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Ma coéquipière se présenta à moi au nom de Naoko Aisaka. Joli nom. Je n'avais même pas eu le temps d'ouvrir la bouche pour demander plus d'information sur elle qu'un énorme son retentit aux alentours du bâtiment. A la fin de ce son, une voix pris la parole et indiqua à tous les participants du festival que celui-ci durera vingt-quatre heures.
Après avoir entendu ça, j'invitais Naoko à ouvrir la marche pour traverser la ville. Notre petit voyage était bien silencieux... Je ne parlais pas, et elle non plus. On longeait le long de la rivière et rien ne venait à notre rencontre. Bizarrement je pensais que rester près de la rivière me donnerait en plus un avantage de combattre, mais aussi rencontrer certains monstres aquatique. Mais bon, les organisateurs de ce festival ne devaient pas être de grands sadiques puisque pour le moment, rien aux alentours. Pour le moment, puisqu'il n'y avait pas du tout de mouvements et d'actions, je ne savais pas si je devais être content ou alors complètement déçu à cause de l'ennuie qui commençait à m'envahir. Si ça continuait comme ça, j'allais me poser quelque part et faire un petit somme.

Quelques minutes plus tard, à force de marcher dans les rues de Magnoria sans but fixe, nous étions presque sortis de la ville. En faite, on avait atteint une forêt. Je n'avais même pas vu le temps passer... Sans doute à force de marcher la tête baissée, regardant le sol, ne disant rien, et ne faisant même pas attention à ce qui m'entourait ? Bref, Naoko et moi étions à présent au plein milieu d'une forêt. Cette fois ci, je levais la tête plus haut pour regarder les environs. On voyait les rayons du soleil se répercuter contre les feuilles des arbres. La densité de ce lieu nous donnait chaud. Enfin, à moi en tout cas. Et pour couronner le tout, l'humidité qui flottait autour de nous n'arrangeait pas les choses.
Je tournais doucement la tête derrière moi pour regarder la jeune demoiselle qui me suivait depuis tout à l'heure, et là, sans regarder où j'allais, j'heurta quelque chose. Qu'est-ce que cette chose pouvait bien être ? Un vieux tronc d'arbre qui avait perdu la vie ?
Nous avancions encore quelques mètres avant d'arriver dans une grande clairière. Il n'y avait même plus une seule trace d'herbe au sol. Les seuls sols qu'on pouvait voir était de la terre mélangé avec du sable. Et dans certains endroit, des tas de feuilles mortes qui étaient tombées des arbres.
Et puis quelque chose attira mon attention. Les buissons derrière nous commencèrent à faire du bruit. Plus surprenant encore, au moments où les buissons arrêtèrent de bouger, la longue chose noir que j'avais touchée plongea au sol. Immobile, elle restait là bas, sortant du buisson. Je tendais le bras pour dire à Naoko de se mettre en arrière et le silence s'installa encore plus... Je restais là, à fixer ce qui pouvait bien nous suivre depuis tout à l'heure.
Et il sorti enfin. Sous un silence qu'on n'entendait que dans un cimetière, un énorme scorpion d'à peu près ma taille en hauteur sorti des buissons et arriva directement sur nous. Il était rapide. Sa course l'amenait vers nous de plus en plus vite.

Chris - « Putain... putain c'est quoi ça ?!
Water Blade ! »

On n'avait pas dût tout de point d'eau ici. Et pour créer moi même l'eau qui allait être utilisée pour mon combat, c'était suicidaire si je devais tenir vingt-quatre heures complètes. Mais heureusement, on était dans une forêt. La végétation y était nombreuse. Et encore mieux, l'humidité était très lourde. A peine je criais le nom de mon attaque que venu de nuls part, quatre lames d'eau surgirent près du monstre. Une de chaque côté.
J’espérais que cette attaque suffisait amplement pour terrasser ce monstre le plus vite possible. Si ça ne marchais pas, j'avais toujours mon katana sur mon épaule.
Regardant le bout de mon arme dépasser au dessus de mon épaule gauche, je jetai mon regard plus loin derrière moi vers Naoko. Je ne savais pas du tout comment elle allait réagir à ça. Et si mon attaque ne suffisait pas, il fallait qu'elle intervienne...

Mon attaque lancée, le scorpion l'a dissipa d'un seul coup. Attendez, vous allez me dire qu'il arrive à parer une attaque comme ça tranquille sans avoir aucun dégât ? Ils nous ont foutus des monstres du niveau des mages saints ici ou quoi ?

D'un coup, Naoko s'interposa et utilisa sa magie. Je ne comprenais pas grand chose de ce qu'il se passait devant moi, mais voir le scorpion se donner des coups soi-même, se figer, et tomber, ça me suffisait. On voyait d'ici que la créature n'était plus trop en état de combattre. La règle qui disait qu'il fallait épuiser la créature et non la tuer était un peu de trop. Surtout que celles ci ont une très bonne endurance.
Après ceci, Naoko me regarda et sourit. Son sourire était joli, sympathique, et apaisait l’atmosphère qui était descendue en chute libre à la vue de la créature affreuse. Je n'avais pas besoin de savoir ce qui venait de se passer. On était en vie, et on avait gagné. Savoir cette simple information me suffisait.

Et là, alors que je croyais que nous avions gagnés et que nous parlions tous les deux, dos à la créature, mon oreille commença à trembler. J'avais une bonne ouïe. C'est vrai. Mais je ne l'avais pas senti venir. Pas le temps de tourner la tête, ni de crier, ni de pousser Naoko et de la sauver, qu'elle se fit emporter par la créature. Le minuscule pique du dard orange du scorpion vint se faufiler sous la ceinture de la jeune femme et l'emporta dans les airs.
Le corps de la mage se trouvait à proximité de la gueule de la créature qui commençait à s'ouvrir lentement. Elle était en train de commencer à la bouffer ! Nan mais elle croit vraiment que c'était son déjeuné ou quoi ?

Je fis un pas en avant, voulant arrêter tout ça. Mais quelque chose me revint à l'esprit. Je n'ai pas le droit de tuer la créature. Et aucune des mes techniques ne peuvent sauver Naoko sans infliger de blessure à ce monstre. Et même si je le visais en diminuant l'attaque, je risquais de frapper ma coéquipière. J'étais dans une belle impasse. Et elle allait se faire bouffer. Je n'avais plus le choix. J'allais devoir l'utiliser.
Je lâcha mon épée à terre et fit un grand cercle de mes bras. Les deux allaient d'un côté différent. Je fermais les yeux. Je concentrais toutes les molécules d'hydrogène près de moi. J'avais le choix. L'humidité et les perles d'eau qui coulaient sur les plantes m'aidaient. Cette technique allait surement frapper d'une grande force la créature. Naoko serait touchée, mais toujours en vie. Pour la créature, j'en avais aucune idée. Il fallait juste en finir. Je préférais la vie de ma coéquipière, même amochée, que de la laisser tuer devant mes yeux même si je ne la connaissais pas encore.
Le rond que faisaient mes bras en tournant commença à se créer. A la verticale, face à moi, face au monstre et à Naoko, un tourbillon se créait. Des filets d'eau venant de l'air s’incrustaient dans le siphon.

Et là, la lumière. Non, plutôt comme une ampoule s'allumant près de ma tête. J'attrapais mon arme de la main gauche et enleva le fourreau en tapant avec mon pied vers le sol. Il fallait à tous prix que je garde la main droite en concentration. Elle allait maintenir le flux de magie qui était là pendant que je fonçais directement vers la créature avec mon arme. Une seule main allait être difficile, mais il ne fallait qu'une chose. Y arriver.
J'esquivais les pinces du monstre noir et m'incrusta près de sa bouche, derrière Naoko. Je stoppa mon corps d'un coup et leva mon arme vers le ciel. Sautant dans les airs, j’incrustais mon arme sur le dos de Naoko, au niveau de la ceinture, juste où se trouvais le dard.

« Désolé mais tu remettras ta ceinture après ! »

Je forçais d'un coup la lame sur la boucle en ferraille de la ceinture et elle se détacha en une seconde. Naoko retomba à terre, et sans réfléchir, je sautai sur elle sans lui dire pourquoi.

« Aqueous Jet ! »

Je lâchai le pouvoir qui était contenu dans ma main. Mon corps et celui de Naoko furent envoyés plus loin. On roulait par terre, en jouant presque sur le sol. Moi, fermant un œil et regardant de l'autre la scène, je fis un grand mouvement de mon bras pour lancer mon attaque. Elle n'avait pas complètement chargée mais je savais que ça allait enfin suffir à le mettre à terre sans le tuer.
Le tourbillon lâcha un énorme canon d'eau qui frappa directement la tête de la cible.

Mon attaque avait atteint son but et le Scorpion avait été propulsé quelques mètres plus loin. De plus, Naoko en avait profiter pour y ajouter un petit point de vengeance en l'attaquant encore un coup à dose de sa magie.
Encore par terre, je me levais en doucement, tapotant l'arrière de mon pantalon et secouant mon gilet pour faire disparaître la poussière et la terre qu'ils avaient attachés à leurs tissus.
Après avoir fini son attaque et vérifiée que le monstre était bien à terre et qu'il ne pouvait plus bouger, Naoko revînt vers moi et repris en toute tranquillité la conversation.

En même temps que nous parlions, je tendis mon bras, lui faisant signe que je l'invitais à marcher pour sortir très vite de cette maudite forêt tout en continuant la conversation. On parlait de tout et de rien. Cette fois, j'arrêtai d'écouter certaines fois pour faire attention à ce qui nous entourait. A vrai dire, je n'ai pas vraiment envie de retomber sur une de ces saletés qu'était le scorpion.

Quelques minutes plus tard nous revenions dans une partie de la ville. Ou plutôt l’extérieur de la ville. On voyait d'ici le clocher de l'église. A ma gauche, je vis une petite rivière passer par là. Regardant Naoko, je lui donnai un sourire avant de courir vers le point d'eau. J'enlevai mes baskets et plongea mes pieds dedans, m’assaillant sur le bord de la rive.

« L'eau arrive à m’apaiser. C'est comme si je retrouvais mes forces. C'est magique n'est-ce pas ? »

Et là j'échangeai un nouveau sourire. Je ne sentais rien dans les environs et rien arriver. C'était notre petit moment de pause. Il fallait en profiter.
Remontant un peu mon pantalon vers les genoux, je me levai dans l'eau qui venait buter au milieu de mes jambes. Le courant n'était pas très fort et on pouvait tranquillement se reposer un petit temps. Même si dans quelques minutes, je savais qu'il fallait repartir.

Quelques mètres plus loin, en tournant la tête, je voyais des animaux sortir de la forêt. En faite, on était plutôt au milieu de tout. Il y avait des terriers de petits lapins, de belettes, de mulots. Et je voyais même d'ici, de l'autre côté de la rive, une renarde accompagnant ses quatre petits. Voyant ces petits créatures, je me demandais comment pouvait exister des scorpions géants d'une laideur horrible alors que ces simples animaux semblaient bien inoffensif...