Un carton, une invitation, depuis que tu avais la présence d’esprit d’avoir rejoint Weer Lopen (Chris m’a dit de faire comme si j’y étais). Une invitation d’une douce écriture, qui rappelait les courbes manuscrites des abbayes que j’avais eu l’occasion d’observer lors de mon périple. Une écriture qui me donnait envie d’y aller jeter un coup d’œil, pourtant bien mal m’en avait pris si j’avais pu prédire l’avenir en cet instant, je serais resté dans ma petite guilde bien tranquille. Cependant avec quelques mages de la guilde je m’étais rendu à cette réception dans une tenue digne d’un grand gala. Un costume bleu se tenait sur mon corps. Cette couleur bleu océan me donnait cette impression d’être dans une piscine ballotant dans l’eau comme un poisson. Me sentant chez moi dans ce costume, il me rassurait quelque peu. Dans un univers de base non familier et plutôt accoutumé des endroits avec peu de monde, je n’étais jamais à mon aise entouré d’une foule de monde qui n’était pas forcément pour moi quelque chose que j’aimais de base.

La foule s’était morcelée dans plusieurs endroits de la salle. Je n’avais pas vraiment trouvé ma place, je m’étais dirigée comme un instinct de survie, vers un des recoins de la salle. Je ne voulais pas paraître inaperçu, mais presque. Puis l’hôte de la soirée, fit son apparition. Je me surpris à paraître quelconque soulagé de le voir, car je me disais que la soirée allait bientôt se terminer. Soudain, il se mit à faire un petit speech dont je n’écoutais pas vraiment grand-chose. Je commençais à en avoir marre de la foule d’invités. Puis, un éclair, un faisceau de lumière et un changement de décor. Un changement d’air, un courant qui me caressait le visage pour me dire que la nature était présente avec moi en cet instant. Je pris une énorme bouchée presque satisfait d’avoir atterrit dans un endroit que je ne connaissais absolument pas. Je regardais autour de moi, nous étions trois, nous étions trois dont aucun ne m’était familier, mais la seule chose qui était sûre c’est que nous étions trois au même endroit, dans la même bouse de vache qui aurait pu être déverser sur notre tête en cet instant. Les arbres, se ballotaient au gré du vent à travers la fenêtre, un homme qui semblait faire croire qu’il en savait beaucoup. Il disait qu’il pensait savoir dans quel conte nous étions. Je suppose que je n’avais pas été assez observateur pour écouter l’hôte parler et qu’il avait donné des indices assez énormes sur l’attaque. Puis, je le regardais : « Compte donner du fait que si nous sommes dans un conte, je suppose que nous sommes des acteurs des contes. J’ai beaucoup lu, pour apprendre des choses sur la société d’aujourd’hui. Parmi les livres, j’ai lu un recueil de contes et parmi eux il y en avait trois qui ressemblait étrangement à cette histoire. De base, vu la maison j’aurais opté pour Blanche-neige et les sept nains, mais nous ne sommes pas sept. Il reste le choix des trois petits cochons, ou l’histoire de boucle d’or et des trois ours. Donc, nous sommes soit trois cochons, soit trois ours. Reste à savoir, si c’est le grand méchant loup qui va apparaître ou une petite blonde. Cependant, vous devriez déjà le savoir ? Je suppose que vous allez pouvoir éclairer notre lanterne, mon cher ? »

Puis, je le vis partir devant, je le suivais de près, car je ne voulais pas me retrouver seul. Quant à l’autre, il semblait avoir disparu, je ne savais où. Nous étions plus que deux. Puis, je le regardais d’un air innocent : « Vu que tu sembles être un adepte des livres, tu dois connaître la suite de l’histoire, on fait quoi ? En fait, moi c’est Isaiah et toi ? » Je me mis à lui sourire, je n’avais pas de raison de me méfier. Il avait l’air très gentil.

Je l’écoutais attentivement, mais quelque chose clochait avec cet homme. Il semblait inoffensif, mais il semblait ne jamais être vraiment sûr de lui avant de parler. Enfin, sûrement qu’une impression, parce qu’il avait tilté sur l’adepte des livres peut-être qu’il ne voulait simplement pas perdre la face devant moi, j’avais lu dans un bouquin que le fait d’être très fier venait souvent du genre masculin et peut-être que c’était simplement ça ou alors qu’un moustique venait de lui piquer la jambe d’où l’expression tendu qu’il avait affichée. Puis, il continuait son chemin oubliant trois quarts de mes paroles, mais bon j’avais souvent cette impression d’être ignoré, mais bon cela n’avait pas vraiment d’importance pour moi. Il en fallait plus pour m’atteindre qu’une simple ignorance. Puis après avoir un peu marché, le dernier homme qui était avec nous avait disparu comme absorbé par la magie, enfin on n’avait pas vraiment le temps de s’inquiéter de lui. Je veux dire, on était tous dans le même bateau, mais personne ne pouvait passer avant les autres. S’il s’était perdu, il était compliqué de pouvoir l’aider dans un monde que nous ne connaissions même pas.

Fin bref, l’homme avec qui j’étais se mit à me reparler et s’excusait d’avoir oublié de me répondre. Il se prénommait Arzel Cobalt. Il m’expliquait que mon prénom sonnait bien, puis que si j’avais besoin de quelque chose je pouvais compter sur lui. Je passais ma main derrière ma tête, d’un mouvement je frottais ma tête et lui souriait et ajoutait un simple « merci ! » Puis, nous continuâmes d’avancer. Puis, un ours venait de nous repérer qu’est-ce que tout le monde avait avec les animaux ces derniers temps. Puis, mon camarade enfilait ce qu’on pouvait appeler un anneau bleu. Puis, une immense vague d’eau déferlait sur l’animal pour l’éloigner. Je me doutais qu’il ne l’avait pas blessé, mais en quelque sorte nous venions de pénétrer sur son territoire c’était nous les fautifs, non lui. Puis je regardais Arzel et lui dit d’un ton spécial, mais sans animosité pour une fois : « La prochaine fois, laisse-moi faire. L’animal n’avait rien demandé et c’est un peu nous les fautifs on a pénétré son domaine. Enfin bref, merci quand même, mais la prochaine fois laisse-moi faire. Si on y allait en attendant, l’ours ne va pas tarder à revenir pour nous chasser de son territoire, comme tu l’as si bien dit. De plus, je n’attaque jamais les animaux, ils sont sacrés pour moi. »

J’attrapais sa main et l’emmenait avec moi pour qu’on s’éloigne et je me retournais vers lui, tout en lui disant : « Bon à ton avis, on fait quoi ? On continue de visiter ou on retourne à la maison ? J’ai peur qu’on se perde !»