Rien à dire. Rien à réfléchir. Une criminelle qui a mal tourné. Une fille qui utilise sa magie pour continuer de voler. Que dire ou que faire ? Ce soir, il sentait que son âme était aussi solennelle que le clair de lune. Ronde, pleine, celle-ci fixait la scène sans réagir et sans commentaire. Oh, ils entretenaient une relation de longue date... Elle l'avait observé, depuis si fort longtemps, évoluer. Perdu dans ses illusions, perdu dans sa destinée. Perdu dans la folie aussi. Perdu dans l'obscurité. Mais aujourd'hui, il semblait décidé. Le porteur d'Excalibur devait protéger les gens. Mais Atios voulait protéger une seule et unique personne. Donc ... Il allait redevenir ce qu'il avait longtemps rejeté. Il se fichait des ténèbres au fond de son propre cœur. De toute façon, depuis qu'il avait laissé Avalon entre les mains de Karito, la véritable nature du porteur d'Excalibur s'échappait un peu plus. Et il s'en fichait. Tant pis. Elle était dorée ? Tant mieux. Elle était noire et froide ? Tant pis. C'est ce qu'il était vraiment. Elle avait la couleur de son humeur. Elle s'échappait de lui comme une force dévorante. Et si la fameuse concernée s'amusait à vouloir vaincre Atios avec sa propre magie, elle serait surprise. Un vieil homme le prévint qu'il était en danger, mais Atios ne l'écouta pas.
Le jeune homme à l'aura d'or et de jais s'aventura au sommet de ce mont au sommet haut et venteux, enneigé. La jeune femme possédait des cheveux mi-longs et bien blond. Ses yeux bleu juraient réellement. Une enfant d'Icerberg, sûrement. Enfin, avec un nom pareil, elle devait être métissée. En tout cas, Atios l'attaqua à haute vitesse dans plusieurs flashs lumineux. Elle esquiva avec difficulté, un premier, puis, d'autres coups. Elle esquivait bien. Il faut aussi dire que le mage de rang S ne frappait avec précision. Il s'en fichait bien de taper. Il s'en fichait bien de gagner. Elle était juste une criminelle de plus. S'il voulait, il pouvait la tuer directement. Elle bloquait bien les coups. Mais elle les encaissait mal. Elle rendait bien les coups, mais lui les encaissait bien. Et ce n'était pas son costume qui le gênait dans ses mouvements. La pauvre voleuse était coincée. Où qu'elle cherche à frapper, l'homme encaissait les coups. Finalement, il ne s'était même plus amuséF à esquiver ses coups. Une vague de lumière partit de sa main, envoyant la voleuse contre une paroi du mont. Mais Atios savait qu'elle se retenait, elle aussi.
S'il devait donner son avis, jusqu'à maintenant, elle n'était rien de plus qu'une combattante. Pas de haut niveau, car elle n'était clairement pas spécialisée dans les techniques de pugilat. Quand elle plongea sa main dans son propre torse, les yeux du porteur de l'épée sacrée et de celui qui était censé être la divinité de la mort se mirent à briller. Atios comprit pourquoi les autres avaient perdu. Saïsei était une lâche. Elle expliqua son tour de passe-passe.
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J'appelle ça la chirurgie des âmes ... Tu vas perdre à cause de ta propre magie.▬
Ne t'inquiètes pas, j'avais déjà compris en voyant ce que tu as fait. Je ne suis pas aussi doué que toi en la matière, mais j'ai mes bases aussi. Atios soupira alors et ajouta :
Tu risques sincèrement de perdre par ton propre tour de passe-passe.L'aura magique d'Atios s'intensifia. Autour de lui, la lumière dorée vira au noir, alors qu'il empêchait Excalibur de coloriser et purifier les lueurs, volutes d'ors, qui s'échappaient de son corps. Des ténèbres ? Non. Pas du tout. Une lumière. Une lumière née pour tuer, pas pour sauver. Une lueur qui dévorait. Une lueur qui faisait de lui autre chose qu'un être humain. Et Saïsei eut tôt fait de le comprendre. Alors qu'il l'attaquait, lui envoyant des salves noires pour l'attaquer, elle chercha à encaisser les coups. La lumière s’infiltra dans son corps pour frapper le jeune mage d'Angel's Sky, qui encaissa sa propre attaque, parcouru par sa propre lumière, qui revint dans son corps. Et à l'instant où elle avait ouvert l'interstice entre elle et le jeune homme, elle avait communiqué avec les fondements les plus secrets du jeune homme. Elle avait eu froid, soudainement... Elle avait eu très froid, alors que son corps tout entier lui était apparu plus lourd. Elle était tombée à genoux, parcouru de frissons dévorants. Elle avait la nausée. Elle se tint le visage et se recroquevilla. Atios avança lentement ... Un grand sourire sur le visage, alors qu'il l'attrapa par son col.
Autour d'Atios, dansait une lumière sombre et froide, jurant à travers la lumière étoilée du ciel du mont Yakobe. Saïsei le savait désormais. Elle ne pouvait pas gagner contre Atios, car ce dernier connaissait les failles de sa technique. Et parce que le lien qu'elle avait créé entre lui et elle était désormais en train de la ronger. Peu importe comment elle voulait faire face à ce qu'il avait dans le ventre, elle se sentait disparaître dans ce vaste océan de désespoir et d'instincts sombres, qui l'engloutissait de l'intérieur.
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Tu ... Tu ... Tu es ... Tu es un monstre ... Un monstre ... Qui se donne la forme humaine ...▬
Faux, j'ai toujours eu forme humaine. J'en ai même les sentiments. Tout est bien humain au fond de moi. Mais les humains peuvent être des monstres. Et même les monstres peuvent être humains.▬
Mensonges et inepties ...Elle se dégagea de sa faible poigne et lui envoya sa main au visage. Atios avait encaissé l'attaque sans broncher, puisqu'elle s'était elle-même renvoyé le coup. Elle tituba en arrière. Elle n'avait plus envie de se battre. Cela ne servait plus à rien. Elle allait soit se faire tuer par ce monstre à forme humaine, soit finir dans les geôles du conseil. Son petit frère allait se retrouver seul et elle le méritait. Beaucoup de gens avaient souffert de ses vols, qu'ils soient minimes ou non. Elle avait été trop gourmande. Elle avait cru qu'elle pourrait continuer ainsi pour toute l'éternité. Mais elle le savait désormais. Seuls ceux qui étaient prêts à accepter toujours plus de souffrance pouvaient continuellement se faire remarquer. Elle était à nouveau à genoux, le visage baissée vers le sol, à côté du jeune homme venue l'arrêter.
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Que vas-tu faire de moi ?▬
Aucune idée. Tout dépend de toi. Je ne suis pas là pour te tuer, comme tu sembles le croire. Même si j'imagine que ce que j'ai en moi n'hésiterait pas. Mais ce qui t'arrive, ça s'appelle le Karma, Saïsei. Tu as joué. Tu as continué de jouer. Tu as forcé ta chance. Elle t'est tombée dessus.▬
Comment tu sais pour ...▬
Ta technique connecte nos deux cœurs. Moi-même j'ai accès à tes propres sentiments, en ce moment même, et ce, sans ma magie psychique. Dès le début, tu allais perdre contre moi. Ma magie psychique m'aurait suffi à te neutraliser. Je voulais juste me dégourdir un peu les jambes.Atios l'avait relevé et l'avait porté dans ses bras pour la serrer dans une étreinte amicale et hautement ironique, car la lumière qui s'échappait d'Atios était toujours aussi sombre et désagréable. Pour autant, les bras d'Atios étaient chauds et agréables. Une sorte d'oxymore visuel et sensuel.
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D'un côté, je suis tenu au nom de la loi de Fiore de te remettre aux autorités. Et à vrai dire, ta famille ne me concerne pas. D'un autre côté ... Je ne suis pas parfait. Et je peux bien rater une mission, une fois dans ma vie. Alors nous sommes tous d'accord que tu es parvenue à m'échapper, n'est-ce pas ?Il lui permit de relever le visage et leurs regards se croisèrent l'un dans l'autre, comme si pour la première fois, quelqu'un lui avait tendu la main. Elle sourit, les larmes aux yeux, en plongeant la main timidement dans le torse d'Atios pour annuler son sortilège.
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Atios ... Tu n'es pas aussi mauvais que tu ne le crois. Tu es humain, au fond. Elle porta ses mains à sa poitrine et ajouta :
du moins, j'en suis convaincue.Atios rit et ajouta alors, en souriant, un sourire narquois et provocateur :
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Je suis un monstre qui se fait passer pour un être humain. Un monstre à qui on donne une longue cape blanche et une épée d'or pour protéger les gens autour de lui. Ni plus, ni moins.Elle lui fit une bise sur la joue alors et dit :
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Quand bien même, je n'oublierais jamais ce que j'ai ressenti au fond de toi, Dieu de la mort. Ou plutôt, Porteur de l'épée sacrée Excalibur ? Peu importe ton titre, tu as toute ma gratitude.▬
Prends soin de ton frère et tâchez de rendre mon travail plus facile, si tu veux me remercier.▬
Je n'y manquerais pas.Et sans plus de mot, la demoiselle disparut dans la nuit. Quant à Atios, il se retourna vers le vieil homme et dit alors :
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Elle m'a échappé, il semblerait.▬
Oui, il me semble aussi. Il sourit timidement et ajouta sur le ton las, vieux mais fier :
cela fera une très jolie histoire à raconter à mes petits-enfants. Un fragment de l'épopée d'un Dieu de la mort ayant appris à aimer les hommes, haha.▬
Ne soyez pas trop dur avec moi, je fais comme je peux, vieil homme. Ajouta-t-il en se mettant à redescendre la falaise, amusé.
- - - - Plus-tard, à Angel's Sky - - - -
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Atios ... Depuis quand les criminels t'échappent, bon sang ?▬
J'en sais rien et ça me concerne pas ~~▬
Tu te fous de moi ?▬
Non, vraiment, je sais pas, elle a sauté dans le vide et j'ai bien fouillé, je n'ai pas retrouvé de corps. Ajouta-t-il, en sifflotant sur sa chaise.
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Le conseil me demande des comptes, maintenant, ils t'avaient envoyé la capturer car tu es le seul mage de confiance qui était disponible ... Je leur dis quoi, maintenant ? Dit-il en tapant sur son bureau d'une main, en regardant son meilleur élément se relever lentement et ranger sa chaise.
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Qu'ils devront chercher ailleurs pour trouver quelqu'un pour remplir leurs geôles à Era, s'ils ne sont pas contents ? Ils n'ont qu'à demander à Fairy Tail, je suis persuadé qu'ils auraient fait du meilleur travail que moi ~~ ... Il soupira.
Sur ce, j'ai d'autres choses à faire, bonne journée Laxus.▬
Atios, enfoiré, reviens- ci !Atios se retourna, les bras derrière la tête, esquivant un éclair, avant de sortir du bureau et de se poser contre la porte. Que d'emmerdes, sérieusement. Mais c'était mieux comme ça. Il avait reçu une lettre avec une photo, à Crocus. Saïsei la garde du corps, gagnait désormais légalement sa vie, contre ses services, à Bellum. Elle lui promettait un jour de lui rendre ce qu'elle lui devait. Mais cela, c'était une autre histoire.
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Bon, et si j'allais apporter des gâteaux à Mashiro, moi ?