Sujet: Trois pour le prix d'une | Entraînement Ven 11 Déc - 12:25
Alice Claria Féamor
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Titre : La pucelle Crédit : Moi-même Feuille de personnage Maîtrise Magique: (11650/35000) Mérite: (557/800)
Trois pour le prix d'une
Alice, palier des 8 000
Dromadaire. Dromadaire. Dromadaire. J'y avais pensé tout le début de semaine, alors que lorsque mon esprit déviait sur le blond, des souvenirs de cet après-midi ressurgissaient. Et je me surprenais à sourire.
***
La Plaine Drôma. Lorsque je m'étais occupée des monstres de ce cirque qui s'étaient échappés, j'avais entendu un garde mentionner que sa famille y était actuellement. Cela avait fait tilt dans ma tête. Drôma, dromadaire. Maël voulait que je m'y rende. Ne sachant quand, j'avais compris que ça serait l'affaire du hasard, et j'espérais que le hasard fasse bien les choses.
La Plaine Drôma. Cela me rappelait Atios, et Angel's Sky. Levant la tête dans le ciel, je me rappelai avec nostalgie la guilde flottante dans les airs. Mais mon esprit s'assombrit alors que son absence pesait dans les cieux. Angel's Sky n'était plus. J'y avais passé de bons moments, et j'y avais appris beaucoup de choses. Aujourd'hui, plusieurs années après, je me retrouvais de nouveau sous ce même ciel, qui allait pouvoir voir que je m'étais aguerrie. Aujourd'hui, j'allais encore m'améliorer.
« Oh. T'as fini de te perdre dans tes pensées là ? On a du boulot. »
Fronçant intérieurement des sourcils, je croisai mes bras sous ma poitrine.
« T'as tout ce qu'il faut ? » « Oui. Mais je comprends pas vraiment là où vous voulez en venir. »
Elles se mirent à rire nerveusement.
« T'occupes. C'est pas pour toi ça. T'es prête ? »
Je hochai la tête. Elles m'avaient déjà expliqué qu'aujourd'hui, plus que Wonderland, j'allais découvrir une seconde magie, étroitement liée à mon monde. J'allais découvrir une technique qui me permettrait d'être encore plus forte. Malheureusement, comme à leur habitude, elles n'en avaient pas dit plus.
« Qu'est-ce que je dois faire ? » « Pense à nous. Tu te souviens, la dernière fois, tu as invoqué un objet de Wonderland dans la réalité ? »
J'acquiesçai, avec soupçon. Il me semblait déjà comprendre où elles voulaient en venir.
« Très bien. Au début, ça sera un peu le même procédé. On parle ici d'invocation. Invoque-nous Alice. »
Rouvrant les yeux, j'eus un léger hoquet de stupeur. Trois Alice pour le prix d'une ?
« Oui. Trois pour le prix d'une … » « Et vous aurez … ? » « Oui. Nous aurons accès à ta magie, mais plus encore, quand nous maîtriserons mieux l'invocation et ta magie, on pourra.... » « Fusionner … ? » « C'est exact. J'aime ta perspicacité. »
Voilà qui était intéressant.
« Maintenant, invoque-nous. Rappelle-toi, c'est comme pour amener un objet de Wonderland dans la réalité. »
Hochant la tête, je fermai les yeux. Ma mâchoire se crispa alors que je libérais ma magie, me visualisant les deux Alice dans Wonderland, que je superposais à la réalité. Bizarrement, ça ne me semblait pas être une tâche difficile. Ça me semblait même trop facile.
« Aaaaaaah ! C'est donc ça, ton monde ! »
Rouvrant les yeux, je tombai sur une Alice un peu trop proche de mon visage à mon goût. Tombant vers l'arrière, je me cognai la tête sur une pierre. Râlant en me frottant le crâne avec une main, je fus surprise d'avoir réussi du premier coup.
« Vends pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué ! »
Mes yeux se balancèrent tour à tour sur les deux autres Alice. Je pensais que ça allait être vraiment spécial de se retrouver face à elles dans la réalité, mais au final, j'avais pris l'habitude d'être face à moi-même dans Wonderland, donc ça revenait au même et ce n'était pas si surprenant.
« Oh. Alice. T'es là ? On a encore du travail. »
Secouant légèrement la tête, je repris mes esprits.
Elles acquiescèrent avec un sourire de défi, m'expliquant que pour m'être utile dans un combat, il fallait qu'elle soit entraînée pour cela. De même, si la fusion se voulait vraiment bénéfique du point de vue de ma force après-fusion, il fallait qu'elles soient elles-mêmes plus fortes.
« Plus tu nous entraînes, plus tu deviendras forte toi-même. »
Hochant la tête, ce même sourire de défi s'ancra sur mon visage.
Tout d'abord, je vérifiai leur niveau au point de vue magique. Leur demandant de me montrer de quoi elles étaient capables, elles ne purent que soulever quelques objets légers pour les faire léviter et se déplacer, jusqu'à une certaine vitesse, mais pas assez pour qu'elles puissent s'en servir en combat. Nous avions un long chemin à faire.
« Ça sera entraînement tous les jours. »
Comme ça, elles étaient prévenues. Et ça n'avait pas l'air de les déplaire. Nous avions ce même esprit combatif.
Toute la fin de matinée, ce furent donc des exercices au maniement d'objets, à leur contrôle, à leur vitesse. Pour le moment, nous ne parlions pas de précisions. Ça viendrait plus tard. C'était assez drôle, elles qui savaient tout, au final, ne savaient rien.
Le midi, je sortis quelques sandwichs de leur paquet, et nous nous arrêtâmes pour manger et se reposer un peu. Personnellement, c'était plus de la fatigue mentale. Leurs querelles, bien qu'apaisées par leur concentration sur les exercices, demeuraient toujours. On ne les changerait pas. J'étais obligée de m'y mêler, et on finissait par arrêter, explosant de rire comme trois sœurs de sang. Trois sœurs de magie. Malgré nos différences, nous étions pareils, parce que nous étions Alice. C'est sûrement ça qui nous permettait la fusion. Elles étaient un bout de moi, créées par ma propre magie, façonnées d'elle.
« Allez on reprend. »
Cette fois-ci, elles savaient très bien que ça allait se compliquer pour elles. Le programme de ce début d'après-midi était le combat au corps à corps. Moi-même, je n'étais pas très douée. Avant, je m'en sortais plutôt pas mal, avec mes deux poignards ; mais c'était déjà il y a quelques années, et j'avais perdu cette capacité depuis.
Leur lançant à chacune un des bâtons achetés en armurerie, qui nous ferait office d'épée, l'une des deux bougea ses mains pour le rattraper, comme si c'était un plat chaud qui lui brûlait les doigts. Soufflant, je commençai par l'attaquer elle, usant de ma magie pour contrôler l'objet plutôt que d'y aller directement avec mon corps ; l'obligeant à prendre la chose en main pour s'y mettre réellement. Son bâton se leva droit comme i, et elle réussit à esquiver l'attaque, se retrouvant à quelques mètres plus loin. La force du choc l'avait faite reculer. Souriant, je vis l'autre Alice se diriger droit vers moi, son épée en bois placée au dessus de sa tête. Les deux le tenaient à deux mains.
« Deux mains ce n'est pas bon, vous devriez le savoir ... »
Et un second bâton stoppa net le sien alors qu'elle espérait me percuter avec. La repoussant d'un coup sec, l'arme en bois se prépara à parer une nouvelle attaque.
« … il y a peut-être plus de force d'attaque, mais moins de finesse, moins de temps pour esquiver ... »
La première Alice se battait avec une de mes deux armes. Cette dernière, qui se contentait de parer avec une grande facilité, la percuta juste en dessous des côtes, et la douleur résonna dans mon propre corps.
« On avait oublié … Tout ce qu'on ressent, tu le ressentiras aussi … »
Prenant une mine boudeuse, je repoussai mes deux assaillantes qui pensaient voir ici une ouverture.
« Soit. »
Endossant tous les coups que je leur portais, je les attaquai sans grande foie. Après tout, elles n'étaient pas entraînées, ça ne servait à rien d'y aller à fond. Le but était ici de parer leurs attaques, de les faire se retrancher, de toucher leur angle mort pour accéder aux ouvertures ; dans le but de les obliger à couvrir leurs arrières, à se défendre avec plus de hargne qu'elles n'en avaient. Le but était de les pousser à apprendre sur le tas. Le but était qu'elles comprennent et qu'elles réagissent en conséquence.
Au final, l'entraînement dura moins longtemps que je l'avais imaginé. Elles étaient exténuées, et les coups que je leur avais portées s'étaient répercutés sur moi. C'était comme de grosses courbatures : je n'avais pas tapé bien fort.
« Tu vois. On t'avait dit que ça serait pas pour toi. »
Fit l'une d'elles en désignant ce qu'elles m'avaient demandée d'emmener. Des bandages, de la crème, du désinfectant, du sparadrap ... Assez pour soigner plusieurs blessés.
Ainsi, nous finissions cet entraînement par des soins. Décidément, que du bénéfique. Appliquant de la pommade là où des bleus pouvaient apparaître, je désignai le bandage de la tête.
« On pensait que tu allais frapper plus fort ... »
Elles ne rigolaient pas, pourtant elles se mirent à rire quelque peu, et je me joignis à elles.