Liliya ou comme ses amis l'appellent -enfin, si elle en avait - Lili est une femme et comme toutes les femmes, elle est quelque peu difficile à comprendre. Certains aspects de sa personnalité sont un tantinet déroutants. C'est pourquoi, pour mieux la discerner, mieux vaut se pencher sur ses traits de caractère les plus frappants.

Commençons par parler de sa paresse. Lili est une grosse feignasse qui déteste remuer son popotin. Moins elle en fait, mieux c'est. D'ailleurs ses activités préférées qui lui permettent de s'épanouir en s'épargnant le moindre effort sont dormir et lire. La rouquine adore dormir parce que ça lui permet de ne penser à rien et se rafraîchir l'esprit. Qui plus est, le sommeil l'aide beaucoup à inventer de nouvelles techniques. Parfois, elle se surprend même à penser au milieu d'un rêve *Mais ça, ça ferait une technique d'enfer*. Ce qui est contradictoire vu que la raison première pour laquelle Liliya aime dormir est le fait que ça l'empêche de penser.
Quant à ce qui la pousse à aimer la lecture, c'est de pouvoir apprendre plein de choses sans lever le petit doigt et justement, elle aime bien apprendre. Huey a un esprit très ouvert et est très curieuse. Elle est toujours prête à vivre des expériences nouvelles. Du moins, si sa fainéantise ne l'en dissuade pas.

Passons au deuxième trait, la gourmandise. Liliya aime la nourriture mais attention, ça ne veut pas dire qu'elle mange beaucoup pour autant. La rousse aime manger pour se faire plaisir et non par besoin. Elle aime goûter pour ressentir telle ou telle saveur ou en découvrir de nouvelles. Elle a un petit faible pour tout ce qui est sucré. En particulier pour le chocolat. Comme la jeune fille n'aime pas trop avoir la bouche sèche, il n'est pas rare de la voir machouiller un chewing-gum ou sucer une sucette/un bonbon.
Etant donné qu'elle adore manger et qu'on est jamais mieux servir que par soi-même, la jeune femme apprécie cuisiner. Elle aime bien aussi le faire pour les autres. Lui dire que ce qu'elle a mitonné est bon lui procure beaucoup de plaisir. Par contre, quand elle cuisine, elle doit après nettoyer son plan de travail, laver la vaisselle et les ustensiles qu'elle a utilisés puis les ranger. Et ça, elle aime moins. C'est pourquoi avant de cuisiner, elle y réfléchit à deux fois parce que la perspective de faire du ménage donc de bouger la rebute et lui pompe le peu d'énergie/motivation dont elle dispose.

Continuons avec le troisième trait; son côté asocial. Non pas que Lili ait une mauvaise opinion du genre humain ni qu'elle n'apprécie pas la compagnie des autres, c'est juste qu'elle a du mal à se comporter en société et à nouer de nouvelles relations. Normalement, ce genre de choses s’apprend pendant l'enfance, lorsque le bambin découvre comment se faire des amis et commence à jouer avec eux. Sauf que la petite rouquine a complétement zappé cette étape. Elle restait la majorité du temps cloîtrée chez-elle à faire la lecture à sa mère malade et à s'occuper d'elle. C'est pourquoi Poil de carotte n'a aucune expérience en ce domaine et qu'elle peut se sentir quelque peu mal à l'aise devant les gens qu'elle ne connait pas ou qu'elle vient de connaître. Ce qui est traduit par un comportement bizarre et un certain mutisme.
Par exemple si un jour vous venez à faire connaissance avec Huey, ne vous attendez pas à ce qu'elle se présente et qu'elle engage la conversation. Elle ne sait pas qu'il est d'usage de se faire connaître et d'essayer de chercher des centres d'intérêt avec l'interlocuteur. Il se peut même qu'elle vous laisse tomber d'un coup alors que visiblement l'interaction sociale n'est pas encore terminée. Il se peut aussi qu'elle regarde ailleurs lorsque vous lui parler. Ne vous découragez pas pour autant! Elle n'est pas en train de vous ignorer, elle est même de tout cœur avec vous. C'est juste que fixer un point trop longtemps la fatigue et qu'elle préfère délocaliser son regard.

Le mieux à faire c'est de lui poser des questions. Si elle sent que vous faites des efforts afin de mieux la connaître, ça lui fera non seulement plaisir mais en plus, ça l'encouragera en faire à son tour en vue de mieux vous connaître vous. Cependant, faites attention, ne lui demandez pas tout ou n'importe-quoi. Si vous lui posez des questions idiotes, il est fort probable qu'elle vous donne une réponse encore plus idiote. C'est d'ailleurs l'une de ces citations préférées "A question conne, réponse sarcastique". Son goût prononcé pour le sarcasme montre qu'elle a un grand sens de l’humour. Néanmoins, ça, vous le découvrirez lorsque vous serez amené à mieux la connaître. Ce qui peut prendre du temps.
Ça montre aussi qu'elle a une certaine intelligence. Même si Liliya ne se trouve pas particulièrement intelligente mais pas idiote non plus. Du moins, pas plus qu'un autre. Ce dont elle est convaincue par contre est qu'elle possède une grande créativité. Les idées fusent dans sa tête et éclatent comme du pop corns au caramel -ses pop corns préférés-. Elle a souvent des idées comiques ce qui fait qu'il n'est pas rare non plus de la voir sourire ou rire toute seule.

Ce qui nous mène à un autre trait de son caractère: l'aspect déjanté. Liliya n'est pas folle à lier.

~en cours

En cours

♠ Techniques ♠

<< C'était magnifique ma chérie. J'ai lu ce livre beaucoup de fois lorsque j'avais ton âge mais ta façon de lire me l'a fait redécouvrir. >>

Liliya sourit. Les compliments de sa mère lui allèrent droit au cœur mais son sourire s'effaça aussitôt lorsqu'elle se rappelait que sa mère n'était plus capable de lire par elle-même depuis des années.

<< Merci, on en commence un autre? >>

<< Et si tu sortais jouer plutôt avec les enfants de ton âge, je suis sûre que vous vous entendrez à merveille ! >>

Cette remarque arracha à Liliya une grimaçe.

<< J'en suis pas si sûre, je crois po pouvoir m'entendre avec des gamins qui m'appellent poil de carottes... >>

Sa mère qui répondait au doux de Lilianne riait. Elle avait un rire chaleureux et mélodieux.

<< Voyons Lili, ça n'a rien de méchant. Ils te taquinent. >>

<< C'est pas ça le problème. Ils me surnomment Poils de carottes alors que j'ai les cheveux rouge écarlate? Non mais ils sont sérieux ? J'ai pas envie d'être amis avec des gens assez cons pour pas faire la différence entre le rouge et l'orange. >>

<< Ah, ah. On ne parle pas de cette façon jeune fille. >> Dit-Lilianne sur un ton sévère, fronçant les sourcils.

<< Pardon, maman. >> répondit la petite fille en baissant la tête.

<< Et comment tu connais ce mot? C'est Papa qui te l'a appris? >>

<< Comment il pourrait? Il est jamais là. >>

<< Liliya! >> S’exclamait la jeune aveugle, l'air outrée.

Liliya croisa ses bras et se mit à bouder. Si son père était un peu plus présent, elle n'aurait pas à s'occuper de sa mère. Elle pourrait alors passer ses journées comme une enfant normale à jouer avec d'autres personnes de son âge. Dieu seul savait combien elle en avait envie. Cependant, elle ne pouvait pas. Elle devait prendre soin de sa mère et ne lui jamais montrer ce qu'elle voulait vraiment pour ne pas la faire culpabiliser. Cette dernière lui demandait de s'approcher. C'est ce que la petite fit. Elle posa sa tête sur les genoux de sa génitrice qui commença à lui caresser sa tête.

<< Ton père travaille dur pour que nous puissions vivre confortablement. Et puis, tu sais bien que mes médicaments coûtent chers alors il lui faut souvent partir loin afin de pouvoir gagner beaucoup d'argent et de subvenir à nos besoins.>>

<< Je sais très bien tout ça. Mais c'est pas une raison pour disparaître pendant 3 mois sans donner de nouvelles! >>

<< Tu as raison. Moi aussi je m'inquiète un peu à son sujet. Mais personne n'est parfait. Si tu te mets à regarder les défauts des autres, tu ne pourrais jamais vivre avec eux. Regarde ses bons côtés. Souviens-toi qu'il t'aime très fort et que c'est tout ce qui compte. Tant qu'il serait vivant, il serait toujours là lorsque tu en auras plus le besoin. Tu comprends ma chérie? >>

Lili roula les yeux. Elle répondit que oui, dans un long soupir, sur un ton partagé entre l'ennui et la mauvaise foi . La mauvaise humeur de sa fille ne lui plu pas alors la jeune malade entreprit de la chasser à coup de chatouilles. La petite rouquine se débatit en vain, criant à sa maman d'arrêter entre deux rire. Elle s'avoua très rapidement vaincue. Sa mère la prit alors dans ses bras, la serra tendrement en lui murmurant des mots remplis d'amour. La petite fille lui rendit son affection en l'embrassant et lui disant qu'elle l'aimait aussi. Puis elle se dérobat à son entreinte pour aller au marché.
Liliya aimait bien aller au marché. A force de passer toutes ses journées à la maison, la moindre petite promenade l'enchantait même s'il s'agissait seulement d'aller au coin de la rue. Cependant, elle ne pouvait jamais flâner longtemps car elle ne devait pas laisser sa mère seule. On ne sait jamais ce qu'il pouvait lui arriver pendant son absence. Cette pensée gâtait toujours son plaisir lorsqu'elle sortait et l'empêcher d'en profiter tellement. C'est pourquoi elle pressa le pas tout en se remémorant se dont elle aurait besoin pour le dîner de ce soir.

Le marché était animé. Les voix fortes des marchands chantaient les mérites de leur marchandise. Les étales étaient remplies de denrées exotiques et de bric-à-brac étranges. Un vendeur et son client s'étaient lancé dans une négociation bruyante. La petite fille slalomait avec aise dans la foule, s'arrêtant de temps en temps devant un stand afin d'achéter tel ou tel ingrédient. Les commerçants la connaissaient bien et étaient très gentils avec elle. Ils lui faisaient des rabais ou lui offraient quelque chose. Ils lui demandaient comment sa mère et elle allaient ainsi que des nouvelles sur son père. Ils insistaient aussi pour qu'elle vienne leur demander de l'aide en cas de besoin et ils terminaient toujours par passer le bonjour à ses parents. Lili souriait et répondait poliment à leur questions. Elle remerciaient les monsieurs de leur gentillesse et de leur dévouement mais elle ne restait jamais longtemps.

Liliya sortit de la boulangerie et marqua une pause pour masser son épaule. Ce qu'elle avait acheté commencer à peser lourd. Elle se demandait ce qu'elle allait faire pour tout ramener à la maison et si quelque aller-retours étaient nécessaires. Alors qu'elle était perdue dans ses pensées, une voix dans son dos la fit sortir de ses calculs.


<< Un coup de main jeune damoiselle? >>

La jeune damoiselle se retourna pour dire qu'elle ne voulait pas d'aide quand elle s'interompit. Le grand homme qui se dressait devant, un petit sachet de friandise à la main avait une chevelure et des yeux de la même couleur qu'elle ainsi qu'une grande épée accrochée au dos. Pas doute, c'était son père.

<< Papa! >> s'exclama la rouquine, folle de joie. Elle était à deux doigts de lui sauter au cou mais elle s'en empêcha. Elle se souvenait que son papa était parti pendant trois mois sans prévenir ni donner un seul signe de vie et que donc, elle était censée être fâchée contre lui. Elle lui tourna le dos et dit sur un ton froid:

<< Oh? Ce n'est que toi...>>

Le paternel se gratta la tête et demanda:

<< Comment ça ce n'est que moi? Tu ne viens pas donner un bisou à ton papa chéri? Je ne t'ai pas manqué? >>

Toujours en lui faisant dos, Lilia répondit que non. Le Papa Chéri comprit que sa fille n'avait toujours pas digéré son abscence imprévue. Cependant, il ne s'inquiéta pas pour son bisou. Il avait un plan.

<< Tu es en colère contre moi? >>

Silence total. Il prit ça pour un oui. Il se mit à jouer avec le sac de friandise.

<< C'est embêtant. Moi qui avait achété tes bonbons préférés spécialement pour nos retrouvailles. >>

Liliya campait sur ses positions. Elle était intéressée par ce qu'il disait ce qui fait qu'elle tendit légérement l'oreille. Elle n'avait pas mal entendu? Il avait parlé de ses bonbons préférés?

<< Je les ai prit spécialement pour toi de la confiserie "Chaudron", tu sais, celle qu'on a visité le jour où on allé à Clover Town. >>

La rouquine s'en souvient même si elle n'avait que 4 ans. Ils avaient emmené Lilianne voir un docteur ou elle ne savait plus quoi. C'était l'une des rares journée qu'elle avait passé avec son père. Ils s'étaient bien amusés et comme ces moments se comptaient sur les doigts d'une main, elle ne l'avait pas oublié.

<< Mais bon, puisque t'es fâchée contre moi, tu n'en veux sûrement pas . >>

Bien sûr qu'elle les voulait! Elle était peut-être fâchée contre lui mais c'était pas une raison pour refuser des bonbons. Il n'y a aucune raison de refuser des bonbons sauf s'ils sont mauvais ou empoisonés. Bien qu'elle en avait envie, Huey fit semblant d'être desintéressée. C'était un piège.

<< Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de ces déliceuses sucreries? Les jeter peut-être? >>

Lili sursauta comme si une décharge électrique l'avait frappée. Elle avait envie de crier " SURTOUT PAS!" et avait tout le mal du monde à se retenir de le faire.

<< Non, ça serait du gâchis. Ces petites friandises sont si bonnes .>>

La petite gourmande était soulagée. Cependant, ce soulagement tourna court.

<< Je ferais mieux de les donner à quelqu'un... >>

Liliya serra fort ses avant-bras. Bien qu'elle mourrait d'envie de scruter autours d'elle afin de s'assurer que ce quelqu'un n'existait pas, elle ne le fit pas. Ca serait admettre sa défaite.

<< Il n'y a que les enfants qui aiment les sucreries et je suis sûr qu'ils n'en voudront pas, je les fais peur. >>

Ca c'est vrai. La carrure de son père en effrayait plus d'un. Lili n'en avait pas peur parce qu'elle savait que malgrè son apparence bourrue, son père était en fait quelqu'un de très gentil qui ne ferait pas de mal à une mouche. Du moins, si la mouche ne lui cherchait pas des ennuies.

<< Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire? >>

La petite rousse aurait bien aimé réclamer ses friandises mais elle n'allait pas lâcher maintenant!

<< Bon, je ne vois qu'une seule solution. Je vais les manger moi-même. >>

Et Il joigna le geste à la parole et ouvra grand la bouche en emettant un "AAAAAh" sonore. C'en fut trop pour Liliya qui se retourna et lui demanda d'arrêter. Elle vit alors son père, les bras croisés, le sachet de friandises encore sellé à la main et un grand sourire triomphant aux lèvres. La petite fille baissa la tête, les joues légèrement rosées. Elle s'est faite avoir comme une bleue.

<< Tu as vraiment cru que j'allais manger tes bonbons? >>

La concernée marmonna quelque chose dans sa barbe que l'homme qui se prénomait de Aaron ne put comprendre. Il lui tendit le sachet tant convoité et lorsque la petite fille allait le reprendre, il l'éloigna. Il se pencha en avant, tapotant sur sa joue droite en disant:

<< Mon bisou d'abord.>>

Bien qu'exaspérée, la petite fille l'embrassa très fort. De toute façon, elle ne pouvait pas restée en colère contre son père indéfinément. Elle devait profiter de sa présence au maximum avant qu'il ne reparte sans prévenir.
Aaron laissa échapper un rire d'aise. Il serra sa fille dans ses bras et la percha sur son épaule puis il se mit à porte les sacs des courses. Liliya devait se sentire coupable de s'être vendue pour quelques bonbons mais elle ne ressentait rien. Peut-être que le goût sucré des caramels effaçait la culpabilité des gens?

<< Comment va ta mère? >>

<< Comme d'hab, aucune amélioration en vue. >>

Un silence de Plomb s'installa. Après quelque secondes qui semblait être des heures, Aaron se retourna, aux aguets.

<< Qu'est-ce qui se passe Papa? >>

Son père ne lui répondit pas. Quelques instants passérent.

<< Rien ma puce. Je me suis imaginé des choses.>>

<< Tu te fais vieux , Papa.>>

<< C'est la vie.>>

<< C'est quand que tu repars?>>

<< Tu es encore fâchée contre moi? Tu es si pressée que ça que de me voir partir? >>

<< Pas du tout. Juste, je te demande pas combien tu restes parce que c'est jamais pour longtemps. >>

Liliya marqua une pause. Elle attendit un moment puis ajouta.

<< Papa, ne pars plus. Reste avec nous à la maison. >>

<< Tu sais bien que ce n'est pas possible ma puce.>>

<< Alors emmène-moi avec toi. >>

<< Je ne peux pas, ta mère ne doit pas rester seule. >>


<< Et moi alors? Je suis seule. >>

<< Mais de quoi tu parles . >>

<< Maman, elle va finir par mourir pas vrai? Je sens que son état empire de jour en jour, les médicaments sont là que pour gagner du temps .>>

<< Bien sûr que non. Ecoute, Liliya, Papa travaille dur pour trouver le remède qui soignera Maman mais ce remède ne court pas les rues alors Papa doit souvent partir loin pendant longtemps pour le chercher. Mais je peux te promettre une chose, la prochaine fois c'est la bonne. Je le trouverai ce remède et je resterai longtemps à la maison. Si longtemps que tu seras obligée de me chasser à coup de balais. Patiente juste encore un tout petit peu. >>

<< Tu dis toujours que la prochaine fois c'est la bonne . >>

<< Cette fois, je te le jure. Je tiendrai ma promesse.>>

<< Promis, juré? >>

<< Promis, juré.>>

<< Juré craché alors? >>

Le trentennaire cracha.

<< Juré craché, croix de bois, crois de fer, si je mens je vais en enfer. >>

Même si elle n'était pas tout à fait sûr qu'il disait la vérité, entendre ses mots la rassura.