Alicia se faisait belle. Elle s'était redécouvert une certaine coquetterie depuis sa transformation physique. Et un changement de garde robe en conséquent. Ce soir, elle avait un rendez vous d'affaire. Un homme qui avait été trouvé il y a peu, et qui avait déjà servi leurs intérêts avec le dénommé Frayler. Aussi ils comptaient bien en refaire usage. Alicia ne savait pas exactement pourquoi lui, ni ce que Yutsuko en voulait. Mais elle ferait son enquête. Elle ajusta sa robe blanche, puis se mit en route. Elle se sentait forte de sa métamorphose. Qu'il était plaisant d'être une divinité. Cet homme serait son premier test. Elle lui avait donné rendez vous à l'hôtel Clair de Lune pour un petit thé du soir. Certes, on lui avait recommandé. Mais elle était une professionnelle. Et elle ne jaugeait les gens que par elle même, et certainement pas d'après l'avis d'un autre.


Pénétrant dans la douce chaleur de l'hôtel, elle se rendit directement au salon de thé. C'était un hôtel qu'elle aimait bien. Propre et clair, avec un personnel discret. Et leurs lits étaient divins. Elle attrapa du regard le premier serveur qui passait. Même sans abuser de son charme, son physique naturel était envoûtant, et il n'était pas difficile d'attirer l'attention.

J'ai rendez vous ici. Un connaisseur de thé.

Bien mademoiselle.

C'était le code convenu. Son partenaire devait prendre un plateau particulier, seul, et l'attendre. Il était installé à l'écart. Tant mieux, ils pourraient bavarder en paix. Elle s'assit rapidement devant lui. En retirant son manteau, et fureta aussitôt dans les différentes variétés de thés proposées par le plateau. Cela aussi, elle l'avait fait exprès, il offrait de nombreuses variétés savoureuses, et rien de tel pour se mettre en marche avant une chasse.

Mariane Landsburg.

C'était un bel homme. Cheveux d'encre. Physique plutôt entretenu. Cependant, sa posture suggérait un tantinet de vanité et d'assurance. A garder à l'oeil donc. Dans tout les sens du terme. La jeune femme s'assura de le fixer bien dans les yeux tandis qu'elle se servait un thé léger.

Comme vous le savez, je souhaite faire appel à vos services. Il s'avère que je désire récupérer quelque chose qui m'appartient à la frontière. Cependant, vous savez ce que c'est, entre taxes, formulaires, déclarations... Aussi aurais je besoin d'aide pour... remplir les formalités habituelles du milieu.

Une façon polie de dire qu'elle avait besoin de faire passer de la marchandise au noir. Bien sûr, il ne fallait pas avoir peur des mots, mais un serveur mal avisé aurait pu tout faire échouer. Aussi fallait il passer par ses médiocres moyens.

Cela se passerait cette nuit même, et vous serez naturellement payés pour vos efforts...

Ce n'était sûrement pas le genre d'hommes à refuser une paix. Surtout s'il pouvait se payer une femme derrière. Quoi qu'il en soit, il n'aurait pas vraiment l'opportunité de mentir. La jeune femme surveillait ses lèvres. Mais de ses yeux violets, elle surveillait également le flot de ses pensées, avec son Realm of Sins. Elle se ferait vite une opinion sur lui...

Ce qu'elle vit de prime abord dans les pensées de l'homme ne changeait guère de d'habitude. Il l'étudiait, la contemplait. Il admirait ses traits et son allure. Il se doutait qu'elle était une... joueuse, donc déjà, il n'était pas totalement idiot.

Jonas Narek pour vous servir, nous sommes honorés que vous ayez fait appel à notre société pour régler ces tracas administratifs qui vous empêchent de récupérer vos biens l'autre coté de la frontière. Je peux vous assurer que je serais en mesure de régler les formalités auxquelles nous serons confrontés.

La jeune femme chercha un instant si un nom aussi ridicule avait une valeur cachée quelconque, en tentant des anagrammes. A part si son vrai nom était Jones Kanar, auquel cas le suicide était la seule voie lui restait, les membres de son groupe manquaient cruellement d'imagination. Ou de raffinement. Voire des deux. Enfin... Au moins il acceptait. Il n'avait plus trop le choix à présent de toutes façons. Ses pensées furent un instant accaparées par un inconnu derrière. Puis il revient aux doux yeux de la jeune femme.
Elle portait la tasse à ses lèvres quand elle perçut autre chose. Il pensait à Frayler. Et se demandait où elle se plaçait là dedans. Joli rapprochement. Par contre, il avait raison sur le second point, le dernier informateur à s'être trop rapproché avait un soucis définitif.

Tout cela bien sur, en temps et en heure. Pour le paiement de mes honoraires, nous verrons une fois les taches administratives réglées. Il serait mal avisé de ma part de faire payer plus que nécessaire, ce n'est pas l'éthique de la société de faire dans le surplus.

Bien entendu...

Il fut de nouveau absorbé par l'inconnu. Ciel, mais qu'avait il donc avec son inconnu? Il y a des dizaines d'inconnus dans un hôtel inconnu, c'était le principe. Et s'il fantasmait sur les hommes, et bien qu'il contrôle un peu ses pensées. Pitoyable.

Je vous propose de terminer notre collation et de nous mettre en route, nous verrons les détails en chemin.

Ils passèrent ainsi une dizaine de minutes à siroter leur thé, dans le silence. Tant mieux, la jeune femme détestait les pipelettes. Elles jacassent et jacassent, emplissant vos oreilles sensibles de créature nocturne de bavardages inutiles. Le plus souvent avec une voix perçante. Lorsqu'ils eurent terminé, il l'aida à se rhabiller. Au moins n'était il pas totalement sans manières. Puis ils sortirent.

La jeune femme avait tout prévu. Une voiturette les attendait à l'extérieur. Le chauffeur était une de ses marionnettes, un certain James. Ébloui par le charme de la jeune femme, il s'était entièrement soumis à elle, simple d'esprit qu'il était. Il ne se souviendrait même pas de ce voyage. Grimpant dans la voiturette avec Mr "Narek", Alicia ordonna à James de les conduire au post frontière. La nuit avançait, et le plus vite ce serait fait, le plus vite elle pourrait écouler la marchandise. D'autant que son entreprise récemment acquise lui permettait de fournir des produits transformés avec ces pièces.

Elle se coula dans la voiture contre son associé dans cette affaire. Parcourant son poitrail du bout des ongles, elle s'assurait de le regarder bien dans les yeux. Rien de tel qu'un petit stimulus pour convaincre de bien jouer son rôle.

Je compte sur vous très cher...

Il aurait bientôt l'occasion d'agir. Les lumières du post frontière s’apercevaient déjà. Normalement, le fournisseur de la jeune femme devait attendre de l'autre côté qu'elle récupère la marchandise. Il était l'heure convenue. Donc, ils pouvaient passer à l'action. Et elle en profiterait pour voir ce que valait ce cavalier dans son échiquier personnel.

L'autre "Narek" avait visiblement préparé quelques menues bricoles au cas où. Ses papiers d'identité en temps que fonctionnaire au Conseil suffirent à clouer le bec à ces imbéciles. Tant mieux. Cela lui éviterait de devoir s'en charger elle même. Commencer si tôt à répendre des hypnoses partout, non merci. Il n'aurait plus manqué que l'un de ces imbéciles se propose pour porter ses paquets. Cependant, il avait raison, repasser si vite au même poste frontière ne manquerait pas de susciter des questions. On ne savait jamais que ce noble représentant du Conseil et sa dame voulait faire passer en fraude un caniche exotique interdit dans leur voiture! En l'occurence, la Lady visait plus haut que le caniche, bête repoussante et de mauvais goût qui plus est, qu'il soit exotique ou non. Si on voulait de l'exotisme, on le peignait en rose chez soi, comme ces bourgeoises gloussantes.

Ils passèrent sans problèmes, et continuèrent sur la zone transfrontalière. Le doux lieu du hasard juridique, où on ne savait pas trop où commençaient et se finissaient les choses. La route était un peu plus dure ici, car de la même façon que la juridiction était hasardeuse entre les deux pays frontaliers, celui qui devait payer pour le maintiens des infrastructures était tout aussi inconnu. Aussi, dans le doute, on ne touchait à rien. Juste ciel, les mortels étaient des fois encore plus cupides que la Lady elle même. James s'arrêta soudain, puis toca au carreau. La jeune femme haussa un sourcil. Son conditionnement était pourtant parfait, il savait inconsciemment où il devait la mener. Il n'avait pas de raisons de s'arrêter. Jonas sortit, suivit de la jeune femme. De la lumière éclairait la zone de stockage. Pourtant, ses fournisseurs très privés savaient parfaitement qu'une cachette ne l'était plus lorsqu'on allumait un feu de joie en plein milieu. Autrement dit, quelqu'un pensait avoir fait l'avoir du siècle. Ils piaillaient en ricanant et en s'agitant, ses yeux perçants les voyaient se tortiller dans l'obscurité. Bon, ce n'était donc pas des douaniers, mais de stupides vermines.

Mademoiselle Landsburg, je suppose que le comité de réception fait parti des tracas administratifs. Entre le feu de camp et le bruit, je dirais qu'il y a entre cinq et dix personnes. Des charognards qui lorgnent sur un territoire qui n'est pas le leur ? Aucun problème à l'horizon. Attendez là... j'en aurais que pour quelques minutes...

Jonas passa rapidement dégainant sa lame. Si il pensait que la jeune femme allait rester là, il se mettait une dague dans l'oeil. Elle allait personnellement veiller à ce que les bêtises cessent. Cette marchandise illégale était sa légale propriété. Elle le suivit rapidement. Elle s'accrocha au premier arbre, et se hissa. Jonas lança un stylet sur ce qui devait tenir lieu de sentinelle. Il s'assura de décès de sa victime avant de continuer. Il abattit le second garde, puis libéra une pluie de flèches de feu sur le campement. Restait à espérer que cet idiot n'abîmerait pas les caisses avec son feu d'artifice. Juste ciel les amateurs. La jeune femme devait s'assurer que le sort reste localisé. Donc empêcher les gens de sortir de son aire d'influence.

Elle s'assit donc soigneusement sur sa branche, et entonna un petit air. Vampire's Chant. L'air qu'elle fredonnait célébrait la lune, la nuit, un ancien royaume nocturne, d'abondance et de magie. Un air qu'elle n'avait jamais su, avec des paroles qu'elle n'avait apprise, dans une langue qu'elle ignorait. Mais l'effet était radical. Les mortels en étaient figés sur place. Elle ne pouvait pas chanter à pleine puissance. Elle aurait risqué de toucher Narek, et cet idiot aurait bien pu se faire tuer. Qui aurait alors porté les paquets, ce gringalet de James? Non... Du coup, seules trois personnes y furent soumises, les plus proches d'Alicia. Une jeune femme hideuse, un bossu, et un borgne. Ils restèrent figés sous la pluie de feu. Purifié par le feu. Et vu leurs visages, ils en avaient grand besoin.

Puis elle se laissa couler au sol. Les fuyards se tournèrent vers elle.

T'es qui la givrée?!

Juste ciel. Qu'ils étaient primitifs.

Je suis la boss, et la proprio.

Elle tendit ses mains devant elle, et ses ongles s'allongèrent en de longues griffes argentées. Narek n'avait pas bougé un orteil depuis le début. Il devait donc attendre une opportunité. Soit, elle allait rabattre le gibier vers lui.

Jonas fit apparaître deux murs de flammes qui forcèrent les voleurs malheureux à sortir obligatoirement devant lui. La jeune femme eut juste à les pousser un peu à s'y engager. Ils avaient le choix entre le diable et la vampire. Dommage qu'aucun des choix ne leur réussit. Ils moururent tous dans d'atroces souffrances. Il y a des jours, comme ça... Lorgner sur trop gros pour eux leur aura vallu une leçon pour leur prochaine réincarnation. Tant bien est qu'un plébien se réincarne...

Ils retournèrent vers les caisses. Dessus, sur un papier crasseux, se trouvait leur plan génial prévu par ces charognards pour s'en sortir avec leur trouvaille.

C'est de la daube leur plan... faut corriger leur trajet, aucune confirmation des patrouilles, aucun moyen de dissimuler les marchandises, pas de faux-papiers mais c'est quoi ces contrebandiers de pacotille... Plus personne ne fait son travail correctement... Bref, reprenons avec la carte...

Pathétique...

Narek médita un instant. La jeune femme repoussa ses cheveux sur sa nuque. Ils n'étaient pas pressés après tout. Et puis c'était mignon de le voir se creuser un peu la cervelle. Le pauvre n'avait qu'un intellect limité après tout. C'était dans ses fondements. Et de plus, cela permettait à Alicia de le jauger un peu. Voir si il ne serait bon qu'à être son jardinier, ou s'il serait assez brillant pour trouver le côté pointu sur une lance et lui servir de sentinelle.

Mademoiselle Landsburg, pour la suite, nous ferons passer les marchandises pour vos affaires personnelles. Vous êtes maintenant la Duchesse Landsburg de Seven invité par le roi de Fiore pour une réception en votre honneur. Je serais votre garde du corps. Nous allons nous servir de ça pour faire une grosse diversion. Au moment où nous arriverons je déclencherai un bel incendie qu'ils verront du poste. Avec un témoignage de notre part disant que nous avons vu des personnes ressemblant à des contrebandiers, ils devraient rien nous dire.... S'ils mordent pas à l'hameçon, vous pourrez leur subir le même sort que votre chauffeur qui semble vraiment drogué.

La lady eut un petit sourire.

Si ce plan vous convient, je peux charger les marchandises immédiatement.

James n'est pas drogué, il est juste dévoué. Les hommes se montrent très serviables vous savez devant ma fragilité. Commencez donc à charger mes petites affaires.

Elle conclut par une légère caresse de l'ongle sur sa joue. Tant qu'à faire, elle avait un portier, elle n'allait pas se priver. Il commença à charger la pile de lourds cartons dans le coffre de la voiture. Elle avait prévu une riche voiture pour ramener la marchandise. Certains affirmaient que les jeep crasseuses étaient plus discrètes. Amateurs qui perdraient bientôt tout. Car qui irait suspecter ce qui se voit ouvertement? Montrer sa richesse était le meilleur moyen d'expliquer des transports. Sans compter qu'Alicia avait être dans une voiture confortable. Et elle revendait d'ailleurs la voiture illégalement après. Vendre le contenu et l'emballage était une règle pour gagner des fonds. Et puis ça faisait disparaître les preuves. Elle grimpa à l'avant de la voiture, sur le siège passager, et récupéra l'étole qu'elle avait prévue. Les nuits étaient fraîches, et elle aimait la sensation du fin tissu sur ses épaules.

Une fois la voiture chargée, elle laissa Jonas conduire jusqu'au poste frontière suivant. Il n'y avait que cinq hommes visibles, mais ils avaient peut être des renforts dissimulés en cas d'attaque. Ils firent un petit signe pour les arrêter. Alicia descendit sitôt la voiture arrêtée, pour se diriger vers celui qui semblait les diriger. Elle le vit déglutir. Celui ci ne serait pas dur à soumettre. Un petit à moustache. Plus la moustache d'un homme est grosse, plus il souffre d'un complexe d'infériorité... Ou pouvait jouir d'une telle situation. Avec des cajoleries et un mesmer, il ne ferait aucune difficulté si le plan du "garde du corps/chaffeur/bagagiste" échouait. La lady envisageait d'ailleurs de lui demander de cirer une paire de bottes qu'elle avait chez elle pour compléter la panoplie.

Papiers, et motifs du passage?

Lady Landsburg, duchesse de Seven. Je ramène quelques babioles de chez moi car j'ai une entrevue importante avec sa Majesté de Fiore sous peu à Crocus. Vous comprendrez que je doive être présentable en conséquent...

C'était assez comique de venir en temps que Duchesse de Seven. Car elle l'était après tout. Certes, elle n'était plus revenue au pays depuis, mais elle l'était encore. Mais c'était un détail que Narek ne pouvait savoir, et ne saurait pas. Et de toutes façons, ses papiers étaient tout à fait en règle avec cela. Amanda Landsburg.

Pourquoi passer à une heure si tardive....?

Il allait falloir que Jonas lance sa diversion, l'autre idiot était influençable, mais un peu trop curieux pour son propre bien.

Allons, on ne questionne pas une dame ainsi... Je préfère voyager de nuit avec mon garde du corps. Les gens sont moins soupçonneux et ne nous harcèlent pas, et de plus, cela nous évite l'imposant trafic de jour. Quelque chose que vous pouvez comprendre, vous qui être la garde de l'entrée en Fiore?

Rien de tel qu'un peu de beaume en lui donnant une image plus glorieuse que celle de simple fouineur coincé à la frontière. Maintenant, un petit accident. Et au besoin, si l'incendie ne suffisait pas, elle devrait s'arranger pour l'homme veuille lui faire... plaisir.

Alors que la lady tentait toujours le garde sous sa coupe, l'incendie démarra enfin. Juste ciel, l'autre imbécile avait pris son temps... Il avait distillé de fausses données dans l'esprit des gardes, il lui suffisait maintenant de leur faire boire ce calice. Elle en profita pour déclencher son hypnose et remonta dans la voiture.

Il y a le feu.

Il y a le feu!

Il faut donc vite intervenir, et laisser tout tomber. On ne sait jamais, il pourrait y avoir des dégâts.

Il pourrait y avoir des dégâts... Et cela ne doit pas arriver!

L'homme se mit à galoper, sa troupe sur les talons. Quel idiot. Mais qu'y pouvait il? Il était né ainsi, destiné à être dominé. Et ça tombait bien, elle était dominante. En espérant que son charmant compagnon avait bien fait son travail, ils ne reviendraient pas ici avant un bon moment, et la marchandise serait passée depuis longtemps. Il ne restait plus que deux gardes pour ouvrir la barrière. Un autre coup de mesmer suffit à s'attirer leur... sympathie. Ils levèrent la dernière entrave entre elle et Fiore.

Jonas les ramena jusqu'à l'endroit où James les attendait, bien sagement. Le pauvre, il faisait presque pitié. Un toutou qui ne sait pas quoi faire quand son maître est absent. Ses yeux s'éclaircirent en voyant la jeune femme revenir. Celle ci sortit de la voiture.

James, chargez notre voiture.

Elle se retourna et se coula auprès de ce cher... "Narek".

Et bien voici une collaboration qui fut... fructueuse. Voici votre part du marché.

James sortit une fine enveloppe de sa veste, et la Lady la tendit à son acolyte.

Vous trouverez dedans toutes les informations pour acquérir le butin. Sur ce, je vous souhaite une... bonne fin de nuit.

Alicia monta dans la voiture, James sur ses talons. Celui ci la lança rapidement, et ils prirent la direction de Shirotsume. Là bas, elle enverrait les colis sous un faux libellés, afin qu'ils soient réceptionnés au bon endroit. Tout s'était passé à la perfection. Et de plus, elle avait potentiellement ajouté un panneau de jeu à son arsenal. Elle tenait déjà Eagle's Claw au creux de sa jolie main, avec le concours de Lund. A présent, elle venait visiblement de mettre le doigt sur un nouveau jouet. Certes, il était un peu plus solide. L'autre imbécile satisfaisait déjà une grande partie de ses pulsions de lui même en profitant de sa vie illégale. Mais si la jeune femme avait bien appris quelque chose, c'était que tout homme avait son prix. Et que tout jeu a des failles dans sa structure. Le tout serait de trouver le parfait filon pour appuyer. Puis laisser le tout s'éfondrer quand ils seraient à point.
De toutes façons, tous finiraient un jour entre ses griffes. Ce n'était qu'une question de temps. Et de patience.