Le soleil s’était à peine levé, que j'étais déjà debout... ou plutôt coucher dans mon lit, observant le toit de mon char branlant avec un regard vide. Cela devait faire plusieurs jours que ma vie se résumait à de simples choses banales et inintéressantes. Toujours le même train train depuis mon arrivée dans ce pays. Quelques voles dans les jardins pour nourrir mes bêtes, quelques informations diverses récolté par-ci et par là, quelques escapades nocturnes dans des maisons pour trouver des trucs intéressants ou utiles et tellement d'autre...

Percher sur une poutre en bois, l'aigle restait droit et regardait de droite à gauche, il semblait être concentré et je ne voulais pas le déranger. Quant au serpent... Cette feignasse dormait toujours bien confortablement dans un coin de son vivarium, tandis que moi je n'arrivais plus à le trouver et étais obligé de regarder inlassablement ce foutu toi sans rien d'autre à faire ! Puis d'un coup, je me décida enfin d'aller faire un tour dehors. D'un pas vif et rapide, je m’élançais à l'extérieur de ma « résidence »...

Une fois à l'extérieur je fus aveuglé quelques instants par les rayons du soleil, qui scintillait dans le ciel dégageait. La petite brise apportait un bouffé de fraîcheur à cet air un peu trop sec. Les bruits de la ville derrière moi, était légèrement apaisé par le chantonnement des oiseaux et celui des feuilles des arbres qui sifflaient au passage d'un courant d'air. Après quelques étirements et plusieurs regards furtifs autour de moi. Je me rendis compte d'un petit détail.

Auhh toi feuille de papier. Tu es si mince et si fragile. Le vent te fais danser sur cette porte froide et dur. Mais tu ne peux t'en échapper, car tu y es fixé par un clou qui t'a percé profondément. Malheureusement pour toi, je vais devoir t'arracher de là et te lire...

D'un geste rapide du bras, j’attrapai le papier et je me mis à lire ce qu'il y avait d’inscrit dessus. Les secondes s’écoulèrent tandis que ma lecture avançait... Puis... C'est un magnifique sourire sadique qui se dessina sur les contours de mes majestueuses lèvres ! Dans un excès de joie, je me mis tout simplement à sautiller de partout, comme le ferait un tout petit enfant à qui on donnerait le cadeau qu'il rêve tant.

D'un saut gracieux, je m'élançais sur le siège du conducteur et enfin d'un mouvement sec des bras, je fis signe au cheval d'avancer au galop. Déferlant à toute vitesse dans les contrées, les plaines et forêts qui allaient me mener à ma destination finale.

Qui serait assez fou pour oser faire cela. Telle était la question qui me trottait dans la tête. Cependant, l'heure n'était pas aux questions/réponses, mais au voyage ! Je me devais d'arriver là-bas à l'heure indiquer sur le papier.

Plusieurs heures s'étaient écoulées depuis que j'étais partis dans cette course effréné pour me rendre sur le lieu du rendez-vous. Et après une brève observation des lieux lorsque j’arrivai sur place, je pus me rendre compte qu'en réalité j'étais un peu en avance. J'en profitai donc pour aller chercher mes cher compagnons. Je fis sortir et s'envoler l'aigle, quant au serpent il s'enroula immédiatement autour de mon bras. Une fois de retour à l'extérieur, monsieur l'aigle me fit remarquer qu'un homme s'approcher de notre position, mais qu'il ne venait pas par la route, mais par des sentiers plus... discrets.

Serais-ce lui... ♪

Un homme au loin arrivait donc vers nous. Il était plus que fort probable, qu'il s'agissait du monsieur X, qui avait déposé cette lettre sur la porte de ma magnifique demeure. Le laissant approcher peu à peu, j'attendis qu'il prenne la parole pour être sûr qu'il était bien la personne que je cherchais.

Ah, tu es venu. C’est sympathique, on va pouvoir écarteler du mage beauf. Tu préfères la manière barbare, ou bien une infiltration plus discrète ? Le gros de la bande n’est pas très loin de là.

Écarteler du mage beauf ? Manière Barbare ? Infiltration plus discrète ? Le gros de la bande ? Oh mon dieu, que je l'aime déjà cet inconnu ! Son regard étincelant de beauté machiavélique me transperçait mon si sensible cœur d'agneau. Des frissons me parcouraient le corps, rien qu'en ayant sa présence sur mes épaules. L'excitation avait un tout nouveau goût, dans ma bouche. Il était puissant, cela se voyait rien qu'à sa carrure. Mais il n'était pas comme les autres. Il avait ce petit truc en plus, qui fait que je l'aimais déjà ! Puis c'est dans un sourire sauvage, presque animal, qu'il sortit...

Je sens qu’on va bien s’éclater.

Dieu... Si tu existes réellement comme le prétendent ces croyants qui peuplent le monde. Permet moi de te remercier pour ce divin cadeau ! J'en frémis d'excitation, plus que jamais !

Un grand serpent était juste à côté de cette personne fantastique. Ils avaient tout deux un air similaire, mais lequel ? Je n'en savais rien. Mais, à première vue, attaquer l'un des deux, reviendrait à attirer la colère de l'autre. En tout cas, c'est l’impression qu'ils me donnaient. Que c'est beau tout de même.

J'ai hâte de travailler avec vous, hihihii. Pourquoi ne pas s'infiltrer discrètement puis utilisé la manière barbare ? Comme ça, nous aurons pût goutter au plaisir divin de ces deux méthodes ? Hihi. ♪

Je tournoyais sur place. J'exprimais ma joie extérieurement, car la sensation était trop grande pour que je la retienne. Après tout, je devais montrer au monde ma joie de vivre... Et celle de vouloir tuer. J'étais comme un petit enfant, à qui on avait offert un nouveau jouet et qui sautillerait de droite à gauche pour exprimer sa joie. Oui, c'est cela que je devais être. Je fis un sourire sadique, puis d'une voix diabolique et aigu...

Je vais juste vous faire attendre deux secondes.
Ansatsu-sha no ningyō

La poupée que j'avais dans ma poche se recouvrit de tatouages, puis quelques secondes plus tard, je portais enfin ma précieuse tenue, ainsi que mon épée et ma dague. Ma tête cachait sous cette capuche, qui m'offrait l'anonymat presque parfait même en plein jour. Laissant seulement visible tout ce qui se trouvait en dessous de ma bouche, ainsi que la lueur de mes yeux perçant dans le noir. Je m'inclinais légèrement devant la personne qui se trouvait en face moi. Puis d'une voix humble et sérieuse...

Je vous suis. Ne fessons pas plus attendre nos chères victimes. ♪