Sujet: Au détour de la rivière [mission Altiel] Jeu 20 Juin - 17:13
Uriel Rudraksha
Click
Titre : Rude crachat Crédit : bebebe ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10638/35000) Mérite: (272/400)
- Ourse, quelqu'un a coupé l'eau de la rivière du Bois Joli... - Donne moé mon casque de Licorne Renard et mets ton jet-pack, on part enquêter. »
Au détour de la rivière
~ La chaleur du début de l'été faisait résonner les chants crissants des grillons comme autant de chœurs désordonnés accompagnant leur marche tranquille. Profitant du couvert ombragé des arbres dont la voûte était parsemée d'éclats d'ors et de verts, il allait d'un pas placide en longeant le lit asséché de la rivière Toryn, au fond duquel se laissaient encore apercevoir, ici et là, les restes gisants et blanchis de cadavres de poissons depuis longtemps déjà dévorés. Accompagné de la ménagerie au complet, c'était le milieu de la matinée et ils s'étaient présentés au vieux du village plus en contrebas de la rivière, qui nécessitait l'aide de « gens compétents en la matière », afin de déterminer pourquoi, depuis plusieurs jours déjà, la Toryn ne déversait plus rien d'autre en son lit que l'écho silencieux de son absence. Personne d'autre n'avait encore daigné s'intéresser au problème, peut-être à cause de la nature même de la mission qui ne semblait en elle-même pas excessivement palpitante, ou bien de la récompense qui n'était pas aussi élevée que celle accordée pour la capture d'un mage illégal ou toute autre activité plus dangereuse, mais au vu des liens qui unissaient les Rudraksha à la nature, il n'y avait pas eu à tortiller bien longtemps. D'autant plus que le Royaume de Fiore était une véritable foire aux Guildes de mages, ce qui ne rendait pas toujours les choses évidentes pour trouver du boulot. Jusqu'à présent en tout cas, cette mission tenait plus de la balade champêtre que du parcours du combattant. D'après les dires des villageois, d'aussi loin qu'ils étaient allé la situation était la même, bien qu'ils ne devaient pas s'être éloignés de plus d'un jour de marche grand maximum pour aller vérifier.
Uriel marchait à côté de son CHEVAL, une jument de couleur bai, à l'allure robuste des chevaux de voyage qui en faisait le compagnon de route idéal pour porter vos affaires, pour chasser dans la nature, pour avoir la classe en ville mais encore pour échapper aux brigands de bas étages qui tenteraient une embuscade maladroite ou pour avor une réserve de rations de steacks non négligeable en cas de nécessité extrême. Répondant au nom délicat d'Ursule, c'était là un animal solide et fidèle, bien loin des espèces de toutous frisés et bichonnés pour barbie princesse des écuries qu'on pouvait voir chez le premier noble venu juste histoire de s'afficher avec un chien plus gros que les autres. Et, pour finir, c'était le cheval qui les avait fidèlement accompagné pendant ces quatre dernières années, depuis leur fuite de chez eux jusqu'à leurs aventures dégénérées. En somme, c'était le troisième membre de la famille : Ursule Rudraksha.
Tout en suivant le cours rocailleux de la Toryn sur le chemin qui la longeait, Uriel profitait de cette escapade hors de la ville pour simplement apprécier d'être seul avec son frère et personne d'autre pour venir les déranger. Réfléchissant à des choses diverses et variées, il se demandait bien ce qui pouvait être à l'origine de cette pénurie d'eau. Assurément, si quelques personnes avaient décidé de s'arroger le droit de la rivière pour eux seuls, la solution à adopter serait on ne peut plus claire. En réalité, ce n'était pas tant les villageois qu'il souhaitait aider, mais surtout restaurer l'équilibre qui venait d'être rompu - bien que le village en soit semblait paisible et faisait aussi partie de cette harmonie. S'il fallait casser quelques gueules pour remettre les choses à leur place, et bien, ils n'étaient pas éco-terroristes pour rien, et ça ne leur poserait aucun problème. Quant à savoir que faire si c'était autre chose... La question se poserait au moment venu. Comme s'il sautait du coq à l'âne, Uriel s'adressa alors à Altiel du ton habituel des banalités, bien qu'il redoutait la réaction d'une certaine, hm, personne.
_ Au fait, je suis au courant pour la bijouterie à Caldonal... »
Un silence, léger, juste histoire de voir comment il va réagir.
_ C'était lequel des autistes qui nous accompagnent ? »
Ou comment bien commencer la journée.
_ Autrement, je ne t'ai pas dis, mais j'ai entendu des rumeurs parlant de sirènes sur la côte ouest. Des sirènes qui joueraient de la musique... »
made by pandora.
Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Lun 1 Juil - 14:14
Invité
Click
Rivière ? Sorcière...
La jument trottait, encore, toujours. Plac, plac… Plac, plac faisaient ses sabots en heurtant le sol rocailleux, berceuse loin de détoner du feu de Dieu, son son n’en était pas moins reposant... Légèrement, brisant le silence qui l’entourait, mutisme d’un frère trop concentré, silence dans son intériorité, silence qui l’oppressait, trop longtemps, pas souvent, si souvent ? Anormal était le mot tout trouvé… Silence anormal qui le stressait à souhait, contact avec la réalité qui avait trop duré, heureusement le plac d’Ursule lui permettait de rester hors de portée, concentré sur sa mélodie et sa portée, le maintenant dans son ailleurs où il se réfugiait, incapable de faire face à tout ce qui l’entourait, compréhension limité ? Peur et dégoût de la réalité ? Réalité d’une humanité détestée ? Qui savait…
Silence rompu par l’élu, voix froide malgré son apparente neutralité, ton des banalités que son jumeau avait pourtant déjà percé. Il ne dit rien, il écoute : plac, ses yeux se perdent sur les sabots de la jument aliénée… Aliénée des hommes de par sa présence à leurs côtés…. Il ne comprenait pas pourquoi elle sacrifiait pour eux sa liberté. Echo qui le percute de plein fouet, silence totalement rompu à l’unanimité alors que son jumeau continue au moment où l’une s’est réveillée. Parce que la chose qui te sert de frère l’a décidé. Ce n’est pourtant pas compliqué. Sa voix et son regard l’avaient saisi, figé dans leurs immédiateté, surgissant du néant tel la marée. Elle ricane, rire pervers, sorcière.
Autiste ? C’est la prostitué qui se fout de des MST Regard perdu qui se tourne vers elle, incongru et ingénu. Aberrance de l’ignorance… Elle soupire. Toute une éducation à refaire… Rappelle-moi de te faire un cours approfondie sur tout ça. Elle sourit, perverse relevant le défi, que pour briser le frère et le père le benjamin sera salie, âme salie et qui pourtant pour toujours restera ici. Elle le sauverai de l’humanité, de l’autre et de ses plans inavoués, elle le bousillerai pour mieux le protéger. Damné pour vivre, pour tuer et jouir des excès. La partie avait déjà commencé, humanité et amour vue comme les pires plaies. Gagné. " T’es la prostitué qui se fout des MST. Une sirène qui ne sait pas chanter ne serait guère plus qu’un poisson avarié, un poisson dégénéré. Heureusement qu’elles savent chanter…." Un silence après la tirade décalée, phrase ayant pour ultime but d’énervé l’autiste refoulé, le pourrir était une de ses activités préférée. Elle jubile, il transmet. "Elle te souhaite de t’étouffer avec tes glaires." Regard totalement perdu, dans et hors des sentiers, pseudo présent et pourtant absent, hors du temps, incapable de considérer la portée des mots transmis et lâchés.
Elle se fige, son corps se lève de l’eau transparente, nuit tombante la rendant que plus envoûtante. Elle se fige, colère montante qui l’afflige. Cri qui déchire la vallée dans son hurlement atrophié, sorcière sur le bûché. Respiration qui s’accélère, d’où jaillie et transpire la colère, peau luisante qui se lève, chevelure dorée qui fouette l’air. Invoque-moi. Totalement déphasé il s’exécute dans la foulée alors que son regard se pose sur la rivière quasi intégralement asséchée. Murmure qui franchit ses lèvres rosées alors que déjà son frère lui répondait choqué. Il n’écoute pas, elle n’écoute plus, vengeance qui hurle et bat. Rimes alors que les faibles résidus d’eau s’animent, que dans un éclat de l’air se matérialise sous une forme aqueuse la pureté de l’Enfer. Eau devenant chaire face au lit déserté de la rivière. Regard de harpie, véritable sorcière, regard d’opale qui se retourne vers le frère mortifère, menacent claquant dans l’air alors qu’elle fonce sur lui tel une furie, s’arrête à quelques centimètre de son visage en sursit. " Dis-moi ce que tu sais."
Jument qui panique dans la foulée, incarnation glacée qui provoque son départ précipité, qu’elle court à l’opposé dans un rythme effrénée. Présence faisant frémir l’ensemble de la vie à proximité, beauté et pureté courroucée, mort liquide incarnée.
---
Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Jeu 4 Juil - 3:53
Uriel Rudraksha
Click
Titre : Rude crachat Crédit : bebebe ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10638/35000) Mérite: (272/400)
Au détour de la rivière
~ La réplique cingle comme une espèce de soufflet au visage. Intérieurement, Uriel se scandalise de l'expression utilisée par son frère en se demandant où diable a-t-il bien pu aller chercher une telle comparaison. Au final, il s'en fout, et il se doute bien que ce n'est qu'une autre de ces âneries qui lui sont soufflées dans la tête par les espèces de monstres qui lui servent de compagnons, une bande de délinquants tour à tour dépressifs, obsessionnels, tyranniques et complètement dégénérés. Le seul en qui Uriel ait un minimum confiance pour ne pas exploiter son frère, c'était Shal. Mais Shal n'était pas tout le temps là, et quand il n'était pas là, c'était lui qui devait essuyer ce genre d'absurdités provoquées par ces folies incarnées. Le jeune homme se moquait bien des insultes, mais ce qui l'inquiétait surtout, au final, c'était plus l'influence sur Altiel de tout ça qu'autre chose. Oui, les sirènes chantaient, et c'était bien là la pire des calamités possibles. Si elles avaient pu naître muettes, le monde aurait été épargné d'une affliction dont il aurait pu se passer.
_ Elle te souhaite de t’étouffer avec tes glaires. »
Il l'observe, lui, son jumeau, et le regard dans ces yeux à demi absent qui ne semblent même pas se rendre compte de la portée des mots qu'il prononce, comme une banalité parmi tant d'autre, comme une vulgaire poupée désarticulée qui n'est encore là que grâce à l'utilité que lui trouvent ses bourreaux cruels. Il se demande, même, si en cet instant précis, il sait qu'il s'adresse à lui, son frère, son jumeau, son deuxième lui. Il ne répond pas vraiment, n'éprouvant dans le cœur que cette espèce de douleur qui pointe de nouveau, comme de plus en plus à chaque fois qu'il se passe quelque chose comme ça, comme la douleur de celui qui voit partir dans un ailleurs celui qu'il aime le plus au monde tout en sachant pertinemment qu'il ne peut pas le suivre et qu'il n'y reviendra pas. Cela serait plus simple, tellement plus simple, si Uriel pouvait choisir de quitter les sentiers de la lucidité en même temps que son frère. Peu importe pour aller où, tant qu'ils y allaient ensemble. Mais ce n'est pas le cas, lui reste sur le chemin, et il ne peut qu'observer cette âme vulnérable s'envoler. Et pour lutter contre ça, il est prêt à détruire n'importe qui, y compris lui-même.
Et, soudain, son frère entame des gestes qu'il connaît par cœur. C'est à peine s'il a besoin d'attendre de la voir pour deviner qui va apparaître et, déjà, il sait quelle réaction adopter. Il avait bien escompté faire réagir quelqu'un, avec ses insinuations pourtant évidemment placées, mais il ne s'attendait pas forcément à la voir débouler, furie déchaînée, comme elle le fit. Mais Uriel ne réagit pas, ou tout du moins ne chercha-t-il ni à s'apprêter à sortir son sabre, pas même à le positionner pour une dégaine optimale, pas plus qu'il ne recula ou fit mine de prendre peur. Non, il ne bougea pas, tout simplement. En lui frémissait déjà plusieurs échos, et il sentait s'éveiller les intérêts distants de ses compagnons, mais il refusa toute entrée à quiconque. La puissance qui résidait dans les mots était parfois bien plus importante que celle que démontraient les actes, et il n'avait besoin de personne pour se dresser contre elle. Calypso était intimidante, il le savait, et cruelle aussi. Elle n'hésitait pas, et l'humanité n'était plus qu'un reliquat de froideur en elle. Dû-t-il pourtant la craindre pour autant ? Oui, il ne fallait pas la sous estimer. Seulement, céder à son chantage, c'était lui céder du terrain sur une part d'Altiel, et sur une part de lui-même, et cela en soi était inacceptable.
_ Dis-moi ce que tu sais. »
Il observe l'éclat de furie qui luit dans le regard comme la flamme ardente d'une colère qui lui a depuis longtemps dévoré l'intérieur. Il voit en elle et cette beauté diaphane du diable, perverse et dégénérée, un écho du Fiel qui coule dans ses veines, dans ce qu'il a de corrupteur vis à vis de la haine et de la colère qui ronge le cœur. C'était comme s'il contemplait l'un de ses futurs possibles ayant sombré dans ces affres qu'il tente d'éviter. Et même si elle était l'une des sources de ses angoisses vis à vis d'Altiel, il décida de suivre l'enseignement de la Blanche Dague, et de se détacher de toute frustration en son sein. Serein, il lui opposa un calme à la hauteur de son courroux, et même a à peine quelques centimètres d'elle, il percevait les bienfaits de son entrainement à la méditation : il se sentait bien, en harmonie avec lui-même. La réponse fusa alors en un mot unique, ferme et inflexible, calme mais sans appel, qui résonna comme le couperet d'une sentence de mort.
_ Non. »
Il la fixe, la défiant du regard mais sans provocation. Juste une simple constatation silencieuse, celle qui voulait signifier « Je suis là. Tu ne me fais pas peur, et tu n'es pas toute puissante. ». Il n'avait que faire de son opinion dans ces conditions et, s'il savait qu'elle n'en resterait certainement pas là, il n'avait cure de se faire violenter. Cela ne ferait, à son sens du moins, qu'ajouter du crédit à ses paroles, en plus de peut-être secouer son frère dans sa vision des choses.
made by pandora.
Spoiler:
Hésite pas à me dire si tu veux que je rajoute des trucs pour que tu aies plus de matière qu'un simple "non", car j'ai conscience que c'est pas beaucoup, mais je voulais pas agir sans savoir si elle allait laisser faire ou non ou quoi ^^.
Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Ven 5 Juil - 14:28
Invité
Click
Rivières ? … Sorcière !
« Non. » La réponse fuse comme un couperet, froide et sans appel, qu’avec elle nait le frisson parcourant le corps d’Altiel. Non. Il a dit non… Son visage blêmit alors qu’il la sent exploser, qu’il sent sa colère et sa furie, sa haine des hommes et de l’ennuie… Tourbillon violent d’émotions alors que son souffle s’accélère, prémisses de l’enfer.
Son visage se crispe à quelques millimètres du nabot en sursit. Non. Son aura gronde et inonde, eau létale et glaciale devenant véritable tornade. Non. Il reste là posé, l’air calme comme si rien ne pouvait le toucher alors que son âme hurle au viol de son attribut donné, hurle pour que meurt le meurtrier ! Son visage se détourne sur le côté, mouvement de serpent sifflant, sa présence entière altère leur environnement éphémère sous le flux de sa colère. Souvenirs de larmes qui jadis auraient pu couler, haine qui préserve son cœur ravagé. Son regard d’opale fixe le lit de la rivière desséché, furie dont le calme ne présage que la mort d’autrui. Un souffle, elle expire, sa tête se penche sur le côté alors que sa chevelure semble flotter dans l’air comme immergée dans cette eau qu'elle gardait, sourire crispé et sadique qui nait alors que d’un mouvement net sa main humide saisit la nuque du jumeau perfide. Que d’un seul mouvement vers l’avant son calme révèle toute la virulence de sa haine, que la tête d’Uriel vient manger la terre sur le bord de la rivière asséchée. Que son visage au souffle glacé vient se coller à quelques que centimètres du siens alors que déjà les cheveux bruns se trouvent agrippé par sa main, tiré vers l’arrière pour qu’il ne puisse voir autre chose que la mort de la rivière et les poissons morts étouffés. Murmure glacée proféré à son oreille, menace voilée dans une grâce éternelle. « Dis-moi. »
Il retient un hoquet, la peur le saisit alors qu’il veut crier, il le sait, il l’a fait exprès… Il fait toujours exprès, comme si il ne pouvait accepter leur présence avec lui… Pourtant il n’est pas seul lui aussi… Pourquoi il déteste tant ses amis ? Une larme qui coule alors qu’elle entre en action, réaction prévisible pour celui a qui elle a tant apporté. Il réagit alors qu’il la sent sur le point d’exploser, que sur ses joues les larmes commencent à couler, enfant mutilé par son frère et son alliée. Bousillé. « ARRETEZ ! »
---
Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Sam 6 Juil - 18:01
Uriel Rudraksha
Click
Titre : Rude crachat Crédit : bebebe ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10638/35000) Mérite: (272/400)
Au détour de la rivière
~ Il voit dans ses yeux l'éclat grondant du tonnerre s'enfler comme la marée se retire avant la déferlante. Il la sent, toute entière, dans son aura de glace et de colère, se crisper dans cette haine qui est si souvent sienne, empreinte de la beauté diaphane et mortelle qu'elle dispense autour d'elle comme les fragments entraperçus d'un rêve qui se dévoile, mais qui, toujours, se dérobe sous les doigts tendus et hagards d'un rêveur éveillé. Il l'affronte, avec calme, ne faisait que se dresser d'une manière inflexible contre sa furie, comme une révolte silencieuse dans un océan de tempête. Et elle passe, devant lui, avec, dans les cheveux, ce mouvement lourd et gracile qui ne se voit que sous l'eau, comme une traînée de lumière sur la surface d'une eau claire. Elle est belle, c'est indéniable, mais la colère qui ravage son cœur ravage aussi ses charmes, et comment ne voir autre chose en elle qu'une espèce de démon malfaisant et destructeur ? Pourtant, la réponse est évidente, et Uriel sent ce qui se cache avec plus d'acuité qu'elle ne l'admettrai certainement un jour.
Et l'orage éclate, comme le coup indéniable qu'il attendait et auquel il s'était déjà plus ou moins mentalement préparé. Ce qui, au final, n'enlève rien ni à la douleur ni à la surprise et, encore moins, à la rudesse du choc avec lequel sa tête vient frapper le sol terreux mais sec d'une rivière à l'agonie. Son pouls s'accélère, la sérénité vient de voler en éclats et, au travers du maelström de sensations confuses qui l'ont assailli lors de son brusque passage à l'horizontal, il sent frémir dans ses veines à travers le signal de douleur une impétuosité qui s’éveille. Mais il la musèle, comme un chien enragé, avant même qu'elle ne puisse s'étendre en lui. La tête tirée en arrière, son corps est crispé, sa respiration plus agitée. Devant lui s'étend le champ de cadavres, monceaux épars d'écailles et de chairs en putréfaction.
_ Dis-moi. »
Impérieuse, sanglante. Elle siffle les mots à son oreille comme un venin dans les veines. Il sait qu'il pourrait faire appel, lui aussi, à certains de ses alliés, qu'il sent se presser en son sein, mais il sait aussi pertinemment jusqu'où mènerait ce chemin destructeur, quand à sa violence il suffit de répondre en visant le cœur. Ne se peint sur son visage ni peur ni colère, mais plutôt l'acuité lucide de celui qui en est exactement au point où il voulait en venir.
_ ARRETEZ ! »
Le cri est comme une lance dans la poitrine, une espèce de déchirement intérieur qui brûle et consume sans pouvoir l'éteindre. Il frémit au dedans, incapable de supporter que quelqu'un fasse du mal à son frère, encore plus lorsque ce quelqu'un, c'est lui. Un sentiment acide de culpabilité déglutit en lui des flots putrescent de bile, emportant le Fiel qui tente de s'échapper avec fougue. Avec difficulté, il ferme son cœur et son esprit à ce cri qui l'appelle et il se concentre sur ce qui, au-dessus de lui, menace son intégrité. Alors il répond, sans plus de résistance, la respiration un peu tendue par la position inconfortable dans laquelle il est, un demi sourire amer sur les lèvres, comme si tout ceci n'était qu'une accroche de plus dont il était fatigué.
_ Alors, c'est tout, Calypso ? Une claque dans la gueule et tu es la plus forte, c'est comme ça que ça marche ? Je te pensais plus fine d'esprit que ça pour ne pas avoir à t'abaisser à l'incompétence de la violence. Dis-moi, si je décide de mourir là maintenant, elle est où, ta supériorité, hein ? La rivière mourra, et tout ce que tu auras gagné, c'est son meurtre sur les bras, c'est ça que tu veux ? »
Une pause, légère, juste le temps de voir comment elle va réagir. Il s'attend à prendre des coups sur la gueule, mais au final, elle ne lui fait pas si mal que ça, ce n'est que physique, et le physique guérit plus vite que l'âme. Alors il continue, mais à voix basse, pour la forcer à se taire, et à écouter.
_ Tu veux que je te dise, Calypso ? Mais tu veux que je te dise quoi ? Que j'ignore l'agonie terrible de la rivière qui suinte en silence comme une asphyxie ? Que je reste aveugle au charnier qui chaque jour grandit ? Que j'ignore la colère et la douleur dans le cœur ? Tu crois que je ne sais pas tout ça, que je ne veux pas t'aider ? Tu crois que je suis juste débile ? Tu crois avoir le monopole de la souffrance peut-être ? C'est pas la peine de te cacher, tu sais, je sais que ta colère dissimule la détresse de l'impuissance face à la destruction de ce qui t'es cher, de voir la vie de ce lieu mourir et disparaître, pourrir lentement dans la douleur, il n'y a pas de honte à ça. »
Il se tait, un instant, comme pour graver dans le silence ces choses qui jamais ne sont dites. Sa respiration est plus rapide, à mesure qu'il parle, il sent pointer dans le cœur toutes ces choses qu'il évoque en même temps. Il l'observe, sans animosité aucune, seulement empreint par une compréhension silencieuse. Ce qu'il va dire est plus difficile à prononcer, et peut être qu'il fait une connerie en lui donnant quelque chose qu'elle ferait mieux de ne pas savoir exister, et les mots sortent, fragiles, simple murmure dans le vent qu'il ne veut pas qu'Altiel écoute.
_ Mais je ne peux pas t'aider, Calypso. Je ne peux pas, parce que j'éprouve exactement la même chose envers Altiel et toi. Il est ma rivière, et tu l'étouffes, chaque jour un peu plus, et ça me plonge dans la douleur de l'impuissance. »
Un silence, il laisse assimiler ce qu'il dit. Il espère simplement que tout ceci ne sera pas qu'un pas de plus vers la destruction.
_ Tu veux que je t'aide ? Alors aide moi en retour. »
Elle avait le choix. Celui de la destruction, ou celui d'une amitié.
made by pandora.
Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Mar 9 Juil - 13:57
Invité
Click
Rivière ? Sorcière...
Les mots tombent, succédant au cri, ils flottent dans l’air, venin vaporeux n’ayant d’autre but que se distiller dans son corps aqueux, cœur ciblé en plein milieu. Elle se fige, un instant, confusion qui la frappe, stupeur écarlate, un instant avant que ne revienne sur son visage glacé le voile de marbre qui préserve depuis tant d’année son âme damnée. Voile de fureur et de colère givrée, masque létale la préservant d’un passé haïe et refusé, seul barrière lui permettant de respirer, blessure hors du temps et de ses affres, cruauté maintenant en vie sa carcasse, pureté dans toute sa létale froideur, pureté ayant assassinée les lois du cœur. Un instant, secondes éphémères où son visage ne peut conserver son masque de fer, un instant avant que ne revienne la colère, colère en vers cet être dévoilant une parcelle de vérité, de sa vérité. Il revient masque placide sur une chaire humide, corps de marbre et de glace. Il se tait, beauté inhumaine approchant ses lèvres de son visage écorché, qu’elle laisse échapper le souffle glacé. « Ton orgueil te perdra, à l’image de cette chose qui brûle en toi. Dégoulinante et gerbante, cette souillure d’humanité dont tu ne pourras jamais te détacher. Le jour où il disparaîtra ton orgueil et ton incompétence signeront la victoire de ce cette putrescence qui vibre en toi. Car au fond tu sais aussi bien que moi que tu as peur, peur d’aimer ça. »
Couperet abattu alors qu’elle devient tour à tour bourreau et suppliciée. Elle n’a pas le temps de continuer, qu’il ouvre de nouveau son horrible gouffre de déchets, qu’il baisse d’un ton, la force à écouter contre son grès, elle tente l’abstraction, cherche à fuir le poison, mots qui la frappent de plein fouet alors qu’elle réussit à maintenir la splendeur de son apparente inhumanité. Main qui se crispe sur la chevelure empoignée, main voulant laisser déferler sa haine et son excès. Statue résistant à ses pulsions de meurtre et de souffrance, vérité acérée qui la poignarde dans un organe qu’elle pensait disparu à jamais.
Son regard la transperce alors qu’elle y lit la compassion et la tristesse. Jugements et haine évaporés comme s’ils n’avaient jamais existés, animosité envolée alors que sous son masque de pureté assassine les mots la touchent en pleine poitrine, qu’ils nourrissent sa haine et sa colère par le simple fait de lui faire sentir son cœur de façon éphémère. Puis le coup de grâce, murmuré et simple, brise d’été venant noyer son âme affligée, damnée mise à nue par son rival de toujours, rival dévoilant son impuissance dans la pureté de l’instant, du moment. Son emprise se détache alors qu’elle le relâche, troublée en profondeur malgré l’illusion d’une indifférence diabolisée. L’aider ? Son âme tourbillonne devant un gamin effondré, scrutant de ses yeux humides les deux corps qui échangent en secret. Délaissant totalement son emprise sur lui elle baisse d’un ton, révélation qui jaillie alors que son esprit cri de l’enterrer, mots qui franchissent sa bouche dans un élan qu’elle ne peut contrôler alors qu’à l’autre qu’elle sait écouter leur échange verglacée, est révélé le fait qu’elle sait. « Je l’ai toujours protégé, protéger de toi et d’un monde dans lequel il aurait sombré. Il n’est pas toi, ne seras jamais toi, à partir du moment où il a entendu l’appel sa vie, le monde et l’humanité lui ont été proscrit.» Elle se tait, un instant, les mots sortent à mi-voix alors qu’elle franchit le pas. " Tu ne sais rien de cette magie qui coule en lui. Je l’ai toujours protégé de toi pour l’aider contre lui. Avant de me jeter la pierre tu ferais mieux de regarder qui accompagne tes pas…" Sa bouche claque alors avant d’enchainer, mots mourant avant d’avoir pu être prononcés. Sa silhouette se tourne pour contempler son protégé, alors qu’une dernière fois sa voix cristalline retentit alors que son corps disparait. « Rappelez-moi quand vous trouverez. » Corps qui éclate en un millier de goutes illuminées, pluie étoilée de perles s’évaporant en quelques instant.
Il se relève, une main séchant une larme au coin de l’œil de rouge teinté, bonheur alors que la scène ne s’est pas prolonger, ignorant les secrets échangés, s’en moquant comme de toute chose qu’il ne comprenait pas. Tremblant il efface la distance les séparant, alors que ses bras enlacent ce frère qu’il aime tant. Un souffle mourant à son oreille meurtrie. « Merci… »
---
Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Sam 27 Juil - 3:08
Uriel Rudraksha
Click
Titre : Rude crachat Crédit : bebebe ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10638/35000) Mérite: (272/400)
Au détour de la rivière
~ L'écho presque sépulcral de la voix de l'entité résonna encore l'espace d'un instant dans la chaleur de l'été tandis qu'elle disparaissait en un chapelet scintillant de perles de rivière. Derrière elle ne sembla plus subsister alors que le silence étouffant mais étrangement creux d'une atmosphère qui aurait, soudainement, perdu toute sa lourdeur, toute sa consistance, libérée de l'aura acérée et glaciale d'une Calypso rugissante. Et puis, ainsi, que restait-il, hormis l'ivresse de cette espèce de vertige vacillant, comme quand on passait brutalement du fracas de la guerre à un silence si total qu'il en devenait presque surnaturel ? La pesanteur d'un sentiment indéfini sembla d'un coup s'abattre sur les épaules d'Uriel, qui ne savait en cet instant ni quoi penser ni quoi ressentir. Même s'il n'était pas adepte des grands épanchements sentimentaux, la fin de cette altercation où il avait parlé ouvertement en prenant le risque de se voir piétiner à l'intérieur lui laissait comme une sensation viciée d'amertume. Elle n'avait pas eu besoin de le frapper pour lui faire du mal, simplement de dire tout haut ce qu'il redoutait tout bas : la vérité. En lui s'agitait les flots noirs d'un doute angoissant, venant s'écraser en vagues houleuses sur les rochers du fiel, le laissant dans l'expectative dérangeante de retrouver un appui stable dans une conscience qui venait de se faire violemment percuter de l'intérieur.
« ...Que tu as peur, peur d’aimer ça. »
Ses paroles restent comme la marque d'un poison dans le cœur, incapable d'effacer la cicatrice noire laissée par le passage de cette phrase, obsédante, comme une fixation dans l'esprit. Déjà, ceci fait écho aux innombrables fois où Huanchi lui a répété exactement la même phrase, délice merveilleux dont elle ne se prive pas de le dispenser, ici et là, pour le mettre devant le fait accompli d'une peur qu'il n'est pas capable de maîtriser, celle de succomber comme son frère aux travers de sa magie et de subir l'influence du fiel comme une drogue dont il serait l'esclave. Mais il ne comprend pas. Il ne comprend pas cette espèce d'animosité qui fluctue entre elle et lui ou n'importe lequel de ses mentors. Qui d'autre en ce monde est-il mieux placé que lui pour connaître Altiel et le protéger de ce qui pourrait lui tomber sur le coin de la gueule ? La réponse est simple : personne, mais l'angoisse de voir Calypso creuser ce fossé entre lui et son frère chaque jour un peu plus est un concept que le mage ne parvient pas à concevoir et qui menace de le mettre dans un état de révolte avancé. Il se redresse, avec plus de mal que ce qu'il n'imaginait cependant. Ses bras tremblent, fébriles. Le calme olympien dont il était le siège a finit de s'évaporer comme neige au soleil, laissant la place à une adrénaline coulant dans ses veines et une espèce de fatalisme impuissant qui lui assène sans arrêt l'inéluctable qu'il tente de voiler mais que Calypso vient de déterrer : tôt ou tard, cette folie signera la mort de leur fraternité, et c'est quelque chose qu'il ne peut, ne serait-ce qu'un instant, envisager.
Son regard croise celui de son frère, qui s'en vient vers lui avec cette espèce d'éclat lumineux et innocent sur le visage, qui dans le même temps lui fait mal et le calme comme un baume de l'âme. Un instant, l'inquiétude dans son regard, celui de se savoir la cause de son affolement. Et puis, rien d'autre ne se fait sentir alors que la chaleur qu'il déverse en lui et qui apaise l'incertitude douloureuse qui s'était emparée de son esprit quelques secondes auparavant. Il l'accueille en son sein comme il en a toujours été, serrant contre lui avec une conviction déraisonnée la seule chose du monde à laquelle il tient vraiment, se sentant à la fois démuni et invulnérable, en ce fugace moment qui n’appartenait qu'à eux. C'était comme si le simple fait de respirer devenait soudainement plus facile, comme si les choses autour de lui prenait une dimension nouvelle, plus fortes, plus colorées, plus légères. Comme s'ils étaient un, tout simplement.
_ Merci… »
Un sourire, il se sent stupide. Appréciant l'instant, il ne peut, néanmoins, empêcher ce spectre funeste dans son esprit de se manifester, qui semble comme lui dire profite, ça pourrait bien être la dernière fois. Il chasse cette idée, avec une violence mentale qui n'appelle à aucune protestation. Il respire. Pour le moment, ils sont deux, tout va bien, et n'est pas encore né celui qui lui arrachera Altiel des bras. Dissipant cette espèce de mélasse émotionnelle, il refoule l'humidité dans ses yeux, se relève et affecte l'air artificiel de celui qui n'a pas eu mal dans le cœur. Il le regarde l'espace d'un instant, tandis qu'il est inutile de poser des mots sur ce lien qui les unit.
_ Bah... »
Le silence, factice, qu'il brise en lui bourrant amicalement l'épaule du poing comme si tout ceci n'avait été que d'une banalité quotidienne.
_ Faut pas pleurer comme ça, on dirait une fillette. »
S'époussetant, il sent au fond de lui les pressions spirituelles de certains de ses mentors devenues hésitantes, comme s'ils ne savaient, au final, s'ils étaient nécessaires, et même s'ils avaient simplement leur mot à dire dans cette affaire. Ignorant ces présences comme depuis le début, il n'avait pas besoin d'eux pour affronter ces choses qui ne les concernaient pas. Sans compter que ce n'était pas comme s'il pouvait réellement leur faire confiance, en plus de ça.
_ Allez, viens. Il faut qu'on trouve la cause de toute cette merde, et qu'on la règle. Plus vite ça sera fait, mieux ce sera. »
Ce n'était pas le moment d'être faible. Il devait être fort, fort pour deux. Et s'il ne mettrait pas sa main à couper que ses paroles vis à vis de Calypso aient eu un quelconque impact, il espérait néanmoins que cela lui donnerait matière à réfléchir, tout en sachant qu'avec un caractère fort comme le sien, ce n'était pas quelque chose de facile qu'il pouvait obtenir d'elle. Il n'avait pas su, au final, qui était responsable de l'incident à Caldonal, mais il s'en fichait désormais. Remontant la grève asséchée, il revint sur le petit chemin de terre qui longeait le lit de la rivière et regarda plus loin, dans l'espoir d'y apercevoir la silhouette familière de la jument.
_ On a perdu Ursule. C'est elle qui avait les vivres... »
Étrangement, une part de lui reste sereine, malgré l'affolement qui l'agite secrètement en lui. Il sait bien que, si c'est nécessaire, il écoutera ce truc qui bouillonne à l'intérieur de lui, ce truc qui lui dit qu'il serait très bien capable de se jeter sous une voiture à la place d'Altiel, ou de prendre sa place pour mourir en son nom, quelle qu'en soit la raison. Il observe cet être qui est le reflet parfait de son visage, affichant l'expression tranquille de celui qui maîtrise la situation quand ce n'est absolument pas le cas. Il n'a aucune idée de ce qui pourrait être la cause de ce viol de la nature, tout comme il n'a absolument aucune idée de ce que l'avenir leur réserve. Et si Altiel venait à disparaître, pourrait-il seulement lui survivre ? Son sourire s'efface graduellement et il déplore, intérieurement, de n'avoir que ce genre de pensées malsaines à l'esprit, quand il lui suffirait de profiter de l'instant présent.
_ Tu sais, je m'en fiche, en fait, que tu aies volé des bijoux ou pas. Tout ce que je veux, c'est que tu ailles bien. C'est tout. »
made by pandora.
Spoiler:
Voilà, j'espère que c'est pas trop nul ni kikoo à_à. Au fait, si tu veux on peut changer le nom d'Ursule, parce que c'est vraiment moche hein xD.
Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Lun 29 Juil - 13:52
Invité
Click
Rivière ? Sorcière...
Un sourire alors qu’il sèche ses larmes, mouvement hésitant de la main pour les faire cesser, pour que son frère puisse en le regardant éprouver ne serais-ce qu’une once de fierté. Il est si stoïque, si grand, si beau, statue d’argile faisant ployer le vent. Il aimerait lui ressembler, se trouver digne dans son intérêt, mais il sait, sait qu’il ne le pourra jamais.
Le silence. Elle n’est plus là… Presque plus là… Il sent légèrement sa présence glacée alors que dans le mutisme, au cœur de son palais elle s’est retirée, attendant le moment d’être appelée. Réfléchissant à cet échange qui l’avait bousculé malgré l’apparence qu’elle avait su préserver. Ses pensées vont au passé, elle revoit ce regard qui l’avait transpercée avant d’étouffer. Elle se souvient du jour où la révélation l’a frappé, le jour où elle a su d’un simple regard échangé, qu’il était celui qui l’avait damnée. L’œil aux couleurs de l’enfer reste pourtant aux aguets, il observe de loin cette scène où ils pouvaient tous jouer, guettant le moindre mouvement, moment où sa présence incomberait. Elle reste silencieuse, se perd dans son passé, son passé qu’elle doit taire à jamais, il nourrit sa haine après cette altercation qui avait tout changé, après cette confrontation qui avait vue révéler qu’en son sein persisté un cœur capable de pulser.
Tout est vide, le silence s’est abattu en lui. Pourtant il sait qu’ils sont là, il sait qu’ils ont tous assisté à ce qui venait de se passer malgré l’indifférence avec laquelle certains tentent de se masquer. Il le sait. Ursule s’est envolé, sûrement la meilleur chose pouvant lui arriver, après tout elle méritait de pouvoir vivre sa vie hors de l’humanité et de la maladie qu’elle était.
Après un temps, un silence pesant, ils se remettent en mouvement. Ses iris noisette balayent le paysage environnant, apaisant. De tout les milieux ceux où régnait le liquide aqueux étaient ses préférés… Signe de ce qu’un jour il adviendrait ? Qui sait ? En secret il en rêve chaque nuit depuis tant d’années, profondément lié par sa magie à ces êtres à la beauté inhumaine. Puis les pensées retournent à son frère alors que ses yeux se posent sur son visage, il voulait et pourtant jamais il ne sentirait capable de l’abandonner…
Le temps file dans ce silence oppressant, extérieur et intérieur, adieu le plic plac d’Ursule pour éteindre ce malaise que le néant provoque en lui dans le calme oppressant d’un esprit si souvent visité.
Les bois s’épaississent, la lumière peine à les traverser, sans la rivière asséchée l’obscurité aurait régné en reine incontestée. Lentement les bruits meurent, silence oppressant, comme si en cet endroit les animaux avaient tout déserté face à une noirceur qu’ils ne pouvaient supporter. Il sent la tension, un réveil qui insinue sa présence dans son espace, attention attirée par cet endroit qui provoque le malaise qui l’enlace. Les mots coulent dans un naturel dépassant l’appréhension de son frère la découvrant.
« Ô Coeur des sols, racines millénaires, Soeur d’ombre et de lumière. Viens à moi Syla, enfant de la terre.»
Le silence brisé par la végétation s’agitant sous la force d’un vent invisible, feuilles et fleurs s’envolant pour tourbillonner en un ballet enchanté, que dans la tornade végétale se dessine la silhouette aux couleurs de végétation, chevelure de lierre parsemée de fleurs aux couleurs enchantés, corps aux teintes d'anis et menthes mêlées. Que sa silhouette finit de se former dans le vent tombant comme si il ne s’était jamais levé. Que son visage se tourne pour analyser la copie conforme de celui qui l’avait invoqué.
Spoiler:
---
Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Ven 2 Aoû - 3:39
Uriel Rudraksha
Click
Titre : Rude crachat Crédit : bebebe ♥ Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10638/35000) Mérite: (272/400)
- Le silence, brisé. Comme l'esprit, comme le cœur »
Au détour de la rivière
~ Il ne répond pas à ses dernières remarques, mais il voit, dans le reflet de son propre regard qu'est son frère, cette espèce d'éclat qu'instinctivement il comprend. Il sait qu'il est des choses sur lesquelles ne se posent pas de mots, qu'il n'est nul besoin d'évoquer pour comprendre. Ils sont deux et un, ensemble, et c'est tout ce qu'il lui suffit dans ce monde, cette espèce de connexion animique qui le relie lui et son frère. Silence néanmoins pesant. S'il est plein d'attentions pour cet autre en face de lui, l'altercation qui vient d'avoir lieu n'est pourtant pas effacée de sa mémoire, et trottent dans son esprit comme l'incessant plic plac d'un robinet qui fuit les interrogations silencieuses qui fleurissent dans sa matière grise. Il y a un malaise, quelque part, il le sent, il le sait. Un malaise qu'il devine devoir trouver et éradiquer avant qu'il n'enfle en un abcès si énorme qu'il sera trop tard pour pouvoir faire quelque chose. Ses pensées évoluent, naissent et meurent, dans cette atmosphère mentale étrange qui le dérange mais qu'il cache pourtant. Et, tout autour, à des degrés plus ou moins proches de sa propre conscience, en louvoient quatre autres qui, si elles ne se manifestent plus, attendent, curieuses, indifférentes ou observatrices, le moment le plus propice pour, de nouveau, effleurer les champs de sa psyché et communier avec lui. Mais ce n'est pas le moment, il préfère être seul. Il sait qu'il pourrait demander à l'une d'entre elles son avis, un avis extérieur mais pas forcément objectif. Il pourrait demander des conseils, notamment à Okori, mais il a bien conscience que trop se reposer sur lui ne fait que lui donner plus de pouvoir sur sa propre personne, et qu'il reste dangereux malgré tout, même pour lui-même, son théoriquement protégé. Parfois, comme maintenant, il a l'impression que lui et Altiel ne sont que les acteurs d'un drame, jouant devant une assistance spectatrice composée de monstres et d'êtres défiant l'entendement, galerie d'horreurs, de vices et de travers, ensemble dégénéré dont ils ne sont, finalement, que les jouets que bientôt ils briseront. Combien ne donnerait-il pas pour, l'espace d'un instant, être seul. Seul avec lui.
Il frissonne. Il fait chaud mais, à l'intérieur, il a froid.
Perdu dans ses propres méditations, il en allait jusqu'à oublier la présence de son propre frère, du cours d'eau et de tout ce qui l'entourait, ne remarquant pas tout de suite la présence oppressante et insidieuse comme le silence qui, peu à peu, vint les entourer sans un mot. Ils marchèrent quelques minutes, et quelques minutes plus tard, cela arriva avec la brusquerie d'un coup de poignard. L'incantation débutée, il crut, l'espace d'un instant, qu'Altiel avait commencé à s'adresser à lui. Mais il n'en était rien, et il comprit presque instantanément, au son de sa voix et aux émanations de cette magie familière, l'ampleur de la folie qui se jouait en cet instant, dévoilant un nouveau pan de l'horreur de leur magie à ses oreilles : il ne connaissait pas cette incantation.
Instinctivement, ses sens se hérissèrent. Dans son esprit, bien malgré lui, la première de ses réactions fut de porter sa main à la garde de son arme en un réflexe défensif. Il se retint, cependant, à mi-chemin, conscient de l'explosion diplomatique qu'une telle chose engendrerait s'il dégainait maintenant en un acte agressif. Intérieurement, en même temps que se matérialisait la créature, il espérait qu'elle ne serait pas, elle, bouffie de délires. Il pensa à Shal, à son caractère un peu pervers mais, au fond, bienveillant et protecteur. Shal, le seul d'entre eux en qui il menait une confiance assez étendue pour qualifier ceci de tel. D'apparence calme, en lui s'apaisaient les eaux, comme le repos avant la tempête. Mentalement, il s'apprêtait à affronter tout et n'importe quoi, et il redoutait que ce qui allait suivre ne soit qu'un pas de plus vers une fracture évidente.
Déjà, cela signifiait qu'Altiel était parti, seul, à la rencontre de la dénommée Syla, drapé de son inconscience naïve.
Il se retourne, stoïque mais pas hostile. Il attend de voir, pour juger, que le vent irréel retombe et fasse se découvrir la nouvelle. Et elle est là, devant lui, voilée dans une splendeur terrible, aussi trompeuse que la nature est féroce. Car il a beau méditer, chaque jour, loin des espaces de vie pourris des Hommes et observer une philosophie de vie qui vise l'harmonie du lieu et de l'âme, il n'en est pas pour autant stupide, et il sait que la beauté de la Nature n'a d'égale que la cruauté impitoyable dont elle peut faire preuve.
Ils s'observent, premier face à face, et il a bien conscience du statut dont se sentent investies ces entités, au même titre que les Grandes Bêtes, et du respect qu'elles attendent, et qu'elles méritent, surtout de la part de l'Humanité. Un silence, incertain, au bout duquel il finit par incliner la tête, poliment, trop lucide quant aux conséquences d'une première rencontre ratée.
_ Je te salue, Syla, enfant de la terre. »
Il sent, instinctivement, la force de la nature qu'elle représente et qu'elle dégage. Sûrement pas autant que son frère, mais le frisson, lui, est bel et bien là. La palpitation dans le cœur aussi.
made by pandora.
Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel] Lun 5 Aoû - 16:13
Invité
Click
Rivière ? Sorcière...
Son regard se pause sur l'inconnu au visage en tout point identique à celui venant de l'invoquer, à peut-être une ou deux exceptions prêt. Nul air niais chez lui, non, tout au plus une débilité se lisant sur son visage de minet prostitué. Elle ignore les paroles proférées alors que malaise la frappe de pleins fouet, qu'elle sent l'agonie de la terre dans ce lieu où nul bruit ne venait percer le silence oppressant qui y régnait en maître incontesté, nul oiseau chantant, nul écureuils dansant. La terre se mourrait et pour la première fois depuis longtemps elle eut l'envie de gerber, restes d'une humanité corrompue et étiolée, reste de ce que jadis elle avait été avant le jour où de son dernier souffle elle avait été privée. Pour la première fois depuis des décennies l'envie de jouer ne s'était pas présenter, là, maintenant son jeu futile ne présentait aucun intérêt, il y avait plus important, la végétation se mourrait et elle voulait pleurer, comment avait-elle put ne pas sentir cette agonie qui l’enlaçait ? Comme avait-elle put être si négligente ? Elle ferme les yeux, lâchant sa magie, flux pénétrant la terre, cherche les racines pour s'y connecter, crée la greffe par la simple force de sa volonté. « La terre se meurt... »
Elle assoie son contrôle sur la végétation pour tenter de percevoir l'origine du mal la frappant, ressentant le poison glacé se mêler à sa propre énergie, la forçant à rompre le lien ainsi créé. Un regard tourné vers les jumeaux à l'air hébété. « Je vais vous montrer. » Sur ses mots la greffe souterraine s’établit, prolongement des racines des fougères à proximité, d'un arbre à l'agonie au milieu de ces bois enfiévrés. Une pression, un mot lâché alors que ses yeux se voilent d'une membrane couleur menthe poivrée alors qu'elle lève ses mains en un mouvement des temps passés, semblant prier des dieux que tous avaient désormais oubliés. « Connexion » Une vibration, vibration puis le déchirement un fracas tonitruant alors que les racines jaillissent du sol en déchirant la terre, qu'elles viennent enlacer les pieds des deux frères pour établir le lien alors que débute le transfert, que l'énergie de la végétation vient s'imprégner en eux.
Le malaise le frappe alors que sent son énergie s'imprégner de la corruption qui régnait en ces lieux, l'envie de vomir, le sentiment de malaise, malaise qui l'enlace jusqu'à pouvoir en faire exploser son cœur sans qu'il ne puisse lutter. Qu'il voit le visage de son frère horrifié... Ressent-il aussi cette horreur pourrissant ces lieux ? Puis tout cesse, les racines les lâches pour retourner se loger dans la terre sous le regard discret mais toujours présent de l'esprit glacé au sein de l'esprit aliéné.
Spoiler:
Je te laisse lancer le truc à ton prochain poste =D Au moindre soucis n'hésite pas ^^
EDIT : j'ai changé mon poste du coup pour coïncider avec le tiens ruru
---
Sujet: Re: Au détour de la rivière [mission Altiel]