Titre : Yoite la-plume-au-cul Noire Crédit : Dadou Feuille de personnage Maîtrise Magique: (16990/35000) Mérite: (792/800)
Ombres, un jeu ou une réalité ?
Feat. Oméa K. Shizuka & Iroki Yammoto
L'Astre du Jour se couchait doucement, passant la ligne formée par l'Horizon, peu à peu. Les lumières devenues lueurs, passaient du jaune brillant, à l'orange luisant. Et ces lueurs de plus en plus faibles découvraient peu à peu la ville d'Hosenka, tandis que la Lune arrivait à peine. La ville était plongée dans le noir, pour encore quelques temps... Une dizaine de minutes, avant que l'éclairage magique ne se mette en route, peut-être...
Ces minutes étaient le gagne pain de la plupart des petits mécréants, tandis qu'elles étaient l'instant de fuite, ou de survie des autres. Cependant, pour moi, elles n'étaient qu'un silence de mort, qui me faisait frémir à chaque fois.
Alors que celles ci s'effaçaient une à une, je terminais mon petit nettoyage quotidien. Après avoir enfermé dans une benne tous les passants d'une ruelle, je me dirigeais vers la place centrale, histoire de trouver un hôtel pour la nuit... Mais avant, je passai devant cette garderie qui avait été le lieu d'un violent combat, quelques mois... euh... années auparavant. Passant juste à côté, je pus voir par la fenêtre encore intacte le trou dans le toit. Ce bâtiment avait dû être abandonné dès la fin du combat contre Drake, car tout était comme nous l'avions laissé. Quelle nostalgie... Je me décidai d'en finir une bonne fois pour toutes, avec la nostalgie, et dix minutes plus tard, la garderie en ruines prenait feu.
J'arrivai alors finalement sur la place centrale, et remarquai quelque chose. Une roulotte, semblant attirer nombre de spectateurs. Mais, ne voyant rien, je pris de la hauteur, et arrivai sur un toit, niché dans l'ombre, observant. Un homme de petite taille, habillé tout en couleurs, pour se faire voir dans la nuit, dansait autour de deux enfants, avant d'en faire monter d'autres. il jouait avec eux, avant de leur soutirer leur bourse... Je ne voyais que cela au milieu de cette musique alléchante... Mais cela m'amusait. Je souriais, en trouvant un banal exemple de la stupidité commune, qui me poussait plus encore vers mon but. Mais quelque chose titilla mon attention, et mes yeux se baissèrent.
Du grabuge. Je ne voyais pas vraiment qui était là, mais quelqu'un avançait rapidement entre les passants attroupés tels des moutons. Enfin un peu d'action.
***
Un garde s'était approché dangereusement de la roulotte, qui chantait, et dansait, en même temps que ses occupants. l'énigmatique festivalier solitaire se tourna brutalement vers l'émissaire de l'autorité, avant de l'aborder, cassant le rituel interrogatoire des représentants de l'ordre.
"Un problème soldat ?"
Il avait bien insisté sur ce dernier mot, ce qui coupa court à ce que le dit en question voulait dire. Celui ci se renfrogna, avant d'attraper le col du rigolo.
"Tu as intérêt à quitter cette place si tu veux conserver l'intégralité de ton matériel."
Le rigolo en question sembla ne pas l'écouter quelques instants, avant de s'écrier, comme paniqué, bien que faussement paniqué.
"Très bien, très bien ! Surtout, pas d'aventures dans ma caravane aux mystères."
Puis il attela les chevaux, et coupa net ce spectacle, blessant les enfants, qui auraient voulu continuer.
"Pas de panique, très chers petits. Votre humble serviteur revient demain, pour son dernier spectacle à Crocus. Je serais ici même...", puis, à l'attention du garde, il ajouta : "Avec une autorisation officielle."
Puis il partit.
Et lorsque le lendemain matin arriva... Quelque chose avait changé chez la moitié des enfants...
***
Le lendemain, le Rigolo, bien au chaud dans sa roulotte, cachée sans nul doute quelque part dans la ville, à l'abris des regards, se retrouva coincé par une lame de plume sur son cou.
"Que... ?"
Je lui murmurai alors à l'oreille, étant caché derrière lui, ces propos menaçants mais alléchants.
"C'est toi."
Ecarquillant les yeux, il bafouilla
"Mo...Moi...Quoi ?"
"Tu leur as volé quelque chose, hier..."
"J...Je ne...Je ne vois pas de quoi..."
Il tremblait, étant pris au dépourvu. Aimant le voir dans cet état, je le fis attendre avant de le rassurer.
"Je trouve ce système ingénieux, et surtout, j'adore cela."
Je ne retirais cependant pas la lame.
"Travaille pour moi. Travaille pour moi, ou affronte ta plus grande peur..."
Il craqua.
"TRES BIEN ! Très bien..."
Et la lame fut enlevée, pour une poignée de main d'entente cordiale entre moi et le Voleur d'Ombres...
Un changement inhabituel, une alliance imprévue... Qu'adviendra-t-il des enfants... ? Que du mal.
Titre : Oh met ta cheeseburka Crédit : Saber by Yamabukiiro & Unknown. Modifiés par mes soins. Feuille de personnage Maîtrise Magique: (10250/35000) Mérite: (333/400)
Lonely Road
Le bruit familier de la bourse pleine à craquer heurtant la table de bois. Tu regardes à peine les pièces qui roulent vers toi dans un fracas assourdissant. Tu es lasse, n’est-il pas ? Tu n’as même pas levé les yeux pour regarder la tête de l’homme. Tu ne les as pas quittés depuis longtemps, eux et leur vie nomade dans le désert, mais tu n’aspires déjà qu’à y retourner. Qu’à quitter cette ville trop pleine, trop vivante pour retourner te cacher dans les dunes vide de monde. Sa voix, chaude, te susurre tranquillement son identité. Un homme, peut être chanteur à en juger le timbre riche de ténor, jeune et orgueilleux. Son parfum le précède, murmurant à ton cerveau qu’il aime paraitre, plus qu’être. Tu ravises ton jugement. Un acteur peut être. En réalité, tu cherches sans réellement vouloir savoir. Tu t’en moques, à vrai dire. Et sournoisement, ta petite voix moqueuse te rappelle à l’ordre. Pourquoi t’égarer en futilité si tu abandonnes avant de trouver ? Pourquoi accepter la requête si tu fiches de réussir ou non ? Pourquoi es-tu revenue si tu n’en a rien à fiche ? Cette voix-là, tu la hais. De tout ton cœur, tu la maudis. Tu la détestes parce qu’elle ne sait rien, elle n’apprend rien. Elle croit tout mais elle n’a pas la moindre connaissance. Cette voix-là, c’est ton ancien toi. Cette fille qui t’es maintenant si étrangère que tu n’arrives plus à savoir si tu avais bien été elle ou non. Si mystérieusement prévisible que cela t’exaspères au plus haut point.
« Shizuka, vous êtes avec moi ? »
L’homme trouble ta réflexion. Il t’agace, tu veux le chasser mais tu ne peux pas. Comment pourrais-tu manquer de respect à tes rares clients, attirer par la rumeur vieille de six ans sur tes actions ? Beaucoup pense que tu es une vulgaire imitatrice ou bien que tu n’es rien d’autre que le fruit d’une imagination en manque de piment. Et puis il y a des gens comme lui. Soit trop désespéré soit trop fou pour oser frapper à un autre endroit que cette porte discrète tout droit sorti d’un mythe urbain.
« Continuez, ne vous occupez pas de moi. - Hé bien j’aimerais que vous régliez le compte de cet homme, au plus vite. Mon patron n’est pas très enthousiaste à l’idée de faire appel à des gens de l’extérieur mais on est incapable d’en venir à bout, alors …. »
Il pose une photo sur le tas de pièce éparse. Tu te penches en avant, faisant tomber tes mèches blondes dessus. Un homme. Ni trop grand, ni trop petit, un sourire factice devant des enfants. Pourquoi devrais-tu tuer un artiste ? Qu’a-t-il fait ? Qui est ce chef dont il parle ? Qui est ce type, au final ? Tes yeux émeraude se posent sur le type pour la première fois depuis le début de l’entrevue. Des petits yeux de furet, une présence discrète dans cette pièce qui te sert de refuge à toi et à ton compagnon, des muscles fin et caché sous une tenue de civil. Un type qui sait ce qu’il a à faire quand on lui donne un ordre. Le stéréotype du bon larbin, en somme.
« Alors vous demandez à plus fort que vous. A des gens qui sont baigné dedans, contrairement à vous. - C’est cela. »
Il cligne des yeux surpris. Tu ne comprends pas pourquoi, mais à quoi bon commenter ? Tu attrapes l’image et te réinstalle contre le dossier de ta chaise. Alors c’est lui, ton nouveau cadavre. Tu l’observes, le graves dans ta mémoire avant de chiffonner l’image et de la jeter au loin. Tu inspires un grand coup et croises les bras sous ta poitrine. Tu baisses la tête, fermes les yeux en cachant ton visage dans tes mèches.
« Vous avez aussi ce que je réclame pour mes services ? - Absolument tout. » Un nouveau son sec te signale que quelque chose à encore heurté la table. « Tout est sur ce lacryma. Ces habitudes, son emploi du temps, ses préférences … et le message à laisser. - Très bien. Quant à la prime ? - La moitié ici. L’autre lorsque le contrat aura été honoré. »
Tu acquiesces et lui montre la sortie. Il ne se fait pas prier, cessant enfin de se tortiller nerveusement sur la chaise face à toi en regardant par-dessus ton épaule. Azariel lève bien une paupière pour le voir partir et se retourne en ronchonnant. Il n’a pas besoin de parler pour que tu comprennes son point de vue sur les événements futurs. Il ne cautionne pas et ne comprendra sans doute jamais pourquoi toi tu fais ce boulot. Tu as tes raisons, ses mêmes raisons qui ont toujours été ta réponse à la question que t’avait posée le petit Katsuro. Pourquoi tuer ? Parce qu’il faut bien quelqu’un pour le faire à la place de l’honnête ménagère qui n’a jamais tenu un couteau et qui jalouse mortellement l’amante de son époux. L’autre partie de ta réponse est plus secrète, plus silencieuse. Quoi qu’il te soit arrivé dans ta jeunesse, tu n’as jamais rien su ou pu faire d’autre. Et c’est surement pour ça que quelque part, ton choix parait être une volonté par défaut, comme une résignation. Après tout, il vaut mieux qu’une femme damnée jusqu’au sang comme toi face le sale boulot plutôt qu’un gosse innocent qui perd son bonheur.
Tu te lèves de ta chaise et saisis le lacryma avant de changer de sortir. Tu te perds lentement dans la foule de la rue sans vraiment prêter attention à ta destination. Tu regardes, ton expression entièrement concentrée sur le minuscule écran qui fait défiler les données. Tu regardes et tu mémorises lentement mais surement la marche à suivre.