« Quand les meshants font pan pan pan ! »
Alice
Depuis ma conversation d'hier avec les deux autres Alice, je n'avais fait que dormir et m'ennuyer. C'est pourquoi j'étais retournée dans Wonderland quelques heures après mon réveil. Et je dois avouer que j'étais heureuse de me retrouver moi-même bien que cela me fasse bizarre de me retrouver face à deux tranches de mon être. Je remarquai qu'elles se querellaient souvent et cette fois-ci, leur bataille reprenait le premier sujet de la veille, celui de mes vêtements actuels, sauf que cette fois-ci, elles se bataillaient les styles qui m'iraient le mieux ; alors que moi, je regardais les six parchemins de mission que j'avais entre les mains, les lisant et relisant tour à tour. Il fallait que je commence à travailler, mais je ne savais pas quoi choisir...
J'ai trouvé ! Dis-je les yeux pétillants.
Princesse et Gangster Alice arrêtèrent leur pitrerie et vinrent se placer derrière moi.
Ooooh ! Ca a l'air bien !
Oui, et tu as raison de te mettre au travail !
Tu verras, tu les décanilleras tous si quelqu'un ose se mettre sur ton chemin !
Oui, tu réussiras, c'est sûr.Je hochais la tête, déjà pressée de partir.
***
Magnoria. J'avais déjà eu l'occasion de me rendre dans la capitale de Fiore, à plusieurs reprises, bien que je ne me sois jamais arrêtée plus de deux jours. La première chose qui m'avait attiré, ce n'était autres que la Guilde Fairy Tail, alors que je n'avais que huit ans. J'admirais la bravoure et la solidarité dont ils faisaient preuve, mais je n'avais jamais tentée de passer devant leur guilde, je n'avais vu le bâtiment que de loin. A cette époque, je n'aspirais pas à rentrer dans une guilde, quelle qu'elle soit, bien que j'aimais entendre parler les ragots sur les mages arpentant Fiore.
A cette époque de l'année, les rues étaient décorées, prêtes à célébrer les festivités de Noël et de la Nouvelle Année. Les gens, dans les rues, étaient emmitouflés de manteaux chauds, de bonnets, de gants et tout autres vêtements pouvant garder la chaleur. Je dois bien avouer que j'avais froid, avec ma jupette rouge, mon tee-shirt bleu couvert d'une petite veste de même couleur. Heureusement, la chaleur que dégageait ma jument me réchauffait quelques peu les cuisses. J'étais arrivée au galop près de la ville et avais choisi d'y rentrer et rester au pas pour la traverser. Je ne savais pas où se trouver la banque, aussi, je mis toute la matinée avant de la dénicher. Descendant d'Aquarelle, j'accrochai la bride de la jument à un piquet à l'entrée. Yuki, lui, vint se lover dans ma nuque, caché et réchauffé par mes cheveux noisettes.
Poussant la porte de la bâtisse, une grande bouffée de chaleur me surplomba et je me sentis comme écrasée. Les portes derrière moi se refermèrent doucement, sans bruit. Yuki sortit alors la tête de sa cachette et éternua, faisant tourner quelques regards vers moi, qui se firent au fil des secondes, insistants puis interrogateurs. Souriant fébrilement, et, ne sachant que faire, je m'approchai d'un guichet et y présentai la feuille de mission. La femme me regarda de haut en bas.
Je reviens.Patientant devant le guichet vide, je grattais le sommet de la tête du petit rat blanc qui fermait les yeux avec satisfaction. S'il avait pu ronronner, il l'aurait fait, mais les rats ne ronronnent pas...
Excusez-moi. Êtes-vous mage ?Je pivotai sur la gauche et Yuki manqua de tomber, s'accrochant à mes cheveux pour se stabiliser. Dans le long couloir où s'étendait les guichets les uns derrière les autres, un homme d'une bonne quarantaine d'années s'avançait. Je lui fis signe de la tête que oui et il me demanda une preuve. Aussi, je dévoilai la marque de la guilde, posée avec délicatesse dans le bas de mon dos, signe de mon appartenance à Angel's Sky.
Oh je vois. Êtes-vous sûre de pouvoir réussir ce qui est demandé ? Ce n'est pas que je ne vous crois pas mage, mais... Mais si le convoi est attaqué j'ai peur... Que vous seule ne suffisiez pas. Vous n'avez pas la carrure ni même...L'homme d 'affaire n'eut pas le temps de finir sa phrase que d'un geste de mon index, il s'éleva dans les airs, dans l'incapacité de retoucher le sol. Il m'avait énervée. J'essayais d'être plus forte, et on ne m'en laissait même pas la chance. Pour qui se prenait-il ? Si je le voulais, je pouvais le tuer sans même bouger le petit doigt, bien que je savais que je ne le ferais pas.
Je ne pouvais pas. J'en étais incapable. Seulement psychologiquement... L'homme semblait avoir peur, il gigotait dans tous les sens et une gouttelette de sueur perlait sur son front. Les gens dans la salle s'étaient retournés vers la scène et me fixait de leurs yeux ahuris. Je reposai l'employé de banque par terre avec un sourire satisfait.
Je... Je suis désolée, mademoiselle, Balbutia-t-il,
je vous ai mal jugé, vous êtes assez expérimentées pour faire ce travail, je... je m'excuse.Hochant la tête, j'attendais la suite, les instructions, ou n'importe... L'homme restait à quelques mètres de moi, ses yeux faisait des aller-retour sur tous les côtés, comme s'il ne savait ni quoi dire, ni quoi faire. Je croisais les bras, espérant lui montrer que j'attendais et que ma patience avait des limites.
Oooh, heu... excusez-moi, je reviens.Il partit d'un pas pressé, jetant des regards inquiets derrière lui et donc, vers moi.
Vous pouvez vous asseoir, vous savez. Ha, il avait bien besoin qu'on lui remonte les brettelles ce mec-là. Il prend tout le monde de haut et que ce soit vous ou un autre mage plus puissant qui soit venu, il aurait agi de la même manière. La femme, du guichet suivant celui où je m'étais présentée, se mit à rire sur ses propres paroles et prit une bouffée de se cigarette en souriant prétentieusement.
Il doit être parti prévenir son supérieur de ton arrivé pour qu'ils préparent le chargement. Tu partiras sûrement demain, j'te préviens. T'es pas la première à venir effectuer c'travail. Habituellement, ça s'passe plutôt bien à part quelques exceptions où y'a des accrochages...Elle écrasa sa cigarette sur le comptoir et souffla sur la cendre chaude qui s'envola dans ma direction. J'eus le réflexe de la repousser mentalement. Elle envoya ce qu'il restait de sa cigarette – c'est à dire pas grand chose – dans un cendrier placé pour les clients, plus loin, comme si c'était un ballon de basket qu'on jetait dans le panier pour marquer un point. Mais la cigarette fit un rebond et tomba par terre.
Merde. Jura la jeune femme.Je souriais.
Le restant de la journée, j'avais attendu les instructions de l'homme. Le convoi partait le lendemain matin à l'aube, ce qui me laissait toute la fin d'après-midi devant moi pour faire ce que je désirais. Je me rendis donc dans un magasin de vêtements pour acheter des habits plus chauds que les miens. Me remémorant les conseils des deux autres moi, j'achetais des collants noirs en coton, une jupe courte d'un bleu pastel, un débardeur de même coloris, une petite veste pour le soir noire et une grosse veste en moumoute noire aux contours de la capuche en poil gris. Sans oublier des gants et une écharpe bleu claire et une paire de bottines montantes noir brillant et grise, avec deux pompons qui pendaient des lacets. Et je me rendis aussi chez le coiffeur, à qui je demandais de me couper juste les pointes et de me refaire ma frange proprement mais pas droite. Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris soin de moi à ce point et je dois avouer que cela faisait du bien, et que ça m'encourageait aussi à être plus sûre de moi.
***
Le lendemain matin, le lever fut dur mais j'arrivai à l'heure devant la banque. J'avais passé la nuit dans une auberge avec repas compris et box pour ma jument. Je n'avais presque plus d'argent et faire cette mission ferait du bien à mon porte-monnaie...
Enfourchant Aquarelle, Yuki caché cette fois-ci dans une poche de mon nouveau blouson, j'attendais que le conducteur du convoi prenne sa place pour encourager les bœufs qui tiraient bravement le chargement. Il va sans dire qu'ils étaient musclés et préparés à cet effort. Aquarelle hennit brièvement, et cela annonça notre départ. Tenant les reines lâches d'une seule main, je sortis une pomme dans laquelle je croquai brièvement pour donner le reste à la belle appaloose.
Le convoi se dirigeait sur le chemin principal serpentant jusqu'à Shirotsume, dans le Nord de Fiore et non loin d'Angel's Sky. Mon regard se vida quelques peu en pensant à la Guilde. Pensaient-ils que je les avais lâchement abandonné ? Que pouvaient avoir dit Atios et Miku ? Et que pouvait penser Chris ? Un sourire prit forme dans le creux de mes lèvres sans s'étirer pour autant ; quoi qu'ils puissent actuellement penser, la Alice qui reviendrait ne serait pas la même. Elle ne se cachera pas, elle sera plus forte et digne de porter l'enseigne d'Angel's Sky, digne d'en être membre, digne de répandre son nom ! Elle aura
changé. Plus jamais je ne me laisserai faire par qui que ce soit, ni même par mes pouvoirs. Sans moi,
ils n'étaient rien,
ils avaient besoin de ma vie pour vivre à leur tour. Et
je les contrôlais, non l'inverse.
Le soleil se levait alors que nous avancions bon train à travers les paysages. Les bœufs tentaient à plusieurs reprises d'étirer leur encolure pour arracher quelques brins d'herbe, mais le conducteur les en empêchait avec un bref coup de fouet, ce qui ne semblait pas plaire à Aquarelle, qui avait tenté plusieurs fois de choper entre ses dents le bras du monsieur, qui me demanda donc de « tenir ma bête » loin de lui. Je m'étais donc positionnée un peu plus derrière, à hauteur de la cargaison recouverte de draps couleur sable. Curieuse, j'aurais aimé pouvoir regarder ce qui se cachait dessous, car je n'avais aucune idée de ce que ces voiles pouvaient renfermer. De l'argent ? Des objets précieux ? La seule chose que je savais, c'est qu'il était de mon devoir de faire en sorte que le chargement arrive à bon port, plein et ce même si l'on rencontrait quelques problèmes que ce soit.
Le matin défila vite et j'entrepris plusieurs fois de fermer les yeux et de sentir l'espace autour de moi. Je ne détectai rien de suspect. Les vies présentes n'étaient que celles d'animaux des environs. Nous croisâmes plusieurs carrioles de marchand et le conducteur s'arrêta discuter avec l'un deux et en profita pour lui acheter son repas de midi. Je fis de même.
Pour le déjeuner, le cocher voulut s'arrêter, il n'avait pas envie de manger en travaillant, prétextant être malade si cela venait à arriver un jour. Il allait surtout être malade si par sa faute nous étions attaqués. Juste au cas où, je restai quand même perchée sur ma belle jument, histoire d'être prête à toute éventualité. Mais rien ne se passa et nous pûmes continuer notre route tranquillement.
Vous voyez ! Je vous avais dit que rien ne se passerait. Je fais ça tout l'temps !M'ouais, sauf qu'un jour, il t'arrivera un truc... lui répondis-je intérieurement.
***
Des chevaux lancés au galop. Des sabots qui martelaient le sol férocement. La crinière au vent, les sabres lancés vers le ciel. De grands cris qui résonnaient à travers le soleil couchant de cette fin d'après-midi. Le cochet et moi nous retournions à peine que nous nous élancions au galop. Et merde, je ne les avais pas vu venir ceux-là ! En effet, trois hommes baraqués montés sur de grands chevaux arrivaient au triple galop vers nous, des cris de guerre féroces sortant de leur cavité buccale. Et ils nous rattrapaient. C'était bien connu, un bœuf ne fait pas le poids face à un cheval niveau vitesse, et moi-même je devais ralentir Aquarelle pour rester à hauteur de la cargaison sinon, cela ferait bien longtemps qu'elle aurait dépassé le fourgon. Le nez au vent, ses naseaux frémissaient, laissant apparaître un peu de rouge. Sa crinière voltigeait dans les airs et, pour être sûre de ne pas me faire désarçonner, j'en attrapais une poignée. Juste par précaution. Je me retournai vers les bandits. Ils n'étaient plus qu'à une vingtaine de foulées derrière nous. Une diversion, vite, faire quelque chose. Je voyais déjà leur regard amer et leur large sourire donnant à leur visage un air sadique. Leur chevelure était coiffée d'un bandeau qui la retenait et l'empêchait de venir se placer devant leurs yeux. Ils se penchèrent sur l'encolure de leur monture, se faisant ainsi plus léger pour gagner encore de la vitesse. Les chevaux agrandirent leurs foulées sous les coups de bâtonnets et de talons que leur administrait leur cavalier.
Me baissant, j'attrapais d'une main les poignards cachés dans l'intérieur de mes bottes. Les lançant au dessus de moi, je fis volte face, arrêtant Aquarelle lorsqu'elle eut fini de pivoter, ce qui ne fut pas bien long.
L'homme, sur sa charrette, n'attendit pas que je lui dise de filer, il le fit de lui-même.
Levant mon bras, je récupérai mentalement le contrôle des lames qui dansèrent jusqu'aux ennemis et les assaillirent, prenant un peu plus de vitesse à chaque nouveau coup donné. Mais ils avaient pour vêtements des côtes de maille et des armures en fer. Mes pauvres poignards étaient loin d'avoir l'avantage mais au moins, ils les empêchaient d'avancer, leur barrant la route. Inspectant autour de moi, je sentis une source d'eau non loin. Cela me valut un sourire. Pour une fois, j'avais un plan. Je lançai Aquarelle au triple galop pour me poster plus proche des hommes.
Hé toi. Laisse-nous passer. Rappelle tes dagues enchantées. Tu ne peux nous toucher, et nous allons te déglinguer.Son ton s'était fait poétique, ce qui contrastait avec ce qu'il était en train de faire. Et le vocabulaire utilisé n'était pas des plus raffinés. En réponse, je lui offris un large sourire quelques peu moqueur, je dois l'admettre.
Tu oses te mettre en travers de notre chemin ? Pousse-toi petite, on ne veut pas te faire de mal alors va-t-en tant qu'il en est encore temps.D'un geste du doigt, je lui fis fermer son clapet en descendant la visière relevée sur le haut du casque et la tenant ainsi fermer, alors qu'il essayait de l'ouvrir par la force. On aurait pu croire par leur tenue qu'ils étaient des gardes de Fiore. Ce n'était qu'un leurre.
Qui a éteint la lumière ?! Envoyant un assaut mental, je le projetai sur le sol, par la force de la matière invisible qui nous entourait. Une simple pression sur celle-ci, envoyée vers l'homme et il tombait, poussé par cette matière. Je ne saurais dire ce qu'elle est d'ailleurs. Tout ce que je savais, c'est qu'elle était là, je la
sentais.
Les deux autres hommes se regardèrent puis se retournèrent vers moi, les sabres dégainées pointant dans ma direction. Ils mirent leurs chevaux au petit trot et formèrent un cercle autour de moi. Ils tentèrent de me toucher, de me trancher la tête. Je ne reçus qu'une simple égratignure sur la joue, et un long filet de sang en dégoulina. Les hommes ne comprenaient pas. Pourquoi ne pouvaient-ils pas me toucher ? Encore une fois, je n'avais qu'à dévier la trajectoire de leur lame. Mais bien vite, je me lassai de ces efforts et je n'eus plus qu'à faire une chose pour qu'ils arrêtent avec ces lames.
Je les tordais et elles ne formèrent bientôt plus qu'un arc de cercle déformé.
Je ne pensais pas que tordre un objet pouvait être à la fois si facile et si difficile. En effet, le faire était une chose bien simple, mais la seconde suivante, je me sentais déjà bien plus faible...
Les bandits avaient dû s'en apercevoir car ils sortirent tout un stock de pistolets déjà chargés, qu'ils me pointèrent dessus. Les secondes semblaient être des heures et j'avais l'impression qu'ils n'allaient jamais tirés. C'était trop long. Puis je vis, les instants décomposés, la balle sortir ; ce qui me sembla très long car j'avais l'impression qu'elle mettait des heures à arriver en ma direction. Alors qu'elle n'était qu'à deux centimètres de mon front, elle s'arrêta et continua à tourner sur elle-même. Mon regard se posa dessus et tout le reste devint trouble. Puis, lorsqu'elle n'eut plus d'élan pour tourner, je la laissai tomber sur le sol et s'y enfoncer comme dans du beurre. Cela me fit rire.
Je contrôlais mon pouvoir. Et non l'inverse.
Prise par la beauté de ces instants, je faisais s'élever dans les airs les deux hommes restant, alors que le troisième venait tout juste de réussir à enlever son casque. Mes deux assaillants furent projetés contre leur acolyte. Je récupérai leurs armements qui se pointèrent dans leur direction, levés dans les airs près de moi, prêts à tirer. Lorsque les trois hommes se relevèrent, ils voulurent fuir.
Je ne leur en laissai pas le temps.
L'eau que j'avais senti avant le début du « combat » vint en parti vers moi. Toute la surface que j'avais pu contrôler, - c'est à dire une grosse flaque, mais c'était loin d'être un gros volume -, se déversa sur la terre et s'imprégna de cette dernière, formant ainsi de la boue pâteuse et fraiche. Les hommes, alors qu'ils tentaient de remonter sur leurs chevaux qui s'étaient mis à brouter, furent entièrement avalés par le mélange collant, disparaissant en son antre par des cris mêlées d'angoisse et d’incompréhension. Je ne leur laissais que la tête en dehors, pour qu'ils puissent respirer.
Prenant leurs montures par la bride, je remontai sur ma jument et les emmenai avec moi. J'entendais les cris des hommes qui appelaient et demandaient de l'aide, suppliant allègrement. Ils n'avaient eu que ce qu'ils méritaient, et sortir de cette bouillasse n'allait pas être chose facile, loin de là...
Je retrouvai un peu plus loin le cocher, qui s'était caché derrière une rangé d'arbres. On le voyait de loin, ce n'était pas très intelligent de s'être posté là... Enfin bon, la cargaison n'avait pas bougé. Les bœufs, fatigués, ne semblaient pas pouvoir tirer la charrette encore bien longtemps. Aussi, nous attelions deux des trois chevaux. L'homme ne faisait que de me remercier de lui avoir à la fois sauvé la vie mais aussi son travail, qu'il aurait perdu sans mon intervention. Je ne répondais rien, si ce n'est par des sourires et des hochements de tête ravi.
Nous arrivâmes à Shirotsume tard le soir. La cargaison était à livrer à une riche famille qui habitait en pleine ville. Ma curiosité ne fut pas comblée, car en partant, je ne savais toujours pas ce que j'avais aidé à transporter. Me dirigeant vers un groupe de gardes, je sortis ma carte et entourais au crayon à papier l'endroit à peu près exact où j'avais laissé les malfrats patauger, leur expliquant par écrit ce qu'ils y trouveraient. Je leur donnai les trois chevaux, car ce n'était pas à moi de les garder.
Le lendemain matin, j'aperçus les trois hommes par la fenêtre de ma chambre d'auberge, des menottes au main, le regard vide et jeté sur les pavements du sol. Ils étaient sales... Plein de boue ! Je souris. J'avais réussi avec succès cette mission.
Avant de repartir pour le manoir d'Atios, je me connectais à Wonderland pour résumer ma mission aux deux autres Alice, qui savaient déjà tout. Après tout... elles étaient moi et donc, elles avaient accès à toute ma mémoire, ce qui était normal.
***
Sortant de la banque, je rangeais la récompense dans mon porte-monnaie qui était heureux d'avoir le ventre plein. Et, enfourchant la belle Aquarelle, Yuki posté entre ses oreilles ; je partis de Shirotsume pour me rendre jusqu'au manoir d'Atios.