Encore du temps est passé. J'ai appris à maîtriser le sabre de Iegara, appris à y enfermer complètement ma famille et modifié certaines des précédentes techniques apprises par ma nièce. Je n'ai pas pu modifier énormément de choses, habituellement, seules les couleurs des techniques ont changées. A ma manière, j'ai réussi à m'imposer dans le monde des guildes, des missions et des maîtres. A Eagle's Claw, peu de membres sont présents, soit en raison de longues missions importantes démocratiquement comme humainement, soit en raison de déserteurs. C'est ainsi que j'appelle les membres qui sont partis de ma guilde lorsque leur ancien maître est mort, désormais, ils ne pourront plus mettre un pied dans mon édifice. Seul mes plus fidèles disciples restent à mes côtés, et pour certains, leur présence en devient presque envahissante. Pour échapper à cette atmosphère pesante, j’ai regardé notre panneau des missions, et j’ai trouvé une proposition plutôt alléchante. Qu’y a-t-il de mal à ce que moi, maître de la guilde d’Eagle’s Claw, je montre l’exemple en acceptant ces propositions ? Dans un but que je voulais se faire passer pour pédagogique mais qui était finalement personnel, j’acceptais une proposition de combat par équipes.
J’ai passer du temps à m’entraîner et à me renseigner sur la demoiselle en détresse Asako. L’entraînement ne mérite-t-il pas un petit contrôle ? Ce combat était pour moi l’occasion rêvée de tester mes capacités, tant magiques que combattantes. De toute façon, moi, maître incontesté de la magie noire, je ne peux perdre face à n’importe qui. Je ne peux me faire piétiner par le premier mage venu. De plus, les anciennes techniques déjà apprises sont, pour certaines, très utiles au combat par équipe. Autant grâce à ma nièce que pour mon génie, je ne peux perdre.

Avec cet état d’esprit, je me rendais à Clover où le point de rendez-vous était supposé être. Je plains les équipiers qui se retrouveront face à moi, le combat sera sûrement des plus rapides… Je ne peux perdre, c’est obligé ! Avec la feuille en main, je me rendais au lieu indiqué. M’attendant à trouver un petit groupe de jeunes mages, j’étais finalement seule à l’extérieur de la ville. Qu’importe, attendre ne me gêne pas, encore qu’il ne faudrait pas non plus exagérer et me faire patienter pendant plus d’une heure. Mon sabre à la poignée noire et rouge sur le dos, placé de manière à pouvoir l’attraper le plus vite possible en cas de besoin, je cherchais un endroit adéquat pour m’asseoir. Finalement, je trouvais un arbre aux feuilles bien présentes. Sous ce soleil chaud, il n’y à rien de mieux. Malgré la saison, la température est encore élevée en ce petit royaume de Fiore. Grimpant à cet arbre, je m’installais sur une branche et attendait l’arrivée de mes compagnons et adversaires.

Arborant une fière capuche, Marvolo s'était avancé vers la ville de Clover. En tant que mage ermite qu'il était, il était passé dans une guilde légale, non loin de là, afin de se saisir d'une mission ; il fallait dire que cela rapporterait l'argent qui lui manquait. Notre homme, avait toute la route à pied, avançant à grandes enjambées, aussi rapidement qu'il le pouvait. Certes, même si cela ne l'enchantait pas, ce combat par équipes avait été la seule mission acceptable qu'il eut trouvé.
Quoiqu'il pouvait dire, il ne pouvait nier l'efficacité de celle-ci qui lui servirait à évaluer ses capacités et à effectuer ses véritables premiers mouvements de combat depuis quelques temps. Il était peut-être un peu rouillé, ses articulations collées. Blague à part, on pouvait voir qu'il se pressait, préférant ne pas arriver en retard.

Peu méfiant, il vit finalement que le point de rendez-vous le faisait s'éloigner de la ville. Ce n'était pas si grave. Après tout, mieux valait éviter de détruire habitations et bâtiments, même si la magie du bonhomme n'était pas réellement des plus destructrices, du moins, c'est ce que l'on pouvait penser en en apprenant la nature.
Il se retrouva alors, là, apparemment seul, ne prenant pas garde et n'essayant même pas d'observer si des personnes étaient arrivées avant lui. Lorgnant sous un arbre, croyant apercevoir quelques bouts d'ombre à travers celles des feuilles, il se douta qu'il s'agissait du léger vent qui, par ce temps trop radieux, n'aérait pas trop. La température était plutôt étouffante, mais il s'y ferait.
Libérant ses cheveux de sa capuche et allumant un énième cigare, il attendait patiemment. Rester bloqué ici ne l'impressionnait. Cela lui changeait de d'habitude, là où ceux qui se mettaient sur sa route se retrouvaient littéralement cloués au sol.