| Sujet: Re: Un chevalier, un vrai de vrai ? Jeu 9 Juin - 15:55 | |
|
| L’esprit de l’épée se sent-il obligé de pointer du doigt tout ce qui le dérange ? Je sais bien que je ne suis pas très doué pour mentir, mais ce n’est pas comme si je l’avais fait. Je veux dire, j’ai juste lâché une généralité. Qui n’était pas vrai pour moi, certes, mais qui reste vrai pour les autres. Effectivement, si cela m’intéressait, ce serait à moi de gagner la confiance d’Atios et non pas le contraire. Mais ce qui semble échapper à Arthuria, c’est que si j’ai les effectivement des faits plus clairs, je me dois d’aller plus profondément dans la compréhension. Ce que les autres n’ont pas forcément à faire. Ils se fient aux actes, aux apparences et jugent par-dessus. J’ai beau avoir des informations supplémentaires, et fiables – quoique certaines personnes savent très bien jouer sur leur manière d’être – je suis aussi confronté plus directement à la complexité des gens qui m’entourent. L’étonnement des deux personnes en face de moi aurait presque pu provoquer une transformation vu la manière dont il se manifeste, mais fort heureusement, ce sentiment ne fait pas parti de ceux qui activent le plus spontanément ma magie. Je réponds avec douceur à la jeune demoiselle
- Je ne suis pas parfait. Je ne suis pas télépathe, je dois interpréter ce que je vois, j’ai simplement des informations différentes. Oui, je donne ma confiance à qui veut, mais en ce moment précis, non, j’ai peur, quoi que tu puisses dire. Les adultes, les responsabilités, le pouvoir… La puissance fait tourner la tête, et la personne la plus honorable peut devenir aveugle en un clin d’œil. De ce que tu viens de dire, tu laisserais ton ami éclater, imploser. C’est bien beau d’être sincère, ça ne veut pas dire que je suis d’accord avec ta manière de penser.
Je réfléchis moi-même à ce que je viens de dire. J’ai l’impression de les repousser sans vraiment le vouloir. En même temps, partir d’un constat aussi pessimiste et défaitiste que celui d’Arthuria ne me ressemble pas. Je ne vois pas pourquoi il aurait besoin d’exploser, entre guillemet, pour évoluer. Mais on en a pas finit avec les longs discours. Je n’aime pas les gens trop sûr d’eux. Ils n’ont jamais tort, dans leur référentiel. Ces personnes là peuvent changer du tout à tout, et ce du jour au lendemain. Et le plus amusant, c’est qu’une fois qu’ils ont changé d’avis, ils sont encore plus sûrs d’eux, certain qu’ils ne changeront plus jamais leurs opinions. C’est assez paradoxal, mais ça reste logique. Sauf que quand on est quelqu’un d’ambitieux ou de puissant, ces changements de bords rapides ont des conséquences un peu trop grandes à mon goût. Et comme pour me donner raison de craindre ce genre de changement, Atios devient différent. Qu’est-ce qu’il tergiverse, le jeunôt ? Ce revers de situation me déplait fortement, il est bien en train de sous entendre que je suis lâche ou je délire ? Qui est-il pour me prendre de haut comme ça ? C’est tellement ridicule que je ne prends pas la peine de rétorquer. Surtout que son flux émotionnel est étrange, comme s’il avait changé seulement le temps de sa réponse. Arthuria semble passionnée par ce qui est en train de se passer. Contrairement à moi. Je ne me fais pas d’illusion, pour moi c’est de la mauvaise foi. Il me traite de lâche tout simplement parce qu’il est énervé, et il est énervé car je refuse de me lier à lui. Et ce n’est certainement pas comme ça qu’il va gagner mon affection.
Face à ma seconde réponse, il continue son discours. Ce ton supérieur et ce dédain me dégoutent. Je ne trouve pas d’autre mot, à mon grand dam. Et comme si cela ne suffisait pas, il se met à utiliser des mots savants, comme si cela pouvait lui donner plus raison. Il entasse les points négatifs, surtout que ma remarque se voulait sympathique comme était supposé l’indiquer mon clin d’œil. Oui, l’espoir fait vivre. Ah, qu’elle est belle sa volonté, mais elle naît de l’espoir. On espère, puis l’on veut. Puis l’on espère à nouveau, dans l’attente que notre volonté se réalise. Quant à que faire pendant cette attente… C’est le sujet de sa réponse. La dernière phrase me fit frissoner. Tu ne les aimes pas ? Eh bien déteste les et tue les… Je ne peux pas répondre ça, mais je ne peux m’empêcher de le penser. Moi je n’aime pas l’intolérance, ça ne mène à rien de bon.
- Tu as terminé ?
Mon ton sarcastique était bien moins chaleureux que d’habitude. Il a réussi à me mettre sur les nerfs rien que par son attitude, sincèrement, je n’apprécie pas. Ne lui laissant pas le temps de rétorquer, j’enchaîne suite à ma question rhétorique.
- Qui es tu pour juger comme ça ? Atios le Messie de la bonne pensée ? Je ne vise ni l’ataraxie ni l’apathie, ces deux notions sont dépassées de nos jours. Mais peut être es tu un peu jeune pour comprendre cela. J’agis, à ma manière. Simplement, souvent, je fais le choix de ne pas choisir, et sache que ce n’est pas le plus facile à tenir. Ce n’est pas parce que j’ai l’air insouciant que je suis idiot. Mon expérience du monde m’a montré qu’être trop sérieux n’est pas bon pour la santé. Et puis ça rend aigri et désagréable.
Je tourne autour du pot, sans vraiment aborder le fond du sujet. D’un côté, je l’appréhende un peu, de l’autre j’aimerai voir si Atios est assez mature pour le trouver par lui-même. Incapable d’être sérieux. C’est un reproche que me faisait souvent ma sœur. Tu n’es qu’un gamin stupide ! Tu ne peux pas comprendre… Ce n’est pas le moment de plaisanter ! Tous ces reproches qu’elle m’a fait remontent tout d’un coup et me serrent la gorge. Je comprends mieux que personne ne le croit. Je suis comme un enfant, apte à tout entendre, mais personne ne l’admet.
- Analyse autant que tu veux mes pensées, ça ne me gêne pas tant que ça car je n'ai rien à cacher. Quant aux questions, je n'en vois pas l'utilité. Quelqu'un qui ne fait que vivre avec l'instant présent ne m'intéresse pas. Le présent est une valeur sûre, mais sans volonté d'avoir un futur, le présent ne vaut rien. Quant à la glace, si vous voulez. J'ai à faire cependant. Si tu veux que je t'amène à la guilde, nous devrons d'abord nous rendre dans une entreprise d'architecte, j'ai un château à faire bâtir.
Vraiment ? L’hypocrisie résonne dans ces derniers reproches, comme des petits carillons. Arthuria reprit la parole pendant que nous nous dirigions vers le marchand de glace. J’avais presque oublié sa présence. Mais même elle me dérange désormais, dans le sens où elle est fascinée par ce qu’elle observe. Et elle en semble ravie. Je ne saisis vraiment pas l’intérêt. Il était bien mieux avant. J’ai plutôt une mauvaise influence oui. Et là, ça fait tic dans mon esprit. C’est moi qui l’ai rendu tel quel ? C’est… de ma faute ? Cette réalisation amère me donne un coup de froid. Je prends une glace à la pêche en remerciant le vendeur puis je me tourne vers Atios
- En fait, non merci, je vais me débrouiller seul. Après tout, je ne suis d’aucune utilité. Je ne voudrais pas être un poids
Je me dirige vers Arthuria et prends sa main droite de mes deux mains en lui souriant.
- Je pense plutôt être un élément négatif, je vais donc vous laisser dès à présent. J’ai été très content de faire votre connaissance à tous les deux et je vous souhaite une bonne continuation.
Puis je m’éloigne vers une autre direction sans regarder derrière moi. Je pense vraiment ce que j’ai dis, mais je préfère ne plus avoir affaire avec Atios. Moi qui pensais trouver à Fairy Tail des bouts en trains comme moi, je suis un peu déçu. Un château, et puis quoi encore… A croire qu’il se prend pour le duc de Fiore avec ses envies de grandeurs. Un présent sans avenir, c’est comme un présent sans passé. Chercher à valoriser un des trois moments par rapport à un autre c’est bête. Il faut savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va, d’où l’importance de connaitre le passé. Mais on ne vit que dans le présent, voilà pourquoi il faut s’y accrocher. Il ne reste plus que le futur. Je sais pas trop quoi faire de lui, c’est vrai. On ne peut pas le prévoir, mais on peut être prêt à l’accueillir. D’ailleurs, j’espère que le chevalier, désormais loin derrière moi, aime les surprises. Je continue d'avancer sur le sentier, ma glace à la bouche. Je n’allai pas lui laisser le plaisir de m’offrir quoi que ce soit : dans les mains d’Arthuria, j’ai laissé des sous. Le prix d’une glace pour être précis. Bonne journée.
| HRP : J'ai tenté de faire à peu près aussi long. A toi de voir si tu veux répondre ou si le RP est clos. |
|