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Marcus Adamof - Aria de Brume.
 MessageSujet: Marcus Adamof - Aria de Brume.   Marcus Adamof - Aria de Brume. EmptyMar 11 Mar - 2:19

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Invité


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MARCUS ADAMOF

" C'est une loi : souffrir pour comprendre."





Informations Générales


Identity

Nom : Adamof
Prénoms : Marcus
Âge : 35 ans
Date de Naissance : 4 Décembre
Origines : Bosco


Activité(s) : Président du Haut-Conseil de la Magie
Guilde : /
Statut : Président du Conseil
Surnom : /
Avatar : Basch / Gabranth







Psychologie




~ Je ~

Je suis l'Ordre et la Loi, dans mes mains se trouvent la voix de la société, du peuple, de l'équilibre. Je suis Marcus Adamof et cela devrait vous suffire pour comprendre qui je suis. Un homme droit, de justice et d’inflexibilité, je suis à l'image de ce que je représente, je suis ce que je fais. Discipline est de rigueur, rigueur est mon credo. Tolérance zéro est mon mot d'ordre, pour mes choix, pour mon travail, pour mon quotidien. Aucune erreur, aucun écart, je n'accepte aucun échec, surtout de ma part. Je suis l'ordre, parfaitement ordonné. Parfaitement contrôlé. Totalement millimétré. Rien est laissé au hasard, nulle coïncidence ne sera acceptée.
Je suis droit, juste. Je permets la Justice, j'autorise l'équilibre entre le bien et le mal. Et je punis. Et je récompense. Sans emphase, sans fioriture, sans perte de temps. Directement. D'un geste. Sans désordre, sans pli. Je suis une balance austère, pesant sans cesse, tentant de s'équilibrer, essayant d'évincer le mal.
Je suis le Colonel Adamof, aussi rigoureux dans ma vie que dans les Lois que j'applique.

~ Tu ~

Tu es une ordure. Une sale, dégueulasse, ordure. Tu n'as pas d'âme, ni de voix, ce n'est pas pour rien si tu ne peux pas parler. C'est pour t'empêcher de vomir tes propos acides sur nous ; tes mots sont pourris, comme ton âme, ton corps, du poison pour le peuple, pour nous. Et si désormais tu utilises ta lame pour parler, ce n'est que pour nous trancher, nous amputer. Nous frapper de tes mots. Car tu es une ordure autoritaire. Tu penses être un Dieu sur cette planète, tu fais comme si tu en étais un ; tu agis depuis ton nuage, depuis tes mondes dépourvus de vie civile, et tu crois agir comme il le faut. Pour nous. Pour le peuple. Et il ne faut pas te contredire, jamais. Car si ton visage ne bouge, ta lame le peut, et tu t'énerves si vite. Tu es si impulsif et si direct que cela pourrait en être drôle ! Un vrai jeu que de se moquer de toi, Marco, tu es si extrême que ce serait aisé de te faire perdre tes moyens. Mais ce serait comme parler dans du vide, dans ta putain de Brume.
Tu te crois puissant ? Si ton intransigeance et ta force ont redoré le blason de ton poste qui n'était que symbolique auparavant, tu n'es rien. Car tu n'es qu'une ordure, et ça, tout le monde le sait.

~ Il ~

Il est un enfant, un enfant battu et abandonné ayant grandi une arme à la main. Cet enfant de nos quartier, ce garçon déshérité, qui jouait à se faire rebondir une balle contre un mur, tranquillement, seul, il s'est fait battre. Enfant sans mère, complexant de n'avoir de jupes dans lesquelles se fourrer en cas de problème, de chaleureuse étreinte pour être réconforter, on lui a donné un père avec une bouteille dans une main incapable de le serrer. Alors il jouait dans la rue, tout seul, avec une vieille balle en mousse rongée par le temps et les tacles. Et on le frappait, ce pauvre petit blond, parce qu'il était bizarre et sans Maman. Avec de la fumée qui sortait de la bouche ou des doigts. Il faisait peur. Mais parfois on jouait avec lui. Et parfois ils riaient, et parfois ils se racontaient de mirifiques histoires, et là le gamin souriait.
Cependant il fut seul après son premier traumas. On ne l'aida pas. Il pleura, gratta contre les murs. Pleura encore. Il n'y avait personne pour lui. Alors il erra dans la rue, toujours. Et quand le destin frappa une seconde fois, puis une troisième, il n'y eut toujours personne pour lui. Alors, c'est un enfant sauvage, qui vagabondait dans les rues, fuyant les ombres. Un enfant traumatisé, handicapé, qui se mura dans une amnésie sans faille. Oubliant l'éducation, apprenant par lui-même comment vivre. Un chien sauvage, errant et estropié que l'on tabasse lorsqu'il se couche sur le perron, car il a des puces, voilà ce qu'il était. Désormais, on l'a nourri, on l'a pomponné et il n'a plus la même allure. Mais, au fond, il a toujours la rage, ce chien des rues galeux, prenez garde à sa morsure. Rare et létale.

~ Nous ~

Nous sommes les graines du passé qui ont grandi. Toutes. Logées dans sa gorge, dans ses mains, son ventre et son cerveau. Nous sommes ses névroses et, tel un lierre prolifique, nous entourons sa carcasse et l'étouffons. Nous sommes sa colère, sourde et froide, directe, qu'il ne peut contrôler, qu'il n'arrive à accepter, qu'il veut faire disparaître. Mais il n'y arrivera pas, ce pauvre Marcus, nous sommes trop persistantes et enterrées bien trop profondément. Nous sommes ses souvenirs d'enfance et de jeunesse, de faiblesse. De persécution et de bizutage, d'amputation de doigt et de torture. Nous te faisons dire que "tu fais le nécessaire" avec tes prisonniers et tu penses, nous sommes sûres, que tu détestes ça. Mais au fond, car nous sommes le fond, tu adores ça. Tu jubiles.
Tu contrôles tout. Chaque détail a une importance pour toi. Tout doit être parfait, sans aucun écart, jusqu'au placement parallèle de tes baguettes avant ton repas. Tu contrôles tout, car tu as peur. Nous sommes ta peur, nous sommes ce qui te fait lever le matin aux aurores pour ton sport où tu t'épuises jusqu'à en pleurer. C'est nous qui te forçons à jouer du piano et à détester ce que tu produis, à cauchemarder du claquement de ton doigt en argent sur les touches d'ivoire.
Tu vois, Marco, nous sommes omniprésentes, nous t'étouffons. Tu es vaincu.

~ Vous ~

Vous êtes les désirs enterrés de Marcus. Son terreau fertile, plein de cadavres pourrissant. Vous êtes ses cadavres. Ses ambitions, ses nombreuses et puissantes ambitions. Ses névroses aussi, enfouies profondément dans la terre meuble. Vous êtes des centaines de corps, tués à l'épée.
Vous êtes ces enfants qui ont grandi et qui le reconnaissent maintenant, qui s'inclinent en le voyant et qui ont honte de ce qu'ils ont fait. Et ce petit sourire, cette petite satisfaction, au fond du Colonel, en voyant qu'ils ne sont que de simples ouvriers d'usine. Peut-être qu'il l'a fermera, par vengeance, plus tard. Mais si ces coups l'ont construit tel qu'il est aujourd'hui et que sans eux il ne serait président, il n'empêche qu'aucun crime ne doit rester impuni. Vous êtes ces hommes, morts, qui lui ont coupé ce doigt et l'ont poussé à la haine la plus pur. Son terreau, sur quoi il est construit. Vous êtes ses anciens amis, ces militaires qui l'ont aidé à se venger et qu'il a fait tuer maintenant.
Et vous êtes son désir fou d'éradiquer la violence sur cette terre. D'enliser les guerres. D'évincer la souffrance. Vous êtes son piano, à moitié enseveli dans la tourbe, ses envies de jouer, de chanter, comme lorsqu'il était gamin. Vous êtes, en quelque sorte, le cadavre de son enfant, à jamais décomposé, où ne reste que ce piano et ce ballon. Vous êtes son côté lumineux, à jamais enfoui dans la boue.

~ Ils ~

Ils sont ses visages cachés.
L'enfant spolié. Le militaire bizuté. L'artiste amputé. Ils sont ses mille visages qui le façonnent. Ils sont des masques, des masques brisés qui entaillent sa peau et le blessent, acidifiant son derme et se sang. Le rendant venimeux, malsain. Ses masques sont son armure qui les protège des autres, qu'il fuit. Son silence s'avère une bénédiction, car il est difficile de parler la bouche obstruée. Et puis personne ne le connaît. Son masque de Président, de militaire, froid, discipliné et ferme suffit à la plèbe et aux éparses discussions qu'il a. Et, de toute façon, parmi ses quelques masques, ce-dernier est le seul encore à sa taille et en bon état. Peut-être que, finalement, ce n'en est plus un ?




Test RPG





La pluie couvrait la ville comme un couvercle de plomb, les nuages noirs obstruaient le Soleil, l'onde enlisait les rues. La vie s'était arrêtée, seul le vent respirait à travers les gouttes obliques qui balafraient les vitres. Comme s'il n'y avait plus rien. Temps, suspend ton vol, repose toi sur l'embarcadère et glisse le long de la rivère. Ecoule toi, perd ton regard dans les cieux, jusqu'au vrombissement létal. La cascade. Le retour à la réalité.
Mais seule la plèbe se repose. Seuls les petites gens demeurent paralysés par la pluie, ou qu'importe quelle frasque météorologique. Les autres devaient continuer à travailler, à fourmiller dans les bureaux, à arpenter les pavés sous la pluie battante. A être derrière ces barreaux d'eau, soupirer puis cesser de les regarder. C'est ainsi que lorsque le mage présidant le Conseil de la Haute-Magie vit l'averse cesser, il n'eut comme réaction qu'un simple soupir. Il se leva et ouvrit la fenêtre afin que l'air frais pénètre la pièce. Il s'y accouda un instant, laissant ses cheveux virevolter au vent et rêvant presque d'évasion, puis ne laissa que les longs rideaux aux jeux d'Eole en retournant à son labeur. Marcus s'empara alors d'une plume qu'il enduit d'encre noir afin de parapher d'infinis contrats qui n'attendaient plus que sa signature. Cependant, juste avant d’apposer l'ultime sceau de cire validant les Bulles du Conseil, une main inconnue frappa à la porte du Président.

Il se leva aussitôt. Les genoux collés, le corps droit, le regard planté sur la porte. Elle s'ouvrit bien vite sous l'ordre de sa secrétaire connaissant le rituel ; dans le chambranle, fébrile et vibrant d'enthousiasme, le directeur de la prison lâcha en toute hâte, sans égard envers son plus haut supérieur :

    "Elle a parlé."

Marcus se raidit et un rictus malsain se dessina sur son visage pourtant si impassible. Il hocha la tête et contourna son bureau, s'emparant d'une affiche méticuleusement roulée dans et d'un poignard, délaissant une nouvelle fois l'ennuyeuse administration. Dans sa hâte, Adamof ne prit le temps d'habiller ses mains de ses habituels gants. Le directeur, remarquant la manie oubliée, savoura intérieurement sa victoire en voyant le Président passer devant lui à grandes enjambées, une arme dans ses mains nues et, dès qu'il quitta le bureau, il se cloîtra dans son ombre, une lueur carnassière et victorieuse logée dans ses orbites. Traversant le dédale d'alvéoles administratives à une allure pressée, le directeur ne put que ravaler sa salive pourtant, car la précipitation du Président lui avait empêché de nuancer ses propos. Il glissa ainsi, discrètement :
    "Elle va bientôt révéler des informations importantes. Nous sommes sur la bonne voie."

Au détour d'un corridor, Adamof ferma une porte au nez de son subordonné. Il était d'une inutilité flagrante. Si borné et si fier, à croire que diriger un pénitencier gouverné par la plus grande instance de la société s'avérait noble... Il n'avait aucun poids, juste un nom dans la ruche sorcière. Il devait rester dans les hautes sphères, sans pour autant interférer. S'il avait eu une information de la part de la prisonnière, Marcus l'aurait su avant lui, s'en rendait-il compte ?
Mais, en effet elle avait parlé. Elle entrait sur la pente glissante des mots ; sa première muraille tombée, celle du mutisme le plus profond, il serait maintenant aisé de lui arracher les mots les plus précieux, quitte à les extraire de sa bouche en même temps que ses dents. Cette idée en tête, Marcus ignora le geôlier se levant au garde à vous à son passage, ne récupérant que son trousseau de clefs enchantées. Il monta dans la cellule de sa proie.
Seul à seul. Face à face. Il n'avait attendu que sa première faiblesse pour s'engouffrer dans la fissure de son armure et faire imploser la prétentieuse gamine.

En voyant la porte s'ouvrir, la fameuse prisonnière eut un glapissement de surprise, apeuré, et l'on entendit les chaînes réagir au frémissement de ses membres et à la vaine tentative de se recroqueviller sur elle-même.
Crucifiée, attachée à une roue en bois rougi par son sang, elle baignait dans la pénombre, Ô pauvre petite chose. Quelques haillons brunis par son sérum et sa sueur lui offraient une maigre pudeur, unique pitance offerte à ceux logés dans cette ultime demeure, son visage se cachait derrière sa chevelure blonde, autrefois réputé pour sa beauté et sa brillance, aujourd'hui connue pour ses mèches coupées et échangées entre les gardes. Sa tête se releva et la lueur de défi qui animait son être s'évanouit aussitôt qu'elle le vit.
Marcus Adamof alluma une bougie. Un simple clair-obscur dans la pièce noire. Il passa la flamme devant ses iris céruléens pour voir sa réaction. Impassible créature qui n'arrivait à terrer sa peur derrière ses spasmes. Elle savait. Alors elle cria. Hurla. Plutôt mourir, je ne dirais rien. Mourir. Tuez moi ! Ses mots emplirent la pièce, Marcus fit volte-face. Il posa la bougie sur un guéridon, ignorant le bruit, éclairant un sordide mécanisme qu'il actionna. Ses mots se turent mais sa voix continua. Ses membres s'étirèrent, sa voix monta dans les aiguës.
Alors, le parchemin pris plus tôt, le Président le déroula et le montra à la captive. Dès lors, le silence régna. Une larme roula sur le visage émaciée de la jeune femme. Ce fut au tour du poignard d'aller dans les mains du Président. Il s'approcha. Elle nia, sa tête se secoua, ses yeux se fermèrent. Elle ne voulait pas. Elle ne dira rien.
Elle sentit juste la pointe de la lame effleurer son visage. La proximité avec le Président la révulsa, ses yeux s'ouvrirent, incontrôlés. Sa perle lacrymale glissait le long du poignard et ... fumait. Une étrange vapeur émanait de la lame, un hoquet de stupeur échappa de la gorge de la captive. Le doigt en argent d'Adamof lui caressa le visage, ôta sa tignasse de sa bouche. Elle voulu le mordre, mais sa force lui manquait.

    "Gagnons du temps tout les deux, cracha-t-elle avec une vois d'outre-tombe, jurant avec son hystérie de tantôt, tuez-moi maintenant et finissons-en."

La Brume s'était échappée du poignard, tournait autour de la jeune fille. Le Président, d'un geste, délia la vapeur et la transcenda en volutes. Elle ne pouvait voir, derrière elle, la Brume se mouvoir, se draper d'arcanes, et prendre forme. Marcus s'éloigna, retournant à son morbide guéridon, et ne changea guère d'attitude lorsque qu'un gémissement se fit entendre. La Brume avait posé sa main sur la prisonnière ; elle regarda la forme, maintenant identique à la personne dessinée sur le parchemin. Et la forme, la prolongation filandreuse du poignard, lui parla avec la voix honnie du Président.
    "Alors, dites-moi ce que je veux savoir."

Il y eut le bruissement des engrenages. Le cliquetis des chaînes que l'on tracte. Et le hurlement de peine.
    "Serait-ce ma vision qui te fait geindre, mon amour de prisonnière ?"

La captive ravala sa salive, fuyant du regard la brume, cherchant Adamof reclu dans le clair-obscur.
    "La distance qui nous sépare me ... déchire littéralement.

    "Ordure !"

Elle cracha dans la Brume, mais sa salive ne fit qu'un pathétique Ploc sur le pavé froid. Inutile femme.
    "Je te le promets, lorsque je serais à tes côtés, tu seras beaucoup moins ... tendue."

Et à nouveau le chant des chaînes. Cette fois-ci, elle cracha le morceau et Marcus s'en alla, sans délier ses maillons. Elle hurla.
    "Pour éviter que tu ne me trompes, ma chère, j'ôterai tes entraves que lorsque je serais en face de toi. Pas avant, tu es si encline à la tromperie."

Et la statue de Brume s'évapora.
Marcus s'engouffra dans son bureau, enfila ses gants et fit sonner l'alerte. L'armée, toujours sur le pied de guerre, fut mobilisée en moins d'une heure et se dirigea vers le point nommé plus tôt par la prisonnière avec, en tête, le soldat Adamof.
Des années plus tôt, le Conseil restait cloîtré dans sa tour et ne sa salissait guère les mains, Marcus, grand réformateur, voulait faire comprendre qu'en attaquant l'autorité, on l'attaquait lui. Et sa lame jugeait les coupables, pas la paperasse. On le craignait autant dans les lois qu'il créait que sur la terre qu'il foulait, sa présence étant mauvaise augure.
Armes à la main, impeccablement disciplinés, fiers d'avoir été choisi pour cette mission glorifiante, une centaine de soldats encerclaient un manoir isolés d'une forêt abandonnée. Un son clair de cuivre résonna dans les bois, fit s'envoler les oiseaux. L'armée marcha, en tête le Président. La guilde noire, prise par surprise, lança d'innombrables sorts sans cohérence. Marcus leva la main, son hérault expliqua dans son porte-voix.

    "Au nom de la Loi et du Haut-Conseil de la Magie, votre Guilde est coupable du refus d'obtempérer. Sa dissolution est immédiate. Acceptez votre peine, ou soyez condamné."

Cette dernière sentence fit sourire le Président, elle était tellement à son image.
Réagissant à l'appel aux armes, le chef de la Guilde Illégale sortit en trombe de sa cachette et défia du regard le Président. Ses arcanes déferlèrent mais aucune ne fit mouche. Marcus dégaina son arme en un éclair, tranchant le sol humide dans sa trajectoire, invoquant ainsi la Brume de la pointe de son katana. Un premier coup fut porté au Maître qui s'effondra. Puis la Brume devint fil qui s'enroula autour du méprisable mage. Ligoté comme un incapable gamin, Marcus s'avança, posa son pied sur la joue goûtant le sol du hors-la-loi et, dans un geste empli d'emphase, logea la pointe de son arme contre la nuque du vaincu. Dès lors, son héraut reprit :

    "La fuite est inutile et punissable. Acceptez votre peine, ou soyez condamné."

Un à un, les mages se rendirent à l'armée, battus si facilement.
C'était un beau soleil de Printemps, juste après une averse fraîche. Un arc-en-ciel colorait le ciel, le cortège militaire fit s'exclammer les enfants heureux de sortir de chez eux par un si beau temps. Comme promis, Marcus envoya le maître de la guilde dans la cellule de sa bien-aimée captive et la libérèrent de sa roue. Mais elle était morte depuis longtemps, de souffrance ou de suffocation.






Magie




~ Kiri ~

La Brume n'est que de l'eau. De l'eau mêlé à l'air, à l'éther. Un liquide, lourd, qui vole. Les gouttes tombant en bruine devant le Soleil forme un Soleil, la Brume, elle, réfracte l'étherion pour former ses propres arcs irisés. Mais à qui peut le voir, à qui sait le faire. Marcus sait le faire. Il peut donner vie à la Brume en la tissant de magie. Prisonnier de sa toile, les hommes pourront y voir comme leurs propres reflets, déformés, y entendre des sons, s'enivrer de puissance car elle sera palpable. Quiconque y sera se retrouvera donc plus fort, plus prompt à utiliser ses Dons, mais il faut prendre garde à ne pas s'enivrer et s'aliéné de ce dédale mystique.
Comme tout élémentaliste, Marcus peut altérer, utiliser, jouer, avec la Brume. Décupler sa présence, la rendre solide, pernicieuse, lui faire prendre des formes, lui donner vie... Il peut y donner des propriétés aussi, s'y cacher, en devenir plus rapide, plus fort. Momifier sa lame, son corps, de Brume pour les rendre plus résistant, façonner des êtres, y faire entendre des voix...
Mais comme tout élémentaliste, Marcus ne peut créer sa Brume. Cependant, il ne s'agit que d'eau. Il lui suffit d'eau, pour l'invoquer, d'eau sur sa lame, comme un catalyseur, comme le symbole de cette alchimie, cette transmutation. Il lui faut une arme tranchante, de métal, pour jouer avec la Brume comme un chef d'orchestrer avec la musique.
Vous devez imaginer la Brume comme des multiples rubans sur lesquels naissent des notes, des partitions. Chaque magie serait un ruban de brouillard partant de la lame de Marcus et allant vivre sa vie sans jamais quitter l'arme, certains plus épais, d'autres plus éphémères. S'il doit utiliser une lame pour invoquer ses arcanes, s'il en possède deux (qui ont été préalablement humidifiée pour faire naître la Brume), le Colonel peut lancer simultanément deux sorts, un de chaque main. Tant que l'arme demeure dans sa main, les effets restent actifs, mais une fois désarmé le mage ne peut lancer aucun sort. Et il est aisé d'enlever une arme d'une main n'ayant que quatre doigts...



Techniques





Bebebe - FTRPG
 MessageSujet: Re: Marcus Adamof - Aria de Brume.   Marcus Adamof - Aria de Brume. EmptyMar 11 Mar - 2:20

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Prologue




Il n'y avait pas de sol. Juste le vent. Juste le ciel si lointain, si bleu. Bleu pâle. Et les branches des arbres, qui jouaient avec le vent ; des branches nues, sans feuille mais avec quelques bourgeons et des gros ballons, oui des ballons, de gui. Ils frissonnaient, ils murmuraient, dans le vent, ils filtraient le Soleil, l'adoucissait. Quelques vieilles feuilles, jaunes, volaient en silence et tombaient de manière rotative, tournoyant dans les cieux avant de tomber nul ne savait où. Quelques insectes profitaient des dernières lueurs chaudes de l'Automne, dandinant leurs corps gras sur les branches décharnées.
Marcus se releva, droit à l'accoutumée, ses deux pieds en équilibre sur ce fil maintenu dans le vide. Sans début ni fin, juste perché vers les nuages. Ses bras s'étendirent, ses orteils continuèrent de s'enrouler autour de la corde. Et il fit un premier pas, vers l'arbre, sans se soucier du vide, sans se soucier de rien. Ses cheveux blonds volaient dans le ciel, savouraient la douceur de l'air, de la brise. Le fil ne tremblait pas, son corps restait parfaitement droit, ses bras parallèles au sol si loin en dessous. Alors, un papillon se posa sur sa main. Si léger, si délicat. Ses ailes s'étendirent sur son ongle, formant un regard espiègle de noir et d'ocre. Et son bras pencha, dangereusement, si mortellement, jusqu'à ce qu'un second papillon ne vienne sur son autre main.
L'équilibre fut rétabli. Un sur chaque main, Marcus fit un second pas vers son arbre définitivement trop loin. Et d'autres papillons vinrent sur ses doigts. Des poids sur lourd sur son fil si haut. Il tenta de les faire fuir, agitant ses mains, moulinant dans l'air, mais ils y étaient si accrochés ! Il voulu les écraser, les écrabouiller entre ses doigts ; ils en sortirent comme des anguilles, glissantes, et toujours leurs regards sur leurs ailes, leurs camouflage si terrifiant, fixaient Marcus.

Alors il tomba.
Dans le vide.
Dans le néant.
Les papillons s'envolèrent. Un coussin de brouillard le réceptionna.
Il faisait sombre, il faisait froid. Comme dans un marécage aux arbres tortueux, à l'onde stagnante empoisonnée, aux myriades de puanteurs différentes. Cependant, un piano au loin se mit à jouer de ses notes cristallines. Guidé par la mélodie, Marcus se balada dans les méandres marécageux et boueux, s'embourbant par endroit, fuyant des nuées de moustiques excessivement gros à d'autres.
Et les papillons revinrent sur ses doigts. Il vit alors qu'ils les butinaient peu à peu, qu'ils avaient déjà rongé le bout de ses phalanges. Marcus paniqua, couru, se précipita, tomba. Il voulait les claquer entre ses mains comme de vulgaires mouches, mais ils esquivaient toujours. Il cria, hurla, tout en s'agitant pathétiquement dans la glaise. Un papillon entra dans sa bouche, s'y logea. Marcus étouffa, l'air manqua. Mais il y en avait aucun, de papillons. Partis. Disparus.
Alors il se leva, chercha le piano. Il ne marchait plus, non, il bondissait car le temps lui manquait. Il volait presque ; dans son ombre entraperçue, on pu voir des ailes de papillons jaillirent de son dos et des gouttes de sang, pleuvant de ses dix doigts rongés.

Dans une clairière entourée d'arbre noueux cernés de ténèbres trônait le piano, sans pianiste. Il l'invita à jouer, alors Marcus s'assit sur le tabouret et commença son dernier concerto. Rapidement, le sang couvrit de vermille les touches d'ivoire ; faisant fi de la douleur, le musicien continua à s'émerveiller des notes enivrantes. Même si le piano commençait à se fondre dans le décor, à être dévoré par une brume invisible et oniriquement corrosive, que ses doigts s'émiettaient, que ses phalanges s'effritaient les unes après les autres, il continua à jouer. Car il avait un public, des milliers de regards, seulement des pairs d'yeux, dans l'ombre des arbres, cloîtrés entre les branches, perchés dans l'ombre.

Jusqu'à ce que les papillons sortent des ténèbres et finissent le festin entamé, butinant ses doigts, ses mains, ses bras. Son corps entier.





Le petit ballon de mousse.

Cinq ans






Les enfants jouaient toujours ensemble, ils jouaient parce qu'ils étaient ensemble et non car ils avaient des jouets. L'imagination suffisait, le matériel s'avérait juste un luxe. Il s'amusait d'un rien, de tout, sur le pavé ou le bitume, les sentiers ou les escaliers, un simple bâton en guise d'avatar de puissance, un caillou en forme bizarre pour symboliser l'invulnérabilité. Et personne ne perdait. Quand le chat venait d'être attrapé, on levait son pouce et "si on disait que j'en étais un autre ?", tout simplement.
Les enfants jouaient d'eux-même, pour s'évader, se créer des propres mondes, des propres règles, afin de ne plus subir celles bien trop pragmatiques de leurs environnements. Ils fuyaient avec le sourire sans s'en rendre compte la pauvreté du foyer, la maîtresse acariâtre ayant raté sa vie, le parent déchu de son travail. La puanteur du quartier, ce pays sans frontière devenu monde d'un enfant, ses murs effrités sur lesquels on se blesse, les poubelles qui brûlent chaque nuit pour tenir chaud à ceux qui n'ont de toit, ils en faisaient des œuvres d'art ou des portails symboliques vers une imagination débridée.
Ils n'avaient besoin de rien pour s'amuser, ces enfants, car non seulement il n'avait rien mais, de surcroît, s'amuser leur était vital pour leur santé mentale.

Alors ils jouaient. Dès qu'ils le pouvaient, ils s'enfuyaient. De l'école, de chez eux. Des adultes qui, un sixième sens leurs disaient tacitement, étaient gangrenés par une maladie les ternissant cruellement. Plus de lumière dans le regard de Papa, plus de sourire quand on ramène une bonne note. Eux aussi n'avaient plus rien. Même plus cette imagination.

Mais Papa était ... différent. Certes, il n'était que l'ombre de lui-même, comme la plupart des adultes mais ... Papa était différent. Seul avec son fils, avec Marcus, il avait l'espoir de rendre son enfant parfait, ou plutôt de faire au mieux. Il gagnait de l'argent, avait parfois quelques rares primes, et voulait que son fils en profite. Même s'il y en avait peu.
Ainsi, un jour il lui acheta un petit ballon de mousse. Une sphère molle pour taper du pied dedans, avec ses amis. Pour jouer à la balle, faire des équipes.

Tout fier, l'enfant arriva après l'école avec son ballon, neuf, luisant, sentant encore l'usine. Ils jouèrent tous ensemble à se la lancer. Ils inventèrent des buts, créèrent des règles, la balle offrit un nouveau monde de jeu, une nouvelle façon d'explorer cette amitié. Ils s'épuisèrent, finirent leurs parties assez tard le soir, quand le Soleil commençait à décliner, rentraient ensuite manger chez eux leurs maigres pitance, Marcus gardant fièrement son ballon entre ses mains.
Mais chaque histoire a une fin, celle du ballon demeurant tragique. Une après-midi comme une autre, les enfants jouaient et l'un des marmots demanda à Marcus s'il pouvait lui prêter son ballon. Il refusa. Il s'agissait de son ballon, du sien ; il risquait de l’abîmer, de le détériorer ou, pire, de ne le lui rendre ! Puis, Marcus se rendit compte qu'on ne l'appréciait plus pour ses qualités, ses blagues, ou sa personne, mais pour son ballon. On l'invitait pour pouvoir jouer avec le ballon, pas avec lui.

Il ne ressemblait déjà plus à rien tellement il était usé, tellement on s'en était servi. Des morceaux de mousse manquaient, les marques noires s'étaient ternies, il n'y avait que des traces de semelle, de sable et de bitume qui le décoraient. Un jour où Marcus refusa de prêter le ballon, par volonté d'être remarqué par ses amis, un grand le lui arracha des mains. Tenta du moins car, au final, il n'eut que des poignées éventrées de la balle, des amas de mousses inutiles détruisant définitivement sa forme sphérique. Le grand s'en alla et ne lâcha qu'un "T'es content" au gamin désabusé, au pauvre Marcus ayant perdu l'objet qui lui permettait d'exister dans le regard de ses congénères.

Quelques mois plus tard, l'incident oublié dans la tête de ces enfants, il s'avéra que le petit frère du "Grand" reçu à son tour un présent. Pour son anniversaire, ses six ans. Une petite boîte à musique dotée d'une manivelle, en la tournant une délicate mélopée s'échappait de l'engin finement décoré. Beaucoup d'enfants voulaient l'écouter. A l'école, le petit ramenait sa boîte et une foule s’agglutinait autour de lui lorsqu'il faisait vibrer les cordes musicales de son engin en fer blanc. C'était la nouvelle attraction.
Le petit et Marcus n'habitait pas très loin et, souvent, ils rentraient ensemble le soir. C'est ainsi qu'il demanda innocemment s'il pouvait en jouer, s'il pouvait avoir le privilège de tourner la manivelle. Il le refusa à Marcus. Alors, le souvenir du ballon en mousse revint et il lui arracha des mains l'objet convoité et s'émerveilla de la musique qui glissait d'entre ses doigts. Le petit s'énerva, le grand frère arriva et, sous la menace et la peur de se faire battre, Marcus lança farouchement la boîte sur la tête de son ami. Sur sa tempe. Il fut sonné et il saigna. On le traita de fou, alors il s'enfuit dans le dédale tortueux des ruelles de la basse ville. Le grand frère le chercha, voulant venger son frangin et lui donner une bonne leçon, mais un brouillard l'empêcha de trouver Marcus qui se réfugia chez lui avec l'image du sang et de la colère.






Le Piano.

Sept ans



Papa avait retenu la leçon. Papa n'offrit plus rien à son enfant, voyant qu'il s'agissait de source de discorde. Son échec, il le vit dans les yeux rougis du gamin, dans la peur de son regard et de l'agression subie. Mais, Papa était un homme voulant que son enfant en soit un autre. Alors il lâcha, il déclara et marqua à vif l'âme de Marcus : "C'est comme ça qu'on devient fort."
Et il devint fort par la suite. Sauf le père, qui se réfugia dans sa culpabilité, qui s'offrit des œillères pour ne pas voir la déchéance de son enfant. Il n'était pas rejeté des siens, ni maltraité parfois, non, le petit Marcus était taciturne et solitaire. Car c'était un artiste. Oui, Papa avait retenu cela, son enfant aimait la musique, la boîte à musique, le piano. Gradation mentale, obsession irréalisable, il se berna que son fils aimait cela. La musique, le piano en particulier. Il ne se doutait qu'excepté la petite boîte qui avait été source de conflit, et qu'il honnissait désormais, Marcus ne connaissait l'existence du piano que grâce aux images de l'école. P comme Piano.
Car Papa voyait trouble dans cette période, il voyait encore son fils, le chérissait encore du mieux qu'il le pouvait, mais sa silhouette se déformait, se floutait. Presque, devenait plus lointaine. Car il grandissait, petit à petit, l'enfant devenait pré-ado. Et il devait faire vite, s'il voulait lui offrir un piano. "Au moins, disait-il à ses amis, un piano ne se partage pas, il n'y aura pas les mêmes problèmes qu'avec le ballon. Maudit ballon..." Et il grommelait. Et il râlait. Et parfois, il se perdait dans des sentiers oniriques, aux mélopées enchanteresses, aux idylles merveilleuses, toujours sur un envoûtant air de piano, joué par son fils adorant cet instrument. Mais Papa n'en parlait jamais à Marcus, il voulait lui faire une surprise, une magnifique surprise, il n'en parlait qu'à ses amis, à ses amantes. A toutes ces créatures commençant par un A, A comme Alcool.

Un jour, au détour d'un bauge sordide et sombre, où chaque ouvrier venait noyer son salaire et ses chagrins dans la vinasse frelatée, l'espoir tomba dans les mains du mauvais faiseur de rêve. Papa, trop désespérer pour discerner quoi que ce soit, trop embrumé pour refuser les miracles, écouta ce faiseur de rêve. Il lui promit monts et merveilles, une somme avancée, un prêt sans intérêt, de l'argent par pure bonté presque.
Papa accepta et le piano arriva.

Il y eut une chose assez étrange, une coïncidence miraculeuse dans l'appartement miteux, poussiéreux et sans lumière de Marcus. Si Papa restait focalisé sur l'envie soudaine et vindicative de voler une boîte à musique à un gamin pour entendre les quelques notes cristallines échappant de la boîte, montrant de la sorte un besoin et un goût irrépressible pour la musique, Marcus avait imprimé le souvenir bienheureux de la musique, du sourire sur ses lèvres en agitant la manivelle, juste avant la fuite, cette victoire en musique. Ce triomphe !
Il accueillit donc le piano à la perfection.

Nul n'avait remarqué que, auparavant, durant les discours monocordes des institutrices, Marcus s'ennuyait. Personne ne voyait qu'il excellait en algèbre, qu'il comprenait parfaitement la mécanique de la logique physique. Alors, il jouait. Il jouait avec les objets, en cachette, dans le brouhaha. D'un rien, il faisait un bruit, d'un bruit il créait un rythme. Et l'enfant s'imaginait des orchestres, sans instrument, frottait le bois de sa plume, claquait de sa langue, roulant une bille sous son pied. Des bruissements, des murmures, à peines audibles qui enivraient son imaginaire.
On aurait pu voir un esprit à l'organisation débordante, capable grâce à une réflexion mathématique instinctive de fabriquer de toute pièce une mélodie. Il aurait juste fallu l'exploiter, le pousser à s'évader dans ce monde de musique.

Et le piano arriva.
Sans qu'il ne s'en rende compte, l'enfant l'apprécia, l'aima. Presque plus que sa propre vie. Il y passa du temps, des heures, s'y cloîtra presque. Sa vie n'était qu'ivoire, parfois touche noire, parfois pédale ; ses lectures ne s'écrivaient que sur des portées qu'il empruntait au conservatoire, ses rencontres ne s'effectuaient qu'avec des vieux émerveillées de son talent.
On le disait génial, on le disait virtuose, et les anciens professeurs lassés d'enseignés de banals solfèges à d'incapables enfants du quartier, choyèrent ce gamin sorti de nulle part.
Il chanta, ensuite, instinctivement, ornant ses notes d'une voix délétère mais grave. On ne l'enchanta autant sur ses talents mais, bien vite, on l'imagina choriste d'un groupe de chanteurs prodiges, puis castrat d'un opéra royal, à la voix si bien perchée qu'elle en ferait pleurer les nuages et les étoiles.

Marcus continua d'oublier l'école et ses amis mais par un miracle que peu n'expliquèrent, il arriva à se concentrer sur ses cours. Peut-être que la musique structurait mieux son esprit, l'occupait, et s'il ne devint le premier de la classe, ses enseignants remarquèrent ses talents mathématiques, sa rigueur et sa discipline mentale. Il était cartésien, droit, persévérant, et c'est pour cela qu'il gagnait l'estime des ses précepteurs improvisés de musique.

Cependant, le vendeur de rêve n'en était pas un, l'âge d'or sombra en cauchemar.
Marcus, enfant à l'innocence déjà entachée, remarqua les absences de son père. Ses arrivées nocturnes tonitruantes, son aura nauséabonde, ses propos cacophoniques ne le laissèrent de marbre. Et l'enfant mena l'enquête, car il savait que quelque chose n'allait. Il savait qu'un piano, ici, était rare.
Papa travaillait à l'usine, du matin au soir avec une unique pause pour regagner ses forces et continuer à être productif. Papa partait donc tôt et rentrait tard, mais après le travail il allait ailleurs. Chaque soir, un endroit différent, chaque soir, une tête plus sombre. Et finalement, il donnait un peu d'argent à un monsieur, grand, comme une statue et froid, comme un cadavre. Puis, Papa s'enfuyait retrouver son Ami Alcool. Marcus était assez avili pour savoir qui était ce-dernier.
Le soir où tout changea fut celui où papa fut frappé par la statue-cadavre. Il tomba sur le sol, une de ses dents s'envola et il couina. Sans se relever. L'enfant s'énerva, son sang ne fit qu'un tour et il chargea le colosse. Dans une arène de brume perdue dans un dédale de sordides ruelles, Marcus fit mouliner ses bras, en vain, contre le vendeur de rêves. Il lui demanda juste, entre d'inutiles coups de poing, de ne plus frapper son père, de ne plus trop le faire travailler.

Et là, le vendeur de rêve accepta. Après tout, Papa avait demandé de l'argent pour son piano, à lui, ce devait donc être à lui de le rembourser. Et ce fut au tour de Marcus d'accepter ce pacte. Bien entendu, le Vendeur demanda des sommes exorbitantes à Marcus que seul le travail de la famille entière pouvait rembourser et, de surcroît, il menaça le père de blesser son fils. Alors les deux travaillèrent d'arrache-pied. Marcus, le soir, faisait des courses. Il vagabondait dans le labyrinthe de ce pays en déchéance, livrait des colis à des gens toujours plus louches, sans savoir qui ils étaient ni ce qu'il y avait à l'intérieur. Il tombait dans des impasses sordides, contemplait d'horribles spectacles, entendait parfois d'immondes cris, mais faisait toujours implacablement son travail.
Malgré la menace, Papa désespéré et fatigué, faiblissait.

Pour augmenter sa productivité, on exécuta la menace. D'un coup de couteau, net et franc, l'index droit de Marcus vola.




La Fugue.

Onze ans




Le cri de douleur du gamin se prolongea en point d'orgue dans son âme. Encore, toujours, des jours entiers, d'infinies nuits. Il hurla. Et sa haine, apaisée par la musique, s'amplifia suite à son absence. Il voulut jouer du piano mais, avec un doigt en moins, Marcus fut contraint d'abandonner. Son instrument se couvrit de poussière, son estomac d'acide. Et son regard s'emplit de ténèbres. Il dût, rapidement, expliquer ce qui s'était passé, pourquoi son doigt s'était coupé.
Bien sûr il inventa.
Bien sûr Il mentit.
Et se cloîtra dans le silence, le refus d'en parler. Et l'abnégation.

Puisqu'il n'avait plus ses cours de piano, il pouvait travailler pour le rembourser, encore. Et justifier les intérêts. On continua à l'exploiter, à le menacer de faire pire. D'autant plus que, jours après jours, Papa s'enterrait dans sa déchéance, dans son échec. Il ne pouvait regarder son fils, ni son propre reflet, alors il s'aveuglait. Et laissait son fils s'échapper.
Tout ce qui lui restait demeurait dans sa voix, sa voix fluette prête à périr lors de son adolescence, approchant à dangereux pas. Il allait muer, et perdre son divin filet. Mais peu importait, ses anciens professeurs l'appréciait toujours, avait pitié de lui aussi, de son accident, son coup du sort qui privait le monde d'un virtuose, et le laissait chanter en l'accompagnant d'une simple mélodie.
Le reste du temps, il guettait les forces de l'ordre dans des endroits dangereux, fuyait ces dernières lorsqu'il ne les avait pas remarqué, continuait d'échanger colis contre liasses de billets, travaillait dans l'ombre, pour l'Ombre. Des mots étranges, lourds de sens, tombaient dans son oreille. Esclavage, trafic. Bien évidement, l'enfant des rues qu'il était connaissait la signification de ces mots ; il en avait peur, terriblement peur. Ces ténèbres tentaculaires qui envahissaient son pays, qu'il fuyait et desquelles, grâce à son père, il avait pu en réchapper, il travaillait pour eux. Ce mot, peut-être était le pire. Travailler. Maçon de l'entreprise de l'esclavage, ouvrier du chantier du trafic, instrument de la destruction de son pays, Marcus chercha un moyen de se rebeller.

En filigrane, il demanda de l'aide à son père qui se perdit dans des brumes enivrées, discrètement il récolta des informations aux têtes pensantes qu'il connaissait. Mais, au fil des mois, son exploitation était telle qu'il ne pouvait réfléchir à un plan.
Par chance, l'enfant n'eut à se rebeller. Un soir, un premier et unique soir, Papa n'alla pas faire les tâches que lui demandait l'Ombre. On lui annonça alors que le menace sur son fils n'avait pas cessé, que si Papa refusait d'obtempérer, Marcus en subirait les frais. Trop ivre, sans doute, ou du moins faut-il l'espérer, Papa déclara qu'après avoir pris son doigt, on ne pouvait plus rien faire à son enfant.

On lui ôta sa voix dans la plus odieuse des tortures.
Avant même qu'il ne puisse muer, on le rendit muet.

Sa voix n'était perdue, certes, Marcus pouvait émettre des bruits, des sons, mais demeurait incapable de les moduler. Lorsqu'il hurlait, lorsqu'il riait ou pleurait, le même mugissement gutturale vomissait de sa gorge. Sordide, malade, infâme.

Lorsque Papa vit le spectacle de son fils, sa destruction et son incapacité à parler, il pleura. Il se noya dans son échec, celui de son fils, celui de cette mère qui s'est bien vite enfuie. Il vit l'affliction de son enfant mais sa propre peine l'empêcha de consoler l'inconsolable.
Alors, dans une souffrance inouïe, Marcus décida de s'enfuir. De ne plus jamais voir son monde. Sa décision ne fut consciente, mais ses gestes oui. Il prit de maigres affaires, le minimum, et l'enfant marcha. Couru. Et le père ne bougea pas, ne fit que tomber à genoux, incapable de le retenir, n'essayant même pas.

Chaque jour, il courut. Ses jambes lui faisaient mal, n'arrivaient plus à les porter, mais il se forçait. Les images revenaient, de ce Vendeur de Rêve lui volant sa voix. Dès lors, il accélérait. Durant des jours, il courut, comme un animal sauvage fuyant une apocalypse. Survivant à l'instinct, dormant il ne savait où, il ne gardait en mémoire que ce Vendeur. Et pour oublier la douleur, il tentait de l'effacer de ses souvenirs. A chaque fois, il dérapait. Le ballon s'effaça, la boîte à musique se gomma, ses amis devinrent invisibles. Il n'y avait que le Vendeur. Avant, plus rien existait. Pas même cette Brume qui venait quand ses émotions étaient trop fortes, pas même ces portées pleines de tâches d'encre, encore moins ces poèmes qu'il chantait. Plus rien, juste le néant et le Vendeur.

Les mois passèrent, les mois défilèrent, à force de marche, de vols à l'étalage et nuit à la belle étoile, Marcus fut guidé par les récits de son passé. Comme une étoile du Berger, unique lumière dans la nuit, l'enfant avança. Son inconscience lui fit emprunter des chemins jusqu'à un royaume en particulier. Celui où les gens souriaient, celui où l'on respirait la joie, nommé sans cesse par ses anciens précepteurs : Fiore. Lui-même ne savait pas où aller, il voulait juste quitter son pays. Il ne réfléchissait pas, il avançait. Son âme l'avait quitté, son corps n'était plus qu'une entité mécanique. Il respirait, faisait un pas après l'autre, hurlait l'alarme de la faim ou de la soif. Et c'est tout.
Un vulgaire animal.
Mais il ne souffrait plus que du froid et de la faim. Rien en comparaison à son passé. Alors, il était heureux et ne réclamait rien de plus.

Le temps avança et il resta dans ce Royaume. Parfois, on lui parlait. Il beuglait alors, rugissait, mais ne pouvait guère plus communiquer. Si ses interlocuteurs de la rue demeuraient, Marcus détalait. Ainsi, il changea souvent d'endroit. Parfois, des âmes charitables l'emportait de force dans des établissements où on le lavait, le nourrissait. Là, il volait quelques haillons et s'enfuyait encore ; l'adulte précoce avait encore trop peur qu'on lui pose des questions. Animal errant, il ne pouvait communiquer. Sans voix pour parler, sans main pour écrire, il discutait par la morsure et les coups, il marquait son territoire par sa présence et non ses propriétés. Loup solitaire qui hurlait à la Lune, il oublia les normes de la société, de la bienséance. Plus il grandissait, plus il se repliait sur lui, âme maudite et pourrie par son passé. Il ne se lavait pas. Ne vivait. Survivait, seulement.
Parfois, on le prenait sur le fait d'un vol. Des fois, il mendiait pour acheter décemment une maigre pitance mais savait-il, au fond, ce qu'était encore l'argent ? C'était à peine s'il pouvait se remémorer son prénom. Généralement, il fuyait les milices, les semait dans les dédales de ruelle, s'engouffrait dans les égouts. Véritable rat des villes, nul ne pouvait s'emparer de lui. Juste, dès qu'il se faisait remarquer, il fuyait. Contrairement aux autres sans-le-sou qui formaient une communauté de cafards et gangrenaient les artères insalubres de la ville, Marcus restait fidèle à sa solitude salvatrice.

Pendant cinq ans il ne fut plus humain, simplement animal.





La Baïonnette.

Seize ans



Fiore resplendissait de son ciel hivernal. D'un bleu froid, létal. Les arbres, nus et décharnés, s'ornaient de stalactites de glace, mordant l'air d'un gel considérable ; les vitres se couvraient de cristaux de givre tandis qu'une bise engourdissait chaque membre mal couvert. Dans un contexte comme celui-ci, dans un des mois des plus froids que Fiore n'ait jamais connu, Marcus n'avait toujours de logis, s'habillait uniquement de guenilles et arpentait les rues à la recherche d'un baril métallique gorgé de flammes.
La faim le rongeait. Ses os sortaient de sa peau, elle-même couverte d'engelures, d'hématomes et de plaies ; un duvet couvrait son visage et ses cheveux, hirsutes et sales, venaient d'être coupés avec un couteau trouvé dans une poubelle. Ils avaient été mouillés quelques jours plus tôt, et l'eau s'était cristallisée dans sa chevelure abandonnée.

Il vagabondait à la recherche d'une antre, d'un refuge délaissé, ou d'une miche de pain pouvant être subtilisée. Dans l'ombre, les gens le fuyaient du regard, lui la créature famélique des rues.

Ce fut au moment où sa main osseuse s'empara d'un fruit sur un étal qu'une étreinte stoppa le mouvement. Un être, grand, fort, bedonnant et imbu de lui, l'arrêta net. Vol sur la voie publique. Trop rachitique et débile pour s'enfuir, Marcus se laissa faire, se laissa emporter et fut ainsi emprisonné. Il eut un toit, de l'eau pour s'hydrater et se laver, un pain rassi pour remplir son estomac. Ce n'était la première fois mais, auparavant, trop jeune, on le laissait partir. Il expliquait, en essayant d'écrire de sa main amputée, qu'il traînait, qu'il avait perdu ses tuteurs dans la foule, mais qu'il savait où les retrouver. Là, c'était plus dur, là, on ne voyait en lui son innocence. On voyait juste un jeune scélérat, une racaille de bas étage, un être violent et voleur qui polluait les quartiers du royaume. Alors, après deux jours derrière les barreaux on lui proposa :

La maison de redressement ou l'armée.

Il choisit la seconde solution.

On lui coupa les cheveux. On le lava. On l'habilla. On le frappa. Et il fut envoyé, lui parmi tant d'autres de son âge, dans une caserne loin de tout, avec comme seule instruction de respecter la discipline. On lui offrit un lit et un toit, des draps et du gruau, des gens qui ne le fuyait ou ne l'agressait. On réorganisa sa vie. Du moins, tenta. Il n'était plus humain, simplement animal ; sans parler, sans communiquer et sans empathie on commença à l'apprivoiser. La nourriture, tout simplement, aida. Ensuite l'alcool, entre les camarades d'infortunes et les souvenirs communs des sanctions disciplinaires. Puis on dressa l'animal. Comme un chien, on arrivait à le faire asseoir, à le faire taire ; à devenir un parfait chasseur. Et finalement ses crocs redevinrent dents, ses griffes ongles, que l'on continuait d'acérer et d'aiguiser, un humain parfait pour guerroyer.

L'armée, de par sa rigueur, balaya le chaos dans son esprit et fit ressortir son esprit méticuleux, puis lui donna un but. Simple et efficace, par l'effort l'âme de Marcus fut occupée. Il oublia la misère, oublia son passé, et apprécia le présent. La survie n'existait plus, l'armée venait de lui offrir la Vie.
Ranimé, le jeune homme donna toute ses tripes pour l'armée. Car il savait qu'il n'avait que cette chance ; contrairement aux autres rebelles présents avec lui, il vit un espoir d'une carrière là. On lui donnait de l'argent chaque mois pour s’entraîner, pour s'améliorer physiquement. Il se redressa, écouta et fit ce qu'on voulait de lui. Petit soldat de plomb sur une étagère, brillant plus que les autres.
Au bout de quelques mois, il ne se reconnut plus dans le miroir. Son visage émacié s'était gonflé, la maigreur ne le caractérisait plus. Son corps frêle s'était durci, il n'avait plus la peau sur les os. Alors il continua. Malgré son mutisme et sa main amputée, il se fit remarquer dans sa caserne. Jusqu'à sa majorité il s'entraîna, lui et les autres rebelles de la société. Dans cette caserne recluse de Fiore, et le jour de ses dix-huit années, on le félicita pour sa bravoure, sa rigueur, et sa progression exemplaire. Et on lui demanda s'il voulait rejoindre l'armée régulière, car il avait purgé sa peine ; naturellement il accepta.

Dans sa nouvelle garnison, le sergent-instructeur remarqua Marcus et le compara à un diamant brut, ayant juste besoin d'être taillé. Par égoïsme et ambition, il voulait que l'évolution du petit soldat lui soit appropriée, il désirait aussi que ce futur diamant lui soit dévoué. Il devait l'acheter pour l'avoir. Alors il lui offrit un doigt. En métal, mécanique, qui remplaça son index coupé depuis si longtemps.



La Trompette.

Dix-huit ans


On s'impatientait à Crocus. Dans le bureaux des officiers, l'effervescence régnait. Il y a peu encore, les mages avait détruit une partie d'une ville voisine, prétextant un combat contre un démon, et le Capitaine envoyé pour régler l'affaire avait été enseveli sous des ruines improvisées. Nullement mort mais handicapé à vie, sa retraite anticipée l'empêchait de croiser une nouvelle fois les recrues infernales de Fairy Tail.
Les vétérans attendaient donc avec impatience l'arrivée de son remplaçant, un Capitaine que l'on venait de nommer et que l'on avait muté depuis une petite ville.

Dans l'armée du Roi, tous détestait les guildes, les mages et le Conseil inutile, qui n'arrivait à gérer les siens. Généralement, l'armée du Conseil tentait de résoudre les problèmes dus à la magie mais, exceptionnellement, ce fut l'armée régulière qui essuya la puissance des mages. On parlait donc, autour de vins et spiritueux, des méfaits de la magie sur l'humain, et sur les villes aussi ; on racontait les exploits des mages, les décombres qu'ils laissaient et les heures à tout réparer. Car l'armée du Roi aidait à reconstruire les villes après les déferlantes de magie, de démons, de destruction. On différenciait les tailles des cratères créés par les explosions de feu, on s'émerveillait des émanations mystiques qui demeuraient encore parfois, on riait -jaune- des surprises laissés par les mages dans les gravas, dont une qui avait défiguré le plus vieux de l'assemblée, le Général. Des bruits de pas métallique résonnèrent dans le corridor voisin, le tintement des verres cessa, les murmures s'étouffèrent. On frappa trois fois à la porte.

L'encadrement de la porte s'ouvrit, apparu alors deux hommes. En armure, prêt au combat, mais d'apparat tout de même. Le jeune, le messager sans doute, était blond, grand, au visage d'acier et au regard froid. Une cicatrice balafrait son visage et l'on entendant ses dents grincer tant il serrait sa mâchoire. Ses épaules, carrées et droites, encadraient clairement son vis-à-vis, toute sa musculature et sa prestance enrobaient le plus petit. Plus petit, mais plus âgé, proche de la quarantaine, un regard sournois et analytique, des mains fébriles et caleuses, robustes. Ce fut ce-dernier qui parla, et qui présenta le gamin comme étant le nouvel officier.
Alors que tous s'étaient dressés au garde-à-vous, une vague de frisson parcouru le mur humain. Etait-ce une blague ? Un gamin à un si haut grade ? Le général s'avança et expliqua son désarroi, le plus âgé répondu à la place du blond. En plus, on envoyait un muet !

L'émissaire s'en alla, Marcus s'installa à sa future place, s'empara d'un verre et le sirota. Naquit alors entre ses mains une Brume qui se mit à parler, à le présenter et à s'introduire comme étant un Mage. On tapa du poing sur la table, on râla, on claqua même une porte en signe d'hostilité ! Qu'il aille rejoindre l'armée du Conseil s'il savait jouer avec de la vapeur, mais pas la vraie armée, celle du Roi.
Face à un tel désapropos, Marcus n'eut qu'à faire ses preuves. D'abord, ses talents de militaire, ses atouts sportifs et ses attributs physiques, sa manière de se battre, de survivre à l'effort intense. Puis, ses capacités à diriger, surtout sans voix. Là, il laissa perplexe les autres officiers ; bien vite, on l'appela l'Alpha. Leader d'une meute, à la force d'un loup, il n'y avait plus aucun doute, il avait sa place parmi les officiers. Puis, il prouva ses talents de stratège, de chef. Aux initiatives innovantes, il améliora la caserne à laquelle il était affecté ; ses réformes novatrices bouleversaient les idées conservatrices des vétérans bien assis dans leurs sièges confortables. Tout les matins, Marcus s’entraînait avec les simples soldats, courrait et soulevait des poids avec eux. En plus d'apporter d'excellents résultats aux hautes-sphères de l'armée, il se faisait apprécier des plus bas, gagnant ainsi le soutien de chacun.

Lors des soirées mondaines, où les hauts fonctionnaires de l'état étaient invités, Marcus, en jeune prodige, s'y fit un nom. En habit militaire, souvent, il s'installait devant le piano et berçait la salle d'une douce mélopée ; dès lors, les femmes en robe cocktail l'admiraient, les hommes l'enviaient et, finalement, adoucies par le velours des gants, les mains applaudissaient le Capitaine Adamof.
Puisqu'il ne parlait peu, on lui posait des questions ; où il avait appris le piano, s'il avait des origines militaires pour gravir les échelons si vite. Il répondait toujours de manière évasive et mystérieuse.

D'autres fois, il se retrouvait avec un groupe de militaires de son âge, de simples soldats ou de jeunes gradés. L'ambiance s'avérait différente, radicalement différente ; axée sur la fête, l'alcool et les jolies filles, ils écumaient les bars la bave aux lèvres, retournaient les salles et les demoiselles puis rentraient dans la caserne, le regard ravagé par l'éthanol avec, toujours, un membre du groupe manquant à l'appel. Ivre mort ou pris dans les filets des attributs féminins. Fouteurs de bordel hors pair, buveurs invétérés et dragueurs forcenés, un soir ils s'étaient renommés "les Sakémuraï", en hommage à leurs longs katanas.
Les Sakémurais, grâce à ce talent qu'a l'alcool pour délier les langues (et même celles des muets), connaissaient plus ou moins les origines de Marcus, l'histoire de son père alcoolique et esseulé, de ce piano si maudit qui avait ruiné sa vie, de cette mafia qu'il connaissait désormais mieux. Et sous l'alcool, ils s'étaient jurés, lien avec le sang ce serment, de venger Marcus. Durant leurs persmissions suivantes, ils le firent. Tous s'armèrent discrètement mais lourdement, tous trinquèrent une dernière fois et tous se rendirent en Bosco. Il n'avait que peu de temps pour trouver le vendeur de rêve détesté du Capitaine et n'avait élaboré aucune stratégie. Alors ils coupèrent des têtes et agitèrent de la fumée pour attirer les gros poissons. Avec toujours une bouteille à la main pour se donner un peu plus de courage. Et il vint, ce Vendeur de Rêve. Il vit le doigt coupé de Marcus, sa voix absente, sa Brume malsaine. Puis la mort lui ouvrir les artères.
Les Sakémurais se volatilisèrent ensuite.

Des années plus tard, lorsque l'on pensait à réformer le Conseil de la magie, dans l'ombre de la société, les différents assassins furent, les uns après les autres, effacés du monde. D'une manière unique pour chacun. La mort, l'emprisonnement, la mutation à l'autre bout du monde, n'importe quoi pour dissoudre définitivement les Sakémurais.



Le Hochet.

Vingt-quatre ans



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Le Sabre.




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Le Sceau de Cire brisé.




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Epilogue.




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Bebebe - FTRPG
 MessageSujet: Re: Marcus Adamof - Aria de Brume.   Marcus Adamof - Aria de Brume. EmptyVen 14 Mar - 13:04

[PNJ] Sheen
[PNJ] Sheen

PNJ

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Bonjour,

Est-ce que cette fiche est toujours d'actualité ?
En cas de non réponse, elle sera archivée dans les 24 à 48 heures. Merci de votre compréhension.
 MessageSujet: Re: Marcus Adamof - Aria de Brume.   Marcus Adamof - Aria de Brume. EmptySam 15 Mar - 14:06

Anonymous
Invité


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Bonjour.

Oui oui, la fiche est toujours d'actualité. J'ai été un peu malade (voir beaucoup) , je m'en remets petit à petit, mais la fiche va avancer d'ici quelques jours, vous en faites pas Smile
 MessageSujet: Re: Marcus Adamof - Aria de Brume.   Marcus Adamof - Aria de Brume. EmptySam 24 Mai - 18:03

[PNJ] Sheen
[PNJ] Sheen

PNJ

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Bonjour,

Est-ce que cette fiche est toujours d'actualité ?
En cas de non réponse, elle sera archivée dans les 24 à 48 heures. Merci de votre compréhension.

PS : tu as fait une erreur dans le codage de ta partie histoire
 MessageSujet: Re: Marcus Adamof - Aria de Brume.   Marcus Adamof - Aria de Brume. EmptyLun 26 Mai - 23:32

Anonymous
Invité


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Yep, ma fiche est toujours d'actualité. J'ai été complètement débordé par l'IRL ces derniers jours, mais elle est presque terminée. Désolé pour la longueur.
(Et merci, j'avais capté mais la flemme de changer pour l'instant)
 MessageSujet: Re: Marcus Adamof - Aria de Brume.   Marcus Adamof - Aria de Brume. EmptyMer 28 Mai - 15:05

Anonymous
Invité


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Finalement je laisse tomber Marcus. Tout les éléments sont contre moi.
Vous pouvez aussi supprimer mon compte, je ne sais pas si je ferai un perso ici.
 MessageSujet: Re: Marcus Adamof - Aria de Brume.   Marcus Adamof - Aria de Brume. Empty

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