[Pour éviter de mettre la mission en 20 zones différentes, la première partie sera postée en intégralité ici, bien que le début se situe devant Lamia Scale.]



Solis patientait à l'entrée de la guilde. Il était bientôt 10h, et la charette qu'il avait louée, ainsi que sa compagne de route, devaient bientôt arriver.
La mission qu'il devait exécuter n'avait rien de bien spécial. Il devait uniquement fouiller le mont Yakobe, puis faire un rapport précis à la guilde sur ses découvertes, de la fonte d'une plaque de glace à l'évolution de la population de monstres locale. Il convenait aussi de fouiller les diverses cavités présentes, afin de placer de possibles refuges.

*Si ils croient vraiment qu'on peut trouver une caverne inhabitée là haut, ils se mettent le doigt dans l'oeil...*

Solis fit la moue en repensant à sa dernière expédition dans la montagne. Il avait été attaqué par une troupe de balkans surexcités, mis en erreur par le manteau qu'il avait empreinté, et qui était copieusement aspergé de parfum féminin. Pour éviter toute nouvelle méprise, Solis avait donc acheté son propre manteau, rangé dans sa besace, au milieu du fouilli habituel.

Il s'adossa au mur de la guilde en savourant la chaleur du soleil. Bien que l'été débutait, Yakobe serait très certainement recouvert de son habituel mètre de neige.
La nouveauté de la mission consisterait principalement en la personne qui accompagnerait Solis. Il n'avait fait que peu de missions avec d'autres personnes jusqu'à présent, et ne savait donc pas tout à fait ce que cela allait donner. Et il n'avait que peu d'informations sur sa nouvelle camarade. Il savait juste que c'était une demoiselle, et qu'elle était fraîchement arrivée à la guilde. Ils pourraient toujours discuter en route.

Il fit tinter machinalement ses clés. Il avait par habitude loué une charette pour se rendre sur les lieux. Son propre moyen de transport, Auriga, était un peu trop capricieux, et la présence d'une voyageuse supplémentaire n'aurait pas manqué de soulever une montagne de problèmes divers que le facétieux et pénible esprit n'aurait pas manqué d'émettre. Solis pouvait au moins compter sur le reste de ses clés, bien que le fait de n'avoir aucune emprise sur Auriga soit un peu frustrant.

Solis se redressa en voyant la charette apparaitre au bout de la rue. Il sortit son manteau, puis fit signe au cocher.

*Ne manque plus que le second membre...*

Les rayons du soleil allèrent caresser mon visage. Je soupirai. J'avais chaud. En effet, enroulée dans la couverture d'hiver que je n'avais pas encore changée, la chaleur du soleil rendait l'air irrespirable, étouffante. Me levant, j'ouvris grand la fenêtre afin d’aérer et me dirigeai vers la salle de bain, des affaires propres sur le bras. Au passage, je prit un morceau de pain que je mangeai tout en me déshabillant, avant de prendre une bonne douche, qui défroissa un à un mes muscles.

Sortant de la douche, je m'habillai d'un short et d'un t-shirt manche courte, puis m'étirai longuement, en fermant les yeux. Je me dirigeai ensuite vers ma chambre, faisant taire mon ventre qui commençait à avoir faim, et fermait la fenêtre. Je fis mon lit et me dirigeai enfin vers la salle à manger, où je pris un petit déjeuner léger, consistant en une orange, un verre de lait et quelques morceaux de pains. Une fois ceux-ci mangés, je lavai les plats que j'avais utilisé, essuyai la table et me dirigeai vers la salle de bain où je me lavai tranquillement les dents. Une fois ceux-ci brossés, je me regardai dans le miroir. Je n'avais plus les cernes que j'avais la veille, n'étais plus fatiguée. Mes joues avaient repris des couleurs. Je passai une main dans mes cheveux puis sortit de la salle de bain. Je m'allongeai sur le canapé, fermant les yeux, pensant à ce que je pourrai faire durant la journée...

C'est là que je sursautais. Ma mission! Je regardai vivement l'heure, neuf heures cinquante-cinq! Énervée contre moi-même, j'ouvris grand mon armorie afin de sortir ce dont j'aurais besoin. En toute hâte, j'enfilai un pantalon chaud, un pull en laine et prit un manteau épais et imperméable, au cas où. Je pris aussi dans mon sac de la nourriture -les premières choses que je trouvais, c'est-à-dire une baguette de pain entamée, des fruits et des nouilles de la veille- ainsi que de l'eau, un cahier de note et de quoi écrire. Réfléchissant, je pensais avoir tout pris, alors je sortis de chez moi pour me diriger en courant vers le point de rendez-vous.

Je ne connaissez pas le jeune homme. Enfin, si, mais seulement grâce aux rumeurs que j'entendais sur lui. J'étais arrivée il y a quelques mois à Lamia Scale mais, étrangement, à chaque fois que j'étais là, lui, partais en mission, et quand il revenais, je n'étais plus là, pour une raison ou une autre. enfin bref... Je pensais à ma mission, ou plutôt à notre mission. On devait aller dans le mont Yakobe afin de l'étudier. J'étais heureuse, car ça semblait être une mission relativement facile, étant donné que je n'en avais encore jamais faite. Cependant, je restai tout de même méfiante, car ce sont généralement les choses qui paraissent banales qui peuvent devenir en un grand danger. De plus, personne n'est complètement assurés qu'ils ne glisseront pas soudainement sur un endroit glissant et ne tomberont pas sur un rocher, les tuant d'un coup... bon, j'avoue, c'est un peu bizarre comme raisonnement, mais le fait est. Enfin bref. Je me perdis légèrement dans la ville, mais réussis à retrouver mon chemin. Cependant, ça me fit perdre des minutes...

J'arrivais enfin à notre point de rencontre, presque quinze minutes en retard. Essoufflée, je lui dis:

-Excusez-moi... Je suis Ayako O'Maebara... Je suis désolée d... du retard...

Je me relevai, étant donnée que je m'étais penchée afin de reprendre mon souffle, et le regardait, attendant qu'il réagisse...

[Désolée, j'essayerais de faire un meilleur post au prochain, mais je ne promet rien =) ]

Solis se penchait sur l'extérieur de la calèche. Sa partenaire était en retard. Mais il ne lui en tiendrait pas rigueur. Il est lui même une catastrophe ambulante, alors...

Il la vit soudain jaillir en courant. Grande, brune, le visage fin, elle était rougie de sa course. Elle portait, heureusement, des vêtements suffisement chauds pour leur "promenade".
*Au moins elle a pensé à se couvrir. Sachant que ça va pas être une partie de plaisir, c'est bien qu'elle soit prévoyante.*

Elle arriva devant le chariot en soufflant, s'appuyant sur ses genoux pour reprendre son souffle. Elle se redressa alors.

Excusez-moi... Je suis Ayako O'Maebara... Je suis désolée d... du retard...

Le jeune homme lui tendit une main pour l'aider à monter.

"Ce n'est rien. Je suis Solis Farron. Et je suis moi aussi souvent en retard."

Il l'aida à s'intaller, puis la calèche démarra. Le voyage était assez monotone jusqu'à Yakobe. Une succession de plaines, immenses, vertes, et assez déprimantes.

Solis se redressa dans le chariot, puis fixa Ayako. Il ne l'avait pas encore vue à la guilde. Bien qu'il ait été plus présent ces derniers temps, il semblerait qu'ils se soient entre esquivé accidentellement.
Elle semblait compétente. D'un autre côté, il attendrait de voir sur le terrain. Auriga aussi avait l'air compétent, et pourtant ce bougre d'esprit ne lui servait au final presque pas.

Le constellationniste repensa à sa dernière mission sur le Yakobe. Il avait failli être possédé par un balkan la dernière fois. Une expérience qu'il avait pas envie de réitérer.

"Tu as tout les détails de la mission? As tu déjà été au mont Yakobe?"

La conversation restait le meilleur moyen de faire passer le temps.



[ Désolé, c'est court et plutôt médiocre, mais je trouve rien à dire...]

-Oui, j'y suis déjà allée... Mais c'était il y a longtemps, je ne pense pas avoir de repaires, mais je suppose que peut importe, puisque justement nous sommes là pour tout détailler... Et vous, vous y êtes déjà allé?

"Une fois. Une mission pour trouver des fleurs médicinales... Un séjour marquant..."

Une déclaration d'un balkan, une possession, du patinage artistique... Oui, marquant irait très bien.
Solis ne tenait pas à l'effrayer. D'un autre côté, elle verrait bientôt la bêtise des balkans par elle même. Car une mission sur Yakobe ne pouvait bien évidement pas se faire sans eux. Et puisque Solis avait l'habitude que ses missions soient... pleines de surprises, il était sûr qu'ils n'y échapperaient pas. Quoi qu'il devait y avoir pire que ces simiesques farceurs, tapis dans la montagne...

La jeune fille porta la main à son coeur. Elle semblait nerveuse.
*Peur de rater la mission? De ne pas être à la hauteur? De mourir de froid dans une crevasse gelée? Qui sait... Peut être un peu de tout...*

Puis elle secoua soudain la tête, et se redressa en souriant.
-Combien d'esprits possédez-vous?
Une question assez directe. Il était vrai que le trousseau qu'il portait à la taille était peu discret, ce qui facilitait les déductions quand à son pouvoir. Mais pour l'instant, il n'avait trouvé nul part ailleurs où cacher ses clés, tout en les gardant à porté.

"Tout d'abord, tutoie moi"

Le fait d'être vouvoyé le mettait mal à l'aise, et lui donnait un statut qu'il n'avait pas, entre la personnage âgée et le seigneur tout puissant. Dans les deux cas, il en était loin.
Il se saisit de ses clés et les posa sur ses genoux.

"Cinq seulement pour l'instant. Je possède Pixys de la boussole, Auriga du cocher, Aquila de l'aigle et Crater de la coupe. Le cinquième est un des esprits du zodiaque, Aries du bélier."
Cinq clés était un score acceptable. Et la présence d'Aries élevait considérablement la puissance la puissance de cette équipe. Et Solis avait bien l'intention de s'emparer d'autres clés.

Il se demanda de quel don disposait Ayako. Elle possédait pas d'armes particulières, ni de signes précis qui révèleraient une quelconque affinité. Alors qu'il s'apprêtait à lui demander, il remarqua soudain que le paysage avait changé, passant des plaines verdoyantes à des reliefs blanchis. Il ouvrit sotement la fenêtre, puis passa la tête à l'extérieur. Il fut accueillit par un violent blizzard. Il se replia dans la l'habitacle, et secoua ses cheveux recouverts de neige.

"Et bien... J'ignore la nature de ton pouvoir, mais j'espère qu'il est lié à des facultés thermiques..."

La charette freina brusquement, et le cocher leur indiqua que la route se finissait ici.
Solis fit la moue à l'idée de sauter dans la tempête. Mais le devoir appelait. Et la charette n'irait pas plus loin.

Ils n'avaient plus qu'à y aller, et démarrer la mission.

Les deux mages de Lamia Scale avançaient difficilement. La tempête réduisait considérablement leur champ de vision, et la neige entravait leurs mouvements. D'après ce qu'elle avait dit, Ayako était une mage "chanceuse". Un pouvoir aléatoire sans aucun contrôle sur le résultat. Si elle avait bien déclaré posséder une flammèche parmis les productions, le risque de se retrouver avec tout autre chose autant que la faiblesse de la flamme avait empèché de l'utiliser pour se chauffer en avançant.
Leur mission consistait à étudier les conditions de vie de la zone, ainsi que la biosphère. Pour le climat au moins, le rapport serait rapide. Oh, le paysage enneigé était sans doute sublime. Mais il y avait ce vent violent constant qui... gâchait quelque peu la vue si l'on pouvait dire ainsi.

Pour la biosphère, Solis savait déjà qu'on y trouvait des fleurs des glaces, qui avait de puissantes capacités curatives. Un souvenir aigre doux de sa dernière venue à Yakobe. Quand à la faune... mieux valait ne pas en parler. La guilde souhaitait savoir si le Mont Yakobe pouvait former un investissement rentable en caches et abris pour la guilde. Une question qui n'avait pas vraiment besoin d'être posée selon Solis, mais après tout, il ne pouvait refuser une mission pour sa guilde.

Au bout d'un moment, les deux mages s'arrêtèrent un instant, afin de prendre un peu de repos à l'abri d'une caverne. Les cavernes de Yakobe étaient des merveilles à voir, pures et cristallines. Mais Solis savait bien que tout n'était pas toujours aussi rose. Il ramassa quelques fleurs des glaces, qui poussaient en frondaison de la grotte, à l'abri du vent mordant. Il pourrait toujours en offrir une à Aries si l'occasion s'en présentait. Et sinon, il pourrait toujours les donner à un apothicaire. Occupé à sentir le parfum léger des fleurs, il ne perçut la menace que lorsqu'Ayako poussa un cri. Un Balkan émergeait d'une cavité au fond de la grotte. Il pointa la demoiselle.
"Femme!"
*Certaines choses ne changeront jamais...*
La bête commença à cavaler vers la malheureuse jeune fille. Cependant, son cri avait attiré un second balkan, qui se jeta contre lui, voulant être le premier à atteindre la "femme". Solis courut comme il put jusqu'à Ayako, essayant tant bien que mal de ne pas déraper. Naturellement, il glissa de tout son long à vingts centimètres de sa cible, et s'éjecta avec elle en dehors de la caverne dans un magnifique juron. Ils roulèrent tous deux dans la neige. Les deux balkans comprenant que "femme" se sauvait semblèrent déclarer une trève temporaire, et jaillirent hors de la grotte à leur tour. Solis sortit ses lames jumelles. Dans son dos, il sentit Ayako préparer un sort. Elle leva les bras au ciel, faisant apparaître un énorme dé, qu'elle lança au sol. Le dé roula un instant comme il put dans la neige, avant de se stabiliser et de retomber. Un 5. Un énorme ourson jaillit. Pour le coup, même les balkans freinèrent, surpris par l'apparition.
La jeune femme parut dépitée, puis refit apparaître un nouveau dé. De son côté, Solis bloqua la frappe de l'un des Balkan, avant de faire percuter par le second. Au moment même où il heurtait le sol, il vit un éclair passer là où il se tenait encore une seconde avant, et frapper le balkan. L'éclair poursuivit sa folle course, frappant le second balkan, avant de s'écraser contre le sol.
"Bravo Ayako!"
Réjouissance un peu rapide. Dans un craquement de fin du monde, le sol se fissura là où l'éclair avait frappé. Par de telles températures, on pouvait s'attendre à la glace soit solide partout. Et bien apparement, non. Cela faisait un détail de plus à ajouter au rapport...
La fissure s'étendit très rapidement, jusque sous les pieds d'Ayako qui bascula dans la fosse nouvellement formée dans un petit cri de panique.
"Ayako!"
La jeune femme se tenait aux rebords du gouffre, ne tenant qu'à la force de ses bras. Solis rangea rapidement ses lames, avant de se jeter au sol pour attraper Ayako par le poignet. Il aurait sans doute pu la relever, par temps clair, chaud et beau. Malheureusement, la neige sous son corps avait tendance à basculer dans l'abîme, l'entrainant de ce fait. De son côté, la jeune femme tentait vainement de prendre appuis sur quelque chose, mais les parois de glace n'offraient aucune prise.

Solis tendit la main vers son trousseau de clé. Il en brandit une derrière lui.
"Ouvre toi, porte du cocher. Auriga!"
L'esprit au haut de forme se matérialisa.
"C'est pour?"
Solis retint un nouveau juron. Il n'était pas vraiment l'heure de parlementer avec ce fourbe de cocher.
"Il faut que tu nous ramène sur le dessus de la plate forme, vite!"
L'esprit regarda sa main gantée de blanc, prenant son temps.
"Il me faut l'accord de la demoiselle."
Solis glissa un peu, seul son bassin tenant encore sur le sol.
"Oui! Oui! Pitié oui!" Hurla Ayako qui se sentait bien descendre.
Auriga se mit à léviter, et se plaça à côté du visage rougit de Solis.
"Je ne peux malheureusement accèder à votre demander, vous êtes en position horizontale, et la demoiselle en verticale, et je ne peux par conséquent vous déplacer. Navré, au plaisir."
La plaque de neige lâcha, et les deux mages de Lamia Scale basculèrent. Ce qui n'empêcha pas Auriga de savourer le cri de rage de son propriétaire, qui décroissait au fur et à mesure de leur descente. Puis l'esprit ferma lui même la porte.
Peu de temps après, un Balkan se releva. Puis, constatant le gouffre, il ne put retenir, avec un air dépité,
"Femme..."



Solis sentit d'abord le froid mordant. Le froid et la douleur. Deux conditions mortelles, donc il était vivant en théorie. Il se releva comme il put, allant étape par étape pour palier au mal de tête. Ayako était allongée non loin de lui. Il rampa jusqu'à elle. Elle respirait toujours, mais souffrait d'une vilaine plaie sur la tête. Elle avait besoin de soins aussi vite que possible. Solis lui banda la tête comme il put, mais elle aurait besoin d'un vrai guérisseur pour être sûre de n'avoir aucune séquelle.
Le jeune homme sortit une seconde clé.
"Ouvre toi, porte de l'aigle, Aquila!"
L'esprit se matérialisa dans un son de cloche.
"Oui, Milord?"
*Tiens, c'est Milord aujourd'hui...?*
"J'ignore ce qui se cache dans cette faille. Il faudrait que tu nous trouve une issue, et que tu sois notre gardien. J'aurais moi même les mains prises."
"Soit Milord, je mourrais pour vous."
"Inutile d'aller jusque là. Enfin j'espère..."
Solis chargea Ayako sur son dos. Aquila décolla. D'après l'esprit, il y avait un zone franchissable plus loin, où ils pourraient remonter. Ainsi, le jeune homme chargé de son accolyte se mit en route, tandis que l'esprit partait en avant afin de trouver la meilleure issue possible.

Au bout d'un moment, une sensation pesante s'attarda sur le constellationniste. Une sensation qui n'avait rien à voir avec la jeune fille sur son dos, assez menue, mais plutôt le fait d'être observé. Un bruissement soyeux retentit derrière lui. Solis se retourna, se trouvant nez à nez avec un tigre de Yakobe. Ces charmants félins blancs comme neige chassaient en se fondant dans le décors, avant de sauter à la gorge de leur victime.
"Ouik..."
Solis cavala dans la direction opposé, courant aussi vite que possible avec sa charge. La grosse bête courrait tranquilement derrière, comme consciente que sa proie n'irait pas bien loin. Autant faire durer le plaisir n'est ce pas?
"Aquila!"
Solis finit par trébucher et s'étaller dans la neige, avec la certitude que le gros félin allait lui tomber dessus. Ou plutôt manger Ayako avant de le manger lui. Constatant que le choc mortel ne venait pas, Solis risqua un oeil. Le tigre se battait avec un balkan. Le chat perdit suite à un coup de poing magistral dans le museau. De son côté, le jeune constellationniste se releva tout doucement, espérant fuir pendant que ces monstres se tappaient dessus. La défaite du tigre étant survenue un tantinet trop tôt, le balkan tourna la tête vers le fuyard. Un regard neutre, inexpressif.
*Peut être qu'il va juste partir...?*
Puis la créature simiesque repéra Ayako.
"Femme?!"
*Rapé pour cette fois...*
Aussi, Solis reprit là où il en était, c'est dire courir en couinant pour échapper à une grosse bête. Si le balkan était moins rapide que le tigre, il était en revanche tout aussi endurant.
"Aquila!"
Le balkan sauta par dessus le jeune homme, afin de tomber juste devant lui. Celui ci tenta de freiner sa course, mais ne parvint qu'à glisser et tomber sur Ayako. Un plan d'une extrème simplicité se conçut dans le cerveau du balkan. Il éjecta Solis d'une monumentale baffe, pouvant alors accèder à "Femme". S'écrasant durement contre la paroi de glace, le jeune homme perdit un peu la notion du temps. Il remarqua juste Aquila qui arrivait (enfin), pointant sa lance vers le balkan. La suite fut un peu floue.

Lorsque le constellationniste put reprendre ses esprits, Aquila se tenait devant lui, les yeux inquiets. Ayako gisait toujours là où elle avait été laissée tombée, au milieu d'une mare de sang.
"Celui de cet ignoble Balkan"
Deux chocs rudes en une journée, cela commençait à faire beaucoup. Aussi, le jeune homme prit le temps de se relever doucement.
"Je vais vous transporter, vous et la dame hors du gouffre en volant. Vous n'êtes plus en état d'escalader quoi que soit Milord"
Solis était trop sonné pour refuser. Il se laissa mollement faire. Aquila l'emmena d'abord lui, affirmant que le sang du Balkan ferait fuir les prédateurs, puis redescendit chercher Ayako. Il les mena ensuite vers le point de rendez vous avc la charette.

Le cocher eut une drôle d'expression en les voyant ainsi arriver, couverte de sang et inconsciente pour l'une, hagard pour l'autre, sans compter la présence de l'homme ailé. Aquila ne repartit qu'une fois qu'ils furent monté dans la charette. Celle ci les mena jusqu'à l'auberge prévue. Là bas, Ayako put recevoir des soins, et Solis put prendre du repos.

Le lendemain, il écrivit son rapport et compte rendu. Pour le climat, il ne valait mieux pas en parler. Vent et blizzard à longueur de temps. Pour la flore, de rares lichens et mousses, accompagnés de fleurs des glaces. Pour la faune, il valait mieux éviter d'en parler aussi. Aussi Solis déconseilla fortement une installation dans cette région, appuyant le fait que sa coéquipière avait été blessée. De plus, il indiqua qu'il resterait un peu ici, jusqu'au rétablissement d'Ayako.
Il envoya ensuite le tout par la poste, afin que leur chef de guilde reçoive cette note aussi rapidement que possible.



La dernière fois déjà, Solis s'était promis de ne plus revenir. Et bien après ce qui était arrivé, il se jura, pour de bon, que plus jamais, au grand jamais, il ne reviendrait ici. Il attendrait la neige chez lui, comme tout le monde.