Si ce n'était pas là un interrogatoire plus qu'une simple question de curiosité. Étonnamment, cela ne te surprends même pas. Après tout ce qu'il s'était passé, les gens cherchaient à savoir. Les gens essayaient d'avoir de nouveau confiance dans l'humanité. Une confiance brisée par l'apparition de mauvaises personnes. Alors tous, tous se méfièrent du voisin de pallier, de la fleuriste en bas de chez eux, du simple garde patrouillant. On ne savait plus trop qui était avec qui, de quel bords.
Mais l'histoire pouvait-elle seulement se justifier avec un "d'un côté les gentils et de l'autre les méchants" ? Honnêtement, il n'y a pas de différences et tout le monde loge à la même enseigne. Certains sont plus maladroits ou plus psychopathes que d'autres. Certains ne comprennent pas la valeur d'une vie. D'une vie sacrifiée pour en sauver tant d'autres.
Tu souris encore une fois alors qu'il te demande si t'es un robot. Et lui c'est qui alors? Les hautes instances pour poser toutes ces questions ? Tu l'as autorisé à en poser mais tu n'avais pas promis d'y répondre. Tu voulais juste que ça sorte pour avoir la paix. Il te parle de Blue Pegasus, de magie liée aux étoiles et des attentats. Encore et toujours les attentats. Toujours et encore la même question.
Ton café arrive, tu le bois en le plantant dans son silence. T'avais pas envie de lui dire qui tu étais. Donner des informations aux gens c'était leur donner du pouvoir et t'en avais pas envie...Pour la simple et bonne raison que la prochaine guerre qui éclatera...Sera une guerre de pouvoir. La survie de chacun dépendait uniquement de leur utilité et par là, on entends bien-sûr, le fait qu'il sache plus ou moins certaines choses que la plus part des gens ignore.
"- Je ne m'appelle pas vraiment Jean-Jacques mais je ne suis pas dans l'obligation de te donner mon vrai nom. Après comme je te l'ai dis, je suis mage et je ne fréquente pas forcément les bonnes personnes. De plus, comme je le dis souvent, j'étais en déplacement à l'étranger durant les attentats qui se sont produits. Et est-ce que je ferrais un truc fous là tout de suite ? Bien sûr que non. Je n'ai de temps à perdre en futilité. Tu te dis voyageur alors considère moi comme ton égal sur ce point là."
Ta tasse fait des aller-retour entre tes lèvres et la coupelle posée sur la table. Il te parle de sa pizza et t'affiches un air, non pas de dégoût même s'il ne fallait pas être idiot pour comprendre le sous-entendu mais de surprise.
"- Je n'ai pas faim. Je te remercie."
Le temps s'écoule lentement. Trop lentement. Tu avais encore de la route à faire car si Shane et Noah savaient quoi faire, toi t'étais resté planter là, à attendre le retour d'Enya. Retour qui ne se fait pas au fur et à mesure des jours qui passent.
"- Enya Taylor, ça te parles comme nom n'est-ce pas ? Maintenant fait le rapprochement dans ta tête et tu comprendras un tiers de ma vie soit les 5 derniers mois qui viennent de s'écouler."
Et bien, quel sale caractère celui là. Du coup je connais toujours pas son nom. Enfin. Encore un de ces gars mystérieux, brun et ténébreux. Mais beau comme un diable, il faut se l'avouer. Mais qu'est-ce que je raconte moi? On s'en fiche qu'il soit beau. C'est les filles qui m'intéresse, les filles! Les filles? Ouais les filles. Après tout Emilina est une très jolie femme. Je dois avouer que je suis pas vraiment sûr de mes sentiments à l'heure actuelle...Et puis pourquoi je serais intéressé par un gars comme ça. C'est pas du tout mon genre les gens aux problèmes intérieurs trop profond et avec des troubles trop dark etc. Ça m'énerve plus qu'autre chose enfaite. Ils sont tous persuadés d'être les plus malheureux du monde et tout et tout. Calmez vous les enfants. Prenez la vie du bon côté et arrêtez vos simagrées. Il est pas marrant en tout cas. S'il avait dis oui, je lui aurait montrer ma région natale. Avec Auriga, on serait rendu en un instant. Je pourrais ne pas lui demander son avis. Le prendre par le bras et nous téléporter. Mais j'ai pas envie d'avoir un boulet là. Je comptais juste passer la journée a parlé à quelqu'un mais il est plus prise de tête qu'autre chose ce bonhomme. Bon, qu'est-ce qu'il raconte le garçon?
Enya Taylor, ça te parles comme nom n'est-ce pas ? Maintenant fait le rapprochement dans ta tête et tu comprendras un tiers de ma vie soit les 5 derniers mois qui viennent de s'écouler. Enya? Oui je la connais. Je l'ai affronté il y a un moment.
Je vois qu'il a dû en baver. J'ai appris qu'elle avait une guilde. Echoic Roar je crois. Il a donc fais parti de cette guilde. Je n'ai rien contre lui, puis son énergie magique semble faible. Soit il cache bien son jeu, soit c'est encore un débutant en la matière. Enfin, pour l'instant. On ne peut jamais tirer de conclusions hâtive niveau magie. Mais Enya, je devais la retrouver. Je sais qu'elle ne se souvient sûrement pas de moi mais je m'étais promis de comprendre sa vie et savoir ce qui l'avait rendu comme ça. C'est encore une de ces personnes torturées qui faisait le mal autour d'elle pour se venger de...de rien enfaite, c'est juste une personne perdue. Je suis sûr qu'elle même ne sait pas vraiment ce qu'elle fait. Je ne sais plus trop quoi lui dire. Un jour on rencontre une personne géniale avec qui on peut discuter sans problème. Et de l'autre une personne insipide. Du moins, en apparence, mais vu qu'il ne parle pas, difficile de savoir profondément qui il est. On ne voit que la peau. Il cache précieusement ses organes et son sang. J'attendais qu'il finisse son café et je pris sa tasse.
Bon bon, je crois qu'on a fais le tour. Je vais reprendre ma route et essayer de trouver une bonne auberge. Ne t'en fais pas pour la note, c'est réglé. Bon, a plus tard et bonne chance dans ta quête de..de je sais pas en faite. Bref, salut.
Et sans un regard de plus je sors du bar. Je marche un peu, tourne et retourne entre les rues et une fois à bonne distance du bar, sors une clé.
Ouvres-toi, porte des esprit. Viens à moi, Canes. Bwarf. Tu empestes, comme toujours. Ce n'est pas le moment, Canes, j'ai besoin de toi urgemment.
Devant mon air sérieux, Canes arrêta ses vannes. Enfin, c'est que je pensais.
Tes problèmes ne sont pas une excuse pour ton odeur! Ton anxiété se sent a des kilomètres à la ronde! T'es presque transpirant, beurk, c'est vraiment immonde. Et cette odeur de fromage! Bon c'est quoi l'soucis? C'est ce garçon que j'ai rencontré a l'instant. J'aurais besoin que tu gardes son odeur en mémoire.
Je lui pose la tasse devant lui.
Tu sais bien que c'est pas possible mouflette. En plus l'odeur est très faible. J'ai du mal à la distinguer. L'odeur du café brouille mon odorat. Mais ça suffit pas pour le tromper. En revanche, je peux dire que son odeur est délicieuse. Ça change de toi. Pour la conserver, il faudrait extraire l'odeur de la tasse et la mélanger a de l'alcool. Je vais recherchais ça de mon côté. En attendant, tu peux toujours la garder dans un sachet ou dans du journal. Très bien, merci Canes.
Je fermais sa porte, enveloppais la tasse dans une feuille de journal et partais a travers le dédale de rue.
Pour la première fois depuis longtemps, tu rencontres quelqu'un qui l'a croisé. Quelqu'un qui respire encore et qui ne semble avoir aucun traumatisme mental dû à cette rencontre. Elle savait donc faire dans la clémence et dans la pitié ? Quelque part, il en parle comme si de rien n'était, comme si ce n'était rien mais récemment, certaines personnes ont cherchés à savoir. Où elle était ? Qu'est-ce qu'elle faisait ? La réputation d'Echoic Roar n'a pas encore été fondée malgré les rumeurs de bistrots mais sans plus.
Il se lève, te dis qu'il rentre à l'auberge et constate qu'il prends ta tasse. Drôle de souvenir. Fortement sympathique que de croiser des gens dérangés mentalement au point de prendre les tasses des autres.
De loin, il te ferrait presque penser à ce dérangé mentalement qui suis un amour de jeunesse dans un de tes livres. Loin du conte héroïque, celui-là donnait plutôt la chair de poule et son départ, fut comme un soulagement. Il était inutile de lui courir après pour une tasse volée. A chacun son hobby de détraqué hein.
Tu sors, retourne à l'hôtel et prends ton sac sur le dos avant de régler la note. Sa présence ne te faisais pas fuir spécialement mais savoir que tu dormais peut-être à côté d'un psychopathe n'était pas spécialement rassurant non plus et puis, ce qu'a dit l'aubergiste tout à l'heure t'as intrigué, il fallait aller voir sur place. Fallait que tu y ailles. Pour toi, pour elle. Il fallait que tu saches s'il y avait une place pour toi dans cette milice étrange.
L'armée ne t'as jamais inspirée. Les ordres ne t'ont jamais plus mais il fallait un début à ce que tu comptais faire et Oméa ainsi que sa bande de joyeux copains, n'allaient pas s'arrêter à ça. Tu le savais. Elle allait revenir et cette fois...Tu tenteras ta chance. Les affaires des hommes ne t'intéressent pas mais quand cela concernait Oméa..C'était différent.