…Kewah ? Attends. Je n’avais vraiment pas compris ça dans ce sens ! Pour moi un boulot pas terminé c’est qu’une vie est encore présente, qu’il fallait en finir, qu’il fallait tuer. Pas l’interroger ! Et l’interroger sur quoi d’ailleurs ? C’est un garde de mine ! Le seul truc qui pourrait savoir c’est quelle pierre pourrait faire un maintien à PQ ! Alors que j’allais m’excuser Senji avait choisi une suite différente. Très différente. Alors qu’il venait de me faire flipper en portant un arbre à mains nues – et c’est là que je me dis qu’au corps à corps j’aurais aucune chance – il sourit et se prit au combat. Un combat qui ne devait même pas avoir lieu. Si seulement il parlait comme tous les gens normaux !
Je quittais ma tendance douteuse pour me positionner sur un appuie de mes deux jambes. Ce gars n’allait pas s’arrêter comme ça. C’est à ce moment qu’il envoya plusieurs lames sur moi. Plusieurs solutions s’offraient à moi. Les contrer en utilisant la même technique, les frapper, courir et prendre le risque d’en recevoir une, ou utiliser ça… Non. Pas tout de suite. Pas maintenant. Et il balançait le coup en arrivant à grande vitesse sur moi et me menaçant d’une attaque physique en diagonale. Et merde ! Merde, merde, merde, merde !


En moins de deux secondes de l’eau sortit de sous mes vêtements, de la gourde, et l’alimentation de la rivière, pour s’installer autour de moi. La masse se transforma en siphon tout autour de moi. Ses lames envoyées tout à l’heure frappèrent la surface et furent jetées en arrière par le courant. Sauf une. Je la fis rentrer à l’intérieur de la tornade et la positionna entre mes deux pieds.
Cependant la lame qui venait de pousser du bras de mon adversaire frappa la paroi. Elle avait du mal à attaquer et même en poussant, elle ne passait pas. Puis sa pointe poussa délicatement le courant. Plus vite, plus vite, plus vite bordel ! Je plissais les yeux et ouvrit les poings. Le courant doubla de vitesse et bientôt la lame de l’adversaire s’éclata en deux. L’avantage de cette attaque c’est qu’elle ne laisse absolument rien passer depuis l’extérieur parce que la vitesse de l’eau pousse à la fois les éléments mais broie ce qui essaye d’y entrer. Par contre, pour en sortir, c’est une autre affaire : c’est beaucoup plus facile.
Je poussai du pied la lame que j’avais récupéré tout à l’heure et la fit s’allier au courant. Elle tourna autour du siphon pendant deux ou trois tours et sortit d’un coup où se trouvait le ventre de Senji. Retour à l’envoyeur !


Le siphon bougea et s’alimenta encore plus en eau de la rivière pour prendre de l’ampleur. Et puis plusieurs lames n’acquièrent du siphon. Elles sortirent telles des épines d'hérisson pour blesser l’adversaire. Une fusion de techniques à lames mouvantes et d’une technique de création utilisées pour faire apparaître une épée dans ce cas : ça donne ça.

Il paraît. Tout simplement. Bête, simple, direct, sans danger : il paraît. Alors que les pics retournaient dans le courant pour tomber encore plus d’ampleur au siphon, derrières mes deux bras tendus aux extrémités, je voyais ce petit – pas tellement – malin envoyer trois objets plats dans le siphon. Mais il est con ? Dans clignement de mes deux yeux, à peine rentrées, elles ressortirent loin. Il avait sûrement pensé que soit les choses se faisaient arrêter soit elles tournaient autour. Non. C’est moi qui décide ce que font les choses alentours. Je suis le maître – comme d’habitude.
Il semblait qu’il y avait un petit problème dans mon action. Alors qu’elles venaient d’être expulsées d’environ un mètre, une se brisa et fit retentir une explosion.



Mon siphon m’emprisonna et créa une sphère d’eau impénétrable autour de moi me protégeant d’une couche d’environ deux mètres autour de moi. La deuxième explosa puis la troisième suivait. La bulle ne cédait pas et je sentais l’eau bouger sous l’influence de l’air qu’avaient dégagées les explosions. J’avais perdu ma défense imparable pour utiliser une défende de masse. S’il décidait d’y aller de front, je l’avais profond.


Il n’avait pas attendu une minute ni même une trentaine de secondes pour créer un objet qu’il envoya dans les airs. Toujours dans ma bulle, je regardais, intrigué, l’objet. Et puis alors qu’il commença à perdre de la vitesse dans son envole pour retomber, mon attention se porta sur Senji, juste derrière, à, lui aussi, regarder la scène. Mais qu’est-ce qu’il faisait ? Ses bras se plièrent et ses paumes recouvrèrent avec prudence ses oreilles. Il entendait quelque chose ? Le son qui existait dans l’air ne se propagea pas beaucoup dans l’eau, surtout s’il est émis depuis l’extérieur… Et puis j’entendis un minuscule ultrason. Puis le son grimpa dans les grandes sonorités. Petit, moyen… Et l’eau se mit à trembler. Les ondulations prirent des formes de vagues autour de la sphère, de l’eau commença à couler de sa position sur le sol, et le bruit intégra la capsule. J’essayais  tant mieux que mal à boucher mes oreilles mais elles avaient déjà pris l’eau – et surtout le son. Il était à la fois strident et lourd, bruyant et indépendant, mais surtout : dérangeant. Je perdis le contrôle de ma technique et finit ma dévaler la pente qui se trouvait derrière pour atteindre la petite rivière.
Le son m’avait endommagé les tympans. Je me retrouvais dans l’eau, incapable d’entendre le moindre son qui se dégageait de dehors ou même le simple sifflement de l’eau… Rien. Bon. Il fallait y aller de manière forte avec lui. Je serais les poings et fermait les yeux, y plaçais une grande partir de ma magie.
Water Poseidon…
Ma magie s’évapora, formant un énorme halo vert autour de moi. Je le voyais, je le sentais, je l'entendais : mes blessures étaient toutes disparues.
Water Double Cane, Water Slice…
Deux filets d’eau sortirent de l’eau dans le but d’attraper les chevilles de mon adversaire. Trois lames tranchantes les accompagnèrent deux mètres plus loin pour le frapper de front. Et j’arrivais…


Mon corps s’éleva de l’eau, je pliais le genou de devant, prenant un énorme appuie sur ma jambe. Un katana naquit dans ma main. La garde d’une main, la lame de l’autre… Je déplaçais tout mon appuie sur ma cheville puis sur mon pied et fonça derrière mes lames d’eau dans le but d’écraser violement ma lame dans le flan du corbeau. Ça, c’est LA Reine des Fées qui me l’a appris. Ose venir.

Et je me retrouvais à quelques centimètres du sol, une main sur le cou et l’autre attrapant un de mes poignets. Il essayait sans doute de m’immobiliser mais ce n’est pas vraiment comme ça que quelqu’un pourrait y arriver. Mon pouvoir n’est pas basé sur des gestes mais sur la pensée. A moins de deux secondes il pourrait se retrouver avec un bras en miette par brûlure, froid, ou explosion. Il pouvait aussi se retrouver avec une épée en plein estomac tant qu’à faire. Et pourquoi pas une plus grande blessure… J’avais tout un choix de possibilité.
J’étais encore tout mouillé de ma descente dans l’eau. L’idiot. Il ne semblait pas comprendre que je me régénérais aussi vite qu’il m’enfonçait ses doigts dans la peau. Puis il me lâcha. Il me parlait de leçon, croyant avoir gagné le combat. Sur la hauteur d’où j’étais, je tombais sur les genoux, puis, comprenant que c’était fini, je m’écrasai automatiquement par terre, me couchant sur le dos. J’avalais l’eau qui coulait sur la partie haute de mon corps après l’avoir purifié et reprenait petit à petit goût à l’air qui m’entourait.


Tu ne voulais pas non plus leur horaire de pause aux chiottes non plus ? Ce mec des fois, il m’exaspérait tellement que j’en avais envie de me cogner la tête contre un arbre. Du coup, je m’approchais de l’arbre où étais l’idiot de garde tout à l’heure. Remarquant la tâche de sang qu’il avait laissé par terre, j’essayais de la suivre du regard. Rien au sol. Je revenais sur la tâche et, sans bouger ma tête, mon regard parti tout seul sur le tronc de la plante jusqu’en haut. Le sang coulait. Quel boulet ce garde. N’ayant pas remarqué qu’il était assez mis en valeur par la couleur rouge de la texture liquide, il ne bougeait pas.
Bêtement, je me retournais et fis une grimace à l’homme-corbeau. Je revenais vers lui et, profitant qu’il était à terre, j’appuyais sur sa tête comme sur un buzzer.


Et, tapant toujours pour le rendre encore plus bête, je remarquais qu’il – en plus de vouloir me tuer sur le moment sûrement – essayait de récupérer de l’énorme blessure qu’il avait sur le flan.


Alors que j’essayais tant bien que mal à lui lever le bout de son haut pour voir la plaie, il se débattait, prétextant que tout allait bien. Boulet. Je forçais jusqu’à lui déchiré son t-shirt et puis il se laissa faire. Grinçant des dents, je faisais venir une petite masse d’eau de la rivière que je mis autour de ma main et la posa doucement sur l’entaille que j’avais fait. C’était dégu-eu-la-sse. Petit à petit la peau alentour scintillait et reprenait l’endroit qu’elle avait perdu.


Je faisais demi-tour et fis exploser le dessus de l’arbre, accueillant gentiment le corps qui en tombait.


L’homme grinçait des dents et même en grande infériorité il essayait de s’imposer et ne disait rien. Rien. Je soufflais doucement et une épée naquit au milieu de ma pomme. Je la plantais dans son haut pour le clouer à l’arbre. Et puis, prenant de l’eau de la rivière, je créais une lame, deux lames, trois lames, puis une quatrième, toutes tournoyants dans les airs pour former des disques. Je soufflais encore. Il me regardait. Ne disait rien, absolument rien. Un sourire était sur mon visage et attendait. La première larme partit et se planta dans un autre endroit du haut. La deuxième transperça le tronc à moins de deux centimètres du cou de l’homme. La troisième se planta au sol entre ses deux jambes. Et la quatrième, dernière pour la fin, prenait la place du bluff et s’envola directement pour toucher l’entre-ses-deux-yeux.


La création d’eau se détruit et l’homme se prit toute la forme aqueuse dans la figure.


Alors qu’il racontait sa vie, les horaires, les pauses-toilettes et tout ce que je me foutais, je le trainais vers Senji.