Alors que je viens de m’installer à Hosenka, je décide de faire le tour des missions disponibles pour un mage de mon rang. Etant dans la zone rouge niveau argent, ce qui signifie « Danger », je décide de ne pas faire le difficile et je me contente de la première mission qui me tombe sous la main. « Sauvez mon chat »… What the… ? En lisant cette annonce, je suis surtout surpris que des gens publient des annonces pour ce genre de mission, mais quoi qu’il en soit, ça ne me déplait pas puisque ma destination n’est pas des moins plaisantes : en effet, je me dirige vers les îles. Crème solaire, lunettes de soleil, tongues, bermuda et chemise ouverte. Je suis paré pour le séjour. Enfin… pour la mission, vous m’avez compris.

J’arrive sur l’île et je sens sur ma peau une chaleur tropicale qui m’avait manquée depuis le temps. Une seule maison à l’horizon, je n’hésite pas à me diriger vers elle pour y rencontrer le vieillard qui a posté la mission. Je toque, mais rien : personne ne semble être là. Je tente de toquer à nouveau mais personne n’ouvre. Et bah ? Il doit se faire plaisir le vieux à mon avis. Par cette chaleur moi j’irai à la plage direct ! Je me retourne donc pour aller au bord de l’eau et tenter de le retrouver mais j’entends une voix qui m’interpelle.

« Eh… »

Je me retourne donc à nouveau puisque la voix venait de derrière et je vois un homme de très petite taille, 1 mètre 50 à tout casser, qui tirait sur sa pipe d’un air maussade.

« Ah mais c’est vous ! Je vous cherchais, je m’appelle Drake et ne vous inquiétez plus, je vais vous retrouver votre ami d’ici peu de temps ! Vous pouvez même aller vous baigner je ne serai pas long »

Je lui fais un grand sourire qui accompagne mon discours pour tenter de lui remonter le moral mais il reste de marbre.

« Il est blanc avec des tâches grises. » me répond-il de manière stoïque.

« D’accord merci pour l’information ! Après tout ce n’est peut-être pas le seul chat de l’île. »

Je ris légèrement en me frottant la tête : dernière tentative de décrocher un sourire au vieux, mais il se retourne en grommelant dans sa barbe puis s’assoit sur sa chaise à bascule. Je ferme donc sa porte et m’en vais chercher son chat. Au moment où je descends les escaliers de l’entrée, une pluie diluvienne s’abat sur toute l’île et des éclairs apparaissent dans le ciel auparavant bleu azur.

« Bon… J’avais pas si besoin que ça de la crème solaire. »

Je soupire puis me dirige vers la forêt pour m’abriter de la pluie, après tout le chat aurait fait pareil. Et c’est ainsi que me parvient l’idée : « Et si j’étais un chat, qu’est-ce que je ferai ? ». Alors je me mets à réfléchir longtemps, le temps d’évaluer toutes les possibilités et je me dis que je me cacherai dans une grotte ou bien dans un endroit bien protégé de la pluie. Avec ma magie je fais donc apparaître un orbe lumineux que je déplace en guise de torche pour illuminer les tanières creusées dans le sol, les cavités laissées dans la roche et les objets creux suspects d’abriter un chat.

« Là ? Non. Et là ? Non plus… »

Cela faisait maintenant deux heures que je tournais en rond sans une seule trace du petit chat, je décide de faire une pause. De toutes manières, si en faisant le tour de l’île je ne l’ai pas trouvé, c’est qu’il se déplace dans le même sens que moi : je n’ai donc plus qu’à attendre qu’il vienne vers moi. Par contre, mes habits sont trempés, mes jambes pleines de boue et je déteste cette sensation. Je décide donc de me déshabiller pour essorer mes vêtements et de me rincer avec l’eau de pluie afin de me laver.

« Aaaaa… hhuh ? »

Je n’ai pas le temps de finir mon soupir de soulagement car mon regard est attiré par une silhouette furtive qui court jusqu’à une cavité formé par les racines d’un arbre. Je me dirige donc vers l’arbre en question avec ma sphère de lumière flottant au-dessus de ma main, laquelle éclaira la petite bestiole, avec ses yeux ronds comme des billes de jade, scrutant l’orbe lumineuse et s’apprêtant à lui sauter dessus. D’un coup, je me dis « Non ! Il ne doit pas toucher l’orbe sinon il va exploser et ça va l’effrayer ! » J’éloigne donc l’orbe en la projetant en l’air au-dessus de ma tête et le chat me saute dessus, grimpant sur mon dos pour tenter d’attraper la boule maintenant inatteignable. Je prends donc ma chemise qui est au sol en me baissant lentement puis me relève avec hâte en enveloppant le chat dedans.

« Te voilà petit fugueur ! Tu vas retourner chez ton maître maintenant hein ? Hein ?! »

Je le secoue légèrement comme pour le taquiner puis je me dirige vers le vieillard. Sorti de la forêt, le soleil était revenu et le vieux m’attendait devant sa porte le sourire jusqu’aux oreilles. Je souris de même et lui remets son chat dans les bras tout en récupérant ma chemise. Voilà une sensation bien étrange que de rendre heureux quelqu’un, ça nous donne des frissons et nous rend tout aussi heureux de savoir qu’on fait quelque chose de bien. « Aaaah, maintenant c’est repos. »