| Sujet: Quoi ma gueule ? Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? Ven 4 Mar - 18:15 | |
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Forest
| quoi ma gueule ? qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?
Armée d'une lame, Forest découpe le cadavre du sanglier avec délicatesse. Elle l'a accroché au plafond de sa cabane à l'aide d'une corde projetée psychiquement. Au fur et à mesure que le couteau entaille sa peau, elle le dépouille. Arrivée au niveau des pattes, elle tire une dernière fois pour la retirer complètement. Maintenant, l'animal n'est plus qu'un gros morceau de viande pendu. Elle le descend et le dépose sur la table. Elle commence à le vider de ses entrailles. Elle les jette derrière elle, dont un poumon qui atterit sur Chouchou. Il se plaint; son pelage blanc est plein de sang maintenant. Elle se retourne et lui dit que ça lui va bien. Elle en est à la dernière pièce : le coeur. C'est le moment qu'un des réfugiés choisit pour débarquer sans prévenir.
Son regard se pose d'abord son son visage, puis sur ses mains couvertes de sang, puis sur le sanglier. Son visage devient peu à peu blanc alors que Forest le dévisage. Il détourne le regard pour ne pas vomir.
— J'imagine que vous devez avoir une bonne raison pour me rendre visite. — Oui, oui ! Je voulais vous prévenir de quelque chose d'étrange. Mon fils, qui vient de revenir de la ville, prétend vous avoir vu. Il dit que vous causez pas mal de commotions. J'ai alors pensé que c'était très peu probable. Et vous êtes ici... — En effet, il ne s'agit pas de moi. Merci de m'en avoir informé.
L'homme d'âge moyen hôche la tête et sort aussitôt, sachant pertinemment que la demoiselle n'apprécie pas qu'on la dérange trop longtemps. Forest balance le coeur dans un coin et sort en trombe de sa cabane après s'être essuyée les mains et avoir enfilé sa capuche. Elle se dirige en courant vers la ville de Kunugi, intriguée et inquiétée par ce qui se passe. Elle arrive enfin en ville. Elle observe les lieux d'un oeil méchant. Ici, tout semble dans l'ordre. Elle marche pour ne pas attirer l'attention sur elle. Une dizaine de minutes de recherche plus tard, elle la trouve. Cette personne avec le même physique que le sien. Elle court à grandes enjambées, un sac sur l'épaule.
— Rends-moi mon argent !
Le pauvre marchand la poursuit, accompagné de quelques villageois. Malheureusement pour eux, elle est trop rapide. Ils finissent donc par abandonner et elle quitte leur champ de vision. Forest, elle, est déjà à sa poursuite. Elle la suit discrètement, attendant qu'elle s'éloigne. La voilà dans une ruelle à compter ses billets.
— Arrête de te faire prendre pour moi.
La concernée lève les yeux, surprise de voir son modèle devant elle. Elle se redresse, court dans sa direction, lui met le sac d'argent entre les mains et file. Au tournant de la ruelle, Forest la voit prendre l'apparence d'un vieil homme.
— Gardes ! La criminelle est là, elle a tenté de m'agresser !
Elle entend des bruits de pas se rapprocher dangereusement d'elle. Elle dépose le sac et grimpe sur le bâtiment à sa droite à la hâte. Elle sent une main lui effleurer le pied, mais elle s'en sort. Elle saute de toit en toit, mais elle finit par perdre le mage de vue. Et elle a des soldats enragés à sa poursuite.
— Pourquoi tu ne te débarasses pas d'eux ? — Ce n'est pas la peine. — Il suffit de leur échapper.
Elle descend du toit et se met à courir. Elle sait où elle va. Elle entre dans une maison, fait un signe à son propriétaire. Un de ses clients qui l'aime bien. Elle ne perd pas plus de temps et va se cacher dans le sous-sol. Elle entend Phillip dire qu'elle est sortie par la fenêtre. La porte claque. Forest remonte et le remercie.
— Tu n'aurais pas une perruque ou un chapeau ?
Il lui tend un chapeau dans lequel elle enfouit tous ses cheveux et cache une partie de ses yeux. Puis elle retire sa cape et lui en fait cadeau. Elle sort de la boulangerie comme si de rien n'était. Elle réfléchit à un plan. Après l'avoir trouvé, elle se dirige vers un garde.
— Excusez-moi, monsieur, mais il y a une femme effrayante par-là. — Pas de problème. Montrez-moi donc ça.
Elle le guide jusqu'à un endroit reculé où il n'y a personne et l'assome. Elle lui enlève ses vêtements et les enfile. Ils sont un peu trop grands, mais ça fait l'affaire. Elle prend la direction prise par le voyou tout à l'heure. Ça bouillone dans sa tête. Comment savoir qui il est ? Il pourrait être n'importe qui autour d'elle. C'est alors qu'elle entend des gardes discuter entre eux. « Elle s'est échappée » lui parvient. Mais elle n'est pas la seule à l'avoir entendu, apparement. Des cris résonnent plus loin. Les gardes, elle y compris, accourent. La deuxième Forest tient un bébé dans ses bras. On devine que la dame en pleurs en arrière est la mère.
Malgré la longueur d'avance de l'imposteure, la fille de la forêt n'abandonne pas. Ils l'attrapent enfin après qu'un homme d'une carrure imposante ce soit mis dans son chemin pour stopper sa course. Un des gardes prend le bébé et le remet sans attendre. Forest saisit les menottes attachées à son uniforme et les enfile au poignet du bandit.
— Je m'occupe d'elle.
Ses « coéquipiers » acquiesent et la remercient. Elle fait mine de se diriger au poste, mais sort en fait de la ville pour l'emmener dans la forêt. Sa prisonnière, qui a comprit la situation, se débat. Forest lui met une lame dans le dos pour qu'elle se calme. Elle prend soin de ne pas passer là où les réfugiés sont installés. Elle doit faire des détours qui rendent la route longue. Mais elle arrive finalement à sa cabane et oblige sa clône à monter. Elle la balance dans un coin et retire son chapeau.
— Qui es-tu ?
Son apparence change alors pour devenir celle d'un homme. Il crache, furieux. Elle ne le connaît pas. Après un court échange, elle finit par découvrir qu'il est le fils d'une de ses victimes. Hikari Nozoki. On l'avait engagé, il y a près d'un an, pour la tuer. La raison de son engageur ? Elle avait volé une partie de son trésor. Un gros montant d'argent. Il n'avait pas du tout apprécié. Forest s'était salie les mains pour lui.
— C'est légitime que tu me détestes.
Elle se demande pourquoi il n'a pas tenté de la tuer à la place de faire toutes ces bêtises. Mais elle n'a pas envie d'engager la conversation plus que ça. Elle se penche à sa hauteur et prépare sa lame.
— Ne le tue pas ! Il est innocent ! — Je sais. Mais si je ne le fais pas, il va me causer des ennuis.
La lame s'enfonce dans sa gorge et se retire. Le sang coule à flot sur les planches de bois constituant le sol de la maisonnette. Le corps tombe mollement. Forest le laisse là et va lui creuser une tombe. Elle le balance dans le trou avant de le recouvrir de terre. Et elle reste devant, assise, pendant une bonne heure.
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