| Sujet: [Mission permanente - Rang D] Pénurie d'eau Mar 6 Mar - 19:54 | |
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Feuille de mission en main, Seiren avait rejoint le village de Grimbalde après un long périple dans les montagnes qui séparaient Magnoria de Crocus. Le village agricole se situait au cœur d’une vallée entourée de montagnes, tel un jardin secret perdu dans un gigantesque domaine. Malheureusement, le « jardin secret » n’était pas des plus verdoyants…
En ce printemps déjà bien avancé, on aurait pu s’attendre à découvrir des champs bourgeonnants de nouvelles plantes, mais il n’en n’était rien. La jeune mage s’était arrêtée pour toucher elle-même le sol extraordinairement sec. Arrivée au village, Seiren ne put s’empêcher de remarquer le vide laissé par la rivière asséchée et qui traversait tout le village. Apparemment, toute l’architecture de ce lieu de vie avait était pensé autour de la rivière : de nombreux ponts et quelques moulins à eau faisaient le charme de Grimbalde. Après avoir demandé à un passant où se trouvait la maison du Chef du village, la jeune femme continua sa progression. La place principale laissait deviner que, d’ordinaire, un grand marché agricole se tenait ici même… Les emplacements des échoppes avaient été comme gravés dans le sol aride…
| Seiren : « Bonjour. Vous êtes bien le Chef de ce village ? Je suis un mage de Fairy Tail. Nous avons reçu votre demande et je vais tout faire pour mener à bien ma mission. Mais avant toute chose… Tenez. Je n’ai pas pu amener plus. Ce n’est pas grand chose. » |
Dans un bruit sourd, Seiren déposa au sol un sac qui contenait une bonbonne d’eau de taille relativement moyenne. Le chef du village mit un certains temps avant de réagir. Un mélange de surprise et d’incompréhension animait son visage. Peut-être était-ce dû à la contradiction qui venait de lui faire face : la jeune femme aux traits imperturbables et à la voix sèche, un brin arrogante, venait de faire preuve de générosité en apportant un peu de ce liquide si précieux pour eux.
| Chef du village : « Vous… Vous n’êtes pas un mage pour rien… Merci. Merci beaucoup, c’est toujours utile, peu importe la quantité.» |
Seiren n’avait pas bien saisi la première remarque du Chef du village. Mais elle l’oublia rapidement, se concentra sur les détails de l’histoire. Le vieil homme lui raconta que les pluies du printemps ne sont pas suffisantes, tellement le sol est assoiffé. En règle générale, grâce à la fonte des neiges, la rivière est parfois même en crue à cette période de l’année. Mais il semblerait que ce soit tout l’inverse et, ce, depuis bientôt près d’un mois. De plus, depuis deux semaines, leurs réserves d’eau s’épuisent par le seul fait de fournir les villageois, alors abreuver les champs et le bétail est devenu inimaginable. Certains jeunes ont tenté de remonter le lie de la rivière et d’en trouver la source. Mais en vain. Le chemin deviendrait, selon eux, trop escarpé suite à de nombreux éboulements, qui ne semblent pas être la cause de cet assèchement. Il semblait évident qu’il fallait se rendre sur place pour qu’elle puisse en juger par elle-même. Et Seiren reprit la route immédiatement.
Après une bonne heure de marche, la jeune femme tomba sur ce qui semblait être le premier éboulement. Elle quitta alors la rive pour s’aventurer directement dans le lie de la rivière. Elle grimpa sur le monticule de terre, puis s’aperçut effectivement que cela continuait ainsi sur une grande étendue. Et les parois de la montagne qui bordait l’autre rive étaient de plus en plus abruptes. Même si les monticules de terre n’arrêteraient certainement pas la montée de l’eau, Seiren entreprit tout de même de dégager le passage.
« Jiba ~ Hiketsu. »
En effectuant un rejet global de ce qui l’entourait, la jeune femme repoussa la terre sèche sur les côtés. La nature se chargerait du reste lorsqu’elle pourrait reprendre ses droits. À force de répéter son geste, Seiren remarqua que les éboulements étaient un peu trop similaires. Tous espacés de dix mètres environ. C’était trop calculé. Rien de naturel dans tout ça. La curiosité l’emporta et la jeune femme décida d’accélérer le mouvement en utilisant sa technique de déplacement sur les ondes électriques. Plus elle s’approchait du pied de la montagne principale_ certainement la source de la rivière_ plus l’atmosphère devenait humide. Il devait y avoir de l’eau non loin de là.
Après quelques mètres, Seiren aperçut la raison de l’assèchement de la rivière : un barrage de bois et de pierre. En survolant la structure, il n’y avait aucun doute que c’était un travail réalisé par la main des hommes. À cela s’ajoutait une dérivation. Le flux de la rivière était dévié de son chemin d’origine. La jeune mage suivi donc cette « nouvelle rivière » jusqu’à un autre village, plus bas, sur le versant voisin de la montagne.
____ Je pourrais tout simplement détruire ce barrage et laissait la rivière se déverser des deux côtés… Mais Chef de Grimbalde ne semble pas connaître l’existence de ce village… Ou du moins, il n’en n’a nul fait mention. Il serait regrettable qu’à peine détruit, ils reconstruisent un barrage et que cela m’oblige à revenir. Et puis cela pourrait tourner en guérilla entre les deux villages…
Tandis que la jeune mage était perdue dans ses pensées, un homme l’interpela brusquement, ayant remarqué sa présence dans les airs. Bien qu’il fut armé, Seiren ne manifesta aucune crainte et désactiva même sa magie. Sans passer par quatre chemins, elle lui expliqua d’où elle venait et les raisons de sa venue. Et elle exigeait de parler avec le chef du village. En la guidant dans le centre de Ravenboldt, l’homme ne montra aucune retenu et laissa sa colère parler. Apparemment, une longue histoire opposerait les deux villages et depuis des générations. Le village de Grimbalde était jalousé, de part son emplacement. Lui bénéficiait d’un bon ensoleillement ainsi que de la rivière, alors que Ravenboldt était continuellement dans l’ombre. Les plantations ne donnaient donc rien de vraiment viables. Ils avaient donc décidé de détourner la rivière pour la faire passer non loin de leur village, créant, de surcroît un étang en contre-bas. Une vieille rivalité en conclua Seiren.
Quand cette dernière arriva devant le chef du village responsable, elle ne s’attendait pas à rencontrer un homme avec un caractère aussi… rieur.
| Chef du village : « Hahahaha !!! Alors comme ça, il a engagé un mage ?! Je n’aurais jamais cru qu’on en arriverait là. À mon âge, je ne peux plus me déplacer aussi facilement et les jeunes du village sont plutôt entêtés… » |
Seiren ne lui laissa pas finir son histoire et pointa du doigt l’homme qui lui avait servi de guide dans le village.
| Seiren : « Ne vous fatiguez pas. Il n’a pas sa langue dans sa poche et m’a tout raconté… Du moins dans les grandes lignes. Et pendant combien de temps comptiez-vous laisser un village entier mourir de soif ? Vos jeunes ont, semblent-ils, aussi pris la peine de provoquer des éboulements pour empêcher toute venue jusqu’à votre barrage. […] Ma mission consiste à faire revenir l’eau dans la rivière qui passe par Grimbalde. Donc je peux de ce pas détruire votre barrage et rétablir son flux normal. Sinon, je peux amener à vous le chef de l’autre village. Vous pourrez discuter. Et lorsque mon « client » sera satisfait de l’accord que vous aurez trouvé, j’exécuterai sa volonté. Qu’en dites-vous ? » |
L’assurance démesurée dont elle venait d’user calma l’enthousiasme crédule du chef de Ravenboldt, mais piqua au vif l’homme qui fut pointé du doigt un peu plus tôt. Ce dernier affichait clairement sa désapprobation. Mais le vieil homme accepta sans difficulté. Seiren lui affirma qu’elle reviendrait dès demain avec son client, après lui avoir expliqué la situation.
Chose promise, chose dûe. Les deux chefs de villages se rencontraient enfin. Ils ne s’étaient pas vu depuis une dizaine d’années selon leurs dires respectifs. Ne voulant pas se mêler outre mesure à leur discussion, d’autant que cela risquait d’être tout bonnement ennuyeux, Seiren les laissa seuls, après leur avoir précisé une dernière chose.
| Seiren : « Il serait regrettable que le Conseil des Mages soit informé de la situation et doive s’impliquer dans une banale querelle entre village. Je vous conseille donc de trouver un terrain d’entente. » |
| Les deux Chefs de village, en chœur : « Bien entendu. Nous ferons notre possible… » « Bien entendu. Nous ferons notre possible… » [/justify] |
L’autorité désinvolte de Seiren surprenait toujours un peu les deux hommes, mais ils semblaient s’y habituer plus facilement que d’autres… La discussion dura deux bonnes heures. Et les quelques éclats de rire que l’on pouvait percevoir résonnaient étrangement auprès des villageois inquiets qui rôdaient.
____ Peut-être ne sont-ils pas si rivaux que ça après tout ?!
D’un commun accord, le barrage serait détruit, mais le flux de la rivière devra absolument se diviser pour alimenter les deux villages. Seiren expliqua qu’après son intervention, il faudra que Ravenboldt consolide un peu plus les berges de leurs côtés, bien qu’elle ait accepté de les aider à creuser plus le lie de leur rivière.
Grâce à sa technique Jiba ~ Shindou no houshasen, les vibrations des ondes magnétiques entourant le barrage et jalonnant le sol le firent facilement céder. L’eau reprit immédiatement sa place et sa puissance retrouvée permit de mieux réguler le flux dans l’autre rivière. En revanche, creuser un peu plus l’autre rivière demanda plus d’efforts. Le fait de travailler dans l’eau à la rejeter, mais aussi, à repousser, dans la profondeur, une terre boueuse, exigeait plus de force et de concentration pour manipuler efficacement Jiba ~ Hiketsu. Une journée entière fut nécessaire, tandis que la jeune mage subissait la fatigue dès le milieu de la journée.
Quand, le lendemain, Seiren quitta Grimbalde, les habitants du « jardin secret » s’apprêtaient à célébrer le retour de l’eau. Bien que généreusement invitée à rester, la jeune femme préféra repartir tout de suite. Égale à elle-même, faire la fête, elle ne savait pas faire et ne s’y serait certainement pas sentie à l’aise de toute façon. Finalement, pour une de ses premières missions solo, elle n’avait combattu personne. Seiren avait plutôt jouer les arbitres. Et une chose était sûre, le rôle de diplomate ne lui plaisait pas.
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