" Te lier c'est accepter le pire comme le meilleur, te perdre et te noyer, t'oublier toi et tes pensées, tes idéaux et tes rêves. Tu n'es jamais seul Altiel, nous sommes là et il est là, veux-tu prendre le risque que quelqu'un d'autre puisse pénétrer dans cet intimité ? Que quelqu'un puisse nous séparer, briser ça ? Puisse te faire oublier que seule compte la nature et sa beauté ?"
La lueur vacille. Un instant. Le noir pour bercer le néant. Un souffle, elle s'emballe, suspendue, le thorax se braque avant qu'il ne soit trop tard. La cire fond et la flamme reprend sa danse infernale malgré sa taille. Un silence, suspendue entre les murs richement décorés de la demeure où règne en cette heure le terrible Morphé. Flamme sauvée, tension relâchée, le chuchotement s'élève de sa mélopée damnée.
« Ô Ishvra, l'Âme des volcans, Danseur de lave au coeur puissant, A tes pieds, J'attends ton corps ardent. »
Sous son impulsion la flamme s'emballe pour grandir, tel une fournaise naissante, dévorante et ardente sous la force des mots avant de se figer. Que dans l'air la chaleur vient créer la silhouette trouble et inquiétante dans l'obscurité, l'âme de l'Istral s'incarnant dans sa nudité dansante de braises et de cendres. Un sourire sadique se dessinant sur les lèvres aux lueurs de lave ardente alors que la chaleur prend chaire.
Le sadisme envoutant dans la silhouette à la beauté démente, excitation du moment dans la conclusion approchant. Humanité perdue depuis longtemps. Vengeance ardente entrant en mouvement dans l'obscurité où luit son corps de braise, la libération d'une frustration aliénée dans l'idée du massacre de la descendance de son meurtrier, le plaisir malsain à son apogée.
Le silence retombe lourdement sur la demeure où se fixent les deux silhouettes masculines, une promesse faite d'un pacte à honorer sur le point d'être concrétisé. Le mensonge qui la conduit à son apogée, balivernes d'une entité ne pouvant révélé ce qu'elle était sous les conditions d'une magie de malédiction voilée. Magie qui ne saurait tolérer qu'un de ses pactes soient brisés, quand bien même il provoquerait la mort d'une dizaine de gamins paumés, et ça Altiel le savait.
Et dans le silence tortueux d'une des riches demeures de Crocus le massacre est imminent, la mort va frapper pour réclamer son dût. Dans le couloir de l'étage l'entité de braise et cendre entre en mouvement et sous ses pieds la moquette se consume pour brûler à chaque foulé. Sa main brulante venant cueillir la poignée d'une porte de bois sculptée pour ensuite la poussée, que devant son regard de lave se dresse le lit où dorment paisiblement les deux silhouettes endormies inconsciente du danger. Dans la pièce la chaleur monte alors que le corps devient amas de lave liquide et solidifié, mortel de son simple touché avant de se solidifier en un congloméras de roche volcanique. Il s'approche, lentement, doucement de sorte qu'il puisse voir le visage endormie du descendant de son meurtrier, un sourire sadique alors qu'il perçoit les paupières s'ouvrant pour le découvrir dans un élan de panique. Il cri. Sa femme sursaute et bondit du lit. Il est déjà trop tard alors que le rire dément émerge de l'entité des volcans.
Tente de frappé de la lampe posé sur la table de chevet, sans effet sur le corps de lave durcit, le poing part pour devenir lave en fusion ardente au moment de l'impact et carboniser la moitié du visage dans un hurlement de douleur aliéné. Le plaisir que le hurlement fait naître dans son excitation meurtrière et carnassière. Maître d'un jeu éphémère que seul la mort viendra rompre dans son éloge funèbre. Le jeu semble durer longtemps sous les hurlement entrecoupés des deux amants.
Et dans le couloir derrière la porte la silhouette aux yeux écarlates se sent faiblir, faiblir et l'envie de nausée monte sous l'odeur de chaire calciné. Yeux perdues dans le néant sur le point de pleurer alors qu'il voudrait cesser ce jeu sans sens... Il ne le peut pas, car tel était les lois, le pacte avait été scellé et il ne pouvait en aucun cas le briser. La larme coule sensiblement quand émerge d'une autre porte la silhouette d'un enfant. Le choc et la stupéfaction, son souffle se coupe alors qu'il sait que si Ishvra découvre sa présence sa vie viendra se terminer comme celle de ses parents en train d'agoniser. Action que malgré son amoralité il ne peut supporter, un simple chut murmurer en plaçant son doigt devant ses lèvres, un murmure soufflé au vent alors qu'il s'approche de lui sensiblement. Que sa voix douce et naïve loin de l'image physique qu'il renvoi s'élève en un chuchotement calme et apaisant.
" Tu ne peux rien faire... Je ne peux rien faire pour eux... Mais pour toi il n'est pas trop tard, cours et va te cacher, reste silencieux et ne fait aucun bruit tout sera bientôt finit. "
Et sans trop qu'il ne comprenne pourquoi l'enfant dévale les escalier en silence pour s’exécuter.
Et dans la chambre, l'esprit ardent commence à se lasser des tortures de brulure qu'il inflige à ses corps déjà à moitié carbonisé dans une abjecte odeur de cochon fumé. Un soupire lasse au milieu des gémissements des deux silhouettes affalées à ses pieds. Pied qu'il vient enfoncer écraser une dernière fois sur le visage déjà méconnaissable de l'homme agonisant dans un ultime gémissement. Son corps durcie à nouveau en roche volcanique, durcie avant que n'apparaissent sur tout son long des fissures où l'ont devine la lave ardente.
" Eruption. "
Les fissures éclatent sous la l'activation de la technique et la lave jaillie en une irruption du corps d'Ishvra pour venir envelopper les deux silhouettes mourante dans un ultime râle d'agonie. Vengeance accomplie avec succès, et c'est avec un sourire sadique qu'il toise altiel venant d'entrer pour assister à l'immonde coup de grâce de son regard carnassier. Une voix perverse et envoutante pour s'élever.
" A très bientôt mon joli. "
Puis l'entité explose en une pluie de lave et cendre le laissant seule dans la chambre dévastée du courroux des volcans personnifiés.
L'envie de vomir et de hurler, mais ce n'est qu'une maigre larme qui jaillie au coin de l’œil terrifié.