Lorsque je repris conscience, je ne voyais absolument rien, le noir total… Je ne savais pas où je me trouvais exactement, mais j’étais allongée, dans un lit chaud et confortable. Un bruit, une sorte de « bip » brisait le silence de la pièce. Je me redressais, mettant mon dos contre le coussin et portait mes mains tremblante à mon visage. Je sentais des pansements un peu partout et sur mes yeux un bandage, je le tâtais et cherchait un moyen de le retirer. Une fois enlevée une forte lumière m’aveuglait et j’ai dû attendre plusieurs minutes avant de pouvoir retrouver la vue…
J’entendis un plateau tombé et une vaisselle se briser. Je regardais vers la source de ce bruit soudain. Une infermière me regardait surprise, avant de partir en criant.
« La patiente de la chambre 117 est réveillée !!!! DOCTEUUUUUR » J’enfuis mon visage dans ma main, le bruit me donnant un mal de crâne atroce. Quelques instants plus tard, une personne inconnue entrait dans ce qui semblait être ma chambre.
« Bonjour, comment vous sentez vous ? » Un grand monsieur, avec des cheveux courts et bruns, des lunettes et son visage paraissait amical… Il était quelqu’un de gentil, je le savais, je le sentais, qu’il était bon de sentir un peu de chaleur humaine.
« J’ai connu mieux… Depuis combien de temps suis-je ici ? » « Trois semaines » « J’ai … dormi tout ce temps ? » « Lorsqu’un mystérieux homme vous a amené, vous vous êtes reveillé grâce à une dose d’adrénaline conséquente, mais vous vous êtes toute suite rendormie et plongé dans un profond coma … Au vu de l’état de votre corps, nous avions peu d’espérance concernant votre réveil »
« Je vois. » C’était lui … lui qui m’avait amené ici ? J’entendais encore sa voix dans ma tête « Où est M ? »… Je pris ma tête entre les mains, des flashes me revenaient en tête. Des coups de fouets, des lèvres qui m’embrassait et surtout cette voix qui répétait en boucle cette question insupportable.
« Tout va bien, Mademoiselle ? » « Oui … oui ca va oui » Je me redressais d’avantage et tentait de me lever, mais à peine avais-je posé le pied à terre, que je perdis l’équilibre, heureusement le docteur me rattrapait et me replaçait dans le lit.
« Ne précipitez pas les choses, vous avez vos deux tibias complètement cassé … Il vous faudra du temps avant de pouvoir à nouveau marcher » Je me laissais tomber dans le fond de mon lit… en regardant ma table de chevet, j’y vis un mot que j’attrapais avec ma main.
« A bientôt » c’était tout ce qu’il y avait écrit … Mais c’était lui, j’en étais sûre et certaine. Je regardais mon plafond tandis que le médecin prit congé pour que je puisse me reposer. A bientôt … Oui … a bientôt, et la prochaine fois que l’on se croisera, il mourra, il mourra comme un chien qu’il est, il mourra comme un lâche, car il n’est rien d’autre sinon un lâche et un sale chien. Il mourra, peu importe le prix, peu importe les conséquences, j’exterminerais la moindre étincelle de vie en lui.
Je fermais les yeux, des larmes coulaient malgré moi … Je le détestais, je le haïssais … J’attrapais mes clefs posées à côtés de moi, les serraient contre mon cœur et me rendormit une nouvelle fois pour reprendre des forces
©Didi Farl pour Never-Utopia