'être dans cette norme étouffante et débile ? Comme ces milliers d'autres qui vivent et meurent comme tous avant ? C'est ça, le sacrifice pour satisfaire à l'examen critique d'un regard réprobateur ? Le flot de furie se fane et retombe comme les braises lasses après un incendie. La bile noire finit de déverser ses restes comme un égout ses déchets, tandis qu'une vérité qu'il connaît pourtant depuis longtemps s'impose à lui comme une révélation sereine et absolue. Dans son obsession à paraître comme tous les autres, il en a jusque oublié le pourquoi même qui le pousse à faire ça. Non, il ne veut pas sacrifier cette fraternité sur l'autel du regard des autres. Il s'en fiche, en fait, et se rend compte que ce choix ne se pose même pas. Il ne veut pas être un étranger. Il ne veut pas être seul. Il veut rester avec lui, avec son frère, qu'importe s'il doit devenir un monstre pour ce faire, tourner le dos à l'humanité ou marcher avec lui sur ces sentiers de verre sur lesquels on laisse à chaque pas sanglant l'éclat douloureux d'une conscience lucide. N'importe quoi, mais pas ce dos qu'il lui tourne après ce mot terrible. Il essaie de parler, mais les mots ne veulent pas sortir de sa bouche, comme bloqués dans sa gorge par une force invisible. Il ne sait pas quoi dire, ni comment le faire. Au revoir, l'image de perfection rassurante qu'il essayait d'afficher, il n'y a plus que la fêlure gigantesque qui s'insinue jusque dans le cœur de son âme, dévoilée comme une blessure qui saigne au regard de son frère. Il ne veut pas être un étranger, il ne veut pas valoir plus que son frère, tout comme il ne veut pas un jour être séparé de lui. Son visage exprime tout ça à la fois, et la peur tremblante de causer la perte de leur proximité. _ Je... Je voulais juste... » La voix d'Altiel se brise dans l'hystérie, il sent le sang de ses veines battre à ses oreilles au même rythme que son cœur, comme le martèlement terrible d'un gigantesque tambour. Le Dieu Bête n'est plus dans sa conscience, et il est seul, seul avec Altiel, ce frère qu'il veut juste protéger, qui fait naître en lui ce sentiment, cette chose bouillonnante qui le ferait se jeter sous une voiture à sa place sans hésitations. C'est lui qui le guide, tandis que lui-même ne fait que rester là dans la plus pathétique des misères, et qui lui ordonne de se lever. Le frappe alors la force émanant de ses propos, et il le fait, parce qu'il a confiance en lui, pour le meilleur et pour le pire. Il se relève, dans une ivresse qui ne s'est pas encore totalement dissipée, peu importe la douleur ou la peur. Il a confiance, parce qu'il a toujours trouvé qu'Altiel avait cette force dont il est incapable de faire preuve : lui, il a accepté ces choses dans son esprit. Lui, il est en accord avec lui-même. Un pas après l'autre, il le suit, reprenant appui dans cette réalité à laquelle ils appartiennent. Sa psyché roule toujours sur les houles de l'esprit, mais sa portée sur le monde autour de lui se raffermit, à mesure qu'il se concentre sur ce dos devant lui. Étrange procession que ces deux frères, reflets l'un de l'autre, suivant l'incarnation des forêts. Il se tait. Il ne dit rien, c'est inutile. Un temps pour chaque chose et chaque chose en son temps. Il regarde devant lui et marche, les yeux rivés sur Altiel, plein de cette foi qu'il lui inspire, comme une énergie infinie. Les sillons brûlants d'une folie destructrice rougeoient toujours sous cette chemise ravagée et si sa chair le brûle au moins le sang a-t-il presque cessé de couler. Mais c'est un calvaire bien insignifiant face à la détermination qui émane en lui de satisfaire à son frère. Ils marchent, et Syla les guide vers l'origine du mal. Ils progressent, et ce qui ne se ressentait que comme un frisson sur la nuque devient de plus en plus palpable à mesure qu'ils s'enfoncent sous les frondaisons. Des langues de brume éparses flottent ici et là, légères et diaphane comme le voile d'une robe de femme, puis de plus en plus denses et opaques, comme des serpents qui scintillent sous les taches de lumière vertes et ors qui descendent de la voûte des arbres. Il y a, dans l'air, un silence oppressant, comme une absence de vie ou un vide mortel, quand il se rend compte que les oiseaux ont cessé de chanter depuis un moment. Seule une brise solitaire déplace faiblement les langues blanchâtres qui les entourent, comme des vers grouillants. La végétation n'est plus exactement la même, comme si elle était imprégnée de quelque chose de différent. Et le sol qui devient plus pâteux, alors qu'ils sont presque au cœur de la chose, plus mou, comme les prémices d'un bourbier marécageux. Et cette puanteur humide qui monte de plus en plus du sol, odeur de pourriture mêlée de fer. Le frisson glacé sur la nuque n'est qu'un présage de plus, et Uriel sent la pression à la fois familière mais si méconnue de l'entité qui pose les yeux sur lui, là où même son messager à plumes hésite à se risquer. L'air se trouble dans son sillage et le Silence se mêle à sa conscience. Il est là, dans cette majesté à la fois sauvage et mystérieuse, inquiétante. Ça sent la mort à plein nez, mais, plus encore, ça sent l'abomination. Il le sent, il le voit, et il entend le décompte systématique et régulier des secondes qui s'écoulent dans son dos avec une acuité vorace, comme un incessant rappel à sa mortalité humaine. Inutile de le préciser à son frère, l'aura qu'il dégage est plus forte ici, et il peut voir la double réalité qui l'entoure, à la fois lui et à la fois cette incarnation. Un souffle bruyant et lent semble émaner de devant, comme la respiration endormie d'un géant. Les feuilles s'agitent brusquement, mais ce n'est que l'émissaire noir qui vient se poser sur une branche, les regardant de son œil noir et vide et froid, avant d'ouvrir le bec en un croassement sinistre qui répète sans cesse en boucle._ Morts. Morts. Morts. » Dans l'air, un bourdonnement, qui lui semble familier. Lui, il l'a déjà reconnu, typique, mais son vœu de silence l'empêche de se prononcer, et ce n'est de toutes manières pas sa volonté. Par terre, le pied d'Uriel heurte quelque chose, qui provoque un tintement métallique à l'éclat assourdissant dans ce calme effrayant. Uriel se penche, le ramasse. C'est un débris de lame de métal qui appartenait originellement à une épée, son œil exercé le perçoit instantanément. Mais il n'y a que la pointe, brisée nette, et le reste nulle part ne se trouve. Au sol, dans la terre molle, il note des traces confuses de bottes. Un combat a eu lieu ici, récemment, et la terre est presque noire sous ses yeux. Sombre à s'en tromper, mais il devine, alors, de quoi elle est imprégnée. Il fait signe à son frère, pour lui montrer, mais devant eux les brumes ont soudainement décidé de porter à leurs regards ce qu'elles dissimulaient et, dans une contradiction totale, il se sent enveloppé d'un froid intérieur, à la fois familier mais qui l'horrifie complètement. C'est comme un creux, devant eux, une cuvette naturelle formée par la colline et les rochers. Partout s'étendent les restes d'un combat inégal, reliefs de vies humaines et débris matériels. Ici, une lame, là, la carcasse éventrée d'un cheval mort qui bée comme une bouche garnie de crocs que sont les côtes. Les mouches règnent par milliers sur le lieux, fouissant dans la mort comme la vie dans une orgie. La cage thoracique d'un malheureux s'ouvre sur le ciel et la chair des entrailles moites qui s'affaissent dans son corps luit d'un fol éclat violacé. Là, Dans l'eau rouge qui emplit à moitié cette cuve de viscères flottent les morceaux éclatés de ce qui furent des corps humains. Ici, les doigts décharnés d'une main encore crispée sur la crosse d'une arme à feu, là le ventre bouffi et gonflé d'un cadavre dont les gaz internes sont sur le point de le faire éclater, le tout dans les nuages sombre et mouvant de ces mouches au bourdonnement incessant. Mais ce n'est pas le pire, et lorsqu'Uriel porte la main à sa bouche pour empêcher de laisser s'échapper ce sentiment d'horreur qui l'assaille, il sait que s'il n'avait déjà rendu son estomac, il le ferait là en cet instant. Ce qui n'empêche pas un haut le cœur de le menacer, alors qu'il essaie de se figurer ce qui se trouve au centre de cette mare organique. Un arbre. Mais comment le décrire autrement que par ce qu'il aurait dû être à la base ? Ces branches tordues et contractées qui s'élancent à la conquête du ciel dans une agonie silencieuse, lignes brisées et tordues, noueuses et immobiles. Et ce tronc de bois noir qui luit d'un reflet rouge. Ce tronc presque visqueux comme les entrailles libérées de la terre. Ce tronc, qui se nourrit des cadavres, empeste et pue, et croît comme un blasphème à tous les cycles naturels. Des nervures de marbres rouge montent sur l'ébène comme les veines gonflées de putréfaction d'un corps mort, alimentant ces branches torturées et ces feuilles rouges et brillantes, comme si elles suintaient d'elles-mêmes. Mais ce n'est pas le pire. Le pire, ce sont ces corps amassés au pied du tronc, comme un empilement, ou plutôt, comme si l'arbre avait poussé sur le charnier déposé là. Et à Uriel de deviner que l'arbre est vivant. mais pas vivant comme il aurait du être, non, vivant comme lui est vivant, fait de chair et d'organes, et ces corps morts à demi fusionnés, à demi dévorés, prisonniers de ces racines voraces et pris dans la chair de l'arbre pour ne plus former qu'une seule entité. Un souffle. Car l'arbre respire. Fait de chair, de sang et de nerfs, il se gonfle, progressivement, lentement, et la masse en son sein enfle comme une cavité pleine, avant de brusquement relâcher l'air comme l'évent d'une baleine. D'ici, il ne peut pas le voir, mais Uriel est persuadé que les veines rouges charrient réellement du sang, et qu'il pompe, pompe, pompe. Ce qu'ils entendaient n'était pas le souffle géant d'un dragon, non, c'était la respiration viciée d'une aberration impossible, abomination corrompue née il ne savait comment, qui avait pris racine sur les restes de corps morts, se détachant comme des morceaux que les tendons ne retiendraient pas plus longtemps. Et toute cette crasse, cette misère et cette horreur, était venu s'agglutiner, bouchant le petit creux par lequel s'écoulait normalement l'eau, formant cette mare liquide de putréfaction organique qui dégageait des gaz nauséabonds, avec ici et là quelques ilôts rocheux affleurant à la surface, et s'écoulait par un endroit autre, formant une zone semi-marécageuse, où l'on pataugeait jusqu'à la cheville dans ce qui faisait la substance des Hommes. Détail ne le frappant que maintenant, tous portaient, ou du moins semblait-il, une livrée avec les armoiries du conseil. Il ignorait quel massacre avait été perpétré là, mais l'origine en était clairement surnaturelle. Il se pencha sur le côté pour dégueuler malgré tout un restant de bile devant cette vision d'horreur, tandis qu'au-dessus d'eux s'affolait son émissaire noir, répétant inlassablement la même chose, agité dans ces croassements mécaniques et lugubres. _ Morts. Morts. Moooorrrrts. »
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Spoiler: Ouais, j'étais inspiré...
Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Jeu 26 Sep - 19:46
Rivière ? Sorcière...
VIDEO La stupéfaction, l’incompréhension, hallucination ? Le malaise et la mort qui l'enserrent, le saigne, elle saigne. Agonie sur un fond de croassement qui dépérit. Mort. Rien d'autre que la mort pour vous baiser, vous enlacer dans le charnier où le respect meurt éventré, chaire liquéfiée par la complainte d'un être qui bat, qui pulse dans son horrible congloméra de sang et de chaire, qui pulse dans son air sylvestre l'horreur qui reste, l'horreur d'un geste ? Les relans de bile dans la bouche qui vibre au son des croassements de la créature de nuit. La mort et l'agonie, la puanteur et la gerbe qui vous fige, interdit, le sang qui se glace dans la puanteur du génocide, d'un massacre aux miles traces écarlates. Ils sont là, gisent dans leurs entrailles et leurs abats, elle veut pleurer, elle ne peut pas. Elle veut parler, les mots se bloque dans cette gorge de lierre et de poussière, elle veut vomir, son corps ne peut pas, ne peut plus par cette condition qui faisait d'elle ce monstre à la beauté sans coeur, dryade de rêves et de terreur. L'horreur ? L'horreur qu'elle pensait connaître, tueuse sans culpabilité dans ce qui lui sert de tête. Pourtant le spectacle l'accable d'une émotion pleine de rage devant ce charnier vivant, devant cette terre agonisant dans le sang. Spectacle que sa vision ne peut tolérer, tout ça pour quoi ? Relans d'humanité devant le spectacle sans nom d'une scène vidée de vie, vidée d'espoir et de vie. Pour quoi ? Son regard de menthe opaque fixe les corps sans pouvoir s'arrêter, elle veut pleurer, reconnait le nouveau d'une émotion qu'elle pensait perdue à jamais, la tristesse face a tant de monstruosité, elle veut vomir, le dégout par outrage de la vie qu'elle pensait perdu par les propres actes qu'elle avait commis. Et la rage, cette rage battante à toute hurler, que disparait l'esprit déjanté des devinettes aliénées, la rage pulsant dans un être de végétation constitué, son regard dérive enfin des chaires tuméfiés, putréfiées et décharnées, membres humains éparpillés, ses yeux dérivent pour rencontrer l'ultime monstruosité, coeur de la corruption de cette terre qu'elle sentait, de cette terre porteuse de vie, terre devenue la mort sous la corruption rampante de cette aberration vivante. Dans le silence succédant aux croassement retentit alors le cri, hurlement déchirant, humain dans sa teneur, dans sa douleur alors qu'elle s'effondre dans la boue ensanglantée, qu'elle s'effondre, elle hurle pour pleurer, hurle sans qu'aucune humidité ne puisse venir couler de ses yeux de végétation constitué désormais ce corps qu'elle possédait. Elle hurle d'agonie, hurle la mort et la vie, pitoyable et misérable... Le silence complet dans la scène où d'habitude tout se jouer, ils sont pourtant tous là, tous sans exceptions et nul sourire ne se discerne sur leurs carnations, neutre ou indifférents, expressions figées dans le temps face au charnier, à la monstruosité pompant les viscères éparpillées. Même lui ne sourit pas face à l'horreur, même lui au regard cruel ne peut accepter cette vision qui lui est donnée, dans ses yeux nul colère, nul tristesse, juste l'accablante vérité, désespoir nommé humanité. Et elle ? Les iris violets se sont fermés, incapable de supporter la vue qu'on lui offrait, pour a première fois depuis des siècles, son esprit se détourne de sa propre personne pour pleurer, larmes salées perlant aux creux de ces paupières closes, incapable de supporté se spectacle que jamais elle n'aurait pu imaginer malgré sa nature aliénée. Le regard d'acier brûle d'une torpeur qu'on ne lui connait pas, brûle de rage et de peur d'un passé qu'il croyait oublié, il revoit son humanité, revoit l'horreur décuplée, la mort du respect, la mort du guerrier dans le charnier, la mort de l'humanité, et son regard cri d'agonie, de douleur et de tristesse qu'il avait pourtant bannie. Pupilles d'opales incapables de se détourner du spectacle qu'il lui est donné, inexpressif et empreint de neutralité... Presque, car au tréfonds de cette froideur qu'il revêt on lit l'air blasé, le désespoir face à ce qu'elle savait, face à ce qu'elle prêchait, preuve en était faite devant ses yeux... Elle aurait dût jubiler, et pourtant se spectacle ne laisse en elle qu'un vide infinie dans la preuve qu'il apportait, la preuve indéniable d'une maladie nommée humanité. Le dernier regard ne peut persister, ne peut fixer, une simple seconde lui a suffit pour se détourner, pour tuer toute cette joie malicieuse et déjanté qu'il possédait, une seule seconde pour étouffé l'enfant tuée sans qu'aucun coupable ne puisse être désigné. Un regard voulant pleurer dans cette expression cherchant à se détourner, elle ne peut plus, ne pourra plus jamais. Le silence alors que les larmes coulent en silence sur la peau d’albâtre, les larmes d'unisson face au désespoir, face à cette vérité enfin révélée, maintenant il sait, sait que jamais, au grand jamais, plus jamais il ne veut faire partie de cette horreur sans nom que provoquait l'humanité. Le silence et la torpeur, pleures silencieux dans la puanteur. Un mouvement. Elle se relève en titubant, pitoyable et misérable comme elle l'a jamais été, état que même sa mort n'avait sut provoquer dans son atrocité... Elle s'avance, chancelante au rythme de nouveaux croassements, elle s'avance alors que ses mains se lève sans une once d’hésitation en direction de cette horreur sylvestre. Un mot lâché dans un râle étouffé." Connexion " La douleur et l'horreur alors qu'elle crie, magie reliée à son être, énergie venu la pourrir jusqu'à l'excès alors qu'elle avale, engloutie la corruption d'une chaire en putréfaction. Un bruit suraiguë s’élevant de la chose sans nom alors que son tronc se plie dans une impulsion. Elle crie de douleur alors qu'elle s'effondre à nouveau, que sous le transfert d'énergie son corps se désagrège en une végétation noircie et putréfiée, bout de lianes et de fougères s'éparpillant dans le vent alors qu'elle hurle encore, que l'énergie imprègne son être par la force de sa connexion, qu'au cœur du sol la greffe se rabougrie en une racine pourrie. Le son qui renait, suraiguë alors que l'arbre continue de ployer, se tord avec intensité alors que les branches commencent à tomber, qu'il se meurt dans la douleur, qu'ils se meurent en un râle de douleur. Elle n'a plus la force de crier alors que sa silhouette s'affaisse d’avantage dans la boue ensanglantée, que sa chevelure continue de se désintégrer avant d'atteindre le crâne de feuilles constitués, que son corps entier pourrie de l'intérieur, de l'extérieur pour s’évapore sous le souffle d'un vent porteur de malheur. Et il hurle avec elle, cet arbre qui saigne, il hurle avec elle le gamin dont l'âme gangrène, spectacle de désolation alors que le reste de son visage rongée disparait sur un ultime son aiguë, que l'arbre ploie pour s'effondrer tel une poupée de chaire avant de se désagréger en des lambeaux de peaux sur la terre meurtrie à jamais. Il pleure, incapable de s'arrêter dans la douleur et le désespoir, dans ce lien qui les unies. La voix résonné, givrée et porteuse de toute sa rancœur. Invoque-moi Il reprend son souffle, difficilement, il tente de parler, les sons se meurent sans pouvoir franchir ses lèvres rosées, elle attend le fixant de ce regard ne trahissant rien d'autre que la tristesse. Il articule enfin pour laisser s'échapper les vers d'une voix de verre prête à se briser...«Ô Calypso, Fille des eaux... ... Âme des ruisseaux ... ... Danseuse de pureté je convoque ta volonté... ...En cette heure... J'invoque ta légendaire beauté...» Les maigres particules d'eau corrompue viennent s'élever, s'élever et s'agiter dans l'air nauséabond, silhouette se formant pour les purifier alors qu'émerge le corps aqueux dans une lenteur infinie... Léthargie. Un faible regard échanger avec celui portant encore les traces des coups portés plutôt dans la journée avant de se détourner. Que face à la terre marécageuse, face aux charnier ses mains se projettent vers l'avant, que l'eau se créée pour jaillir tel la marée."Ola Purificante" Un temps, elle recommence, gestes se répétant encore et encore alors que sa magie se meurt, que leurs magies s’évapore dans le lien qui les unies, s'évapore pour purifier ce lieu maudit, encore et encore avant qu'elle n'éclate en une profusion étoile, gouttes scintillantes et enchantée... Que la terre et la rivière ont retrouvé un semblant de pureté malgré les carcasses obstruant l'écoulement de ce lieu damné... A jamais.
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Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Mar 1 Oct - 22:42
Uriel Rudraksha VIDEO« L'EMPATHIE TRISTE DE CEUX QUI ONT VU CE QU'IL NE FALLAIT PAS VOIR. »
~ J 'entends le cri qui résonne en moi comme le requiem déchirant d'une agonie, cette rage mêlée de désespoir qui éclate comme une onde de force dans le cœur et l'esprit, cette espèce d'impuissance terrible qui fait trembler mes membres comme tremble son âme. Car il ne s'agit pas juste de la mort qui se joue, ici, et dans les entrailles de la psyché inconnue que je partage à demi, je m'en rends compte avec toute la profondeur d'un regard plongé dans l'abîme. Ce qui s'étale sous nos yeux comme une infamie va bien au-delà de l'extinction de la vie. Non, c'est une aberration. Une aberration qui jamais sur cette terre ne devrait-être capable d'exister, une corruption de l'essence même de ce qui fait les choses et de ce cycle de vie et de mort qui sans cesse se renouvelle à l'infini. Quelque chose, ou quelqu'un, s'en est détaché, et a trouvé le moyen de pervertir cet équilibre jusqu'au noyau même de celui-ci. Il n'y a rien, ici, rien sauf le malheur et la souffrance aigüe de ces hommes et de ces femmes qui imprègnent partout la terre, l'air et l'eau, et dont les échos semblent encore résonner dans mes oreilles. Je sens se tordre en moi quelque chose, et le dégoût de respirer cette atmosphère viciée, de marcher sur cette terre souillée et de ressentir jusque dans ma chair les émanations magiques qui se dégagent encore du lieu. L'esprit submergé par les miasmes méphitiques qui s'élèvent de cette création organique, j'essaie de réfléchir, mais ce spectacle indicible m'empreint d'une obsession malsaine. Je ne peux le supporter, mais je ne peux, en même temps, m'en détacher, comme si avoir la preuve de l'existence d'une telle abomination sous les yeux ne pouvait que fatalement me pousser vers sa destruction. Et ces corps d'hommes inarticulés, dont les vies ne leur appartenaient plus, absorbés par la croissance de cette tumeur dans la réalité, étaient le témoignage silencieux de tout l'irrespect inhumain qu'il y avait eu là. Mais je me glace, au son du cri de mon frère, et je sens la panique se réveiller en moi comme une hydre titanesque dont les têtes repousseraient à chaque exécution. Et je sens, jusque dans mes entrailles et ma chair, ce cri impuissant libéré comme un feu liquide dans mes nerfs. Je sais ce qu'elle fait, la dame de sève, et je sais surtout qu'elle fait plonger Altiel dans une souffrance semblable à celle que j'ai éprouvée auparavant. Et je me déchire, à l'intérieur, comme si l'on détachait la peau de ma chair dans un suintement de lymphe et de sang. Je me fais furie, et cette hydre en moi explose, prête à ravager la source de cette souffrance, prêt à détruire tout ce qu'il me faudra détruire pour faire cesser ce hurlement qui résonne en moi comme la complainte lugubre d'une mort de l'esprit. Mais il n'y a rien a détruire, et ce flot d'énergie se heurte contre le rien qui s'oppose à moi comme un mur invisible et absolu. Il n'y a rien a détruire, et je me submerge moi-même dans cet afflux incontrôlé d'émotion. La panique me noie, je vois sur son visage chaque muscle se tordre, chaque éclat de douleur passer dans ses yeux, avec l'acuité sévère de mille regards, et chacun des instants qui s'écoulent sans que je ne puisse rien faire me percute comme un marteau qui briserait un à un mes os. Et Syla qui se meurt, fleur qui se fane, en écho à cette tumeur qui se tord, gémit et siffle, dans ce son suraigu qui se déverse dans nos oreilles comme un poison dans les veines. Et je veux le soulager de cette horreur, l'absorber en moi pour lui rendre la lumière, mais tout est clair, soudain.Il n'y a rien a faire.
Je vacille, comme l'incertitude d'une flamme soufflée, mais je suis là et je le tiens, avec la fermeté du désespoir. Comme si le contact physique pouvait atténuer quoi que ce soit, établir un lien et permettre de lui transmettre de cette force qui en moi s'agite et me déchaîne, cette furie sauvage et animale, pour repousser ce léviathan de douleur qu'il a dans la tête et qui le ravage un peu plus encore. Mais je veux le croire, parce que je ne peux faire que ça. Je hurle son prénom, mais je ne sais même pas s'il m'entend. Mes doigts s'agrippent à lui comme à la vie, et j'essaie de percer ce voile qui me sépare de lui et qui le plonge dans cette terre corrompue. Réveille-toi, bordel. Réveille-toi !
Et cette magie si particulière qui est la notre s'infiltre dans l'air, alors que je vois avec horreur l'âme des ruisseaux s'incarner dans cette souille sanglante et poisseuse. Un instant, l'éclat de mes yeux rouges quitte mon frère et nos regards se croisent, et pendant ce bref moment, c'est la même douleur qui est la notre et que nous partageons, sans ces barrières de haine malsaine qui nous animent d'habitude. Juste la même horreur, et l'empathie triste de ceux qui ont vu ce qu'il ne fallait pas voir. Ne reste plus que le silence, et l'expiration muette des derniers instants dune tourbe qui dégouline. _ Moooorrrts... » Et le souffle du bruit de Ses ailes.-----------
Elles s'élèvent vers les étoiles comme la chaleur d'une nuit d'été, rougeoyantes et lascives, infernales, ces oriflammes qui drapent le ciel d'un voile de lumière, jaunes, rouges, oranges, et qui ondoient comme les courants dans la mer. Une fumée noire aux senteurs âcres monte et s'éparpille en écharpes éparses, vapeurs abrasives qui se développent en une masse sombre de suie et de carbone, qui se dressent à l'assaut du ciel pour y obstruer les étoiles en un léviathan de ténèbres. Et je me dresse face à l'horreur qui se consume et s'élève, face à la mort dans les flammes, empreint de cette âme céleste comme un héraut du trépas. Je me fais Sa voix silencieuse, et Ses yeux rouges et Ses ailes noires, effaçant ma conscience pour mêler ma chair et mon esprit à l'écrasante psyché aux abords nébuleux et insondables, faite d'éons et de mystères. J'inspire et suinte dans mes poumons la puanteur de la mort, cette poussière qu'ils deviennent et qui s'insinue en moi comme le dégoût de la chair brûlée. Ils disparaissent, et c'est comme s'ils n'avaient jamais existé. Ne témoignent plus de leur passage sur cette terre que les traces noires calcinées et les fumerolles qui s'élèvent doucement depuis le sol, marques indélébiles qui clôturent à jamais leurs histoires. Je purifie la terre par le feu, par l'ordalie des flammes et d'une renaissance programmée, faisant se racornir les dernières traces de chair et de sang, disparaître cette corruption. C'est un bûcher funéraire, un dernier hommage, et ce qui sera le terreau fertile pour une nouvelle vie. Mêlé au silence étincelant qui résonne dans ma tête, je fais renaître les anciens rituels qui m'étaient autrefois adressés et qui ont disparus avec les âges. Je suis mêlé à cette chair et à cet humain. Je suis Son Héraut.Et ceci est mon offrande.
Je suis le bruit de Ses ailes. Je suis le Silence.J'entends leurs âmes qui glissent et nous quittent, vers un ailleurs qui leur sera peut-être plus clément, comme des lueurs parties rejoindre les nébuleuses.
Je suis le Dieu Cendre.
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Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel]
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