Anguille sous roche [Mission Rang C - Avec Altiel]
Sujet: Anguille sous roche [Mission Rang C - Avec Altiel] Mar 25 Mar - 1:21
Drake Fulgur
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Titre : La lumière qui met du temps à s'allumer Crédit : Moi Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11605/30000) Mérite: (512/800)
Anguille sous roche
Avec Altiel
Sourire toujours au rendez-vous sur mon visage qui transpire la joie de vivre lorsque je m’avance vers la ville d’Oaktown. Six ans d’absence, six années où mon corps s’est remis de la dure épreuve qu’il a endurée, et dorénavant je peux exhiber fièrement le tatouage qui orne mon torse : Blue Pegasus. Mon entrée à la guilde fut une chose presque taboue, avec la perte de Diego, la situation qui a commencé à tourner au vinaigre lors du Battle Royal, tout ça faisait que dans l’esprit de tous régnait la confusion. Cependant je m’y ferai, je serai pardonné, puis j’oublierai.
Le vent presque absent vient caresser mes joues rosies par le soleil et cela me procure une sensation de bien-être. Aujourd’hui je fais ma première mission réservée aux membres de la guilde et j’en suis plutôt fier. Seul représentant des pégases, avec certainement la compagnie d’un second mage dont le nom m’est encore inconnu, je me dirige vers cette ville du nord pour remplacer les artistes d’un cirque. L’idée ne me déplait pas puisque je suis persuadé qu’avec ma magie je dois pouvoir faire un show mémorable pour les spectateurs. Amy a déjà assisté à ce que je lui ai montré et elle a trouvé ça joli, cette fois ça va être…. Explosif. Des étoiles s’installent dans mes yeux alors que je m’évade dans mes pensées, je songe à toutes les possibilités de numéro que je peux faire et surtout à la discipline artistique dans laquelle je pourrai me démarquer. Jonglage ? Non. Equilibriste ? Non. Trapéziste ? Non plus. Dresseur de lions ? Trop dangereux. Plus aucune idée me vient à l’esprit et je commence à douter de mes aptitudes, tant pis, je continuerai de réfléchir en chemin.
Un peu déçu de ne pas découvrir dans quel domaine je pourrai m’illustrer, je commence à ralentir le pas, allant jusqu’à m’arrêter sous la toile d’une tente pour bénéficier de l’ombre procurée par l’abri établi par un groupe de nomades. Je tape du pied sur le sol avec un rythme régulier et gratte mon semblant de barbe pour réfléchir. J’entends alors des pas mais je ne me retourne pas, considérant la chose comme frivole à côté de mon souci majeur, puis je sens quelque chose me caresser la tête. Un reniflement puis une voix aussi aiguë que stridente retentit à côté de mon oreille, me faisant sursauter sur l’instant où peur et surprise me pénètrent instantanément. Hennissement affectif, crainte fictive, je me retourne pour reconnaître la tête musclée d’un cheval aussi noir que la nuit. Etalon dont la crinière décorée de perles et organisée en une multitude de tresses retombe le long de son cou. Ma main passe par-dessus la porte de l’enclos et vient caresser sa joue, pacte tacite qui vient de se faire entre l’animal et moi. Je lui souris légèrement en sentant le tempérament calme de l’équidé, ce qui me rassure alors, oubliant la peur qui s’était installée. Une voix m’interpelle et je tourne la tête pour savoir qui donc s’intéresse à moi. C’est une femme vêtue d’une robe exotique aux couleurs orangées rappelant le sable du désert qui vient vers moi et me demande avec un accent d’un autre pays.
« Kheira vous apprécie, vous, Monsieur. C’est rare qu’il aime les hommes d’ici. »
Ses yeux emprunts de mystères semblent m’envoûter alors qu’ils sont les seules astres visibles derrière le voile qui cache le reste de son visage. Peinturés de couleurs vives et d’étranges arabesques ils m’invitent à la suivre à l’intérieur de la tente.
« Je m’appelle Nazeeha. Veuillez me suivre. »
« Ah… euh… Enchanté, moi c’est Drake. »
La femme se retourne avant même que je me présente et ne semble pas intéressée par ce que je compte lui dire. Intrigant et à la fois attirant, son caractère fait que je m’avance vers elle pour la suivre et pénétrer le lieu éphémère. Je fais un pas pour entrer dans la maison improvisée puis un homme semble m’attendre sur sa chaise tressée de rotin. Un sourire se dessine sur ses lèvres à peine perceptibles derrière sa moustache imposante puis il me désigne le ciel avant de me parler.
« Bonjour Drake, je suis le directeur du Cirque. »
Mes yeux parcourent la toile décorée d’étoiles qui semblent se mouvoir puis je le regarde lorsqu’il dit mon nom. Il l’a entendu, étrange. Nazeeha s’écarte et me laisse m’avancer alors qu’elle sort de la tente, me laissant seul avec le patron de l’entreprise. Son visage possède le même teint mâte que la femme et il se lève en tournant lentement autour de moi, les mains dans le dos. Embarrassé, je lui présente mes salutations.
« Enchanté.»
Puis d’un air désintéressé il semble vouloir m’annoncer quelque chose mais se retient. Il s’arrête de marcher puis annonce le regard beaucoup plus sévère et empreint d'autorité, interpelant un inconnu dont je n'avais même pas senti la présence.
« Je souhaitais te faire part de ma requête mais nous ne sommes pas seuls. Entre donc, étranger ! »
Sujet: Re: Anguille sous roche [Mission Rang C - Avec Altiel] Mar 25 Mar - 18:41
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Spectacle
Drake Fulgur & Altiel Rudraksha
" Te lier c'est accepter le pire comme le meilleur, te perdre et te noyer, t'oublier toi et tes pensées, tes idéaux et tes rêves. Tu n'es jamais seul Altiel, nous sommes là et il est là, veux-tu prendre le risque que quelqu'un d'autre puisse pénétrer dans cet intimité ? Que quelqu'un puisse nous séparer, briser ça ? Puisse te faire oublier que seule compte la nature et sa beauté ?"
Il déambule, poupée funambule, les passants jettent des regards froids ou ne le voit pas, il est pourtant là, marchant tel ses pantins articulés dont l'âme s'est échappé. Perdu dans ses pensées alors qu'il voit le passé, songe aux six années écoulées. Au temps et à ce qu'il sait, à cette découverte qu'il avait oublié quand l'avait transpercé le supplice de l'entérée. Et dans sa tête le silence malgré la réapparition des deux présences. Pense et avance, tel ces fous aux allures de dément, tel ces poupées corrompues par la vie, il sourit.
Un pacte à honorer, un moyen des les retrouver, les pensées s'entre-mêlent dans son esprit pseudo-présent. Il se stoppe, carcasse que la vie rappelle alors qu'il prend conscience des passants marchant et l'entourant, la vie et l'oublie, que fait-il ici ? Son regard se perd sur les remparts fortifiés, incapable de se remémorer ce qu'il venait faire dans cette ville isolée. Il revoit les cheveux violets danser, sa cruauté sans vraiment comprendre ce qu'il s'était réellement passé, mais c'était terminé, elle était maintenant là, lien ravivé dans son esprit déjanté. Et c'est là que la voix s'impose à son esprit, les voix alors que deux femmes parlent sur le coté, mots venant titillé son cerveau aliéné. Cirque et spectacle à assuré... Il perd le file alors que son esprit bloque dans un sourire naissant sur ses lèvres rosées... Spectacle !
Et c'est tel un enfant qu'il s'avance et les interrompt d'une voix aux accents chantants, comme ces enfants naïfs qui ne connaissent rien des choses les plus simples de la vie, pourtant avant le sommeil de six années il en avait appris des choses, plus qu'il n'aurait jamais imaginé, rêveur paumé alors qu'après leurs regards interloquées elles indiquent une direction où aller. Et il se détourne tranquillement, part en fredonnant tel un enfant dans le corps d'homme bien proportionné, grand et musclé dont la chevelure pourpre brille des reflets endiablés sous le soleil ayant déjà pris des teintes orangées.
Et c'est confiant dans une simple idée qu'il se dirige vers le campement que le cirque avait installé aux abords de la ville fortifié, une simple idée qu'un mot avait suffit à susciter, que dans le spectacle peut-être qu'il la retrouverait. Il fredonne, le temps passe et le soleil devient couchant alors qu'il pénètre dans le campements, ses grands yeux de rubis s'arrêtant pour observer les caravanes et les artistes passants, couleurs enchantant dans leurs costumes resplendissant, l'antre des fous pour le demeuré, heureux à la vision d'une chose si simple que les artistes s'agitant, que les lions dormants dans leurs cages d'aciers malgré un certain pincement en pensant furtivement à leurs emprisonnement. Et alors qu'il déambule, âme funambule l'une des cabines de tissus attire son attention, plus grande et plus belle que les autres dans ses couleurs carmins, il s'approche dans la curiosité sereine que les enfants abritent sous leurs airs malsains, saint ? Il se stoppe un moment, entendant furtivement un échange de voix, un silence succédè d'une phrase à son intention : "entre donc étranger."
Est-il l'étranger ? Il reste un instant choqué, ne sachant que faire avant de finalement entrer sans trop savoir pourquoi. Un faible sourire entre timidité et gaieté alors qu'il demande dans toute sa naïveté.
" Les dames ont dit que vous cherchiez des gens pour un spectacle. "
Puis son regard s'arrête sur le blond déjà présent, s'arrête alors que la présence s'immisce dans son esprit que la voix glaciale retentit avec une perversité teinté d'envie alors qu'elle a assisté de loin à au défilé gerbant que ce campement offrait, présente, mais silencieuse, corps immergé à des milliers de kilomètres dans son ruisseau à la pureté glacé, un simple mot prononcé alors que sur sa peau d'opale ses lèvres exquises s'étirent en un sourire carnassier, six années d'un pacte à honorer. Un choix fait d'une simple vision vers l'empoté à travers les yeux carmins devenues absents l'espace d'un instant. Lui. Il revient à lui, reprenant conscience après sa furtive absence, enchaînant alors que son comportement montre l'étrange changement, tout sourire effacé alors que de ce simple mort il a comprit. Qu'il coupe la parole ayant commencé à s'exprimer d'une question des plus décalés, sans même prendre conscience que cette voix ait existé ou qu'elle lui parlait.
" Vous avez de l'eau ? "
Un faible sourire se dessinant sur ses lèvres alors que dans son esprit le léger rire cristallin retentit.
Sujet: Re: Anguille sous roche [Mission Rang C - Avec Altiel] Mer 26 Mar - 6:01
Drake Fulgur
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Titre : La lumière qui met du temps à s'allumer Crédit : Moi Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11605/30000) Mérite: (512/800)
Anguille sous roche
Avec Altiel
Voilà donc qu’il annonce la venue d’un étranger et mes yeux qui fixaient la tenture étoilée se dirigent vers le nouveau venu. Un homme plutôt grand et musclé à la chevelure pourpre qui d’un regard vide me fixe et rencontre le mien. J’arque un sourcil alors qu’il prétend être la personne qu’ils cherchent pour le spectacle. Ce n’est pas possible, il n’a pas intérêt à me voler la vedette ! Moi qui m’imaginais déjà comme la star du show, toutes lumières dirigées sur moi, le voilà qui débarque in extremis alors que le directeur comptait me dévoiler ce qu’il avait sur le cœur. Je grimace en sa direction pour exprimer mon désarroi, le défiant de mes yeux purs, sourcils froncés, lui indiquant que je ne cèderai pas ma place aussi facilement.
Je m’apprête à pester, le lyncher alors qu’il s’immisce dans mon affaire, et alors que les premiers mots sont prononcés il demande à l’homme s’il aurait de l’eau. Yeux écarquillés, bouche pendant jusqu’au sol en raison de l’attitude de l’homme bien audacieux. A peine arrive-t-il et déjà il commence à me provoquer, agissant comme une diva qui, une fois sur place, nécessite un petit soin et une légère collation qui le mettrait alors en état d’agir. Non ! C’est moi la star ici ! C’est à moi d’imposer mes conditions ici et ce ne sera pas lui, cet inconnu qui ne se présente même pas n’aura pas ma place, loin de là ! Et son sourire, mon dieu je crois que je vais l’assassiner, ce rictus qui s’empare de ses lèvres, moqueur et annonciateur d’un projet machiavélique. Ma main se crispe, se referme lentement pour former un poing que je serre, la colère étant si forte que du sang se met à couler, mes ongles ayant transpercé la peau. Je serre les dents pour ignorer la douleur et me retenir de lui sauter à la gorge puis me calme alors quand le directeur reprend la parole.
« Bien sûr, nous avons un aquarium dédié aux phoques mais de toute manière le dresseur d’animaux est tombé malade. Il sera donc à votre disposition. »
Un aquarium entier ? Il ne va quand même pas boire toute l’eau consacrée aux phoques tout de même, ce serait incroyable et scandaleusement écœurant ! J’arque alors un sourcil puis me tourne vers l’homme aux cheveux de braise pour examiner sa réaction. Aucune surprise visible puisqu’un faible sourire orne continuellement ses lèvres face à son offre. Soudain ma mémoire semble basculer, souvenir revigoré et le facies de cet homme me semble familier. L’ais-je déjà rencontré ? Non, je ne crois pas, mais un homme qui lui ressemble surement. Dans l’hésitation je me perds et j’en oublie ma principale quête. Je repense aux paroles du directeur et je songe à cette maladie qui touche le dresseur, d’après ce que j’aurai vu sur l’annonce il n’est pas le seul à être dans un état critique depuis quelques jours. Je me lève alors en souhaitant examiner tous les artistes touchés par cette sorte de malédiction mais le nomade me saisit par la main et me suggère de me rassoir.
« Monsieur Drake, ne vous précipitez pas. Votre principale requête est de mener à bien ce spectacle pour que le public de ce soir ne soit pas déçu. »
Il y a une certaine sagesse indescriptible dans son regard qui me fait me rasseoir et écouter attentivement ce qu’il a à dire. Attitude mystérieuse tout comme la connaissance qui l’a de l’humain, de moi, téméraire et vivant de mes premiers principes qui se basent sur mon instinct. Je soupire alors en écoutant ce qu’il a à rajouter.
« J’espère que vous avez des talents d’artiste tous les deux, qu’avez-vous donc prévu comme numéro, Drake ? »
Interrogation soulevée avec une délicatesse digne d’un diplomate accompagnée d’un geste aérien de la main, dévoilant les nombreuses bagues qui ornent ses doigts, il arque un sourcil en ma direction pour indiquer son attention. A l’écoute, cette fois intéressé par ce que j’envisage il prend même soin de tourner légèrement la tête pour mieux entendre. Instinctivement je fais mon choix pour le premier numéro en repensant à mes talents, mes affinités et mes facilités puis je lui annonce fièrement l’originalité de mon numéro.
« Ce sera un show rock’n roll à dos de votre cheval, Kheira, tout en faisant quelques acrobaties. Pour ma deuxième participation il s’agira d’un feu d’artifice circonstanciel, improvisé et sollicitant la participation des spectateurs. »
Plutôt sur de moi je lève les yeux vers le directeur qui semble quelque peu perturbé par l’originalité de ce que je prévois pour le spectacle mais finalement il acquiesce d’un hochement de la tête. Satisfait il demande alors à l’étranger dont je ne connais toujours pas le nom toujours la même question tout en insistant sur le fait que son nom ne nous est toujours pas connu.
« Et vous, étranger, qu’envisagez-vous de faire pour épater le public ?
Sujet: Re: Anguille sous roche [Mission Rang C - Avec Altiel] Jeu 27 Mar - 18:09
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Drake Fulgur & Altiel Rudraksha
" Te lier c'est accepter le pire comme le meilleur, te perdre et te noyer, t'oublier toi et tes pensées, tes idéaux et tes rêves. Tu n'es jamais seul Altiel, nous sommes là et il est là, veux-tu prendre le risque que quelqu'un d'autre puisse pénétrer dans cet intimité ? Que quelqu'un puisse nous séparer, briser ça ? Puisse te faire oublier que seule compte la nature et sa beauté ?"
Et il reste là, stoïque, statique, son sourire ne le quitte pas alors que la réponse tombe pour l'augmenter sur ses lèvres alors que dans sa tête il l'entend étouffer un juron. Il aime bien les phoques. Ils sont un peu tel des sirènes, leur queue dansant dans l'écume des vagues tel un ballet pour les caresser. Il sourit, sourire des enfants innocents, indéchiffrable aux airs légèrement malsain, amoralité de l'enfance incarné en un homme à la magie damnée.
L'exaspération monte insidieusement alors qu'elle s'est relevée dans son ruisseau le visage déformé par un rictus mauvais. Un bassin aux phoques ? Sérieusement. La colère sourde dans le manque de respect qu'elle y voit, juron étouffé, car elle doit se résigner à un simple fait, elle n'a pas le choix. Elle se vengerai.
L'échange continue alors que le blond le regarde étrangement, il le fixe avec une pointe d'incompréhension alors que son regard carmin voit soudainement les goutes de sang s'échappant de ses mains. Un il penche sensiblement la tête, une simple question sans arrière pensée, une simple question de celui qui ne comprend pas, toujours semi-présent dans un monde qui au final ne lui correspond pas. Un simple et innocent "ça va ?".
Et l'autre le foudroie du regard, ne lui répond pas, une pointe de tristesse s'affichant dans son regard, il est méchant, méchant et ne comprend pas pourquoi.
Puis le mot est prononcé, chassant cette tristesse éphémère dans l'espoir d'un contact qu'il pourra restaurer. Spectacle. L'excitation, l'espoir dément de l'homme enfant. Le blond parle, répond sans qu'il ne comprenne tout ce qu'il dit, mais ça à l'air beau, puis enfin lentement, le monsieur en noir au visage maquillé lui parle d'un air bienveillant, inspirant tout de suite confiance à celui qui n'est pas autre chose qu'un mélange foireux entre homme et enfant.
" Bah moi je sais pas faire grand chose... Mais eux ils sont forts... Forts et beau... Mais ils ne sont plus tous là... Mais elle aime beaucoup les spectacles, beaucoup, beaucoup et j’espère que grâce à cela elle reviendra."
Il ne laisse pas le temps aux deux visages légèrement stupéfaits de répondre avant de poser la réelle question qui l’intéressait, son moyen de pouvoir montrer.
" Vous pouvez me conduire à l'eau ? "
Il regarde avec insistance, attendant, de sorte que Monsieur Loyal entre en mouvement, certainement intrigué par cet étrange hommes aux cheveux flamboyants. Il le suit alors que ce dernier quitte la cabane de tissus, lui enfilant le pas alors que son regard se perd à nouveau émerveillé par le campement des artistes décalés, quelques minutes à déambuler avant qu'ils ne pénètrent dans l'énorme chapiteau aux couleurs chantantes. Monsieur loyal avance dans les coulisses où l'on discerne au final peu d'artistes, jusqu'à ce stopper devant l'immense bassin de verre où les phoques nages, un sourire émerveillé naissant sur ses lèvres et c'est naturellement, sans un mot qu'il s'avance pour toucher le verre de ses mains, admirant les phoques à travers la barrière de verre, même si au fond de son esprit la captivité de ces animaux lui sert le coeur, il les sauverai, plus tard, il le promettait.
Puis sa voix s'élève dans l'air tel un chant oublié, une ôde aux damnés, cristalline et comme issue d'un rêve.
« Ô Calypso, Fille des eaux, Âme des ruisseaux, Danseuse de pureté je convoque ta volonté, En cette heure j'invoque ta légendaire beauté »
Et alors que les paroles chargées de magie s'évadent dans l'air, l'eau du bassin commence à s'agiter, étincelant tel des étoiles que le firmament enverrait en des gouttes étincelantes s'élevant au dessus du bassin pour s'unir en une silhouette féminine d'eau constituée. Les mots cessent et l'eau devient chaire d'ivoire et longue chevelure blonde flottant comme agitée par le courant tranquille du ruisseau et de ses remous. Beauté glacée dans sa nudité alors que lentement elle s'extirpe du bassin par l'escalier pour descendre avec cette grâce égale à celle des nymphes, n'en est-elle pas une après tout. Ses lèvres aux reflets bleutés s'étirant soudainement avec une pointe de perversité alors qu'elle braque ses pupilles d'opales sur le blondinet duquel elle s'approche tel ces félins prédateurs pour lentement caresser son torse dans un mouvement empreint de luxure.
Et l'homme enfant sourit que joyeusement il s'adresse aux deux hommes.
Sujet: Re: Anguille sous roche [Mission Rang C - Avec Altiel] Dim 6 Avr - 11:34
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Titre : La lumière qui met du temps à s'allumer Crédit : Moi Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11605/30000) Mérite: (512/800)
Anguille sous roche
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Une question intéressante, une réponse d’autant plus mystérieuse qui soulève d’autres questions. Eux ? Qui sont donc les personnes dont il parle ? La curiosité me prend et je veux en savoir davantage sur ce qu’il entreprend de faire puisque cet homme est avant tout mon rival pour ce spectacle étant donné qu’il est la seule personne capable de me voler la vedette, je pense. Il est plutôt charmant mais il lui manque toutefois une certaine assurance qui fait qu’il ne semble pas si malsain dans sa quête de célébrité. Jalousie réfutée, je l’écoute pour en apprendre plus, non pas pour l’examiner mais pour simplement le découvrir. « Elle », qui est donc cette femme dont il parle ? Tant de mystères qui me font tendre l’oreille, en vain. L’homme se tait, demande qu’on l’emmène à ce bassin sans nous donner une raison qui nous pousserait à le satisfaire. Mais il a réussi à nous conquérir, nous faire baver comme des chiens affamés devant un os, nous faire monter la curiosité et l’excitation devant tant de mystères que la seule envie en nous était d’obtenir nos réponses. Le moustachu se lève avec un sourire qui ne trahit pas sa satisfaction, il a son duo gagnant pour ce soir et ça il le sait.
Très bien, suivez-moi mes deux petites perles rares. Je dois avouer que êtes étranges et j’aime ça, j’adore ça.
Il quitte la tente et nous fait traverser le cirque brièvement afin de nous le faire découvrir puis c’est là, au milieu de tout, que nous faisons face au chapiteau central. Immense voile aux couleurs de l’été qui rayonne du centre de l’emplacement jusqu’à chaque recoin du cirque dans une forme des plus ambiguë pour réveiller le côté magique du cirque. Symétrie cassée, rigueur renversée afin de laisser vivre notre imagination et oublier la réalité qui nous entoure. Philosophie onirique d’un monde oublié, celui où tout existe et où l’étrange est le premier à nous accueillir. Mes yeux pétillent, l’excitation monte et nous entrons dans le sas et l’ambiance foraine règne déjà. Je revois cette femme, Nazeeha, qui de son charme animal vient effleurer ma joue. Puis c’est un homme peinturé de toutes couleurs qui vient se moquer de nos facies d’enfants ébahis en grimaçant de stupéfaction.
Je ris légèrement puis nous entrons finalement et cette fois c’est une explosion de couleurs et de senteurs qui émane du lieu. Lumières artificielles crées par des lacryma, odeurs de barbe à papa mêlée à celle des gâteaux sortis du four, tout fait vivre mes sens alors que devant moi le bassin à phoques semble provenir de mes rêves. L’eau translucide dévoile les créatures innocentes qui dansent ensemble, tourbillonnent dans cet environnement recréé et mes yeux faillissent à les suivre tellement leur vitesse est grande. C’est magique. Une voix se fait entendre, celle d’Altiel s’approchant du bassin pour caresser le verre de sa main, il chante. Et dans son appel à une entité inconnue, l’eau se met à s’agiter, devient vivante et animée par une force inconnue, le tout pour donner forme à une femme qui lentement sort du bassin alors que les animaux semblent l’idolâtrer.
Elle s’avance et avec un sourire qui ne me laisse indifférent et soudain sa main caresse mon corps, froideur de l’eau encore présente sur sa main contre mon corps brûlant, s’extasiant de la situation, de la magie dans l’air et de la femme qui maintient contact physique avec lui. Et fièrement, l’homme à la chevelure écarlate semble nous interroger sur sa beauté presque inégalable. Aucun mot ne me vient à l’esprit, juste des pensées que je ne peux partager et je l’admire alors que mes yeux ne semblent plus vouloir la quitter. Il s’agit donc de « elle », elle qui adore le spectacle, elle qui fera le show. Et la rivalité se transmet alors vers l’esprit des eaux qui représente dorénavant une menace. C’est elle qui va donc tenter de lui voler la vedette, « elle » qui de sa magie aquatique va émerveiller les spectateurs. Il faut que je tire profit de cette découverte pour élaborer mon numéro de manière à ce que le sien ne soit que l’écho du mien. Et le dégoût s’empare de moi lorsque je constate que sa main touche encore mon corps, une rivale ne doit pas agir ainsi, provocatrice et perverse elle ose toucher mon corps. Je me recule alors d’un pas pour la défier du regard alors que sa main tâte désormais le vide.
Pas tant que ça, mais son apparition est plutôt satisfaisante.
Et le dédain s’empare de mon être, réfutant l’instant où je l’admirais en la voyant comme un vulgaire esprit. C’est une adversaire, la compassion n’est pas permise alors autant installer les frontières maintenant. Je maintiens mon regard hautain sur la créature des eaux puis après un bref silence je me tourne vers Monsieur Loyal.
Je suggère qu’ils fassent lors du spectacle le premier numéro, moi le suivant, puis on alternera une nouvelle fois, ainsi me revient le grand final et à eux le numéro… d’ouverture…
Une certaine méprise se fait entendre dans mes derniers mots puis je me mets à sourire hypocritement vers l’esprit qui semble s’appeler Calypso selon le chant du mage. Et, provocateur, je leur demande si mon projet leur convient, même si je compte débattre pendant toute l'après-midi pour m'approprier le grand final.
Sujet: Re: Anguille sous roche [Mission Rang C - Avec Altiel] Lun 14 Avr - 17:14
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Drake Fulgur & Altiel Rudraksha
" Te lier c'est accepter le pire comme le meilleur, te perdre et te noyer, t'oublier toi et tes pensées, tes idéaux et tes rêves. Tu n'es jamais seul Altiel, nous sommes là et il est là, veux-tu prendre le risque que quelqu'un d'autre puisse pénétrer dans cet intimité ? Que quelqu'un puisse nous séparer, briser ça ? Puisse te faire oublier que seule compte la nature et sa beauté ?"
Condescendance teinté de mépris. Peut-il même le voir ? Le discerner ? Certainement pas alors que de son sourire d'enfant il admire la beauté pure et létale de l'âme des Ruisseaux. Dans sa tête tout se bouscule, le besoin de recréer un lien évaporer, de recréer ce lien par le spectacle pour qu'elle puisse renaître des récifs l'ayant fracassé, ça et cette quête d'un contrat à honorer, six ans à rattraper alors que son regard écarlate vient caresser Drake avec une certaine tristesse et compassion... Mais un contrat se devait d'être respecté, et il avait été choisit, nul moyen de se dérober.
Son regard d'opale se fige alors durement dans la remarque affuté, provocation teinté de mépris. Elle le voit, le sent et la colère monte malgré ses airs glaciales alors que le contact entre leurs corps se rompt. Elle n'est pas comme lui, elle reconnait ce genre de choses, connait ces armes, connait les hommes, cruelle et pleine de charme pour vous asphyxier. Et la provocation continue alors qu'il se recule, ose la prendre de haut, la prendre de haut elle ? Son visage marque un rictus malsain alors qu'elle s'approche lentement dans ce calme des eaux froides et létales. S'approche alors qu'il lui sourit de son visage d'ange aussi beau que stupide d'oser ne serais- ce que la provoquer. Et l'eau s'emballe, le calme se brise alors qu'avec une rapidité stupéfiante, tel une féline carnassière elle fonce sur lui, que sa main vient cueillir sa gorge avec une poigne de fer, le plaquant contre une poutre avec une puissance insoupçonnée. Son regard d'opale se noyant dans le sien alors qu'elle resserre la pression.
" Ne me provoque plus jamais, ravale ton mépris et ta condescendance car c'est bien eux qui t'étoufferont à travers moi. Sais-tu qui je suis ? Sais-tu qui nous sommes ? ... Tu n'en a pas la moindre idée, pauvre narcissique débile et demeuré que tu es, un conseil ne t'avises jamais plus de nous provoquer, car nous incarnons ce que ton humanité n'as jamais sut dompter, ce que ton genre demeuré et malade ne peut que craindre face à ses propres péchés et excès. Connais-tu le diction qui dit de ne jamais se fier à l'eau qui dort ? Tu es prévenue, et au passage ton visage de minet narcissique est certes agréable à regarder, mais je me ferai une joie de le noyer, qui plus est tu peux remballer ton mépris et ta condescendance teintées de jalousie face à ta propre incompétence, car je ne suis aucunement passionnée par le spectacle et ces pitreries dégénérées, ça c'est son domaine à elle.
Et sans attendre une quelconque réponse, devant les visages choqués ou interloqués, dans le silence qu'à provoquer sa menace glaciale elle éclate en un millier de goutes scintillantes tel des étoiles. Un regard gêné adressé des yeux écarlates aux blonds, gêné et pourtant amusé alors qu'il sourit faiblement.
" D'accord nous passerons en premier, en fait c'est m'est égale, il me faudra juste le bassin et si vous pouviez saler l'eau. "
Puis le Mr Loyal parle, comme pour apaiser l’atmosphère alors que la vie reprend son cours dans la gaieté, disant que puisque les détails étaient réglés et malgré ce léger contre-temps tout serait prêt, que le spectacle débuterait dans deux heures et qu'ils devaient se tenir prêt dans les coulisses pour ce moment. Un simple mouvement de tête pour acquiescer et le jeune homme aux cheveux écarlate disparait, déambulant sous le chapiteau pour s’émerveiller avec ses yeux d'enfants des artistes en présence, des sons et des miles couleurs chatoyantes du spectacles, des artistes dansant et déambulant dans les rires et les clowneries.
***
Et là-bas dans le lointain des vents mourant sous les vagues se fracassant en miles échos saisissant la chevelure violine se voit balayé par le vent. Silhouette féminine attendant, queue de poisson balayant les flots de quelques mouvements lasses dans un ennuie la mettant au bord de la déraison et la musique s'élève de son instrument de nacre et de coquillage, enchanteresse alors que l'eau lui répond. Puis le choc, la stupéfaction sur son visage alors qu'elle se raidit sur son rocher, qu'elle cesse sa musique de mélancolie alors qu'à ses oreilles parviennent les sons lointain de rire et de musique, atmosphère festive la choquant et en même temps apaisant son cœur à l'abandon... Devient-elle folle ? Elle ne le sait, mais ce simple écho lointain apaise son âme esseulé alors que lentement, avec un faible sourire ravivé elle recommence à jouer.
Sujet: Re: Anguille sous roche [Mission Rang C - Avec Altiel] Mer 23 Avr - 19:24
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Anguille sous roche
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Et elle sourit face à la provocation, sourit pour dissimuler ses intentions, ses menaces qui apparaissent l’instant d’après lorsque l’eau se met à mijoter dans le bassin. Mon regard se porte au loin vers les remous alors que la femme s’avance pendant que je suis intéressé par autre chose, main au cou exerçant une pression menaçante, elle me met en garde, tente de sauver sa dignité salie par mes paroles alors que naïvement je ne lui réponds que par un sourire, buvant ses paroles tellement facilement qu’elles ne parviennent pas même à mes oreilles. C’est seulement quand elle évoque le nom d’ « elle » que j’arque un sourcil d’interrogation. Qui est-elle, cette fameuse « elle » ? Je m’apprête alors à saisir sa main pour l’écarter de ma gorge et lui demander de qui elle parle mais elle éclate, m’asperge de son corps aqueux n’étant maintenant plus, retombant sur le sol comme une vulgaire pluie d’automne. Et l’homme responsable de sa présence semble gêné alors qu’un sourire jaune orne ses lèvres, il est d’accord.
Mr Loyal reprend la parole et là la quiétude renait, comme si les tensions instaurées entre notre rivalité s’effaçait et ce sans que l’on en voit la disparition. Un baume, un vide paisible qui fait que je m’approche de lui comme pour vouloir lui serrer la main et pactiser notre union mais je ne le fais pas, je préfère lui sourire sincèrement, faiblement, puis détourner le regard et me diriger vers les loges où nous pouvons nous préparer. Nous avons deux heures et c’est largement suffisant pour improviser quelque chose, je pense, puisque c’est maintenant que je vais m’y mettre sérieusement, sans interférence, purement, simplement. C’est là l’avantage de s’isoler, d’éveiller sa créativité dans un lieu mis à part où le silence et le calme règnent afin de laisser s’exprimer nos esprits. Et frustré, je repense à cette femme, Calypso, qui dans son regard siègent le mépris et le dédain. Bien que ces derniers étaient instaurés dans le mien ils n’étaient que purement fictifs, au fond je ne suis pas comme ça, pas vraiment, pas entièrement. Mais elle, il s’agit bien de quelque chose de réel je crois. Je sais, mon spectacle aura pour objet le réel et le fictif, un thème basé sur l’illusion règnant entre notre relation. D’un côté la sérénité des sentiments tandis que de l’autre il y aura l’entourloupe, le masque de perfidie dissimulant la pureté de mon être.
Et alors que je pense à ce spectacle, je me dis qu’il vaut mieux que j’établisse un meilleur contact avec mon partenaire de spectacle. Non pas l’homme aux esprits mais plutôt celui avec qui je ferai mon numéro, ce grand et ténébreux mâle, cet étalon à la crinière toute aussi sombre qui est décorée de perles, Kheira. Je sors de ma loge et traverse le chapiteau pour reconnaître la lueur du soleil qui m’avait manquée, jusque-là le ciel était couvert par une tenture qui m’isolait dans un monde étranger, un monde fictif et là je renais sous la voûte qui m’a tant bercée et que je souhaitais par-dessus tout redécouvrir. La nature, il n’y a rien de plus… naturel et j’aime cela, ça fait du bien d’humer de l’air frais, et non pas cet air qui a tourné, mijoté dans cette immense marmite durant des heures depuis le petit matin. Je m’étire alors sous le soleil puis m’avance vers l’enclos où attend patiemment le cheval. Je saisis une carotte dans un seau et la donne à l’étalon qui se rue vers moi à ma venue. Je tends le légume et alors que le cheval s’en empare, cette même voix féline s’adresse à moi, venant de derrière, Nazeeha.
Il ne faut pas nourrir les animaux sans qu’ils ne fassent quelque chose en retour. C’est comme cela qu’on les dresse ici dans un cirque. Ordonne-lui de faire quelque chose avant qu’il n’oublie. Euh… Tout de suite, ne perds pas de temps !
Je grimace alors car je n’avais pas en tête de le mettre à l’épreuve tout de suite mais il semble qu’on me force la main. J’ouvre alors l’enclos et prends la cravache en main et la monte en l’air pour lui ordonner de se lever. Debout, Kheira !
Le cheval tend les oreilles et docilement se lève sur ses deux pattes arrières, faisant quelques pas pour maintenir son équilibre, il trouve finalement la bonne posture. Je fais redescendre le bâton vers le sol et le cheval retombe sur ses quatre pattes avec une lenteur contrôlée sollicitant l’intégralité de ses muscles pour amortir la chute dans un effet de ralenti onirique, comme si le temps s’arrêtait. Satisfait, je porte ma main vers son front pour le caresser avec une douceur affective puis je décide alors de le monter à cru pour tenter mes premières acrobaties. Mes bras s’appuient sur son corps de colosse puis me servent d’appui pour me hisser vers le haut et passer une première jambe de l’autre côté du cheval. Une fois assis je sens l’animal se frustrer, le premier contact se faisant toujours de manière étrange entre nos deux âmes, le temps de se rencontrer, de se complaire puis de se connaître. Et lorsque le lien se créé, que la confiance s’installe, je m’appuie à nouveau sur son dos pour cette fois me relever, maintenir une posture debout en écartant les bras pour trouver mon équilibre. Ma bouche s’entrouvre et laisse échapper quelques mots, des ordres.
Avance, Kheira !
Le cheval s’avance, la satisfaction s’installe alors que l’équilibre se maintient et que dans un élan de folie je me baisse, plaque les mains sur le dos du cheval afin que mes bras supportent tout le reste de mon corps, formant une sorte de colonne verticale en appui sur l’animal, colonne de marbre que rien ne perturbe et qui vers le ciel s’élance. Mes espérances semblent à portée de main et je m'entraîne alors durant ces deux heures à réitérer, parfaire et améliorer cette performance afin qu'elle devienne de plus en plus spectaculaire.
Sortant de ma loge, après une douche bien fraîche qui a servi à évacuer la transpiration de l'effort, je me dirige vers Mr Loyal pour lui annoncer que je suis fin prêt, et derrière la sorte de rideau qui sert à l'entrée en scène je patiente, j'attends que l'homme aux cheveux de feu entre en scène pour animer l'eau de ce bassin qui a été salé par mes soins, salé alors que je prenais ma pause entre les deux heures. Je veux que le spectacle se déroule convenablement alors je n'ai rien fait de plus que le saler, même si par esprit de compétition j'aurai pu faire je ne sais quoi comme coup bas pour gâcher son numéro. Nous sommes là pour faire un beau spectacle et nous le ferons. Je penche alors la tête et regarde entre les deux bouts de tissus le bassin encore vide qui attend dans l'obscurité du cirque, une centaine de gens faisant de même alors que sur des gradins ils attendent, ils parlent et soudain se taisent lorsque la musique retentit.
Sujet: Re: Anguille sous roche [Mission Rang C - Avec Altiel] Lun 28 Avr - 16:33
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Spectacle
Drake Fulgur & Altiel Rudraksha
" Te lier c'est accepter le pire comme le meilleur, te perdre et te noyer, t'oublier toi et tes pensées, tes idéaux et tes rêves. Tu n'es jamais seul Altiel, nous sommes là et il est là, veux-tu prendre le risque que quelqu'un d'autre puisse pénétrer dans cet intimité ? Que quelqu'un puisse nous séparer, briser ça ? Puisse te faire oublier que seule compte la nature et sa beauté ?"
Et il déambule, tel une âme funambule alors que le décompte des heures est entamé, il est là, errant et balayant de ses yeux chaque recoin de ce spectacle vivant. Il déambule dans les échos de rire et de sons, de joies et de vie, dans les couleurs chatoyantes, dans les sons des fouets de fouets, des ordres aboyés et des musiques pour bercer son âme esseulée. Et alors qu'il erre son esprit se perd dans le vague, vient trouver le passé, comme une étrange énergie pour le bercer.
Et au loin l'écho grandit, elle se redresse lentement ? Sombre-t-elle plus en avant dans la folie, la musique cesse alors que l'étrange instrument délaisse ses lèvres, et elle les entend au loin les rires et surtout ces musiques, cet atmosphère de chaleur et de vie dans l'air, elle peut la sentir sur sa peau glacée, elle peut entendre le bruit dans cet écho étrange. Elle ferme les yeux, comme pour chercher la source, se concentre sur cet écho lointain, cette mélopée étrange de vie animée.
Et lentement, imperceptiblement alors que le temps s'écoule le lien renait, resplendit alors qu'il avait presque cessé d'exister. Il peut le sentir dans sa peau, dans tout son être, ses émotions étranges, entre folie et bien-être, et elle réalise alors yeux clos alors que le temps semble suspendu la présence à ses cotés, le partage de leurs sens. Et c'est comme un sentiment indéterminé de joie, comme une bouffée de douce chaleur dans ses entrailles alors que ses yeux s'ouvrent pour balayer les récifs devenue sa prison, sa damnation.
Il est déjà temps alors qu'il reprend vaguement conscience avec la réalité pour voir les âmes se presser. Et c'est alors machinalement qu'il rejoint le chapiteau central tel une poupée pour y trouver la vie grouillante et pressée. Un regard alors qu'il peut voir le centre du chapiteau, le bassin y est prêt alors que déjà la foule entre par les entrées. Une voix familière pour le presser, pour lui dire que c'est à lui de jouer, et c'est tel un enfant un peu paumé, nullement certain de son succès qu'il se dirige vers la "scène". Monsieur Loyal entre en pister, se présente et fait l'annonce de la soirée à venir, l'annonce lui avant de s’éclipser.
Et dans son entrée la masse de la foule vient réellement s'imposer à ses yeux, le laissant stupéfait, un sourire se dessinant sur ses lèvres alors que les conditions semblent plus parfaites que jamais. Et c'est prêt du bassin qu'il vient se figer dans l'incertitude mêlée d'une étrange quiétude. Un souffle, une inspiration, sa voix s'élève alors pour chanter la mélopée oubliée de l'incarnation des récifs. Tel une étrange litanie que le monde aurait oublié.
« Ô récifs de la dansante, Voix ensorcelante, Doux échos de l'harmonie chantante, Viens à moi Lys l’enivrante. »
Rien. Sur le coup c'est comme si rien ne se passait alors que le désarroi commence soudainement à frapper, puis soudain sa magie se déverse, éclate alors que l'eau du bassin vient s'animer que dans un vent s'étant levé l'écho des récifs retentit au cœur du chapiteau pour former la silhouette féminine à queue de poisson sur le plongeoir du bassin. Ses pupilles violines s'agrandissant devant la foule en présence, foule stupéfaite de l'étrange spectacle auquel elle venait d'assister, puis son regard vient le trouver lui, un regard long pour s'échanger alors qu'elle peut le voir au coin de l’œil écarlate, cette larme salée sur son visage, comme l'ingrédient ayant permis au lien de se reconstituer entièrement. Un faible sourire venant se dessiner sur ses lèvres violacées, puis elle regarde à nouveau la foule, surexcitée et enjouée d'un tel publique, plus heureuse et déterminée que jamais.
" Bonsoir à Tous. Connaissez-vous Seven ? Bordé par l'océan il s'y trouve un lieu sans pareil, perdu entre la côte et les flots constamment déchaînés, les récifs y forment un son que vous ne pouvez qu'imaginer, comme si en ces lieux les morts, l'eau et le vent s'unissaient pour créer les échos d'une mélodie inégalée. On dit que cette mélodie envoute les musiciens qui l'entendraient, les poussant à vouloir s'en approcher, la comprendre pour pouvoir la jouer. Mais la force des courants est tel que la seule issue pour ces imprudents est la mort, déchirer par le courant et les récifs. On dit qu'aux récifs de la dansante s'élève la voix ensorcelante de la nature elle-même, que dans ses récifs un de ses avatars protège ce lieu et noie tout imprudent s'en approchant par la puissance de sa mélodie, tel une sirène gardienne de ces lieux sacrés. "
Elle sourit à l'auditoire alors que ses mains se tendent dans le néant, mains vides où apparait dans l'instant une flûte étrange, constituée de coquillages et de nacres. Puis ses yeux se ferment alors que l'instrument vient trouver ces lèvres. Un souffle et le son jaillie, étrange et oubliée, tel un écho chantant, tel un écho porteur des chants anciens pour bercer l'auditoire au rythme de son souffle et de ses doigts experts. Elle joue, la mélopée continue dans sa beauté enivrante avant de doucement se briser quand la flûte vient quitter ses lèvres.
" On dit qu'aux récifs de la dansante, l'eau obéit à la mélodie, qu'elle s'impulse sous l'écho chantant, qu'elle vie des sons la berçant. "
L'instrument vient retrouver ses lèvres et une nouvelle mélodie se fait entendre, comme si les récifs eux-même chantaient portés par le vent, et sous son impulsion, sous le touché des doigts experts l'eau dans le bassin commence à s'animer, s'unissant en une forme longue et sinueuse, en un serpent d'eau constitué pour s'élever au delà des barrières de verre, s'élever puis s'allonger alors que son diamètre rétrécit et que le serpent d'eau vient s'extirper du bassin pour toucher le sol, en partie alors que les quelques centimètre d'eau restant au fond du bassin son l'ancre du début de son corps, qu'à partir de là elle s'allonge et entre en mouvement. L'hymne de la sinueuse alors que l'eau en mouvement semble les regarder, comme doté de sa propre volonté, dansante tel un serpent sous la mélodie bercée de magie.
Puis elle retourne se loger dans le bassin, la mélodie se rompt et l'eau retrouve sa quiétude, comme si jamais elle ne s'était animée devant le public stupéfait et émerveillé. Un sourire satisfait alors que son regard vient croiser celui d'Altiel. L'heure de l'apothéose. La flûte vient retrouver cette lèvre, mais cette fois la mélodie n'est nullement charmeuse, belle et puissante, tel un ouragan, puissante dans ses échos et ses intonations et sous son impulsion l'eau s'anime à nouveau, avec violence alors qu'elle s'extirper du bassin en un tourbillon, typhon puissant et létale venant prendre chaire par les mile filets d'eau le reliant au bassin autour du jeune homme aux cheveux écarlates. Tel des sirènes dansantes autour de lui avec violence alors qu'ici et là on croirait y discerner des bustes humains et des queues de poisson dans l'eau tourbillonnante. Le requiem des sirènes. L'apothéose alors que la voix masculine retentit tel un écho, voix masculine aux intonations et impulsions d'enfant s'élevant du typhon pour se mêler à la mélodie dans son chant, accentuer et étouffer par l'eau, comme si elle était issue du vent lui-même, un écho ancien et mystique venant se mêler à la mélodie violente et puissante du requiem. Mélodie arrivant à son terme en un point d'orgue, apothéose alors que le typhon éclate en une rafale d'eau se déversant sur le sable tel une cascade. La flute quitte les lèvres.
Un sourire à l'assemblée ébahie alors que de concert la sirène et l'homme s'inclinent doucement devant le public conquis. Puis elle disparait sur un baisé envoyé à l'auditoire, disparait dans un nouvel écho de vent comme si elle n'avait jamais existé, qu'elle n'avait jamais été là. Et c'est heureux, les larmes aux yeux d'un bonheur sans non que l'homme quitte la scène en trottinant pour laisser place au prochain numéro derrière le rideau.
Sujet: Re: Anguille sous roche [Mission Rang C - Avec Altiel] Lun 5 Mai - 11:19
Drake Fulgur
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Titre : La lumière qui met du temps à s'allumer Crédit : Moi Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11605/30000) Mérite: (512/800)
Anguille sous roche
Avec Altiel
Les lumières s’éteignent alors qu’une, beaucoup plus intense, persiste et suit l’homme barbu et à l’allure élégante. Mr Loyal fait son entrée en scène et mes yeux le suivent lorsqu’il s’avance pour se poster devant l’aquarium vidé de tout animal. Le sourire hypocrite, éveillé par l’odeur de l’argent flottant autour de toutes ces gens, il rit et parle dans un microphone qui retranscrit et amplifie le son grâce à un lacryma.
Attention mesdames et messieurs, dans un instant ça va commencer… Mais tout d’abord je vous souhaite la bienvenue dans mon cirque rempli de fous, oui, de fous j’ai dit. Et pour commencer, j’invite Altiel à venir sur scène !
Silence, « Altiel », qui est donc cet homme ? Je crois que c’est l’autre qui peut invoquer des gens d’autant plus loufoques. Où est-il ? Un coup d’œil à droite puis à gauche et je ne le vois pas, il va encore réussir à tout faire foirer l’autre abruti… Stupeur finalement éveillée alors que je le vois marcher calmement vers moi, ou plutôt vers la scène, et c’est une envie de l’étriper qui se réveille en moi. Ma main vient chercher son dos, lui faisant accélérer le pas en ajoutant quelques mots, balancés de manière à ce qu’il se dépêche.
Allez c’est à toi ! Ah et au fait… Bonne chance.
Un sourire alors que je le vois partir, je ne sais pas s’il a entendu ces derniers mots mais en même temps, tant mieux. Je ne sais pas ce qui m’a pris, je ne sais pas pourquoi j’ai été si gentil, d’un coup, comme ça. Au final je n’ai rien contre lui hormis le fait que son esprit, Calypso, semble un peu bizarre mais ce n’est qu’un détail. Cette fois, pour de bon, je pourrai enfin découvrir qui se cache donc derrière ce nom… « Elle ». Et alors que les spectateurs applaudissent l’entrée d’Altiel, j’applaudis avec eux pour découvrir les mystères de sa magie. Il psalmodie, comme effectuant une sorte de rituel religieux pour finalement faire se mouvoir l’eau comme auparavant. Je vois l’eau bouger et je me dis « Tsss… Quelle menteuse, c’était finalement Calypso dont il parlait. » Et c’est finalement la surprise qui s’installe alors qu’une femme aux charmes des mers, aux allures de sirènes qui se présente en narrant l’histoire d’un lieu paradisiaque. Quoique, je retire ce que j’ai dit, j’ai déjà vu des sirènes et elles ne ressemblaient pas du tout à cela, elles étaient beaucoup plus laides, là c’est bien plus qu’une femme, c’est une déesse !
Elle sourit et cette expression du visage me fait rougir. Ah la douceur des femmes, que j’aime cela. Envoûté par ses premiers charmes elle surenchérit en faisant apparaître une flûte et placer l’instrument entre ses lèvres pour finalement jouer la première mélodie, berceuse qui calme vient caresser ma peau avec une tendresse inégalable. Soudain le ton change et c’est avec lenteur et nonchalance, ainsi qu’une petite pointe d’élégance que de l’eau sort la silhouette aqueuse du serpent pour finalement toucher terre. Et à la surprise de tous, la chose se met à danser, onduler au rythme de la flûte et engendre une certaine cohérence avec les dires de la musicienne : « l'eau obéit à la mélodie ». Je vois ça. Et soudain la musique s’arrête, lentement alors que le serpent remonte la bassin pour s’y enfouir à nouveau et dormir le temps que la flûte n’ose le perturber plus longtemps.
Soudain l’énergie renaît alors que l’instrument retrouve l’artiste et nous offre un spectacle haut en sensations, créant un typhon si grand que nos yeux ne savent où regarder. Baiser vers l’auditoire ou plutôt vers les spectateurs, mon cœur semble battre beaucoup plus rapidement maintenant qu’il a subit les sensations livrées lors du spectacle. Cela n’est grave, c’est à mon tour maintenant et je pense que je serai d’autant plus motivé maintenant que je vois à qui j’ai affaire, elle. Je me tourne et tire le cheval par la bride puis attends que Mr Loyal m’invite à entrer sur scène. Finalement, c’est le grand moment. Il faut des acrobates dans un cirque, des éleveurs d’animaux, moi je serai les deux durant ce numéro. J’avance, mes pieds nus foulant le sable de la scène alors que ma main repousse délicatement le rideau. Soudain une lumière, agressive et éblouissante s’en prend à mes yeux. Je ne vois rien, mais je les devine, tous ces gens qui me regardent et qui de leurs yeux avides de sensations me contemplent en espérant voir quelque chose de phénoménal émerger de mon corps. Mais ce n’est au programme, pour l’instant. Je souris et face à la foule je me présente moi ainsi que mon cheval, d’une voix portante qui me permet de me faire entendre par tous dans cette sorte de cuvette où même les gens assis en haut des gradins peuvent entendre le moindre de mes soupirs.
Mon nom est Drake et je travaille dans le cirque depuis deux heures à peine. Puisse mes talents vous occuper le temps de cet après-midi alors que Kheira, cette brave bête volontaire à tous mes numéros s’est proposée pour m’accompagner. N’est-ce pas Kheira ?
Ma main vient caresser son cou puis soudain la bête se maintient sur ses sabots arrière et pousse un hennissement magistral, faisant se taire toute l’assemblée et annonçant le début de notre numéro.
Que le spectacle… commence.
Mes pieds s’avancent vers le cheval avec rapidité puis s’illuminent avant de prendre appui sur le sol pour propulser mon corps vers le ciel. Dans les hauteurs, je fais apparaître deux cercles magiques à chaque extrémité de mes bras pour en faire sortir deux chaînes qui s’élancent vers le ciel et s’accrocher à la tenture. Je m’accroche alors à celles-ci alors qu’elles s’enroulent en une forme de cercle et finalement former deux anneaux auxquels mes bras s’accrochent pour lutter contre la gravité. Mes doigts de la main droite viennent chercher ma bouche puis je siffle afin d’attirer l’attention du cheval. A mon signal il se met à tourner en rond en accélérant de plus en plus au fur et à mesure des tours. Ma main vient rechercher l’anneau puis d’un mouvement de bras et avec un contrôle de ma magie je me fais tourner dans le même sens que Kheira, survolant le cheval avec prestance alors que, les bras écartés, je semble voler au-dessus de l’animal. Soudain la vitesse est grande, le cheval au galop et je fais se dérouler les anneaux, me rapprochant me petit à petit du sol et alors que j’atteins l’altitude minimale, mes bras quittent les chaînes qui disparaissent aussitôt et je fais un salto en avant pour attirer sur le dos de l’étalon noir, debout sur sa croupe, zone la plus robuste et plus amène à canaliser le choc de ma chute sans avoir à en pâtir.
Tonnerre dans la foule, j’écarte alors les bras et penche la tête pour remercier les applaudissements puis je me courbe aussitôt vers l’avant pour renverser l’équilibre. Les pieds vers le ciel, les mains sur le dos du cheval je me maintiens tel un pique qui s’oppose à la gravité, s’oppose au vent créé par la course effrénée de l’équidé puis soudain je rabaisse mes jambes, les écarte et me rassois sur son dos, en posture de réel cavalier cette fois-ci. Et alors je siffle à nouveau, Kheira se stoppe aussitôt et avec la vitesse emmagasinée je vole, tourne sur moi-même pour finalement retomber sur mes pieds, lever les bras une nouvelle fois et me courber vers l’avant pour terminer le numéro. Fièrement, je souris puis annonce l’entracte, laissant aux artistes, c’est-à-dire à Altiel et moi, le temps de se reposer. Je reviens alors derrière ce rideau noir, accompagné de mon cheval, puis je saisis une serviette pour essuyer mon visage transpirant. Je lève les yeux vers Altiel et lui souris puis je m’effondre sur une chaise afin de reprendre mon souffle, respirer excessivement afin de retrouver le calme et finalement, me reposer durant ce court labs de temps où les spectateurs se lèvent de leurs sièges pour aller s’acheter des confiseries. Je me tourne lorsque j’entends des bruits de pas et je vois là Mr Loyal s’approcher avec une mine bien étrange. Il nous annonce quelque chose de bien assez mystérieux avant de repartir aussitôt.
Examinez avec attention le public je vous prie, quelque chose d’étrange flotte dans l’air.
Mes yeux se dirigent vers le plafond mais je ne vois rien, j’arque alors un sourcil puis regarde avec curiosité Altiel, peut-être qu’il en sait un peu plus que moi sur ce que le directeur vient de nous dire.
Sujet: Re: Anguille sous roche [Mission Rang C - Avec Altiel] Ven 23 Mai - 15:44
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Drake Fulgur & Altiel Rudraksha
" Te lier c'est accepter le pire comme le meilleur, te perdre et te noyer, t'oublier toi et tes pensées, tes idéaux et tes rêves. Tu n'es jamais seul Altiel, nous sommes là et il est là, veux-tu prendre le risque que quelqu'un d'autre puisse pénétrer dans cet intimité ? Que quelqu'un puisse nous séparer, briser ça ? Puisse te faire oublier que seule compte la nature et sa beauté ?"
Et derrière le rideau les yeux se perdent sur la scène, regardent la prestation avec une étrange confusion. Noyé entre le bien et le beau, le dégout et l'incompréhension. Perdu entre deux horizons les yeux écarlates suivent les mouvements.
Ne comprenant pas, ne comprenant pas pourquoi la bête obéit et se soumet, ne comprenant pas son absence de liberté et pourtant le spectacle est indéniablement emplie de beauté, beauté qu'il a toujours rêvé et adulé à travers ses rêves et ses cauchemars aux teintes de réalité, à travers ses alliés envahissant son esprit et noyant sa raison. Perdu alors que le numéro se clos, que le blond quitte la scène pour venir le rejoindre derrière le rideau, quelque peu déphasé, perdu et chamboulé, moment que choisit le monsieur pour leur parler.
Le public ? Quelque chose dans l'air ? Il dévisage monsieur Loyal de son air un peu teubé, le dévisage sans vraiment comprendre ce qu'il insinuait, légèrement perdue alors que machinalement il tourne la tête pour observer le public alors que les numéros s'enchaînent. Rien, rien pour le frapper, jusqu'à ce que l'artiste leur ayant succéder s'effondre brutalement au milieu du chapiteau, pris de spasmes et convulsions, vomissant dans le sable comme un épileptique bourré.
Et il reste là interdit alors que le public réagit, que les âmes accourent pour l'aider, mettant fin prématurément au spectacle, que bien contre son grès il se retrouve avec le blond sur le devant de la scène, poussés par Monsieur Loyal pour enchaîner, que le spectacle ne devienne pas un fiasco sans nom. Pour tout simplement gagner du temps. Mais il ne sait que faire, ne comprend pas réellement les enjeux se présentant sous leur yeux et il reste là regard vague, alors qu'autour de lui les éléments le desservent alors sans vraiment savoir pourquoi ni comment, il débute son chant. Un chant, sa voix s'élève à la fois adulte et enfant, grave et aigüe dans les restes de poison.
Perdu alors qu'autour de son coup le carillon sonne faiblement, comme bousculer par un coup de vent éphémère.
Et au coeur des marais la queue de serpent bat les flots de miasme empoisonné avant de se figer, buste humain et saillant émergeant de l'eau dans un cliquetis d'or, or parant son buste et ses bras de bracelets et colliers. Un mouvement brusque se figeant, alors que la main lâche la chevelure noyée avec un certain dédain, que le corps humain émerge de la mangrove, flottant sur l'eau privé de la vie, noyé. Pauvre âme s'étant perdu dans l'antre du péché, du diable de cruauté. Et dans les relans de poison il peut sentir la pression, dans son esprit il peut le sentir, le poison, une faible lueur émergeant dans son esprit, un sourire carnassier venant se dessiner sur ses lèvres glacés, le sourire sadique alors qu'il le sent comme un lointain écho, son jouet a enfin fait sa réapparition après des années.
Et il chante, tel un enfant, un chant léger s'élevant devant la foule se calmant, il chante alors que dans son esprit le lien se voit stimulé, inhalant les faibles traces de poison encore présent, la stupéfaction alors que la voix se meurt dans sa gorge sur le tintement du carillon, carillon tintant jusque dans les mangroves oubliées, damnées. Et ses lèvres s'ouvrent à nouveau comme saisit d'une force qui le dépasse, comme pour saisir cet instant, seul instant où tout semble possible, comme cette chance qu'il faut savoir saisir avant qu'elle ne s'envole, et sa voix s'élève, s'élève pour laisser jaillir l'incantation.
"Ô Prince des marais, Charmeur de réalités, Au son de ton nom s'incarne ta mortelle beauté, Asha, Maître incontesté."
Un silence, pesant. Comme un temps suspendue, comme si tout ceci n'était qu'une fausse impression, que rien ne se produirait... Comme si alors que soudainement la magie déferle, que le vent se lève faiblement faisant vibrer le carillon autour de son cou, que une étrange brume verdâtre la silhouette apparait, qu'elle se dessine sous la forme d'un homme à la queue de serpent, homme devenant de chaire et d'écailles pour toiser l'assemblée de son regard mauvais, un sourire sadique et satisfait s'étirant sur ses lèvres. Regard de serpent, de démon alors que la queue vient glisser sur le sable, qu'au rythme de ses mouvements les bijoux dorés résonnent en un tintement, qu'il est là déjà là, visage prostré sur la nuque d'Altiel pour murmure, tel un prince antique oublié, que sa main vient saisir sa chevelure avec violence et fermeté. Un murmure pour le glacer.
" Nous avons beaucoup de temps à rattraper ma petite chose. "
Puis soudain la créature serpentine semble prendre conscience de l'assemblée le toisant, hébétée, humains dégénérés, des souris pour devenir ses jouets. Il se redresse alors que lentement dans l'air se répandent les spores empoisonnés sécrétés par son être entier. Plus loin qu'à l'accoutumé signe que la magie de son petit jouet avait augmenté avec les années. Un sourire sadique alors qu'il se rapproche des premiers rangs du public, prédateur.
Un sourire sadique, une voix envoutante pour s'exclamer.
" Senses Alteration : View "
Quelques secondes où rien ne se passe, puis le premier cri alors qu'un homme se lève dans le public, effrayé par sa propre vue, puis un autre, puis un autre, que bientôt le public laisse place à un mouvement de panique généralisé, de paniques et de cris mêlées alors qu'ils se bousculent vers les sorties tel un troupeau effrayé, entrainant dans leur lancé la totalité du public dans le mouvement de foule. Un sourire alors qu'il se retourne, prenant alors conscience de la présence du blond. Sa voix suintante et perverse s'élevant alors dans l'air pour tétaniser Altiel sur ses simples mots.
" Oh... Tu m'as amené un cadeau. Quelle délicate attention. "