| Sujet: La diplomatie est la police en grand costume Mer 20 Aoû - 19:28 | |
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| Ce n'était pas un courrier arrivé par erreur à ton adresse. La pucelle puisque c'est ainsi qu'elle s'est nommée t'avait convié à tête-à-tête amoureux sous les étoiles d'Ajatar Virke. Tu ne pouvais que céder aux attentes tentatrices, garces, allumeuses, bucoliques de Jeanne. Elle a relaté avec une précision horlogère l'un de tes sombres chemins. Seul toi pouvait connaître ce dernier. Si certains bavent, phantasmes, supputent sur ton ascension, si d'autres t'admirent, te vénèrent, aucun ne sait comment et pourquoi tu es là, seul toi le sais. Peu importe que tu sois le sauveur ou le destructeur à leurs yeux, toi, tu sais ce qu'il en est. Sciemment, tu as transformé ton histoire en une brume opaque, irréversible. Tu n'es qu'un spectre dans les écrits, dans les rapports, dans les mémoires. Un impalpable devenu président. Pourtant, elle a su voir à travers ton brumeux. Elle a su regarder au bon endroit et au bon moment. Si prophétesse, elle est, alors tu ne peux pas ignorer ses potentielles prédications. Tu te dois de la faire tienne. Tu te dois de la souiller de tout ton être. Tu te dois de la soumettre. Elle doit te servir. Réfléchir avant d'agir, Bosco est séduisant par son vice, par le mal qui le ronge, par sa violence, par sa force, par son mépris, par son déni, par son crime perpétuel contre l'humanité, par son danger. Avant de t'y rendre officiellement sous couvert d'un voyage diplomatique, tu vas emprunter une voie plus sinueuse, plus tortueuse, plus perverse, plus malsaine, plus vicieuse, plus sombre, moins glorieuse celle de l'esclave. Il est temps de semer des graines, il est temps de voir si celle que tu as déjà enterrée sont toujours là. Livre premier, la voix et la voie de l'esclave. |
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