Acte 2
Épisode 6

Before

~ Un Duo qui n'était pas prévu ~

Mes yeux s'ouvrirent peu à peu sur cette vieille tapisserie à moitié rongée par l'humidité. J'étais en boule dans mes draps, tellement il faisait froid dans ma chambre. J'avais l'impression d'être au beau milieu de la neige, tout nu, le kiki à l'air tellement j'étais gelé jusqu'au petit orteil. Je sortais avec difficulté de mon lit qui m'offrait ce peu de chaleur que je savourais, pour poser mes pieds sur le sol froid et glacial. En même temps qui avait eu l'idée de mettre de la pierre en sol ici.

Je me dépêchais de m'habiller bien chaudement pour faire fuir ce froid de mon frêle et pauvre petit corps fragile, pour ensuite descendre les marches d'escaliers et finir dans le hall principal. Là, où tous mes amis étaient déjà en train de prendre le petit déjeuner sans moi ! C'est enfoir** ! Au moins, c'était réconfortant de voir que je n'étais pas le seul à avoir froid. Ils avaient tous des têtes de clowns habillés comme ils l'étaient. Enfin j'avais pas l'air mieux hein...

« Hey chef, enfin debout ? »
Dit l'un de mes larbins en me saluant de la main.

« Yô les mioches, alors comme ça on m'attend même pas pour manger les cookies et le chocolat chaud hein ? »
Dis-je tout en me faisant une place entre deux de mes compatriotes. Coups de fesses power pour se faire de la place !

« Fallait te réveiller avant, nous on se les caille depuis qu'on est réveillé. C'est quand qu'on fou un coup de nouveau ici ? Parce que ce n'est pas que je n'aime pas le froid, mais j'pourrais bien m'en passer en échange d'un peu de chaleur. »
Répondit Riruka-Chan avec un air sérieux et lasse.

« Pour ça, il nous faudrait un peu plus d'argent, parce qu'à part le convoie que j'ai pris l'autre fois. Vous ne ramenez pas grand-chose bande de limace ! »
Rétorquais-je, après avoir réfléchi quelques instants.

« Yôshii, si tu veux de l'argent. Je sais où tu peux en avoir. Depuis peu, des bandits se sont installés ici, dans la même forêt que nous. Ils nous piquent toutes les bonnes proies avant qu'on soit sur place. Je pense qu'il doit y avoir une jolie petite somme dans leur campement, si tu veux y aller... »
Proposa Uchiya, en essayant de me convaincre d'y aller.


Durant l'après-midi, dans la Forêt du Kunnugi ~

C'est ainsi que je me retrouvais dans cette forêt, qui faisait partie de mon territoire, à poursuivre des bandits qui avaient élu domicile ici. Bon, c'était pas officiellement mon territoire, mais ce n'était qu'un détail ça. C'était comme si cet endroit m'appartenait. Alors j'allais montrer à ses bandits de seconde zone, qu'on ne venait pas sur mon territoire là jouer les gros bras.

J'étais donc en train d'emprunter la route que tous les gens « normaux » empruntés. Une route, qui avait été battu par les milliers de pieds qui l'avaient foulé. Laissant ce vaste chemin nu, empêchant toute trace de verdure poussé dessus. J'allais faire de moi-même un appât huhu. Puis peut-être qu'avec un peu de chance, j'allais tomber sur quelqu'un qui pourrait me servir d'appât ?

Je continuais donc de marcher en attendant. Pour attendre, j'attendais. De toute manière je ne pouvais pas faire grand-chose. J'avais envoyé mon fidèle compagnon partir en recherche plus loin au nord, pour voir s'il pouvait trouver une trace de ses bandits, mais pour l'instant toujours rien. Nous continuons donc tout deux nos objectifs, lui sa recherche et moi la proie « possible ».

Franchement aussi, c'est moi qui donne les ordres, et il n'y a aucune de ses feignasses pour venir m'aider ! Ils aiment se plaindre, mais dès qu'il faut donner un coup de patte, ils étaient plus là. Tous les disciples et larbins étaient-ils comme ça ? Tsss, en tout cas, j'allais leur mettre le feu aux fesses en rentrant. Après tout, c'était bien de la chaleur qu'ils voulaient.

Tandis que je continuais d'avancer sur ce chemin poussiéreux, qui faisait lever une poussière étouffante à chacun de mes pas, je vis un peu plus loin en face de moi, une caravane. Bon, en courant et en demandant gentiment, il verrait que je suis essoufflé et fatigué, donc la personne me laissera monter et là je n'aurais qu'à attendre sagement que les bandits attaquent pour les avoir par surprise !

Je commençais donc à courir en direction de la caravane, mais une fois à une vingtaine de mètres de cette dernière, je pus me rendre compte que j'étais légèrement en retard... La caravane était renversée, le cadavre d'un cheval avait déjà commencé à imprégner le sol de son sang encore chaud, des traces d'épées étaient incrustés dans le bois de la caravane et plusieurs caisses avaient été cassés, mais il n'y avait aucune trace du détenteur de cette caravane...

D'un coup de pied, je balançais un caillou sur la caravane, qui après ça s'écroula sur elle-même complètement en morceaux. J'eus comme un petit moment de silence face à ça. Je ne m'y attendais pas... Ils s'étaient défoulés autant que ça sur la caravane pour qu'elle s'écroule avec un petit caillou de rien du tout ?

J'escaladais le vestige de cette ancienne caravane, posant mes fesses au sommet de ce tas de déchets sans aucune importance désormais. Peut-être qu'ils allaient revenir avec de la chance ? Ou pas... Enfin bon. Je n'avais plus grand-chose à faire qu'attendre ici et voir la suite des événements. La poisse.

J'étais là, assis fièrement sur mon trône éphémère. Un trône qui serait probablement convoité par n'importe que roi et reine de ce monde, tellement il était d'une nature peu commune. Ou pas. C'était qu'un malheureux tas de débris, d'où j'observais et j'attendais un miracle. Le miracle c'était en autre que les brigands reviennent pour vérifier s'ils n'avaient rien oublié, mais bien évidemment. Ils n'allaient pas revenir ? A moins d'être stupide... Mais l'homme était stupide, donc j'avais encore ma chance hein ? ♪

Et c'est durant cette attente, qu'une jeune mademoiselle se pointa devant moi. Comme ci de rien n'était. Et comme s'il était normal que je sois assis sur mon trône, aussi naturel que d'habitude.

« Vous ne devriez pas rester ici Monsieur. Les routes ne sont pas sûres et il est stupide de s’asseoir sur les lieux d’un pillage encore frais. »
Dit-elle tout en se tenant au pied de mon trône.

Je restais impassible à ses paroles de bienfaitrice. Elle voulait me mettre hors de danger ? Et était-il vraiment stupide que je sois assis sur ce tas de débris, attirant ainsi les regards immédiatement sur moi, si quelqu'un passait par là ? Après tout. Je n'étais pas là en discrétion et sournoiserie. Je voulais qu'on me voit et qu'on entre en scène, pour ensuite suivre mon petit plan. En fait si... J'étais bien là pour des sournoiseries... Je ne lui répondis pas, histoire de voir sa réaction et pour combler cela, je me mis à la regarder de la tête au pied, examinant ses faits et gestes. C'est là que je ricanais intérieurement.

« Avez-vous l’intention de prendre racine ici en espérant coincer un des idiots du quartier pour le cuisiner ou bien cherchez-vous un pigeon a éliminé ? »
Continua-t-elle voyant que je ne lui répondais pas.

Je laissais toujours le silence pesé sur ses paroles sans réponses, m'amusant intérieurement de voir où je pouvais mener ce petit jeu. Je continuais de l'examiner attentivement et elle l'avait sûrement remarqué. Après tout, ça se voyait largement que je l'étudiais de la tête au pied, il n'y avait qu'à suivre mon regard.

« Vous ne souhaitez pas répondre ? Très bien. Comme vous le sentez. J’ai tout mon temps. »
Exclama-t-elle enfin, n'ayant toujours pas de réponses.

Elle s'asseyait en face de lui, au pied de son trône majestueux, sa tête dans sa main. Huhu, j'aimais bien cette atmosphère et cette ambiance. Je la quittais enfin du regard, pour poser mes yeux bleutés sur l'infinie ciel qui surplombait tout être de ce monde. Il était vaste et indomptable, n'appartenant à personne et libre de ses envies. C'est tout en l'observant, que j'ouvris enfin lentement ma bouche, aspirant une dernière bouchée d'air frais pour parler.


« Il est grand hein ? J'aimerais bien pouvoir me joindre à lui et goûter à cet autre monde. »
Dis-je tout en laissant un air sérieux s'affichait sur mon visage.

Mon visage se plongeait entièrement dans ce bleu-clair, tacheté de blanc. Les lèvres entre-ouverte laissant toujours cette petite brise fraîche me rafraîchir les entrailles. J'étais mon bras vers cette immensité espérant la saisir, mais je n'y parvenais pas. Je serrais donc le poing devant moi, avant qu'une ombre ne fasse tomber ma main sur mon corps et qu'elle ne se pose à côté de moi. Je relevais ma main, puis la plaçait sur son dos, le caressant tendrement.

« Il est joli hein ? C'est Sora, mon petit bout décrocheur de paradis. Ehhwhouuué. Et moi je suis un pauvre mage pèlerin, fatigué par le soleil étouffant, qui meurt de soif et qui a faim. »
Dis-je tout en souriant vaguement vers la fin.

Je sortais une friandise de ma poche, pour la porter au bec de mon ami à plume. Lui caressant toujours son magnifique pelage, tout en lui adressant l'un de ses regards et sourire que seul lui avait le droit, avant de me retourner vers la mademoiselle au pied de mon trône.

« Bon, j'expie mon crime madame la juge. Je ne suis pas un pèlerin, quoi que vu d'un certain angle, ce n'est pas faux. Et ce n'est pas avec ce froid de canard que je vais être étouffé par les rayons du soleil. Mais vous vous trompez madame la juge en disant que je ne devrais pas rester ici, car je ne devrais être nul par ailleurs qu'ici justement. »
Dis-je tout en faisant très légèrement la comédie, non pas par moquerie, mais plutôt pour mon propre divertissement. De l'auto-divertissement. Oui.

J'attrapais mon aigle dans mes deux mains pour le mettre contre moi. Continuant de le caresser, j'offris quelques paroles en plus à la mademoiselle.

« Je suppose que tu n'es pas venu cueillir des roses ici ? Et tu ne fais pas partie de ces brigands, sinon tu m'aurais déjà attaqué. Huhu... »
Dis-je tout en ricanement gentiment.

C'est là, comme si je jetais des roses sur elle, j'ouvris mes bras en grand, les lançant vers l'avant. Mais à la place de roses, c'est un aigle qui s'envola juste au-dessus de sa tête laissant quelqu’une de ses plumes tombaient comme des flocons entre elle et moi. Le sourire qui s'enflammait sur mes lèvres et le regard profond qui pétillait d'un plaisir invisible. Je descendais pas à pas de mon trône pour finir en face d'elle, à peine à deux mètres.

« On a le même but je suppose. Alors... Veux-tu jouer avec moi ? Hihii. »
Dis-je tout en basculant ma tête sur le côté, un sourire innocent aux lèvres.

Je lui offrais l'un de mes sourires les plus amicales et les plus inoffensifs que j'avais dans ma petite réserve. Je l'observais toujours, cependant. Je la laissais faire ses petites affaires sans la déranger, mais sans baisser ma garde pour autant. Bien qu'à première vue, elle avait l'air d'être une personne réglo et sans façon. Relativement amical et qui ne posait pas trop de questions inutiles, parfait ! Deux loups sortirent de leurs cachettes sous mon regard un peu étonné. Décidément, j'avais bien fait de ne pas tenter quoi que ce soit de trop entreprenant, me mis-je à penser en passant ma main derrière la tête. Huhu... J'aurais certainement eu mal avec ces deux-là...

« Il a trouvé quelque chose apparemment. Suis-moi. »

Dit-elle, d'un ton neutre et tout. Wesh lala. Elle ne perdait vraiment pas de temps pour se mettre au boulot. Des sérieuses comme ça, je n'en avais pas vu depuis longtemps. Puis après quelques pas rapide le long de la lisière...

« Je m'appelle Misto. Enchantée de donner la chasse en ta compagnie. »

Je la regardais d'un air innocent. Misto, c'était bien ça ? Un joli nom, pas très courant il fallait l'avouer. C'était à ce moment-là que la même et interminable question me revint en tête, comme à chaque fois que quelqu'un se pressentait à moi. Comment je m'appelle ? Bien évidemment ! Devais-je donner mon vrai nom par précaution ou un pur mensonge archaïque au cas où ?

« Yôsh Misto ! Moi c'est Arima, mais tu peux m’appeler Dieu. Ça marche ici, hihi. »
Dis-je tout en souriant, me moquant un peu de moi-même sur le coup d'un air plaisantin.

Je continuais de la suivre le long de la lisière, quand elle se mit à grimper à une branche d'un arbre. Ohh, un autre singe comme moi! Je faisais donc comme elle, au détail près, que je décidais de grimper à l'arbre d'à côté. Beuh oui, il était beaucoup plus grand donc hein. Hihi... C'est enchaînement pirouette et singerie sur les branches que j'atteignais le sommet en toute facilité et affichant un sourire amusé, j'observais Misto du haut de mon arbre. Je la regardais avancer lentement et silencieusement, un grand sourire sur mon visage, qui en disait large sur ma joie de vivre à ce moment-là. Elle me fit un petit signe de la main pour me montrer une zone en face d'elle, alors qu'elle descendait de son petit poste en hauteur... Roh, pourquoi mettre pied-à-terre dès le début ? Tout était bien plus amusement d'en haut, voyons... Héhé...

Je me levais lentement de la branche la plus haute de l'arbre où j'étais. Le soleil battait ses rayons contre mon visage, alors que le vent fouettait mes joues et faisait virevolter mes cheveux. Un léger soupir se laissa extraire de ma bouche, avant de prononcer silencieusement et à voix douce...

« Ansatsu-sha no ningyō »

Une mince lumière recouvra mon corps pour s'estomper quelques instants après. Un large sourire carnassier au coin de ma bouche, alors que tout le reste de mon corps était caché par cette obscurité que procurait ma capuche. Une obscurité impénétrable tant que j'en exprimais le souhait. J'étais enfin recouvert de la tête au pied de ma tenue d'assassin. Debout sur ma branche, aussi droit et fier que n'importe lequel de mes confrères. Le vent faisait désormais virevoltait le bas de mon accoutrement.

« Admires Dieu, celui qui viendra bientôt te déloger de ta petite place bien confortable ! »
Murmurais-je sérieusement, avec ce sourire carnassier toujours en pleins dans son éclat.

Je pliais légèrement mes jambes, puis d'une impulsions sur ces dernières, je m'élançais dans le vide, à une vingtaine de mètres de hauteurs. Je sentais mon corps se décrochait de tout surface solide et planait dans l'air l'espace d'un instant et avant même que l'attraction ne reprenne le contrôle de mon corps pour m'entraîner dans cette chute inévitable, mon cher Sora fendit l'air en deux. La synchronisation de nos actions étaient parfaites ! Alors que je commençais à ne plus prendre de hauteur grâce à mon saut, il passa juste en dessous de mes jambes pour m'entraîner dans son mouvement. J'étais littéralement en train de le chevaucher, assis sur son dos alors qu'il descendait en piquer sur la zone que m'avait montré ma partenaire.

Il passait entre le feuillage des arbres à toute vitesse, esquivant les obstacles trop imposant pour céder à nos deux corps. Puis alors que nous étions enfin en vue libre avec la zone en question, j'aperçus ces deux humains. Deux hommes armés, en face du loup de la jeune mage qui se nommait Misto. Ce dernier était en train de lâcher des grognements, alors que les deux hommes tendaient leurs armes vers lui. Mais avec une telle entrée, j'attirais visiblement l'attention sur moi. Mais avant même qu'il n'eut réalisé que j'étais là, je lâchais mon cri de guerre.

« Coookiiiiie Angel Attackkk »
Criais-je tout en levant les bras d'un air amusé et sadique.

C'est là, qu'ils se tournèrent tous vers moi, légèrement surpris de mon entrée. Très légèrement surpris.... Hm. Assez satisfait de mon entrée, je continuais ma trajectoire sur le dos de Sora et au lieu de sauter de son dos pour leur tomber dessus. J'ordonnais à Sora de leur foncer dessus pour les déstabiliser, alors que je laissais mon rire sadique se rependre dans leurs petites oreilles. Cela marcha à la perfection, puisque qu'ils essayèrent de reculer pour échapper à notre attaque bourrine pure, mais on ne nous échappait pas comme ça ! Sora s'étala complément sur le premier, alors que moi je sautais de son dos, passant au-dessus de Sora et du premier homme pour atterrir sur le second en le plaquant au sol, lui faisant lâcher son arme et l'assommant d'un bon coup sur le haut du crâne. Je me relevais rapidement puis sauter sur celui que Sora était en train d'occuper en le fouettant de ses ailes, pour le frapper au niveau de la main pour lui ôter son arme, avant qu'il ne blesse mon très cher ami. Et alors que notre chère petite victime qui était encore consciente ne bougeait plus et semblait s'être enfin rendu, je souriais de toutes mes dents. Affichant extérieurement et sans retenue ma petite joie sadique et amusée.

« Yoplop' ! Mistoooo, tu ne veux pas jouer un peu avec eux ? Ils doivent sûrement savoir où est le campement des brigands et tout un tas d'autres choses. Héhé. »
Dis-je tout en la taquinant un peu. ♪

Oh dieu que tu étais bon et sans coeur à la fois ! Tu venais de me donner là une partenaire comme je les aimais. Elle savait ce qu'elle voulait et ce qu'elle valait. Aussi froide et sinistre que ce papillon noir qui scintillait dans la nuit étoilée. Il illuminait d'un aura rafraîchissant et enivrant, mais une fois qu'on l'avait touché, la brûlure qui se répandait de la zone du contact était inévitable. Elle nous plongeait peu à peu dans cette folie qui provoque une mort presque certaine. C'était une vieille légende qu'on me racontait étant enfant. Celle du papillon de la nuit. Peut-être cette Misto en était un ? Après tout elle semblait si inoffensive et amicale à première vue, mais pouvait être aussi froide qu'une dure nuit d'hiver.

Cependant, il était dommage que tu ne lui aies pas donné plus de cran ? Courage ? De ta soif de sang. Pourquoi bluffait ?? Il était tellement mieux quand les mensonges étaient vrais ! Après tout, pour faire des bluffs parfaits, il ne fallait pas bluffer. Je tenais ça d'un grand homme aussi sage et calme que la lune. Alors pourquoi Misto n'avait-elle pas de poison mortel pour que je puisse me délecter de cette scène, où le pauvre petit bonhomme serait en train de se tordre dans tous les sens en sachant que sa mort approche ? Monde cruel que tu m'as fait là Dieu. C'est d'ailleurs pour cette raison que je prendrais ta place. Huhu.

Bon, maintenant il était temps de passait aux choses sérieuses ! D'après ce qu'avait dit le petit bonhomme que Misto avait cuisiné, nous allions avoir de quoi jouer pendant un petit moment. Vingt brigands pour nous deux. Tss... Et dire que j'aurais pu garder les vingts pour moi si j'avais été seul ! Ahlala... Tant pis, ce sera pour la prochaine fois. Ah et il y avait aussi le fait qu'ils avaient élu domicile non loin d'une cascade ! Des idées d'entrées et de combats étaient déjà en train d’inonder mon esprit de leurs beautés et vitesse d’apparition. Je sautillais comme un enfant sur place, l'air heureux.

« Bouuh ! »
Criais-je sur le petit asticot qui ne s'était pas remis de son petit interrogatoire, avant de rejoindre Misto.

Je rattrapais ma partenaire, en sautillant tout le long de mon petit parcours, avec toujours cet air d'heureux sortie d'un comte de fée pour petite fille. Je la regardais tout en laissant un grand sourire éclatant me submergé, avant de lui demander d'une voix amusée.

Je fis un petit bond pour monter sur un rocher et j'enchaînais immédiatement par un second pour me pendre sur un arbre. Après m'y être balancé, j'élançais mon corps sur le dessus d'une autre branche, pour sauter de brancher en brancher, suivant toujours Misto du coin de l'oeil. Alors qu'à peine quelques mètres nous séparaient.

« Hey Misto, tu maîtrises quoi comme magie ? Elle a un rapport avec les loups que j'ai vu tout à l'heure ? »

Dis-je d'un air un peu curieux et innocent, avec cette normalité dans ma voix qui la rendait banale et montrait que je n'étais guère gêné de poser des questions et me renseigner ouvertement sans cacher mon jeu.

Je continuais de faire mes singeries sur les branches d'arbres, tout en attendant la réponse de ma partenaire. Et c'est là que une petite voix résonna dans ma tête, l'écoutant attentivement, je ne pus me retenir de céder à ses paroles si divines et exquises. Je tapais des mains pour attirer l'attention de Misto qui avait pris un peu de distance pendant que j'étais concentré sur la voix qui me parlait et je lui fis un signe de la main.

« Continue sans moi, petit oisillon. Je reviendrais vite, je dois aller chercher un petit truc. Héhé... Ne m'attends pas, si tu vois que je ne suis pas revenu et n'hésite pas à en tuer un ou deux pour moi... Je compte sur toi. Hihi... »
Dis-je tout en achevant par un petit clin d’œil, le sourire aux coins des lèvres.

J'accélérais soudainement mon rythme, enchaînant les sauts de branche en branche à une allure beaucoup plus dynamique. Grimpant de plusieurs mètres en escaladant le tronc des arbres et en me servant de leurs écorces comme point d'appuis. Puis d'un saut final, je m'élançais contre la paroi d'une falaise que j'escaladais tant bien que mal. Les parois de terre, n'était pas tout à fait mon genre, je l'avoue. Mais après quelques efforts je me trouvais au sommet, j'enlevais la terre qui s'était posé sur mon vêtement et adressait un sourire carnassier à mon ami.

« Ça me fait plaisir de te voir, Héhé. Tu as tout ce dont j'avais besoin hein ?... Parfait. Il est temps que l'on s'amuse un petit peu plus. Que dirais-tu de faire monter la température ? »
Dis-je d'un air sadique, laissant un large sourire sanguinaire se prolongé sur les trais de mon visage. Alors qu'un mince rire de sadisme se propageait silencieusement de ma bouche.

Du haut de cette falaise, je sentais le vent battre de plus belle ma tenue. Alors que mon visage était caché par cette capuche, un large sourire carnassier se propageait sur les courbes de ce dernier. Il était d'ailleurs la seule chose de visible, ce sourire qui était mien. Je laissais mon regard se plongeait dans le vide qui se trouvait en face de moi. J'avais les pieds au bord de la falaise, les mains le long de mon corps et enfonçaient dans mes poches. Derrière moi, Sora s'était posé sur les branches d'un arbre, admirant lui aussi le paysage, d'une position un peu plus haute. Alors que cette fourrure douce se frottait à ma jambe et que je la caressais de ma main tendre et amicale. Je tournais légèrement ma tête sur le côté, pour adresser un regard à mes deux compagnons derrière moi, tandis qu'un sourire amusé se dessinait sur mon visage.

« Et si nous allions nous amuser ? »
Dis-je tout en laissant mon sourire perdurer, alors que mon regard était fixé sur mes amis.

Je me retournais complètement, puis commençait à examiner mon nouvel inventaire. J'avais cinq petites boites, pleines de poudre explosive, avec une mèche qui sortait par-dessus pour les allumer. J'avais aussi deux cordes suffisamment grandes pour descendre de la falaise. Une arbalète avec quelques carreaux de flèches.. Trois bouteilles pleines d'un produit inflammable et pour finir, le petit briquet porte bonheur de mon cousin. Je souriais des plus belles en regardant tout ça.

« Tu as dû en faire des aller retour, pour porter tout ça. Héhé... »
Dis-je à mon dernier compagnon, alors qu'il frottait sa tête contre ma jambe.

Je me relevais après m'être agenouillé pour vérifier mes petits jouets, étendant les bras pour m'étirer et lâcher un petit soupire amusé. Je prenais la première corde et commençais à la passer autour de moi, de telle sorte que peu à peu je pus mettre tous les objets sur moi, à porter de main. Aux jambes, j'avais mis mes flèches, au niveau de la ceinture les cinq petites boites explosives, dans mon dos l’arbalète, les trois bouteilles sur mes bras et enfin le briquet entre mes dents.

« Allons sh'y ! »
Dis-je maladroitement avec le briquet dans la bouche.

Nous commencions à longer la falaise, pour trouver la cascade. C'était mon petit troupeau composé de moi-même, Sora et mon dernier petit copain qui étions là haut, marchant discrètement et à l'écart des regards trop curieux qui pouvaient venir d'en bas. Notre marche dura plusieurs minutes, avant qu'elle puisse aboutir à quelque chose de concret. Nous étions au bord de la cascade, enfin ! Cachais dans un buisson avec mes deux compagnons, j'observais en bas silencieusement. C'est là que je vis ma partenaire en train de faire joujou avec quelques bon-hommes. Wha, elle ne perdait vraiment pas de temps. Je laissais mon sourire carnassier refaire surface, avant de regarder un peu plus loin. En fait, au centre il y avait cette étendue d'eau qui s'accumulait en un point à cause de la cascade et qui s'écoulait ensuite par un petit ruisseau. D'un côté du ruisseau il y avait une petite clairière, là où se trouvait Misto et ses amis. Puis de l'autre, il y avait ce campement, dissimulé par un véritable mur d'arbres, de buissons et autres arbustes en tout genre. Drôle de cachette. D'en bas, on ne pourrait sûrement pas se douter qu'il y avait quelques choses, mais de ma position, c'était une autre histoire. Derrière cette petite muraille de verdure, il y avait cette petite palissade en bois haute de deux mètres, quelques tentes étaient disposées ici et là à l'intérieur de leur campement, puis contre la paroi, il y avait une sorte d'entrée... J'avais du mal à la voir étant donné qu'elle se trouvait pile en dessous de moi, mais j'étais persuadé qu'il y avait une entrée qui menait à l'intérieur de la falaise. Donc leur campement allait jusqu'à l'intérieur de la falaise elle-même ? Hm...

Je prenais la seconde corde, l'attachais au tronc de l'arbre le plus proche de la petite descente. Après cela, je m'approchais du bord, à ma droite mon aigle, Sora. A ma gauche, Hmhm... Bon on y va maintenant ! On a perdu assez de temps !

« Seconde Entrée Divine de Dieu ! »
Criais-je fièrement avec un air d'enfant magnifiquement heureux.

Je reculais de quelques pas, puis après avoir pris mon élan, je sautais dans le vide, la corde dans une main et dans l'autre, j'attrapais mon compagnon à quatre pattes. Alors que mon aigle parti en piqué sur le nid de mes ennemis, j'étais en train de glisser sur la paroi avec la corde à la main pour m'arrêter avant que je fasse l'expérience de l'attraction terrestre. A mi-chemin, je lançais mon compagnon sur l'une des tentes, pour que son atterrissage soit adoucis. Quant à moi, j'étais toujours au milieu de la falaise, ayant déjà atteint la fin de ma corde. Je commençais à me balancer sur la largeur, d'un air amusé tout en laissant mon rire frénétique écraser les pauvres âmes mortels qui se trouvaient dans le campement. Avec ma main qui était désormais libre, je pris une petite boite explosive en allumait sadiquement la mèche, d'un regard plein de compassion puis... Boum ! Je l'avais laissé tomber sur l'une des tentes. Je répétais cette opération trois fois, explosant deux autres tentes et faisant un trou dans la palissade. Malheureusement, il semblerait que mes petits joujous explosifs n'aient tué personne, ce qui était bien dommage.

« Ô flamme de Dieu, répandez-vous à travers les quatre coins du globe et montrez aux hommes la puissance de Dieu face aux mortels. »
Murmurais-je tout en me balançant sur le dos de la falaise, à l'aide de ma corde.

« Rico, Sora. * Sifflement * »

Ayant enfin l'attention de mes deux compagnons. Je leur ordonnais d'aller rejoindre Misto d'un geste de la main. Une petite attaque par derrière devrait réveiller un peu plus le petit groupe avec qui elle se battait. Après ça, je me laissais tomber dans la dernière tente qui était debout, mais c'était plutôt sur un brigand qui se trouvait à l'intérieur que mon postérieur se posa. Tout en finesse !

« Gomenasai ! »
Dis-je tout en détachant une flèche de la corde qui enroulait mon corps et en la plantant dans sa poitrine.

Je me roulais en arrière, pour prendre du recule face à deux brigands qui étaient en face de moi. Alors que j'étais le plus proche du trou dans la palissade que j'avais fait, je pus avoir une vue d'ensemble de la zone. Une bonne jolie dizaine de brigands en face de moi, alors que d'autres continuaient de sortir de cette entrée qu'il y avait dans la falaise. Je rangeais ma dague dans ma manche et dégainait mon épée, ainsi que l’arbalète que j'avais dans le dos. D'un premier tir, je logeais ma flèche dans la jambe de l'un des brigands, avant de lui sauter dessus le plaquant en arrière au sol, tout en lui plantant mon épée au niveau du bassin. D'un coup latéral, je faisais reculer les imprudents et trop téméraires qui avaient tenté de m'attaquer en groupe. Malheureusement l'un d'entre eux esquiva le coup et réussi à reprendre son élan pour lancer sa jolie et imposante hache sur mon épaule. Alors que je voyais déjà mon épaule se détachait du reste de mon corps l'ombre d'un corps familier poussa violemment mon assaillant. Ouf, merci. Mon épaule allait rester avec le reste de mon corps ! Je remerciais mon compagnon, qui avait visiblement désobéis à mon ordre pour m'aider ici.

« T'es bien comme ton maître toi. En faire qu'à ta tête et faire ce que ton instinct te dit de faire. Ahah, je suis content qu'Uchiya t'es dit de venir m'aider quand même. Alors que dirais-tu de me montrer à quel point tu es devenu fort ? Montres moi ce que le fidèle loup assassin de mon cousin vaut. Aiiitch ! »
Prononçais-je d'un ton amusé, alors que nous nous faisions entouré par les brigands.