« POUSSEZ-VOUS LES LOOSERS, VOTRE ROI PASSE !!! FAITES PLACE !!! » Il n’y a pas à dire, cet homme sait y faire avec les autres. Ça te rappel un peu cette marque de lessive mais au lieu de « petit et puissant » ils devraient remplacer le slogo par « Petit et bruyant », ça lui collerait tellement bien à la peau à celui-là. Pourtant, il est de nouveau dans le salon, se pavanant comme un coq, se vantant de cette nouvelle super mission importante que Sting lui aurait confié tandis que ce dernier se contente de sourire, appuyé sur le seuil de la porte.
« - Tu comptes lui dire ou pas ? - Non attends, je savoure l’instant. Juste quelques minutes encore… - MOUHAHAHAHA C’EST QUI LE MEILLEUR ?! C’EST QUI LE MEILLEUR ?! C’EST MOOOIIIII !!!! - Sting… - Bon d’accord. DORIAN ! VIENT PAR LA ! »
Il approche, mains sur les hanches, déhanché de mannequin, tout sourire, air fier et te dévisages même comme si tu n’étais plus rien.
« - Tu ne m’as pas laissé le temps de finir ma phrase tout à l’heure….Tu pars en mission avec Caleb. - Je suis TOUT A FAIT D’ACCORD ! Il a tellement à apprendre de moi. J’espère que tu as de quoi noter C.A.L.E.B. - Si tu pouvais éviter d’épeler mon prénom de la sorte… - Et c’est toi, qui a beaucoup à apprendre de lui. - Ouuuh on dirait que quelqu’un passe de président à secrétaire ! Yo Dorian t’as pas sucé assez fort pour avoir la promotion canapé ?! AHAHAH - Ta gueule Théo ! C’est quoi ? Est-ce que ça vous amuse de me faire ça ? A moi ? Moi qui me suis entièrement dévoué corps et âme pour cette guilde ? Bande d’ingrats ! - Ah c’est vrai que tu te dévoues et nous on fout rien…C’est vrai. - MOI contrairement à certain, je ne passe pas ma journée sur le canapé ! - Normal, tant que j’y suis, tu ne peux pas y aller. Ah ! Ah ! - Un jour, cette place me reviendra de DROIT. Tu m’entends Caleb ? DE DROIT ? - Mais bien-sûr. Bon aller, vient par-là, on s’en va. Plus vite s’est réglé, plus vite je serais débarrassé de toi. - Ne me touche pas ! Ne passe pas ton bras autour de moi comme ça. Arrête !! - Ce que t’es bruyant… »
Après l’expérience Sybilia, tu t’étais dit que les idées de Sting n’étaient peut-être pas toutes mauvaises et que parfois, malgré cette blondeur, une lueur de génie pouvait se dissimuler au plus profond de lui-même. Tu t’es fait de faux espoirs quand tu as su que t’allais partir avec Dorian. Encore. La dernière fois fut déjà un fiasco monumental alors là !
« - Parce qu’en plus il faut qu’on soit dans la même charrette toi et moi ? - Non, tu peux tout aussi bien y aller à pied. - Bon, fais-moi de la place, c’est fous ce que t’es encombrant. Mais pousse tes fesses, bon sang ! - Mais c’est toi qui prends de la place. Tin’, vraiment, j’aurais dû y aller sans toi. - Na ! Na ! Na ! Même en tant qu’assistant je te serais d’une aide plus que vitale ! La dernière fois, je t’ai sauvé la vie très cher. N’oublie pas que tu m’es redevable. - A ce que je sache : J’AI sauvé ton petit cul de merdeux parce que tu as crié tellement fort à cause d’un lapin dans les feuillages que t’as alerté tous le camp ennemi. - Ce n’était pas un lapin, c’était une bête féroce et enragé, mangeuse d’hommes ! - C’était un lapin…Un petit lapin qui ne t’avais rien fait. - Une bête. - Un lapin. - Une bête. - Un lapin. - Bon t’as finis de toujours vouloir avoir raison ? T’as tort, j’ai raison. Point. - Non. - Si. - Non. - Si. Tu veux que je te dise pourquoi ? - Vas-y, épates-moi tiens pour changer. - Premièrement, j’ai TOUJOURS raison et même quand j’ai tort, j’ai raison d’avoir tort. - Ça veut rien dire ton truc. - Si, ça veut tout dire. - Ok, donc deuxièmement ? - Quoi deuxièmement ? - Bah t’as dit « premièrement » donc y’a forcément un deuxièmement. - Bah non. - Bah si. - Bah non, ce n’est pas de ma faute si t’entends des choses. A ton âge…Je te savais sénile mais là, ça dépasse toutes mes espérances. Bientôt tu mourras et j’aurais ta place. - On ne vend pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué, tu la connais celle-là ? - La peau de l’ours ? Pourquoi tu me parles d’ours ? C’est quoi ton souci ? - Ce que t’es con….Là aussi ça dépasse toutes mes espérances. »
Quand tu penses que tu dois aller jusqu’à Crocus avant Dorian…Chouette. Déjà aller à l’extérieur de la ville était toute une épreuve mais là…Là…C’est comme un nouveau genre de torture. Durant tout le trajet jusqu’à Crocus, Dorian n’a jamais cessé de se plaindre : « J’ai faim », « Je veux faire pipi », « J’ai mal aux jambes », « C’est quand qu’on arrive ? », « C’est encore loin ? », « Je t’aime pas. »…Et t’as pas retenu le reste car le temps restant du trajet, tu t’es imaginé mille et une façons de tuer ce petit être assis en face de toi.
Une fois arrivée sur place, votre rencontre avec le marchand fut dès plus…Brève. Il vous donna vaguement le détail, juste la destination de la marchandise et pour seule règle de conduite de ne pas abîmer la robe qu’il venait de vous prêter.
« - C’est CA la marchandise à escorter ?! Ce vieux bout de chiffon ? Ces guenilles répugnantes ? - Non, ça, c’est TA mission Dorian. - Je ne te comprends pas là. - Tu vas enfiler cette mignonne petite robe à froufrou rose bonbon et me faire ton plus beau sourire ! - Quand les balkans auront des dents ! - Ils en ont, ça tombe bien. Enfile-la si tu ne veux pas que je te l’enfile de force. - Si tu me touches, je crie au viol. Pédophile. - On a pas de temps à perdre alors soit mignon… - Pourquoi c’est mon illustre personne qui doit servir de leurre ? T’as qu’à faire le leurre toi ! Tiens ! - Mais oui, mais c’est tout à fait logique. Une femme d’1m90, aux jambes poilues et au visage carré. Ça va vachement marcher tiens. Tu réfléchis un peu ? Et si on se fait attaquer qui me défendra ? - Bah moi, cela va de soi ! Je ne dis pas que je te protégerais contre vents et marées mais je ferais ma part. - Ta part, c’est d’enfiler cette foutue robe. Maintenant. TOI, t’es le leurre. - Je te jure que si tu parles de ça….A QUIQUE CE SOIT. JE TE TUERAIS DANS TON SOMMEIL. - Parole, parole, parole ~ ♫ - S’il m’arrive malheur…. - Il ne t’arrivera rien Doriana ! Ne t’inquiète pas. - Et comment tu peux en être si sûr ? Hein ?! Comment peux-tu assurer la sécurité de ce beau visage ? - Parce que même un raton-laveur ne voudrait pas te violer. Aller, dépêche-toi d’aller te changer. »
Il t’arrache pratiquement le bout de tissu des mains et part se changer dans une chambre. Les minutes tournent et t’entends divers bruits et divers jurons derrière la porte. Eh oui, qui a dit que mettre un corset était une partie de plaisir ? Sans compter le temps fous que les femmes passent entre la coiffure et le maquillage.
« - Si tu rigoles quand je sors…Je te tue. Tu m’entends ? - Aller sors de là que j’admire toute ta beauté ! En espérant que ça arrange quelque chose… »
Dès que la poignée se tourne, tu admires d’un œil attentif la silhouette et tu mets, par reflex, ta main devant ta bouche, te mordant les lèvres.
C’était trop. Vraiment trop. T’exploses de rire à t’en rouler par terre devant la scène et tu regrettes de ne pas pouvoir partager un tel souvenir avec les gars de la guilde. Il y aurait de quoi calmer l’ardeur de Dorian avec une telle image.
« - T’AVAIS DIS QUE TU NE RIGOLERAIS PAS !!!!! - AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH !!! Désolé mais….AHAHAHAHAHAHAHAHAH !!!!! - Caleb ! - AHAHAHAHAHAHAHHAHAHAHA !!! - Arrête de rire ! - Désolé… C’est tellement….Ouuuh….ahahah…ça te vas bien au teint. - Un jour…Sache-le, je me vengerais. - Hmmm dis sous cette apparence, je serais presque tenté mais quand je repense à ce qui se cache derrière ces jupons, j’en ai de suite la nausée. - T’es juste jaloux car mon sex-appeal a augmenté ! - Oh oui…Tellement augmenté qu’il est resté dans le négatif. De -10 il est passé à -1. Aller le clown, en voiture, qu’on en finisse. - Pour une fois que l’on est d’accord sur quelque chose ! »
Et t’es presque certain que même sous cette hideuse apparence de travestis, le charme légendaire pour être inexistant de Dorian, n’arrêtera personne qui tentera de vous arrêter sur la route.
Dommage. Autant ne pas lui dire…Qu’il y croit jusqu’au bout.