Les braises crépitent ci et là. Lentement tu t'avances dans les ruines encore fumantes. Tout s'était déroulé à une vitesse époustouflante, de sorte que ton esprit avait encore du mal à rassembler les morceaux. Tu te souviens de l'arriver de Kota, comme une lueur d'espoir dans une situation désespéré, les images défilent, celles de Cobra délaissant son intention de toi pour le frapper, prêt à le tuer. Tu peux encore ressentir les émotions te traverser, un pure réflexe qui t'as traverser alors que tel une furie tu t'étais jeté sur lui, le décor tournant autour de vous dans un échange de coups, une vive accélération puis le néant.
Tu te rappel vaguement l'écho sourd des sirènes, de l'agitation alors que tes yeux s'ouvraient dans une vacarme sourd, ton corps endoloris et cette sensation de fatigue intense te parcourant. La sensation des bandages sur ta peau ci et là, après un temps tu t'étais levée, tu avais commencé à marcher comme une poupée défragmentée parmi le nombre presque impossible à compter de blessés. Une marche dans laquelle tu t'étais figé alors que la lacryma visuel du sorte d’hôpital de fortune où tu trouvais montrait les images d'une Crocus dévastée, tout simplement pulvérisée, méconnaissable si son nom n'avait pas été prononcé. Crocus puis Hajurion. Tu te rappel de ce haut le coeur t'ayant saisis, l'envie impérieuse de vomir tes tripes devant ce spectacle de désolation.
Puis tu les avais vue, ces images d'une Era presque en ruine, la tour du conseil effondrée, jonchant le sol de ses pierres imposantes. Alors tu avais quitté les yeux, bien incapable d'en supporter d'avantage pour l'instant, mais surtout parce que ce besoin de le voir de tes propres yeux t'avais envahie comme une pulsion malsaine.
Et te voilà. Devant toi c'est une ville fantôme qui se dresse, déserte alors que entre les maisons se dressant encore, certaines ne sont qu'un tas de gravats, tu avances, tel un fantôme dans un champ de morts, lentement, lentement mais surement vers le point central de celle qui fut cette glorieuse capitale pleine de fastes. Au coin de tes yeux tu sens ce contact humide et désagréable que tu es bien incapable d'arrêter.
Alors que ton regard parcourt l'assemblée ce sont des visages qui te viennent, celles de tes alliés, la question horrible venant avec leur image, sont-ils encore vivant ? Une image auquel succède insidieusement celle de tes parents, étaient-ils partis à temps ? Trop de questions qui pour le moment restent sans réponse alors que la tristesse et le deuil font leur œuvre, amère et pleine de colère alors que tu serres les dents à la pensée de simples noms.
Légion. Ajatar. Cobra.
Et elle se dresse devant toi, les ruines de la tour du conseil alors que tu pénètres sur la place centrale d'Era. Era la ravagée, défigurée. Violée.
Lentement tu te laisses tomber au sol, tes jambes pliant sous toi alors que tes genoux trouvent le sol, piteuse et misérable alors que les larmes désagréables deviennent ce flot inarrêtable sur tes joues livides.
Tu avais échoué, vous aviez échoué. Ils avaient gagné.
Inconsciemment ton aura commence à vibre, ta magie t'enveloppant de sa lumière rosée, celle de la tristesse, celle de la colère tiraillant ton être. Une colère semblant te nourrir, une colère semblant te transcendant alors que tes traits changent sous les émanations grandissante de ta magie alors que bien inconsciemment tu deviens le pont reliant les dimensions, que ta colère nourrit et attire comme un aimant indéfectible, que ton visage se durcit, que les larmes cessent pour la froideur de la glace, que tes cheveux bruns ne palissent en un blanc immaculé, que tes vêtements délabrés deviennent la robe scintillante aux couleurs glacées. Dans ta poitrine c'est comme si ton coeur se gelait alors que ta température corporelle chute brutalement. En cet instant tu n'es plus vraiment toi alors que dans ta magie tu franchis un pas sans même en avoir réellement conscience. Et d'un coup les vannes semblent se couper alors que ton aura disparait brutalement, une magie qui n'a pas encore eut le temps de se restaurer, et que dans sa suite tu te retrouves à nouveau seule avec ta tristesse, tes cheveux redevenus cascade châtain, tes yeux noisettes, ton visage doux et livide de ta tristesse, ton corps paré des vêtements en haillons. Les haillons du conseil et de ce que tu représentais.