| Sujet: La voix et la voie de l'esclave [PV Solo Adamof] Mer 20 Aoû - 22:31 | |
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Ils étaient fiers. Ils étaient arrogants. Ils étaient sanguinaires. Ils étaient bientôt morts. Ces quatre phrases, tu te les répétais en boucles alors que ton sublime était lacéré avec soin. Ils ne savaient pas qui tu es. Ils ignoraient qu'ils étaient tes jouets. En attendant leur sentence éternelle et immuable, tu t'offrais à tes bourreaux avec une intensité volcanique. Ils t'ont ramassé sur ton radeau porté par l'océan. Ils t'ont trouvé nu ou presque. Tes chevilles et tes bras étaient parés de ces bracelets lourds et incassables. Ils n'ont pas manqué les chaînes pendant à leur extrémité. En l'espace d'une fraction de seconde, tu es devenu l'ensorceleur, l'enchanteur, celui qui s'en même parler avait déjà marqué leur esprit. À peine, tu avais mis les pieds sur le navire que déjà, tu sentais leurs malicieux se délecter de ton corps. Si ce n'avait pas été, toi, si cela avait été autre, il aurait appris avec dégout total et une amertume absolue que l'on pouvait se faire violer seulement avec un regard. Vêtu de ton simple manteau de silence, tu as commencé les hostilités. Armé de ton regard libre, fier, arrogant, tu as tiré le premier. Pour eux, tu étais un bâtard échappé, un esclave déserteur. Tu étais une marchandise mal préparée, alors avant de te remettre sur le marché, ils avaient décidé de t'apprendre, de t'éduquer. Mauvais choix, la vengeance a toujours été un plat qui se mangeait froid.
Une des choses élémentaires qu'apprend un boucher pour vendre des produits de qualité, c'est de malaxer, de travailler avec vigueur et avec conviction sa viande. Alors pour t'arracher un son, un regard, ils t'ont entrainé dans leur danse, une danse sans fin. C'était une véritable pluie de coup. Elle était torrentielle, elle était diluvienne, elle était battante. La monstrueuse a massacré ton corps. Elle savait marquer des pauses avant de reprendre de plus belle . La perverse te battait, te fouettait, te frappait, te cinglait, te flagellait, te giflait, te caressait. Elle t'a transpercé jusqu'à atteindre tes os. C'était leur danse initiatique. Ils étaient fiers, ils étaient arrogants, ils étaient sanguinaires, ils étaient bientôt mort. Quatre notes alors que ton corps était bleu, alors que tes doigts était brisé, alors que de tes pores dégoulinait le sang, alors que tu sentais le fer dans se rependre dans ta bouche. Douce nostalgie qui s'emparait de toi, c'était il y a longtemps tes premières tortures. Douce mélodie bucolique, romantique alors que tu sombrais dans l'inconscient. A chaque fois, tu te réveillais dans un caisson de bois, dans ce liquide aux vertus étranges. A peine tes paupières bougeait qu'une large, grasse et puissante main te tirait pas la tignasse. Serpillère tu étais devenu. Ton corps, tes cheveux étaient employés pour laver le sol quand ce n'était pas ta langue. Silencieux et libre comme toujours, tu perdais connaissance.
Tes gourmands étaient des insatisfaits, ils te voulaient tout entier, pas seulement ta viande, ils voulaient ta liberté. Sauf qu'un jouet n'a jamais eu le droit de demander la liberté de son propriétaire. Sauf que si depuis deux ou trois jours du contenait la furieuse, la douloureuse, la destructrice, la violente, la haineuse, la sanguinaire, l'assoiffée en toi, ce n'était pas pour leurs beaux yeux, c'était parce que sous peu, tu allais arriver à destination. Tes voraces avaient trouvé un nouveau jeu pour te faire gémir, pour te faire pleurer, pour te faire abdiquer. Ils t'ont attaché sur une croix. Alors, leur dernière danse commença. C'est là que ton magnifique fut éventré par ce fouet d'acier brûlant. Le nombre de coups, tu n'en avais aucune idée, tu t'éclipsais souvent avec la douce inconscience. C'était après un bain magique, qu'ils t'ont couronné. Un superbe bijou fait de clous qu'ils serraient et desserraient à leur guise. Le nombre t'était encore inconnu. Alors, après un énième bain, ils t'ont cloué à cette croix, ils t'ont planté cette lance, ils t'ont couronné une énième fois. Alors, une dernière fois le fouet à danser. Inconscient, tu te vidais de ton sang. Le septième jour, ce fut ton jour, ce fut leur mort, c'était le jour de Marcus. Curieusement, après ton bain, tu n'as pas eu le droit à tes attentions particulières, si redondantes, si routinières, si monotones, si usinières. Ils t'ont préparé.
Bien que la viande ne fût pas encore prête, elle était suffisamment aguichante pour un éventuel client. Pour mettre le produit en valeur, ils avaient choisi un joli papier cadeau. S'ils n'avaient pas te briser, il en était de même pour ce tu portais aux chevilles et aux poignets. Ces vestiges d'une soi-disant ancienne vie d'esclave allaient parfaitement bien selon avec cette tenue de gladiateur. Ils avaient estimé que tu pourrais intéresser les adeptes des arènes. Ces magnifiques collisés où s'affrontaient des créatures, des hommes pour satisfaire les désirs de leur maître, pour avoir le droit de respirer. Alors, arriva ton futur propriétaire. Il était déjà un homme mort. Un enfant mort était le plus approprié. Il se nommait TeperPan. Alors que le bateau de ce dernier s'envolait pour les cieux, tu appelas ton arsenal. Tu l'avais caché discrètement caché à bord du bateau de tes négociants. Ils n'avaient pas vu qu'en dessous de ton radeau, tes armes nageaient dans l'eau. Profitant de l'aura de ce dernier, tu libéras la tienne. Celle qui se contenait depuis sept jours. Alors, avant de te rejoindre, ton armement entra en guerre. Le silencieux avait pris un malin plaisir à déchirer chaque centimètre carré de leur peau, briser leurs côtes. Tes billes s'amusaient à rentrer par leur bouche et sortir par leur ou inversement. Une moins d'une minute, tu avais massacré l'équipage sans un bruit. Au passage, tu n'avais pas pu t'empêcher de leur montrer la dernière ton majeur gauche. Pour le première fois depuis sept jours, tu avais décidé de t'exprimer.
"The Marcus Day."
Sur cette note baryton, tu rappelas tes compagnes à toi. Tu les glissas dans le volant. Tu étais prêt. Si tu avais jusqu'à présent voyagé avec des bouchers, là, tu trouvais dans un orphelinat. Tu étais le seul adulte perdu au milieu des enfants, si tenté qu'ils étaient réellement des enfants, mais c'est une autre histoire...Les eaux internationales n'étaient déjà plus visible. Si toi tu t'élevais, les négociants s’enfonçaient dans les profondeurs.
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