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Quand La Broche Fait Des Siennes[MISSION]
 MessageSujet: Quand La Broche Fait Des Siennes[MISSION]   Quand La Broche Fait Des Siennes[MISSION] EmptyDim 10 Mar - 22:00

Alice Claria Féamor
Alice Claria Féamor

Sabertooth

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« Tout ce que je vous demande … C'est de me la rapporter, rien de plus. » dit-elle, me tendant une ébauche dessinée de ce qu'elle voulait récupérer.

Spoiler:

C'était une magnifique broche faite d'or et de pierres précieuses de diamants et de rubis, représentant une fleur à cinq feuilles inclinée légèrement sur la gauche. Mes yeux brillaient, c'était vraiment un magnifique bijou, un merveilleux présent. Je comprenais cette femme, qui semblait beaucoup y tenir.

« Vous comprendrez que, il me l'a offerte, ce n'est pas normal qu'il ne me laisse pas la reprendre. C'est mon droit que de la garder, après tout, c'est un gage qu'il m'a fait et me doit. »

Hochant la tête, je rangeai ce croquis si bien fait dans une poche de mon short.

« Dites-moi, vous ne parlez pas ? Je vous trouve bien silencieuse, demoiselle. »

Je lui fis un sourire comme réponse puis un petit non de la tête.

« Je vois. J'espère que vous serez aussi performante pour cette mission que vous ne l'êtes pour taire votre voix. »

***

Dans le manoir du vieil homme qui lui avait servi de mari durant les quinze dernières années, semblait avoir lieu un rassemblement d'hommes en tout genre : des marchands, des politiques, … Je pus reconnaître parmi eux certaines personnalités. Je n'avais plus aucun doute : c'était une soirée réservée aux hommes de pouvoir. Et il n'y avait aucune femme au rendez-vous.
Comment passer inaperçue dans de telles circonstances ?
Voilà que la chance me sourit, à peine quelques minutes plus tard !
Tout d'abord, une femme, avec une belle tour de bidou qui tombe, une robe rose fuchsia et les cheveux attachés en une queue de cheval entourant un visage très rond... un peu trop même. Derrière elle, s'entasse une petite foule de demoiselles qui la suivent vers une des portes arrières du manoir. Ce sont les divertissements de ces messieurs ? Quoi qu'il en soit, c'était certainement ma seule chance d'infiltrer la soirée.
Alors, je me mis à courir aussi discrètement que je le pouvais dans leur direction.

« Ah, il me semblait bien qu'il m'en manquait une ! » grogna la grosse dame en me voyant me faufiler parmi les jeunes filles.

En réponse, je mis à rougir. Elle allait me repérer...

« Qu'est-ce que tu as à dire pour ta défense, peste ?! » me glissa-t-elle méchamment.

Je rougis encore plus, jusqu'à comprendre. Il allait me falloir parler.

« Euh... je... c'est que... »
« Tais-toi et rentrez toutes, vous devez vous habiller ! »


On se serait cru dans un commerce illicite de filles faites pour divertir et assouvir les hommes. J'en avais des frissons.
Je suivais tête basse le reste des filles, qui avaient l'air assez mal à l'aise. La femme, qu'on pouvait qualifier de matriarche, de chef, ne cessait de gueuler pour nous faire nous dépêcher.
Nos tenues n'étaient autres que des bouts de tissus qui ne cachaient que très peu nos formes... Pour ma part, le bas était un bikini en satin avec du frou-frou dentelé sur les côtés, le haut un soutien-gorge en dentelle avec un revêtement satiné. Le tout était fait de bleu azur et de noir, ce qui faisait ressortir mes yeux océan.
Les jeunes filles et moi passâmes alors par une porte qui menait dans la salle principale. Un grand escalier montait sur deux ou trois étages sur ma gauche, la salle était vaste avec un sol doux et un plafond haut. Des tables rondes étaient parsemées sur l'ensemble de la salle. Les conversations allaient bon train.
Lorsque les hommes de pouvoir portèrent leurs yeux sur nous, je pus y voir des étoiles briller et des « enfin », ou encore des « haaa ! » se firent entendre. Ce que j'en comprenais ? Nous étions attendus.
Je ne savais pas ce que nous devions faire, je n'en avais aucune idée.
Les jeunes filles intégrèrent un sourire sur leur visage, je les imitai donc. Alors, elles partirent entre chacune des tables, se dispersant. De la musique naquit alors. Les jeunes filles commencèrent à danser. Je ne savais pas danser... Ou plutôt je n'avais jamais essayé !
Ça allait être une vraie catastrophe...
Faisant des mouvements simples, j'effectuai des rotations avec mes hanches, mon bassin et bougeais mes mains dans le même sens. Cela s'accordait : on aurait dit que mes hanches suivaient tels des pantins les mouvements que mes mains leur demandait de faire. Je tournais parfois sur moi-même, me penchais en avant, … C'était assez difficile au début, mais je pris vite le mouvement, le rythme.
Seulement, je n'étais pas là pour ça...Mais pour la broche.
Je ne savais pas qui était l'ex-mari de ma cliente. Aussi, je devais réussir à me faufiler, monter à l'étage puis fouiller toutes les pièces.
Je sentais que la soirée allait être longue... Mais j'étais bien déterminée à mener à succès cette mission.
Un homme d'une vingtaine d'années se pencha alors sur moi, me prenant par le bras pour m'attirer vers lui. Il me fit un magnifique sourire et porta son regard sur l'homme à ses côtés.

« Père, puis-je ? » lui dit-il.

L'homme à ses côtés, qui était donc son père, me toisa de haut en bas.

« Celle-ci te va, fils ? »
« Bien sûr père, elle me semble parfaite »
« Qu'il en soit ainsi ».
finit-il par dire au bout de quelques secondes, lui intimant de partir par quelques gestes de la main.

Alors, le jeune homme se leva et, me lâchant le bras il le remplaça par ma main. Toujours souriant, il m'invita à le suivre. Nous empruntâmes l'escalier et montions au deuxième étage. Ouvrant une porte, il m'intima d'y entrer, s'inclinant vers l'avant comme si j'étais une princesse.

« Je vous en prie, Mademoiselle. »

Alors, je rentrai, lui esquissant un sourire.
La salle dans laquelle nous entrions était une chambre magnifiquement ornée, avec un lit immense au fond de la pièce, un bureau et des chaises sur la gauche ainsi qu'un bar sur le côté opposé. Il alla servir deux verres de sirop de citron et, prenant deux chaises, il nous mit face à face sur le bureau, le dégageant au préalable. Me tendant un des deux verres, il en profita pour commencer à me faire la conversation.

« Ah, mon père pensait réellement que j'allais vous faire venir ici pour quelques actions malsaines sur votre corps. »

Je bus une gorgée.

« Il avait bien tord... Vous n'avez pas à vous inquiéter, demoiselle, je n'en ferai rien. Je ne suis pas un de ces hommes sans moral qui profitent ainsi de la fraîcheur de jeunes filles. Puis, vous ne ressemblez en rien aux autres de la salle, voilà pourquoi je vous ai choisi. Vous semblez la plus jeune. Dites-moi, quel est votre sublime prénom ? Et, quel âge avez-vous donc ? »


Misère, j'aurais préféré ne pas à avoir à user de veines paroles...

« Je m'appelle Suzu, j'ai 16 ans et demi. »
« Diable, que fait ici une si jeune demoiselle parmi des hommes si impudiques ?! Et quel accoutrement pour un âge si innocent ! »


Cela me fit rire.

« Êtes-vous une personne de confiance, monsieur ? »
« Bien entendu. »
« Alors, si je vous demandais de me laisser sortir et de rester ici sans poser aucune question, le feriez-vous ? »
« Je vous dirais bien que oui, Damoiselle Suzu, mais qui me dit que vous n'êtes point une mauvaise personne voulant assouvir une mauvaise action ? »
« Je vous assure être ici pour la bonne cause. Seulement, ma parole vous suffit-elle ? »
« Une si jolie voix pour une si jolie personne ? Je vous dis oui et ne pose point de question. Enfin … Avez-vous seulement une preuve de ce que vous me dites là ? ... »


Lui souriant toujours, je bus d'un trait le reste de mon verre, me levai et allai jusqu'à lui. Me penchant, je le laissais découvrir le tatouage de la Guilde des Anges sur le bas de mon dos.

« Oh, je vois. Vous êtes donc mage ? Si jeune et déjà confrontée au danger ? »
« Il y a plus jeune que moi. »
« Bien. Je reste sagement ici et vous laisse aller à travers ce modeste château. Si quelqu'un me demande, vous vous êtes rendue aux toilettes. »
« Merci. »


Sur ces mots, je sortis par la porte-même où j'étais rentrée. Quel détournement de situation ! Je dois bien avouer que la parole a quelques fois de l'utilité... Mais trop, c'est trop, il ne fallait pas trop parler, trop dire.
Je ne vis personne, aussi, je partis à pas de loup fouiller chaque pièce. Je m'arrêtais devant chaque porte et fermais les yeux pour visualiser ce qu'il y avait à l'intérieur. Par chance, à chaque fois il n'y avait personne et je pouvais aisément en fouiller chaque parcelle. Mais au bout d'au moins quarante-cinq minutes, j'avais fait le tour de chaque pièce et j'en ressortais sans rien entre les mains.
J'allais échouer la mission ? Non, je ne voulais pas.
Alors, retournant dans la pièce avec le jeune homme, je le trouvai endormi. C'était une personne bien. Pour le réveiller, je le poussai légèrement du doigt. Levant la tête, il ouvrit un peu les yeux et sourit en voyant que c'était moi.

« Avez-vous donc trouver ce que vous recherchiez ? » dit-il encore à moitié endormi.
« Non. »
« Que cherchez-vous donc, si ce n'est pas indiscret. »
« Je ne peux pas vous le dire, je suis désolée. » lui répondis-je.
« Secret professionnel ? C'est compréhensible, vous me voyez désolé de ne pas pouvoir vous aider. Mon père risque de se demander pourquoi je ne reviens pas
, continua-t-il en regardant sa montre, cela fait tout de même presque deux heures que nous sommes montés, Mademoiselle Suzu. »
« Déjà? Tant que ça ?! »
« Oui. Ses hommes de main risquent de monter voir ce qui se passe, car, étant le fils de l'homme de ce manoir, il est un peu sur-protecteur lors des soirées. »
« Vous êtes le fils du maître de maison ? »
« C'est bien cela. »
« En quoi consiste cette soirée ? »
« Mon père se remarie et il a invité tous les hommes de pouvoir de la région pour fêter cela. »
« Et madame votre mère ? »
« Ils sont divorcés depuis peu, hélas. »
« L'aimez-vous ? »
le questionnai-je ; parce que si c'était le cas il pouvait m'être d'une grande aide pour la suite de mes recherches.
« Bien sûr. Si j'avais eu le choix, je serais avec elle en ces jours ! »
« Pouvez-vous m'aider dans mes recherches ? »
entamais-je donc.
« En quoi consistent-elles ? » fit-il, intéressé.
« C'est votre mère qui m'envoie, elle désire récupérer une broche qui lui est chère. » dis-je parlant plus bas.
« Oh, oui, la broche de fleur en rubis, diamants et or ! Bien sûr que je peux vous aider, demoiselle. Simplement, mon père compte l'offrir à sa future femme le jour de leur mariage. »
[color]« Je vois. Savez-vous où est ce bijou ? »[/color]
« Bien entendu, dans les poches de mon père, il la garde toujours avec lui... »
« Je vois... Pouvons-nous redescendre dans la salle principale ? Il me faut savoir dans quelle poche est la broche et que vous fassiez diversion auprès de tous les hommes pour que je puisse la récupérer sans que personne ne remarque rien. »
« Comment allez-vous faire ? »
« Je suis mage. »

« Oh, oui, c'est vrai. » se mit-il à rire.

Nous redescendions donc, lui me tenant par la main et moi reprenant un sourire charmant pour jouer de nouveau le rôle que je devais jouer. Les jeunes filles semblaient aussi être des mages, elles semblaient finir de faire chacune un petit tour. Aussi, je fus de la partie, et mise au milieu de la salle debout sur une table, Je fis voler les verres des convives des tables environnantes dans un tourbillon qui mêla des tintements du verre qui se rencontrait délicatement. Ils retombèrent tranquillement à la place et, me faisant voler moi-même, me tenant dans les airs, je me mis à danser quelques minutes avant de me faire redescendre. Les hommes se mirent à applaudir autant que mes « camarades ». Me remettant à danser, un homme d'une quarantaine d'années voulut me faire venir à lui. Le jeune-homme-fils-de-ma-cliente pointa alors son doigt sur une poche qui n'était pas fermée, celle de droite. Il se leva et, tinta sur son verre pour attirer l'attention des convives. Il commença alors un discours.

« Messieurs, messieurs, s'il-vous-plait je demande votre attention. Je souhaite que nous portions un toast à mon père ici présent pour ce mariage ... »

Alors, continuant à danser, je pris contrôle de la broche, qui était dans la poche de l'homme. Il se trouvait à environ trois mètres de moi, ce n'était donc pas bien difficile. Elle sortit de son nid douillet et glissa vers le sol, sur lequel elle continua de faire du ski, assez vivement pour que personne ne la voit. Elle passa sous deux tables et monta le long de mon corps, jusque dans le bonnet de mon soutien-gorge.

MISSION REUISSIE ! Criais-je intérieurement.

M'avançant de plus en plus en dansant jusqu'à la porte par laquelle j'étais rentrée, je fis un clin d’œil de remerciement au jeune homme qui finissait son discours et me regardait partir.
Je m'habillai en vitesse avec mes habits habituels, gardant les bouts de tissu qui m'avait servi dans cette soirée dessous. J'accrochai la broche dans l'intérieur de ma poche et sortis, usant de ma magie pour me faire voler le plus haut possible, histoire de ne pas être repérée.
Je redescendis lorsque j'aperçus Aquarelle plus bas, qui broutait tout en m'attendant. Une fois sur le sol, je grimpai sur le dos de la belle appaloose que je mis au galop. Regardant derrière, je souris au souvenir de ce jeune homme à qui j'avais parlé. Une première conversation que j'avais apprécié. C'était sûrement là le début de quelque chose, et cela, ça me rendait heureuse.
   
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