Si l’on devait décrire Asuki Fulgur en un seul mot, elle serait innocente. En effet, il n'était pas rare de la voir se promener dans Clover le sourire aux lèvres et des étoiles pleins les yeux, après avoir dégusté de nombreuses pâtisseries chez le boulanger du coin. De nature enfantine, elle n'hésitait pas à chantonner et à sautiller dans les rues de la petite ville, cela intriguaient les nouveaux passants, peu habitués à ce genre de situation. Cette pensée était totalement fondée : imagineriez-vous une jeune fille de 19 ans, tout de noir vêtue, se baladant joyeusement comme une fille en bas âge ? Seul les plus fous le feraient. C'est-à-dire pas mal de personnes, des mages notamment, mais tout de même...

Une chose était également évidente aux yeux de tous : son impulsivité. Si elle croisait le chemin de criminels ou, tout simplement, de combattants, elle n'hésitait pas à sortir son arme, prête à combattre. Ce trait lui donnait un air très naïf et de justicière sortie de livres.
Cependant, peu de personnes avaient pu voir le coté plus sombre de la jeune femme.
En effet, celle-ci devenait mortellement sérieuse lors de situations dangereuses et importantes, et elle pouvait même se montrer très discrète. N'aimant pas l'attention, elle se rendait presque invisible aux yeux de tous en dehors de sa ville natale, et elle restait très prudente. Lors de mission, elle n'était pas dépourvue de cœur, au contraire, elle se concentrait juste sur la tâche à accomplir afin qu'elle puisse à nouveau déguster les créations de son pâtissier préféré. L'unique chose qui altérait son image était sa fascination pour les armes...

Du haut de ses 19 ans, Asuki adorait travailler sur ses « bijoux ».
Son arme principale, Crescent Rose, a été dessiné par ses soins et fabriqué chez son tailleur, qui fût très intrigué par son idée. Elle lui avoua, tout de même, que l’apparence de son arme était exagérée, mais peu importe, elle voulait posséder et manier cette faux si singulière. De plus, elle admirait l'ensemble des armes qu'elle voyait, car voir de nouvelles armes était pour elle comme rencontrer de nouvelles personnes, mais en mieux. Cependant pouvait-on la décrire à partir de son arme ? Bien sûr que non, elle était beaucoup trop complexe pour ça !

Asuki était née dans la petite ville de Clover. Issue d'une famille modeste de mages retirés, la jeune enfant aux cheveux ébènes était passionnée par les livres héroïques que lui lisait sont père. Les livres où le bien triomphait du mal, où la mort n'avait pas sa place. Ce concept était inconnu pour elle à cette époque, cependant le regard de son père ne trahissait pas son sérieux quand il prononçait ce mot. Ce ne fut qu'uniquement plus tard qu'elle comprit la signification de la mort.

Elle était encore pourtant jeune quand elle perdit sa mère, âgée alors d'une dizaine d'années. Son absence fut trop pesante pour la fillette qui commença rapidement à se réfugier au sein des quatre murs de sa chambre, lisant sans relâche les récits qui la passionnaient tant. Elle voulait tout oublier de ce jour fatidique, de son regard vide d'émotions, de vie, elle voulait oublier les larmes sur son visage fatigué et son sourire. Car il faillait admettre que la mère d'Asuki avait sentit la mort se rapprocher dangereusement et qu'elle avait pu passer ses dernières moments en compagnie de sa fille adorée. Asuki ne comprenait pas : qu'avait fait sa mère de mal ? Elle qui était si sage, compréhensive ne méritait pas une telle maladie qui la tuait à petit feu. Il a pourtant fallut un jour qu'elle accepte cette triste réalité : la vie était injuste et elle devait uniquement tenter d'en tirer le meilleur. C'était avec un regard déterminé et dur qu'elle était sorti de son mutisme, surprenant son père qui avait perdu tout espoir de la revoir saine. Souriant tendrement il la prit dans ses bras, rassuré de la revoir sourire après le décès de sa femme. Il avait toujours su que sa fille avait uniquement besoin de temps pour s'adapter à de tels changements, même s'il admettait qu'il n'avait pas pu s'empêcher de s’inquiéter : abandonner une enfant de 10 ans sans la réconforter était une tâche bien complexe pour un père. Mais il avait tenu bon, et se réjouissait de la nouvelle maturité acquise par Asuki : il fallait après tout prendre des risques pour aller de l'avant !

C'est à partir de ce moment là que l'homme décida d’entraîner sa fille à la magie. Ils n'étaient plus que deux, et même s'il savait qu'il pouvait compter sur son frère pour prendre soin de sa fille s'il lui arrivait malheur, il voulait être prudent. Certaines personnes pouvaient trouver ça étrange de faire subir un tel traitement à une jeune adolescente encore pure et innocente, cependant il ne regretta pas son choix : le regard excité et impatient d'Asuki à l'annonce de cette mesure avait suffit à le convaincre. En effet, si Asuki admirait tant les justiciers, c'était notamment pour leur capacité à combattre : pouvoir se défendre et protéger les plus démunis était son rêve. De plus, combattre était comme un moyen de communication : chaque personne possède ses propres techniques et mouvements spécifiques qui la caractérisent ! La jeune fille trouvait cela fascinant, surtout depuis qu'elle avait commencé son enseignement. Son père lui apprenait majoritairement à se servir de son corps et de nombreuses armes, afin qu'elle puisse s'adapter facilement à tout type d’adversaire. Elle était couverte de blessures douloureuses chaque jour, et repoussait ses limites pour pouvoir supporter le régime draconien que lui imposait son tuteur. Sa chambre n'était plus un refuge pour elle mais désormais une pièce synonyme de repos, et elle y passait l'ensemble de son temps libre à se reposer et à se préparer pour la suite des exercices.

Ce rythme de vie ne dura que deux ans, jusqu'au jour où elle atteignit ses 12 ans. Elle reçue alors sa première arme : Shigure Kintoki. Ce katana était tout ce qu'il y avait de plus standard, hormis son léger profil courbé qui facilitait sa maniabilité. Asuki s’entraîna alors souvent seule avec son arme, révisant sans arrêt les katas qu'elle avait appris, afin de se familiariser avec la lame. Le reste de son enseignement était concentré sur ses capacités physiques et sa magie, encore indéfinie à cet âge. Pourtant l’acquisition de son épée mis un terme à ses incertitudes : elle prit goût à trancher tout ce qui se trouvait sur son passage (ce qui avait légèrement abîmé une partie des bois de Clover) et elle se surpris à vouloir maîtriser tout type de lames : katana, glaives, sabres, rapières et même des lances ! C'est pourquoi elle se dirigea rapidement vers la Magie de Rééquipement, qui lui permettait de transporter ses armes en permanence. Son père l'aida dans cette tâche, heureux de la voir s'épanouir, même si son amour pour les armes frôlait l'obsession.

Asuki traversa cependant à nouveau une période difficile: la disparition de son cousin la brisa. Elle ne l'avais vu qu'une ou deux fois, pourtant il était un modèle pour elle : si joyeux, intrépide et spécial ! Elle savait qu'elle pouvait toujours compter sur lui et son père. Et elle gardait de très bons souvenirs de son temps avec lui. Elle était très jeune à cette époque, certes, mais elle s'était vraiment amusée avec lui et elle voulait le revoir à tout prix. La jeune adolescente se rassura tout de même : Drake avait 17 ans et savait s'en sortir. De plus ,Asuki était convaincue de sa force : tout deux faisaient parti de la même famille ! Telle qu'elle était, elle ne pouvait que s'exercer d'avantage, espérant être un jour capable de se battre à ses cotés sans être un fardeau pour lui. Résolue, elle se mit à voyager à partir de ses 15 ans, son père n'ayant plus grand chose à lui apprendre. En guise de cadeau d'adieu : sa deuxième arme et première lance, Gae Bolga.

Elle partit donc à l'aventure à travers Fiore, réalisant quelques missions par ici et par là, afin d'obtenir l'argent nécessaire à ses déplacements. Néanmoins, elle se faisait très discrète : elle ne voulait en effet pas se faire remarquer ni par les guildes locales, ni par les habitants. Sa cape lui était bien pratique, lui permettant de se dissimuler dans la masse assez facilement. Lorsqu'on lui demandait ce qu'elle faisait dans sa vie, elle se disait indépendante. Mystérieusement ses interlocuteurs semblaient satisfaits de cette réponse et lassaient l'adolescente tout de noir vêtue vagabonder en paix. Son voyage était plus qu'instructif, elle se faisait un plaisir d'observer l'ensemble des armes qu'elle croisait. Cette expérience et son imagination débordante la poussa à dessiner ses propres armes. Celles-ci étaient tellement farfelues qu'elle ne trouva qu'un seul tailleur qui lui donna une réponse affirmative : celui de son ville natale. C'est ainsi qu'elle retourna chez elle après de nombreuses péripéties, accueillit par son père .Celui-ci était plus qu'ému de la revoir saine et sauve mais surtout grandie de cette aventure. Après la création de sa faux dessinée par ses soins, Crescent Rose, la jeune femme avait posé ses bagages à Clover une nouvelle fois, profitant de chaque instant de sérénité chez le pâtisser du coin, qui était plus qu'heureux du retour de sa plus fidèle cliente.

Cependant, vient le jour où elle apprit le retour de son cher cousin. Bien qu’étant plus jeune que lui, elle se fit comme mission de le retrouver et de le surprendre par sa merveilleuse transformation. Il allait sous peu entendre parler d'elle !