| Sujet: Un mariage pour un enterrement Ven 20 Juil - 20:44 | |
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| Alicia se tenait, droite et fière, la hache à la main. « Viens mon chéri, viens... Je t'attends... »
Tout avait commencé plusieurs semaines auparavant. Grâce aux indicateurs particuliers que Goubkine avait recueilli de son vivant, Purple Bugloss avait découvert une information très intéressante. Andrew Carster, propriétaire de la très riche Twynings Society, avait commencé à mettre en vente des parts de son entreprise. Par conséquent, avec un peu de malice, il devenait sans doute possible de s'emparer du groupe. Dans la mesure où il avait tenu à garder la majorité des parts sous son contrôle, la seule option consistait à le pousser à s'en... défausser. Alicia n'en était pas à son coup d'essais. Elle avait déjà manipulé des dizaines d'hommes d'affaire, pour se faire... couvrir de petites attentions va t on dire. La petite différence cette fois ci était que le poisson était plus gros. Et plus grosse proie implique plus de risques. Plus grand homme implique meilleure protection. Et les yeux envoûtants de la Lady ne fonctionneraient sans doute pas, ces idiots avaient une fâcheuse tendance à porter des babioles protectrices. Ce serait donc une infiltration longue. Il lui faudrait parvenir à dérober l'entreprise, puis à se débarrasser du gêneur. La routine, en plus long. Restait à espérer qu'il aurait quelque intérêt, sinon, Alicia allait devoir se trouver des passe temps...
La « rencontre » allait se faire à une soirée mondaine de Crocus. Le genre de soirée où c'est celui qui exhibera le plus de richesses qui aura de nombreux amis. Ou la demoiselle qui a le décolleté le plus plongeant. Salle géante, balcons fleuris, lustre de cristal, champagne, gâteaux, femmes en robe qui gloussent, hommes qui comparent leurs réussites, tant financières que pour inviter une femme à danser sur l'air que l'orchestre colossal jouait. Andrew était célèbre pour ses très nombreuses secrétaires personnelles, toutes plus belles les unes que les autres. Et qui changeaient surtout plus vite encore que le Conseil n'échouait. La rencontre de ce soir n'était qu'un simple repérage. Se faire voir et désirer avant tout. Le petit défaut de ce genre de missions était qu'on était très exposé. La plèbe et les imbéciles se comptaient par dizaine au mètre carré, et comme le but était d'être vu, difficile d'agir discrètement. Donc cela impliquait relooking et transformation totale, pour ne pas laisser de traces... Ses cheveux d'ébène soigneusement bouclés et assemblés harmonieusement, ses yeux mauves cachés sous des lentilles bleues océans, et vêtue d'une robe bleue fine au dos nu, Alicia n'avait pas mis longtemps à repérer sa cible. Pas spécialement jeune, mais pas encore âgé. Brun, grande taille. Rire bruyant. Costume blanc, allure soignée. Et effectivement, il semblait apprécier la... plaisante compagnie. Étant célibataire et riche, elles le lui rendaient bien. Ce genre d'homme appréciait sans doute qu'elles tombent ainsi dans ses bras. Cependant, le frisson de la chasse ne les quitte jamais, surtout lorsqu'ils sont sûrs de leur victoire. Et une créature légèrement distante, et d'un charme envoûtant, ne pouvait bien entendu qu'attirer leur attention... D'autant plus qu'Alicia le savait, sa beauté supplantait toutes ses « rivales ». Certes, on utilise plus rival lorsqu'il y a équivalence du niveau, mais bon... Elle s'était contenter de passer non loin. De façon à ce qu'il l'aperçoive, puis la regarde. Elle se plaça assez loin pour être discrète, mais assez près pour qu'il ne la perde pas un instant du regard. Une chose désirable qui restait pour le moment inatteignable. Elle se tenait de profil, discutant avec une quelconque idiote qui passait par là. Une femme hideusement maquillée, à la voix insupportable. Mais dans ce genre de soirée, on aime tout le monde, c'est bien connu. Tant qu'il la voyait. Elle sentait qu'il la détaillait du regard. Qu'il la scrutait « discrètement ». Il n'aurait certes pas été convenable de délaisser ouvertement le troupeau qui l'entourait. Alicia fit mine de soudain sentir ce regard, et détourna très brièvement le regard vers lui, lui souriant brièvement. Pas plus. Y aller ouvertement l'aurait faite passer pour une fille facile, guère plus qu'une fille de joie. Or, sa mission allait exiger un peu plus.
La jeune femme retourna sa conversation avec la femme-clown, se laissant observer encore un instant. Voir pour une fois quelque chose qui lui résiste au premier abord sans toutefois rester de marbre attiserait à coup sûr sa curiosité. Restait maintenant à placer un nouveau décor, et un changement des personnages principaux. Seconde phase de l'accroche.
Prenant une flûte de champagne, elle s'éloigna et sorti sur un des balcons. La lune éclairait délicatement la scène, dans l'air embaumé par les lourds massifs de fleurs posés ici. La jolie et fragile demoiselle, seule sur un balcon isolé du reste. Tellement tentant. Tellement facile.
« Bonsoir »
Facile surtout... Les hommes sont tellement naïfs... Ils tombent dans tout les panneaux, clichés et stéréotypes possibles. Mais c'est aussi une partie du jeu. Très amusant d'ainsi les aguicher sans qu'ils s'en doutent... Alicia sursauta.
« Oh, bonsoir. »
Pigeon. Il était ravi de son petit effet en plus. Quel nigaud... Les hommes de pouvoir ne se doutaient donc jamais qu'ils étaient la cible de criminels ? La Lady tenta brièvement son hypnose visuelle. Mais l'absence de réaction de sa cible confirma ses craintes. Il devait porter sur lui un talisman, ou un objet taillé dans un cristal de défense. Ce genre de sort ne marcherait pas... Il faudrait prendre le plus long des chemins...
« Belle soirée, n'est ce pas ? »
« Oui, vraiment, la lune est superbe. »
« Je me nomme Andrew Carster. »
Il lui fit un délicat baise main, avec un sourire enjôleur. S'il savait qu'il était la proie...
« Ariana Vieden. »
Ils bavardèrent de tout de rien. Ses coups d’œil sur l'anatomie de la jeune femme étaient peu discrets, mais il suffisait de faire semblant de ne pas les voir. Et rire à chacune de ses mimiques ou phrases. Très important. Il était étonnant de voir qu'un homme comme cela, qui semblait si peu brillant ait pu réussir à avoir une société aussi importante en Fiore. Les hommes d'affaire étaient souvent des gens austères et bornés, lui était un parfait imbécile. Un imbécile bien gardé, mais un idiot tout de même. Enfin... Si ça pouvait éviter de trop longs mois de mission, cela arrangerait la jeune femme. Il lui proposa une danse. Elle déclina, prétextant qu'elle devait rentrer. Fille facile, mais pas trop. Ils se promirent donc de se revoir à l'occasion. Étape un, accomplie, appât lancé. Ils allaient se revoir. Et plus vite que prévu.
La jeune femme était vite rentrée dans le lieu alloué pour la mission. Comme elle était supposée pouvoir se faire inviter aux soirées de riches, mais qu'elle ne souhaitait pas se présenter avec un trop statut, elle avait trouvé une large demeure, sans entrer dans les excès. Portée par la fortune oui, fortunée non. Important, très important. La seconde étape allait commencé la semaine suivante...
Mr Carster avait besoin d'une nouvelle secrétaire. Aussi faisait il passer des entretiens en ce moment pour trouver la bonne. Le destin est drôle par fois n'est ce pas ? La pauvre Ariana, qui avait été renvoyée juste après la soirée mondaine où ils s'étaient rencontrés, et qui s'était alors retrouvée sans emplois, découvrant par hasard cette annonce, et qui venait par conséquent proposer ses services... Extraordinaire non ? Un peu moins quand on savait que l'ancienne secrétaire Margareth était loin d'avoir démissionné, mais avait eu un tragique accident, mais bon, les détails étaient inutiles...
Le fait de retrouver ainsi cette charmante jeune femme, vêtue d'un tailleur noir et portant de fine lunettes rectangulaires (cliché ? Absolument pas), avait ravi Andrew. Bien entendu, le CV très complet faisait d'elle une recrue de choix (Alicia pouvait amplement affirmer être une experte en commerce et négociations... en tout genre, n'est ce pas ?). Aussi, elle devint donc l'assistante privée de Mr Carster. Disposant d'un bureau à côté du sien, elle se chargeait des documents privés, et l'accompagnait à chaque réunion ou soirée. Elle avait choisi de changer radicalement de caractère. La demoiselle un peu niaise avait laissé place à une professionnelle. Un changement qui ne déplaisait pas à Andrew. Il aimait qu'on le surprenne après tout... Alicia s'arrangea pour prouver sa valeur autant que possible. Accords négociés avec succès, rachats, ventes, initiatives fructueuses... Pour les plus simples, son regard hypnotique suffisait à conclure, pour les autres, elle ne mentait pas totalement sur son CV, elle était experte en négoce. Même sans ses yeux, elle restait une femme divine, et héritière d'une très riche famille, elle avait très tôt été initiée au commerce. Elle devait se rendre indispensable, incontournable. Son réseau d'informateurs était entre autres bien plus performant que le réseau légal de la Twynings. Elle pouvait repérer et exécuter les meilleurs contrats. Et au cas où un des... traqueurs officiel de la compagnie trouvait un contrat juteux, Alicia s'arrangeait pour faire échouer le projet, en s'interposant à l'aide d'une société écran. Elle ridiculisa totalement tout ses concurrents de négoce. Plus qu'une simple secrétaire, elle était devenue un véritable pilier de l'entreprise. Négociante numéro 1, elle était envoyée sur chaque coup. Andrew était naturellement aux anges devant les travaux de sa petite protégée.
Lui constituait un autre champs de bataille. Malgré plusieurs autres tentatives, impossible de l'ensorceler, il semblait porter en permanence son talisman. Et il était strictement gardé, si bien que l'assommer et le déshabiller entièrement pour l'hypnotiser ensuite était une option non envisageable. Aussi, Alicia s'arrangeait pour s'adoucir avec le temps. Toujours aussi professionnelle. Mais une petite attention par ici, une petite attention par là, un sourire, un peu de familiarité. Il fallait qu'il s'habitue de plus en plus à sa présence.
Il s'était attaché à elle, et en venait parfois même à flirter. Certes, il n'osait rien de déplacé, les assistantes ayant une furieuse manie de bêtement se plaindre lorsque leur patron leur fait des avances. Mais Alicia ne se dérobait pas, il suffisait de s'écarter avec un air amusé et un léger sourire. La femme qui dit non, mais qui ne refuse pas... Ils étaient même sortis dîner plusieurs fois. Officiellement, c'était lorsqu'elle avait travaillé tard, et qu'ils pouvaient bavarder de cette affaire autour d'un léger repas. Bien entendu, leur conversation tournait autour de tout sauf du travail. La Lady en avait profité pour tendre son piège. Elle avait ainsi déclaré innocemment pendant une conversation sur leurs familles que ses parents étaient très strictes quand aux relations qu'elle pouvait avoir avec un homme. Entre autres, aucun contact physique avant le mariage. Terriblement frustrant pour un homme de son genre... Mais essentiel pour la suite du plan.
Leurs sorties se firent de plus en plus souvent, à diverses occasions. Un dîner avant un rendez vous d'affaire, une visite vers le site de rachat d'une autre entreprise, ou bien un pic nic sur le lieux d'implantation d'une autre base de la société... Adorables tout les deux. La Belle et le Richard. Alicia savait sciemment ce que provoqueraient ces petites sorties. Des ragots. Des commérages. Il n'était pas digne pour un patron de sa trempe de juste... sortir avec sa secrétaire. Elle utilise même plusieurs de ses marionnettes pour accroître les rumeurs et le mécontentement. Et face à une telle situation, il n'y avait bien sûr que deux solutions... La renvoyer, ou l'épouser. La Lady n'aimait pas laisser d'options à ses proies. En prédatrice professionnelle, elle prépara donc le pivot de son piège.
Lors d'un soir, passé à la demeure des Carster (décorée avec goût d'ailleurs, pour une fois), Alicia versa une puissante drogue dans le champagne en l'apportant. Après la première coupe, Andrew s'effondra dans le canapé. Elle le traîna alors jusqu'à la chambre. Encore heureux que sa forme vampirique bénéficiait d'une force accrue, il était lourd cet imbécile. Elle le déshabilla ensuite, avant de le placer dans son gigantesque baldaquin. Pour finir, elle s'y plaça elle même. Lorsque les effets de la drogue se dissipèrent, Andrew se réveilla naturellement dans la plus grande panique, laissant Alicia sursauter comme si elle sortait d'un profond sommeil. Or, leur localisation ne pouvait guère laisser de doute sur leur activité, n'est ce pas ? La pauvre Ariana qui était totalement bouleversée de se réveiller aux côté d'un homme dans son lit, alors que ses si strictes parents lui avaient interdit le contact... Elle s'habilla rapidement avant de s'enfuir en pleurant, devant un Andrew confus. Il ne remarqua pas le très large sourire qui éclairait le visage de la belle quand elle passa le seuil de la chambre. Elle prit bien soin d'emporter la bouteille et la drogue avant de quitter la demeure.
Son piège était une merveille. Le pauvre était persuadé d'avoir fauté sous l'emprise de l'alcool. Elle se montra distante quelques temps, pauvre jeune femme qui avait commis une terrible erreur. Elle attendit quelques semaines. Puis lâcha sa bombe. Elle venait de découvrir qu'elle était enceinte. Et Andrew était le père. Il n'avait plus le choix désormais. Il allait devoir l'épouser. Alicia ne put retenir un petit ricanement quand il lui fit sa demande. Elle fit passer ça sur le compte de l'intense émotion... Phase deux, accomplie.
Un mariage. Quoi de plus beau ? Un riche propriétaire qui épouse la terrible négociante. Officieusement, il fallait camoufler cette grossesse. Mais ils « s'aimaient » vraiment. Lui du moins ne semblait pas être trop gêné par la tournure des événements. Il allait épouser une brillante et sublime jeune femme qui portait déjà un héritier. Tout marchait parfaitement. Alicia l'était un peu moins. Cela avait été une mission longue, bien qu'amusante. Et de plus, cela lui avait coûté cher. Toutes ces marionnettes, les pots de vin, les tributs, les aides... Heureusement que la Twynings allait bientôt lui rembourser tout ça. Car elle avait pris soin d'appuyer sur les mécontents. Ceux qui ne voulaient pas de ce mariage. Car elle n'était à la base qu'une secrétaire, ce n'était « qu'un coup de coeur », et un mariage qui n'était « pas convenable ». Tout ceux qui affirmaient qu'elle n'était là que pour l'argent (comme ils avaient raison d'ailleurs), qui se refusaient à voir l'avenir de l'entreprise entre les mains d'une femme étrangère s'il venait à arriver malheur à Andrew. La seule inconnue était sa résistance. Dans le pire des cas, il réclamerait un contrat de mariage, et elle serait obligée de l'épouser, et d'attendre son décès naturel pour avoir le pactole. Impensable. Donc, il allait falloir une nouvelle fois aider Andrew dans une autre voie...
Ce soir là, ils étaient tout deux chez Andrew, pour dîner. Tout se passait paisiblement. Lorsqu'un violent coup de canon magique fit voler la porte en éclat. Deux hommes entrèrent, masqués, portant des armes. Le couple fila se barricader vers la cuisine. L'alarme ne semblait pas s'être enclenchée, comment diable était ce possible ? Plusieurs coups de feu retentirent contre la porte. Puis Alicia se releva, et tira un long couteau.
« Non mon amour, ne fais pas ça ! »
Qu'il cesse donc de geindre cet incapable.
« Je ne les laisserai pas toucher à mon futur époux »
« Penses à notre enfant ! »
Alicia sortit et referma la porte derrière elle, brisant le loquet. Les deux assassins s'arrêtèrent en la voyant sortir.
« Patronne... ? »
Elle soupira. Elle avait eu un mal terrible à trouver deux tueurs de troisième zone. Il lui fallait une petite diversion, elle l'avait eu, leur rôle était terminé. Les pauvres hommes ne comprenaient pas pourquoi leur patronne les avait payé pour attaquer sa propre demeure. Le vide sidéral de leur boîte crânienne ne saisissait pas la logique du procédé. Alicia entendit Andrew s'acharner contre la porte derrière elle. Elle allait devoir faire vite. Elle s'élança, et poignarda la premier homme. L'autre leva son arme, par réflexe. Elle donna un coup dans l'arme pour faire pointer le canon vers le haut lors du coup de feu, puis le poignarda à son tour. C'était affreusement difficile en fait. Elle devait les tuer aussi salement et maladroitement que possible, comme toute bonne jeune femme moyenne en état de panique. Pour une adepte de la perfection comme elle, c'était atrocement compliqué. Une plaie trop nette par exemple aurait prouvé qu'elle avait son doctorat en coups de poignards... Lorsqu'Andrew réussit enfin à sortir, il trouva sa pauvre fiancée enceinte couverte de sang, recroquevillée au milieu des cadavres des agresseurs. Une longue étreinte plus tard, il appela directement les services de sécurité et de santé.
Ces deux hommes étaient fichés par la sécurité locale, connus comme des voyous acceptant n'importe quel boulot. La Lady aurait au moins mérité un oscar pour sa prestation de jeune femme traumatisée. Elle affirma que ces hommes avaient été envoyés pour son époux. Pour le tuer avant la noce, afin que l'entreprise soit remise entre d'autres mains. Andrew était naturellement fou furieux. Il décida donc en secret de modifier son testament, et d'y inscrire son épouse. Ainsi, mariage ou pas, s'il mourait, la Twynings lui reviendrait, et ces maudits pique-assiette auraient tout de même perdu. Sa fiancé et son enfant seraient à l'abri du besoin. Et voilà... Andrew avait joué son rôle... Il était temps de passer à la dernière étape...
La Lady attendit quelques jours avant le mariage. Comme elle était soi disant enceinte, la cérémonie avait été lancée au plus vite, afin de camoufler cela à ses « odieux parents ». Et puis, l'occasion était trop belle.
Ce fut donc en robe de mariée qu'elle se présenta un jour devant Andrew, chez lui.
« Mais... ça porte malheur non de montrer sa robe avant la noce ? »
« Oh... Tu crois ? Ce serait dommage... Vraiment dommage qu'il t'arrive quelque chose maintenant... »
La Lady tendit les mains devant elle. Ses ongles s'allongèrent et prirent une teinte acier. L'Iron Maiden.
« Mais... Mais que... »
« Viens mon chéri, je veux te faire un... câlin »
Elle lui sauta dessus, toutes griffes dehors. Andrew bondit et se mit à courir dans le palace. Il était plus vif pour courir que pour penser tiens... Pas grave, un peu de chasse serait plus exaltant. Et puis cette robe de mariée était juste sublime. Elle se mit donc à sautiller joyeusement derrière son fiancé qui galopait. Elle s'arrêta au passage vers une de ses penderies allouées, et sortit une longue hache d'entre deux tailleurs.
« Viens mon chéri, viens... Je t'attend... »
Il commença à penser plus efficacement. Il cherchait visiblement à atteindre les lacrymas de communication. Alicia avait pensé à les couper avant de venir l'achever, cela ne servait à rien. Elle avait fermé la porte. Ils ne pouvaient plus que jouer à cache cache. Alicia savait qu'elle ne devait pas l'abîmer. La hache était là pour le folklore, elle devait limiter la casse au possible. Il finit par se réfugier dans la chambre, claquant la porte et fermant à double tour.
« Mon chéri, ouvre, ce n'était qu'une plaisanterie voyons, viens me voir... »
Un petit « non » jaillit de derrière la porte. Visiblement, il n'était pas disposé à coopérer. Bon, tant pis.
« Night Cloak »
La hache tomba au sol. Le corps de la Lady se décomposa, se changeant en une brume violette.
Dans la chambre, Andrew paniquait. Que se passait il ? Qu'est ce que cela signifiait ? Sa si gentille Ariana, sa fiancé, la mère de son enfant ? Qu'est ce que cela voulait dire ? Il vit soudain la brume mauve commencer à passer sous la porte. Au fur et à mesure, la brume s'amassait, redessinant la silhouette de sa fiancée, un terrible sourire sur le visage. Il hurla de terreur.
« Allons allons, je suis juste passée sous la porte mon chéri, tout va bien... »
« Mais... ma boule de miel, je... je... »
Alicia avançait calmement vers lui. Il se replia vers le balcon. Il se tenait au bord, essayant de se mettre le plus loin possible de la jeune femme.
« Pourquoi... ? Que veux tu de moi ? »
« Pourquoi ? Parce que tu es méchant. Tu vas laisser une pauvre jeune femme avec un cœur brisé après ta chute accidentelle. »
La Lady brisa un vase, répandant l'eau sur les pieds de son « fiancé ». Puis elle le poussa par dessus le balcon.
« Oh... Il a glissé... »
Une malheureuse jeune femme découvrait ce soir là le corps brisé de son fiancé en bas du balcon. Il avait visiblement brisé un vase en tentant sans doute de changer l'eau des fleurs, et avait glissé. La plus grande surprise venait du testament du défunt, qui léguait l'intégralité de la compagnie à sa fiancée, qui s'affirma surprise, et très touchée qu'il ait ainsi songé à elle. Trop affectée par ce décès brutal, la jeune femme s'affirma incapable de rester aux rênes de la société Twynings pour le moment, aussi nomma t elle un dirigeant provisoire à sa place, jusqu'à ce que son pauvre cœur se remette de cette douloureuse perte.
Le dirigeant était un des esclaves de la Lady. L'entreprise allait ainsi fournir directement de l'argent à Purple Bugloss... Et puis, surtout... Alicia a gardé la robe de mariée pour elle, c'est toujours drôle de la reporter de temps en temps, comme un bon souvenir. Eventuellement, elle servira pour le prochain, il faut recycler après tout, le gaspillage, c'est mal, et Alicia ne voudrait surtout pas faire de mauvaises choses, pas vrai ? |
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