Après un long voyage à travers le royaume de Fiore, j'arrivai enfin au village qu'indiquait la quête. C'était un minuscule mais charmant village, à peine plus grand qu'un hameau. Une sorte de tranchée peu profonde le coupait en deux. En posant le pied sur le sol, je sentis que la terre était sèche. Je marchai donc en direction de la tranchée, et je compris en arrivant que c'était en fait la rivière dont il était question dans le bout de papier que je tenais à la main. Tout à coup, je sentis une main sur mon épaule qui me fit sursauter. Derrière moi se tenaient le chef du village et quelques villageois. Après avoir présenté la feuille de mission et m'être brièvement présenté, le chef, Suth VIIème du nom, m'invita à le rejoindre dans sa case. Après un bref débriefing sur la situation, je compris mieux les enjeux de cette quête : Si je n'arrivais pas à faire revenir l'eau au village, la population serait entièrement décimée en peu de temps. Je sortis donc de la petite maison sans un mot, absorbé par mes pensées. Comment une rivière pouvait s'assécher si rapidement et qui plus est en pleine fonte des neiges ? Je n'avais qu'un moyen de le savoir : remonter le lie de la rivière pour arriver à sa source. Je consultai alors mes données, je devais bien avoir quelque chose sur cette rivière quelque part. Après quelques recherches rapides, je réussis à trouver des informations sur cette rivière. Elle était longue, il fallait un jour entier de marche pour la remonter à partir du village. Je me mis donc à la recherche d'un logement, il se faisait tard, il valait mieux que je parte le lendemain. A ce moment-là, une charmante jeune fille apparut devant mes yeux. Elle avait de longs cheveux bruns et de grands yeux. Ses lèvres, grosses et pulpeuses, attiraient tout être vivant se trouvant dans les parages. Sa peau était légèrement bronzée, et son corps était de ceux qui me plaisaient. Je m'approchai alors d'elle et lui dit :
- Hum... Excusez-moi, mademoiselle ?
Elle me regarda. Son regard était pénétrant, envoûtant. Sa bouche commença à remuer :
- Ou... Oui, je peux vous aider ?
J'étais complètement déboussolé, très peu de femmes avaient le pouvoir de le faire. Je réussis à marmonner quelques mots, pour la plupart incompréhensible. Elle gardait le même regard. Je réussis à me ressaisir et lui demandai :
- Sauriez-vous où je pourrais trouver un endroit où me reposer ce soir ? Je dois repartir dès demain matin donc je me dois d'en trouver un...
- Vous... Vous pouvez venir chez moi si vous le souhaitez, je vis seule depuis le départ de mon frère.
- Je ne voudrais pas m'imposer, mais je vais tout de même accepter, je ne peux me permettre de perdre de temps.
Soudainement, j'étais heureux. Malgré l'enjeux vital de ma quête, le poids qui pesait sur moi, la tension que je sentais toujours présente, j'étais heureux. Je suivis alors la jeune femme en parlant tout en souriant. Quelques minutes plus tard, nous arrivâmes devant une vieille masure, qui restait tout de même coquette. La jeune fille, Laïka, m'invita à entrer. Il était tard, les derniers rayons de soleil disparaissaient derrière les montagnes. L'intérieur de la bicoque était beaucoup plus charmant que l'extérieur. Il y avait quatre pièces : une cuisine, un salon, une salle de bain et une chambre. Laïka posa ses affaires et se dirigea vers la cuisine pour préparer à manger.
- Dites moi, vous avez besoin d'aide ? Je peux vous faire à manger si vous voulez.
- Non merci ça ira, j'aime beaucoup la cuisine. Vous aimez l'alcool Hibiki ? Vous savez, il n'y a plus d'eau dans le village, nous devons la gaspiller au minimum. Maintenant, lorsque nous avons soif, c'est avec un verre d'alcool et non d'eau que nous devons nous désaltérer. Je vous en supplie, aidez-nous.
- Hé bien, je pense que je me contenterai de votre alcool. Je partirai dès demain, et je vous promets que l'eau reviendra dans la semaine. Je n'échouerai pas.
Elle servit le repas en me souriant, pleine d'espoir. Au fur et à mesure de la soirée, l'alcool me montait à la tête. Plus on buvait, plus on avait soif. Je me reveillai le lendemain matin avec un mal de tête assommant. J'étais dans un grand lit, seul. Soudain, la porte en face de moi s'ouvrit.
- Ah, tu es réveillé ! Je t'ai préparé tes affaires, elles sont dans un sac, il est déjà 10h.
- Déjà ?! Fallait me réveiller ! Où sont mes habits ? Ah, là ! Vite !
J'enfilai mes habits en vitesse, pris le sac, embrassai Laïka et sortis de la maison en courant. Si je ne me dépêchais pas, j'arriverais trop tard et devrais dormir dehors. Je mis le sac sur mon épaule et commençai mon expédition. Le paysage était aride, la Chaine de Montagnes était connue pour ça. Tout était pareil, rien ne se distinguait, hormis le long tracé qu'avait laissé la rivière et que je suivais. Trois heures plus tard, après avoir parcouru un peu moins d'un tiers du trajet, je fis une pause déjeuner. Laïka m'avait préparé un bon petit plat à emporter. C'était une fille très gentille, je l'aimais bien. Je me demande d'ailleurs si j'avais vraiment dormi seul. En tout cas, elle ne m'avait pas repoussé quand je l'ai embrassé. Je continuai à dériver dans mes pensées jusqu'à la fin de mon repas, avant de me remettre en route. Les montagnes étaient escarpées, je fatiguais de plus en plus. Malgré l'eau que m'avait donnée Laïka, j'avais soif. Elle m'avait surement donné tout ce qu'il lui restait, et avait placé ses espoirs sur moi. Rien que la pensée que je puisse sauver ce village et cette fille suffit à me faire repartir de plus belle. En peu de temps, je réussis à arriver à la source. Cette source était devenue un immense lac. En regardant bien, je vis un barrage fait avec des morceaux de bois : Des castors ! Oui, des castors avaient réussi à construire un immense barrage qui bloquait la rivière. En m'approchant, je vis que le barrage avait été extrêmement bien conçu. Il y avait six couches successives d'épaisseur, c'est comme s'ils avaient prévu que quelqu'un viendrait le détruire. Ce ne serait pas chose facile, mais je devais le faire. Je m'approchai alors du barrage, sans entrer dans ce qui restait de la rivière, sinon ce serait la mort assurée. Il me suffisait de détruire la base du barrage et tout s'effondrerait.
- Archive Force !
Rien ne bougea. Je restai immobile durant quelques secondes, jusqu'à ce que les premières couches du barrage s'effondrent. L'eau se chargea du reste, et le barrage fut complètement détruit en un rien de temps. C'est à ce moment-là que je vis sortir une meute de castors. Ils étaient furieux et me regardaient tel des chiens enragés. Ils foncèrent vers moi en me montrant leurs longues dents affutées comme des rasoirs. Je n'avais aucun moyen de leur échapper, je lançai donc des explosions sur les rochers au-dessus d'eux. La plupart furent bloqués entre les rochers, seuls deux réussirent à les éviter. Les deux plus féroces. L'un avait une cicatrice sur le dos, l'autre une en forme de croix sur l'oeil, marques de leurs nombreux combats. Ils partirent chacun d'un côté. Ils étaient très rapide, et malgré mes attaques répétées, ils arrivèrent à m'encercler. Je n'avais plus qu'à me battre à mains nues contre deux castors enragés. Celui derrière moi me sauta dessus, je l'esquivai avec peine. Il avait réussi à emporter ma chemise avec lui. L'autre en profita pour me mordre le bras. Je le fis tomber en le secouant. Ils chargèrent à nouveau, l'un sauta dans les airs, l'autre resta au sol. Je fis exploser le premier et je concentrai toute ma force dans le coup de pied que je mis au second. J'étais enfin débarassé. A côté de moi, la rivière coulait normalement, l'eau était claire et pure. La nuit était tombée, je n'avais pas prévu le voyage de retour. Fatigué et légèrement blessé au bras, je dus redescendre jusqu'au village en suivant le cours d'eau. Il était tard et je n'avais rien pour m'éclairer et il faisait froid. Je marchais doucement pour ne pas tomber. Enfin, quand l'aube arriva, j'aperçus le village non loin de moi. En quelques minutes, j'arrivai à l'entrée où m'attendaient les habitants. Le chef et Laïka étaient devant et pleuraient. J'avais sauvé leur village, ils étaient à nouveau heureux. Le chef s'approcha et me remercia, suivi de la jeune fille. Mais je ne pouvais rester plus longtemps, et leur fit donc mes adieu. Je repartis donc avec un marchant partant vers le nord.